. leNSEIGNANT ’ Le magazine du Syndicat des Enseignants-Unsa L’école libératrice libératrice L’école février 2014 n ° 173 CPPAP n° 0214 S 06771 - ISSN N° 1241 - 039 X É du q u er c o n t re l e s st éré oty p es Dossier : Tu inclus, nous incluons ARTIPS P MICHEL-ANGE est-il revenu signer sa Pietà comme un voleur ? Pourquoi la serveuse du bar des Folies-Bergères représentée par Manet semble-t-elle si mélancolique ? Quelles sont les prémonitions pas si surréalistes de Dali ? De l’Antiquité à l’art contemporain, Artips permet de découvrir des œuvres d’art sous un angle nouveau. Du lundi au jeudi, via une newsletter, Artips raconte une anecdote courte et originale au sujet d’une œuvre d’art célèbre ou inconnue. L’histoire de l’art est rendue plus accessible. Artips peut être lu sur smartphone, sur tablette ou sur ordinateur. Cette nouvelle ressource peut être utile aux élèves et professeurs pour l’histoire des arts. OURQUOI SITUATION PERSONNELLE Nouvel adhérent Actif Retraité NON-TITULAIRE Enseignant, CE, CPE (précisez) : ........................ Vacataire Autres (AED…) (précisez les fonctions) : ........................ ENTRÉE DANS LE MÉTIER : Étudiant (M1, M2) Stagiaire : PE Certifié Suppléant Cop CPE PLP Cop Contractuel PEPS Agrégé Bi-admissible Classe normale Hors classe Classe exceptionnelle Temps complet Temps partiel : .......... % CLM, CLD, CPA... Échelon : .......... Montant de la cotisation : ................... Chèque Paiements fractionnés automatiques(*) : Mode de paiement : Première demande Renouvellement J’adhère au Syndicat des Enseignants-Unsa, date et signature : .................................................... Les informations recueillies sont destinées au fichier syndical. Elles seront utilisées pour vous donner des informations syndicales susceptibles de vous intéresser. Elles peuvent donner lieu à l’exercice du droit d’accès, conformément à la loi n°78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’Informatique, aux fichiers et aux libertés. ( ) SITUATION ADMINISTRATIVE TITULAIRE Premier degré Spécialité (directeur, Zil, ASH, EMF, PSY…) : ................................. Professeur des écoles Instituteur Second degré Discipline : ................................................................................ Certifié PLP Agrégé Bi-admissible AE PEGC CE d’EPS Peps CPE DCIO Autre (préciser) : ....................................... * autorisation de prélèvement à télécharger sur www.se-unsa.org/prelevement Nom d’usage : ................................................................................. Prénom : ................................................................................... Nom de naissance : ...................................................................................... Né(e) le : ..................................................................... Adresse personnelle : .......................................................................................................................................................................... ............................................................................................................................................................................................................. Téléphone : .............................................................................. Portable : ........................................................................................ Adresse mel : ...................................................................................................................................................................................... Nom et adresse de l’établissement d’exercice : .................................................................................................................................. ............................................................................................................................................................................................................. COTISATION Le montant de votre cotisation annuelle est proportionnel au salaire. Il est égal à 5,8 millièmes de votre traitement annuel brut. Modalités de versement • En une seule fois par chèque, adressé à votre section syndicale. • En plusieurs fois par prélèvements fractionnés sur votre compte bancaire ou postal. BULLETIN D’ADHÉSION 2013-2014 Je rejoins le SE-Unsa CRÉDIT D’IMPÔTS : 66% de votre cotisation Titulaires 2013-2014 Cotisations É CLASSE NORMALE Instituteur Prof écoles, Certifié, COP, CPE, PLP, PEPS PEGC, CE d’EPS, AE, CE Bi-admissible Agrégé 04 Non-titulaires Contractuel indice < 400 103 € indice 401 à 500 134 € indice > 500 165 € C 05 133 € 155 € 159 € 137 € 154 € 163 € 183 € 195 € Vacataire Assistant d’éducation Emploi vie scolaire Emploi avenir prof. H E L O N S 06 136 € 163 € 144 € 174 € 206 € 07 139 € 172 € 151 € 183 € 221 € 08 146 € 185 € 159 € 197 € 238 € 09 153 € 197 € 168 € 213 € 255 € 10 163 € 213 € 178 € 229 € 272 € 11 179 € 229 € 188 € 239 € 286 € 41 € 72 € 50 € 50 € 01 172 € 229 € 159 € CLASSE EXCEPTIONNELLE PEGC, CE D’EPS 01 02 03 04 05 213 € 231 € 242 € 258 € 272 € Entrée dans le métier Situations particulières Disponibilité, congé parental Temps partiel ou CPA : au prorata du temps partiel HORS CLASSE Prof écoles, Certifié, CPE, PLP, PEPS, DCIO Agrégé PEGC, CE D’EPS 41 € Prof écoles, Certifié, CPE, PLP, EPS, Cop stagiaire Étudiant 41 € Suppléant Agrégé, bi-admissible stagiaire 98 € 82 € 103 € 02 03 195 € 209 € 242 € 255 € 167 € 177 € 04 223 € 272 € 188 € 05 242 € 286 € 213 € 06 07 258 € 272 € 319 € 229 € Retraités Pension inférieure à 1400 € 101 € Pension entre 1400 et 1850 € 125 € Pension supérieure à 1850 € 134 € À retourner au SE-Unsa - Service Adhésions - 209 boulevard Saint-Germain - 75007 Paris l’ é ditorial SOMMAIRE de Christian Chevalier DOSSIER La loi sur le handi ca a fait entrer dans p de 2005 l’É le concept d’inclu cole sion place de celui d’in à la té Qu’est-ce que ça ch gration. an pour les élèves co ge ncernés ? Pour les enseignan ts En quoi la pédago ? gie doit évoluer ? ABCD de l’égalité: un enjeu citoyen 15 Au cours des dernières semaines, les mouvements les plus réactionnaires de notre société ont occupé le pavé en jouant sur la désinformation, la manipulation et les peurs. Ils ont trouvé un os à ronger avec «l’ABCD de l’égalité» qu’ils ont affublé de tous les oripeaux. Il s’agirait là du cheval de Troie d’une soi-disant théorie du genre qui estomperait «la loi naturelle» de la différence des sexes. Ils en demandent aujourd’hui la suspension. 20 PERSONNELS • Muts/Permuts • Formateurs de terrain • Temps partiel • Plus de maîtres que de classes • Chantier-métier CPE 4-5 À LA UNE UNSA • Pacte de responsabilité 27 • Carte scolaire FONCTION PUBLIQUE 6 28 SOCIÉTÉ • Stop aux rumeurs • Action sociale 8 ÉDUCATION • Grande difficulté scolaire • Éducation prioritaire • M@gistère • En direct (Parenthèses) 29 30 eNSEIGNANT l’ 209, boulevard St-Germain - 75007 Paris tél : 01 44 39 23 89 - fax : 01 44 39 23 63 mél : enseignant.revue@se-unsa.org Ce numéro est accompagné, pour les abonnés concernés, d’un 16 pages «Retraite», d’un 8 pages «Enseignants & documentalistes», d’une affiche «Résultats Muts», d’un 4 pages «Spécial retraités» et d’un encart jeté «FAE». Publicité : Anat Régie - Marie Ughetto Tél : 01 43 12 38 15 m.ughetto@anatregie.fr Les informations utilisées pour l’envoi de ce bulletin peuvent donner lieu à l’exercice du droit d’accès, de rectification, de suppression dans les conditions prévues par la loi n°78-17 du 6/10/1978 relatives à l’informatique. Prix au numéro : 4 € Abonnement : 36 €/an Directrice de la publication : Stéphanie Valmaggia Rédactrice en chef : Dorothée Crespin Rédaction : Béatrice Chaleix, Emmanuelle Andrieux Photographe : Marie-Claire Chapet Graphisme : G. Desmaison, S. Picard, N. Olry, R. Leroux Maquette : Robert Leroux, Nathalie Olry Responsable de la fabrication : Cyrille Chaleix Mise en ligne : Jean-Louis Bouquet Secrétariat : Ouezna Mohellebi Imprimerie : IPS Pacy-sur-Eure Crédits photos : Fotolia Couverture : © Tilio et Paolo L’École de la République s’honore de ne pas être un simple espace de l’instruction où seuls l’écrire, le lire et le compter auraient droit de cité. Elle est bien plus que cela. C’est le creuset où se fonde le «vivre ensemble» indispensable à la cohésion sociale. C’est le lieu de toutes les diversités et donc de tous les respects. «L’ABCD de l’égalité» fille-garçon a ainsi toute sa place dans l’enseignement prodigué aux élèves et cela d’autant plus qu’en la matière notre pays est loin d’être exemplaire. Une certaine droite décomplexée a ouvert des vannes et les courants qui s’y engouffrent sont non seulement nauséabonds, mais dangereux pour la cohérence nationale. Le combat de l’égalité a toujours été celui des enseignants. Celui de l’égalité femme-homme est incontournable. Pour le SE-Unsa, l’abécédaire de l’égalité est plus que jamais d’actualité contre le bréviaire de l’obscurantisme et du conservatisme. Son retrait serait une capitulation. Le 11 février 2014 @UnsaChevalier À LA UNE CARTE SCOLAIRE La différence entre la théorie et la pratique Humeur Après des années de suppressions massives, l’heure est cette année encore aux créations d’emplois. La gageure est de taille. Il s’agit de rattraper une partie du retard accumulé lors des dix dernières années. P POUR LE SE-UNSA, CETTE CARTE SCOLAIRE doit à la fois répondre à des besoins quantitatifs liés à l’augmentation démographique, mais aussi à des nécessités qualitatives en matière pédagogique. Le SE-Unsa porte une appréciation positive sur cette inversion de tendance. Toutefois la hausse démographique importante pourrait atténuer, voire annuler le bénéfice des créations UN MONDE PARFAIT L ES DERNIÈRES STATISTIQUES PARUES LE PROUVENT ENCORE, nous vivons dans le monde idéal. Jugez-en : la fortune des 85 personnes les plus riches est égale à celle de la moitié de l’humanité(*). Et c’est tant mieux. Je crois entendre les esprits chagrins se plaindre d’une telle injustice mais l’inverse serait pire. Imaginez un peu que 50% des personnes vivant sur terre aient un niveau de vie comparable à celui des 85 plus fortunés. Ce serait infernal… Notre ciel serait zébré de jets privés, nous ne verrions presque plus le soleil. Plus un seul espace vert, plus un brin d’herbe : partout pousseraient manoirs, châteaux et villas de prestige. Dans nos océans, sillonnés par une multitude de yachts, les poissons deviendraient invisibles. Tout cela, sans compter les dégâts causés à la couche d’ozone avec la multiplication de voitures de luxe partout dans le monde. On l’a échappé belle, quand même ! (*) www.oxfam.org/fr/policy/finir-inegalites-extremes Éric Pédeboscq 4 Syndicat des enseignants - Unsa • www.se-unsa.org d’emplois. De surcroît, la gestion académique des moyens d’enseignements rend difficile la prise en compte de particularités géographiques et rurales. Malgré un effort budgétaire évident, la perception dans les écoles et les établissements risque de ne pas être aussi positive. Les nouveaux dispositifs tels la scolarisation des moins de 3 ans ou le «plus de maîtres que de classes», l’effort sur l’éducation prioritaire, les avancées sur la direction d’école pourraient rencontrer des difficultés de mise en place. Pour le SE-Unsa, la carte scolaire doit être au service d’une politique éducative ambitieuse. Si nous nous félicitons de choix pédagogiques qui vont dans le bon sens, nous ne pouvons que regretter et dénoncer une gestion des moyens plus que discutable. Attaché à une préparation la plus sereine possible de la rentrée scolaire tant pour les personnels que pour les autres acteurs du système scolaire, le SE-Unsa se fera le relais combatif et pragmatique des collègues. Bertrand Subsol M O . . O . Z UR S HAUTS-DE-SEINE : L’ÉDUCATION PRIORITAIRE PONCTIONNÉE Dans l’académie de Versailles, la hausse démographique est forte et les nouveaux postes créés sont insuffisants pour couvrir les besoins dans le second degré, et tous justes suffisants dans le premier degré. Si l’éducation prioritaire est relativement préservée dans l’académie, dans les Hauts-de-Seine, une répartition maladroite des moyens a déshabillé l’éducation prioritaire. Le SE-Unsa soutient les collègues en grève pour une meilleure répartition et un renforcement des moyens que ce soit dans les Hauts-de-Seine ou ailleurs dans l’académie. Frédéric Ledru, SA Versailles LA SPÉCIFICITÉ DE LA MARTINIQUE ZAPPÉE Depuis 2009, notre académie a perdu 826 postes d’enseignants (1er et 2nd degrés confondus). «Aucun moyen ne sera supprimé dans le 2nd degré», nous ont martelé les autorités académiques en septembre 2013. Or, à la rentrée 2014, 16 divisions vont disparaître dans les lycées professionnels (soit environ 36 postes supprimés), 28 divisions pour le 2nd degré seront concernées par ces suppressions. Aucun moyen n’est alloué au 1er degré. Comment aujourd’hui appliquer les réformes induites par la Refondation sans aucun moyen supplémentaire dans le 1er degré ? Les territoires ne se ressemblent pas : les grilles d’analyse ne sont pas suffisamment fines et ne prennent pas en compte ces disparités. Il faut en finir avec cette gestion à l’aveugle. Notre territoire a un profil socio-économique, géographique et culturel différent qu’il faut prendre en compte pour définir les moyens alloués à notre académie. Marlène Lecefel, SA de Martinique SEGPA DANS LE PAS-DE-CALAIS Concernant les Segpa, et grâce à l'action du SE-Unsa, pas de fermeture supplémentaire, en dehors des fermetures engagées antérieurement et qui se poursuivent sur les niveaux supérieurs. Pascal Bécu, SD du Pas-de-Calais 140 EMPLOIS SUPPLÉMENTAIRES À BORDEAUX Malgré cette dotation importante, les conditions d'accueil des élèves resteront difficiles, car les prévisions font état de 2151 élèves supplémentaires l'année scolaire prochaine dans les collèges, lycées et LP de l'académie. Lors du CTA de janvier, les représentants de l'Unsa-Éducation ont dénoncé les modalités de dotation pour les enseignements spécifiques des terminales STMG avec un forfait de 4 heures alors que les textes prévoient 6 heures ! Christian Basset, SA de Bordeaux e n°173 • février 2014 • l’ NSEIGNANT 5 F ONCTION PUBLIQUE ACTION SOCIALE Des changements Pour les nouveaux agents recrutés D’abord supprimée, nos arguments ont porté et grâce à cela, a été maintenue l’Aide à l’installation des personnels (AIP) pour l’année 2014. Pour les vacances Dès le 1er mars, un petit coup de pouce est donné aux chèques-vacances. Les agents âgés de moins de 30 ans au moment du dépôt de la demande d’ouverture de plan, remplissant les conditions d’attribution de la prestation, bénéficieront désormais d’une bonification de 35% de leur épargne par l’État. Pour la garde d’enfants • Les agents en situation monoparentale remplissant les conditions d’attribution du Cesu garde d’enfants bénéficieront désormais d’une Emmanuelle Andrieux INDEMNITÉ DE GARANTIE INDIVIDUELLE DU POUVOIR D’ACHAT (GIPA) L A GIPA EST MAINTENUE POUR L’ANNÉE 2014. Ce dispositif est censé compenser la perte financière subie par un collègue entre l’évolution de sa rémunération et celle de l’indice des prix sur 4 ans. Pour percevoir cette indemnité en 2013, il fallait garder le même salaire sur la période 2009-2013, en clair, ne pas changer d’échelon. Cela concerne donc principalement les collègues au 10e et 11e échelon. Pour le SE-Unsa une revalorisation du point d’indice serait la réponse la plus appropriée au problème du pouvoir d’achat des enseignants. Or, en 2014, les fonctionnaires subiront pour la quatrième année consécutive le gel de la valeur du point d’indice et donc de leur rémunération. Courrier de l’Unsa-Éducation au Premier ministre : http://goo.gl/ONq6MO 6 Syndicat des enseignants - UNSA • www.se-unsa.org • Le taux des prestations interministérielles d’action sociale et les barèmes de l’aide au maintien à domicile, pour 2014, sont parus. www.se-unsa.org rubrique «Carrière/L’action sociale». • Les plafonds des prestations familiales ont été réévalués à compter du 1er janvier 2014. www.se-unsa.org rubrique «Carrière/Ma rémunération/ Prestations familiales». neuk nistration accorde à ses agents. Comme annoncé dans L’Enseignant n°172 (en p.6), son budget 2014 est en baisse. Il y a des répercussions sur le financement de certaines aides mais aussi des nouveautés. majoration de cette aide de 20%. Le SE-Unsa se félicite de cette initiative. • Un point noir : les chèquesemploi service universel (Césu) pour payer la garde d’enfant(s) de 0 à 6 ans avaient pour montants annuels 220€, 385€ ou 655€ selon les revenus et la composition du foyer. Dorénavant, seules les tranches 385€ et 655€ persistent. Près de 40% des agents de la Fonction publique se voient écartés du Cesu pour garde d’enfants. Le SE-Unsa a adressé une lettre au ministre pour s’indigner de cette situation (www.seunsa.org/spip.php?article6441). Par ailleurs, nous avons obtenu qu’un bilan soit dressé avant la préparation du prochain budget, au mois de mai. À suivre… Des plus et des moins... Tous les montants sur se-unsa.org eo © creativ L L’ACTION SOCIALE REGROUPE UN ENSEMBLE DE PRESTATIONS spécifiques que l’admi- É DUCATION © WavebreakmediaMicro GRANDE DIFFICULTÉ SCOLAIRE De quoi et de qui parle-t-on ? D DANS LA PREMIÈRE PARTIE DE SON RAPPORT SUR LA «GRANDE DIFFICULTÉ» SCOLAIRE, l’Inspection générale se penche sur cette notion très largement utilisée. Mais son usage peut renvoyer à des représentations différentes et caractériser des élèves aux situations très diverses. Les auteurs concluent à l’instabilité de cette notion d’un contexte à un autre. De manière générale, «la “difficulté” est invoquée pour désigner tout obstacle rencontré dans les apprentissages et cela à tout moment de la scolarité, et plus largement tout écart à la norme et aux attentes du système éducatif». D’où la première préconisation du rapport : «préciser et mettre en cohérence le vocabulaire utilisé pour caractériser la nature et le degré des difficultés des élèves dans les textes officiels». Pour les rapporteurs, trois éléments semblent caractériser la grande difficulté scolaire : • bien que relative, l’appréciation renvoie à des élèves éloignés de la norme scolaire ; • elle n’est pas attachée à un profil d’élève particulier, les situations sont diverses et complexes ; 8 Syndicat des enseignants - Unsa • www.se-unsa.org • la grande difficulté suppose une certaine durée, s’opposant à la difficulté passagère. Son utilisation entraîne trois conséquences négatives : • elle appose durablement sur l’élève une étiquette dévalorisante ; • cette catégorie est indéterminée, sauf par l’impuissance du système à élaborer une réponse ; • son aspect résistant ou persistant conduit les acteurs à une certaine résignation, voire à un déterminisme. Les rapporteurs préconisent ainsi d’éviter de considérer la «grande difficulté» comme une catégorie qui caractériserait a priori une population d’élèves. Évoquer plutôt la «situation de grande difficulté», situation qui est celle de celui qui, à un moment de sa scolarité, est en échec grave et durable, par rapport aux compétences attendues au niveau considéré. La relativité de la notion pose problème dès lors qu’il s’agit communs (catégories sociales les plus défavorisées, problèmes de comportement, handicap supposé, porteurs de troubles du langage décrocheurs), ils n’ont en commun que l’échec d’une étape de leur parcours. Deux élèves sur trois en situation de grande difficulté sont des garçons. Au collège, dans leur grande majorité, ces élèves ont une année de retard. Une part importante est reconnue comme étant en «situation de handicap» et les intéressés peuvent ainsi bénéficier d’un enseignement adapté, à d’une réponse à un besoin particulier. La question de la grande difficulté scolaire mérite bien au final la plus grande attention, mais aussi la plus grande vigilance, pour éviter tout déterminisme et toute généralisation abusive. La détection ne s’improvise pas et nécessite un regard collectif et l’expertise d’une équipe pluriprofessionnelle sur une situation par principe individuelle et complexe. La grande difficulté ne doit pas être, pour les élèves, une étiquette qui stigmatise : il s’agit bien d’apporter des réponses à cette situation. Le travail en équipe et la formation doivent aider les enseignants à construire ces réponses. Anthony Lozac’h Retrouvez l’article complet sur ecolededemain.wordpress.com MISSION DE LUTTE CONTRE LE DÉCROCHAGE SCOLAIRE P ARCE QUE LA LUTTE CONTRE LE DÉCROCHAGE SCOLAIRE est affichée comme une priorité nationale, les personnels enseignants CPIF(*) doivent être reconnus dans leurs missions. Un groupe de travail, dans le cadre des chantiers-métiers, y est consacré et s’est tenu à la mi-février. Retrouvez le compte-rendu sur www.se-unsa.org rubrique «Chantiers-métiers» pour suivre tous les travaux. Le SE-Unsa a demandé instamment au ministre de reconsidérer la qualité et les compétences de ces personnels. Cette reconnaissance passe par une définition transparente de leurs obligations de service, par l’attribution d’une indemnité liée à leurs fonctions spécifiques, par l’ouverture d’un droit à mutation et par une gestion réelle de leur déroulement de carrière. www.scoop.it/t/ ecole-de-dema in «Il faut s’insurger contre l’idée, trop répandue, que certains enfants seraient prédestinés à la grande difficulté». Si ces élèves partagent des traits NOUS AVONS AIMÉ «Monsieur, vous aimiez le collège à notre âge ?» Nicolas Anoto, mi litant à la section de Montpe llier, livre un billet de blog se nsible suite à une question po sée par un élève. École rurale et classe multi-âges Avantages, incon vénients au regard des pa rticularités de ces écoles et de ces classes. Sciences claires site de vulgaris : un ation scientifique Nous aimons beau coup ce site pédagogique qui intéressera particulièrement les classes de cycle 3 et de co llège. PUBLIÉS ress.com ecolededemain.wordp de quantifier les élèves en situation de grande difficulté. Pour les rapporteurs, il faut définir quelques indicateurs stables référés aux évaluations nationales et internationales permettant de suivre la population scolaire la plus en difficulté et de mieux cerner les composantes de ces situations. La maîtrise de la langue est un bon indicateur. L’ÉCOLE DE DEMAIN NOTES • LES CLASSES SANS NDÉES ? FO ) EN (BI LES -EL NT SO s notes» san es ass «cl de Le terme te innovation cet r rise ula contribue à pop es, mais lèg col les s pédagogique dan si des blocages aus te dou s san ise tall cris pétences. autour du travail par com E NOUVEAU • DÉCOUVREZ NOTR N SCOLAIRE SIO CLU L’IN : ER SSI DO de L’Enseignant, sier dos le ger lon Pour pro : témoignages, s icle art ux vea avec de nou s rendus pte com s, interviews, analyse s… age uvr d’o (*) Coordination pédagogique-ingénierie de formation e n°173 • février 2014 • l’ NSEIGNANT 9 É DUCATION ÉDUCATION PRIORITAIRE Une refondation pédagogique A AU-DELÀ DES MESURES CATÉGORIELLES (pondérations horaires en REP+, indemnité revalorisée, prise en compte dans le déroulement de carrière), la refondation de l’éducation prioritaire est annoncée comme une refondation essentiellement pédagogique. La loi de refondation en toile de fond Les réseaux de l’éducation prioritaire inscrivent leur action, comme tous les établissements et toutes les écoles, dans le contexte général de la refondation. Les dispositifs qui traduisent la «priorité au primaire» ont commencé à s’y déployer. C’est le cas du «plus de maîtres que de classes» et de la «scolarisation des moins de 3 ans». Dans un deuxième temps, c’est la refondation du socle commun et des programmes en cours d’élaboration au Conseil supérieur des programmes, accompagnée de nouvelles démarches d’évaluation et d’un nouveau DNB, qui constituera le cadre de l’action pédagogique de toutes les équipes. Elle devrait fournir des opportunités pour travailler plus efficacement : explicitation des attendus, situations d’apprentissage intégratives, objectifs partagés par plusieurs disciplines… La réforme du collège, également annoncée pour la rentrée 2015, prévoit davantage d’autonomie dans la gestion des moyens confiés aux équipes pour répondre aux besoins différenciés des élèves, mieux les accompagner dans leur travail personnel et mettre en place des enseignements interdisciplinaires. Le «référentiel»(1) pour l’éducation prioritaire Le plan de refondation est accompagné d’un «référentiel», catalogue des mesures reconnues comme «des leviers d’efficacité». Ces propositions émanent à la fois de la recherche, des inspections générales et des acteurs de l’éducation prioritaire qui se sont exprimés lors des assises interacadémiques. Elles constituent «un cadre structurant» au service de la construction du projet de réseau. Ce référentiel propose des actions dans 6 directions : • garantir l’acquisition du «lire, écrire, parler» et enseigner plus explicitement les compétences requises pour la maîtrise du socle ; • conforter une École bienveillante et exigeante ; • mettre en place une école qui coopère avec les parents et les partenaires ; • favoriser le travail collectif ; • accueillir, accompagner, soutenir et former les personnels ; • renforcer le pilotage et l’animation des réseaux. Les actions sont formulées en termes généraux qui donnent peu d’indications pour leur mise en œuvre. Une articulation avec une base de données comme Expérithèque(2) permettant de mutualiser les actions déjà engagées serait une aide intéressante à l’élaboration de projets concrets. Les moyens alloués aux équipes et la qualité de leur accompagnement seront aussi déterminants. Un catalogue de mesures reconnues comme “des leviers d’efficacité” Claire Krepper (1) cache.media.education.gouv.fr/ file/01_Janvier/32/9/DP-Refonder -l-education-prioritaire_294329.pdf (2) eduscol.education.fr/experitheque/recherche.php 10 Syndicat des enseignants - Unsa • www.se-unsa.org MAÎTRISE DE LA LANGUE Quelles pratiques en CM2 et au collèg e ? L L’ENSEIGNEMENT DE LA LANGUE est réaffirmé comme une priorité, d’autant que les évaluations nationales et internationales montrent sur ce point une baisse des compétences des élèves. En 2012, la DGesco met en place une commission pour suivre la mise en œuvre des nouveaux programmes de français (2008). L’enquête s’élargit à la classe de CM2 afin d’obtenir des éléments de comparaison et d’analyse sur la continuité école/collège. La note de la Direction de l’évaluation de la prospective et de la performance (décembre 2013) est basée sur une enquête menée dans 200 collèges et 300 écoles. FRANÇAISE Que nous apprend-elle ? Les enseignants exerçant en CM2 et les enseignants de français en collège s’accordent sur le fait que l’enseignement de la langue doit prioritairement viser une meilleure expression des élèves tant à l’oral qu’à l’écrit. Toutefois, les pratiques qu’ils déclarent mettre en œuvre ne renvoient pas toujours à ces objectifs, en particulier au collège. C’est particulièrement le cas pour la pratique de l’oral en classe. C’est principalement le caractère rigoureux et structuré de ce type d’enseignement qui semble séduire les ensei- gnants. D’où, au sein des séquences, une fréquence des séances type «leçons + exercices d’application» ou «entraînement de conjugaison» ou «exercices constitués de courts textes». La difficulté reste bien de lier entre elles les différentes composantes de l’étude de la langue, de transférer les notions dans les pratiques langagières des élèves. L’étude montre aussi les différences de formation entre enseignants du premier et du second degré, à la fois initiale et continue. On attend désormais que le ministère et l’inspection accompagnent au plus près les enseignants sur le terrain par la formation et le développement de la continuité entre école et collège. Anthony Lozac’h ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS EN CYCLE 3 T RAVAILLER L’EXPRESSION ORALE, la précision du vocabulaire, l’argumentation, la reformulation… est primordial. Les occasions de s’exprimer en petits groupes et devant la classe doivent être régulières pour que les élèves puissent s’approprier des outils pour parler dans des situations langagières diverses. De nombreuses possibilités pour cela : la pratique d’ateliers philosophiques, la réalisation de figures géométriques à partir d’indications données oralement, la formulation d’hypothèses en sciences, le travail régulier en groupe. Pour l’écrit, un bon moyen d’éviter l’ennui des leçons systématiques est de partir de l’étude de textes existants néces sitant une compréhension des inférences et/ou posant des problèmes d'interprétation. On trouve facilement des exemples de textes résistants à travailler sur le Net et aussi dans le dispositif Roll. Les langues régionales enfin reconnues Le 28 janvier 2014, une large majorité de parlementaires s’est exprimée en faveur de la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires. Cette charte, signée par la France en 1999 mais jamais ratifiée, vise à protéger et à promouvoir l'emploi des langues «régionales ou minoritaires» (à l'exclusion des langues des migrants). e n°173 • février 2014 • l’ NSEIGNANT 11 1 DUCATION É premier degré FORMATION EN LIGNE Présentation du M@gistère L LA PLATEFORME DE FORMATION EN LIGNE du ministère à destination des professeurs des écoles est maintenant opérationnelle. Jusqu’à 9 heures sur les 18 heures d’animations pédagogiques vont dorénavant pouvoir se dérouler en ligne. Le SE-Unsa approuve le principe d’une part de formation continue sous cette forme car : • expérimenter pour soi une formation en ligne permet de mieux appréhender les possibilités ouvertes par le numérique ; • cela introduit de la souplesse dans l’organisation personnelle et évite des déplacements ; • cette modalité permettra à terme d’élargir considérablement l’éventail des choix de formation. La connexion à la plateforme se fait avec l’identifiant et le mot de passe professionnels, les mêmes que pour I-Prof. Les collègues non équipés n’ont pas obligation de se connecter de chez eux sur un matériel personnel ; la formation en ligne doit pouvoir se faire dans les écoles ou à l’inspection. Cela est un argument de plus à avancer en faveur d’un équipement correct des établissements. Concrètement, nous avons testé «Se former à distance». Ce parcours d’une heure permet de découvrir la plateforme M@gistère et d’adopter une posture d’apprenant en ligne. Nous avons globalement une bonne impression, l’interface est agréable, les supports variés, les questions abordées pertinentes. Vous trouverez le test complet et détaillé sur notre blog École de demain. Pas de satisfaction béate de la part du SEUnsa car la qualité des autres parcours proposés sera déterminante. Il semble néanmoins que les bases posées soient prometteuses et nous espérons au fil des années avoir à disposition, de la façon la plus ouverte possible, un panel de parcours permettant d’enrichir notre formation continue. N’hésitez pas à nous faire remonter vos premières impressions et vos souhaits. NOUS AVONS TESTÉ D nouveau service. Il s’agit de courtes vidéos sur les fondamentaux destinées aux élèves d’élémentaire. Elles peuvent être utilisées en classe avant, pendant ou après l’étude d’une notion mais aussi être visionnées à la maison. Ces courtes vidéos sont de bonne qualité : elles sont bien réalisées, amusantes, créatives et rigoureuses à la fois. Il est prévu de pouvoir les télécharger pour une utilisation hors connexion. Concrètement on y trouve une centaine de vidéos sur le français : orthographe, grammaire, vocabulaire (avec une série sur le vocabulaire de l’histoire trop complexe pour des élèves de primaire) ; des vidéos sur les mathématiques : solides, géométrie du plan, opérations, nombres et des vidéos en instruction civique, histoire et géographie. Stéphanie de Vanssay 12 Syndicat des ANS LE CADRE DE L’ENTRÉE DE L’ÉCOLE DANS L’ÈRE DU NUMÉRIQUE, le CNDP lance un enseignants - Unsa • www.se-unsa.org www.cndp.fr/lesfondamentaux Pour plus de détails sur notre test, voir l’article sur le blog École de demain. 2 DUCATION É second degré BAC PRO GESTION-ADMINISTRATION Des mesures à prendre pour l’améliorer L LE SE-UNSA A RÉUNI UN GROUPE DE TRAVAIL autour de la réforme du bac pro gestionadministration. En effet, depuis sa mise en place à la rentrée 2012, les problèmes rencontrés par les collègues n’ont pas été résolus. En dehors du fait que l’appellation du diplôme est peu transparente, les collègues dénoncent un programme mal adapté, une formation des enseignants insuffisante, parfois inexistante, des outils complexes et un progiciel d’évaluation des situations dense. Tous ces facteurs rendent l’exercice du métier difficile. En conclusion du travail de ce groupe, le SE-Unsa revendique : • une formation continue adaptée aux besoins réels des enseignants ; • des plages fléchées de concertation au sein des équipes qui interviennent sur cette formation ; • un allègement des contrôles en cours de formation ; • des moyens matériels et logiciels ainsi qu’une banque de données nationale ; • une maintenance adaptée pour assurer la continuité des séances élèves ; • un allègement de la charge de travail administratif pour les professeurs ; Les collègues dénoncent plusieurs situations • une harmonisation des attentes des corps d’inspection sur le plan national ; • une valorisation du diplôme par la promotion d’une image positive des métiers auxquels il prépare ; • un accès reconnu de ces bacheliers vers les BTS. Le SE-Unsa est à l’écoute des enseignants et se bat pour que le ministère et les corps d’inspection soient plus en prise avec les réalités souvent difficiles de l’exercice du métier. Éric Mampaey DU BAC PRO VERS LE BTS L 3 ans a-t-elle un impact sur les stratégies d’orientation et les parcours des élèves ? Le Centre de recherches en éducation de Nantes a suivi pendant plusieurs années un groupe d’élèves entré en bac pro au moment de la réforme. La voie professionnelle est vécue par les jeunes et leurs familles comme moins stigmatisante qu’auparavant. De plus, la réforme facilite l’accès au BTS. Trois propositions importantes concluent cette étude : • réduire l’échec scolaire au LP, par une modularisation des parcours, pour donner aux élèves qui en ont besoin du temps supplémentaire de formation ; • généraliser les remises à niveau, ou les classes de BTS spécifiques pour les élèves qui viennent de LP ; • reconnaître davantage le travail des enseignants de LP et en finir avec «la logique qui consiste à considérer que le travail enseignant se réduit à la préparation des cours, à leur réalisation et à l’évaluation des élèves». Le SE-Unsa partage totalement ces conclusions. A RÉFORME DU BAC PRO e n°173 • février 2014 • l’ NSEIGNANT 13 2 DUCATION É second degré Nous avons rencontré Philippe Calonnec, agrégé de SII qui travaille sur la mise en place du Campus des métiers et des qualifications (CMQ) de l’académie de Rouen. Cette structure(*) regroupe un réseau d’acteurs divers pour développer des formations dans le domaine des énergies. « BAC -3/+3 Zoom sur un campus des métiers et qualifications Quels établissements sont concernés et quel est le champ professionnel autour duquel va travailler ce CMQ ? P. C. : La structure administrative est basée à Fécamp, la structure opérationnelle vivra dans toute l’académie. La thématique retenue est «énergies et efficacité énergétique». Le fonctionnement proposé repose sur la déclinaison de la thématique principale en thématiques spécifiques (éolien, solaire, efficacité énergétique). Pour chacune d’entre elles, un groupe de travail incluant des partenaires d’origines diverses sera mis en place et piloté par un EPLE de l’académie. L’idée est de favoriser la prise d’initiatives et de ne pas centraliser le fonctionnement sur un établissement. L’entité CMQ3E offre un cadre pour développer la mise en réseau et les collaborations entre partenaires. 14 Syndicat des enseignants - Unsa • www.se-unsa.org As-tu commencé à prendre des contacts avec les branches professionnelles concernées ? P. C. : Le dossier a été, dès le début, soutenu par des acteurs majeurs de l’énergie dans la Région. Pour l’éolien par exemple, les membres des consortiums de l’éolien offshore ont pour la plupart signé des lettres de soutien et d’engagement à développer ce CMQ. Les établissements de formation vont pouvoir contacter les partenaires du monde de l’entreprise pour étudier avec eux les actions à mettre en place. Des actions de formation continue vont-elles être engagées par le CMQ ? P. C. : Le CMQ n’a pas vocation à prendre une place déjà occupée par les organismes de formation continue. Le CMQ a pour mission de rendre plus visibles les plateaux techniques et les compétences de façon à augmenter leur attractivité. Par ailleurs, l’objectif est de favoriser la mise en place de formations multisites permettant de répondre à un besoin complexe d’un secteur d’activité. Dans l’éolien, par exemple, des stagiaires pourront se rendre sur différents sites pour acquérir une qualification sur du travail en hauteur, sur de la mise en œuvre de matériaux composites ou encore sur la marinisation de leurs compétences. Le CMQ pourra aussi permettre la mise en place de collaborations avec des entreprises pour la formation continue des enseignants. Propos recueillis par Thierry Patinaux (*) BO du 16 mai 2013 © Edler von Rabenstein Quelle est ta mission dans la mise en place du CMQ dans ton académie ? Philippe Calonnec : Avec l’équipe de pilotage, ma première mission a été de contribuer au montage du dossier de candidature pour obtenir le label «campus des métiers et des qualifications». Depuis que le label a été obtenu, je participe à la mise en place du CMQ qui s’appuie sur un comité de pilotage composé de membres issus du monde de l’éducation, de la Région, de l’entreprise et de la recherche. Le prochain objectif est la constitution de l’association et la mise en place des groupes de travail sur les thèmes spécifiques pour lesquels une consultation est lancée auprès des établissements. Retrouvez la version complète de l’interview de Philippe Calonnec sur le blog École de demain n o i s u l c in élève SCOLARISATION Intégration ou inclusion, handicapé ou en situation de handicap…, l’évolution des mots ne relève pas que d’un effet de langage. Elle traduit un changement en profondeur du regard porté sur des enfants et adolescents à besoins éducatifs particuliers ainsi que des modifications importantes apportées par la loi de 2005 dans le système éducatif. Où en est-on aujourd’hui ? Tu inclus, nous incluons La loi d’orientation de 2005 a imposé le concept d’inclusion à l’École, à la place de l’intégration. Quelles sont les conséquences de cette politique d’inclusion sur la scolarisation des enfants en situation de handicap ? Laurence Thouroude : L’école inclusive ne signe pas la fin de l’éducation spécialisée (en tant que spécifique et séparée de l’école ordinaire), mais constitue pour les établissements ordinaires une forte incitation à élargir leurs possibilités d’accueil. Les passages entre le milieu spécialisé et le milieu ordinaire s’en trouvent également facilités. La loi de 2005 reconnaît la place des parents et leur rôle de partenaire à part entière de l’éducation et de la scolarisation. Les mesures d’aide et de compensation sont soumises aux démarches des parents auprès de la MDPH(*), ce qui est souvent difficile, la crainte des effets d’étiquetage comme celle du rejet de leur enfant étant omniprésente. Ces démarches sont lourdes mais nécessaires, faute de quoi certains enfants scolarisés en maternelle demeurent sans diagnostic et par conséquent sans aides spécifiques. Ces situations font peser de lourdes responsabilités sur les enseignants de maternelle, chargés de la tâche délicate «d’annonce du handicap» aux parents. Aussi de nouvelles articulations sont à mettre en œuvre entre les différents acteurs pour faciliter le dialogue. Les postes d’auxiliaires de vie scolaire (AVS) sont en augmentation : en 2012, 41 500 AVS ou EVS(*) accompagnent 75 000 enfants, mais leur formation est faible, disparate, sans cadre national ! Les missions sont précaires, ce qui n’est pas sans conséquences sur la qualité e HAN DI CAP DOSSIER MDPH n°173 • février 2014 • l’ NSEIGNANT ••• 15 élève SCOLARISATION HAN DI CAP ©bildpix.de n o i s u l inc MDPH premier problème est celui de la formation des personnels, qui peuvent être à hauteur des enjeux, il y a tout désormais tous concernés par le lieu de penser que les obstacles handicap. Beaucoup d’enseipersisteront. Les avancées sont Beaucoup gnants se sentent démunis faute toutefois notables sur le plan quantitatif ; c’est le plan quali- d’enseignants se de formation et de soutien. tatif qu’il convient aujourd’hui sentent démunis L’accompagnement des équipes n’a pas été suffisamment pensé, d’améliorer. La loi d’orientation ce qui laisse planer à plus long de 2013 prévoit des moyens supplémentaires dans le souci d’améliorer terme le risque d’un retour à des formules l’équité territoriale en matière d’accompa- ségrégatives. Le travail supplémentaire pour gnement. À la rentrée 2013, des emplois d’AVS les enseignants n’est pas reconnu par l’inssupplémentaires ont été créés. Chaque projet titution, ce qui n’attise pas l’envie de se d’école devra désormais comporter un volet former, en particulier dans le second degré. sur l’inclusion des élèves en situation de Par ailleurs, les relations parents-enseignants restent fragiles, alors que le partenariat est handicap. un vrai facteur intégrateur, nécessaire à la Quels autres problèmes rencontre-t-on sur réussite de l’enfant : échanges, réflexions communes sur les attitudes et les pratiques, le terrain ? L. T. : L’inclusion est une belle idée, mais la mise en place d’actions communes dans le question des moyens mis en œuvre pour cadre scolaire. D’autres difficultés sont rendre effective cette politique se pose. Le relevées, qui tiennent aux partenariats entre ••• de la scolarisation. En l’absence de moyens 16 Syndicat des enseignants - UNSA • www.se-unsa.org Laurence Thouroude est maître de conférences en sciences de l’éducation à l’université de Rouen depuis 2003 et membre du laboratoire CIVIIC(*). Menant des recherches sur les situations de handicap et l’éducation spécialisée, elle travaille actuellement à l’élaboration d’une pédagogie préventive des handicaps et des violences en milieu scolaire. (*) Centre Interdisciplinaire sur les valeurs, idées, identités et compétences en éducation et formation élève SCOLARISATION n MDPH o i s u l c in les différents professionnels concernés : les informations circulent mal, des luttes de pouvoir apparaissent. L’Éducation nationale et le secteur médicosocial ont des conceptions et des pratiques divergentes qu’il n’est pas toujours facile d’accorder sur le terrain. Cette réforme intervient aussi dans un contexte particulier, où les budgets ont tendance à se restreindre. Dans les écoles, la diminution drastique des Rased pose problème. La priorité donnée à l’inclusion scolaire ne doit pas s’exercer au détriment des élèves en difficulté scolaire. Pourquoi la pédagogie doit-elle évoluer pour favoriser l’inclusion scolaire ? L. T. : L’inclusion scolaire est l’occasion d’avancer dans une réflexion de fond sur la pédagogie et les actions de formation. Il est souhaitable de mettre en place une évaluation plurifactorielle des objectifs en fonction des niveaux différents de développement de la personne. Si l’on n’évalue que les acquis scolaires, on risque de ne voir que des manques : il faut donc dépasser la sphère cognitive pour considérer l’enfant et l’adolescent dans sa globalité, avec ses potentialités. Il ne faut pas se focaliser sur le programme mais sur les besoins de chacun. L’approche inclusive nécessite d’adopter des stratégies pédagogiques qui conviennent à tous. C’est un véritable défi pour les enseignants, qui amène à repenser les pratiques. Cela suppose un changement de regard sur l’accompagnement et les apprentissages, une sensibilité aux processus qui mènent à l’exclusion, à la discrimination. Cela nécessite donc une réflexion à la fois pédagogique et éthique. L’École est éducable quand on interroge les normes. Il faut sortir d’une logique d’élitisme pour aller vers une logique de projet, par le travail en équipe. Il faut miser sur les points communs (notre commune humanité) plus que sur les différences, «passer de la prise en charge à la prise en compte» (Gardou, in Chossy, 2011). Il importe moins de connaître (les aspects médicaux) que de reconnaître… les élèves comme des sujets à part entière. Enfin, l’École ne peut résoudre tous les problèmes de société, l’éthique ne peut pas Ne pas se focaliser sur le programme mais les besoins de chacun HAN DI CAP remplacer le politique pour la mise en place d’actions et de moyens. Le débat sur la scolarisation des élèves en situation de handicap reste un sujet sensible, qui cache de profondes disparités dans les moyens et les pratiques, en dépit d’un consensus apparent. Le problème de l’inclusion est de ne pas avoir été accompagné par le changement d’organisation de l’École. Dans tous les cas, il importe de mettre fin à la compétition précoce et à la sélection, incompatibles avec la politique d'inclusion. Propos recueillis par Anthony Lozac’h L’interview complète est à lire sur le blog ecolededemain (*) Emploi vie scolaire REPÈRES ER : Enseignant référent Il fait le lien entre les familles et les professionnels qui gravitent autour de l’élève. ESS : Équipe de suivi de scolarisation. Elle réunit au moins une fois par an la famille, l’ER, les enseignants concernés, les professionnels de santé et les services sociaux. REE : Réunion d’équipe éducative Elle se réunit à l’initiative du directeur d’école ou du chef d’établissement qui convoque l’enseignant et les parents, le psychologue scolaire et les enseignants spécialisés, le médecin de l’Éducation nationale, l’assistante sociale et les personnels contribuant à la scolarisation des élèves handicapés. PPS : Projet personnalisé de scolarisation Il est bâti par l’équipe pluridisciplinaire d’évaluation de la MDPH. Clis : Classe pour l’inclusion scolaire Ulis : Unité localisée pour l’inclusion scolaire (remplace les UPI). Sessad : Service d’éducation spéciale et de soins à domicile Il permet à l’enfant ou à l’adolescent (porteur d’un handicap moteur, d’une déficience mentale, atteint d’autisme ou troubles apparentés) de se maintenir dans son milieu de vie et d’éducation jusqu’à l’âge de 20 ans. S EN SAVOIR PLU leveslarisation-des-e .fr/cid207/la-sco uv .go on ti ca u • www.ed l olairehandicapes.htm ur-l-inclusion-sc 8/les-classes-po 06 52 cid .fr/ on • eduscol.educati clis.html e n°173 • février 2014 • l’ NSEIGNANT 17 élève SCOLARISATION MDPH n o i s inclu L ’INCLUSION SCOLAIRE FAIT PARTIE INTÉGRANTE DU QUOTIDIEN DE L’ÉCOLE. Pour le SE-Unsa, TÉMOIGNAGES elle doit donc faire partie intégrante de la formation des enseignants. Bien évidemment, il n’est pas question de se préparer à accueillir tous les types de handicap mais il faut que chaque enseignant et CPE reçoit dans sa formation initiale le cadre général de l’inclusion scolaire : qu’est-ce que le projet personnel de scolarisation (PPS) ? HAN DI CAP Quel est le rôle de l’enseignant référent ? Qui décide de la scolarisation, de ses modalités, de l’accompagnement ? Que faire quand on est face à une situation difficile ? Pour répondre à ces interrogations, il faut que l’institution, avec l’aide la Maison des personnes handicapées (MDPH), organise une formation ou du moins une information sur les besoins particuliers de l’élève quand l’enseignant ou l’équipe en font la demande. • Avant 2010, les élèves de l’UPI avaient 3h par semaine de cours dispensés par un PLC dans une classe spécifique du collège (SVT, Technologie, arts, ….). Les PLC et PE échangeaient de façon informelle autour d’un café en salle des profs sur un projet ou sur le travail des élèves. Depuis l’apparition des Ulis, les pratiques évoluent et renforcent la place de l'enseignant coordinateur… Virginie, PE spécialisée • Parent d’une enfant dysorthographique, le domaine de l’inclusion est un sujet sensible. Pendant les premières années de l’école élémentaire, le flou a dominé nos choix familiaux. Ce type de handicap est souvent assimilé à un élève inattentif et fainéant… Christian Ducass Retrouvez l’intégralité des témoignages sur le blog ecolededemain.wordpress.com L’AVIS DU SYNDICAT 18 Syndicat des enseignants - UNSA • www.se-unsa.org Claire Krepper, secrétaire nationale L E PROBLÈME DE L'INCLUSION est de ne pas avoir été accompagnée par le changement d'organisation de l’école, nous dit Laurence Thouroude. Comme elle, le SE-Unsa pense que le projet d’une école ouverte à tous, quelles que soient les différences liées à l’origine sociale et culturelle ou aux caractéristiques individuelles, implique de repenser les contenus d’enseignement et leur organisation actuelle mais aussi de réviser les modalités pédagogiques. Pour cela, notre École doit sortir de la logique de compétition individuelle et de sélection qui l’organise encore. La problématique de l’inclusion concerne bien tous les élèves, et pas seulement les enfants et les jeunes en situation de handicap, les élèves non-francophones ou les enfants de familles itinérantes et de voyageurs. Tous doivent pouvoir bénéficier d’une scolarité commune dans des lieux partagés et dans des collectifs d’apprentissage qui les accueillent tous. La reconnaissance des besoins de chacun ne doit pas se traduire par la multiplication de dispositifs particuliers pour publics ciblés, dans une logique différentialiste et discriminante. Néanmoins, une inclusion réussie nécessite des dispositifs ouverts et accompagnants, la présence de ressources, de compétences et de personnels spécialisés. élève SCOLARISATION MDPH n o i s inclu HAN DI CAP QUELS PER SUR LE HANSONNELS AGISSENT DICAP ? Accompagnant handicap : longtemps attendue, la création d’un vrai métier est en route. Création d’un diplôme, accès à la formation, statut, financement… doivent être définis sans tarder. À ce jour, seule la CDisation au 01/07/2014 des AED-Avs ayant effectué 6 ans depuis le 01/01/2013 est confirmée. Elle ne sera proposée qu’aux AVS ayant engagé une démarche de VAE, leur permettant ainsi de valider un nouveau diplôme en cours d’élaboration. L'Unsa a rappelé l’urgence de créer ce diplôme, la VAE n'étant effective qu’une fois ce dernier mis en place. Les Cui(*)-AVS ne sont pas concernés par ce dispositif transitoire. (*) Contrat unique d’insertion Depuis la loi de 2005, la scolarisation des jeunes en situation de handicap augmente de 11% par an (225 000 en 2012-2013). La scolarité en milieu ordinaire tend à devenir la règle tout en préservant la possibilité du recours à un établissement sanitaire ou médico-social, plaçant la France dans la moyenne des pays européens. Retrouvez les chiffres et le dossier complet sur ecolededemain.wordpress.com P LUSIEURS PE RSONN et le suivi des ELS INTERVIENNENT pour l’a cco élèves en situ • L’enseigna ation de han mpagnement nt référent m dicap. et en œuvre de scolarisatio le Projet per n et organise sonnalisé de la scolari les équipes satio de suivi • L’AVS interv n. ient dans la classe, en co gnant. Il par ncertation av ticipe au suiv ec i et à la mise • Les chefs d en œuvre du l’ensei’établissem PPS. ent, les psych que les perso ologues sco nnels sociau laires ainsi x et de santé nationale fo de l’Éducatio nt p n • Les équipes artie de l’équipe de suiv i de la scolari soignantes e sation. t éducatives peuvent être du Sessad o so u du Sess peut se faire llicitées dans le cadre du dan PPS ou dans un gr s ou hors de la classe, en . L’intervention oupe. relation duel le • Un accuei l individuel d an s des classes des dispositif ou dans s collectifs (C lis ou Ulis) es t aussi possib le. e n°173 • février 2014 • l’ NSEIGNANT 19 P ERSONNELS MUTS/PERMUTS Bientôt les résultats O Vous avez fait une demande de changement de département ou d’académie. Les élus du SE-Unsa qui siègent dans les commissions se tiennent prêts à vous tenir informés et vous guider. OUI, «MA MUT’ JE M’EN OCCUPE AVEC LE SE-UNSA». Si vous ne l’avez pas encore fait, prenez contact avec votre section locale pour le suivi de votre dossier. Avec tous les éléments en main, vos élus seront à même de vous défendre, de vérifier, de vous expliquer les résultats. En cas d’échec, ils seront à votre disposition pour étudier le champ des options à votre portée. En cas de réussite, ils vous accompagneront dans le mouvement du département (1er degré) ou de l’académie (2nd degré) d’accueil. Pour le second degré, une plateforme téléphonique nationale est mise en place par nos soins dès le 24 février. Des militants, en lien direct avec les élus des FPMN(1) pour les certifiés et les agrégés, des CAPN(2) pour les CPE, PLP, et Peps, sont joignables au : • 01 44 39 23 16 • 01 44 39 23 26 • 01 44 39 23 36 • 01 44 39 23 46 Pour le premier degré, une fois les barèmes vérifiés par l’administration et vos élus du personnels en CAPD(3), les résultats des changements de département seront connus pour le 10 mars. Si vous avez bien pensé à transmettre votre dossier avec vos coordonnées récentes à votre section SEUnsa (si ce n’est pas le cas dépêchez-vous), celle-ci vous communiquera les décisions définitives le plus rapidement possible. Vous ne savez pas comment contacter votre section ? Rendez-vous sur www.seunsa.org rubrique «Contacts». Audrey Maniez – Valentin Locoge © Ilik e (1) Formation paritaire mixte nationale (2) Commission administrative paritaire nationale (3) Commission administrative paritaire départementale RECLASSEMENT DES EX-CONTRACTUELS L A SUPPRESSION DE LA RÈGLE DU BUTOIR A ENFIN ÉTÉ ANNONCÉE lors du groupe de travail sur les contractuels du 22 janvier. Le SE-Unsa la réclamait depuis longtemps ! Cette règle est spécifique à l’Éducation nationale. Le classement était jusqu’à présent plafonné à l’indice égal ou immédiatement supérieur à l’indice détenu en tant que contractuel, si bien que les intéressés ne bénéficiaient pas, au moment de leur reclassement, d’une rémunération vraiment supérieure à celle qui était la leur en tant qu’agent non titulaire. Cette règle ne permettait pas une réelle prise en compte de l’ancienneté acquise durant ces années. Sa suppression est une très bonne nouvelle, même si le SE-Unsa regrette qu’elle se fasse en contrepartie du non-versement de la prime d’entrée dans le métier. 20 Syndicat des enseignants - Unsa • www.se-unsa.org Calendrier scolaire : cafouillage au ministère Les hésitations du ministre sur le calendrier triennal ont pour conséquence une publication très tardive de la date de la rentrée 2014, première rentrée des enseignants à avoir lieu en août. Le SE-Unsa -qui a voté contre ces calendriersdénonce cette situation qui peut mettre en difficulté certains personnels engagés dans des projets de vacances (billets d'avion, locations) ou des projets d'activité (animation de séjours de vacances par exemple). Collectif Rased Le collectif Rased réuni fin janvier a pris acte du courrier que lui a adressé Vincent Peillon. Il affirme être attentif à favoriser la réussite de tous les élèves et à mettre en place les conditions les plus appropriées pour y contribuer. C’est ainsi qu’il s’attachera à renforcer l’action des enseignants spécialisés. Le collectif a fait une réponse publique pointant les incohérences manifestes entre les intentions annoncées par le ministre et la position de certains IA-Dasen refusant la réouverture de postes Rased et des départs en formation spécialisée. À suivre... FORMATEURS DE TERRAIN Mission impossible ? D DANS UN GROUPE DE TRAVAIL DÉDIÉ, le ministère consolide la fonction de formateur dans le premier degré et la crée dans le second mais les conditions d’exercice pourraient bien la transformer en mission impossible. En décembre, il a annoncé la création des professeurs formateurs académiques (PFA). Enseignants du second degré ou CPE, ils assureront l’animation du réseau de tuteurs et participeront à la formation initiale et continue notamment dans le cadre des Espé. Ils pourront eux-mêmes être tuteurs. La fonction de PFA bénéficiera d’indemnités et d’une décharge de service de 3 à 6h selon les corps et les besoins. C’est ce dernier élément qui risque de perturber la mission des futurs PFA. Il y a fort à parier que leur nombre sera insuffisant et qu’une surcharge de tra- vail est à prévoir. C’est aujourd’hui ce qui se passe pour leurs homologues du premier degré, les PEMF. En charge d’élèves pour les trois quarts du temps, ils vivent, comme leurs collègues, la pression accrue du métier d’enseignant. Dans le même temps, en tant que formateurs, ils voient se multiplier et se complexifier les commandes de l’institution à l’heure des recrutements importants. Le SE-Unsa est déjà intervenu auprès du ministère. Il fera de même auprès des recteurs et IA Dasen au moment de la préparation de la prochaine rentrée. Le projet très prometteur de l’ouverture professionnelle par la formation ne doit pas se transformer en situation intenable pour les PEMF et les PFA. CDISATION DES AVS L E SE-UNSA A ADRESSÉ aux 4 ministres concernés pour leur faire part de ses inquiétudes et rappeler ses exigences quant à la mise en œuvre effective de la création du métier d’accompagnant du handicap. Les annonces de cet été laissaient présager des mesures de CDisation pour les AED-AVS engagés sur ce parcours. Or tant que le diplôme d’accompagnant n’existe pas, impossible pour les AED-AVS d’entamer la démarche de VAE qui conditionne la CDisation. À 5 mois de l'échéance qui concernerait plus de 3000 personnes, l’inquiétude et l’incertitude sont grandissantes. Il y a urgence à offrir à ces personnels la garantie de pouvoir continuer à exercer sereinement leur métier auprès des enfants et jeunes en situation de handicap. UN COURRIER Stéphane Crochet e n°173 • février 2014 • l’ NSEIGNANT 21 1 P ERSONNELS premier degré TEMPS PARTIEL Le 80% c’est maintenant ! S S’IL EST UN DOMAINE DANS LEQUEL la nouvelle organisation des rythmes scolaires doit permettre une amélioration, c’est bien celui du temps partiel à 80%. Nous retrouvons en effet une situation que nous avons connue dans une majorité de départements pendant de nombreuses années. D’ailleurs, il convient de ne pas avoir la mémoire courte. Le temps partiel à 75% a été développé avec l’arrivée de la semaine à quatre jours. Il constituait ainsi une quotité entière bien pratique dans l’organisation du service. Beaucoup oublient (ou font semblant) que cette quotité n’allait pas de soi à une époque quand même pas si lointaine (2008) ! Nous vivons aujourd’hui les mêmes débats à rebours. Dans nombre d’académies, le 80% suscite une forte opposition de la part des IA-Dasen. Cela dit, il est pour le moins savoureux de constater qu’une même justification conduit à des conclusions contraires ! Dans telle circulaire locale, il est écrit que les rythmes permettent à nouveau d’envisager une quotité de 80% ou approchante. Dans telle autre, le raison- soit laissée au bon vouloir de tel ou tel. nement est l’exact opposé. Il convient À l’heure où la qualité de vie au travail sur ce dossier de sortir de s’inscrit dans l’agenda social la mauvaise foi. Le temps de la Fonction publique, il Il convient partiel à 80% est possible pour le moins de sortir de serait sans désorganiser le service. inacceptable que l’ÉduLe SE-Unsa propose des la mauvaise foi cation nationale s’exonère pistes de travail en fonction des débats au nom d’un des diverses réalités locales. Il ne peut particularisme hors de propos. Joël Péhau accepter que l’existence de cette quotité ISAE : LE SE-UNSA OBTIENT DES RÉPONSES L E SE-UNSA A ADRESSÉ UN COURRIER AU MINISTÈRE pour pointer les dysfonctionnements liés au versement de l’ISAE. Grâce à cette démarche, une régularisation va être opérée pour les personnels Rased, les enseignants itinérants spécialisés ou en langues, les postes fractionnés, les enseignants ayant changé d’académie, les enseignants en postes adaptés de courte durée (hors CNED). Le 1er versement de l’ISAE s’est fait pour eux en janvier. Le paiement de l’ISAE pour les collègues en situation d’absence sera effectif en juin (congés de maladie ordinaire impliquant une période à mi-traitement, congés longue maladie et longue durée) : le montant de l’ISAE sera alors calculé au prorata du temps d’exercice. Le ministère a précisé dans sa réponse que les services non faits et les jours de carence (entre la rentrée et le 31 décembre puisqu’il est maintenant abrogé), impliquent chacun une retenue de 1/360ème du taux annuel de l’ISAE. Le SE-Unsa continue à revendiquer un taux de l’ISAE à hauteur de l’ISOE qui existe pour les enseignants du second degré, soit 1200 € annuels. 22 Syndicat des enseignants - Unsa • www.se-unsa.org Groupe-métier conseillers pédagogiques Le ministre a rendu ses conclusions mi-décembre. Celles-ci seront traduites en textes réglementaires dans les mois à venir. En attendant cette nouvelle étape, le SE-Unsa multiplie les réunions dans les départements pour que les premiers concernés s’approprient les propositions ministérielles et envisagent les suites à donner. Retrouvez le dossier sur www.se-unsa.org rubrique «formateurs». 2 P ERSONNELS second degré PLUS DE MAÎTRES QUE DE CLASSES Le SE-Unsa participe au comité de suivi L LE SE-UNSA A ACCUEILLI TRÈS FAVORABLEMENT l’installation d’un comité national de suivi pour le dispositif «plus de maîtres que de classes». Cela fait plusieurs années déjà que le SE-Unsa porte ce concept dans son projet syndical. Nous nous satisfaisons de voir qu’en plus de sa création, une évaluation en sera faite. Cela évitera qu’il soit remisé au placard comme certaines autres expérimentations pédagogiques dans le passé, avant même d’avoir pu faire ses preuves. L’origine et les fonctions variées des membres le composant (enseignants en classe, conseillers pédagogiques, maîtres de Rased, représentants du personnel, IA-Dasen, IEN, chercheurs, services administratifs) devraient permettre de balayer l’ensemble des problématiques. Le ministère a réaffirmé la volonté d’une entrée en discussion pédagogique et non comptable. La difficulté et l’enjeu de cette réforme ont été rappelés, ainsi que les nouveaux modes de fonction- nement qu’impose le travail collectif. Actuellement, 1310 postes sont consacrés à ce dispositif et une montée en charge est prévue. À l’issue de cette première réunion, des points d’accord se font jour : • volonté de politique publique qui dégage des postes pour la réussite des élèves, • richesse sur l’ensemble du territoire, • dimension collective du dispositif, • pilotage dans un esprit de confiance, • lien prioritaire avec la recherche/action, LES MISSIONS DU COMITÉ • Suivi des déploiements qualitatif et quantitatif du dispositif • Repérage de projets et organisations pédagogiques innovantes • Accompagnement de la mise en œuvre • Identification des besoins en formation • Évaluation de l’efficience du dispositif • désir immodéré de formation, • comités de pilotage départementaux, • besoin d’un site qui rassemble, • besoin d’un espace collaboratif et d’outils de mutualisation. Les prochaines réunions, à raison d’une par mois, devraient permettre une rentrée 2014 plus calée sur le sujet. Après deux notes d’étape en juin 2014 et janvier 2015, les conclusions seront publiées en juillet 2015. Laëtitia Barel ENSEIGNANTS EN MILIEU PÉNITENTIAIRE L ES ENSEIGNANTS QUI EXERCENT en milieu pénitentiaire sont peu nombreux, 433 en France. De ce fait leurs préoccupations, leurs interrogations, leurs revendications sont peu entendues. Les tâches qui leur incombent n’ont cessé de croître. Les contraintes du milieu pénitentiaire imposent de la réactivité et de la disponibilité, et ce souvent au-delà de leurs obligations de service… Bien qu’endossant de grandes responsabilités, le responsable de l’enseignement local (RLE) accomplit ces dernières sans la reconnaissance que lui confèrerait un véritable statut. Fin 2011, une circulaire a même réorganisé les conditions d’intervention dans ces établissements pénitentiaires en imposant de nouvelles tâches et en ignorant cette revendication. Le SE-Unsa soutient ces collègues. Malgré l’engagement du ministère de réunir un groupe de travail, aucune date n’est programmée. Nous n’en resterons pas là ! e n°173• février 2014 • l’ NSEIGNANT 23 2 P ERSONNELS second degré CHANTIER-MÉTIER CPE Le SE-Unsa exigeant ! L LE CHANTIER SUR LE MÉTIER DE CPE et sur la réécriture de la circulaire de 1982 a débuté en janvier. À l’issue de la première séance de travail, le SE-Unsa est en attente d’améliorations du texte et de nouvelles propositions du ministère. Pour nous, ce chantier doit apporter aux CPE plus de précisions sur leurs missions, plus de reconnaissance de leur travail et plus de protection dans la définition de leur métier et de leurs conditions de travail. Le SE-Unsa a transmis au ministère une contribution et l’a alerté sur les nombreux aspects qui n’ont pas été abordés jusqu’à présent. Parmi les pistes à étudier, nous demandons de : ÉDUCATION PRIORITAIRE ET LP : LE SE-UNSA ÉCRIT AU MINISTRE L SE-UNSA A ACCUEILLI FAVORABLEMENT les mesures présentées pour l’éducation prioritaire dans les réseaux écoles-collège. Il déplore cependant l’absence, dans ce dispositif, des lycées professionnels qui accueillent majoritairement des jeunes originaires de catégories socio-professionnelles très défavorisées. Les équipes de ces établissements, qui comptent de nombreux jeunes enseignants et personnels non titulaires, sont en première ligne dans la lutte contre le décrochage scolaire et les sorties sans diplômes. Nous avons donc écrit au ministre pour qu’une réflexion, tant au plan national que local, soit conduite afin de prendre en compte la situation des lycées et de leurs équipes actuellement engagés dans l’éducation prioritaire. 24 E Syndicat des enseignants - Unsa • www.se-unsa.org • mieux prendre en compte la dimension partagée d’un certain nombre de missions comme par exemple, le suivi de l’assiduité, la sécurité, la laïcité, etc ; • affirmer la notion de conseil en éducation du CPE ; • obtenir des clarifications sur le temps de travail et porter la revendication de «35 heures toutes tâches comprises» ; • poser nos revendications en termes de revalorisation financière, dimension quasi absente jusqu’à présent. Nous voulons notamment une discussion sur l’indemnité forfaitaire, le rattrapage de la hors classe, la valorisation de la pénibilité de certains postes (éducation prioritaire, Érea, nombre d’élèves à charge, internat). Nous attendons la date du deuxième groupe de travail. Vous trouverez nos contributions sur www.se-unsa.org Michel Martinet Orientation : quelle nouvelle organisation des services ? services d’orientation Le groupe de travail se dirige-t-on ? orientation vient de s’ouvrir dans un contex- Cette première réunion a permis de faire le te instable. En effet, la point sur le cadre loi de décentralisation législatif et de lister n’est pas encore les principaux points qui totalement finalisée doivent être discutés. et la restructuration Ainsi, l’État conserve drastique des réseaux la main sur la politique de CIO dans certaines d’orientation des jeunes académies inquiète dans les établissements beaucoup les personnels. Les attentes scolaires et les universités… sont importantes : vers quelle nouvelle organisation des I N V I TAT I O N à découvrir le film de Nils Tavernier «De toutes nos forces» Comme tous les adolescents, Julien rêve d’aventures et de sensations fortes. Mais lorsqu’on vit dans un fauteuil roulant, ces rêves-là sont difficilement réalisables. Pour y parvenir, il met au défi son père de concourir avec lui au triathlon «Ironman» de Nice, une des épreuves sportives les plus difficiles qui soit. Autour d’eux, c’est toute une famille qui va se reconstruire pour tenter d’aller au bout de cet incroyable exploit. Sortie nationale le 26 mars 2014 Le SE-Unsa et son partenaire APC vous invitent à découvrir «De toutes nos forces» • Pour Bordeaux, Rouen, Lille, Lyon, Marseille, Paris : grâce à des avant-premières à partir de fin février. • Pour le reste de la France : par des exonérations valables dans toutes les salles distribuant le film. Attention : le nombre d’exonérations est limité. Toutes les informations sur www.se-unsa.org rubrique «Après la classe/Opération cinéma». LES FICHES DU SE-Unsa Pour tout savoir… Les fonctionnaires doivent consacrer l’intégralité de leur activité professionnelle à leur emploi. La règle générale est donc bien une interdiction de principe. LE CUMUL D’ACTIVITÉS Vous souhaitez exercer une autre activité en plus de votre travail ? L’ESSENTIEL Les fonctionnaires ainsi que les agents non titulaires de droit public peuvent être autorisés à cumuler une activité à leur activité principale sous réserve que celle-ci ne porte pas atteinte au fonctionn ement de service. Cette activité peut être exercée dans le public ou le privé. Ces activités, exercées avec ou sans autorisation, sont obligatoirement en dehors des obligations de service de l’agent. LES ACTIVITÉS SANS AUTORISATION Des activités dites libres peuvent s’exercer sans autorisation de l’administration com me la gestion d’un patrimoine personnel et fami lial, la production d’œuvres de l’esprit, le bénévolat au profit de personnes publiques ou privées sans but lucra tif, la détention de parts sociales ou l’exercice d’un e profession libérale qui découle de la nature des fonctions . LES ACTIVITÉS INTERDITES 1) La participation aux organes de direction de sociétés ou d’associations à but lucratif (sau f en cas de création ou de reprise d’une entreprise par l’agent) 2) Les consultations, expertises et plaidoiries en justice dans les litiges intéressant une personne publique (sauf si cette prestation s’exerce au profit d’une autre personne publique) 3) Les prises d’intérêts, directes ou par personne interposée, de nature à compromettre l’indépendance de l’agent, dans une entreprise soumise au contrôle ou en relation avec son administration d’appartenance. L’AIDE DU SE-UNSA Retrouvez cette fiche et toutes les autres sur notre site, avec le lien court goo.gl/o5WyE3 w ww .se- un rg sa. o Toutes les autres activités sont soum ises à autorisation de l’administratio n. Elles peuvent être exercées suivant leur nature sous forme de salariat, d’entreprise ou d’auto-entreprise. Le cumul d’activités pour reprise ou création d’entreprise est limité dans le temps. En fonction de la quotité de trava il, l’autorisation peut se transform er en simple information. L’administration peut saisir la com mission de déontologie, chargée de vérifier la compatibilité de l’activité supp lémentaire avec la principale. Contactez la section locale du SE-Unsa si vous souhaitez des informatio ns complémentaires et être accompagné dans vos démarches. L’adresse mél xx@se-unsa.org s’obtient en remplaçant le XX par le n° du département. 26 Syndicat des enseignants - UNSA • www.se-unsa.org LA PAGE DE L’ PACTE DE RESPONSABILITÉ Colloque Le 18 mars 2014, l’Unsa, Unsavocats et l’ORSEU organisent ensemble un colloque sur le thème : sécurisation de l’emploi, un an après. Une journée de débats, de réflexion utile pour notre action. La participation est gratuite, il faut juste s’inscrire avant le 3 mars sur orseu.wordpress.com Il aura lieu à Paris, au siège du Conseil économique, social et environnemental. Pour connaître le programme et les invités, RDV sur unsa.org «Unsa info 677» Il faut des contreparties © black Jack Élections professionnelles Dans tous les secteurs, l’Unsa se développe et connaît une progression importante lors des élections CE et DP des entreprises privées. • Radio France L’Unsa dévient représentative avec 10,8% des suffrages. Cela est particulièrement flagrant dans le transport. L’Unsa qui est la 2e organisation syndicale à la SNCF, la RATP, et Air France, continue de s’implanter dans de nombreux endroits. • Kéolis Artois Gohelle (62) Dans ce réseau urbain de Lens, l’Unsa arrive largement en tête avec 47,47% des voix devant FO (21,22%) et la CFDT (15,82%). • Transports Daniel Meyer (91) L’Unsa remporte 20,8% des voix et un siège au CE. • Transport La vie (59) L’Unsa, seule liste en lice, obtient 4 sièges au CE. • TranscosataL Atlantique (44) Dans cette entreprise de transport routier, l’Unsa devient représentative avec 17,18% des voix. Le président de la République a proposé un pacte de responsabilité pour l’emploi dans les entreprises. Ce pacte conjugue baisse de cotisations et simplification administrative contre des engagements patronaux en matière d'emploi et de dialogue social. En diminuant les cotisations sociales des entreprises, le gouvernement espère faire baisser le coût du travail. P POUR L’UNSA, LA MÉTHODE DU PACTE est la seule qui soit susceptible de produire des effets en matière d’activité économique et d’emploi, décréter ne suffit pas. Dans le domaine économique, il faut en effet aller au-delà de la loi. Pour autant, l’engagement de tous les acteurs autour de ce pacte doit se faire avec vigilance, exigence et intelligence. d’emploi, son approfondissement est nécessaire. • L’Unsa sera intrangisante pour que notre modèle social ainsi que des services publics de qualité soient préservés. Avec ses syndicats et fédérations, elle entend défendre les missions de Service public, comme les agents qui y travaillent. un allègement des charges sur les allocations familiales découle d’une attitude syndicale responsable. • Nous demandons un réexamen de l’ensemble des dispositifs d’aide aux entreprises afin d’aller vers une conditionnalité des aides. • Une refonte de la fiscalité doit absolument permettre de taxer plus fortement une éventuelle utilisation spéculative des marges des entreprises. • Le dialogue social dans les entreprises est un instrument concret de la création sur plusieurs aspects, en réfléchissant à leur caractère opérationnel et donc effectif. Cependant, l’Unsa ne cèdera pas sur les points précédemment cités car c’est l’emploi, et donc tous les acteurs de l’économie française, qui doivent être gagnants. La fiscalité doit aussi être un moyen concret pour influer sur l’utilisation des marges à travers un niveau par exemple de taxation renforcée frappant la spéculation. C’est dans cet esprit que l’Unsa, organisation syndicale réformiste, s’engagera. La question des contreparties est Le principe réclamé par l’Unsa centrale dans la construction du pacte de de contreparties indispensables à responsabilité et des pistes sont à chercher Pascal Priou e n°173 • février 2014 • l’ NSEIGNANT 27 S OCIÉTÉ GENRE À L’ÉCOLE, ÉDUCATION À LA SEXUALITÉ Au-delà de la rumeur Que disent les textes ? Pour le SE-Unsa, le travail fait en classe par les «L’estime de soi, le respect de l’autre, l’acceptation des différences, la compréhension et le respect de la loi, la responsabilité individuelle et collective, constituent des objectifs essentiels de cette démarche éducative. enseignants sur l’égalité et la sexualité est essentiel pour former des enfants épanouis et des citoyens responsables, respectueux d’eux-mêmes et des autres. L’éducation à la sexualité vise à : • apporter aux élèves des informations objectives et des connaissances scientifiques ; • permettre une meilleure perception des risques (grossesses précoces, infections sexuellement transmissibles, sida) et favoriser des comportements de prévention ; • informer sur les ressources d’information, d’aide et de soutien dans et à l’extérieur de l’établissement. ...mais aussi à : • faire connaître aux élèves les dimensions relationnelle, juridique, sociale et éthique de la sexualité ; • accompagner leur réflexion sur le respect mutuel, le rapport à l’autre, les règles de vie en commun, le sens et le respect de la loi ; • développer l’exercice de l’esprit critique, notamment par l’analyse des modèles et des rôles sociaux véhiculés par les médias.» 28 © Kletr Et si l’emballement autour de l’éducation à la sexualité, l’égalité filles-garçons et le genre à l’école étaient l’occasion pour nous, enseignants, de nous interroger sur nos pratiques ? Parce que, soyons honnêtes, le plus gros scandale est le manque criant de temps consacré à ces problématiques… Les réactions de défiance totalement irrationnelles visà-vis de l’institution scolaire montrent bien que réfléchir à ces questions dès le plus jeune âge est essentiel ! Syndicat des enseignants - Unsa • www.se-unsa.org Stéphanie de Vanssay – Linda Ben Jemaa Pour aller plus loin : http://ecolededemain.wordpress.com/ 2014/01/31/education-a-la-sexualite-et-si-on-se-disait-tout LE SE-UNSA SOUTIENT LA CRÉATION D'UN CONSEIL NATIONAL POUR L'ENFANCE L 28 JANVIER 2014, LES 90 ORGANISATIONS MEMBRES DU CEPE (Collectif construire ensemble la politique de l'enfance) ont officiellement lancé un appel au Président de la République afin de créer un Conseil national pour l'enfance. Le mal-être grandissant des enfants et des jeunes ressenti par leurs parents et les professionnels, en particulier les enseignants, montre que les politiques actuelles sont insatisfaisantes. La culture du résultat et de la rapidité nie les droits les plus fondamentaux de l'enfant, en particulier le droit au bien-être. Face aux bouleversements économiques, culturels et sociaux, face au renforcement des inégalités, le CEPE demande qu'une véritable politique de la petite enfance, de l'enfance et de la jeunesse soit élaborée avec l'ensemble des acteurs concernés. E Parenthèses (Le handicap, c’est l’affaire de tous !) (EgalitéE 2014) Voici le premier concours officiel à destination des 16 à 25 sur le thème de l’égalité entre les femmes et les hommes: filmer, dessiner, raconter ce que représente l’égalité femmes-hommes en 2014 en laissant parler son imagination : sketch, chanson,interview, dessin,poème. Toutes les infos sur egalitee2014.fr Le SE-Unsa salue l’opération inédite de sensibilisation des collégiens au handicap initiée par Jean-Christophe Parisot, premier préfet handicapé de France. Marcher avec un chien guide, sculpter les yeux bandés, rouler en fauteuil... environ 5000 collégiens du Languedoc-Roussillon ont été mis en situation de handicap. La publication d'un bimensuel gratuit «Différent... comme tout le monde» prolongera l’opération. (SDF) En France, 3,6 millions de personnes sont soit privées de domicile personnel, soit vivent dans des conditions très difficiles (privation de confort ou surpeuplement), soit sont en situation d’occupation précaire (hôtel, caravanes…). Le nombre de sans-abri a ainsi augmenté de 50% depuis 2011 pour atteindre le chiffre de 141 500 personnes, dont 30 000 enfants début 2012. (En Bref) CAFÉ SUSPENDU • On entre, on paie deux cafés, un pour soi et un pour l’inconnu qui n’a pas de quoi se payer une boisson chaude et qui verra dans la vitrine qu’il y a quelques cafés payés d’avance. Ça se développe, fait boule de neige… Et arrive bientôt le «pain en attente». FM • Cette année-là … comme dirait la chanson ! Pour écouter la radio de n’importe quelle année : port.fm et sélectionnez votre époque. CHIFFRE • En France, moins de 60% des immigrés ont atteint le niveau minimum en lecture. 11e Rapport de suivi de l’Unesco. e n°173 • février 2014 • l’ NSEIGNANT 29 A P R È S C’est drôle, ingénieux, original et... français. Donc aucune raison de s'en priver ! Ici pas de dialogues, tout est dans les situations burlesques et rocambolesques qui nous tiennent en haleine du début à la fin. L'histoire est simple : dans une forêt paisible, les restes convoités d'un pique-nique engendrent une guerre terrible entre deux bandes de fourmis. Le butin est de taille : une boîte pleine de sucres ! Et une jeune coccinelle va se lier avec une fourmi noire pour l'aider à sauver son clan... Dans ce film de pure animation, pas d'anthropomorphisme ni de personnage en caoutchouc fluo. L'image est soignée et mélangée parfois à des images réelles : un régal. Un spectacle réjouissant qui plaît à toute la famille... Minuscule : déjà un grand ! «Minuscule, la vallée des fourmis perdues», au cinéma. L A C L A S S E En cette année commémorative, nous allons au fil des mois vous présenter ouvrages, films, exposition... relatifs à la grande guerre. Nous espèrons que ces sélections sauront aiguiser la curiosité des enfants et des élèves ou prolongeront en tout cas les savoirs acquis en classe. • À l’occasion du centenaire de la grande guerre, le Centre historique minier de Lewarde consacre l’ensemble de ses expositions au thème «Le bassin minier au cœur des conflits». Ainsi, vous découvrirez les liens entre faits historiques et militaires et leurs conséquences sur le territoire et les habitants, ainsi que leurs impacts sur l’histoire de l’exploitation minière. En préambule, venez découvrir le bassin minier, une conséquence de la bataille de Denain de 1712, un événement important de l’histoire de France qui a donné naissance au bassin minier de la Région Nord-Pas-de-Calais. Cette exposition présente également des œuvres conservées dans les collections des musées des Beaux-Arts de Valenciennes et de Cambrai, des musées municipaux de Denain et de Saint-Amand mais aussi de la ville de Liévin. Centre historique minier du Nord-Pas-de-Calais, www.chm-lewarde.com • Castor doc nous propose 50 clés, 50 entrées pour comprendre cette grande guerre, croisant fondamentaux tels que les poilus, les innovations techniques et militaires… mais aussi des aspects moins connus comme les animaux dans le conflit, la croyance et les superstitions des combattants…. Un cheminement original, assorti d’une riche iconographie, qui permet au lecteur de progresser à son propre rythme. À partir de 13 ans (pour les classes de 3e ou lycée classe de première générale) «50 clés pour comprendre la Grande Guerre 1914 - 1918» de D. Dumaine, Ed. Père Castor, 128 p. – 8,60 €. Deuxième tome de la série consacrée aux aventures extraordinaires vécues par les héros de l’aéropostale. Après Guillaumet et le récit de son crash en juin 1930 dans la Cordillère des Andes, voici la narration de la traversée de l’Atlantique sud du Sénégal au Brésil par Mermoz en mai 1930. Le Pot au noir, énorme masse nuageuse et orageuse, lui barre la route. Luttant contre les éléments, il se remémore un autre épisode de sa carrière quatre ans plus tôt, épisode au cours duquel, après un atterrissage forcé dans le sud marocain, il fut capturé par des rebelles sahariens. Comme dans le premier tome, un très élégant dessin réaliste et chaudement coloré dépeint aussi bien les atmosphères de tempête que les dunes du désert. De belles évocations de l’histoire de l’aviation. «L’aéropostale» de Christophe Bec et Patrick Dumas, éditions Soleil, 48 p. – 13,95 €. 30 Syndicat des enseignants - UNSA www.se-unsa.org @ Tous nos coups de cœur à lire, voir ou écouter sur www.se-unsa.org dans la rubrique «Après la classe»
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