forum international Accroître la confiance dans le bois tropical 5 / 6 / 7 novembre 2014 - Amsterdam, Pays-Bas ANNUAIRE 2014 WWW.ATIBT.ORG www.ATIBT.ORG P1 Nous tous ensemble sommes la gestion durable des forêts tropicales Gestion responsable et développement humain, nos objectifs Le bois tropical, votre avenir © ff137 / Flickr SOMMAIRE 5 ÉDITOS Ralph Ridder, Directeur Général, ATIBT Olman Serrano, Président, ATIBT 8 INTRODUCTION Une réponse simple et efficace dans la dénomination des essences : le « nom pilote » ATIBT par Patrick Martin 10PAYS 11BAILLEURS 12 14 16 18 Contribution de la FAO-OIBT à la révision du Système Harmonisé 2017 Le bois tropical, source d’énergie verte Du Gros Bon Sens Les bois tropicaux reprennent des couleurs au Carrefour International du Bois 2014 22 PRODUCTEURS, TRANSFORMATEURS BOIS, NÉGOCE BOIS 24 La forêt tropicale : Une toute autre histoire à raconter… 30 Transparence des industries extractives et forestières 35 ENTREPRISES DE SERVICES 36 Plantations forestières : ouvrir la voie à des bio-économies sobres en carbone 39 ASSOCIATIONS INDUSTRIELLES 40 Un an après : où en sommes-nous avec l’RBUE ? 46ONG 47 Les forêts tropicales, une richesse qui nous concerne tous ! 51 Bois tropicaux certifiés : les clés du marché sont entre vos mains ! 55 PRÉSIDENTS HONORAIRES 56RECHERCHE 57INDIVIDUELS 58 Bois tropicaux au Salon de Milan 2014 : carnet de route 60 STATISTQUES 60Grumes tropicaux 64 Sciages tropicaux 68PUBLICATIONS www.ATIBT.ORG P3 ANNUAIRE SuStainability workS! EmpowEring pEoplE – Valuing ForEStS – protECting biodiVErSity 100% FSC certified 1’100’000ha rainforest in Gabon and brazil | www.preciouswoods.com P4 www.ATIBT.ORG ANNUAIRE éDITO « La nature doit être respectée et protégée avec gratitude pour ce qu’elle nous offre si généreusement » Il y a quelques jours, alors que j’aidais mes enfants à faire une recherche pour l’école, je suis tombé sur l’exhortation qu’Ulysse avait lancée à ses marins à embarquer sans crainte pour un voyage qui les mènerait vers de nouveaux horizons. Le Forum ATIBT, qui est sur le point de se tenir à Amsterdam, est lui aussi l’étape d’un voyage à travers des mers agitées, étape dont l’objet est de renforcer la confiance du marché dans le bois tropical. Nous savons tous combien il est coûteux de produire un bois à la fois certifié et conforme aux lois européennes et comment les industries forestières responsables ont décidé de gérer ces coûts. Parce qu’une forêt gérée de manière responsable a peu de chance d’être concernée par la déforestation ou par toute autre forme de dégradation, en recourant à une coupe sélective, seulement un arbre par hectare est coupé dans une zone équivalente à 4 terrains de football, une même zone n’étant sollicitée à nouveau qu’après 30 ou 40 ans. Ce rythme stimule d’autant plus la pousse des arbres forestiers, et les routes ouvertes par les machines pour faciliter le transport des billes sont résorbées par la forêt en un court laps de temps par un processus de régénération à la fois rapide est puissant. En outre, la bille de bois en elle-même devient une source de développement pour les habitants de la forêt qui sont employés par l’industrie du bois en tant que travailleurs et peuvent plus tard, tandis qu’ils gagnent en expérience, développer une voie d’accès ou devenir gestionnaires. Mais ce n’est pas tout. Les hommes et les femmes qui apprennent de nouvelles techniques et élargissent leurs connaissances, acquièrent une meilleure prise de conscience de leur rôle, et par conséquent, une meilleure condition de vie, un bien-être et une tranquillité sociale accrue. Que l’on ait déjà étudié une forêt ou qu’on en ait seulement visité une, on réalise rapidement être en présence d’un environnement vivant et complexe, en constante évolution et transformation, selon un cycle de vie déterminé. Appréhender la forêt comme une entité invariable et figée, c’est ne pas réaliser que sa force et sa capacité de survie résident justement dans cette constante évolution. Comme chez les êtres humains, lorsqu’une forêt se voit refuser sa liberté d’évoluer, c’est le début de la fin, car pour elle, immobilité est synonyme de mort. Par conséquent, je souhaite que ce Forum ATIBT à Amsterdam soit marqué par un idéal de partage, avec un «avant» et un «après». Un «avant» caractérisé par des ombres, des incertitudes, des ambiguïtés, des doutes et un épuisement des options, et un «après» marqué par la mise en commun d’une détermination, d’un courage et d’une volonté de partager les expériences et les leçons apprises, d’échanger des vues et des conseils, toujours dans le respect de la diversité des points de vue, mais avec un désir sincère d’atteindre un même objectif. J’entends par là une profonde conscience et une confiance bien placée dans l’avenir des bois tropicaux. Faire des bois tropicaux une réelle préoccupation dans notre vie signifie redonner à l’humain sa place dans la nature, et l’aider à trouver un refuge loin des trop nombreux artifices dont il est cerné en permanence. Si les plus grands architectes partout dans le monde recourent aux bois tropicaux pour différents usages et avec des résultats fascinants à la fois d’un point de vue artistique qu’en termes de durabilité, cela illustre l’importance d’une véritable sensibilisation à ces magnifiques essences de bois. Nous devons réhabiliter la nature et sa présence dans nos cadres de vie et de travail, nature qui doit être respectée et protégée avec gratitude pour ce qu’elle nous offre si généreusement. www.ATIBT.ORG 2014 par Ralph Ridder Directeur Général, ATIBT Ralph.Ridder@atibt.org “We need to restore nature and its presence in our lives, a nature that must be respected and protected with gratitude for her gift.” The other day, whilst I was helping my children do a research for school, I found Ulysses’ exhortation to his fellow mariners to embark without fear on a journey that would lead them to new horizons. The ATIBT Forum that is about to be held in Amsterdam, is one step in a journey across stormy seas, aiming to strengthen market confidence in tropical wood. We all know how expensive it is to produce wood that is both certified and in accordance to European laws and how responsible forest industries have decided to embrace that cost. Because a responsibly managed forest is far from risking deforestation or degradation. Through selective logging, as little as one tree per hectare is cut in an area tantamount to 4 football fields. Going back to the same place only after 30 or 40 years. This stimulates the forest to sprout even more. And the road opened by the machines, a necessary road to transport the log, is reabsorbed by the forest in a short time because its fast regeneration process is powerful. In addition, the log itself becomes a seed, a source of development for the forest inhabitants who are employed by the timber industry as workers and who can later on, as they gain experience, develop a carrier path, also to become managers. Not only that. The men and women who learn new techniques and expand their knowledge, reach a greater awareness of their role and therefore, better living conditions, welfare and social tranquility. Anyone who has ever studied a forest or even just entered one, have found themselves in the presence of a complex living organism, one that is constantly changing and transforming owing to its life-cycle. So thinking of the forest as something likely to remain unchanged, means one fails to realize that it is right in its constant flux, change, evolution that its strength and life reside. As is true for human beings, when the forest is denied the freedom to evolve, the end draws near because immobility is synonymous with death. Therefore, I wish that this ATIBT Forum in Amsterdam marked an ideal watershed between a ‘before’ and ‘after’ moment. A ‘before’ made of some shadows, some uncertainties and ambiguities, doubts and weariness and an ‘after’ as the result of meeting so many of us with the determination, courage and good will to share experiences and lessons learnt, to exchange views and advice, always respectful of the diverse points of view, but with a sincere desire to achieve the same goal. Namely, a deep, conscious, well-placed confidence in the future of tropical wood. Making tropical wood a part of our lives means giving back to man his place in nature and helping him to find shelter from the all too many artificial elements that oppress him. If the greatest architects from all over the world have used tropical wood for different uses with wonderful results both from an artistic point of view and from the point of view of durability, it is essential to spread awareness on these magnificent wood species. We need to restore nature and its presence in our lives and in the environments in which we live and work, a nature that must be respected and protected with gratitude for her gift. P5 2014 ANNUAIRE éDITO Pour la forêt et ses habitants : accroître la confiance dans le bois tropical Beaucoup d’entre nous aiment et admirent les produits bois tropicaux : une élégante table à manger, le châssis durable d’une fenêtre dans une maison moderne ou encore, le magnifique platelage qui revête la terrasse d’une piscine. Et pourtant, même s’ils apprécient les vertus du bois tropical, les fabricants de produits bois ainsi que leurs clients sont de plus en plus à la recherche de matériaux qui puissent les remplacer. Souvent, ils choisissent d’autres essences de bois provenant de forêts tempérées ou ils cherchent d’autres matières premières, comme le plastique ou les métaux. Souvent, dans l’effort de plaire à des clients qui ont l’amour du bois, le marché propose des matériaux substitutifs, le grès cérame, par exemple, pour carreler les sols, imprimé et traité avec des motifs ressemblant le bois. Les consommateurs reçoivent souvent des informations trompeuses en matière d’utilisation du bois issu des forêts tropicales. Toutefois, au cours de dernières années, un nombre croissant d’entreprises forestières ont, petit à petit, mais stablement progressé vers la durabilité. Cela s’est traduit par des avantages pour de nombreuses familles, directement ou indirectement employés par les entreprises forestières. Quand il s’agit de bois tropicaux, la gestion durable des forêts est plus qu’une étiquette. C’est la santé. Notre santé, quand nous vivons dans une maison où les planchers ne doivent pas être traités avec des produits chimiques pour prévenir les attaques des termites. Leur santé, la santé des enfants qui ont accès à de meilleurs soins médicaux parce que leurs parents travaillent pour des entreprises qui produisent des bois tropicaux de façon responsable. C’est l’éducation. Leurs parents peuvent se permettre de les envoyer à l’école et à l’université. C’est le développement. La population locale a une occasion concrète de mener une vie meilleure et de prospérer. C’est l’avenir. Garder la forêt vivante et vibrante veut dire que n’importe qui en dépend a un avenir : la population locale, les communautés autochtones, une flore riche, une belle faune et, en fin de compte, chacun d’entre nous. Acheter du bois tropical certifié, c’est investir dans notre avenir commun. Aujourd’hui, la filière bois tropical se voit confrontée à de nombreux goulots d’étranglement. Les pratiques forestières responsables sont coûteuses. La crise actuelle comporte plus de concurrence et moins d’opportunités pour des fonds d’investissement. Seul un nombre limité d’essences de bois tropicaux est apprécié à niveau commercial. Le Forum ATIBT « Accroître la confiance dans le bois tropical » nous interpelle tous à répondre à ces défis ensemble. Le programme n’aurait pas été possible sans l’engagement des entreprises du bois, des dirigeants communautaires, des ONG et des professionnels qui se consacrent à la gestion responsable de nos ressources naturelles et à la préservation de ces ressources pour les générations futures. Amsterdam accueillera le débat et les discussions qui s’en suivront. Ce n’est pas par hasard : les Pays-Bas ont une tradition de longue date dans le commerce et une tradition bien établie, au moins depuis aussi longtemps, pour leur tolérance et respect de la diversité. Une diversité qui rend la vie riche et qui fait que nous nous rapprochions. C’est en restant ouverts et à l’écoute, en respectant la diversité des points de vue, que nous pourrons établir un plan d’action capable de faire en sorte que la gestion durable des forêts et la sauvegarde de leurs habitants soient le véritable fondement de la confiance dans les produits bois tropicaux en tant que patrimoine de notre avenir. P6 www.ATIBT.ORG par Olman Serrano Président, ATIBT Olman.Serrano@fao.org For the forest and its inhabitants: Strengthening Trust in Tropical Wood Many of us love and admire well-manufactured products made out of tropical wood: a beautiful dining table, a window frame in a modern house or a splendid decking floor by a swimming pool. Yet, as much as they appreciate the virtues of tropical wood, wood product manufacturing companies and their customers are increasingly looking for substitute materials. They often choose other wood species coming from temperate forests or they look for other raw materials, such as plastic or metals. More often than not, in an effort to please wood-loving customers, the market offers substitute materials, for instance porcelain tiles, printed and treated with patterns, resembling wood. Consumers often receive misleading information about the utilization of wood coming from tropical forests. However, over the past years, a growing number of forest enterprises have gradually but firmly moved towards sustainability. This has translated into benefits for the numerous families directly or indirectly employed by the forest companies. When it comes to tropical wood, sustainable forest management is more than a label. It’s health. Our health, when we live in a house where floors do not need to be treated with chemical products against insect attacks. Their health, the health of children who have access to better medical treatment because their parents work for companies who produce tropical wood responsibly. It’s education. Their parents can afford to send them to school and university. It’s development. The local population has a concrete opportunity to lead a better life and grow. It’s the future. Keeping the forest alive and vibrant means whoever depends on it has a future: the local population, indigenous communities, a rich flora, a beautiful fauna and, ultimately, all of us. Buying certified tropical wood means investing in our common future. Today, there are many bottlenecks the industry has to face. Responsible forest practices are costly. The current crisis means more competition and less access to funds. Only a limited number of tropical wood species are commercially appreciated. The ATIBT Forum “Strengthening Trust in Tropical Wood” is about facing these challenges together. The programme would not have been possible without the commitment of timber companies, community leaders, NGOs and professionals who are dedicated to the responsible management of our natural resources and to preserving these resources for future generations. Amsterdam will host our discussion and exchanges. It’s no coincidence: the Netherlands have a long-established tradition in trade and commerce and a well-established tradition, at least as long, for their tolerance and respect of diversity. Diversity is what makes life rich and what makes us come close. It’s listening to and respecting a diversity of viewpoints that we can establish a new course of action. One that makes sustainable forest management and the safeguarding of forest inhabitants the foundation of trust in tropical wood products as heritage of our future. ANNUAIRE Touching Lives Olam Group subsidiary CIB - Congolaise Industrielle des Bois in the Republic of Congo (Brazzaville), manages the largest contiguous FSC® certified tropical rainforest in the world and is one of the global leaders in the supply of FSC® certified wood and wood products. Our approach to ‘Growing Responsibly’ has led to CIB being considered a model in forest and fauna management, as well as socio-economic development. Olam International Limited 9 Temasek Boulevard #11-02 Suntec Tower 2 Singapore 038989 tt Timber International AG, An Olam Company, Aeschengraben 6, 4051 Basel – Switzerland www.olamgroup.com wood@olamnet.com www.ATIBT.ORG P7 2014 ANNUAIRE Une réponse simple et efficace dans la dénomination des essences : le « nom pilote » ATIBT Le nom pilote ATIBT répond de façon pertinente aux exigences de nomination des essences tropicales, notamment vis-à-vis du RBUE. A simple and effective answer to how to name wood species: the ATIBT ‘pilot name’ The ATIBT pilot name is an effective answer to how to name tropical wood species, especially to meet the EUTR. Il est toujours nécessaire de rappeler les définitions de base de nos métiers. À la demande de nombreux membres de l’ATIBT nous vous diffusons à nouveau l’information concernant les noms des essences repris dans nos documents et reconnus par la majeure partie des institutions concernées. Essence ? Une essence correspond aux bois dont les propriétés physiques, chimiques et mécaniques sont similaires. Chaque essence de bois est caractérisée par une ou plusieurs espèces botaniques d’arbres dont il est issu. Nom scientifique ? Le « nom scientifique » correspond plus précisément au « nom botanique » d’une espèce. Or il est délicat d’utiliser, en toute certitude, une telle appellation lorsque l’on n’a pas l’arbre à disposition (avec ses fruits, ses feuilles ou encore ses fleurs). Ainsi, sans analyse botanique ou anatomique, il est souvent hasardeux pour le producteur de s’avancer sur une espèce précise. Noms « commerciaux » et « communs » ? Le « nom commercial » ou le « nom commun » sont tous deux synonymes de « nom vernaculaire » et correspondent à des appellations locales du bois. Aucun d’entre eux n’assure la précision de l’information. Exemple : L’Ipé, qui signifie « écorce » en portugais brésilien, est un nom vernaculaire qui est donné aux bois dont les arbres présentent une écorce caractéristique. De fait, de nombreux bois portent le nom vernaculaire Ipé sans présenter les caractéristiques de l’essence Ipé que l’utilisateur pourrait attendre. Le « nom pilote » ATIBT Ce nom est le résultat d’un choix édicté par des considérations pratiques en retenant l’appellation usuelle, sous laquelle le bois est le plus commercialisé, adoptée soit par le P8 www.ATIBT.ORG par Patrick Martin Directeur Technique, ATIBT patrick.martin@atibt.org It is always important to recall the basic definitions of our trade. At the request of many ATIBT members, we are pleased to re-publish information on the names assigned to wood species in our documents and recognized by major organizations. Wood species? Wood species correspond to a range of different types of wood with similar physical, chemical and mechanical properties. Each wood species is characterized by one or several botanical tree species, to which it belongs. Scientific name? The ‘scientific’ name more accurately reflects the ‘botanical’ name of a species. Yet, it can be tricky to use such a term with absolute confidence, once the tree (with its fruit, leaves or flowers) is no longer there. Thus, in the absence of a botanical or anatomical analysis, it is often risky for the producer to move forward on a specific case. ‘Trade name’ and ‘common name’? The ‘trade name’ or ‘common name’ are both synonyms for ‘vernacular name’ and correspond to local names of wood. None of them ensure the accuracy of the information. Example: Ipé, meaning ‘bark’ in Brazilian Portuguese, is a vernacular name commonly given to a wood species whose trees show a distinctive bark. However, many more wood species are commonly referred to as Ipé, without having the characteristics of the wood species that the user might expect for Ipé. ATIBT’s ‘pilot name’ This name is the result of practical considerations. With the aim of getting rid of those common names that can lead to confusion, it corresponds to the name under which ANNUAIRE 2014 In France, the Ministry of economy, finance and industry has officially recognized, in NOR: PRMX0508285C of 5 April 2005, the usefulness of the pilot name: ‘…in the case of wood from tropical forest the document must specify the scientific Latin name of the species or, where not available, the pilot name specified by ATIBT.’ The ATIBT pilot name is a simple and effective answer to how to name tropical wood species, especially as regards the EUTR. the wood is most commonly traded, either by the main exporting country or by the main importing country. This arrangement makes sense for certain types of wood, for which the same species can have on a given territory ten or even fifteen different names according to different local dialects. These may amount to well over a hundred names if the species is present in a dozen States. © Ollivier Girard En France, le Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie a validé, dans la circulaire NOR : PRMX0508285C du 5 avril 2005, l’utilité de ce nom pilote : « …s’agissant du bois issu de forêt tropicale, le document doit préciser le nom scientifique en latin de l’essence ou à défaut le nom pilote fixé par l’ATIBT ». Le nom pilote ATIBT répond ainsi de façon pertinente aux exigences de nomination des essences tropicales et, notamment vis-à-vis du RBUE. principal pays exportateur, soit par le principal pays importateur, avec le souci d’écarter les noms vernaculaires pouvant prêter à confusion. Cette disposition prend tout son sens pour certaines essences qui, pour une même espèce, peut avoir sur un territoire donné dix ou quinze noms différents suivants les dialectes, ce qui représente plus d’une centaine de noms si l’espèce existe à travers une douzaine d’États. Why use a pilot name? Fixing the pilot name of a wood species is crucial, because its marketing is heavily dependent on its adoption. Also, maintaining this name ensures consistency with the properties of the wood species it represents. Indeed, errors in naming a wood species may lead consumers to think that the desired properties are not as good as they had expected and therefore, a wood species may be discarded if thought to be unsuitable. ATIBT, serving member needs For more than 60 years, ATIBT has established the ‘pilot names’ of some 780 tropical wood species, corresponding to about 1750 tree species, all included in the ATIBT Nomenclature ! This is another important area of work for ATIBT that keeps being actively involved for the benefit of its members, aiming to promote a transparent tropical timber trade! Follow us for further developments in the use of the ATIBT pilot name. Pourquoi utiliser un nom pilote ? La détermination du nom pilote d’une essence est cruciale, car sa commercialisation dépend très largement de l’acquisition de ce nom par le public. Aussi la protection de ce nom permet d’assurer la constance des propriétés de l’essence qu’il couvre. En effet, les erreurs d’appellations conduisent les consommateurs à imaginer que les propriétés attendues ne sont pas aussi bonnes qu’ils l’espéraient, et donc que le bois en général ne peut pas convenir. L’ATIBT au service de ses membres Depuis plus de 60 ans, l’ATIBT a fixé les noms pilotes de quelques 780 essences décrites par environ 1750 espèces d’arbres, noms recueillis dans la Nomenclature ATIBT ! L’ATIBT est, là aussi, activement impliquée au bénéfice de ses membres et dans le cadre d’un commerce transparent de bois tropicaux ! Dans cet esprit nous ne manquerons pas de vous informer des évolutions en matière d’utilisation des noms pilote ATIBT. www.ATIBT.ORG P9 2014 ANNUAIRE pays RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (ÉTAT MEMBRE) RÉPUBLIQUE DU CONGO (ÉTAT MEMBRE) Ministère des eaux, forêts, chasse et pêche de République Centrafricaine Ministère du Développement Durable, de l’Économie Forestière et de l’Environnement Chargé de Mission en matière des Eaux et Forêts Coordonnateur National de la COMIFAC RCA B.P. 830 - Bangui RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE +236 75 50 50 54 yvesyalibanda@yahoo.fr Directeur de la Valorisation des Ressources Forestières - Enseignant chercheur à l’Université B.P. 98 - Brazzaville RÉPUBLIQUE DU CONGO +242 81 41 39 Portable : +242 05 551 78 71 / +242 06 954 17 97 Fax : +242 81 41 36 ngoyal_k@yahoo.fr Yves YALIBANDA C RÉPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE (ÉTAT MEMBRE) Ministère des Eaux et Forêts Dr Mariame CISSE EPSE SIBI Conseiller Technique en charge des Projets CÔTE D’IVOIRE +225 07 40 74 47 cissi_maria@yahoo.fr © Ollivier Girard P10 www.ATIBT.ORG Dr Alain Marius NGOYA-KESSY ANNUAIRE 2014 BAILLEURS B U A K M C COOPÉRATION ALLEMANDE COOPÉRATION AMÉRICAINE BMEL (Bundesministerium für Ernährung, Landwirtschaft und Verbraucherschutz) US Department of State Thorsten HINRICHS Referat 534: Europäische und internationale Waldpolitik - Rochusstrasse, 1 D-53123 - Bonn - ALLEMAGNE COOPÉRATION FRANÇAISE AFD (Agence Française de Développement) Christophe DU CASTEL 5, Rue Roland Barthes 75598 - Paris CEDEX 12 - FRANCE +33 1 53 44 33 10 Fax : +33 1 53 44 38 66 ducastelc@afd.fr www.afd.fr FFEM (Fonds Français pour l’Environnement Mondial) Didier SIMON 5, Rue Roland Barthes 75598 - Paris CEDEX 12 - FRANCE +33 1 53 44 32 78 simond@afd.fr MAEDI (Ministère des Affaires étrangères et du développement international) Sheila WERTZ-KANOUNNIKOFF 27, Rue de la Convention 75732 - Paris CEDEX 15 - FRANCE +33 1 43 17 62 53 sheila.wertz@diplomatie.gouv.fr MAAF (Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt) +49 228 99 529 4287 Fax : +49 228 99 529 4276 thorsten.Hinrichs@bmelv.bund.de BMZ (Bundesministerium für wirtschaftliche Zusammenarbeit und Entwicklung) Ministère de l‘économie et de la coopération Iven SCHAD Stresemannstraße, 94 10963 - Berlin - ALLEMAGNE iven.Schad@bmz.bund.de www.bmz.de GIZ (Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit) Herbert CHRIST Friedrich Ebert Allee, 40 53113 - Bonn - ALLEMAGNE +49 61 96 79 12 82 Fax : +49 61 96 79 73 33 herbert.christ@giz.de www.giz.de KfW (Kreditanstalt für Wiederaufbau) Martin BOSTROEM Palmengartenstrasse, 5-9 6325 - Frankfurt am Main - ALLEMAGNE +49 69 74 31 4090 martin.bostroem@kfw.de www.kwf.de Matthew V. CASSETTA Facilitator, Congo Basin Forest Partnership cassettaMV@state.gov US Forest Service, International Programs Shelley GARDNER 1 Thomas Circle NW, Suite 400 Washington DC 20005 - ÉTATS-UNIS +1 202 644 4554 shelleygardner@fs.fed.us www.fs.fed.us/global COOPÉRATION HOLLANDAISE IDH (Dutch sustainable trade initiative) Marieke ABCOUWER Nieuwekade 9 3511 RV Utrecht P.O. Box 19219 3501 DE Utrecht - PAYS-BAS +31 30 230 5678 abcouwer@idhsustainabletrade.com www.dutchsustainabletrade.com ORGANISMES INTERNATIONAUX BAD (Banque Africaine de Développement) Abdoulaye DAGAMAISSA BP 323 - 1002 Tunis - TUNISIE +216 711 024 95 a.dagamaissa@afdb.org Commission Européenne Bernard CRABBE Office de la coopération EuropAid Rue de la loi, 41 1049 - Bruxelles - BELGIQUE +32 22 996 693 Fax : +32 22 996 407 bernard.Crabbe@ec.europa.eu Jacques ANDRIEU jacques.andrieu@agriculture.gouv.fr www.ATIBT.ORG P11 2014 ANNUAIRE Contribution de la FAO-OIBT à la révision du Système Harmonisé 2017 FAO-ITTO contribution to the Harmonized System Review 2017 par Arvydas Lebedys Forestier (Statistiques), Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et Jean-Christophe Claudon Assistant en statistiques, Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT) L’Organisation mondiale des douanes (OMD) est un organisme intergouvernemental dont la mission est d’améliorer l’efficacité et l’action des administrations douanières. Aujourd’hui, l’OMD représente 179 administrations des douanes à travers le monde qui traitent collectivement environ 98% du commerce mondial. Le Système Harmonisé de désignation et de codification des marchandises est utilisé comme base pour la collecte des droits de douane et des statistiques liées au commerce international dans 207 pays, territoires et unions douanières ou économiques. Cette classification a été développée, mise en place et pérennisée par l’OMD. Depuis son lancement et son adoption en 1988, la classification SH a régulièrement été l’objet de révisions (en 1992, 1996, 2002 et 2007) et d’une nouvelle version (HS2012 ) entrée en vigueur le 1er Janvier 2012. La nomenclature de ce système harmonisé est juridiquement contraignante ; elle est utilisée universellement et essentielle si l’on veut disposer de données comparables sur les exportations et sur les importations de produits forestiers. En 2011, l’OMD a lancé la révision du Système Harmonisé (SH) 2017. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a contribué à ce processus au travers d’une proposition d’amendement sur les produits de l’agriculture, de la pêche et des forêts, sur les engrais et les machines agricoles. Offrir sa contribution à cette nouvelle version du SH est déterminant pour la FAO. Etant donné que la quasi-totalité des marchandises du commerce international est classée dans le SH et que presque tous les pays dans le monde l’utilisent à des fins statistiques et administratives, s’impliquer dans son élaboration offre l’opportunité d’un impact significatif sur la disponibilité et la qualité des statistiques du commerce dans le monde entier et donc un renforcement du suivi des échanges de produits forestiers. La participation de la FAO à l’examen du SH a commencé en 2007 avec la révision de la version SH 2012, à laquelle la FAO a contribué de manière significative. Cette P12 www.ATIBT.ORG The World Customs Organization (WCO) is an intergovernmental body whose mission is to enhance the effectiveness and efficiency of Customs administrations. Today, the WCO represents 179 Customs administrations across the globe that collectively process approximately 98% of world trade. The Harmonized Commodity Description and Coding System, commonly referred to as the Harmonized System (HS), is used as a basis for the collection of customs duties and international trade statistics by 207 countries, territories and customs or economic unions. This classification has been developed, introduced and maintained by the WCO. Since its introduction and adoption in 1988, the HS classification has undergone regular reviews (in 1992, 1996, 2002 and 2007) and a new version (HS2012 ) entered into force on 1 January 2012. The structure of the Harmonized System nomenclature is legally binding; is used universally and is fundamental for obtaining comparable data on forest products exports and imports. In 2011, the World Customs Organization (WCO) launched the review of the Harmonized System (HS) 2017. The Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO) has contributed to the process through a proposal for the amendment of agriculture, fishery and forest products, fertilizers and agricultural machinery. Ensuring contribution to the review of the HS is crucial for FAO. Since nearly all of the merchandise in international trade is classified in HS and almost all countries in the world use the HS for statistical and administrative purposes, to influence the HS means to significantly impact the availability and quality of trade statistics worldwide and therefore to strengthen monitoring of forest products trade. FAO’s participation in the review of the HS started in 2007 with the review of the HS 2012 version, to which FAO contributed significantly. This version, which is now in force, includes more than 300 new subheadings for agriculture and fisheries compared to the previous 2007 edition. Therefore, a new FAO corporate proposal was submitted in 2012 for the review of HS 2017. This time ANNUAIRE version, qui est maintenant en vigueur, comprend plus de 300 nouvelles sous-positions pour l’agriculture et la pêche par rapport à l’édition précédente (2007). Par conséquent, une nouvelle proposition de la FAO a été présentée en 2012 pour l’examen du SH 2017 comprenant cette fois-ci les propositions de la FAO ainsi que des modifications de codes SH relatives aux produits forestiers. Dans ce contexte, la documentation a été très complète et très large: elle comprenait l’examen de 168 articles et a été discutée en six rencontres sur deux ans, à la fois par le sous-comité de révision du SH (43e- 46e sessions SH RSC) et du Comité du SH (52e et 53e sessions HSC). Les propositions ont été fondées sur des preuves et étayées par des critères d’identification exhaustifs – avec descriptions, photos - et données commerciales. Les données du commerce associées se sont avérées nécessaires puisque l’OMD fixe un seuil de 50 millions de dollars pour la mise en place de nouveaux codes (niveau à six chiffres) et 100 millions de dollars pour de nouvelles positions (niveau à quatre chiffres). Pour les produits forestiers, la proposition a été élaborée par le Département des forêts de la FAO, en coopération avec Eurostat, l’Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT) et la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU). Depuis 1998, ces quatre organismes recueillent conjointement les statistiques annuelles mondiales sur la production, les exportations et les importations de produits forestiers. Les organisations ont consulté leurs États membres et les réseaux d’experts avant de soumettre leur proposition du SH à l’OMD. Le processus d’examen SH s’est déroulé en deux phases principales: la première consistant à se prononcer sur la nouvelle structure et les changements apportés au texte juridique, et la seconde visant à développer ou améliorer les notes explicatives. Après plusieurs réunions, la première phase a été achevée en mars 2014, lors de la 53e session du Comité du Système Harmonisé. Le résultat de cette consultation a ensuite été soumis lors des 123e/ 124e Sessions du Conseil de l’OMD, l’organe supérieur de gouvernance de l’OMD. Le Conseil, lors de sa réunion annuelle en juin 2014, a approuvé l’ensemble des propositions de la FAO préalablement acceptées par le HSC et a décidé de les recommander aux parties contractantes. Si aucune objection n’est soulevée par les pays membres de l’OMD dans un délai de six mois, la nouvelle structure du SH 2017 sera considérée comme officielle au 1er janvier 2015. Le processus d’examen des produits forestiers s’est avéré un énorme succès pour la FAO, l’OIBT et leurs organismes partenaires. Toutes les propositions de nouveaux codes SH initialement soumises ont été acceptées. En particulier: - La liste révisée des espèces tropicales de grumes, sciages, placages et contreplaqués (1 nouveau code et 4 codes modifiés); - Les espèces d’arbres ou groupes d’espèces tempérées (conifères, feuillus) pour le bois de chauffage, grumes, sciages, placages et contreplaqués (17 nouveaux codes et 5 codes modifiés); - Les dimensions des grumes tempérées (10 nouveaux codes); - La séparation des résidus de traitement des bois agglomérés et non-agglomérés (1 code nouveau et 1 code modifié); - Les bâtiments préfabriqués en bois (1 nouveau code). En conclusion, la prochaine édition SH2017 comprendra 30 nouveaux codes approuvés et 10 codes créés en vue de l’amélioration des produits forestiers. Cela permettra d’améliorer considérablement la disponibilité et la comparabilité des statistiques du commerce international dans la filière bois à l’avenir. Les travaux se poursuivront dans la deuxième phase du processus, et, en 2014-2016, la FAO et l’OIBT avec leurs partenaires contribueront à l’élaboration des notes explicatives du SH2017 et veilleront à la participation aux réunions de l’OMD selon la nature des besoins. Le SH 2017 entrera en vigueur au 1er Janvier 2017. Il est probable qu’à ce moment-là, le processus d’examen suivant (SH 2022) soit alors en cours. www.ATIBT.ORG 2014 FAO proposal included also changes for HS codes related to forest products. In this case the documentation was quite comprehensive and broad: it included the review of 168 items and was discussed in six meetings over two years, both at the HS Review Sub-Committee (HS RSC Sessions 43rd -46th) and HS Committee (HSC Sessions 52nd and 53rd). The proposals were evidence-driven and supported by comprehensive identification criteria - including descriptions and photos - and trade data. The associated trade data was necessary since the WCO sets a threshold of USD 50 million for the introduction of new codes (sixdigit level) and USD 100 million for new headings (fourdigit level). For the forest products part, the proposal has been developed by FAO Forestry Department in cooperation with Eurostat, the International Tropical Timber Organization (ITTO) and the United Nations Economic Commission for Europe (UNECE). Since 1998, these four agencies have been jointly collecting annual global statistics on production, exports and imports of forest products. The organizations consulted their member states and expert networks before submitting HS proposal to WCO. The HS review process consisted of two main phases: the first to decide on the new structure and changes to the legal text and the second to develop or improve the Explanatory Notes. After several meetings, the first phase was finalized in March 2014 at the 53rd Session of the Harmonized System Committee. The outcome of the consultation was then submitted to the 123rd/124th Sessions of the WCO Council, the supreme WCO governance body. The Council, in its annual meeting in June 2014, approved all FAO proposals previously accepted by the HSC and decided to recommend them to the Contracting Parties. If no objection will be raised by WCO member countries within a period of six months, the new HS 2017 structure will be considered as official on the 1st January 2015. The review process for forest products was an enormous success for FAO, ITTO and their partner agencies. All proposals for new HS codes initially submitted have been accepted. In particular: - revised list of tropical species for logs, sawnwood, veneer and plywood (1 new and 4 codes amended); - temperate tree species or species groups (coniferous, non-coniferous, species) for fuelwood, logs, sawnwood, veneer and plywood (17 new and 5 codes amended); - dimensions for temperate logs (10 new codes); - separation of agglomerated and non-agglomerated wood processing residues (1 new and 1 code amended); - prefabricated buildings made of wood (1 new code). In conclusion, the next HS 2017 edition will include 30 new codes approved and created for and 10 codes improved for forest products. This will significantly improve the availability and comparability of international timber trade statistics in future. Work will continue in the second phase of the process, and, in 2014-2016, FAO and ITTO with their partners will contribute to the development of the HS 2017 explanatory notes and will ensure participation in WCO meetings as needed. The HS 2017 will come into force on the 1st January 2017. It is likely that, at that time, the next HS 2022 review process will be underway. P13 2014 ANNUAIRE Le bois tropical, source d’énergie verte Tropical wood, source of green energy Didier Simon, Responsable Forêts du Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM), nous présente l’attractivité de la cogénération pour le secteur du bois. Patrick Martin, Directeur Technique de l’ATIBT, fait le point sur les opportunités et les challenges. ATIBT : Quels intérêts économiques pour les industries forestières du bassin du Congo la cogénération offre-t-elle ? Quelle est l’attractivité de cette technologie ? Didier Simon : A l’heure actuelle, les industriels forestiers utilisent en Afrique de grandes quantités de gasoil pour faire fonctionner leurs scieries à l’aide de groupes électrogènes. Ils sont ainsi contraints de faire venir le carburant par camions, souvent sur de grandes distances. Le combustible et son transport ont un poids très important dans les charges d’exploitation de l’entreprise, qui présente de plus un bilan énergétique négatif. Utiliser des résidus de la transformation du bois, à savoir les déchets de bois et la sciure - qui constituent actuellement des sous-produits inutilisés - pour produire de l’énergie à un faible coût est intéressant pour les entreprises d’un point de vue économique et environnemental. Jusqu’à présent, l’utilisation du gasoil contribuait à l’effet de serre. En produisant de l’électricité à partir de résidus de bois, on obtient un impact environnemental beaucoup plus favorable que l’électricité produite à partir d’énergie fossile. ATIBT : Quels types d’incitations peut-on proposer aux entreprises ? Didier Simon : La cogénération est une technique largement utilisée en Afrique par les huileries de palme et les industries sucrières, mais dans le secteur du bois très peu d’initiatives ont été engagées. Il faut donc s’interroger sur les raisons de ces blocages spécifiques aux entreprises forestières. Si le coût de l’investissement paraît élevé par rapport au coût de la scierie elle-même, il faut également considérer sa bonne rentabilité avec un retour sur investissement de l’ordre de 7 ans. Les techniques et performances des unités de cogénération sont accessibles (un guide a été publié par l’ATIBT à ce sujet). Les établissements financiers (banques ou bailleurs de fonds) peuvent bonifier les conditions de financement de ces investissements concernant des centrales de cogénération, en termes de durée et de taux, ce qui revient à alléger les charges financières des entreprises correspondant à cet investissement. De plus, les États peuvent favoriser la cogénération, en particulier dans les zones où il n’y a pas de perspective de raccordement électrique, et ce, à travers des mesures d’incitation fiscale, telles que des exonérations ou allègements de taxes ou de droits de douane. P14 www.ATIBT.ORG Didier Simon Responsable Forêts auprès du FFEM Patrick Martin Directeur Technique de l’ATIBT Didier Simon, Forest Officer at the Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM), presents the attractiveness of cogeneration for the wood sector. Patrick Martin, ATIBT Technical Director, analyzes opportunities and challenges. ATIBT: What should make investing in cogeneration attractive for the forest industries based in the Congo Basin? D. S.: At present, in Africa, the forest industries rely heavily on diesel in order to maintain their sawmills operational through generator sets. This means they are forced to transport the fuel by truck, often over large distances. Fuel and its transport adversely affect a company’s operating costs, resulting in a negative energy balance. The use of wood processing residues for efficient energy production, namely wood waste and sawdust, which are currently under-utilized by-products, is far more interesting besides making more economic and environmental sense. Up until now, using fossil fuels has contributed to global warming. By producing wood-residue based electricity, it is possible to supply electricity with a more environmentallyfriendly impact. ATIBT: Which incentives can be targeted to the forest industries? D. S.: Cogeneration is largely utilized in Africa by oil palm and sugar industries, yet very few initiatives have been launched in the wood sector. What are the bottle-necks encountered by the wood industry? If investment costs may seem high compared to the cost of the sawmill itself, one must consider its good profitability, too, which allows to expect a return on investment within 7 years. ANNUAIRE À qui convient précisément la cogénération et qu’offre-t-elle en termes d’économie ? ATIBT : Patrick Martin : La cogénération est une technologie qui permet de produire de l’électricité et de la chaleur. Toute entreprise qui produit des déchets combustibles et qui consomme ces deux types d’énergie est en mesure de produire sa propre énergie en partie, en totalité ou même en excès. Dans ce dernier cas une revente à la population peut être envisagée, puisqu’elle produit déjà son électricité avec des groupes électrogènes souvent mal réglés et à très mauvais rendement. Aujourd’hui, il est impensable que la conception des industries de production d’huile de palme, de sucre ou de riz ne comprenne pas de système de cogénération. Et pourtant leurs déchets sont bien plus difficiles à stocker et à brûler que le bois. L’utilisation de la biomasse pour la production unique d’électricité sort du cadre de la cogénération, mais cette technique est largement utilisée et serait très appréciée pour l’approvisionnement en électricité des villes africaines avec la récupération du bois d’abattage ou des forêts de plantations dédiées à cette utilisation. ATIBT : Des projets de cogénération ont-ils déjà été mis en œuvre en Afrique Centrale ? Patrick Martin : Effectivement au moins deux centrales de cogénération ont été mises en service, l’une en République Centrafricaine et l’autre en République du Congo. La première (gazogène) est à priori toujours en fonction, la seconde chez IFO a été arrêtée du fait d’un système particulièrement innovant et fragile qui imposait très fréquemment le remplacement de pièces mécaniques coûteuses. Actuellement une troisième centrale est en cours de montage à la CIB. Pour plus d’informations rendez-vous sur le site. Quelles sont selon l’ATIBT les difficultés des entreprises forestières d’Afrique à se lancer dans l’investissement de centrales de cogénération ? ATIBT : Patrick Martin : Il y a plusieurs raisons qui expliquent la réticence des industriels. Le coût élevé de l’investissement, qui peut être plus élevé que la scierie elle-même. La crise économique perdure et ne favorise pas l’investissement. La nécessité de concevoir un matériel (notamment les turbines) sur-mesure car le marché ne propose que des gammes de puissance plus élevées que les besoins des industriels forestiers africains. L’immobilisation du matériel pénalise l’acquéreur face à un marché et une politique instable. Le secteur de l’électricité est souvent mal cadré et ne facilite pas l’électrification rurale. Certains groupes (ONG, certificateurs, populations) exercent une pression pour l’électrification rurale en imposant des conditions irréalistes avec des responsabilités trop importantes. Enfin, les idées reçues sur le fonctionnement d’une centrale de cogénération sont entretenues par toute une série de paramètres qui apparaissent ingérables et qui laissent penser que cette technologie relève d’un métier spécifique et complexe. ATIBT : Quand on parle de cogénération, on parle d’un investissement ATIBT: Cogeneration: who is it for and what kind of savings can it ensure? P. M.: Cogeneration is a technology employed to simultaneously generate electricity and heat. Any industry producing combustible residue can use it to generate their own power - partly, entirely or even in excess. In the latter case, excess power can be sold to the local population, as electricity is currently being produced from generator sets that are often incorrectly set up and inefficient. Nowadays, there is no question that cogeneration is an integral part of any palm-oil, sugar and rice industry. Yet, stocking and burning their residues is far more difficult than wood waste. Using biomass uniquely for electricity production is beyond the scope of cogeneration, however this is a largely used technique that African cities would welcome: their electricity supply would be ensured by the recovery of logged timber or forest plantations set up to this end. ATIBT: Have any cogeneration projects been carried out in Central Africa? P. M.: Well, at least two cogeneration plants have been installed, one in République Centrafricaine and the other in the Republic of Congo. The former (gasifier) should still be operational; the latter, set up by IFO, has come to a halt owing to a particularly innovative, albeit fragile, system whose mechanical pieces had to be replaced too frequently at high costs. CIB is currently installing a cogeneration plant. For more information please see here. ATIBT: According to ATIBT, what makes it difficult for the forest industry to invest in cogeneration plants in Africa? P. M.: There are several reasons accounting for the industry’s reluctance. The high investment costs may be higher than the sawmill itself. The ongoing economic crisis is not conducive to investing. The need for tailor-made material, e.g. turbines, because those readily available on the market are set to power ranges that are much higher than those needed by the forest industry in African countries. Lock-up periods for the material penalizing the buyer, often as a result of market, and political, instability. An electricity sector that is not really suitable and does not favour rural electricity supply. The influence some pressure groups (NGOs, certification bodies, populations) exert to attain rural electricity supply at conditions that are hardly realistic and entail unilateral responsibility. Finally, overgeneralized notions on cogeneration plants and how these function are reflected in a number of parameters impossible to take on, making one think that the technology is complex and too specialistic. de l’ordre de combien d’Euros ? ATIBT: Cogeneration means an investment in the order of… ? P. M.: It all depends on the plant production capacity, the technology to be employed and the water source for cooling. Overall, the cost varies from 1,5 to 4 million Euro per Megawatt. ATIBT : De quelle façon l’ATIBT peut-elle soutenir ses membres pour ATIBT: How can ATIBT support its members so they can gain access to financial incentives? P. M.: 20 years ago, in South-East Asia, several countries gave industries the financial incentives to develop this technology. Today, they are specialized and no longer hesitate to embark on innovative systems. ATIBT is currently looking to mobilize funding to support this policy in Africa. Patrick Martin : Tout dépend de la capacité de production de la centrale, de la technologie retenue et de la ressource en eau pour le refroidissement. Globalement le prix varie entre 1,5 millions d’euros et 4 millions d’euros par Mégawatt. qu’ils aient accès à des incitations fiscales ? Patrick Martin : Il y a une vingtaine d’années en Asie du sud-est, plusieurs pays ont incité financièrement les industriels au développement de ce type de technologie. Aujourd’hui, leurs industries maitrisent le sujet en toute simplicité et n’hésitent plus à se lancer dans des systèmes innovants. Pour l’instant, l’ATIBT recherche des fonds pour appuyer cette politique en Afrique. Entretien par Tullia Baldassarri Hoeger von Hoegersthal, Communication ATIBT www.ATIBT.ORG 2014 Interview by Tullia Baldassarri Hoeger von Hoegersthal, ATIBT communication P15 2014 ANNUAIRE Du Gros Bon Sens Nos amis Québécois, aiment à utiliser cette expression : le GBS ! Le Gros Bon Sens, celui d’être pratique et de se rendre compte de l’évidence. Good Common Sense « Our Quebecker friends just love the expression: Gros Bon Sens (good common sense), that sound ability to be practical and see things clearly. » S’il y a quelque chose d’évident aujourd’hui, c’est que la situation a changé dans le monde du bois en Afrique et le Forum de Brazzaville a été un événement essentiel qui est venu, à point, consolider les bases de cette nouvelle construction. Nos professions, toutes, ont à la fois une image à améliorer, tout en conciliant leurs intérêts économiques. En effet, que ce soient du fait des législations en cours : FLEGT, LACEY ACT, JAPAN’S GOHO WOOD, AUSTRALIAN ILLEGAL LOGGING PROHIBITION BILL … par les orientations très volontaristes de certains pays (voir le rapport Védrine) , afin de répondre aux attentes des ONG, aux exigences des populations et des parties prenantes mais aussi et surtout des marchés, il est clair que nous avons à poursuivre cette prise en compte du nouveau contexte dans lequel nous évoluons. Ainsi nous n’avons pas le choix que de bien faire voire de très bien faire. ATIBT : Comment justement assurer que nous faisons bien ou très bien ? A l’époque d’Internet, des réseaux sociaux, des exigences des consom’acteurs (des consommateurs qui décident d’utiliser consciemment leur pouvoir d’achat pour défendre leurs idées) il est indispensable de penser en transparence, d’agir en transparence, d’organiser en transparence. On peut d’ailleurs saluer le travail entrepris au sein de l’ATIBT qui, pas à pas, méthodiquement, va vers plus de transparence dans sa propre organisation en accueillant des observateurs extérieurs, en mettant en place des méthodes d’évaluations des nouveaux membres à titre d’exemples. On ne peut effectivement pas parler de gouvernance pour les autres sans s’appliquer à soi-même certaines règles. Enfin, comme interface et association internationale, il est en effet du devoir de l’ATIBT de devenir un de ces facilitateurs de changement et c’est bien le sens que ses membres doivent donner à cette démarche collective. Ainsi ce travail en transparence, dans ces instances est à la fois sain mais aussi indispensable. Il est tout aussi indispensable de l’encourager ou de le réclamer dans l’entièreté de notre filière : exploitants forestiers, transformateurs, importateurs, traders, revendeurs, sous-traitants, aménagistes et syndicats professionnels. Les règles déontologiques paraissent toujours rébarbatives. Elles ne sont pas simples à mettre en place. Elles sont parfois excluantes, alors que l’on cherche à accueillir plus de P16 www.ATIBT.ORG par Emmanuel Groutel Wood & Logistics Expert emmanuel.groutel@gmail.com If something is pretty clear today, it is that things have changed in the world of African timber, as the Brazzaville Forum has shown; a crucial event, the Forum has been quite timely in making a strong case for this new setup. Our lines of work, each and every one of them, badly need to perk up their image, while striking a balance with economic interests. Actually, whether it’s current legislations such as FLEGT, LACEY ACT, JAPAN’S GOHO WOOD, AUSTRALIAN ILLEGAL LOGGING PROHIBITION BILL [1]… or proactive measures taken by some countries (rapport Védrine) [2], in order to meet the demands of NGOs, populations and stakeholders and above all markets, we must clearly realize the new context in which we are evolving. We have no other choice but to make it crystal clear that we are doing the right thing. But exactly how can we make sure we are truly doing the right thing? In the Internet era, the era of social networks, of consumactors (i.e. consumers who choose to use their purchasing power consciously to stand for their values), it is vital to think transparently, act transparently, organize transparently. One cannot but welcome the efforts carried out by ATIBT, an organization that slowly but surely is going towards more and more transparency by letting external observers join in; or, to give another example, by introducing evaluation methods for its new members. One cannot tell others about governance unless one practices what one preaches. Finally, given its double role as interface and international association, it is ATIBT’s duty to facilitate change and that is just how its members should understand this collective endeavour. In a nutshell: not only is this transparency effort healthy, but also vital. Equally vital is to encourage it, or even demand it, in all segments of our sector: forest ANNUAIRE 2014 operators, processors, importers, traders, resellers, sub-contractors, managers and professional associations. Deontological rules invariably look somewhat unattractive. They cannot be easily satisfied. At times they draw lines leading to excluding, rather than welcoming, new members in our league. However, we know all too well that, while reputation is the result of relentless work being carried out, day after day, by everyone in the community, it can be tarnished once and for all, if even one is dysfunctional. In our deontological responsibility, we can draw inspiration from what some importer associations have done. (Of course, this does not rule out continuous improvement.) It’s about starting to make a list identifying the players in a given segment, recording all relevant information about them, cross-checking to see that the information is objective and correct, ensuring balance, conducting comprehensive checks and finally, deciding what to do. © Emmanuel Groutel monde dans notre communauté. Cependant on sait très bien qu’une réputation se bâtit avec un travail acharné, de tous les jours, auprès de tous ceux qui contribuent à former l’ensemble mais que tout cela peut être abattu par le dysfonctionnement d’un seul. Dans ce devoir de déontologie, qui n’exclut pas l’amélioration continue, il faut s’inspirer de ce qui a été mis en place dans certains syndicats d’importateurs. Ainsi, cela commence par répertorier qui sont les acteurs en présence, enregistrer des informations pertinentes les concernant, vérifier l’objectivité et l’honnêteté de celles-ci, veiller à être équilibré, pousser des contrôles étayés et finalement décider de ce qui doit être fait. En conclusion, ce Gros Bon Sens c’est bien celui de se rendre compte que l’on ne pourra pas mener d’actions collectives (marketing, formation, recherche, mise en place de laboratoires de contrôle, lobbying, rapprochement avec les autres producteurs de produits forestiers …) que l’on ne pourra pas convaincre les partenaires bailleurs, que l’on ne pourra pas avoir de reconnaissance internationale, si nous n’œuvrons pas à améliorer la gouvernance, là où nous sommes, à partir de nos entreprises, de nos syndicats ou de nos instances représentatives. To make a long story short: Good Common Sense is nothing but the realization that we won’t be able to carry out our collective actions (marketing, training, research, control laboratories, lobbying, developing closer ties with other forest products producers…); that we won’t succeed in convincing our donors; that we won’t gain international recognition, unless we strive for better governance, right where we are, starting from our companies, our associations or representative bodies. Those of us who cannot, will not be willing, or will not be in a position to act accordingly, will automatically cut themselves off from markets. Interview by Tullia Baldassarri Hoeger von Hoegersthal, ATIBT communication Ceux qui ne sauront pas, qui ne voudront pas ou qui ne pourront pas agir dans ce sens, s’excluront seuls des marchés. Entretien par Tullia Baldassarri Hoeger von Hoegersthal, Communication ATIBT [1] www.ATIBT.ORG Groutel E. (2013), Cadre réglementaire et logistique internationale des bois : analyse du Règlement Bois de l’Union Européenne Opportunités pour la filière logistique, in Alix Y. & Lacoste R., Fondation SEFACIL, EMS, pp.397-424. [2] Un partenariat pour l’avenir : 15 propositions pour une nouvelle dynamique économique entre l’Afrique et la France. P17 2014 ANNUAIRE Les bois tropicaux reprennent des couleurs au Carrefour International du Bois 2014 Tropical wood swings back into positive territory at Carrefour International du Bois 2014 par Tullia Baldassarri Hoeger von Hoegersthal Communication ATIBT Alors que l’importance de la demande se confirme désormais sur l’échiquier des marchés américains, asiatiques mais également européens – dans son rapport de marché du 16 juin dernier, l’OIBT fait désormais savoir que la Hollande, l’Espagne et l’Angleterre sont les pays qui connaissent les importations de bois tropicaux les plus importantes en Europe – les 10.215 visiteurs issus de 74 pays ont pu mieux se rendre compte de l’offre en bois, y compris en bois tropicaux et de mieux intégrer cette offre à leurs projets. Pour les acteurs de la première et de la seconde transformation, le Carrefour a été l’occasion de mettre en lumière innovations et avantages concurrentiels des produits bois. Le parc de la Beaujoire, cadre « remis à neuf » du Carrefour L’édition 2014 était celle qu’il ne fallait pas manquer : la bonne participation des producteurs ainsi que des acheteurs de bois tropicaux (surtout Belges et Italiens) marque une belle progression dans la base « exposants » du Carrefour. Pour preuve, le retour de Vandecasteele, un des habitués les plus assidus, mais aussi la présence de Delcovenaere Houtimport et, pour la toute première fois, du groupe italien Corà. Puis, la présence de Garnica Plywood, fabricant et leader en Europe de panneaux et composants de panneaux dont une gamme de produits ignifugés en peuplier et okoumé. De plus, au moment où tous les regards étaient tournés vers le Brésil pour le mondial du football, quelle belle surprise de retrouver le logo ATIBT sur le stand du groupe brésilien Trasam. Précisons que le plancher du stand de l’ATIBT était réalisé en doussié, padouk et freijo, ce qui attirait plus que de simples regards fugaces… tout en comblant d’admiration plus d’un expert, surpris par la somptuosité du freijo, proche du teck. Ce dernier n’a d’ailleurs pas manqué de séduire certains fabricants, qui en feront certainement le choix pour leurs projets. As demand is starting to swing back into positive territory on the international scene – in its market report of 16 June, ITTO states that the Netherlands, Spain and UK are Europe’s most important countries for tropical timber imports – the 10,215 participants in Carrefour du bois have become more aware of the wood supply, including of tropical timber, and how to better integrate this offer into their projects. For representatives from the wood processing sector, Carrefour 2014 was an opportunity to highlight innovation and the comparative advantages of wood products. The 2014 edition was the one which ought not to be missed: well attended by producers and buyers of tropical wood (especially Belgians and Italians), it marked a strong increase in the «exhibitor» baseline of the Carrefour. Body of evidence: the return of Vandecasteele, a largely steady attendee of Carrefour, but also the presence of Delcovenaere Houtimport and the «first time ever» of Italian group Corà. Then, the presence of Garnica Plywood, Europe’s leading plywood panel manufacturer, with a range of products including a fireproof poplar-okoumé component. And, whilst all eyes are turned to Brazil for the world cup, what a nice surprise to find ATIBT’s logo on the stand of Brazilian group Trasam. On to the wooden floor of ATIBT’s stand: made of doussié, padouk and freijo, it attracted more than just some fleeting glances... filling several experts with awe, at the sumptuousness of freijo and its resemblance to teak. Nor did it fail to seduce some manufacturers, who will certainly make it their tropical timber of choice for their projects. LE CARREFOUR 2014 EN QUELQUES CHIFFRES 530 exposants 10 215 visiteurs, tous professionnels 22% de visiteurs étrangers, issus de 74 pays Fréquentation globale en hausse de 2% P18 www.ATIBT.ORG Le Carrefour 2014 en quelques chiffres 530 exposants 10 215 visiteurs, tous professionnels 22% de visiteurs étrangers, issus de 74 pays Fréquentation globale en hausse de 2% ANNUAIRE 2014 © LCB © Klas Sander www.ATIBT.ORG P19 2014 ANNUAIRE L’ATIBT, quant à elle, a accueilli à son stand - juste à côté du CIRAD et derrière Interholco - plusieurs techniciens, chercheurs universitaires, producteurs et transformateurs à la recherche d’une réponse ou d’un éclairage. Le stand était pratiquement comble, suite à ces échanges qui ont d’ailleurs confirmé le grand intérêt des visiteurs pour les qualités inégalables du bois tropical. Ci-dessous, nous vous présentons dans un panorama photographique, et quelque peu impressionniste, notre initiative de communication co-gérée par Le Commerce du Bois et co-financée par l’IDH, ainsi que les prémices de documentations techniques en matière de durabilité, d’humidité et de bois africains éco-certifiés, ainsi que les rapports issus des nombreux colloques, contacts et réunions qui ont eu lieu au cours de ces trois jours. © Luca Zanetti / Precious Woods © J.L. Marshall / Wijma P20 www.ATIBT.ORG As to ATIBT, we welcomed to our stand – right next to CIRAD and behind Interholco – technicians, academics, tropical timber producers, wood processing actors and academics in search of an answer or advice. The booth practically filled up as a result of these exchanges, confirming the deep interest of our visitors in the incomparable qualities of tropical wood. Below, we are delighted to give you a photographic tour, a somewhat impressionistic panorama if you like, of our communication initiative co-led with Le Commerce du Bois and co-financed by IDH; the advance technical publications on durability, moisture and African certified wood as well as anything we could retain of the many conferences, contacts and meetings that took place during those three days. O E EFI (European Forest Institute) Heiko LIEDEKER Head of Unit FLEGT and REDD Facilities 80100 - Joensuu - FINLANDE +34 6 73 27 28 02 heiko.liedeker@efi.int www.efi.int FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) Olman SERRANO Représentant de la FAO Bureau de liaison et partenariat Malabo - GUINEE EQUATORIALE +240 22 20 55 416 olman.serrano@fao.org www.fao.org ANNUAIRE 2014 Organisation Internationale des Bois Tropicaux (OIBT) Marcellin NZIENGUI Représentant régional OIBT pour l’Afrique BP 329 - Libreville - GABON +241 01 44 38 25 / +241 06 61 14 80 mnziengui@gmail.com © Daniel Tiveau www.ATIBT.ORG P21 2014 ANNUAIRE PRODUCTEURS, TRANSFORMATEURS BOIs, NÉGOCE BOIS ALPICAM s.a.r.l A Production / transformation / commercialisation Dr. Alberto Saviolo B.P. 2130 - Douala - CAMEROUN +237 33 39 19 79 / +237 33 39 48 33 Fax : +237 33 39 09 47 alberto.saviolo@alpiwood.com ANDRIGHETTI LEGNAMI Négociants Ada ANDRIGHETTI Via Zona Industriale, 5 - Vigorovea 35020 - Sant’Angelo di Piove - ITALIE +39 04 95 84 36 11 Fax : +39 04 95 84 36 47 ada@andrighettilegnami.it www.andrighettilegnami.com P22 www.ATIBT.ORG BASSO LEGNAMI Négociants Giovanni BASSO Via dell’Artigianato, 6 13040 - Rovasenda - ITALIE +39 01 61 87 97 97 Fax : +39 01 61 87 9798 basso@bassolegnami.com www.bassolegnami.com B J. BITAR & Company Ltd. Production / transformation / commercialisation Ghassan BITAR P.O. Box 406 - Sekondi - GHANA +233 31 46828 Fax +233 31 46725 ghassanbitar@johnbitar.com ANNUAIRE BOMACO Production / transformation / commercialisation Paul DE WAGHENEIRE I.Z. Doornveld/Pand, 3 Zellik - BE 1731 - BELGIQUE +32 246 603 05 Fax +32 246 695 58 info@bomaco.be www.bomaco.be Production / transformation / commercialisation Christian SCHWARZ Directeur Général B.P. 41 – Ouesso RÉPUBLIQUE DU CONGO christian.schwarz@olamnet.com www.olamgroup.com BTM (Bois Tropicaux du Midi) Négociants Jean-Yves BAUDRAND Zone Portuaire, B.P. 307 34204 - Sète - FRANCE +33 4 671 844 50 Fax +33 4 671 844 55 btmsete@boistropicauxdumidi.fr CABD (Compagnie Atlantique des Bois et Dérivés) Négociants Jean-Jacques BOUTROT 164 Bd Emile Delmas B.P 2048 17009 - La Rochelle - FRANCE +33 5 464 325 25 Fax +33 5 464 257 33 cabd@cabd.fr C CATERPILLAR Forest Products Inc Michael DUNCAN CIB (Congolaise Industrielle des Bois) 100 N.E. Adams Street Peoria, Illinois 61629-9600 - ÉTATS UNIS +1 706 880 4419 duncan_michael_r@cat.com CBG (Compagnie des bois du Gabon) Production / transformation / commercialisation Guillaume FENART B.P 603 - Port Gentil - GABON +241 55 39 83 Fax +241 56 11 32 guillaumefenart@cbgpog.com cbgpog.com/cbg-presentation.html CHANZY BOIS Négociants Jean-Marie FENART Monglas 77320 - Cerneux - FRANCE +33 2 64 01 93 54 Fax +33 2 64 01 21 21 chanzy-bois@wanadoo.fr CID NANTES Négociants Dominik MOHR Zone Portuaire Cheviré Aval Rue de l’Ile aux Moutons 44101 - Nantes CEDEX 4 - FRANCE +33 2 51 70 67 10 Fax +33 2 51 70 67 19 dominikmohr@cid-bois.fr / commercial@cid-bois.fr www.cid-bois.fr CORA Wood Gabon Production / transformation / commercialisation Cesare ZANCOLO B.P. 521 - Port Gentil - GABON +241 56 59 20 Fax +241 56 59 33 cesare@corawood.com info@corawood.com www.corawood.com DESIGN PARQUET Négociants Joseph et Yves PANAGET Z.A. Le Montigné Est 35370 - Torcé - FRANCE +33 2 994 966 66 Fax +33 2 994 966 67 j.panaget@designparquet.fr y.panaget@designparquet.fr www.designparquet.fr DEYA Production / transformation / commercialisation Laurence BONNARET 13 Rue Pierre et Marie Curie 19400 - Argentat - FRANCE +33 5 55 91 92 53 / 5 49 25 40 29 Fax +33 5 49 25 14 49 laurence.bonnaret@groupe-deya.com contact@groupe-deya.com www.groupe-deya.com www.ATIBT.ORG 2014 D DIEFFENBACHER GmbH Fournisseur d’équipement et services Didier GOESAERT Heilbronner Strasse, 30 75031 - Eppingen - ALLEMAGNE +49 21 71 39 96 99 Fax +49 21 71 39 96 18 goesaert@dieffenbacher.de www.dieffenbacher.de DLH Nordisk A/S Négociants Martin GROME Skagensgade, 66 2630 - Taastrup -DANEMARK +45 435 001 00 martin.grome@dlh-group.com www.dlh-group.com F FIBRES S.A. Négociants Jean-Lorrain HUET ZI Les Tamarins Rue des Marins Pêcheurs 97420 - Le Port - FRANCE / LA RÉUNION +332 624 254 10 Fax +332 624 363 15 fibres@fibres.fr G GIESELMANN GmbH & Co KG Négociants Matthias GIESELMANN Am Kreienwinkel, 5 32130 - Enger - ALLEMAGNE +49 258 610 28 Fax +49 258 686 44 info@gieselmann-holz.de www.gieselmann-holz.de Ets. PIERRE HENRY & FILS Production / transformation / commercialisation Luc HENRY B.P. 1138840 - St-Hilaire-du-Rosier - FRANCE +33 4 766 450 06 Fax +33 4 766 430 03 henry.luc@henry-timber.com www.henry-timber.com I.A.S. Info Adapt’Services Eric VIGNAT 2380 avenue de Lyon 01960 - Perronas - FRANCE +33 4 74 32 38 50 Fax + 33 4 74 32 38 51 ias@ias-tech.fr P23 2014 ANNUAIRE La forêt tropicale : Une toute autre histoire à raconter… Tropical Forests, A Different Story to Tell par Tullia Baldassarri Hoeger von Hoegersthal Communication ATIBT © Interholco (Ngombé/République du Congo) Mama BITSOTSO est debout sur le porche, le visage illuminé par un sourire radieux, et le regard posé sur ses enfants. Elle est fière de leur progrès en mathématiques et en sciences. Son fils ainé ira à l’université, l’année P24 www.ATIBT.ORG Ngombé, Republic of Congo. Mama BITSOTSO is standing on the porch, her face illuminated by a smile as she looks at her children. She is proud of their progress in mathematics and science. Her “ainé” ANNUAIRE prochaine. Récemment encore, il empruntait des livres à la bibliothèque. Pas des livres de science-fiction, comme les garçons de son âge, mais plutôt des livres portant sur des questions d’agriculture. Il veut une vie meilleure, et pas seulement en rêver... il la veut concrète et la construire dès maintenant. Bienvenue à Ngombé, 950 km au nord de Brazzaville, à 1.200km de Douala…où Danzer, un des plus grands producteurs mondiaux de placages en bois tropical, a des concessions forestières dont la superficie s’étend sur 1,1 millions d’hectares. Non, il ne s’agit pas de déforestation ou de quelque autre « drame de la forêt ». Ulrich Grauert, l’un des directeurs exécutifs du groupe, a une toute autre histoire à raconter. « C’est là que l’activité d’IFO [une filiale du groupe DANZER] a commencé, en 1999 ». C’est là que Mama BITSOTSO vit avec sa famille dans la maison familiale en bois. IFO emploie près de 1.000 employés. L’effectif du groupe Danzer compte environ 2 500 salariés, avec des bureaux à Melnik (République Tchèque), dans le Jura (France), aux États-Unis, au Canada, en Belgique, au Royaume-Uni, au Bahreïn, au Maroc, à Moscou, à Shanghai et en Suisse. « Le salaire mensuel minimum dans le pays est de 77 euros » dit M. Grauert. « À l’IFO, le salaire le plus bas est de 175 euros par mois et les travailleurs gagnent en moyenne 412 euros par mois ». Les familles et leurs enfants peuvent aller à l’école. Leurs enseignants sont originaires du pays et vivent sur place. Les enfants et les employés ont accès à une bibliothèque comprenant plus de 9.000 livres. Il y a des ordinateurs fixes et portables, et on y organise de cours de formation en informatique. « La bibliothécaire me disait que les sujets les plus lus concernent l’agriculture, le droit, les mathématiques et l’économie. Dès que les travailleurs ont de l’argent à investir, l’instruction devient leur principale priorité ». Leurs maisons ont l’électricité et l’eau potable. « Au sujet des maisons, nous avons un programme annuel de construction de logements pour les travailleurs. Ce sont soit des maisons en bois ou en pierre. La configuration typique se compose d’un salon, d’une ou deux chambres à coucher, d’une cuisine et de toilettes avec douche. » Un hôpital a également été construit. Bien que les enseignants aient été choisis et rémunérés par le gouvernement, le personnel médical dans les hôpitaux IFO est rémunéré par IFO. Les coûts des formations, qui sont dispensées à un rythme constant, sont entièrement pris en charge par l’IFO. « Nous prenons la sécurité au travail très au sérieux. Les travailleurs IFO sont dotés d’équipements de protection oculaire et auditive adaptés et récents. Le port du casque y est effectivement obligatoire, et tout le temps. De plus, nous avons débuté des formations portant sur le renforcement des capacités et la conduite du management d’équipe, tant des équipes et du management d’origine Congolaise qu’expatriés. Nous apprécions particulièrement le Guide des pratiques managériales qui a été publié dernièrement par l’ATIBT. Il existe un tel potentiel parmi nos salariés que les vrais talents ont besoin d’être identifiés. » Et en cas d’accident ? « Les travailleurs, mais aussi leurs familles, ont un libre accès aux soins médicaux dans notre hôpital. » Ils peuvent bénéficier d’une salle opératoire, d’un laboratoire, de vaccinations, d’un accès à une pharmacopée de bonne qualité, de traitements du VIH, etc…. « Les chiffres parlent d’eux-même: dans la République du Congo, la mortalité infantile est signalée comme étant de l’ordre de 8%. Dans notre région à Ngombé, elle est inférieure à 2% ». www.ATIBT.ORG 2014 will go to university, next year. Not too long ago, he would borrow books from the library. Not science fiction as other boys his age would. Agriculture. Because there’s nothing fictional about the better life he is keen on: it has to be found (and he will build it) here, now. Welcome to Ngombé, 950 km north of Brazzaville, or 1,200km away from Douala, where Danzer, one of the world’s largest producers of hardwood, has a forest concession of 1,1 million ha of tropical forest. No, this isn’t about deforestation or some other “forest drama”. Ulrich Grauert, one of the executive directors of the group, has a different story to tell. “This is where IFO [part of DANZER] started, back in 1999”. This is where Mama BITSOTSO and her family live. This is their wooden house. IFO employs almost 1’000 workers. The whole Danzer group has about 2,500 employees, with wood production plants and offices in Melnik (Czech Republic), Jura (France), USA, Canada, Belgium, UK, Bahrain, Morocco, Moscow, Shanghai and Switzerland. “77 EUR per month is the minimum wage in the country,” says Mr Grauert. “At IFO, 175 EUR per month is the lowest salary, with workers earning an average of 412 EUR per month”. Their families and children can go to school. The teachers are Congolese, living on-site. Children and employees have free access to a library holding some 9,000 books. It has PCs and laptops and computer training is given. “The librarian was telling me that the most read topics include agriculture, law, mathematics and economics. As soon as workers have money to invest, education is a priority.” Their homes have electricity and clean drinking water. “Talking about homes, we have a yearly program of house-building for workers. It’s partly wooden houses, partly built in stone. The typical house is composed of a living room, one or two bedrooms, and a kitchen and toilet with shower.” A hospital has also been built. While teachers are selected and paid by the government, the medical personnel in IFO’s hospital is paid by IFO. Training is given on a continuous basis and fully covered by IFO. “We take work safety seriously. IFO’s workers are equipped with the relevant eye and earprotection. And yes, most certainly, helmets must be worn, they are a must at all times. What’s more, we invest in capacity building, running personnel management training courses. For both Congolese and expat staff and management. We very much welcome the Guide focusing on management training recently published by ATIBT . There is so much potential in our workers, talents that need to be freed-up.” And in case something happens? “Not workers alone, but also their families, have access to medical treatment in our hospital.” They can benefit from an operating room, a laboratory, vaccination, access to good quality treatment, P25 2014 ANNUAIRE Mama BITSOTSO, me dit-on, est l’épouse d’un ancien travailleur de l’IFO. Il occupait un poste au sein du département transport. « Sur 1,1 million d’hectares (la surface totale de la concession IFO) moins que 0,15% par an est affecté aux infrastructures routières ou à l’exploitation forestière ». Donc, plus la concession est grande, moins le nombre des arbres abattus par ha est important ? « Au sein de IFO, nous pratiquons une exploitation sélective. Seulement 1 arbre est coupé sur une zone dont la taille est équivalente à 4 terrains de football par année (soit 0,5 arbre par ha). La forêt est alors laissée au repos pour permettre aux arbres de croître et nous y revenons seulement après 30 ans pour s’assurer de la durabilité de l’exploitation ! Bien sûr, je ne peux pas dire que cela se passe comme ça dans d’autres concessions. Mais sur le principe, il serait important d’éviter de donner des surfaces forestières trop petites aux entreprises ; De plus grandes concessions leur permettent de mieux exercer une exploitation rotative en procédant à des coupes de bois sélectives ». Existent-ils des mesures favorisant la motivation des travailleurs ? « Les intéressements sont généralement liés au volume, à la performance et à la qualité. Ils sont principalement axés sur les résultats. Cependant, ce n’est pas seulement la question du rendement et de la productivité qui est prise en compte. Nous nous assurons d’intégrer aussi les objectifs personnels afin que les motivations ne soient pas uniquement formulées en chiffres ». Mais alors comment définir des compétences « humaines »? Les ouvriers suivent en interne des formations portant sur la mécanique, l’électricité, l’exploitation forestière, la comptabilité etc. La formation technique a aussi lieu régulièrement dans le cadre de la certification FSC ; En plus de cela, les sociétés du groupe Danzer s’intéressent de près à la gestion du personnel. Pourquoi? «Des situations stressantes entre travailleurs peuvent survenir, et une formation ad hoc est dispensée pour régler les questions de personnel, organiser des ateliers, et bien sûr apprendre à gérer avec succès les conflits. Travailler au bien-être de notre personnel est l’une des valeurs fondamentales de DANZER, car elle permet au potentiel de chaque employé de se développer pleinement. DANZER souhaite mettre en place un modèle de développement de ses ressources humaines qui soit spécifiquement adapté à l’industrie forestière en Afrique. «Nous croyons qu’investir dans nos valeurs en ressources humaines est un des investissements les plus déterminants sur le long terme. Non seulement ce sera une avancée pour les sociétés favorisant l’efficacité et la productivité par l’introduction de l’innovation, mais cela valorisera les employés eux-mêmes et contribuera à leur bien-être. C’est la raison pour laquelle chez Danzer, «placer l’humain au cœur de notre activité» est une absolue priorité. C’est ce que, à mon sens, l’expression «forêt tropicale» devrait de plus en plus évoquer désormais… P26 www.ATIBT.ORG HIV-treatment, etc. “Let’s look at some figures: in the Republic of Congo, child mortality is reported to be at 8%. In our region at Ngombé, it’s less than 2%.” Mama BITSOTSO, I’m told, is the wife of an old worker of IFO’s. He used to work in the transit department. “On 1.1 million ha (the total surface of the IFO concession) as little as 0.15% per year is being impacted with roads or logging.” So, the larger the concession, the lower the number of trees that are being harvested per ha? “At IFO we do selective logging. Only 1 tree is cut in an area the size of 4 football fields per year (or 0.5 trees per ha). The forest is left to recover, timber to grow and we return there after 30 years only to assure sustainable harvest! Of course, I cannot vouchsafe for other concessions. But in principle, it would be important to avoid giving small forest surfaces to companies; instead, larger concessions allow them to better carry out their work on a rotating basis by doing selective logging.” Are there any incentives for workers? “Incentives are typically linked to volume, performance, quality and respect of the environment, such as ‘Reduced Impact Logging’. They are fairly results-based. However, it’s not only yield and productivity that counts. We try to include also personnel goals, incentives that are not only numbers based.” Now, how to define “human” skills? Workers are educated internally on mechanics, electricity, logging, accounting etc. Regular technical training takes place also as part of FSC certification; on top, companies in the Danzer group tackle personnel management. Why? “Stressful situations between workers may arise and adhoc training is given to deal with personnel issues, from how to run a workshop to how to succeed in managing conflict. Supporting the well-being of our staff is one of the core values of DANZER, as it allows the potential of each employee to be fully developed. DANZER wishes to set up a model for human resources development, one that is specifically adapted to the forest industry in Africa. “We believe that investing in our human resources is one of the most successful investments in the long run. Not only will this boost the companies’ efficiency and productivity, by introducing innovation etc., but also it will give more value to the employees themselves and thus contribute to their well-being. That’s why at Danzer, focusing on the «the people at the heart of our business» comes first”.. Here is something to remember, next time you hear “tropical forest”… ANNUAIRE DANZER Generic CoC CH12/1241 for trade of wood verified under the Verification of Legal Origin (VLO) and Verification of Legal Compliance (VLC) Programs Generic CoC CH12/1241 for trade of wood verified under the Verification of Legal Origin (VLO) and Verification of Legal Compliance (VLC) Programs Bois lamellés collés et aboutés produits en Afrique INTERHOLCO AG Schutzengelstrasse 36 · CH-6340 Baar / Switzerland Tel +41 41 767 03 03 · Fax +41 41 767 03 00 info@interholco.com · www.interholco.com Kosipo · Sapelli www.danzer.com CTB - LCA 221 2014 ANNUAIRE i p j o m n IMPEXO TRADE Négociants Bertrand ECKLE Mühlenstrasse, 16 33378 - Rheda Wiedenbrück ALLEMAGNE + 49 5 242 937 40 info@impexo-wood.de INTERHOLCO AG Production / transformation / commercialisation Ulrich GRAUERT Schutzengelstrasse, 36 6342 - Baar - CH 6340 SUISSE +41 41 767 0303 Fax +41 41 767 0300 ulrich.grauert@interholco.ch JAMMES Production / transformation / commercialisation Francis JAMMES 28 Quai Français B.P. 10 - 33530 - Bassens FRANCE +33 5 560 619 20 Fax +33 5 567 474 43 francis@fjammes.com JOUBERT (Plywood) Production / transformation / commercialisation Thierry JOUBERT Les Éliots – Rue des Épinées 16170 - Auge Saint-Médard FRANCE +33 5 45 21 62 23 Fax +33 5 45 21 63 49 tjoubert@joubert-group.com www.joubert-group.com MOKABI SA (Groupe Rougier) Production / transformation / commercialisation Philippe JEAN Lola Région de Likouala B.P. 97 - Impfondo RÉPUBLIQUE DU CONGO +237 342 56 42 info@rougier.fr www.rougier.fr NHG TIMBER Négociants P28 Guy GOODWIN 4, Eagle House Cranleigh Close - Sanderstead Surrey - CR2 9LH - ROYAUME-UNI +44 20 8651 4030 Fax +44 20 8651 0913 guy@nhgtimber.co.uk OLAM International Ltd Commercialisation Darshan RAIYANI Senior Vice President, Global Head Wood Products 9, Temasek Boulevard 11-02, Suntec Tower Two SINGAPOUR - 038989 +65 633 94 100 darshan@olamnet.com www.olamgroup.com OLAM International Ltd / tt Timber International AG Commercialisation Jan Willem HUNINK Vice President, Head Europe Marketing Aeschengraben, 6 4051 - Basel - SUISSE +41 61 205 39 40 janwillem.hunink@olamnet.com www.olamgroup.com PALLISCO CIFM Production / transformation / commercialisation Michel ROUGERON 478 avenue des cocotiers B.P. 394 - Douala CAMEROUN +237 33 42 54 16 Fax +237 33 43 31 53 info@pallisco-cifm.com www.pallisco-cifm.com PASQUET Menuiserie Production / transformation / commercialisation Vincent PASQUET 29 boulevard des Saulniers 35370 Argentre Du Plessis - FRANCE +33 2 99 96 60 47 Fax +33 2 99 96 50 10 pasquet@wanadoo.fr www.pasquet.fr PELTIER BOIS Production / transformation / commercialisation Pascal FAIRIER www.ATIBT.ORG Z.I. Mezaubert 35133 Javené - FRANCE +33 2 99 94 81 81 Fax +33 2 99 94 81 80 pascal.fairier@peltierbois.com www.peltierbois.com POINT P (C.I.B.M) Négociants Serge CHEVALIER Bd Ceinture Sud – Z.I. Chef de Baie 17000 La Rochelle - FRANCE +33 5 46 51 40 00 Fax +33 5 46 51 40 01 serge.chevalier@saint-gobain.com PRECIOUS WOODS (CEB S.A) Production / transformation / commercialisation Fréderic OBER Rue Kringer Rendjombè B.P. 2262 - Libreville - GABON + 241 01 73 45 79 Fax +241 01 73 87 80 ceb@preciouswoods.com www.precisouswoods.com PRECIOUS WOODS HOLDING AG Ernst BRUGGER Untermüli, 6- CH-6300 Zug - SUISSE + 41 41 726 13 13 Fax + 41 41 726 13 19 office@preciouswoods.com www.preciouswoods.com REGALIS International Négociants Paolo Lorenzo BRACCIANO Résidence Bysance, Bloc A - Rue du Lac Windermere 1053 - Les Berges du Lac – Tunis TUNISIE +216 719 649 44 Fax +216 719 649 34 bprivate@regalisinternational.com.tn ROUGIER AFRIQUE INTERNATIONAL Production / transformation / commercialisation Francis ROUGIER 75 avenue des Champs-Élysées 75008 - Paris FRANCE +33 1 53 77 25 00 Fax +33 1 53 77 25 08 info@rougier.fr www.rougier.fr ANNUAIRE ROUGIER Gabon SNC IPE BOUARD 16260 - Chasseneuil sur Bonnieure - FRANCE +33 5 46 39 57 66 Fax +33 5 45 39 61 54 ZI Oloumi - B.P. 13 - Libreville GABON +241 74 31 50 info@rougier.fr www.rougier.fr Rue Doukali Salah B.P. 67 - 43240 Oued Athmenia - Mila ALGÉRIE +213 31 50 73 30 / 31 Fax +213 31 50 74 40 brahimbouard@yahoo.fr TRADELINK Wood Products Ltd Production / transformation / commercialisation Didier BALZARETTI Production / transformation / commercialisation Brahim BOUARD ROUGIER SYLVACO PANNEAUX r Production / transformation / commercialisation Romain ROUGIER s SUDECK & Co. GmbH Négociants Jurgen SUDECK 155 avenue de la Rochelle B.P. 8826 79028 - Niort Cedex 09 FRANCE +33 5 49 77 20 30 Fax +33 5 49 77 20 40 info@rougier.fr www.rougier.fr Jungfernstieg, 38 20354 - Hamburg - ALLEMAGNE +49 40 35 751 70 Fax +49 40 35 34 99 info@sudeck.com www.sudeck.com SCBT TERMOLEGNO Commercialisation Michel ROUGERON 2 bis rue d’Amsterdam - Parc Aquatechnique 34200 - Sète FRANCE +33 4 67 18 43 50 Fax +33 4 67 80 09 49 scbtbois@wanadoo.fr www.pallisco-cifm.com SFID (Groupe Rougier) Production / transformation / commercialisation Philippe JEAN B.P. 1343 - Douala CAMEROUN +237 33 42 56 42 info@rougier.fr www.rougier.fr Production / transformation / commercialisation Jean-François YVON Zone Portuaire - Rue du Canal 14550 - Blainville sur Orne FRANCE Tél +33 2 317 237 10 Fax +33 2 317 258 52 sfmimport@forestmaine.com www.forestmaine.com Tradelink House, 25 Beethoven Street W10 4LG - London - ROYAUME-UNI +44 746 077 88 Fax +44 746 077 99 cschey@Tradelink-Group.com TROPICA BOIS Négociants Jean-Claude BILLAUD 13 rue Alphonse Karr 06000 - Nice - FRANCE +33 4 920 944 44 Fax +33 4 920 944 45 tropica@tropicabois.com www.tropicabois.com v VASTO LEGNO s.p.a. Via del Sile, 4 33090 - Rauscedo (PN) - ITALIE +39 0427 94 190 Fax +39 0427 94 99 00 info@termolegno.com www.termolegno.com Via Luigi Cagnola, 3 20154 Milan - ITALIE +39 02 34 46 84 Fax +39 02 33 14 270 info@vastolegno.com www.vastolegno.com THEBAULT S.A. WIJMA International BV t SFM (Société Forestière du Maine) Négociants Connie SCHEY Production / transformation / commercialisation Giampaolo BENATTI Production / transformation / commercialisation Jean THEBAULT 47 rue des Foutenelles B.P. 10 - 79460 - Magné - FRANCE +33 5 493 570 20 Fax +33 5 493 521 10 jc.thebault@groupe-thebault.com www.tebopano.com TIMTRADE SRL Mario COLAO Via Spin, 89/E 36060 - Romano d’Ezzelino (VI) - ITALIE +39 0424 51 38 15 Fax +39 0424 38 38 78 info@timtrade.it www.timtrade.it TOUBOIS SAS Eric LE MIERE B.P. 3 www.ATIBT.ORG 2014 Négociants Ennio DAJELLI / Roberto DAJELLI Production / transformation / commercialisation Albert H. WIJMA - CEO Haatlandhaven, 3 8260 AS Kampen PAYS-BAS +31 38 33 16 444 Fax +31 38 33 15 106 wijma@wijma.com www.wijma.com WIJMA Cameroun Production / transformation / commercialisation Wijma Cameroun S.A. Boulevard de Gaulle Bonanjo B.P. 1616 Douala CAMEROUN +237 33428 022 Fax +237 33423 369 www.wijmadouala.com P29 2014 ANNUAIRE Transparence des industries extractives et forestières Transparency of extractive and forest industries Marie-Yvonne Charlemagne Directeur financier, groupe Rougier Historique La France s’est engagée lors du Sommet du G8 de Lough Erne en juin 2013 à transposer rapidement la directive du 26 juin 2013 qui prévoit d’imposer aux grandes entreprises (dépassant les 250 salariés et un chiffres d’affaires de 40 M€ ou un total de bilan de 20 M€) des secteurs extractif et forestier (exploitation de forêts primaires uniquement) la publication d’un rapport sur les sommes qu’elles versent aux gouvernements des pays dans lesquels elles opèrent. Le texte prévoit notamment que les informations publiées devront être données pays par pays mais également projet par projet. Lors du sommet du G8 de Lough Erne, qui s’est tenu en juin 2013, la France s’est engagée à faire appliquer rapidement la directive du 26 juin 2013 sur l’imposition des grandes entreprises des secteurs extractifs et forestiers. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consisteront les obligations auxquelles devront se soumettre ces entreprises ? ATIBT : Marie-Yvonne Charlemagne : La directive 2013-34 du Parlement européen, qui date du 26 juin 2013, doit être transcrite dans les réglementations de chacun des États dans les deux ans qui suivent la promulgation de la directive conformément au règlement de l’Union. Cela signifie que chacun des États de l’Union européenne devra prendre ses dispositions d’ici juin 2015. Elle concerne la communication financière des sociétés. Elle consiste en une initiative sur la transparence des industries extractives, ce qui touche notamment le secteur forestier et en particulier les entreprises forestières qui respectent des critères de chiffres d’affaires et de total de bilan, dès lors qu’elles sont installées au sein de l’Union européenne. Lors du G20 du début de l’année, la France et l’Angleterre ont pris l’engagement de transposer rapidement cette directive dans leur réglementation nationale soit applicable pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2015, considérant qu’il y avait urgence à faire en sorte que les industries extractives en particulier - ce sont elles, en effet, qui sont avant tout visées – fassent les déclarations de ce qu’elles versent aux États. P30 www.ATIBT.ORG ATIBT: During the Lough Erne G8 Summit in June 2013, France undertook to ensure rapid application of the directive of 26 June 2013 regarding requirements of major enterprises in the extractive and forest sectors. Could you explain to us the nature of the obligations these enterprises must meet? M.-Y. C.: Directive 2013-34 of the European Parliament, dated 26 June 2013, must be transposed into the law of each country during the two years following its promulgation, in compliance with the rules of the Union. This means that each of the EU member states must make its own provisions by June 2015. It concerns financial disclosure by companies and consists of an initiative regarding the transparency of extractive industries, which affects particularly the forest sector and more particularly forest enterprises with headquarters in the European Union and meeting criteria concerning turnover and balance sheets. During the G20 meeting early this year, France and the United Kingdom undertook to carry out rapid transposition of this directive into their national law, making it applicable for financial years starting from 1 January 2015, since they considered that it was urgent to make sure that extractive industries in particular – which are those most specifically targeted – disclose what they pay to governments. At this point, the first thing is to make sure, through discussions between operators and the French Treasury Department, that the wording of the law corresponds to the directive and that it remains generic on certain aspects so that its application is as flexible as possible. For all the companies taking part in these discussions and represented at consultations with the Treasury Department in Bercy, it is clear that there is a problem regarding the disclosure of information of a confidential and above all anti-competition nature, inasmuch as this transposition concerns only European groups. The Americans have undertaken to make similar provisions ANNUAIRE 2014 through action by the Security and Exchange Commission (SEC) and hence concerning companies listed in the United States, especially in the oil and mining sector. However, at the judicial level, this American regulation has been blocked for the moment, which means that only Europeans – and the French and British to start with – are currently concerned. This explains the outcry from major groups in France, such as Total, GDF Suez, Areva, Vinci and Eramet. However, my view is very clear: the State (and we have repeatedly been told this at meetings with the Treasury Department) has decided that this provision must be included in French law from this summer onwards through the reading of this draft bill during the extraordinary session of parliament that is about to start and will end in August. It will pass before the Chamber in extraordinary sessions starting now. The other European countries should undertake the transposition in the course of 2015. © Marine Leblanc À ce stade il s’agit avant tout de s’assurer, à travers les discussions qu’ont les opérateurs avec la Direction du Trésor en France, que le texte de loi corresponde à la directive et qu’il reste générique sur certains aspects de telle sorte que son application soit la plus souple possible. Pour toutes les sociétés qui participent à ces discussions et qui sont représentées lors des réunions de concertation à la Direction du Trésor à Bercy, il est clair que cela pose un problème de divulgation d’informations de caractère confidentiel et surtout anti-concurrentiel, dans la mesure où cette transposition ne concerne que les groupes européens. Les américains se sont engagés à prendre des dispositions similaires par le biais de la SEC (Security & Exchange Commission), donc concernant les sociétés cotées aux États Unis, et avant tout dans le secteur pétrolier et minier. Cependant, sur le plan judiciaire cette réglementation américaine a été bloquée pour le moment. Donc, seuls les Européens et en premier lieu les français et les anglais sont actuellement concernés, ce qui explique la mobilisation, des grands groupes en France, tels que Total, GDF Suez, Areva, Vinci, Eramet, etc…. Néanmoins mon sentiment est très clair : l’État (et cela nous a toujours été dit dans les réunions à la Direction du Trésor), a décidé que cette disposition devrait figurer dans la réglementation française de cet été à travers une inscription de ce projet de Loi, lors de la session extraordinaire du Parlement qui débutera et qui se clôturera au mois d’août. Il sera présenté devant la Chambre en session extraordinaire. Les autres pays européens devraient engager des transcriptions au cours de l’année 2015. Pouvez-vous nous préciser le contenu de ces directives et la façon dont celles-ci peuvent affecter les entreprises extractives ? ATIBT : Marie-Yvonne Charlemagne : Il s’agit de déclarer aux États, pour chaque projet, les versements effectués. Au cours des différentes réunions de travail, la notion de projet n’a jamais pu être clairement définie. J’ai posé la question en ce qui nous concernait en tant que groupe Rougier, car nous avons par exemple dans l’est du Cameroun plusieurs UFA dans une même zone. Par conséquent, j’ai demandé si je devais présenter une déclaration globale pour la zone dès lors qu’il y avait une unité d’exploitation ou si je devais faire une déclaration UFA par UFA ; la réponse des services du Trésor n’a pas été claire. Les groupes pétroliers représentés ont insisté pour avoir des éclaircissements sur cette notion de projet sans plus de réponse apportée aux exemples avancés qui étaient encore plus probants que le nôtre. À titre illustratif, a été mentionné un cas avec 20 000 puits pétroliers dans une même zone avec un contrat par puit, sans réponse du Trésor. De même, ont été évoqués les cas où les États interdisent dans les contrats signés que www.ATIBT.ORG ATIBT: Can you give us a precise idea of the content of these directives and how they may affect extractive enterprises? M.-Y. C.: It means disclosing the payments made to different governments for each project. The definition of “project” has never been clarified during the various work meetings. I asked about this so far as it concerns us as the Rougier Group, since we have, for example, several FMUs in the same zone in eastern Cameroon. I therefore asked if I had to present an overall declaration for the zone when there was one harvesting unit or if I had to make a declaration for each FMU. The Treasury services’ answer was not clear. The oil groups represented pressed for clarification of this concept of project, but received no answer to the examples they gave, which were even more compelling than ours. For example, they have 20,000 oil wells in the same zone with a contract per well, but there was no answer from the Treasury Department. Similarly, cases were referred to where the signed contracts include clauses in which governments forbid the disclosure of payments made. Again, there was no answer from the authorities. So far as the forest sector is concerned, the draft law concerns “undertakings active in the harvesting of primary forests”. Moreover, the Treasury Department specified that the Congo Basin zones were those most concerned by this text, giving the following particulars: • only companies with forest concessions are concerned; • companies with activities confined to industrial processing are not concerned by the directive; • forest plantations are also excluded from the field of application. Inasmuch as the draft law is unclear on a certain number of concepts, it could be seen from the exchanges that the companies would plump for a fairly broad definition of the concept of project. Even so, certain basic points must be respected: 1. The companies concerned must make a report each year, listing the payments made and stating their types. Apart from the definition of project, the payments concerned are forest royalties, stumpage taxes, land taxes and sawmill entry taxes where these exist, taxes levied on wages and corporate tax. As a rule, the declaration should concern only the extraction part, i.e. forest production, and not the industrial processing part. The amounts must be declared in euros. 2. When these declarations are made, if the states are shareholders in the companies, the dividends paid to the P31 2014 ANNUAIRE les versements effectués soient divulgués. Sans réponse de la part de l’Administration. S’agissant du secteur forestier, le projet de Loi concerne « les entreprises actives dans l’exploitation des forêts primaires ». La Direction du Trésor a par ailleurs spécifié que les zones du bassin du Congo étaient les plus concernées par ce texte, avec les précisions suivantes : •S eules les sociétés qui ont des concessions forestières sont concernées ; • Les sociétés qui ne font que de la transformation industrielle ne sont pas concernée par la directive ; • Les plantations forestières sont également exclues du champ d’application. Le projet de loi demeurant flou sur un certain nombre de concept, il ressort des échanges, que les entreprises opteront pour une définition assez large de la notion de Projet. Des préalables devront néanmoins être respectés : 1. Un rapport listant les versements effectués par nature devra être établi chaque année par les sociétés concernées. Au-delà de la définition de Projet, les versements visés sont les redevances forestières, les taxes d’abattage, la taxe de superficie, les taxes d’entrée en usine quand il y en a, les taxes assises sur les salaires, l’impôt société. Normalement les déclarations ne devraient porter que sur la partie extraction, soit de production forestière et non pas sur la partie transformation industrielle. Les montants devraient être déclarés en euros. 2. S’agissant des déclarations à faire, les dividendes qui devraient être versés aux États quand ils sont actionnaires des sociétés sont également concernés. Par contre, là aussi, pour être en phase avec la spécificité du secteur forestier, dans les cas où il y a des cahiers des charges qui imposent des versements ou la participation à des travaux d’infrastructure dans les régions, il semblerait que cela ne soit pas considéré comme des versements faits à des États, ce que personnellement je ne trouve pas tout à fait pertinent, dans la mesure où quand l’État nous demande de participer au développement de la région, en réhabilitant des écoles ou en remettant en état des pistes d’aviation, c’est un versement en faveur de l’État en question. J’ai soumis ce problème à la Direction du Trésor qui finalement considère que cela n’a pas à figurer dans les déclarations. Les règlements sont un moyen de payer le droit à la production : les impôts ou taxes perçues sur la production, les bénéfices des sociétés, à l’exclusion de la TVA et des impôts sur les revenus des personnes physiques, donc pas les IRPP des salariés. On peut payer les redevances forestières comme les dividendes, les primes de signature des découvertes de production, les droits de location, les droits d’entrée, les paiements pour les améliorations. Dans ce dernier cas, si on effectue un paiement on doit le déclarer, mais si le «versement» est effectué sous forme d’une amélioration réalisée par l’entreprise (ouverture de routes, construction d’écoles et de dispensaires par exemple) il est exclu du champ de la déclaration. L’obligation de déclaration porte sur les versements dont le montant individuel est supérieur à 100 000 EUR, ou le total des versements effectués est supérieur à cette limite. La bonne nouvelle c’est que le rapport annuel ne sera pas soumis à la revue des commissaires aux comptes ou des auditeurs. Il sera établi sous la responsabilité de la direction générale et soumis à l’examen du Conseil d’Administration de la société au cours du premier semestre 2016 pour la première fois, sous la forme d’un rapport autonome du rapport de gestion. Comme le rapport de gestion annuel de la société, ce rapport devra être déposé au greffe du tribunal de commerce et mis en ligne sur le site web de la société. En en faisant un rapport autonome, nous avons pu éviter sa revue par les commissaires aux comptes ce qui évite des honoraires supplémentaires. Les sanctions en cas de non dépôt seront des amendes de classe V, correspondant au non dépôt du rapport de gestion. Ce qui est clair en revanche, c’est que ce rapport sera public et tout le monde pourra y avoir accès et que la société civile sera très attentive à une diffusion en bonne et due forme des informations. P32 www.ATIBT.ORG states are also concerned. On the other hand, here again, to be in line with the specific nature of the forest sector, because in certain cases there are specifications that impose payments or participation in infrastructure works in the regions, it would seem that these are not considered as payments made to states, something I personally do not find completely consistent, inasmuch as when the state requires us to participate in development of the region by renovating schools or rehabilitating runways, this is a payment in favour of the state in question. I put this problem to the Treasury Department, which in the end has stated that this should not be included in the declarations. The payments are a way of paying for production rights: taxes or duties on income, production and company earnings, excluding VAT and taxes on the income of physical persons and hence employees’ personal income tax. Forest royalties must be <?>disclosed, as must dividends, signature, discovery and production bonuses, licence, rental and entry fees, and payments for infrastructure improvements. In the case of such improvements, they must be declared if a payment is made, but not if the “payment” is made in the form of improvements carried out by the company itself (opening up roads, building schools and dispensaries, for example). The obligation of disclosure applies when the individual sum exceeds €100,000 or the total of the payments exceeds this limit. The good news is that the annual report will not have to be submitted for review by the public audit office. It will be drawn up under the responsibility of the general management and submitted for examination by the company’s executive board during the first half of 2016 for the first time, in the form of an independent report of the management report. Like the company’s annual management report, this report must be deposited with the registrar’s office of the commercial court and put on line on the company’s website. By making it an independent report, we have been able to avoid its examination by the public audit office, thus avoiding additional fees. Penalties in case of a failure to deposit the report will be Class-V fines; in other words, they will correspond to those for a failure to deposit the management report. What is clear, on the other hand, is that the report will be public, anybody can have access to it and civil society will be very careful to ensure the correct dissemination of the information. ANNUAIRE La formulation actuelle de la directive permet, semble-t-il, aux sociétés extractives de ne soumettre qu’une déclaration pour chaque pays où elles disposent d’exploitations, et non par projet dans chacun d’eux. Comment envisagez-vous la présentation homogène et le format standard des données sur les paiements aux États ? ATIBT : Marie-Yvonne Charlemagne : Si nous voulons qu’il reste un rapport indépendant, c’està-dire un rapport qui n’est pas soumis à l’audit d’un commissaire aux comptes, il faut que les déclarations soient conformes à ce qu’on paye réellement. Il faut veiller à l’appliquer de la même façon pour tous les membres de l’ATIBT qui y seront soumis à terme, de manière à ce que tout le monde rédige son rapport avec le même niveau d’informations, évitant ainsi de créer des distorsions entre les sociétés européennes soumises. L’ATIBT devrait prendre une initiative en ce sens dès que la loi sera passée en France, de manière à ce que chacun harmonise la façon de présenter ce rapport. J’ai rappelé que c’est une réglementation qui fait porter un poids aux sociétés européennes. Car bien que dans un premier temps il s’agisse bien d’une loi française, chacun des autres pays sera concerné à son tour au plus tard dans le courant de 2015 pour satisfaire à la règle communautaire qui impose qu’une directive parue au journal officiel de l’Union soit transposée aux autres pays au plus tard dans les deux ans qui suivent. Au cours des débats, j’ai résolument fait ressortir un autre point : la règlementation ne concerne que les entreprises ayant leur siège sur le territoire de l’Union et ayant des filiales dans les pays producteurs en forêt primaire, ce qui, par conséquent, concerne un nombre très limité d’entreprises. Cette directive est parfaitement anti-concurrentielle dans la mesure où aujourd’hui, en particulier dans le bassin du Congo, l’essentiel des entreprises qui pratiquent l’extraction forestières sont des entreprises à capitaux asiatiques, qui eux échappent complètement à cette loi. Entretien par Tullia Baldassarri Hoeger von Hoegersthal, Communication ATIBT 2014 ATIBT: The current formulation of the directive would seem to allow all extractive companies to submit only one declaration for each country where they carry out forest harvesting and not for each project in each of these countries.How do you envisage the standardized presentation and format of data on payments to governments? M.-Y. C.: If we want it to remain an independent report, i.e. one that is not submitted for auditing by the public audit office, the declarations must faithfully record what is really paid. We must try to ensure that it is applied in a uniform manner for all the ATIBT members who will eventually have to make this declaration, so that each party draws up a report with the same level of information in order to avoid creating distortions among the European companies concerned. ATIBT should take an initiative to this end once the law is passed in France, in order to help the various parties to harmonize the way the report is presented. I noted that it is a regulation that places a burden on European companies – since, although to start with we are talking about a French law, all the other countries will be affected in turn in the course of 2015 at the latest in order to comply with the community rule that when a directive appears in the official journal of the European Union, countries have two years to transpose it into their national law. During the discussions, I drew vigorous attention to another point: that the regulation concerns only companies with headquarters within the EU and subsidiaries in countries with primary production forests, and that it therefore concerns a very small number of companies. This directive is completely anti-competition inasmuch as today, especially in the Congo Basin, most of the companies carrying out extractive activities within forests are companies with Asian capital, which are completely unaffected by this law. Interview by Tullia Baldassarri Hoeger von Hoegersthal, ATIBT communication © Marine Leblanc www.ATIBT.ORG P33 2014 ANNUAIRE WIJMA Côte d’Ivoire Production / transformation / commercialisation S.T.B.O. S.A. 01 B.P. 1137 Abidjan 01 CÔTE D’IVOIRE +225 2175 5810 Fax +225 2125 6989 P34 WOOD BOIS International ApS w Production / transformation / commercialisation Jacob HANSEN Vermundsgade 21, 1st floor 2100 - Copenhagen O DANEMARK +45 339 138 88 Fax +45 339 137 88 jacob@woodbois.dk www.woodbois.dk www.ATIBT.ORG WOLSELEY France BOIS DES TROIS PORTS Bois et matériaux Pierrick MANGEAIS 8 rue de l’Île aux Moutons 44101 - Nantes CEDEX 4 FRANCE +33 2 40 65 12 40 Fax +33 2 40 65 36 21 pierrick.mangeais@wolseley.fr ANNUAIRE 2014 ENTREPRISES DE SERVICEs i s B o t f r BUREAU VERITAS CERTIFICATION FRANCE Certification Antoine HUGUET Directeur Département Forêt-Bois 60 avenue du Général de Gaulle 92046 - Paris La Défense CEDEX - FRANCE +33 1 41 97 00 60 Fax +331 41 97 02 04 antoine.huguet@fr.bureauveritas.com www.bureauveritas.fr/certification FRM (Fôret ressources management ingenierie) Bureau d’études / société de services Bernard CASSAGNE Espace Fréjorgues Ouest 60 rue Henri Fabre 34130 - Mauguio, Grand Montpellier - FRANCE +33 4 67 20 08 09 Fax +33 4 67 20 08 12 frm@frm-france.com www.frm-france.com FORM International Bureau d’études / société de services Paul HOL Bevrijdingsweg, 3 8051 - EN Hattem - PAYS-BAS +31 384 44 89 90 Fax +31 384 44 89 91 info@forminternational.nl www.forminternational.nl IA’S (Integrated Arbor Solutions) SGS 891 Route de Saint-André-sur-Vieux-Jonc Le Thioudet 01960 - Péronnas FRANCE +33 4 74 32 38 50 Fax : +33 4 74 32 38 51 antoine.detouchet@ias-tech.fr www.ias-tech.fr 1 Place des Alpes P.O. Box 2152 1211 - Genève 1 - SUISSE +41 227 39 97 55 Fax +41 227 39 91 11 thomas.revillard@sgs.com www.sgs.com/en/Agriculture-Food/Forestry.aspx Antoine DE TOUCHET ONF International Bureau d’études / société de services Jean-Guénolé CORNET Jardin Tropical 45 bis avenue de la belle Gabrielle 94130 - Nogent-sur-Marne CEDEX - FRANCE +33 1 43 94 72 19 contact@onfinternational.com www.onfinternational.org RAINFOREST ALLIANCE Bureau inspection et certification Thomas REVILLARD TEREA (Terre Environnement Aménagement) Bureau d’études/société de services Benoît DEMARQUEZ 15 Place Marcel Sembat 13001 - Marseille - FRANCE +33 6 78 09 24 42 Fax +33 9 82 33 44 61 france@terea.net www.terea.net Certification Richard DONOVAN Rainforest Alliance 665 Broadway, Suite 500 New York, NY 10012 - ÉTATS UNIS +1 212 677-1900 Fax +1 212 677-2187 racert@ra.org www.rainforest-alliance.org www.ATIBT.ORG P35 2014 ANNUAIRE Plantations forestières : ouvrir la voie à des bio-économies sobres en carbone Forest plantations: opening pathways towards low-carbon bio-economies Trois pays, l’Inde, le Brésil et l’Indonésie, possèdent 75% des plantations tropicales. Les trois espèces les plus communément plantées sont l’Acacia, l’Eucalyptus et le Pin. Tous à croissance rapide, ces arbres fournissent principalement du bois pour la pâte à papier, ainsi que du bois d’œuvre et du bois-énergie. Bernard Cassagne, Directeur général de Lignafrica ainsi que Directeur général et fondateur de Forêt Ressources Management (FRM) souligne l’importance d’une ingénierie financière soutenue par les États. Jean-Pascal Archimbaud, représentant des granulés en bois Archimbaud, nous démontre comment la bio-économie émergente ne peut que renforcer le rôle important de l’industrie de plantation et créer de nouvelles opportunités en Afrique Centrale et de l’Ouest. ATIBT : Quelle est l’importance des incitations fiscales dans un projet de plantations ? Bernard Cassagne : Les mesures fiscales d’incitation sont absolument indispensables. En réalité, il s’agit bien sûr d’incitations fiscales grâce à des exonérations rendant le bois de plantation plus compétitif sur les marchés locaux. Mais il s’agit beaucoup plus d’une intervention de l’État au moment du montage des projets de financement des plantations. Planter c’est, en fait, aller vers la finance. C’est mobiliser des moyens financiers importants. On parle de 10, 30, 50 millions USD qu’il faut aller chercher pour financer ces opérations de plantation. La grande difficulté c’est le décalage entre le moment où on plante et la récolte. Dans le meilleur des cas, il va falloir attendre 6-7 ans avant d’avoir le premier revenu et c’est ce qui fait que ce sont ce genre de plantations qui sont préférées, parce qu’elles vont trouver des financements un peu plus facilement, que des plantations de type bois d’œuvre, soit bois de sciage, bois de déroulage, où là, il faut planter et attendre de 12 à 20 ans. La finance n’est pas habituée à ça ! ATIBT : Quel rôle les États peuvent-ils jouer ? Bernard Cassagne : Il existe dans le monde la finance des possibilités des fonds spécialisés et des montages financiers. Ce qui permet de réussir des plantations en Afrique, une fois qu’on a réglé les problèmes techniques, les problèmes fonciers, P36 www.ATIBT.ORG Bernard Cassagne Directeur général et fondateur, Forêt Ressources Management (FRM) et Directeur général, Lignafrica Jean-Pascal Archimbaud Président, Scierie Archimbaud Three countries, India, Brazil and Indonesia, own 75% of tropical plantations. The three most commonly planted species are Acacia, Eucalyptus and Pine. All fast-growing, these mainly provide wood for pulp and paper, construction and as biomass. Bernard Cassagne, Director General, Lignafrica and Director General and founder, Forêt Ressources Management (FRM) underlines the importance of government-supported financial engineering. Jean-Pascal Archimbaud, representing the Archimbaud pellets group, shows us how the emerging bio-economies might spark a new shift in the tropical plantation industry. Opening opportunities in Central and West Africa. ATIBT: What is the importance of fiscal incentives in a plantation project? B. C.: Fiscal incentives are absolutely essential. Actually, when we talk about fiscal incentives it is mainly about tax exemptions, in order to make plantation wood more competitive on the local markets. However, a government intervention has a major role to play in the development of a financing package for plantations. Planting is, in fact, going into financing. It is about mobilizing important financial resources. We’re talking about 10, 30, 50 million USD that need to be identified in order to finance plantation projects. The great difficulty resides in the gap between the time of planting and that of harvesting. In the best case scenario, one has to wait between 6 to 7 years before the first revenue is generated and that is what makes this kind of plantation projects more attractive, because they will find somehow easier financing than those plantations focusing on industrial wood, such as sawn timber or veneer logs, where after planting one has to wait between 12 to 20 years before harvesting. The financing systems are not used to that! ANNUAIRE 2014 Forests for the future - how so? On 21 March the world celebrates International Forest Day. According to the Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO), forests are a direct source of food, energy and cash income for more than a billion people. At the same time, forests trap carbon and mitigate climate change, maintain water and soil health, and prevent desertification. The sustainable management of forests offers multiple benefits. With the right programmes and policies, the sector can lead the way towards more sustainable, greener economies. © Mark Pitcher Quelle vision de la forêt de demain ? Le 21 mars on célèbre, partout dans le monde, la Journée internationale des forêts. Selon la FAO, les forêts sont une source directe de nourriture, d’énergie et de revenus pour plus d’un milliard d’êtres humains. En même temps, les forêts piègent le carbone et atténuent les effets du changement climatique, conservent la santé de l’eau et des sols et empêchent la désertification. Les produits forestiers, s’ils sont issus d’opérations bien gérées, emmagasinent le carbone et sont recyclés facilement. Avec des programmes et politiques adaptés, le secteur peut contribuer à des économies vertes plus durables. c’est l’ingénierie financière. C’est la difficulté. Le rôle de l’État est important, car il intervient dans l’ingénierie financière par des subventions, des garanties, parce que dans la finance il y a toujours un problème de risque. Bien sûr, les incitations fiscales vont être intégrées dans le business plan, ce qui améliorera la rentabilité. Mais, même avec une rentabilité à deux chiffres (10%, 15%,...) on ne réussit pas un projet pour autant. Il faut trouver les financements. C’est là que les États jouent un rôle important : ils sécurisent le projet (le foncier, les incitations,...), mais ils peuvent aussi jouer un rôle dans les garanties à mettre en place. ATIBT : Pouvez-vous nous donner un exemple concret ? Bernard Cassagne : Un exemple : des institutions en France comme ProParco et la BEI (la Banque européenne d’investissement) prêtent de l‘argent en euros ou en dollars. Le projet porte sur des plantations en Afrique de l’Ouest, en bois énergie. La vente se fait alors 100% en national : le bois est produit localement, et vendu sur place à la population locale. Les revenus sont donc en CFA. Ils ne veulent pas garantir le taux de change. C’est donc au producteur de l’absorber alors que ça ne devrait pas être de son ressort. C’est là que les États peuvent apporter leur soutien ou trouver une solution. Les plantations ont de grosses difficultés au départ. Mais ces difficultés-là, en Afrique, il faut qu’on puisse les prendre en charge. Nous ne sommes pas les seuls à devoir surmonter de tels obstacles. Des plantations de millions d’hectares existent ailleurs. Voilà pourquoi, en plus d’apporter de l’ingénierie plantation, il faut inclure de l’ingénierie financière sur ces opérations. Et c’est là que l’État joue un rôle important. www.ATIBT.ORG ATIBT: What would be the role of governments? B. C.: Well, in the financing world there are specialized funds and financial arrangements. For successful plantations in Africa, once the technical problems and land tenure issues are under control, it is financial engineering that needs special attention. This is a real challenge. The role of the government is fundamental, as it intervenes in the financial engineering through grants and guarantees, because in financing there is always the risk factor. Of course, fiscal incentives can well be integrated in one’s business plan. That will improve profitability. But even if there is a double-digit profitability, say in the range of 10% to 15%, the project is not yet successful. The financing needs to be worked out. This is where governments will have a major role to play. By doing so, they can secure the project (land tenure, incentives), but they can also play a role in the guarantees that need to be put in place. ATIBT: Can you give us a concrete example? B. C.: Imagine we approach ProParco or the EIB (European Investment Bank) in France. They will lend money in Euros or Dollars. So, we develop a plantation project in Central Africa for fuelwood - 100% national. Once harvested, wood will be sold to the local markets: so, wood is produced locally , it will be sold to the local population and the turnover will be in their local currency, for instance in CFA. The financial institutions do not want to take the risk of the exchange rate fluctuations. One has to take it. But it is not our role. This exchange rate guarantee is something that governments can cover or find a solution to. Plantations have great difficulties at the beginning. But these difficulties, which are also found in Africa, should not be an obstacle. It is not the first time large scale plantations would be developed. Millions of hectares of forest plantations already exist elsewhere. That is why, in addition to bringing engineering to develop forest plantations, financial engineering is also very important. Here, the role of governments is fundamental. P37 2014 ANNUAIRE ATIBT : La production de granulés de bois a connu, ces dix dernières années, une hausse exceptionnelle à l’échelle mondiale. Pourquoi les granulés de bois sont-ils une source d’énergie de plus en plus utilisée? Jean-Pascal Archimbaud : Les granulés de bois présentent les mêmes caractéristiques qu’un combustible liquide ou gazeux : PCI constant, transport et stockage facile. Puis, on peut en automatiser l’alimentation, réguler sa combustion et avoir des performances et des rendements relativement intéressants. Quelles seraient les conditions à remplir pour envisager l’installation rentable de sites de production de granulés pour le chauffage au bois en Afrique Centrale et de l’Ouest ? ATIBT : Jean-Pascal Archimbaud : La production combinée de sciage et de granulés se fait à partir de plantations à courte rotation et croissance rapide, elles permettent la valorisation sous forme de sciage pour un usage dans la construction, l’ameublement et l’emballage. L’implantation doit se faire dans une zone d’accès facile vers un port performant pour envisager une ouverture vers un marché international. ATIBT : Il y a trente ans, vous avez repris de votre père une scierie qui comptait six salariés. Aujourd’hui, Archimbaud emploie 170 salariés. Quels peuvent être les avantages d’une production de granulés de bois « Made in Africa » ? Jean-Pascal Archimbaud : L’Afrique bénéficie dans certaines régions tropicales d’un climat capable d’une croissance incroyable, le bois fixant le carbone de l’atmosphère et contribuant à la lutte vertueuse contre le réchauffement. Cette industrie s’adapte à toutes les tailles de plantations, contrairement au papier, pour lequel la taille critique demande des investissements considérables et des surfaces importantes. La production de granulés de bois peut-elle favoriser le développement industriel en Afrique ? Quels marchés ou secteurs seraient les plus prometteurs ? ATIBT : Jean-Pascal Archimbaud : J’ai eu la chance de développer à Madagascar une importante scierie de résineux il y a 20 ans. L’intérêt économique pour cette région était très important, l’exportation permettait d’échanger des devises et d’apporter une activité et un progrès social. Malheureusement, l’instabilité politique a eu raison de tous les efforts déployés pendant 20 ans. Je suis persuadé que le granulé trouvera d’autres applications que la combustion pour le chauffage ; les pays nordiques l’utilisent déjà pour la production d’électricité, alors la chimie verte a de beaux jours devant elle ! Entretien par Tullia Baldassarri Hoeger von Hoegersthal, Communication ATIBT P38 www.ATIBT.ORG ATIBT: Wood pellet production has experienced an exceptional increase globally over the past ten years. Why are pellets increasingly used as a source of energy? J.-P. A.: Wood pellets have the same characteristics as a liquid or gaseous fuel: constant net calorific value, transport and easy storage. Then, fuel feed can be automated, the combustion regulated, so that a relatively important performance and yield can be achieved. ATIBT: Which are the conditions for a profitable installation of a wood pellet production plant for heat generation purposes in Central and West Africa? J.-P. A.: The combined production of sawn timber and pellets is made from short rotation and fast growing plantations. This allows for added value of logs in the form of sawn timber for use in construction, furniture or packaging. The location must be on a site with easy access to an efficient port, open to international markets. ATIBT: Thirty years ago you took over from your father a sawmill with six employees. Today, Archimbaud employs 170 people. What could be the advantages of a wood pellet production “ Made in Africa”? Jean-Pascal Archimbaud: In some tropical regions, Africa benefits from a climate favouring an incredible growth. Sequestering carbon from the atmosphere, wood contributes to the fight against global warming. This industry adapts to all sizes of plantations, in contrast to pulp and paper production or wood based panels, where critical mass calls for considerable investments as well as large areas in the hands of a single owner. Interview by Tullia Baldassarri Hoeger von Hoegersthal, ATIBT communication ANNUAIRE 2014 Associations industrielles G E M F L ETTF (European Timber Trade Federation) Fax +243 993 28 16 85 francoise_vandeven@hotmail.com LCB (Le Commerce du Bois) P.O. Box 1380 1300 BJ Almere - PAYS-BAS +31 36 5321020 / +31 6 53107268 a.deboer@ettf.info http://www.ettf.info/ GESAMTVERBAND DEUTSCHER HOLZHANDEL E.V. 6, Avenue de Saint Mandé 75012 PARIS - FRANCE +33 1 44 75 58 58 Fax +33 1 44 75 54 00 lecommercedubois@orange.fr www.lecommercedubois.fr André DE BOER FEDERLEGNOARREDO – FEDECOMLEGNO Syndicat professionnel Domenico CORRADETTI Foro Buonaparte, 65 20121 Milano - ITALIE +39 02 80 60 45 68 Fax +39 02 80 60 43 92 stefano.dezzutto@federlegnoarredo.it www.federlegnoarredo.it FIB (Fédération des industriels du bois) Organisation professionnelle Françoise VAN DE VEN Organisation professionnelle Jonathan STECH Am Weidendamm, 1a 10117 Berlin - ALLEMAGNE +49 30 72 62 58 00 Fax +49 30 72 62 58 88 info@gd-holz.de www.holzhandel.de GFBC (Groupement filière bois Cameroun) Organisation professionnelle Jacques DUPANLOUP B.P. 495 Yaoundé - CAMEROUN +237 22 20 21 57 Fax +237 22 20 21 58 jackounel@hotmail.com ouoguia@yahoo.fr www.gfbcam.com Organisation professionnelle Eric BOILLEY MTC (MALAYSIAN TIMBER COUNCIL) Sheam SATKURU-GRANZELLA (Ms), Director 24 Old Queen Street SW1H 9HP London - ROYAUME-UNI +44 207 222 8188 Fax +44 207 222 8884 sheam@mtc.co.uk www.mtc.com.my BP 552 Kinshasa 1 RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO +243 813 64 50 22 www.ATIBT.ORG P39 2014 ANNUAIRE Un an après : où en sommes-nous avec l’RBUE ? One year on: where are we with the EUTR? Anand Punja, Directeur de l’unité durabilité de la Fédération du Commerce du Bois au Royaume-Uni (UK Timber Trade Federation) nous livre son analyse. Bérénice Castadot, Directrice Projets auprès de l’ATIBT, nous montre les outils que l’ATIBT a su mettre en place grâce à un travail conjoint avec les autorités compétentes en France ainsi qu’avec d’autres partenaires. Anand Punja, Head of Sustainability, UK Timber Trade Federation shares his thoughts. Bérénice Castadot, Project Director, ATIBT showcases the array of tools that ATIBT has put in place as a result of close cooperation with the competent authorities in France as well as other partners. ATIBT : Après un an de mise en œuvre du RBUE, quelles conséquences ATIBT: One year on since the EU Timber Regulation implementation, which are the tangible effects on tropical timber imports? A. P.: On the first anniversary of the introduction here in the UK of the EU Timber Regulation, we applaud the way that UK Timber Trade Federation members have adapted their approach to buying tropical timber formalizing their purchasing systems - doing their best to ensure it is legal, at minimum, and sustainable, if possible. The approach is now much more systematic - meaning businesses have to record and validate responses from their suppliers with credible evidence. Very few of them are experts in forest governance, though, hence finding the right balance when assessing risk is challenging. In my experience, TTF members have been precautious when buying and therefore are tending to buy with verified evidence of legality/ sustainability. The sales side of the business has also been impacted with greater administration; with a greater number of requests from customers for full information and transparency on the origins and sources of timber purchases. These requests have eased as “traders” have realized that this is not a legal EUTR requirement but a commercial factor that customers and suppliers must negotiate. visibles avez-vous constaté sur l’importation de bois tropicaux ? Anand Punja : C’est le premier anniversaire de la mise en place ici au Royaume-Uni du Règlement sur le bois de l’Union européenne (RBUE) et nous pouvons féliciter les membres du UK Timber Trade Federation (Fédération du Commerce du bois au RoyaumeUni) : ils ont amélioré leur approche sur l’achat de bois tropicaux, en faisant de leur mieux pour s’assurer qu’il est légal, au minimum ; et durable, dans toute la mesure du possible. L’approche est maintenant beaucoup plus systématique - les entreprises doivent enregistrer et valider les réponses de leurs fournisseurs avec des preuves crédibles. Pourtant, très peu d’entre eux sont des experts dans la gouvernance forestière ; par conséquent, trouver le juste équilibre dans l’évaluation du risque d’erreurs est un exercice périlleux. Selon mon expérience, les membres de notre Fédération ont été plus attentifs dans l’achat en choisissant des produits bois ayant des preuves vérifiées de légalité/durabilité. Dans le même temps, les bureaux des fournisseurs de vente ont été pris d’assaut par un grand nombre de demandes d’informations et de transparence concernant l’origine et les sources d’achats du bois. Ces demandes se sont atténuées lorsque les « commerçants » ont compris que la certification n’est pas une exigence juridique du RBUE, mais un outil commercial que les clients et les fournisseurs doivent savoir aborder. ATIBT : Quelle est la tendance, au Royaume Uni, dans les importations de bois tropicaux ? Anand Punja : En ce qui concerne les statistiques, une tendance semble indiquer que les importations de feuillus, surtout en provenance des pays tropicaux, sont en forte baisse. Selon les dernières données douanières, la majorité des importations tropicales au Royaume-Uni viennent d’Afrique et le Cameroun est le pays le plus important. En même temps, les importations de feuillus en provenance de pays européens qui ont de P40 www.ATIBT.ORG ATIBT: What is the trend for tropical timber imports in the UK? A. P.: As to statistics, one trend seems to indicate that the imports of hardwood, especially directly from tropical countries, is significantly down. Based on the latest Customs data that we analyze, the majority ANNUAIRE 2014 of tropical imports in the UK come from Africa, with Cameroon being the most important country for hardwood lumber. At the same time, imports of hardwood are up from those European countries that have strong timber trade ties with the tropics, such as Italy and France. This suggests that attention will need to be paid when buying tropical timber that has already been placed elsewhere in Europe previously, to avoid the possibility of illegal timber coming through the back door, especially from countries where EUTR is not being proactively and robustly enforced yet. Collage © Tullia Baldassarri Hoeger von Hoegersthal forts liens commerciaux avec les tropiques, comme l’Italie et la France, sont en hausse. Ce qui suggère qu’il faudra être prudent lorsqu’on achète des bois tropicaux qui ont déjà été placés sur le marché ailleurs en Europe, pour éviter la possibilité d’introduire du bois illégal « par la petite porte », en particulier quand il s’agit de bois provenant des pays où l’RBUE n’est pas encore appliqué de manière significative. ATIBT : L’RBUE doit-il être considéré comme la cause principale de la chute des importations de bois tropicaux en Europe - ou bien existet-il aussi d’autres raisons ? Anand Punja : La plupart de nos membres se plaignent de la difficulté qu’ils éprouvent à s’approvisionner en bois des tropiques - il existe d’autres marchés qui sont prêts à payer des coûts plus élevés... Cette année se présente de manière favorable, du point de vue de la demande ; de sorte que leur plus grande préoccupation sera de trouver une source fiable d’approvisionnement. Cependant, même si la construction est à la hausse, une tendance favorisant l’esprit de clocher influence l’industrie, ce qui signifie que le Royaume-Uni cherche à utiliser beaucoup plus de ses ressources en bois. Ce qui peut déterminer une compétition entre les bois tropicaux et les bois locaux. Il n’y a pas le moindre doute que, dans le cas des bois tropicaux, une certification par tierce partie donne un avantage concurrentiel. Cependant, il y a bien plus à faire sur le plan du marketing social - en diffusant des résultats sur le plan de la réduction de la pauvreté, par exemple : quand un système tel que le FSC est mis en place, d’autres schémas de certification, il est important de montrer aux consommateurs ce que cela signifie pour les communautés sur le terrain. Un autre facteur clé est le changement dans l’emploi des terres, un thème qui est justement à l’ordre du jour : alors que croît la population mondiale, augmente aussi la compétition pour l’utilisation de terres occupées par les forêts : mais il existe d’autres produits plus prometteurs, en termes de rentabilité. Les gouvernements devront répondre à une question très sensible, notamment, quelle est la valeur qu’ils chercheront à obtenir de ces terres ? ATIBT : Au Royaume Uni, le bois certifié est considéré comme « à bas risque » par le RBUE. Comment vos membres agissent-ils quand ils importent du bois certifié ? Anand Punja: La certification simplifie davantage la diligence raisonnée ; cependant, nous conseillons à nos membres d’opérer d’autres contrôles, même en présence d’une certification, surtout pour s’assurer qu’il s’agit d’une origine valide, qui s’inscrit www.ATIBT.ORG ATIBT: Should the EUTR be seen as the main cause for falling tropical timber imports in Europe - or are there other reasons, too? A. P.: Most TTF members have been complaining that they find it difficult sourcing form the tropics - there are other markets that are willing to pay more. Things are looking better this year, from a demand perspective, so their biggest challenge will be securing the right source supply.However, while the figures in construction are looking positive, there’s a localism debate going on in the industry, which means that the UK is also looking to use much more of its own hardwood resources, so there could well be more competition for tropical species where their application can be substituted with ‘home-grown’ species. For tropical timber, any third-party certification definitely gives a competitive advantage. However, there’s so much more to be done on marketing the wider benefits of supporting tropical timber, especially on the social side - the role it plays in poverty alleviation, for instance: when you have something like FSC or other third-party schemes, it’s important to make consumers see what this means for the tropical forest communities on the ground. There’s also now more emphasis on the land-use change agenda, and rightly so. With increasing global population there is more competition for the land that forests currently reside on from other commodities, some of which are more economically productive. Many of these governments now have challenging questions to ask themselves on what value they seek from those lands? ATIBT: In the UK, certified timber is considered as “low risk” vis-à-vis the EUTR. How do your members act when they import certified wood? A. P.: Certified wood makes their Due Diligence a lot simpler, however we advise members to still do a few simple checks; mainly to ensure that it’s a valid claim, it’s in scope and there’s no system failure of the scheme from the areas they are sourcing from. This would encompass some internet searches, especially where audit reports are available; it’s also useful to make sure the producers have not been involved in any controversial actions. There may be a need to back some of this up with a little more specific supply chain documentation, especially if products are coming from processing hubs where there is the possibility that certified material could be substituted for uncertified material invoices or delivery notes can be helpful here. ATIBT: Given its current formulation, do you think the EUTR gives the right message in terms of promoting responsible forest management practices? A. P.: FSC and PEFC each have succeeded in creating a brand that is widely relied upon now, P41 2014 ANNUAIRE dans le cadre de ce qui est prévu et qu’il n’y ait aucune défaillance au cours des différents passages à partir du pays d’origine. Pour les membres, cela implique des recherches sur Internet, en particulier si les rapports d’audit sont disponibles en ligne ; il est également utile de s’assurer que les producteurs n’ont pas été impliqués dans des remises en question. Il peut être nécessaire d’étayer les résultats avec la documentation de la chaîne de contrôle, en particulier si les produits sont en provenance de pays où il est possible de remplacer du matériel certifié par du matériel non certifié – dans ce cas, factures et bons de livraison peuvent être utiles. Le RBUE actuel permet-il la promotion des pratiques responsables et notamment de certifications privées ? ATIBT : Anand Punja : Les systèmes de certification FSC et PEFC ont réussi à créer des marques largement reconnues aujourd’hui, et ce, à l’échelle mondiale... La certification est donc un outil crédible de marketing ciblant les consommateurs. Fondamentalement, il leur démontre, de façon claire, que le bois qu’ils achètent est « bon », c’est-à-dire, qu’il s’agit de bois provenant de forêts gérées de façon responsable. Le défi consiste dans le fait que les obligations que l’RBUE met en place pour les opérateurs sont tout à fait différentes de celles prévues par le PEFC ou le FSC. Je vois ces défis comme étant plus techniques que réels, parce que tant le RBUE que les systèmes de certification sont consacrés au même objectif: l’amélioration de la gouvernance forestière sur le terrain pour ralentir le rythme de la déforestation. C’est pourquoi je trouve peu probable que l’actuel RBUE, ou celui qui sera révisé en 2015, donne le feu vert au FSC ou au PEFC. Dans le cadre prévu de la révision du RBUE en 2015, quels sont les changements qu’on peut préconiser ? ATIBT : Anand Punja : Certes, il y a une tendance dans le secteur de la construction à choisir le bois, car il s’agit d’un matériau renouvelable dont l’utilisation contribue à la réduction des émissions ; pourtant, l’industrie veut s’assurer que les matériaux qu’ils utilisent sont « convenables », en termes de réputation. Au Royaume-Uni, Tesco utilise plus de feuillus tropicaux dans le décor de leurs supermarchés, par exemple sur les façades ainsi que dans les places de stationnement des chariots. De cette façon, leurs supermarchés deviennent plus accueillants, réservant une réception plus chaleureuse aux consommateurs. Voici l’occasion à saisir : si l’industrie se convainc que le bois est le matériau phare qui est en mesure de répondre à l’immense débat concernant les émissions de carbone, on utilisera du bois. Alors, quelle doit être l’étape suivante ? Dans la révision du RBUE en 2015, nous devons nous assurer que s’accroisse la liste des produits bois dans l’annexe. Nous allons également proposer à la Commission Européenne (CE) de considérer l’RBUE comme un modèle pour d’autres secteurs où une approche de type « diligence raisonnée » pourrait être mise en œuvre, notamment l’importation de la bauxite, des minerais de fer, des agrégats de fer et d’autres produits fabriqués à partir de ces matières premières. Il est important que la compétition avec le bois se fasse sur un pied d’égalité. ATIBT : On peut s’attendre à ce que certaines ONG réclament de la CE de fixer comme objectif non seulement une vérification de légalité mais aussi des indicateurs de durabilité. Quelle est votre position sur cette question ? Anand Punja : Bien que la Fédération du Commerce du bois au Royaume-Uni envisage favorablement la certification, on sera obligé de s’opposer à la définition d’objectifs plus ambitieux. Autrement dit, je ne crois pas que nous puissions mettre en place un système où la diligence raisonnée repose sur des principes de durabilité, tant qu’il n’existera pas de définition commune, agréée, sur ce que « aménagement durable des forêts » signifie dans les différentes régions du monde. Donc, un ensemble clair de principes de durabilités doit être convenu ainsi qu’un système pratique de vérification selon ces normes – ceci, qui n’augmente pas de façon significative les coûts de fonctionnement P42 www.ATIBT.ORG globally… It’s a credible marketing tool targeting consumers. Basically, it makes them see that the wood they’re buying is “good”, i.e. sourced from responsibly managed forests. The challenge is that the obligations that the EUTR places on operators are different to the way that PEFC/ FSC traditionally work. I see the challenges as more technical than real - the EUTR as well as certification schemes are trying to achieve the same goal: improvements in Forest Governance on the ground to slow down the rate of deforestation. This is why I find it hard to see any EUTR, be it the current one or the one to be revised in 2015, giving FSC or PEFC the green lane. ATIBT: The EUTR is bound to be revised in 2015: what are the changes we can already expect? A. P.: Certainly there’s a tendency in the construction sector to move towards wood as it’s carbon-friendly and a renewable material, but that’s where the industry wants to make sure that the materials they’re building with are safe, in terms of reputation, to use. In the UK, TESCO is using more tropical hardwood around their stores, such as in their façades and trolley parking bays. This way their supermarkets become warmer and welcome consumers to a friendlier environment. There’s an opportunity there: if the industry is convinced that wood is the right material to turn to in the middle of the huge carbon debate, they will use it. So where next? In the EUTR review in 2015, we must ensure that the list of timber products annexed in the EUTR is expanded. We will also be challenging the EC to look at the EUTR as a model for other material sectors where a Due Diligence type approach could be implemented such as the import of Bauxite, Iron ore, aggregate & other products made from such raw materials – so that timber can compete on a level playing field. ATIBT: Presumably, some NGOs will endeavor to persuade the EC to raise the bar from legality to sustainability principles. What is your position? A. P.: As much as the UK Timber Trade Federation is in favour of certification, we would have to oppose raising the bar from legality to sustainability. I don’t think we can put in place a system where due diligence is based on sustainability principles, until, that is, there is an agreed-upon definition of what sustainable forestry is in different parts of the world. Which means, a clear set of sustainability principles that all stakeholders agree upon and a practical way of verifying to any subsequent standards. However these must not significantly increase the running costs of the whole global industry, otherwise the market will again start to turn to other materials instead of wood. After one year of EUTR implementation, which tangible impacts did you observe on the import of tropical timber? B. C.: In my view, the effects of the European Union Timber Regulation were already visible before March 2013. Indeed, the tropical timber industry has followed the multiple discussions regarding the EUTR, led by high-level European authorities. However, the requirements of this regulation, the recognition of FLEGT licenses and thus, their possible connections with the FLEGT Voluntary ANNUAIRE 2014 Partnership Agreements (VPAs), have inevitably caused some confusion. For this reason, since 2009, ATIBT has developed a specific expertise in the FLEGT Action Plan, in order to provide the industry with answers about the VPAs, the EUTR and the links between these two important areas of the FLEGT Action Plan. It is important to note that, starting at an early stage and up to the present day, the tropical timber industry has been making efforts to meet the EUTR requirements of EUTR. For this reason, a drastic change in working practices is not visible, while evolving changes have been implemented by many importers. It is interesting to mention that ATIBT is noticing an increase in the number of companies operating in African countries investing in the verification of legality, audited by an independent third party. The reason is to secure wood supply for European importers subject to the requirements of EUTR. © Carlos Oliverareis de l’ensemble des industries au niveau mondial – si nous voulons éviter que les marchés se tournent encore une fois vers d’autres matériaux que le bois. ATIBT : Après un an de mise en œuvre du RBUE, quelles conséquences visibles avez-vous constatées sur l’importation de bois tropicaux ? Bérénice Castadot : Selon moi, les conséquences de la mise en application du Règlement bois de l’Union européenne (RBUE) n’ont pas attendu mars 2013 pour être visibles. En effet, l’ensemble de la filière des bois tropicaux a suivi l’évolution des discussions concernant le RBUE au sein des hautes instances européennes. Néanmoins, les obligations de ce règlement, ses autorisations FLEGT et donc ses connexions possibles avec les accords de partenariat volontaires (APV) – FLEGT ont vite brouillé les esprits. C’est pourquoi dès 2009, l’ATIBT a développé une expertise spécifique au plan d’action FLEGT afin d’apporter à la filière les réponses concernant les APV, le RBUE et les liens entre ces deux axes importants du plan d’action. Ainsi, dès les premières années et jusqu’à aujourd’hui la filière des bois tropicaux s’est préparée à répondre aux exigences du RBUE. C’est pourquoi un changement drastique des pratiques n’est pas visible ; par contre, des évolutions ont été réalisées par bon nombre d’importateurs. Notons également que du côté des pays producteurs africains, l’ATIBT constate une augmentation des entreprises investissant dans une vérification de la légalité auditée par une tierce partie indépendante. La raison en est une offre bois sécurisée pour des importateurs européens soumis aux exigences du RBUE. Le RBUE actuel permet-il la promotion des pratiques responsables et notamment des certifications privées ? ATIBT : Bérénice Castadot : Il est paradoxal d’imaginer que l’RBUE malgré son objectif de lutte contre le commerce de bois illégal semble désavantager les systèmes de certifications privés au lieu de les promouvoir. Comme explicité par Marine Leblanc, chargée de projets à l’ATIBT, dans le bulletin ATIBT de janvier dernier, une reconnaissance officielle de systèmes de certification crédibles semble actuellement impossible et ce, afin de ne pas aller à l’encontre des règles de l’OMC. Dès lors, deux choix ont été adoptés par les importateurs : • Soit leur connaissance du RBUE est telle qu’ils pensent que tout bois entré dans l’Union européenne (UE) depuis l’entrée en vigueur du règlement est légal et donc qu’il est inutile d’acheter plus cher du bois certifié ; • Soit la crainte des contrôles les pousse à exiger des documents complémentaires au seul certificat. www.ATIBT.ORG Does the current EUTR allows the promotion of responsible practices, in particular, private certification? B. C.: It is contradictory to realize that the EUTR, despite its objective to fight against illegal timber trade, appears to disadvantage private certification systems instead of promoting them. As explained by Marine Leblanc, ATIBT Project Officer, in the January issue of the ATIBT newsletter 2014, an official recognition of credible certification systems seems currently unfeasible, mainly owing to the concern of going against WTO rules. Therefore, two approaches were adopted by importers: • Their knowledge of EUTR is such, that they think that all timber entering the European Union (EU) is legal since the EUTR came into force, hence there is no need to buy more expensive certified wood; • Their concern about controls by the authorities pushes them to request further documentation in addition to the certification. My answer to these approaches is as follows: the objective of the EUTR is identical to that of private schemes for the sustainable management of forests. On the one hand, the EUTR does not entail customs control and therefore legal or illegal products continue entering the European market as they did before March 2013. The first approach is therefore not valid. On the other hand, the EUTR allows certification to be used as part of the due diligence to assert that the risk of illegality is negligible (Implementing regulation (EU) No 607/2012, Article 4). What would you recommend as part of the EUTR revision in 2015? B. C.: Right now it is essential to strengthen the information level of EUTR stakeholders. I would especially advocate for the harmonization of checks within the EU Member States. As the current national policies are all different, there is a risk of having preferential entry points in the EU, depending on the rigour of individual controls. This harmonization should also clarify the role of private certification schemes in the context of these checks. It is interesting to note that the actual positioning of CITES permits should be redefined. Faced with these new requirements for the European markets, FLEGT licenses – the formal P43 2014 ANNUAIRE Ma réponse à ces choix est la suivante. L’objectif du RBUE est identique à celui des schémas privés, soit une gestion durable des massifs forestiers. Le RBUE n’entraine pas de contrôle en douane et donc les produits légaux ou illégaux entrent toujours sur le marché européen tel que c’était le cas avant mars 2013. Le premier choix est donc caduc. D’autre part, le RBUE prévoit que la certification puisse être utilisée dans le cadre de la diligence raisonnée pour confirmer le caractère négligeable du risque d’illégalité est (règlement d’exécution (UE) n°607/2012, article 4). Dans le cadre de la révision du RBUE en 2015, que préconisez-vous ? Bérénice Castadot : Dès maintenant, un renforcement de l’information aux parties prenantes du RBUE semble essentiel. Je préconiserais surtout une harmonisation des contrôles au sein des États membres de l’UE. En effet, les politiques nationales actuelles étant toutes différentes, nous risquons de voir apparaître des points d’entrée préférentiels dans l’Union en fonction de la sévérité des contrôles. Notons que cette harmonisation devrait également préciser la place des schémas de certification privés dans le cadre de ces contrôles. Le positionnement réel des permis CITES devrait être reprécisé. Face à ces nouvelles exigences des marchés européens, les autorisations FLEGT et les preuves formelles de légalité se font attendre. Pourquoi ? Bérénice Castadot : Comme je le précisais dans ma réponse à la seconde question, les importateurs européens s’impatientent de voir apparaître les autorisations FLEGT, des sésames d’entrée dans l’UE qui seraient des preuves absolues de légalité. Il est important de comprendre que les pays qui sont entrés dans un processus de négociation, puis de mise en œuvre d’un accord de partenariat volontaire (APV), ont souhaité démontrer leur forte volonté politique de répondre aux exigences des marchés consommateurs. Néanmoins, la phase de mise en application de l’ensemble des annexes que comporte l’APV entraîne souvent un changement important des pratiques des parties prenantes de ces pays. Ainsi, nous constatons actuellement des retards dans de nombreux pays signataires d’APV. Pour l’ATIBT, ces retards ne se rattraperont pas en une ou deux années ; c’est pourquoi nous conseillons à nos membres de s’approvisionner un maximum auprès de fournisseurs certifiés. Entretien par Tullia Baldassarri Hoeger von Hoegersthal, Communication ATIBT © Marine Leblanc P44 www.ATIBT.ORG proof for legality – are not yet available. Why? B. C.: As already stated in my answer to the second question, European importers yearn for the implementation of FLEGT licenses, since these will be a solid proof of legality for timber entering the European market. It is important to understand that those countries having entered a process of negotiation and implementation of a Voluntary Partnership Agreement (VPA), wished to demonstrate their strong political will to meet the demands of consumer markets. Nevertheless, the implementation phase of all annexes including VPAs often leads to a significant change in practices of stakeholders in these countries. Thus, we are observing delays in many countries signatories of VPAs. According to ATIBT, these delays will not be solved in one or two years. For this reason, we strongly advise our members to purchase wood products as much as possible from certified suppliers. Interview by Tullia Baldassarri Hoeger von Hoegersthal, ATIBT communication ANNUAIRE SENBCI S Organisation professionnelle Souleymane COULIBALY UFIGA Organisation professionnelle Gérard MOUSSU 01 B.P. 1979 Abidjan 01 - CÔTE D’IVOIRE +225 22 44 44 80 Fax +225 22 44 44 74 senb-ci@aviso.ci B.P. 12595 - Libreville - GABON +241 01 72 04 98 Fax +241 01 72 04 99 secretaire.general@ufiga.com SPIB UK TIMBER TRADE FEDERATION Organisation professionnelle Boubacar Ben SALAH 01 B.P. 318 Abidjan - CÔTE D’IVOIRE +225 22 44 44 80 Fax +225 22 44 44 74 spib@aviso.ci 2014 U Syndicat professionnel Anand PUNJA, Director of Sustainability Building Centre, 26 Store Street London WC1 E7BT - ROYAUME-UNI +44 20 3 205 0067 Fax +44 20 7 291 5379 apunja@ttf.co.uk www.ttf.co.uk www.ATIBT.ORG P45 2014 ANNUAIRE ong U F W P FSC International Kim CARSTENSEN Charles-de-Gaulle Straße, 5 53113 Bonn - ALLEMAGNE +49 228 36 76 60 k.cartensen@fsc.org ic.fsc.org www.fsc.org PEFC Council Benjamin GUNNEBERG World Trade Center, 1 CP 636 10, Route de l’Aéroport CH-1215 Genève - SUISSE +41 22 799 45 40 Fax +41 22 799 45 50 info@pefc.org www.pefc.org P46 www.ATIBT.ORG UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) Observateur Gretchen WALTERS 28, Rue Mauverney CH-1196 Gland - SUISSE +41 7 94 61 65 16 gretchen.walters@iucn.org www.iucn.org WCS (Wildlife Conservation Society) Observateur Romain CALAQUE Yaoundé - CAMEROUN Tél +237 9 3978172 rcalaque@wcs.org http://www.wcs.org/ ANNUAIRE 2014 Les forêts tropicales, une richesse qui nous concerne tous ! J’ai décidé de créer une Fondation dédiée à la protection de l’environnement et au développement durable. Il s’agit d’un défi planétaire commun qui demande des actions urgentes et concrètes, en réponse à trois grands enjeux environnementaux : le changement climatique, la biodiversité et l’eau. Tropical forests, a richness that concerns us all I decided to set up a Foundation whose purpose is to protect the environment and to encourage sustainable development. By definition, this is a common global challenge that requires urgent and concrete action in response to three major environmental issues: climate change, biodiversity and water. En juin 2006, SAS le Prince Albert II de Monaco a décidé de créer Sa Fondation afin de répondre aux menaces qui pèsent sur l’environnement de notre planète. La Fondation Prince Albert II de Monaco œuvre pour la protection de l’environnement et la promotion du développement durable. Dans cette interview exclusive, SAS le Prince Souverain nous livre sa vision en matière de forêts tropicales. © Sylvain Peroumal SAS le Prince de Monaco lors d’une mission de Sa Fondation en Papouasie Nouvelle Guinée. HSH the Prince of Monaco during a mission of His Foundation to Papua New Guinea. www.ATIBT.ORG SAS le Prince Albert II de Monaco HSH Prince Albert II of Monaco In June 2006, HSH Prince Albert II of Monaco decided to set up a Foundation in order to respond to the challenges facing the environment and our planet. The Prince Albert II of Monaco Foundation acts for environmental protection and sustainable development promotion. In this exclusive interview, the Sovereign Prince shares his vision on tropical forests. ATIBT: In many countries and regions of the world, «Mother Earth» is the expression frequently used in reference to the Planet Earth. It reflects the interdependence between human beings, other living species and our planet. What is the importance of tropical forests for our planet? Forests are, first of all, the livelihood of 300 million people, in addition to 1.6 billion forest dependent people, as a source of food or income generation. People living in and around forests, have access to plants rich in ecological virtues. These are often used for a wide range of medicines or cosmetic products. On the other hand, tropical forests are home to more than 75% of terrestrial biodiversity and contribute to the balance of our climate, soil protection and freshwater regulation. They are also important carbon sinks. They play, therefore, a crucial role for ecosystems as well as for the people who enjoy the resources they offer. Tropical forests still contain many hidden treasures. They reveal their secrets little by little, but there is still much to discover. Combining regulation and private certification, consumers can verify the legality and sustainability of the wood products they choose. P47 2014 ANNUAIRE ATIBT: We often hear of massive forest destruction. This is an alarming phenomenon. What needs to be done to avoid that? To protect tropical forests, we must first of all raise public awareness of the issues related to the massive destruction of these unique ecosystems. We hope that by educating the youth, future generations will be more conscientious towards their consumption of wood products. It is essential that we lead by example and choose to move towards exclusive use of FSC and/ or PEFC certified wood products, whenever possible. From a legislative point of view, regulations such as the Lacey Act or FLEGT (Forest Law Enforcement, Governance and Trade), allow to ban the import of illegal timber in the United States and Europe, respectively, but do not recognize private certifications such as FSC or PEFC, which ensure sustainable forest management and respecting human criteria and biodiversity. Combining regulation and private certification, consumers can verify the legality and sustainability of the wood products they choose. © Sylvain Peroumal Dans de nombreux pays et régions du monde, « Terre nourricière » est l’expression fréquemment utilisée en référence à notre planète. Elle traduit l’interdépendance entre les êtres humains, les autres espèces vivantes et notre habitat. Quelle est l’importance des forêts tropicales pour la planète ? ATIBT : Les forêts sont, tout d’abord, le lieu de vie de 300 millions de personnes, sans compter les 1.6 milliards de personnes qui en dépendent que ce soit pour leur alimentation ou pour leurs revenus. Les populations installées aux abords ou au cœur des forêts, mais également tout un chacun, bénéficient des plantes à haute valeur ajoutée qui sont utilisées dans de nombreux médicaments et produits cosmétiques. D’autre part, les forêts tropicales abritent plus de 75% de la biodiversité terrestre et contribuent à l’équilibre de notre climat, à la protection des sols et à la régulation des eaux douces. Elles constituent également un important puits de carbone. Elles jouent donc un rôle primordial à la fois pour les écosystèmes qui en dépendent, mais aussi pour l’ensemble des humains qui profitent des ressources qu’elles offrent. Les forêts tropicales renferment encore aujourd’hui de nombreux trésors cachés et nous livrent peu à peu leurs secrets mais il nous reste beaucoup à découvrir. ATIBT : On entend souvent parler de destruction massive des forêts. Il s’agit d’un phénomène alarmant. Comment faire pour qu’elles ne disparaissent pas ? Pour protéger les forêts tropicales, il nous faut tout d’abord sensibiliser le grand public aux enjeux relatifs à la destruction massive de ces écosystèmes exceptionnels. Nous espérons qu’en sensibilisant les jeunes, les générations futures seront plus consciencieuses face à leur consommation de bois et de produits dérivés. Il est essentiel que nous donnions l’exemple en choisissant de tendre vers une utilisation exclusive de bois et produits dérivés certifiés FSC et/ou PEFC à chaque fois que cela est possible. D’un point de vue législatif, des réglementations telles que le Lacey Act ou le FLEGT (Forest Law Enforcement, Governance and Trade), permettent de bannir l’importation de bois illégal respectivement aux États-Unis et en Europe, mais elles ne reconnaissent pas les certifications privées de type FSC ou PEFC, qui assurent la gestion durable des forêts en respectant les critères humains et de biodiversité. En associant réglementation et certification privée, le consommateur peut vérifier la légalité et de la durabilité du bois qu’il choisit. P48 www.ATIBT.ORG ATIBT: Climate change has many faces: a worried man in Bangladesh, who has to move with his family because of the rising level of the river; a polar bear clinging to a piece of ice melting... Monaco is well aware of this environmental threat and has chosen to act in the service of the forest. How? Since the creation of My Foundation seven years ago, the fight against deforestation has always been at the heart of our actions. Indeed, tropical forests meet the three main axes of My Foundation: the fight against climate change, biodiversity conservation and water resource management. In addition to the support provided through projects fighting against deforestation in large forest basins such as the Amazon, Southeast Asia and the Congo Basin, the Monaco makes a commitment against deforestation initiative was developed to also act at a local level. It is articulated in three programmes: • The Charte sur le Bois en Principauté, or Wood Charter in the Principality, which aims to unite the Monegasque companies consuming wood and wood products around the common issue of sustainable wood. The objective is that these companies become committed to working exclusively with wood harvested from sustainably managed forests, and more specifically FSC and/or PEFC certified wood. • The Wood Forever Pact, targeting the yachting players to encourage them to choose tropical wood coming from sustainably managed forests. Working in this particular environment that strives for excellence in all areas, we hope to gradually change the entire supply chain, from the forest to the finished product: the yacht. • The Together against deforestation initiative aims to raise public awareness. As part of this project, we are working in collaboration with the Grimaldi Forum, the Monaco Congress Centre as well as with the Tourism and Convention Authority. We contribute for example with an e-magazine on sustainable development. We participate in Monacology, a week event to ANNUAIRE ATIBT : Le changement climatique a de nombreux visages… celui d’un homme inquiet au Bangladesh, qui doit déménager avec sa famille en raison de la hausse du niveau du fleuve ; d’un ours polaire agrippé à un fragment de banquise en train de fondre... Monaco a pris conscience de ce bouleversement environnemental en s’engageant au service de la forêt. De quelle façon ? Depuis la création de ma Fondation il y a sept ans, la lutte contre la déforestation a toujours été un des thèmes majeurs de nos actions. En effet, les forêts tropicales réunissent les trois axes principaux de ma Fondation : la lutte contre le changement climatique, la préservation de la biodiversité et la gestion des ressources en eaux. En parallèle du soutien apporté à des projets de lutte contre la déforestation dans les grands bassins forestiers que sont l’Amazonie, l’Asie du Sud Est et le Bassin du Congo, l’initiative « Monaco s’engage contre la déforestation » a été développée pour agir également à un niveau local. Elle se décompose en trois programmes : • La Charte sur le Bois en Principauté, qui a pour but de fédérer les entreprises monégasques consommatrices de bois et de produits dérivés, autour de la problématique commune du bois durable. L’objectif est que ces entreprises s’engagent à tendre vers une utilisation exclusive de bois issu de forêts gérées durablement, et plus spécifiquement de bois certifiés FSC et/ou PEFC. • Le Wood Forever Pact, qui cible les acteurs du milieu du yachting pour les encourager à choisir du bois tropical issu de forêts gérées durablement. En travaillant dans ce milieu particulier, qui vise l’excellence dans tous les domaines, nous espérons pouvoir faire changer progressivement l’ensemble de la chaine d’approvisionnement, depuis la forêt jusqu’au produit fini : le yacht. • L’initiative Ensemble contre la déforestation qui vise à sensibiliser le grand public. Dans le cadre de ce projet, nous travaillons en collaboration avec le Grimaldi Forum, le Centre de congrès de Monaco ainsi qu’avec la Direction du Tourisme et des Congrès. Nous contribuons par exemple à la rédaction d’un e-magazine sur le développement durable. Nous participons à Monacology, une semaine de sensibilisation des enfants de la Principauté au développement durable et nous avons également créé un Parcours des arbres patrimoniaux de la Principauté. Dans chacune de nos actions, nous mettons en parallèle les projets que nous soutenons à l’international contre la déforestation, avec les engagements que le grand public peut réaliser au quotidien pour préserver les forêts. 2014 sensitize children in the Principality to sustainable development and we have also created “The trees of Monaco”, an instructive walk along some of the finest trees in the Principality. In all our actions, we implement projects against deforestation that we support internationally, in parallel with commitments for the general public to preserve forests on a daily basis. In addition to the support provided through projects fighting against deforestation in large forest basins such as the Amazon, Southeast Asia and the Congo Basin, the Monaco makes a commitment against deforestation initiative was developed to also act at a local level. ATIBT: Is a tropical wood industry willing to act responsibly necessarily inconsistent with the reality on the ground? How can tropical wood, harvested from sustainably managed forests according to sustainability criteria, benefit the people who live in, and of, the forest? We found out already many years ago, that putting a natural area «under a glass dome» to preserve it, was not an effective solution. The best way to protect tropical forests and the people living therein is to give forests an economic value. Of course, that has nothing to do with promoting the massive felling of trees, but rather, focusing on sustainable operations, as is the case in FSC or PEFC certified forests. These certifications ensure that the felled trees have been carefully selected in respect of biodiversity and the local communities. Having an economic value, forests become profitable for both operators and the people who depend on them. We are also assured that the forest will not be destroyed for the sake of buildings, crops, soybean or palm oil, or in order to develop intensive agriculture, which would lead to polluting land, destroying biodiversity and the livelihoods of local populations. © Sylvain Peroumal www.ATIBT.ORG P49 2014 ANNUAIRE Une industrie du bois tropical qui agit de façon responsable est-elle forcément incompatible avec la réalité du terrain ? Comment l’exploitation du bois tropical provenant de forêts gérées selon des critères de durabilité peut-elle bénéficier aux populations qui vivent de la forêt ? ATIBT : Nous avons constaté depuis de nombreuses années que mettre un espace naturel « sous cloche » pour le préserver n’était pas une solution efficace. La meilleure façon de protéger les forêts tropicales, ainsi que les populations qui y vivent, est de leur donner une valeur économique. Bien entendu, il n’est en aucun cas question de promouvoir l’abattage massif d’arbres mais au contraire de privilégier les exploitations durables, comme peuvent l’être les forêts certifiées FSC ou PEFC. Ces certifications assurent que les arbres abattus ont été méticuleusement sélectionnés, dans le respect de la biodiversité et des populations locales. En ayant une valeur économique, la forêt devient profitable à la fois pour les exploitants et pour les populations qui en dépendent. Nous avons ainsi l’assurance que la forêt ne sera pas rasée au profit de constructions, de plantations de soja ou de palmiers à huile, ou encore pour y développer de l’agriculture intensive polluante pour les terres, destructrices de la biodiversité et du lieu de vie des populations locales. ATIBT : Monseigneur, quelle est la responsabilité de chacun vis-à-vis de la préservation des forêts tropicales ? Nous pouvons tous agir pour la préservation des forêts tropicales par nos choix de consommation au quotidien. Chacun d’entre nous utilise du papier, possède des meubles et des objets en bois, consomme des produits alimentaires emballés (brique de jus de fruits par exemple)… En prenant le parti de tendre vers une utilisation exclusive de bois et de produits dérivés certifiés FSC et/ ou PEFC, le consommateur a la certitude que les produits qu’ils consomment ne sont pas issus de la déforestation, que le bois a été collecté en respectant la forêt ainsi que les populations qui y vivent. En ce qui concerne l’huile de palme, la question est plus délicate. L’éviter au maximum dans un cadre alimentaire, quand cela est possible, est la première mesure à adopter. De nombreuses marques commencent à s’engager à ne plus utiliser d’huile de palme et la remplace par de l’huile de tournesol par exemple. Cependant, il faut également être vigilant avec les produits d’hygiène, de cosmétiques ou d’entretien dans lesquels l’huile de palme se cache sous de nombreuses dénominations. En effet, de par ses caractéristiques physico-chimiques, l’huile de palme est devenue un ingrédient incontournable. Quelques labels existent aujourd’hui, telle que la certification RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil) qui promeut les exploitations durables d’huile de palme. Mais il est pour l’instant préférable de rester prudent face à ce type de certifications sur lequel nous n’avons pas encore le recul nécessaire pour évaluer son impact réel. ATIBT: Monseigneur, what is everyone’s responsibility vis-à-vis tropical forests conservation? We can all take action for tropical forests conservation through our daily consumer choices. Each and everyone of us uses paper, has furniture and wooden objects, consumes packaged food products (brick fruit juice for example)... Making a conscious choice to strive for the exclusive use of wood and certified FSC and/or PEFC wood products, consumers have the certainty that the products they consume are not contributing to deforestation, that the wood has been collected respecting the forest and the people who live there. Regarding palm oil, the question is more difficult. The first step is to avoid its use in food, whenever possible. Many brands are starting to commit to stop using palm oil replacing it with sunflower oil, for example. However, we must also keep a vigilant watch on hygiene products or cosmetics, where palm oil is hidden under many names. Indeed, owing to its physical and chemical characteristics, palm oil has become an essential ingredient. Some labels exist today, such as the RSPO certification (Roundtable on Sustainable Palm Oil) which promote sustainable palm oil farms. However, it is better to remain cautious about this type of certification as it still too early to be able to assess its real impact. Interview by Tullia Baldassarri Hoeger von Hoegersthal, ATIBT communication Entretien par Tullia Baldassarri Hoeger von Hoegersthal, Communication ATIBT © Sylvain Peroumal P50 www.ATIBT.ORG ANNUAIRE 2014 Bois tropicaux certifiés : les clés du marché sont entre vos mains ! Certified tropical timber: unlocking market opportunities Sheam Satkuru-Granzella, Directeur du Malaysian Timber Council de Londres et VicePrésident du PEFC, nous parle des perspectives à court terme des bois tropicaux vis-à-vis de nouveaux marchés. De son côté, Sarah Price, Responsable Projets & Développement chez PEFC International nous fera partager sa réflexion sur la relation entre «certification» et «légalité» du point de vue du PEFC. Marine Leblanc, Chargée de projets, répond pour l’ATIBT. Comment la coopération Sud-Sud peut-elle bénéficier aux trois bassins forestiers et à l’industrie du bois tropical ? ATIBT : Sheam Satkuru-Granzella : Le fait que les trois régions puissent se reconnaître des intérêts, des défis et des opportunités communs constitue l’élément clé de départ. Ces points clés doivent être clairement communiqués aux divers marchés des bois tropicaux afin de les rendre conscients que les trois régions sont solidaires. C’est pourquoi la communication à l’intérieur des trois régions est essentielle car elle doit permettre à chaque région de partager une vision commune, tout en reconnaissant les différences intrinsèques, afin de mieux identifier les actions à mettre en place pour la réussite de cette collaboration trilatérale. Les intérêts et les aspirations communes et partagées, on l’espère, aideront à surmonter les quelques différences, dont la plus importante est la production de bois tropical d’une manière légale et/ou durable. ATIBT : Quel est la contribution de l’industrie du bois en Asie du Sud- Est pour le Bassin du Congo ? Sheam Satkuru-Granzella : En l’état actuel, l’Asie du Sud-Est semble détenir la recette d’un certain nombre de succès que nous avons déjà obtenus. L’Amérique latine a également progressé de plusieurs manières. Le temps est venu de partager ces connaissances, notre savoir-faire technique, en particulier dans la transformation du bois en Afrique même. Et ce n’est pas une entreprise facile! Aucune région du monde n’est en mesure de pouvoir atteindre la perfection mais les efforts doivent être accélérés pour assurer la durabilité de l’industrie du bois tropical. La condition sine qua non est une volonté politique locale d’atteindre ces objectifs. www.ATIBT.ORG Sheam Satkuru-Granzella, Director of Malaysian Timber Council, London and Vice-Chair, PEFC talks about the perspectives for tropical timber to enter new markets in the short term. Sarah Price, Head of Projects & Development de PEFC International reflects on the relationship between ‘certification’ and ‘legality’ from the PEFC perspective. Marine Leblanc, Project Officer, ATIBT responds for ATIBT. ATIBT: How can South-South cooperation benefit the three forest Basins and the tropical wood industry? S. S.-G.: The sharing of agreed common interests, challenges, and opportunities that all three regions can jointly identify would be the key starting block. These key points need to be clearly communicated to tropical timber consuming markets so that they are aware that the 3 regions stand in solidarity. Internal communication within the three respective regions is also critical in terms of each region sharing a common vision, recognizing endemic differences, of what they need to pursue in order to make the trilateral collaboration work. The shared common interests and aspirations, it is hoped, will help overcome the differences, the most important of which is the production of tropical timber in a legal and/or sustainable manner. ATIBT: What is it the contribution of the wood industry in South-East Asia to the Congo Basin? S. S.-G.: At this current stage, South-East Asia appears to hold the key to a number of the successes that we have already achieved. Latin America has also advanced in very many ways. Now it’s time to share that knowledge, our technical know-how, especially in increasing processing capacity in Africa. It is never an easy journey! No region in the world is capable of achieving 100% perfection but efforts in the tropics need to be accelerated to ensure the sustainability of the tropical wood industries. Internal political will to achieve these aspirations is critical. P51 2014 ANNUAIRE ATIBT : Quel domaine aurait le plus besoin d’une telle contribution ? Sheam Satkuru-Granzella : L’aspect qui vient d’abord à l’esprit est bien sûr de susciter l’intérêt ainsi que l’engagement en ce qui concerne la gestion des forêts au profit des populations et de l’industrie locales, tout d’abord. Puis viennent les marchés d’exportation. Les deux devront aller de pair d’une façon constructive de sorte que la durabilité des forêts tropicales puisse servir les intérêts tant des producteurs que des consommateurs. Augmenter la capacité de transformation du bois en Afrique reste une priorité afin de conserver la valeur ajoutée des produits transformés au lieu de se limiter à exporter des matières premières ligneuses. Quelles perspectives les nouveaux marchés offrent-ils à l’industrie du bois tropical, si l’on tient compte des exigences de plus en plus strictes de l’Union européenne ? ATIBT : Sheam Satkuru-Granzella : Un pays comme la Malaisie a ses marchés bien établis en Europe, en Asie et aux États-Unis. Dans les difficiles conditions actuelles de marché engendrées par la crise économique et financière mondiale, la recherche de nouveaux marchés est un impératif si l’on veut éviter qu’on se détourne des forêts pour d’autres investissements plus attrayants d’un point de vue économique et financier. La plupart des pays producteurs de bois exportent vers d’autres économies émergentes, comme la Chine, l’Inde et le Moyen-Orient. Les pays sont obligés de diversifier leurs marchés. Naturellement, il y a une disparité dans les tendances de la demande entre les marchés établis et les nouveaux marchés car ces derniers sont en général moins soucieux de l’environnement. Les marchés traditionnels risquent d’éloigner les fournisseurs parce qu’en réalité ils ne consomment plus autant qu’auparavant. Les économies occidentales ont beaucoup restreint leurs dépenses ; c’est pourquoi les pays producteurs se tournent vers les marchés qui paient le prix et absorbent des volumes soutenus. ATIBT : Comment parler aux consommateurs, afin de les rendre plus conscients de tout cela ? Sheam Satkuru-Granzella : Une communication claire et cohérente est essentielle. Elle doit mettre en évidence les efforts et les progrès en cours. L’introduction de produits innovants attire toujours l’intérêt des consommateurs. Malheureusement, les aspirations politiques vont souvent à l’encontre des efforts consentis. Une production légale et durable est de nature à instaurer la confiance dans l’utilisation des bois tropicaux et des produits bois, en particulier dans les marchés à forte valeur ajoutée où plusieurs mesures réglementaires sur l’utilisation du bois sont en place. Les pays tropicaux producteurs accorderont leur soutien à l’agenda de durabilité à condition qu’il soit réalisable, applicable et financièrement viable pour les pays en voie de développement. ATIBT : Quelles incitations seront vraiment nécessaires ? Sheam Satkuru-Granzella : Le renforcement des capacités, des ressources financières, du personnel qualifié et le partage transparent de l’information. Il conviendrait également de signaler les pays qui ont obtenu des résultats dans la mise en œuvre de la gestion durable des forêts. Là où ce n’est pas le cas, un soutien massif doit être offert à ceux qui voudraient entamer un parcours semblable, parcours souvent long et difficile. Comment envisagez-vous l’avenir de la certification forestière dans les pays tropicaux? ATIBT : Sarah Price : Je suis optimiste et je crois que le potentiel de la certification forestière dans les pays tropicaux est loin d’être épuisé. Cela nécessite cependant de l’innovation, un engagement accru des entreprises, des investissements responsables et une demande en produits bois durables qui soit constante de la part de tous les marchés (pas seulement les marchés européens !). Malgré des gains encourageants au cours des dernières années, les superficies en forêts P52 www.ATIBT.ORG ATIBT: Any immediate area that you think might need that contribution? S. S.-G.: The immediate area, as we speak, of course is enthusing the interest and commitment towards managing the forests to benefit the local people and the local industry first and foremost; then come the export markets. Those two will need to be married in a constructive way so that the sustainability, or the legality, of the tropical forests will serve the interests of both the producers as well as consumers. Increasing processing capacity in Africa is a priority in order to retain the added value to processed products instead of just exporting raw materials. ATIBT: What are the promises of alternative new markets to the tropical wood industry vis-à-vis the more and more stringent EU requirements? S. S.-G.: A country like Malaysia has its well-established markets in Europe, Asia and the US. Under the current difficult trading conditions due to the global economic and financial crisis, the pursuit of new markets has to be an alternative in order to prevent the loss of forests to other more economical financially attractive uses. Most wood producing countries are now exporting to other emerging economies, such as China, India and the Middle East. Countries are forced to diversify their markets. Naturally, there is a disparity in the demand patterns between established markets and new markets where new markets are less environmentally conscious. Traditional markets risk driving suppliers away because the reality is, that traditional markets are not currently consuming what they used to. Significant reduction in spending amongst Western economies has seen producing countries servicing markets that pay the market price and consume healthier volumes. ATIBT: How to reach out to the consumers, to make them more aware of all this? S. S.-G.: Clear and consistent communications are essential to highlight ongoing efforts and progress. The introduction of innovative products always catches consumer interest too. Unfortunately, political aspirations often tarnish some efforts. Legal and sustainable production is critical in providing confidence to use tropical timber and wood products, especially in highvalue markets where several regulatory measures on the use of wood are in place. Tropical producing countries will fully support the sustainability agenda provided it is workable, implementable and financially viable for developing countries. ATIBT: Any much-needed incentives? S. S.-G.: Capacity building, financial resources, trained personnel, and the transparent sharing of information. There should also be recognition for the countries that have achieved results in implementing sustainable forest management. To the contrary, full support should be given to those embarking on this long arduous journey. ATIBT: How do you see the future of forest certification in the tropics? S. P.: I’m optimistic that there is still much potential to advance forest certification in the tropics. But to make it happen we need innovation, corporate commitment, responsible investment and more consistent demand for sustainable wood products from all markets (not just Europe!). Despite some encouraging gains in recent years, coverage of forest certification in tropical forests currently sits at about 2%. I believe certification systems should be challenged to provide more affordable, innovative ANNUAIRE tropicales certifiées se montent actuellement à environ 2%. Je crois que les systèmes de certification devraient fournir des solutions plus abordables et innovantes. Dans de nombreux pays à ce jour, rechercher et obtenir la certification n’a été possible que grâce aux bailleurs de fonds et aux importantes subventions que ces derniers pouvaient offrir. Dans cet environnement si peu compétitif, il n’y a guère de place pour la viabilité économique, qui constitue l’un des trois piliers de la durabilité dont l’ensemble est essentiel pour parvenir à une durabilité sur le long terme L’approche PEFC repose sur des systèmes de certification développés au niveau national, ce qui requiert un travail préparatoire important mais qui, à long terme, démontre que s’engager dans la gestion durable des forêts sur une large échelle est possible. La Malaisie est un exemple probant, avec près de 5 millions d’hectares de forêts naturelles certifiées dans le cadre du Malaysian Timber Certification Standard, reconnu par le PEFC. De même en 2013, 2,3 millions d’hectares de forêts naturelles ont été certifiés en Guyane française. Le PEFC prévoit une croissance supplémentaire de la superficie des forêts tropicales certifiées en Asie du Sud-Est, en Afrique centrale et dans le bassin de l’Amazone dans les années à venir. ATIBT : Le Règlement Bois de l’Union Européenne (RBUE) favorise-t-il ou empêche-t-il la reconnaissance et l’adoption de la certification ? Sarah Price : La mise en œuvre du RBUE n’en est qu’à ses débuts et la confusion demeure encore très grande. Plusieurs acteurs semblent obsédés par l’absence de ‘feu vert’ pour les produits forestiers certifiés par un tiers; ils considèrent en effet que les produits forestiers n’ont pas – du simple fait de la certification par un tiers – la conformité requise par le marché européen. À mon avis, même si un aspect important du RBUE porte sur la mise en place de systèmes de diligence raisonnée (DDS), et non pas sur la certification, l’exclusion n’est pas si grave. En effet, ce que le PEFC a fait, c’est de réviser notre Chaîne de Contrôle tout en la conformant aux exigences spécifiques des DDS du RBUE. Ainsi, lorsque l’entreprise utilise sa chaîne de contrôle PEFC pour la mise sur le marché européen du bois, un système de diligence raisonnée en conformité avec les exigences du RBUE est automatiquement mis en place. Comme nous le savons très bien, les systèmes de certification indépendants pour les produits bois sont conçus pour fournir des produits légaux, durables et traçables, de sorte que, sur le long terme, le RBUE devrait soutenir la certification. Il est néanmoins vrai que beaucoup d’intérêts contradictoires tentent de faire pression pour promouvoir leurs solutions. Le temps nous dira quelles solutions prévaudront ! Comment envisagez-vous l’avenir de la certification forestière dans les pays tropicaux? ATIBT : Marine Leblanc : Selon une étude du projet ECOFORAF(1) financée par l’AFD-FFEM, «En zones tropicales, les superficies forestières certifiées le sont généralement sous le label FSC qui représenterait près de 70% des superficies certifiées. Le nombre de forêts certifiées selon le système PEFC tend à augmenter notamment grâce à l’évolution de la reconnaissance de systèmes de certification nationaux (Malaisie, Brésil). Le système PEFC compterait aujourd’hui pour 22% des superficies certifiées ». La certification de la gestion durable des forêts est devenue une solution de développement socio-économique local, en favorisant la mise en œuvre de pratiques forestières légales et responsables. La certification est avant tout un outil de marché qui doit apporter une marque de différenciation sur les marchés du bois et être soutenue par une préférence des consommateurs. L’avenir de la certification dans les pays tropicaux dépendant donc en grande partie de la demande sur les marchés au niveau international. Pour ce qui est de la certification FSC en Afrique centrale par exemple, la superficie de www.ATIBT.ORG 2014 solutions. In many countries to date, only thanks to big donor subsidies has certification been pursued or achieved. Within this non-competitive environment, there is no consideration to economic sustainability – and we all know – all three pillars are essential to achieve real, long-term sustainability. PEFC’s approach based on nationally-developed certification schemes takes some serious upfront work, but in the longer term it demonstrates that widespread uptake of sustainable forest management is possible. Malaysia provides a great example, with nearly 5 million hectares of natural forest certified to the Malaysian Timber Certification Standard and recognized by PEFC. In 2013, 2.3 million hectares of natural forest were certified in French Guiana. PEFC anticipates additional growth of certified tropical area in south-east Asia, central Africa, and Amazon basin in the coming years. ATIBT: Is the EU Timber Regulation (EUTR) helping or hindering the recognition and uptake of certification? S. P.: It is still early days on EUTR implementation and there continues to be tonnes of confusion. Many seem fixated on the fact that 3rd party certified forest products weren’t given a ‘green lane’ or de facto compliance for first placers on the EU market. In my view, since a major aspect of the EUTR is about requirements for implementing Due Diligence Systems (not implementing Certification Systems) the exclusion is really not such a big deal. Rather what PEFC has done is revise our Chain of Custody Standard to reflect the specific DDS requirements laid out in the EUTR. So when any Company uses its PEFC Chain of Custody certification to place wood on the EU market, they’ve simultaneously implemented a due diligence system aligned to EUTR requirements. We all know 3rd party certification systems are designed to with EUTR is straightforward: the 2013 PEFC Chain of Custody standard with its integral PEFC Due Diligence System (PEFC DDS) is fully aligned with the Regulation. deliver legal and/or sustainable products with traceability through a supply chain, so in the long-run it’s a no brainer that EUTR should reinforce the uptake of certification. But there are currently many conflicting interests trying to influence and promote their solutions, so only time will tell! ATIBT: How do you see the future of forest certification in the tropics? M. L.: According to a study prepared under the ECOFORAF project, financed by AFD-FFEM(1), «In the tropics, certified forest areas are generally under the FSC label, representing almost 70 percent of certified areas. The number of certified forests according to the PEFC system tends to increase, thanks to the current trend of the recognition of national certifications systems, as is the case for Malaysia or Brazil. The PEFC system counts today 22 percent of certified areas.» Sustainable forest management certification has led to socioeconomic development, as it catalyses the implementation of legal and responsible forest management. Certification is primarily a market tool, to make a brand stand out in timber markets; it needs consumer preference. Therefore, the future of certification in tropical countries largely depends on market demand at the international level. In terms of FSC certification in Central Africa, for instance, the area of certified forests is stagnating. To date, FSC certified wood from the Congo Basin represents less than 1 percent of tropical timber imports in the world. P53 2014 ANNUAIRE forêts certifiées stagne et pour cause, les bois FSC du bassin du Congo représenteraient aujourd’hui moins d’1% des importations de bois tropicaux dans le monde. Sans demande, la certification FSC et tous les bénéfices qu’elle apporte dans cette région du monde risquent de disparaître. Il est également à noter l’impact sur les marchés du discours des ONG qui en véhiculant une image négative du bois tropical en général amènent le consommateur à associer ce matériau à la déforestation des forêts tropicales de manière quasi systématique et à n’accorder que peu de crédit à la certification. La certification forestière dans les pays tropicaux a un très bel avenir devant elle si les conditions pour son essor sont réunies ; on peut citer : • la reconnaissance des garanties de légalité, traçabilité et durabilité apportée par la certification privée. À ce niveau, les pays tropicaux ayant signé un accord de partenariat volontaire avec l’Europe dans le cadre du FLEGT ont un rôle majeur à jouer pour favoriser le développement de la certification dans leur pays. (Voir la prochaine newsletter de l’ATIBT pour ces aspects FLEGT) ; • le déploiement d’outils de promotion des bois tropicaux certifiés pour asseoir leur image de produit durable et compétitif auprès des marchés exigeants ; • un travail toujours plus étroit avec les parties prenantes de la filière tropicale et en particulier avec le secteur privé afin que la certification reste un outil viable du point de vue environnemental et surtout économique. Without demand, FSC certification and all the benefits it brings to these regions may disappear. Also worth noting is the impact caused on markets by some NGOs conveying a negative image of tropical wood, which usually leads consumers to associate this material to deforestation of tropical forests - something that ultimately discredits certification. Forest certification in tropical countries might have a bright future, if the conditions for its growth are met. These include: • Recognition of the legality, traceability and sustainability guarantee provided by private certification. At this level, those tropical countries that have signed a Voluntary Partnership Agreement (VPA) with the European Union under the FLEGT framework, have a major role to play in fostering the development of certification in their countries. (The next ATIBT newsletter will focus on FLEGT). • Deployment of tools aiming to re-establish the image of certified tropical wood in demanding markets, launching it as a sustainable and competitive product ; • Close collaboration with stakeholders involved in the tropics, in particular with the private sector, so that certification remains a viable tool from the environmental, but also economic, point of view. Le RBUE favorise-t-il ou empêche-t-il la reconnaissance et l’adoption de la certification? ATIBT: Is the EUTR helping or hindering the recognition and uptake of certification? M. L.: As I said, the future of certification in tropical countries largely depends on markets. The case of the European market is a good example. Since 3 March 2013 it is governed by the EU Timber Regulation (EUTR). The EUTR does not officially recognize forest certification, in order to respect the rules set by the World Trade Organization (WTO). This element seems to create confusion in the minds of consumers in general, and importers in particular. Since the EUTR came into force, it seems indeed that many traders think that certification is in contradiction with the EUTR or, that once wood enters Europe it is automatically legal - thus making certified products unnecessary. A direct consequence of this confusion is the decline in sales of certified wood and will be ultimately resulting in a decline of certified forests in tropical countries. A thorough reading of the EUTR text reveals many synergies between the regulation and certification. ATIBT : Marine Leblanc : Comme je l’avais déjà évoqué, l’avenir de la certification dans les pays tropicaux repose en grande partie sur les marchés. Le cas du marché européen en est une très bonne illustration. Celui-ci est régi depuis le 3 mars 2013 par le Règlement Bois de l’Union Européenne (RBUE). Ce règlement ne reconnaît pas officiellement la certification forestière dans ses textes afin de ne pas déroger aux règles de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Cet élément aurait tendance à créer une confusion dans l’esprit des consommateurs, et des importateurs notamment. Du fait de l’entrée en vigueur du RBUE, il semblerait en effet qu’un grand nombre d’acheteurs considèrent soit que la certification est en contradiction avec le RBUE, soit que les bois passant les barrières de l’Europe sont automatiquement légaux et que l’achat de produits certifiés est inutile. Une conséquence directe de ces confusions est la baisse des ventes en bois certifiés et serait à terme, un recul de la certification forestière dans les pays tropicaux. Une lecture approfondie des textes du RBUE révèle pourtant de nombreuses synergies entre le règlement et l’outil certification. Je vous donne rendez-vous dans la prochaine newsletter ATIBT où ces éléments seront développés plus en détail. Interview by Tullia Baldassarri Hoeger von Hoegersthal, ATIBT communication Entretien par Tullia Baldassarri Hoeger von Hoegersthal, Communication ATIBT K. Picquenot et al. (2012) Etude de marché des débouchés des bois tropicaux certifiés sur le marché européen (projet pour l’appui à l’écocertification des concessions forestières d’Afrique centrale, ECOFORAF, AFD, ATIBT, FFEM). Plus d’informations sur le site de l’ATIBT. (1) P54 www.ATIBT.ORG ANNUAIRE 2014 Présidents honoraires P H Monsieur BOUCHARD Monsieur JASSOGNE Monsieur PECHE Allemand Belge Belge Français Français Espagnol Belge Anglais Allemand Monsieur CRETI Monsieur DELVINGT Monsieur DROUIN Monsieur LANDROT Monsieur LATHAM Monsieur LEMAIGNEN Français Français Italien Français Monsieur GARDINO Monsieur HOORNAERT Belge Monsieur SOLER SEGARRA Monsieur STOLL Monsieur LOYER Monsieur MONTCERISIER Français www.ATIBT.ORG P55 2014 ANNUAIRE RECHERCHE F C E CIRAD (Centre International de Recherche Agronomique pour le Développement) Unité de Recherche BioWooEB (Biomasse, Bois, Énergie, Bioproduits) Rémy MARCHAL TA B-114/16 73, Rue Jean-François Breton 34398 Montpellier CEDEX 5 - FRANCE +33 4 67 61 65 25 Fax +33 4 67 61 65 60 remy.marchal@cirad.fr ur-biowooeb.cirad.fr ERAIFT (École Régionale Post-Universitaire d’Aménagement et des Gestions Intégrés des Forêts et Territoires Tropicaux) Jean-Pierre MATE Université de Kinshasa Kinshasa RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO jpmatemweru@gmail.com http://www.eraift-rdc.cd/ P56 www.ATIBT.ORG Faculté Universitaire des Sciences Agronomique de Gembloux Jean-Louis DOUCET Laboratoire de Foresterie Tropicale et subtropicale Passage des Déportés 2 5030 Gembloux - BELGIQUE +32 816 223 41 Fax +32 816 223 42 jldoucet@ulg.ac.be www.gembloux.ulg.ac.be/ ANNUAIRE 2014 INDIVIDUELS G M J A v L B Edoardo GIVONE Antoine DE LA ROCHEFORDIERE Corso Turati, 11/C 10128 Torino ITALIE +39 011 2273057 Fax +39 011 2273058 Cameroun +237 99787877 edoardogivone@gmail.com 6, Rue Copernic 44000 Nantes FRANCE +33 6 32 10 04 67 delarochefordiere.antoine@gmail.com Nicolas JAMET Frédéric ANQUETIL 29, Rue des Meuniers 94300 Vincennes FRANCE +33 1 48 08 29 68 anquetilf@wanadoo.fr www.afbois.fr Olivier BONNEAU 32 avenue André Roussin 13016 Marseille FRANCE +33 6 98 17 66 22 olivier.bonneau@obbois.com Hervé BOURGUIGNON 8 Passage Duguesclin 75015 Paris FRANCE herve.bourguignon@yahoo.fr 14 Quai Saint Jacques 44420 La Turballe FRANCE +33 2 40 62 87 27 Fax +33 6 31 42 98 56 jamet@expert-bois.fr Jean-Jacques LANDROT Gérant CONSULTLAND sarl (Conseils en investissements et Etudes de marchés dans la filière Bois) Résidence du Parc de Montmorency 34 rue du Docteur Blanche F75016 Paris FRANCE Portable +33 6 84 35 49 33 jj.landrot@consultland.fr Olivier MEGARD B.P. 25 236 Libreville GABON +241 1 44 42 73 Portable +241 7 70 55 98 Portable +241 6 09 81 05 olivier@timberwolfusa.com Frank VAN GENDT Rue des Scieries 59640 Dunkerque FRANCE +33 6 87 04 51 31 / +33 328 24 01 02 Fax +33 328 24 04 44 direction@boisimport.com Alain LEMAIGRE 5 Allée de la Forêt 37170 Chambray les Tours FRANCE +33 2 47 28 43 56 Portable +33 6 32 03 74 79 alain.lemaigre@alcebois.fr www.ATIBT.ORG P57 2014 ANNUAIRE Bois tropicaux au Salon de Milan 2014 : carnet de route Tropical wood at Milan International Fair 2014: trends Il existe un lien naturel entre forêt tropicale, caractéristiques d’un bois de qualité supérieure et beauté du design. Dans cette interview, Christian Morasso, Consultant commercial et marketing de produits bois, nous donne un carnet de route des tendances actuelles en matière de bois tropicaux présentées dans l’exclusif Salone del Mobile qui s’est tenu à Milan (Italie) du 8 au 13 avril. ATIBT : Le Salone Internazionale del Mobile, ou Salon de Milan, s’est déroulé à Milan du 8 au 13 avril. Quelles sont les tendances en matière d’utilisation des bois tropicaux ? Christian Morasso : L’inventivité et le style italiens ont attiré cette année 350.000 visiteurs à Milan, férus de nouvelles tendances et de création. Au Salon, le bois tropical dans le mobilier d’art a reproduit le faste des modèles créés dans les siècles passés : le bruyère, le palissandre, l’acajou... Dans des utilisations encore plus spéciales et précieuses : l’ébène, le bois de rose et le Macassar. Cependant, les entreprises qui produisent des mobiliers modernes n’utilisent que rarement le bois exotique. Souvent, elles ont tendance à utiliser un type de bois populaire teinté ou traité thermiquement, sans que cela apparaisse dans la fiche produit (quand elle est fournie…) ; souvent, ils manquent également l’indication du nom scientifique et la provenance. La certification FSC/PEFC, quant à elle, est restée dans l’ensemble un peu discrète au Salon - tandis qu’on a entendu parler davantage de «bio» et «éco». Il faut également garder à l’esprit que de nombreux designers du mobilier moderne, présents au Salon, utilisent les matériaux qu’on leur fournit et ceux qui sont promus dans les magazines, les salons de design ou encore, par d’autres célèbres designers. Ce qui ne comprend presque jamais de bois exotique. Sauf lorsqu’un designer se laisse inspirer de façon particulière par les bois tropicaux – comme c’est le cas de Veneta Cucina, dont l’excellence des produits se distingue au travers du recours à l’ébène et au bois de rose. Le fait est qu’en Italie le design est pur et les matériaux, notamment les espèces ligneuses, sont d’une importance secondaire. ATIBT : Les designers de meubles en savent-ils assez sur le bois tropical ? Christian Morasso : De nombreux produits mettent le bois en valeur. Et pourtant, derrière cette abondance, il existe un véritable bras de fer entre ceux qui produisent et ceux qui achètent le bois. Les associations d’industriels autrichiens, allemands et américains disposent de budgets énormes pour orienter le choix des designers, des ingénieurs et de leurs services d’achat vers les bois qu’ils produisent. En Italie, la plupart des projets de maisons se fait en épinette autrichien bien que les projets structurels puissent utiliser P58 www.ATIBT.ORG Christian Morasso, Consultant commercial et marketing de produits bois There is a natural link amongst tropical forests, highvalue / high-quality wood and the beauty of design. In this exclusive interview, Christian Morasso, Wood Products Sales and Marketing Consultant gives us a tour of the latest trends in tropical wood as seen at this year’s Milan International Fair. ATIBT: The Salone Internazionale del Mobile, or Milan International Fair, took place in Milan from 8 to 13 April. How is tropical wood being used in current furniture production? C. M.: This year, the Italian creativity and style have attracted over 350,000 visitors to Milan. The tropical wood species showcased at the Fair shone, whenever a piece of furniture sought to reproduce the magnificence of classic designs created in past centuries, with burl, rosewood and mahogany as absolute protagonists. In very extravagant and precious reworkings, even makassar, ebony and rosewood. And yet, the use of exotic wood in modern furniture is rare, if not hard to find. Often, there is a tendency to use more common wood species, either stained or heat treated, without any mention of this in the accompanying… if at all provided… product data sheet! Likewise, little information if any is given about the scientific names of the wood species, or its origin. Overall, very little mention of certification labels such as FSC or PEFC was to be found on the fairground – both went, so to speak, rather ‘incognito’ – while concepts such as ‘bio’ and ‘eco’ were recurrent. On the whole, designers attending the Fair use ‘fashionable’ materials as the market dictates, or as promoted in magazines and design showrooms or as established by other famous designers. Almost no-one deals with exotic wood, to the exception of firms like Veneta Cucine or designers like Piotto whose work with ebony and rosewood is not only a labour of love but also a magnificent way of standing out from the crowd. After all, the approach to design in Italy is ‘pure’ – no wonder then that materials, and wood species in particular, should fade into the background. ANNUAIRE © Carola Merello des essences typiquement italiennes, comme le châtaignier et le chêne. Le marché est désormais divisé en «exclusif» (haut de gamme) ou «populaire». Le milieu de gamme est en train de disparaître avec l’aggravation de la crise. Pour ce qui est du « haut de gamme » : à l’époque, il y avait ce regard «exclusif» porté sur les bois rares qu’on voit à Versailles : tables en teck faisant la fierté du pouvoir; alors qu’aujourd’hui, la fierté réside dans le nom du dessinateur ou du concepteur du meuble acheté. Par conséquent, le défi est de trouver le point d’équilibre entre design, qualité et bois tropical, qui constituerait un fer de lance, une force absolue dans le marché du luxe, où l’originalité et l’exclusivité sont impératives. Il faut surtout ne pas oublier les caractéristiques de ces essences extraordinaires et la difficulté, aujourd’hui, d’obtenir un bois extraordinaire ! Le contraire est aussi vrai pour ce qui est du marché «moyen-bas»: certaines îles bienheureuses, comme la Scandinavie, où les acheteurs de meubles les changent tous les deux ans, ou encore, en Angleterre et aux États-Unis, où le bricolage est une pratique courante et où les consommateurs sont en mesure de reconnaître les espèces ligneuses au premier regard. Dans le reste du monde, il existe un marché moyen-bas, où les exigences du design se heurtent à la difficulté de trouver du bois à prix abordable. C’est pourquoi on opte pour des compromis tels que des placages ou des panneaux reconstitués qui imitent le solide. Le défi de ces bureaux d’achat est le mobilier disponible immédiatement, un coût bon marché et la tendances de la mode. ATIBT : Que faut-il faire pour augmenter l’utilisation des bois tropicaux dans les foyers européens ? Christian Morasso : Les producteurs africains pourraient entrer sur le marché du meuble et l’influencer en introduisant des tendances exotiques, tropicales. Le « bio », l’ « éco », la durabilité sont des arguments solides, et d’ailleurs dans ce domaine, l’Autriche, l’Allemagne et encore plus la Scandinavie semblent à tout jamais gravé dans l’imaginaire collectif. Bien sûr, l’Afrique pourrait, dans certains domaines, vaincre la réticence de l’Europe et venir à bout de l’imaginaire collectif, et décupler sa performance sur le marché. Mais tout cela passerait par une révolution dans les méthodes de vente! 2014 ATIBT: Do furniture designers know enough about tropical wood? C. M.: Many products highlight the use of wood. However, this abundance is tucked in a tug of war between those who produce and those who buy wood. Industry associations from Austria, Germany or the USA can count on huge budgets to direct the choices of designers, engineers and purchase departments. For instance, in Italy, most of the housing plans use Austrian spruce, even if Italian wood species such as chestnut or oak would do just as well. The furniture market is now divided in «exclusive» high range and «popular» medium-low range. The mid-range is disappearing as the financial crisis is getting worse and worse. High range, or «exclusive»: in the good old days, exotic wood was in fashion. Take Versailles: teak tables were the pride of those who were in power then; while today, buyers pride themselves on collecting a piece of furniture just for the name of the designer. The challenge is to make ends meet between design - quality – and tropical wood. A decidedly retro-meets-modern-luxury sensibility would be an absolute strength in the luxury market, where uniqueness and exclusivity are king. Let’s not forget the characteristics of the extraordinary tropical wood species and how hard it is, today, to find extraordinary wood! The opposite is true for the medium-low or ‘popular’ range: only some lucky markets still survive: happy islands like Scandinavia, where the average household changes furniture every second year; or England and the USA, with their well-established “do-it-yourself” tradition and where the average buyer can easily recognize a wood species at first glance. For the rest of the World, it’s a medium-low range market, where the needs of design collide with the difficulty of finding wood at an affordable price. That’s why furniture manufacturers opt for trade-offs such as reconstituted panels deceptively looking like solid wood. The challenge of those purchase offices is just-in-time availability, low prices and fashion. ATIBT: What needs to be done in order to increase the use of tropical wood in European households? C. M.: African producers could enter the furniture market, influencing it with an exotic tropical trend. Today’s marketing is based on concepts like ‘eco’, ‘organic’ and sustainability. Admittedly, all strong arguments... except it’s Nordic countries who excel in this – Austria, Germany and Scandinavia – at least, in the collective imagination. If Africa really wanted to, it could overcome the reluctance of market and consumers alike. Africa could outperform the market… providing its sales strategies sharpen up! Interview by Tullia Baldassarri Hoeger von Hoegersthal, ATIBT communication Entretien par Tullia Baldassarri Hoeger von Hoegersthal, Communication ATIBT Rendez-vous incontournable pour les amoureux du design et de la déco, tournés vers l’innovation et la créativité, le Salon de Milan est devenu LE rendez-vous du design mondial. Pour en savoir plus : http://www.cosmit.it/en/ www.ATIBT.ORG P59 ANNUAIRE 2014 STATistiques par Jean-Christophe Claudon, Assistant Statistiques OIBT GRUMES TROPICAUX Importations de grumes tropicales d'origine africaine par régions (2004-2013) Afrique 2004 2005 2006 2007 2008 000 m3 000 $ Valeur 000 m3 000 $ unitaire Valeur 000 m3 000 $ unitaire Valeur 000 m3 000 $ unitaire Valeur 000 m3 000 $ unitaire 187 48 046 257 302 33 642 111 179 37 355 209 178 61 401 346 199 55 784 280 2 262 632 814 280 2 492 743 725 298 3 033 890 563 294 3 339 1 197 800 359 3 104 1 249 464 403 93 31 802 344 63 24 283 383 59 18 606 314 63 30 285 483 52 32 047 618 1 288 461 954 359 1 155 427 214 370 1 115 404 864 363 1 115 464 611 417 807 388 063 481 Amérique du Nord 4 1 489 369 4 1 190 299 3 1 944 571 3 1 018 331 2 626 415 Océanie 0 28 348 0 22 448 0 156 892 0 200 2 354 0 60 1 005 4 164 1 726 243 415 Asie AsiePacifique Europe Amérique du Sud Grand Total Afrique Asie 3 834 1 176 134 307 4 017 1 230 055 306 4 389 1 353 353 308 4 698 1 755 270 374 2009 2010 2011 2012 2013 000 m3 000 $ Valeur 000 m3 000 $ unitaire Valeur 000 m3 000 $ unitaire Valeur 000 m3 000 $ unitaire Valeur 000 m3 000 $ unitaire Valeur unitaire 34 17 067 501 52 22 268 427 45 15 031 336 13 5 697 434 28 4 898 177 2 911 1 021 698 351 3 374 1 374 587 407 2 975 1 250 875 420 3 451 1 516 235 439 3 691 1 575 432 427 Asie-Pacifique 23 13 340 582 26 13 122 514 18 9 901 558 6 13 989 2 534 14 7 468 538 Europe 605 190 652 315 377 168 777 448 406 174 428 430 233 114 957 493 191 94 626 495 Amérique du Nord 1 705 693 0 887 2 073 0 357 1 244 1 904 1 165 2 930 393 Océanie 0 170 656 0 36 942 0 102 1 402 0 80 966 0 140 1 318 Amérique du Sud 0 17 780 0 23 516 - 3 Grand Total P60 Valeur unitaire 3 574 1 243 650 348 3 829 1 579 701 413 3 444 1 450 698 421 www.ATIBT.ORG 3 703 1 651 863 446 3 927 1 683 495 429 ANNUAIRE 2014 Exportateurs africains de grumes tropicales (2004-2013, en milliers de mètres cubes) Congo Cameroun Guinée Equatoriale Mozambique Côte d'Ivoire Ghana Bénin République Démocratique du Congo 2004 785 376 393 97 160 10 48 2005 742 234 391 115 164 79 54 2006 664 500 451 134 126 74 52 2007 556 482 557 214 133 190 45 2008 640 365 272 164 141 210 51 2009 516 448 27 126 138 144 66 2010 649 701 227 237 136 151 90 2011 789 779 330 237 106 167 210 2012 705 722 355 327 128 274 261 2013 772 709 437 348 294 285 237 95 113 191 306 221 105 140 184 158 154 Libéria 0 0 2 5 9 74 190 136 Gambie Nigeria République centrafricaine Togo Sierra Leone 0 46 91 12 1 1 44 87 45 0 1 33 95 56 2 14 85 78 66 13 0 76 84 96 13 0 118 70 73 23 19 109 89 114 15 85 106 105 97 16 149 84 115 90 7 124 98 95 68 53 24 26 1 585 1 673 1 648 1 856 1 701 1 655 905 42 47 22 Guinée-Bissau 2 1 0 5 4 9 8 11 16 Afrique du Sud 24 9 203 4 1 2 3 3 6 12 0 0 1 1 11 Uganda Angola Tanzanie Guinée Kenya 2 4 54 7 1 2 4 40 11 0 1 3 15 55 2 4 4 35 38 2 10 3 4 68 1 2 3 2 18 1 1 3 3 150 1 2 5 3 51 2 1 15 5 10 2 9 5 4 3 3 Zambie 0 0 1 2 1 1 1 0 2 Sénégal 0 0 1 1 1 1 1 3 2 Madagascar 3 6 5 4 7 44 8 12 1 Mali 0 0 0 2 1 0 0 0 1 Namibie 0 38 0 0 0 0 1 0 0 Malawi 0 0 1 2 4 2 1 0 Zimbabwe 30 153 56 0 1 4 0 0 Soudan (depuis 2012) Gabon Swaziland 12 0 Tchad 0 Tunisie 0 Les Seychelles 0 Lesotho Botswana 0 - 0 Maroc 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 - 0 0 - 0 - 0 0 0 0 0 0 0 3 8 3 L'archipel des Comores 0 Djibouti 3 2 0 0 0 0 0 Ethiopie 0 0 0 - 1 Mauritanie 0 L'île Maurice Niger 0 0 0 5 7 1 4 11 0 0 0 0 1 0 3 0 0 Autre (non spécifié) 0 0 0 Somalie 1 3 834 1 15 0 Soudan (jusqu'en 2011) Total (000 m3) 0 0 0 Burkina Faso Egypte 0 0 Érythrée Burundi 0 0 Soudan du Sud Algérie 1 0 1 0 18 32 0 0 3 444 3 703 0 0 4 017 4 389 4 698 0 4 164 www.ATIBT.ORG 3 574 3 829 3 927 P61 ANNUAIRE 2014 Principaux importateurs de grumes tropicales d'origine africaine (2004-2013, en milliers de mètres cubes) 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Chine 1 677 1 791 2 196 2 545 2 289 2 116 2 570 2 123 2 682 2 808 Inde 404 510 467 577 574 530 475 471 532 567 7 16 17 23 89 122 163 267 236 260 France 516 467 413 441 352 373 162 147 105 84 Turquie 133 133 102 140 108 60 60 68 35 37 Belgique 14 14 17 33 52 26 35 45 20 23 Mozambique 28 0 0 0 0 0 0 2 22 Espagne 127 129 76 66 79 55 23 77 17 22 Portugal 201 148 114 125 128 36 37 33 20 18 Allemagne 131 134 148 124 94 40 41 28 19 18 14 Viet Nam 2013 Taïwan 71 52 51 52 41 15 19 17 5 Italie 214 183 277 242 82 47 31 43 27 14 3 523 3 576 3 877 4 369 3 888 3 421 3 618 3 318 3 699 3 886 Total (000 m3) Part de chaque région importatrice de grumes tropicales d’origine africaine 5% 1% Afrique Asie Asie pacifique (0%) Europe Amérique du Nord Océanie (0%) 94% Amérique du Sud (0%) En 2013, les exportations totales de grumes tropicales d’origine africaine s’élevaient à 1,6 milliard de dollars pour un volume de 3,9 millions de m3. 94% de ces grumes étaient exportées vers l’Asie pour un prix moyen de 427 dollars par mètre cube. 71% des grumes tropicales africaines exportées en Asie étaient destinées à la Chine pour un prix moyen du mètre cube de 400 dollars. L’Europe était la deuxième région importatrice de grumes tropicales africaines avec un volume de 191 000 m3 pour un prix moyen de 495 dollars par mètre cube. La France était le pays le plus gros importateur de grumes tropicales africaines dans l’Union Européenne avec un volume importé de 84 000 m3 au prix moyen de 502 dollars par mètre cube. In 2013, total exports of tropical logs from Africa amounted to US$ 1,6 billion for a volume of 3,9 million m3. 94% of these logs were exported to Asia for an average price of US$ 427 per cubic meter. 71% of Africa’s tropical log exports to Asia were destined to China for an average price of US$ 400 per cubic meter. Europe was the second largest importing region of African tropical logs with a volume of 191,000 m3 for an average price of US$ 495 per cubic meter. France was the country’s largest importer of African tropical logs in the European Union with an import volume of 84,000 m3 at an average price of US$ 502 per cubic meter. P62 www.ATIBT.ORG RAISE OPERATOR EFFICIENCY ANNUAIRE LOWER FUEL CONSUMPTION The new Cat® 966M is 10% more fuel efficient on average than the previous model. We also made changes so you can work more efficiently in a millyard. The lock-up clutch torque converter helps you climb ramps without losing speed, and disc-type differential locks improve traction when the ground is slippery or muddy. Just hit a button and drive right through. Comfort is important, too. The new Ride Control system has two accumulators to cushion the ride full or empty. Looking for even more fuel efficiency? Get up to 25% more fuel savings handling logs with the 966M XE compared to the standard model. Load trucks, pile chips and feed the mill with the 966M. Sort and stack wood higher in the same footprint with a Cat M325 Material Handler or Cat 325 FM. Cost-efficient millyard systems — that’s what we’re built to deliver. 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CAT, CATERPILLAR, BUILT FOR IT, their respective logos, “Caterpillar Yellow,” the “Power Edge” trade dress as well as corporate and product identity used herein, are trademarks of Caterpillar and may not be used without permission. www.cat.com www.caterpillar.com 2014 ANNUAIRE 2014 sciages TROPICAUX Importations de sciages tropicaux d’origine africaine par régions (2004-2013) 2005 2006 2007 2008 000 m3 000 $ Valeur 000 m3 000 $ unitaire Valeur 000 m3 000 $ unitaire Valeur 000 m3 000 $ unitaire Valeur 000 m3 000 $ unitaire Valeur unitaire Afrique 179 91 255 510 295 109 891 373 173 100 453 582 242 126 546 523 282 151 083 536 Asie 141 54 088 384 138 58 203 423 176 71 420 407 192 91 574 476 288 173 127 601 AsiePacifique 36 18 753 516 16 7 935 487 26 14 247 538 19 10 712 569 50 21 278 427 1 586 753 611 475 1 409 832 182 591 1 206 766 088 635 1 788 924 127 517 1 211 909 805 751 100 65 206 652 109 78 533 719 106 86 711 820 133 118 771 893 120 110 868 921 Océanie 2 1 518 750 2 1 241 805 2 1 202 755 1 1 434 959 1 1 409 1 018 Amérique du Sud 0 32 771 0 79 512 0 173 714 0 117 1 465 0 170 843 2 044 984 462 482 1 968 1 088 065 553 1 688 1 040 293 616 2 376 1 273 281 536 1 953 1 367 739 700 Europe Amérique du Nord Grand Total 2009 2010 2011 2012 2013 000 m3 000 $ Valeur 000 m3 000 $ unitaire Valeur 000 m3 000 $ unitaire Valeur 000 m3 000 $ unitaire Valeur 000 m3 000 $ unitaire Valeur unitaire Afrique 176 95 970 545 220 108 415 493 165 91 885 557 161 88 364 548 162 66 905 413 Asie 225 132 898 591 354 183 999 520 577 331 607 575 660 404 646 613 688 398 432 579 AsiePacifique 14 6 645 467 12 6 087 521 6 3 760 624 5 5 558 1 023 7 4 962 700 Europe 957 480 060 502 913 525 486 575 1 032 577 208 559 786 507 716 646 924 511 389 554 Amérique du Nord 54 45 403 838 83 58 563 705 108 79 353 734 95 82 194 863 94 94 501 1 007 Océanie 1 954 948 1 704 958 1 1 003 938 0 582 1 257 3 2 759 994 Amérique du Sud 0 153 482 1 522 505 2 1 395 662 3 3 075 1 037 5 2 903 643 1 428 762 083 534 1 584 883 777 558 1 891 1 086 211 574 1 712 1 092 135 638 1 882 1 081 851 575 Grand Total P64 2004 www.ATIBT.ORG ANNUAIRE 2014 Exportateurs africains de sciages tropicaux (2004-2013, en milliers de mètres cubes) Cameroun Gabon Mozambique Congo Côte d'Ivoire Ghana République Démocratique du Congo Bénin Tanzanie Swaziland République centrafricaine Malawi Madagascar Afrique du Sud Nigeria Zambie Zimbabwe Togo Libéria Guinée Equatoriale Angola Sierra Leone Soudan (depuis 2012) Tunisie Sénégal Uganda Kenya Guinée-Bissau Lesotho Namibie Niger Gambie L'île Maurice Guinée Autre (non spécifié) Soudan du Sud Djibouti Ethiopie Burkina Faso Maroc Botswana Libye Mali Algérie Territoire britannique de l'océan Indien Burundi Cap-Vert Tchad L'archipel des Comores Egypte Érythrée Soudan (jusqu'en 2011) Mauritanie Mayotte Rwanda Sao Tomé-et-Principe Seychelles 2004 911 136 14 87 563 213 2005 766 171 14 93 499 242 2006 661 131 23 90 402 185 2007 686 196 27 246 786 270 2008 633 164 51 160 456 180 2009 668 122 54 65 248 108 2010 622 211 88 75 243 156 2011 798 304 139 75 260 131 2012 695 360 130 78 191 86 2013 748 411 151 148 147 88 28 50 77 44 82 46 54 59 51 51 3 5 1 10 2 8 15 19 3 6 2 0 3 0 1 6 9 1 11 15 12 11 25 11 8 1 4 7 5 13 0 19 1 29 7 22 4 5 2 0 1 1 2 8 15 2 46 84 8 7 15 6 2 3 0 2 0 1 6 37 0 23 4 8 9 7 3 2 2 1 3 0 3 12 34 21 30 23 3 10 8 6 4 14 3 0 4 0 0 20 8 3 5 5 6 2 6 2 5 0 1 1 1 1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1 1 1 0 0 0 0 1 21 0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 1 3 0 0 0 2 0 0 0 0 0 1 10 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 1 16 0 0 0 1 0 0 0 0 0 1 0 4 0 22 26 0 16 6 8 8 6 9 1 4 3 5 1 0 3 0 0 0 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 41 28 14 12 12 6 5 4 3 3 3 2 2 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1 2 0 0 1 0 1 1 0 1 2 044 1 968 0 0 0 1 12 1 0 0 3 0 0 0 0 6 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 2 0 0 6 0 0 - 0 0 - 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 688 2 376 0 Somalie Total (000 m3) 18 1 15 10 28 3 2 2 0 1 1 1 1 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 3 0 1 953 www.ATIBT.ORG 1 428 3 0 1 583 1 891 1 711 1 882 P65 Principaux importateurs de sciages tropicaux d'origine africaine (2004-2013, en milliers de mètres cubes) 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Chine 81 54 88 61 146 104 225 389 501 517 Belgique 77 109 111 50 119 62 106 195 214 197 Italie 368 369 275 335 313 160 204 174 144 139 France 221 204 182 272 136 150 233 154 97 118 Afrique du Sud 34 78 33 110 31 64 82 64 51 107 Royaume-Uni 82 82 82 284 132 59 91 64 66 93 États-Unis 88 94 92 113 97 43 53 76 74 75 Pays-Bas 49 56 90 111 107 72 77 68 62 51 Inde 7 18 8 11 10 22 28 42 43 49 Allemagne 62 65 61 75 71 49 40 46 56 48 Espagne 571 363 187 302 169 82 61 88 42 42 Liban 8 9 8 11 16 18 13 17 22 10 Niger 5 5 5 4 3 3 3 4 5 10 Tunisie 13 21 14 9 19 14 12 14 10 8 Taïwan 3 5 2 2 2 1 1 3 1 7 1 808 1 716 1 381 1 921 1 553 1 029 1 390 1 561 1 544 1 640 Total (000 m3) Part de chaque région importatrice de sciages tropicaux d'origine africaine 5% Afrique 9% Asie Asie pacifique (0%) Europe 49% 37% Amérique du Nord Océanie (0%) Amérique du Sud (0%) En 2013, les exportations totales de sciages tropicaux d’origine africaine s’élevaient à 1,08 milliard de dollars pour un volume de 1,8 million de m3. L’Europe restait le premiere région importatrice de sciages tropicaux d’origine africaine avec un volume de 924 000 m3 à un prix moyen de 554 dollars par mètre cube. L’Asie est la deuxième région importatrice de sciages tropicaux d’origine africaine avec un volume importé de 688 000 m3 pour un prix moyen de 579 dollars par mètre cube. Néanmoins, la Chine est le gros importateur mondial de sciages tropicaux d’origine africaine avec un volume importé de 517 000 m3 pour un prix moyen de 568 dollars par mètre cube. In 2013, total exports of tropical sawn wood from Africa amounted to US$ 1,08 billion for a volume of 1,8 million m3. Europe remained the first region of tropical sawnwood importer of African origin with a volume of 924,000 m3 at an average price of $ 554 per cubic meter. Asia is the second largest importing region of tropical sawnwood from Africa with an imported volume of 688,000 m3 for an average price of $ 579 per cubic meter. Nonetheless, China is the largest world importer of tropical sawnwood from Africa with an imported volume of 517,000 m3 for an average price of $ 568 per cubic meter. P66 www.ATIBT.ORG Master B to B • Global Meetings Participants • 210x297 mm • PP • Q • Remise le : 00/09/2011 • Parution du 00/09/2011 HRU • Relecture LES CLÉS DE LA RÉUSSITE POUR VOTRE ENTREPRISE. #5: Multipliez les opportunités LE PROGRAMME Bénéficiez d’une solution simple et économique pour participer aux événements nationaux et internationaux dont AIR FRANCE et KLM sont les transporteurs officiels. En participant aux événements homologués, vous bénéficiez de réductions sur le réseau des deux compagnies pouvant aller jusqu’à moins 47 %*, et continuez à profiter de vos avantages fidélité Flying Blue. POUR PLUS D’INFORMATIONS, RENDEZ-VOUS SUR www.airfranceklm-globalmeetings.com * Réduction jusqu’à moins 47 % sur les vols France métropolitaine. Renseignements et achats sur www.airfranceklm-globalmeetings.com, dans les agences Air France ou auprès des agences de voyages habilitées. AIRF_1109032_BtoB_5_GlobalMeeting_Particip_210x297.indd 1 28/11/11 17:19 2014 ANNUAIRE Publications Atlas des bois tropicaux (Afrique, Asie, Amérique Latine) Ces atlas présentent l’ensemble des propriétés, caractéristiques et utilisations des principales essences tropicales rencontrées sur le marché. Publication : de 1986 à 1988 Prix membre ATIBT : de 40 à 50 € Prix non membre ATIBT : de 50 à 60 € Bois Tropicaux Ce lexique présente les définitions et traductions des termes relatifs aux essences de bois, au vocabulaire de base propre au bois et des termes commerciaux. Publication : 2000 Prix membre ATIBT : 30 € Prix non membre ATIBT : 30 € Cette brochure présente les conseils de mise en œuvre des bois tropicaux et les usages commerciaux, puis, sous forme de fiches synthétiques, une description des 73 essences les plus commercialisées. Durabilité naturelle et préservation des bois tropicaux Publication : 1983 Prix membre ATIBT : 10 € Prix non membre ATIBT : 12 € Publication : 2009 Prix membre ATIBT : 29 € Prix non membre ATIBT : 35 € Ce guide propose des réponses simples et pratiques sur l’utilisation des bois tropicaux face aux agents de dégradation. Incoterms 2010 Des forêts... des bois... Cet ouvrage rassemble une grande quantité d’informations traitant des forêts tropicales et tempérées, des essences et des produits bois. Publication : 2008 Prix membre ATIBT : 150 € Prix non membre ATIBT : 160 € P68 Lexique du bois et du commerce international Les Incoterms (International commercial terms) sont des termes normalisés qui servent à définir les « droits et devoirs » des acheteurs et vendeurs participant à des échanges internationaux et nationaux. Publication : 2010 Prix membre ATIBT : 45 € Prix non membre ATIBT : 47 € www.ATIBT.ORG ANNUAIRE Manuels d’identification des bois commerciaux (généralités, Afrique-guinéo-congolaise, Amérique-Latine) Manuel CTFT La scie à ruban Ces ouvrages initient le lecteur à l’observation des caractères de structure du bois et à la méthode d’identification. Cet ouvrage rassemble l’ensemble des connaissances en matière de sciage des bois tropicaux. Publication : 1999 Prix membre ATIBT : 32 € Prix non membre ATIBT : 35 € Publication : de 1982 à 2005 Prix membre ATIBT : de 30 à 35 € Prix non membre ATIBT : de 30 à 35 € Manuel de la préservation des bois en climat tropical Infrastructure routière des forêts tropicales Publication : 1986 Prix membre ATIBT : 32 € Prix non membre ATIBT : 35 € Publication : 1999 Prix membre ATIBT : 0 € Prix non membre ATIBT : 0 € Cet ouvrage rassemble l’ensemble des connaissances en matière de traitement chimique des bois tropicaux. Cette étude présente les impacts socio-économiques et environnementaux des routes forestières en milieu tropical. NOMENCLATURE GENERALE des Règles de classement SATA Résumé des règles de classement SATA, document de poche. Publication : 1999 Prix membre ATIBT : 20 € Prix non membre ATIBT : 25€ 2014 BOIS TROPICAUX Edition Bilingue Français / Anglais 2014 ASSOCIATION TECHNIQUE INTERNATIONALE DES BOIS TROPICAUX www.ATIBT.ORG Nomenclature La nomenclature de l’ATIBT 2014 référence les noms pilotes internationaux de 524 essences tropicales définies par plus de 1400 espèces botaniques. Publication : 2014 Prix membre ATIBT : 25 € Prix non membre ATIBT : 30 € P69 Manuel élaboré dans le cadre du projet d’appui à l’écocertification des concessions forestières en Afrique centrale (ECOFORAF) avec le soutien financier du Fonds Français pour l’Environnement Mondial. Guide des pratiques managériales Guide pratique à l’usage des acheteurs publics Ici, est considérée comme manager, une personne pour laquelle l’entreprise a confié une mission ou un projet et dont il doit gérer et planifier la réalisation des activités avec la collaboration d’autres personnes. L’Accord de partenariat volontaire (APV) Financé par l'Union europénne Le sc L’APV s’appuie sur un Système de vérification de la légalité (SVL) qui inclut des autorisations à l’exportation vérifiées aux frontières de l’UE (autorisations FLEGT). Financé par l'Union europénne Les exigences d'un accord étant validées au niveau national, elles doivent être respectées par tous les opérateurs forestiers du pays signataire. in L’HUMIDITé Réalisation :www.impribeau.be Pour répondre à cet objectif, l’APV implique le développement de mesures nationales de transparence, de gouvernance, de réformes du secteur forestier, etc. ma Le bois en lumière P70 Au fil des ans, le « FLEGT passeport pour le bois » est devenu un document de référence pour l’ensemble des parties prenantes du plan d’action FLEGT à travers le monde. Il garantit que tout produit ligneux figurant dans l’accord respecte l’ensemble des dispositions légales et réglementaires en vigueur dans le pays producteur. de iges s’expliquent insuffisante de ce el, que ce soit dans ommerciales, dans ou dans l’utilisation i B t. o r g Passeport FLEGT pour le bois La concertation avec tous les acteurs du secteur forestier dans les pays producteurs qui le souhaitent se concrétise par la signature d’un accord de partenariat volontaire (APV) FLEGT. 1 fiche technique n on Ce guide cible les collectivités publiques en raison de leur responsabilité dans l’acquisition de produits bois et papier pour leurs propres achats et pour celui de nombreux autres services et établissements qui sont sous leur administration. En mai 2003, la Commission européenne (CE) a publié son Plan d’Action FLEGT - Application des réglementations forestières, gouvernance et échanges commerciaux. Son objectif : lutter contre l’exploitation illégale des forêts et le commerce associé. Parmi les 7 axes d’intervention de ce Plan d’Action européen, deux apparaissent primordiaux. Ce guide est destiné aux aménagistes d’entreprises forestières du bassin du Congo soucieuses de faire évoluer leurs pratiques dans une optique de certification de leur gestion forestière. ur le bois tropic clés s al à c es por t ée san ais Concevoir et mettre en œuvre une politique d’achat bois responsable L'Union européenne contre le bois illégal Étude sur le plan pratique de l’aménagement des forêts naturelles de production tropicales africaines issu d’un végétal é à l’eau. Le taux n paramètre non er abord puisqu’il e sur du bois sec. mètre est capital ’il influe sur de priétés : le poids, les déformations, priétés physiques, mécaniques, la ConCevoir et mettre en œuvre une politique d’aChat bois responsable édition septembre 2012 - Conception et réalisation : www.belvedere -conseil.com & www.pif-design.com GUIDE DES PRATIQUES MANAGÉRIALES MANAGER ANNUAIRE 2014 DU BOIS A s s o c i At i o n t e c h n i q u e i n t e r n At i o n A L e d e s B o i s t r o p i c A u x Ces fiches techniques vous aident à appréhender les spécificités des différents bois tropicaux en matière d’humidité, d’utilisation et de durabilité. www.ATIBT.ORG Retrouvez d’autres publications gratuites sur notre site internet www.atibt.org REjOIGNEZ L’ATIBT ! Devenez un véritable « insider » de la profession et recevez une information technique, économique et politique régulière sur la filière bois tropicaux. Vous pourrez solliciter notre équipe pour des conseils professionnels ; au même temps, vous aurez accès à un réseau d’experts dans le cas où vous devriez régler un litige commercial. Surtout, vous contribuerez à l’évolution de la gestion forestière durable, tout en développant une image positive et engagée. © Julien Harneis Contact Association Technique Internationale des Bois Tropicaux Jardin Tropical 45 bis, avenue de la Belle Gabrielle 94736 Nogent-sur-Marne CEDEX FRANCE TEL : +33 1 4394 72 64 FAX : +33 1 4394 72 09 MAIL : sec@atibt.org www.atibt.org ANNUAIRE 2014 Directeur de la Publication Ralph Ridder, Directeur Général ATIBT Rédaction Tullia Baldassarri Hoeger von Hoegersthal, Communication ATIBT Création graphique Agence PatteBlanche www.patte-blanche.com Impression Pure impression www.pure-impression.fr www.rougier.fr P72 www.ATIBT.ORG
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