Institut national du cancer Rapport scientifique 2013-2014

RECHERCHE
Institut national du cancer
Rapport scientifique
2013-2014
e-cancer.fr
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2
INSTITUT
NATIONAL
DU CANCER
Institut
national
du cancer
RAPPORT
SCIENTIFIQUE
2013-2014
Rapport
scientifique
2013-2014
Depuis 2003, la lutte contre le cancer en France est structurée autour de plans nationaux visant
à mobiliser tous les acteurs autour de la prévention, du dépistage, des soins, de la recherche
et de l’accompagnement du patient et de ses proches. Le Plan cancer 2003-2007 a dressé
une première stratégie globale de lutte contre le cancer ; le second (2009-2013) a introduit
la notion de prise en charge personnalisée.
Plan
Cancer
2014-2019
Le 3e Plan cancer 2014-2019 a pour ambitions de donner à chacun, partout
en France, les mêmes chances de guérir et de mettre plus rapidement
encore les innovations au service des malades. Il comprend 17 objectifs
regroupés autour de quatre grandes priorités de santé :
l Guérir plus de personnes malades
l Préserver la continuité et la qualité de vie
l Investir dans la prévention et la recherche
l Optimiser le pilotage et les organisations
Le Plan cancer s’inscrit dans la mise en œuvre d’une stratégie nationale
de santé et de l’Agenda stratégique pour la recherche,
le transfert et l’innovation « France-Europe 2020 ».
Pour en savoir plus et télécharger le Plan cancer : e-cancer.fr
Tous droits réservés.
Ce document peut être reproduit ou diffusé librement pour un usage personnel et non destiné à des fins commerciales
ou pour de courtes citations.
Ce document a été publié en octobre 2014. Il est disponible à l’adresse suivante :
Institut National du Cancer (INCa)
Direction de la recherche
52, avenue André Morizet – 92100 Boulogne-Billancourt
e-cancer.fr
© 2014. Institut National du Cancer (INCa)
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Rapport scientifique 2013-2014
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Rapport scientifique 2013-2014
SOMMAIRE
PrÉambule
6
Indicateurs de la recherche
Indicateurs des essais cliniques
Plateformes de génétique moleculaire : indicateurs d’activité
Actions internationales
Portefeuille international de l’INCa
Synthèse du rapport
19
Partie 1.
SynthÈse des recommandations
prÉcÉdemment Émises par les membres
du conseil scientifique international,
des progrÈs rÉalisÉs et du plan canceR
2014-2019
23
Partie 2.
Rapport d’activitÉ de la recherche
sur le cancer en 2013-2014 et synthÈse
27
1. Maintien du soutien à la recherche
translationnelle et intégrée
29
1.1. Les programmes et équipes de recherche visant
à promouvoir l’interdisciplinarité et le transfert
des connaissances dans la pratique clinique
29
1.2. Nouvelles actions pour renforcer l’organisation et les
infrastructures de la recherche translationnelle et intégrée 37
2. Augmentation du soutien à la recherche
clinique et au développement d’essais de phase
précoce pour des médicaments innovants
44
2.1. Les programmes de recherche clinique sur le cancer
44
2.2. Organisation de la recherche clinique et renforcement
des structures et infrastructures
50
3. Renforcement du soutien à la recherche
en biologie, génomique et aux sciences
du cancer
55
3.1. Programmes de recherche dédiés
55
3.2. Le programme de génomique et le programme
d’épigénomique
63
4. Renforcement du soutien à la recherche
en sciences sociales, en épidémiologie
et en santé publique
71
4.1. Les programmes de recherche
71
5. Les cancéropôles
77
6. Évolution des programmes internationaux
80
6.1. Coordination mondiale de la recherche sur le cancer
80
6.2. Programmes européens
81
6.3. Programme en Asie
83
6.4. Programmes en Afrique
84
7. L’ÉVALUATION À L’INCa, ET BILAN
DES INVESTISSEMENTS DE RECHERCHE
86
7.1. L’importance de l’évaluation pour l’INCa
86
7.2. Financement global pour 2014 et sur la période
2007-2014 pour la recherche en cancérologie
87
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5
Partie 3.
PERSPECTIVES
90
7.4. Renforcement des équipes mobiles de recherche
clinique
118
1. LES ACTIONS DU PLAN CANCER 2014-2019
91
7.5. Définition, mise en place et suivi d’objectifs précis
118
1.1. Les 17 objectifs opérationnels
91
7.6. Suivi des essais cliniques et de l’inclusion des patients
118
1.2. Résumé des actions de recherche en cancérologie
93
conclusion
120
ANNEXES
122
1. SYNTHÈSE DU PLAN CANCER 2014-2019
123
Guérir plus de personnes malades
123
Préserver la continuité et la qualité
126
Investir dans la prévention et la recherche
128
Optimiser le pilotage et les organisations de la lutte
contre les cancers
129
2. OBJECTIFS DE SANTÉ DU PLAN CANCER 2014-2019
ET INDICATEURS D’IMPACT
131
3. TUMOROTHÈQUES
133
4. Plateformes IBiSA
134
5. REGISTRE DES ESSAIS CLINIQUES
135
6. LA CLASSIFICATION CSO
137
1.3. Le pilotage du Plan cancer
103
2. PERSPECTIVES INTERNATIONALES
104
3. GLOBAL ALLIANCE : UN NOUVEAU PACTE
D’UTILISATION RESPONSABLE DE LA GÉNOMIQUE
POUR LA SANTÉ
4. RECHERCHE TRANSLATIONNELLE : AU-DELÀ
DU PARADIGME ALLANT « DU LABORATOIRE AU LIT
DU PATIENT »
5. LA LUTTE CONTRE LE TABAGISME ET LES CANCERS
LIÉS AU TABAC EN FRANCE : SAISIR L’OPPORTUNITÉ
D’ALLER DE L’AVANT
107
109
111
6. SÉQUENÇAGE DE NOUVELLE GÉNÉRATION
(NEXT GENERATION SEQUENCING OU NGS)
113
7. RECHERCHE CLINIQUE
116
7.1. Priorité accordée aux grands et très grands essais
cliniques (méga-essais)
116
7.2. Renforcement des capacités de soutien des essais
cliniques applicables à plusieurs types de tumeurs
117
7.3. Renforcement de la collaboration entre l’INCa et
les groupes coopérateurs dans le cadre du programme
de labellisation d’intergroupes coopérateurs
117
6
Institut national du cancer
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PrÉambule
Ce huitième rapport annuel au Conseil scientifique international
représente une étape importante pour l’avenir. Les orientations
fournies par les experts nationaux et internationaux de ce conseil ont
été une source d’inspiration pour l’élaboration du Plan cancer 20142019 présenté par le président François Hollande le 4 février 2014, lors
d’un colloque qui a mis l’accent sur la lutte contre le cancer au niveau
international. C’est l’occasion de revenir sur toutes les réalisations de
l’Institut national du cancer au cours de ces dernières années, mais aussi
d’examiner ce qui reste à accomplir, améliorer, développer en matière
d’innovation, pour le bénéfice des patients atteints de cancer, dont le
nombre ne cesse d’augmenter.
L’une des principales contributions est le programme SIRIC. Ses huit sites
labellisés pilotent déjà de grands progrès, en particulier en génomique et
clinique avec quatre projets en cours évaluant l’impact de la génomique
dans les soins des patients atteints de cancer métastatique du sein, du
poumon, colorectal et dans les cancers des tissus mous. Ces études
randomisées aideront à convaincre que l’ère du traitement empirique est
derrière nous, et justifieront les efforts nationaux déployés pour la mise
en place de la biologie moléculaire et des plateformes d’oncogénétique,
des programmes de médecine moléculaire, de réseaux des essais cliniques
de phase précoce, des 11 intergroupes coopérateurs et de la contribution
française au réseau ICGC.
Au cours des sept dernières années, l’INCa et — à travers lui, la recherche
sur le cancer en France — a augmenté sa visibilité au niveau international.
Nous avons participé à des actions internationales, à la fois avec les pays
européens et les États-Unis, mais aussi avec les pays à faibles revenus.
Nous sommes co-leaders de plusieurs programmes ou projets, tels que
l’ICGC, l’Alliance mondiale pour la génomique et de la santé (Global
Alliance for Genomics and Health) et nous sommes coordinateurs de la
soumission d’un grand projet européen pour la médecine personnalisée
visant à développer les structures, les compétences et les outils dans tous
les pays européens participants. Que ce soit un succès ou un échec, ce
programme accélérera l’utilisation de la biologie moléculaire en Europe,
et permettra des progrès en clinique, en particulier dans les cancers du
poumon et les cancers pédiatriques. En outre, la coopération avec les
pays africains et asiatiques, que nous avons essayé de coordonner avec
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Rapport scientifique 2013-2014
7
nos collègues de l’OMS-CIRC, les États-Unis et Royaume-Uni, est dédiée
à un aspect spécifique, la prévention et le diagnostic précoce des cancers
du col de l’utérus. Les programmes pilotes sont déjà très encourageants
et stimulants. La réunion des financeurs de la recherche sur le cancer
organisée par CR-UK, US-NCI, le CIRC et l’INCa à Paris, les 13 et
14 janvier 2014 a montré l’enthousiasme émanant des quelque 24 pays
participants. Ce fut une occasion unique de lancer plusieurs groupes de
travail sur la lutte contre le tabagisme, la prévention et le diagnostic des
cancers liés à HPV, la nutrition et le cancer, la génomique en santé et le
traitement, la collaboration internationale autour des essais cliniques
et de l’accès aux médicaments, en particulier pour les enfants. Un suivi
attentif de toutes ces actions sera effectué.
L’avenir de la recherche sur le cancer en France est fixé par les objectifs
du nouveau Plan cancer 2014-2019. Un investissement fort est engagé
dans tous les aspects de la prévention, conformément aux demandes
répétées de notre Conseil scientifique, en particulier dans la lutte contre le
tabagisme. Le ministère de la Santé, des Affaires sociales et des droits des
femmes proposera une série d’actions à l’automne prochain. Toutefois,
nous les avons anticipées et avons lancé un nouveau programme
transversal sur les cancers liés au tabac, lequel doit être renouvelé chaque
année pendant les cinq prochaines années. Ce programme consistera à
explorer et financer la recherche en prévention, les biomarqueurs et les
outils de diagnostic, ainsi que les thérapies innovantes. Nous croyons
également que la recherche fondamentale sur le cancer est indispensable
pour nourrir l’avenir avec des innovations. La recherche fondamentale
alimente l’imagerie, divers types de thérapies, la prévention et le
diagnostic. Dans un contexte de contraintes économiques, le maintien ou
l’augmentation du soutien à la recherche fondamentale nous permettra
le développement d’approches innovantes dans l’avenir avec un impact
médical et social important.
Il s’agit, ici, du huitième rapport annuel d’une série initiée en 2007. La
nouvelle Direction de la Recherche va garder l’interface avec notre
remarquable Conseil scientifique international. Je lui adresse ma
reconnaissance pour avoir pu bénéficier de sa sagesse et de ses ambitions
concernant le soin et le traitement des patients atteints de cancer en France.
Professeur Fabien Calvo
Directeur de la Recherche
et de l’Innovation
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8
Indicateurs de la recherche
Évolution du nombre de projets soumis aux appels
à projets libres gérés par l’INCa
Évolution du nombre de projets sélectionnés aux appels
à projets libres gérés par l’INCa
* Pas de projets de recherche translationnelle en 2008 et 2014, clinique en 2014
80
350
70
300
60
Nombre de projets
400
250
200
150
100
50
40
30
20
50
10
0
0
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
Recherche clinique*
Recherche translationnelle*
Recherche en sciences sociales, épidemiologie, santé publique
Recherche en biologie et sciences du cancer
2014
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
Recherche clinique*
Recherche translationnelle*
Recherche en sciences sociales, épidemiologie, santé publique
Recherche en biologie et sciences du cancer
Évolution des financements accordés aux appels
à projets libres gérés par l’INCa
* Pas de projets de recherche translationnelle en 2008 et 2014, clinique en 2014
25
20
Financement en M€
Nombre de projets
* Pas de projets de recherche translationnelle en 2008 et 2014, clinique en 2014
15
10
5
0
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
Recherche clinique*
Recherche translationnelle*
Recherche en sciences sociales, épidemiologie, santé publique
Recherche en biologie et sciences du cancer
2014
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Évolution du budget moyen accordé par projet libre
de recherche
Formation à la recherche translationnelle
Budget moyen par projet en €
* Pas de projets de recherche translationnelle en 2008 et 2014, clinique en 2014
120
600 000
100
500 000
80
400 000
60
300 000
40
200 000
20
100 000
0
103
35
19
2011
0
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
Recherche clinique*
Recherche translationnelle*
Recherche en sciences sociales, épidemiologie, santé publique
Recherche en biologie et sciences du cancer
Financements (M€) accordés aux appels à projets du Plan
cancer gérés par l’inserm
Épigénétique
Formation Recherche
Translationnelle
Biologie des systèmes
et cancer
Cancer et
environnement
Physique, Maths,
Sciences de l’ingénieur
Modèles de tumeurs
spontanées
2014
2013
2012
2011
0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
9
4,0
4,5
36
52
36
27
25
2012
2013
Nombre de projets soumis
Nombre de projets sélectionnés
2014
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10
Indicateurs des essais cliniques
Évolution de l’inclusion de patients dans les essais cliniques
Nombre patients inclus
50 000
44 023
40 000
26 003
30 000
20 000
34 067
28 167
35 390 37 492
24 037
10 000
0
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
Nombre d’essais cliniques ouverts à l’inclusion et publiés dans le registre national
800
700
553
600
500
300
100
528
417
400
200
687 653
108
233
517
509
mai-14
mai-13
déc-12
juin-12
déc-11
juin-11
déc-10
juil-10
déc-09
juil-09
déc-08
juil-08
déc-07
juil-07
avr-07
0
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Essais cliniques de phase précoce des centres labellisés INCa - CLIP2
3 500
2 873
3 000
2 500
2 000
1 847
3 250
1 990
1 500
1 000
500
0
144
2010
165
2011
187
2012
Nombre d’essais phase I/II
Nombre de patients inclus dans essais phase I/II
212
2013
11
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Plateformes de gÉnÉtique
molÉculaire : indicateurs
d’activitÉ
Dépistage moléculaire prédictif en France en 2013 : activité des 28 centres de génétique moléculaire
Lille
Rouen
Caen
Amiens
Paris
AP-HP
Brest
Nancy
Reims
Curie
IGR
Rennes
Nantes
Nombre de patients
ayant bénéficié
d'un test moléculaire
déterminant l'accès
à une thérapie ciblée
en 2013
Strasbourg
Angers
Tours
Besançon
Dijon
Poitiers
Limoges
Clermont
Ferrand
Lyon
Grenoble
Bordeaux
Toulouse
Saint-Étienne
Montpellier
Marseille
Nice
10 145
4 000
2 000
1 000
687
Source : INCa 2014
Traitement : Pôle Recherche et Innovation - INCa - 2014
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Nombre de patients
Dépistage K-RAS pour les patients atteints d’un cancer du côlon et du rectum
22 500
20 000
17 500
15 000
12 500
10 000
7 500
5 000
2 500
0
17 246
17 003
16 581
10 012
19 347
18 306
1 100
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
Dépistage EGFR pour les patients atteints d’un cancer du POUMON
25 000
20 000
Nombre de patients
23 336
20 750
16 834
21 995
15 000
10 000
5 000
1 269 2 667
0
2008
2009
2010
2011
2012
2013
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ACTIONS INTERNATIONALES
OMS
CCLAT Convention-cadre de la lutte antitabac
OMS Financement /participation travaux
CIRC Siège au Conseil des directeurs
US NCI
CTEP Essais cliniques phases
précoces
Coordination/Global Health Coopération avec les LMIC
CONSORTIums INTERNATIONAUX
ICGC Consortium International Génomique du Cancer
GLOBAL ALLIANCE en Génomique et Santé
ICRP Partenariat International de Recherche sur le Cancer
IRCI Initiative Internationale Cancers Rares (recherche clinique)
ICISG Groupe international d’information sur le cancer
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EUROPE
Eranet TRANSCAN Recherche translationnelle
JA EPAAC Partenariat européen de lutte contre le cancer : coordination de la
recherche/soins cancers rares
BASIS Étude génétique sur le cancer du sein
CSA PerMed Développement agenda de recherche en médecine personnalisée
JA CANCON Recommandations européennes pour l’amélioration de la qualité
dans la lutte contre le cancer (soins/santé publique)
-----------H2020 PHC24-2015 (nouveaux modèles de soins en médecine personnalisée)
H2020 PHC6-2014 (évaluation programmes organisés dépistage /prévention)
AIEA-PACT
Renforcement des capacités,
formations, lutte contre le cancer
ASIE : Thaïlande/Laos
Union pour la
Méditerranée
Financement des projets recherche/santé
publique-cancer du col de l’utérus (HPV/VIH)
AFRIQUE
3 Accords de coopération en cours (Sénégal, Côte d’Ivoire
et Mauritanie): santé publique / recherche/ formation
Financement projet recherche au Gabon (CIRMF)
Développement d’un réseau HPV/Cancer du col (5 pays) – Recherche/
santé publique / Coordination avec AORTIC
Financement CIRC/Initiative globale pour les registres
15
16
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Portefeuille international de l’INCa
Actions internationales notables, consortiums et programmes 2013-2014
Consortiums internationaux
Lutte contre
le cancer
EPAAC - Partenariat européen de lutte contre le cancer : l’INCa est co-leader
du groupe de travail (Work Package ou WP) « Coordination de la recherche » et
membre du WP « Traitement du cancer/Cancers rares »
– Achevé en février 2014
CANCON - Recommandations européennes pour l’amélioration de la qualité
de la prise en charge globale du cancer : l’INCa est leader du WP8, « Survie et
Réadaptation », et membre actif du WP6, « Prise en charge intégrée » et du WP9,
« Dépistage » – Date de début : février 2014
BASIS - Projet européen de recherche : étude génétique somatique du cancer du
sein
CSA PerMed - Action européenne concertée sur la médecine personnalisée :
l’objectif global est de développer un agenda européen de la recherche stratégique
en médecine personnalisée
TRANSCAN - Réseau européen de soutien à la recherche translationnelle :
lancement de trois appels à projets de recherche : « Validation des biomarqueurs »,
« Prévention primaire et secondaire » et « Prévention tertiaire »
US-NCI CTEP : l’INCa coordonne la participation de centres d’études EPAAC - Partenariat européen de lutte contre le cancer : l’INCa est co-leader du
cliniques français aux appels à projets du NCI américain pour les essais WP « Coordination de la recherche »/un projet pilote de type CLIP² sur les essais
cliniques de phase précoce est en cours d’élaboration – Achevé en février 2014
cliniques de phase précoce
IRCI (International Rare Cancers Initiative) : l’INCa fait partie du
comité de pilotage et contribuera au cofinancement d’actions de
recherches entrant dans IRCI
OMS (Organisation mondiale de la santé) : Convention-cadre pour la TRANSCAN - Réseau européen de soutien à la recherche translationnelle :
lutte antitabac
lancement de deux appels à projets de recherche sur « La prévention primaire et
secondaire » et « La prévention tertiaire »
CANCON - Recommandations européennes pour l’amélioration de la qualité
de la prise en charge globale du cancer : l’INCa est membre actif du WP9,
« Dépistage » – Date de démarrage : février 2014
EPAAC - Partenariat européen de lutte contre le cancer :
l’INCa est membre du WP « Prise en charge du cancer » et coordonne les tâches
« Cancers rares » – Achevé en février 2014
CANCON - Recommandations européennes pour l’amélioration de la qualité de
la prise en charge globale du cancer : l’INCa est coordinateur du WP « Survie et
Réadaptation », et est membre du WP « Prise en charge globale du cancer – Date
de démarrage : février 2014
Santé Réseaux de
Programmes
Registres
mondiale recherche
de renforcement
du cancer
et de santé des compétences/de
publique formation/de recherche
Prise en charge
du cancer/survie
Diagnostic/ Prévention
dépistage
Recherche
clinique
Médecine
personnalisée
ICGC (International Cancer Genome Consortium) : l’INCa est l’un
des membres fondateurs et siège au comité exécutif de l’ICGC. Sept
projets financés en France : cancers du sein, foie, prostate, sarcome
d’Ewing, rétinoblastome, léiomyosarcome, carcinosarcome)
Global Alliance for Genomics and health : le consortium se consacre
à la mise en place d’un partage sécurisé des données génomiques et
cliniques
Recherche
translationnelle
Biologie
du cancer/
génomique
EUROPE et pays à hauts revenus
ICRP - International Cancer Research Partnership
ICISG - International Cancer Information Service Group
L’INCa participe aux réunions annuelles des financeurs
internationaux de la recherche sur le cancer
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Pays à faibles et moyens revenus
AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique)PACT (Programme d’action pour le traitement du cancer) : l’INCa contribue aux programmes de lutte contre le
cancer PACT
Thaïlande (Étude financée par l’INCa) : « PapilloV » - Infection par le papillomavirus humain (HPV) et lésions du col de l’utérus chez les femmes infectées par le VIH
recevant une thérapie antirétrovirale en Thaïlande (investigateurs principaux : Institut de recherche pour le développement et ministère de la Santé publique de Thaïlande)
Laos (Étude financée par l’INCa) : « LaoCol-VP » - Étude coût/efficacité du dépistage des lésions du col de l’utérus par détection HPV, comparée au frottis cervical chez
les femmes infectées par le VIH au Laos (investigateur principal : Centre d’Infectiologie Charles Mérieux du Laos)
CIRC/GICR (Initiative globale pour le développement de registres du cancer dans les pays à faibles et moyens revenus) : soutien des réseaux régionaux, renforcement
de capacités dans les pays francophones d’Afrique subsaharienne, développement de matériels et de modules de formation en français (à formaliser)
Sénégal : Accord de coopération ciblant la recherche et la santé publique, renforcement des compétences, formation, lutte contre le cancer
Côte d’Ivoire : Accord de coopération, recherche et santé publique, renforcement des compétences, formation, lutte contre le cancer
Gabon : Financement d’un programme de recherche sur HPV/cancer du col de l’utérus
AORTIC - Organisation africaine pour la recherche et la formation sur le cancer : Mise en place d’un réseau de recherche sur HPV/lutte contre le cancer du col de
l’utérus avec 5 pays d’Afrique francophone
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Rapport scientifique 2013-2014
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Rapport scientifique 2013-2014
SynthÈse du rapport
Le huitième rapport du Conseil scientifique international de l’INCa est
le premier publié dans le cadre du Plan cancer 2014-2019, lequel fait
suite aux deux Plans cancer successifs, qui ont couvert respectivement les
périodes 2003 à 2007 puis 2009 à 2013.
Dans le domaine de l’oncologie, le paysage de la recherche et de la santé
a connu des bouleversements majeurs ces dernières années, permettant
à la France de renforcer ses programmes novateurs et d’en lancer de
nouveaux. Parmi les principales initiatives, la mise en place de 8 SIRIC
— Sites de recherche intégrée sur le cancer —, de 16 centres CLIP2 d’essais
cliniques de phase précoce, d’un réseau des 28 plateformes de biologie
moléculaire, et d’intergroupes coopérateurs récemment labellisés,
constitue une base solide pour l’excellence des activités de recherche sur
le cancer en France. Le Plan cancer fixe des objectifs ambitieux visant à
faire progresser la connaissance des cancers, la recherche translationnelle,
l’innovation et les essais cliniques, pour le bénéfice du patient.
La première partie de ce rapport résume les recommandations formulées
par le Conseil scientifique de l’INCa en 2013, et explique comment ces
recommandations ont été suivies en lançant ou en renforçant des actions
majeures.
Neuf recommandations ont été formulées par le Conseil scientifique
international l’an dernier, avec un accent particulier sur la lutte contre le
tabagisme en France.
Début 2014, l’INCa a organisé la réunion des financeurs internationaux
de la recherche sur le cancer, et a participé depuis, à de nouveaux
groupes de travail, parmi lesquels l’un est dédié au problème majeur de
la réduction du tabagisme. L’un des objectifs du nouveau Plan cancer
étant la réduction de la consommation de tabac en France, l’INCa a
d’ores et déjà démarré un programme de recherche sur les cancers liés
au tabac avant la publication du Programme national de réduction du
tabagisme, qui devrait être annoncé par le ministère de la Santé à la fin
de l’année 2014.
Le Conseil scientifique s’est intéressé également de près à la structuration
de la recherche et à la nécessité pour l’Institut de définir les rôles des
19
20
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
structures nouvellement créées. Ces dernières années, la vision intégrée
de la politique de l’Institut en matière de recherche sur le cancer s’est
traduite par des initiatives encourageant la multidisciplinarité, et par
le soutien fort apporté à la recherche translationnelle pour permettre
la transmission rapide des innovations au bénéfice du patient. Du
fait de la création des sites de recherche intégrée sur le cancer (SIRIC)
dans plusieurs régions françaises et de leur vocation à se consacrer à
la recherche translationnelle, et de l’existence parallèle depuis 10 ans,
des cancéropôles, la définition de leurs rôles respectifs facilitera et
optimisera leurs interactions. Les patients bénéficieront rapidement des
résultats de la recherche grâce à un soutien continu aux programmes
multidisciplinaires, à la mise en place de collaborations, comme par
exemple en recherche clinique avec un nombre restreint d’intergroupes
coopérateurs possédant les structures nécessaires pour mener à bien des
essais cliniques.
À un moment où, d’une part, la médecine personnalisée représente
un espoir pour les patients, et où, d’autre part, les patients sont des
acteurs de plus en plus impliqués et avertis dans leur prise en charge, le
Conseil recommande des améliorations en termes de communication,
notamment en ce qui concerne l’accessibilité des résultats de la recherche.
L’Institut conduit de nombreuses actions d’information à l’attention des
patients, et plus particulièrement dans le domaine de la prévention et du
dépistage. Dans ce cadre, un groupe de travail a été constitué au sein de
l’Institut pour proposer de nouveaux outils afin de faire connaître à tous
les résultats de la recherche.
La deuxième partie du rapport présente un état des lieux des actions
de recherche menées en 2013 et 2014, et dresse un bilan des actions
entreprises depuis 2007 dans les quatre grands domaines de recherche
suivants :
••recherche translationnelle ;
••recherche clinique ;
••biologie et sciences du cancer ;
••recherche en sciences humaines et sociales, épidémiologie et santé
publique.
Au moment de la rédaction du rapport (juillet 2014), pour les appels à
projets gérés par l’INCa, plus de 920 projets ont été soumis en réponse.
L’investissement pour les 20 appels à projets qui a conduit à la sélection
de 123 projets de recherche est d’environ 30 M€ (les projets soumis
dans le cadre des appels à projets de recherche translationnelle, ainsi que
PHRC-K et PRME-K pour la recherche clinique ne seront pas examinés
avant novembre 2014, et les projets seront financés en 2015).
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Le taux de sélection de l’appel à projets du programme libre de biologie
et sciences du cancer a légèrement diminué (13,4 % contre 15,8 % en
2012-2013), ainsi que celui du programme de recherche libre de sciences
humaines et sociales, épidémiologie et santé publique, également
inférieur par rapport à celui de l’année dernière, et égal à 21 % (37 % en
2013). Le taux de sélection moyen des six programmes de recherche gérés
par l’Institut Thématique Multi-Organisme Cancer de l’Alliance Aviesan
(Aviesan ITMO Cancer) a augmenté, pour atteindre les 34 % (contre 30 %
en 2013). Il concerne les appels à projets suivants :
••physique, mathématiques et sciences de l’ingénieur appliquées au
cancer ;
••biologie des systèmes ;
••environnement et cancer ;
••épigénétique et cancer ;
••modèles de tumeurs spontanées ;
••formation à la recherche translationnelle.
Ainsi, un taux de sélection de plus de 35 % a été atteint pour les modèles
de tumeurs spontanées, la formation à la recherche translationnelle et
l’épigénétique.
À ces investissements pour les programmes de recherche, s’ajoute le
soutien aux structures et aux infrastructures de recherche qui, en 20132014, inclura notamment la labellisation de trois nouveaux intergroupes
coopérateurs pour 2014 (au total, 1, 1 M€ pour les 11 intergroupes),
ainsi que le soutien aux plateformes dans le cadre de l’essai clinique AcSé
(4,50 M€) et aux cancéropôles, dans le cadre de la nouvelle labellisation
en cours d’évaluation.
Les efforts déployés en matière de recherche clinique se sont traduits
par une augmentation continue de l’inclusion de patients dans les essais
cliniques, avec une augmentation de 104 % depuis 2008. Depuis 2010, les
CLIP2 contribuent de manière significative, avec une forte croissance des
inclusions (+ 76 %) dans les essais de phase précoce menés par ces centres.
L’initiative menée par l’INCa pour promouvoir l’évaluation de l’impact
du Plan cancer et des investissements de la recherche est abordée dans
cette partie du rapport. Est présentée aussi l’analyse des investissements
de la recherche, avec des cartes de répartition des financements pour les
4 grands appels à projets libres sur la période 2007-2013 :
••recherche translationnelle : 42 M€ ;
••recherche clinique : 140 M€ ;
••biologie et sciences du cancer : 107 M€ ;
••recherche en sciences humaines et sociales, épidémiologie et santé
publique : 45 M€.
21
22
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
L’estimation des dépenses pluriannuelles pour la recherche sur le cancer
attribuées en 2014 par l’INCa et par l’ensemble de ses partenaires
est de 68 M€. Lorsque les engagements des années précédentes sont
comptabilisés, le montant du financement de la recherche par l’INCa et
ses partenaires atteint 82 M€ pour l’année 2014.
Enfin, les actions de recherche du Plan cancer 2014-2019 et le détail de
certaines priorités sont présentés dans la troisième partie du rapport.
Les priorités seront discutées lors de la réunion annuelle des membres
du Conseil scientifique international de l’INCa le 6 octobre 2014. Elles
concernent les points suivants :
••priorité 1 : promouvoir la mobilisation et l’augmentation des ressources
par des partenariats internationaux, afin de soutenir des initiatives
pour la lutte contre le cancer d’excellente qualité ;
••priorité 2 : participer à l’instauration d’une alliance mondiale (Global
Alliance), afin de partager la masse croissante de données génomiques
et cliniques recueillies auprès de personnes et de populations du
monde entier ;
••priorité 3 : renforcer la recherche translationnelle en matière de santé
publique. Cependant, un certain nombre de questions restent sans
réponse quant à la manière dont cette recherche doit être menée ;
••priorité 4 : développer un partenariat multidisciplinaire af in
d’établir des priorités pour la recherche et des actions concernant la
consommation de tabac et les cancers liés au tabagisme ;
••priorité 5 : permettre le séquençage du génome de la tumeur de
50 000 patients en routine d’ici 2019, tout en évaluant les effets de
cette initiative en termes de santé et d’économie, ainsi qu’au niveau
industriel et social. La mise en œuvre des nouvelles technologies, qui
fait partie de cet objectif dans le Plan cancer 2014-2019, aura des
conséquences importantes pour les parties prenantes ;
••priorité 6 : augmenter de 50 % le nombre de patients inclus dans les
essais cliniques, ce qui représente un autre objectif du Plan cancer.
En 2013, le nombre estimé de patients impliqués dans des essais
cliniques thérapeutiques était de 25 000. La mise en œuvre de cet
objectif implique de mettre en œuvre et développer une approche
multicentrique intégrée et en réseau dans les prochaines années.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Partie 1.
SynthÈse
des recommandations
prÉcÉdemment Émises par
les membres du Conseil
scientifique international,
des progrÈs rÉalisÉs et
du Plan cancer 2014-2019
L’état d’avancement des activités mises en œuvre par l’Institut national
du cancer, conformément aux 9 recommandations formulées par les
membres de son Conseil scientifique international en octobre 2013, est
récapitulé dans le tableau 1.
Le 4 février 2014, soit quatre mois après la réunion annuelle du Conseil
scientifique international de l’INCa, le président de la République
française a annoncé le Plan cancer 2014-2019, troisième Plan cancer en
France depuis 2003.
La correspondance entre les actions du Plan et celles qui sont
recommandées par le Conseil scientifique de l’INCa est également
indiquée dans le tableau 1.
23
24
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Tableau 1. R
ecommandations du Conseil scientifique international en 2013 et actions correspondantes dans le Plan cancer 2014-2019
Recommandations
du Conseil scientifique international 2013
Avancement et mise en œuvre
Le Conseil partage la détermination Réalisé
de l’INCa à inverser les taux
••Réunion des financeurs internationaux de la recherche sur
scandaleusement élevés et
le cancer : Constitution d’un « groupe de travail » pour la
croissants du tabagisme en
recherche en matière de lutte antitabac, sous la direction
France, en particulier chez les plus
de Geoffrey T. Fong, Thomas Glynn, Alison Cox (CR-UK) et
démunis. Nous souscrivons à
Mark Parascandola (US-NCI). Objectifs :
deux activités : (a) la réalisation
––établir une communication forte à signer par les
du programme de recherche
financeurs internationaux de la recherche sur le cancer sur
multidisciplinaire prévu et (b) la
la plus-value de la lutte antitabac ;
demande aux autorités françaises
––apporter un soutien au plaidoyer actuel pour la lutte
de répondre du manquement à
antitabac ;
leurs obligations liées à la signature ––coordonner un agenda d’investissements stratégiques
de la Convention-cadre pour la lutte
pour la recherche contre le tabagisme.
antitabac de l’OMS.
En cours
••Lancement du Programme national de réduction du
tabagisme.
••Lancement du premier appel à projets de recherche
multidisciplinaire.
Réalisé
Le Conseil a été très heureux et
••2011 : l’INCa a lancé une enquête par questionnaire sur le
impressionné par les mesures
statut des groupes coopérateurs (GC) dans la recherche
objectives d’indicateurs de
performance clés comme les Centres sur le cancer en France auprès de 53 GC et organismes
d’essais cliniques de phases précoces assimilés. Les 33 réponses en comportaient 9 provenant
d’organismes déclarés comme étant des sociétés savantes
(CLIP²), les partenariats publicset 22 d’organismes déclarés comme GC.
privés et l’inclusion des patients
dans les essais cliniques. Le Conseil ••2012–2014 : 3 appels à candidatures pour la labellisation
de 11 intergroupes coopérateurs en oncologie.
suggère à l’INCa de limiter le
En cours
nombre de groupes coopérateurs
afin d’utiliser au mieux les
••Limitation du nombre de GC à 5 dans les deux prochaines
ressources de recherche clinique
années.
et de minimiser la multiplicité des
infrastructures.
Réalisé
Le Conseil se réjouit du rôle et
••Mise en phase de la plupart des activités de l’Institut avec
de l’implication de l’INCa dans
les actions du Plan cancer 2014-2019.
la préparation du troisième Plan
••Réunions du management pour définir les orientations du
cancer. L’INCa est encouragé à
Plan d’action 2015 de l’Institut en lien avec les priorités
se saisir de cette opportunité
du Plan cancer 2014-2019 et plus particulièrement sur le
pour affiner son portefeuille de
thème transversal des cancers pédiatriques.
projets afin qu’il reflète au mieux
En cours
les priorités stratégiques du Plan
••Objectifs des essais de recherche clinique : 50 000 patients
cancer.
impliqués dans les essais thérapeutiques, intergroupes
coopérateurs, réduction du risque de séquelles et de
rechute, centres dédiés aux essais cliniques de phase
précoce.
••Indépendance et créativité de la recherche fondamentale
sur le cancer : plus de 50 % des fonds alloués.
Actions correspondantes
dans le Plan cancer
2014-2019
Objectif 10
Objectif 5, Action 5.1
Objectif 5,
Actions 5.2, 5.3
Objectif 13,
Action 13.1
Objectif 17,
Action 17.11
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Recommandations
du Conseil scientifique international 2013
Le Conseil est convaincu de
l’importance cruciale de la
formation de la prochaine
génération de scientifiques ; celleci exigera un partenariat solide
avec les universités et les hôpitaux.
L’INCa devrait persévérer dans son
rôle proactif visant à rassembler ces
partenaires.
Le Conseil approuve le programme
de l’INCa visant au développement
des infrastructures de séquençage
de nouvelle génération (NGS)
et à l’utilisation des résultats
obtenus en pratique clinique.
Cet investissement sera très
certainement largement compensé
au cours des cinq prochaines
années par l’amélioration de la
pratique clinique et de la médecine
personnalisée.
Le Conseil encourage l’INCa
à prendre le leadership dans
les partenariats avec d’autres
agences en matière de promotion
de la recherche en prévention,
notamment sur le tabac et les
produits connexes.
Le Conseil appuie le programme de
l’INCa visant aux interactions entre
les mathématiciens et les physiciens
d’une part, et les biologistes et
cliniciens dans le domaine du cancer
d’autre part.
Avancement et mise en œuvre
Réalisé
••Soutien depuis 2010, des projets « Cancer » sélectionnés
par l’école doctorale « Frontières du Vivant » (FdV).
••Formation à la recherche translationnelle : 36 étudiants
sélectionnés en 2014.
En cours
••Projet de création de chaires d’excellence dans la recherche
translationnelle en oncologie (pour augmenter l’attractivité
des carrières de recherche sur le cancer, le Plan cancer
prévoit des quotas de postes de recherche, des chaires
d’excellence, pendant une durée expérimentale).
Réalisé
••Appel à candidatures pour la création de plateformes de
séquençage de nouvelle génération (NGS).
En cours
••Lancement d’un programme national de mise en place à
grande échelle du séquençage des tumeurs pour améliorer
la pratique clinique. Première étape, en cours : fournir,
d’ici fin 2015, un séquençage ciblé sur un panel de 50 à
100 gènes, pour 60 000 patients.
25
Actions correspondantes
dans le Plan cancer
2014-2019
Objectif 13,
Actions 13.3, 13.4
Objectif 6,
Actions 6.3, 6.4, 6.5,
6.6, 6.7
Réalisé
Objectif 8, Action 8.7
••Symposium de recherche en prévention primaire avec
l’Inpes, l’IReSP, l’INCa, etc.
••Appel à projets de prévention primaire en partenariat avec
l’Inpes, l’IReSP, l’INCa, la Fondation ARC pour la recherche
sur le cancer, etc.
En cours
••Lancement du Programme national de réduction du
tabagisme.
Objectif 13, Action 13.3
Réalisé
••Symposium sur les résultats des projets soutenus dans les
domaines de la physique, des mathématiques, des sciences
de l’ingénieur appliquées au cancer.
••2011-2014 : sélection et financement de projets de
recherche en :
––mathématiques, physique et sciences de l’ingénieur
appliquées au cancer ;
––biologie des systèmes ;
••plus de 21 M€.
26
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Recommandations
du Conseil scientifique international 2013
Avancement et mise en œuvre
Le Conseil suggère de renforcer
Réalisé
davantage le rôle et le soutien aux ••Groupes de travail accompagnés par l’INCa sur des sujets
SIRIC existants et de clarifier le rôle d’intérêt communs :
des cancéropôles sur les territoires
––partage de données ;
avec et sans présence d’un SIRIC.
––conception et développement de médicaments.
En cours
••Renouvellement de l’appel à candidatures pour la
labellisation des cancéropôles sur la période 20152017 avec :
––une mission principale commune et des missions
spécifiques en fonction des priorités régionales/
interrégionales ;
––des interactions détaillées entre les SIRIC et les
cancéropôles requises pour l’évaluation.
Le Conseil souhaiterait encourager Réalisé
••Nouveau site internet de l’Institut : révision de certaines
l’INCa à développer les outils de
communication et de diffusion de la pages, version plus conviviale.
science dans un souci de diffusion En cours
••Groupe de travail éditorial en interne, afin de mieux
scientifique pour tous, ainsi que
identifier les sujets et les outils de communication pour
les interactions avec les groupes de
présenter les projets.
soutien aux patients.
••Appui sur les comités de patients pour la diffusion des
résultats scientifiques.
••Organisation d’une réunion scientifique destinée au grand
public sur les résultats, les programmes de recherche en
cours et les perspectives.
Actions correspondantes
dans le Plan cancer
2014-2019
Objectif 13, Action 13.2
Objectif 16, Actions 16.6
and 16.8
Objectif 5, Actions 5.4
Objectif 7, Action 7.16
Objectif 13, Action 13.5
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Partie 2.
Rapport d’activitÉ de
la recherche sur le cancer
EN 2013-2014 et synthÈse
Le travail de l’Institut national du cancer dans le domaine de la recherche
sur le cancer est centré sur la gestion des appels à projets (AAP) et sur le
suivi des travaux effectués dans le cadre des projets financés, ainsi que
sur la coordination des actions et des programmes destinés à renforcer
les liens interdisciplinaires.
Outre les appels à projets libres lancés chaque année dans les quatre
principaux domaines de recherche, à savoir la biologie du cancer, la
recherche translationnelle, la recherche clinique et la recherche en
sciences humaines et sociales, en épidémiologie et en santé publique,
l’INCa gère certains appels à projets consacrés à une tumeur en particulier
(Programmes d’actions intégrées de recherche ou PAIR), qui permettent
d’axer la recherche de manière intégrée sur un type de cancer.
Afin d’accroître les actions de recherche dans le domaine des sciences
humaines et sociales, de l’épidémiologie et de la santé publique, et de
poursuivre son objectif visant à promouvoir la recherche interventionnelle
en santé, l’INCa a lancé, avec plusieurs partenaires, un appel à projets
dédié à la prévention primaire. L’objectif est également de poursuivre ses
efforts pour la réduction des inégalités vis-à-vis du cancer.
Ces quatre dernières années, les programmes de recherche définis dans
le cadre du Plan cancer 2009-2013 ont été organisés en coopération
avec l’ITMO Cancer de l’Alliance Aviesan (et ont été gérés par l’Inserm).
Ils se traduisent par plusieurs appels à projets encourageant la
multidisciplinarité : physique, mathématiques et sciences de l’ingénieur
appliqués au cancer, risques environnementaux et cancer, modèles de
tumeurs spontanées, biologie des systèmes, et épigénétique.
Enfin, en termes de recherche clinique, les partenariats public-privé
destinés à soutenir les essais cliniques de phase précoce de médicaments
innovants, dans les centres CLIP2 labellisés par l’INCa, ont été complétés
par la labellisation de trois nouveaux intergroupes coopérateurs, dont
l’une des forces est la capacité à augmenter les inclusions de patients dans
de grands essais cliniques pendant la durée du Plan. Pour une plus grande
efficience, le nombre de ces groupes devrait être réduit à 5 au cours des
deux prochaines années.
27
28
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Tableau 2. Appels à projets financés par l’INCa, la DGOS (la Direction générale de l’offre de soins du ministère de la Santé)
et l’ITMO Cancer d’Aviesan
Appels à projets
Biologie et sciences du cancer (INCa)
PHRC-K – Programme hospitalier de
recherche clinique en cancérologie)
(DGOS)
PRME-K – Programme de recherche
médico-économique en cancérologie
(DGOS)
PAIR – Programme d’actions intégrées
pour la recherche (INCa-Fondation ARC
pour la recherche sur le cancer,
Ligue nationale contre le cancer
PRT-K – Programme de recherche
translationnelle en cancérologie
(INCa-DGOS)
Formation à la recherche translationnelle
(ITMO Cancer d’Aviesan)
Sciences humaines et sociales,
épidémiologie, santé publique (INCa)
Recherche en matière d’intervention
sanitaire destinée à réduire les inégalités
(INCa)
Nombre de propositions
soumises
Nombre de projets
sélectionnés ( % de sélection)
Financement
(en M€)
2013
2014
2013
2014
2013
2014
208
284
33 (15,1 %)
38 (13,4 %)
15,1
19,9
240
212
44 (18,3 %)
En cours
17,1
En cours
16
17
2
En cours
0,9
En cours
(mélanome)
(sein)
(mélanome)
10 (40 %)
7 (17 %)
(sein)
(mélanome)
(sein)
163
138
19 (11,6 %)
En cours
8,4
En cours
52
103
25 (48 %)
36 (35 %)
1,5
2,5
54
102
20 (37 %)
22 (22 %)
4,8
4,1
10
N/A
3 (30 %)
N/A
0,7
N/A
Recherche en prévention primaire (INCa)
N/A
58
N/A
19 (33 %)
(4 cancer)
N/A
1,2
(4 projets)
Aide à la recherche sur le cancer
par étude de cohortes : intégration
des données biologiques, cliniques,
environnementales, comportementales
et socioéconomiques (IReSP)
N/A
21
N/A
4
N/A
1,1
Épigénétique (ITMO Cancer d’Aviesan)
30
34
11 (36 %)
12 (35 %)
4,1
4,6
54
47
19 (35 %)
12 (25 %)
4
4
22
24
7 (32 %)
7 (29 %)
2,8
3,2
9
4
2 (22 %)
2 (50 %)
0,6
0,5
22
24
4 (18 %)
6 (25 %)
1,5
2,9
Physique, mathématiques,
sciences de l’ingénieur et cancer
(ITMO Cancer d’Aviesan)
Cancer et risques environnementaux
(ITMO Cancer d’Aviesan)
Tumeurs spontanées
(ITMO Cancer d’Aviesan)
Biologie des systèmes
(ITMO Cancer d’Aviesan)
25
42
8,2
3,4
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
1
29
MAINTIEN DU SOUTIEN À LA RECHERCHE
TRANSLATIONNELLE ET INTÉGRÉE
1.1. Les programmes et équipes
de recherche visant à promouvoir
l’interdisciplinarité et le transfert
des connaissances dans la pratique
clinique
Tout au long du Plan cancer 2009-2013, le renforcement de la
recherche translationnelle a constitué l’une des priorités d’action,
au moyen de financements dédiés alloués dans le cadre des appels
à projets et via la labellisation de sites de recherche intégrée sur
le cancer (SIRIC).
L’INCa, en partenariat avec le ministère de la Santé (DGOS),
soutient la recherche translationnelle en lançant un appel à projets
spécifique permettant le financement de projets de recherche
compétitifs. L’objectif de cette action, démarrée pour la première
fois en 2007, et récurrente depuis 2009, est de promouvoir
l’élaboration de projets interdisciplinaires rapprochant chercheurs
de laboratoires et cliniciens pour un partage de leurs expériences,
connaissances et compétences, afin d’accélérer le transfert et
l’application des découvertes scientifiques et médicales en progrès
cliniques pour les patients atteints du cancer.
Cette aide à la recherche translationnelle a également été étendue
au niveau européen dans le cadre d’actions coordonnées de
lutte contre le cancer, plus particulièrement à travers le réseau
TRANSCAN qui permet le lancement d’appels à projets
européens.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Tableau 3. Appel à projets de recherche translationnelle
sur le cancer
Année
Institutions de
financement
Objectifs
Financement (M€)
2013
2014 (procédure en cours)
INCa/DGOS (ministère de la Santé)
Accélérer le transfert des connaissances en vue de
leur application rapide dans la pratique clinique
au bénéfice des patients, en incitant les chercheurs
à développer des projets multidisciplinaires en
étroite collaboration avec les acteurs cliniques,
afin d’améliorer la prévention, la détection
précoce, le diagnostic, le traitement, et la prise en
charge globale des patients atteints d’un cancer.
8,399
INCa : 4,445
DGOS : 3,954
Sélection finale
en cours
(décembre 2014)
Résultats :
Projets soumis
Projets sélectionnés
Taux de sélection
163 lettres d’intention
138 lettres d’intention
19
En cours
(décembre 2014)
11,6 %
Depuis 2007, 867 projets ont été soumis en réponse à cet
appel à projets, et 111 ont été sélectionnés et financés (résultats
2014 non inclus, sélection finale en cours). Le taux de sélection
global pour cet appel à projets est de 15,2 %. Le montant total
investi dans ces projets depuis 2007 est de 43 M€ (Figure 1).
Fig. 1. Évolution de la sélection pour le programme
de recherche translationnelle
12
30
10
25
8
20
6
15
4
10
2
5
0
0
2007 / 2009
2010
2011
2012
Nombre de projets
1.1.1 Le programme de recherche
translationnelle
En 2014, le nombre de lettres d’intention reçues a été inférieur de
15 % à celui des deux années précédentes (138 en 2014, 162 en
2013, 163 en 2012), il reste cependant très élevé, et prouve la
force de l’engagement de la communauté scientifique et médicale
française pour accélérer l’intégration des découvertes issues de
la recherche dans la pratique clinique au bénéfice des patients.
Budget total en M€
30
2013
Budget total en M€
Nombre de projets
La typologie des projets financés depuis 2007 correspond au
profil caractéristique de la recherche translationnelle (Figure 2), la
majeure partie du budget étant allouée à deux grandes catégories
de projets de recherche :
•• les projets portant sur le développement de techniques ou de
biomarqueurs (génétiques, biologiques, immunochimiques,
microbiologiques) ;
•• les projets portant sur l’amélioration de la prise en charge
des patients grâce au développement de nouvelles stratégies
thérapeutiques et la compréhension des mécanismes de
résistance aux traitements.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Fig. 2. Répartition du budget alloué au Programme
de recherche translationnelle depuis 2007
Tableau 4. Résultats du programme de formation
à la recherche translationnelle en 2013-2014
Année
25
Budget en M€
%
50,3 %
20
8,4 %
Traitement
Dépistage précoce
Étiologie
Biologie
0
Modèles scientifiques
0,8 % 1,7 %
0%
Lutte contre le cancer
0
10
1.1.2. Les programmes de formation à la
recherche translationnelle
Dans le cadre de sa politique de soutien à la recherche
translationnelle, l’INCa, en coordination avec Aviesan, propose
un appel à candidatures, commencé en 2007, pour faciliter
la formation des étudiants ou jeunes diplômés en médecine,
pharmacie, odontologie et sciences vétérinaires, qui souhaitent
compléter leur formation initiale par un projet de recherche
translationnelle sur le cancer. Ce soutien est apporté aux
candidats par l’attribution de bourses allant d’un à trois ans
afin de leur permettre de réaliser un master, une thèse de doctorat
ou un postdoctorat sur un sujet de recherche innovant.
2014
ITMO Cancer d’Aviesan
50
20
15,6 %
2013
Institution de
financement
Promouvoir la formation des étudiants ou
des jeunes diplômés en médecine, pharmacie
et sciences vét érinair es à la r echerche
translationnelle, en finançant des diplômes
de master, des thèses de doctorat ou des
recherches postdoctorales.
Objectifs
30
23,2 %
Prévention
5
60
40
15
10
31
Financement
(en M€)
Résultats :
Projets soumis
Projets sélectionnés
Taux de sélection
1,511
2,468
52
25
48 %
103
36
35 %
En 2014, le nombre de projets soumis a doublé par rapport à
2013 et le budget total alloué a été significativement augmenté
(+60 %).
Fig. 3. Formation à la recherche translationnelle 2011-2014 :
7,6 M€
120
103
100
80
60
40
20
0
35
19
2011
36
52
36
27
25
2012
2013
2014
Nombre de projets soumis
Nombre de projets sélectionnés
Globalement, 168 bourses de formation à la recherche
translationnelle ont été accordées depuis 2007 pour un total de
10,80 M€, incluant 12 postdoctorants et 61 étudiants en thèse.
32
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
1.1.3. Le réseau de recherche translationnelle
européen de lutte contre le cancer
Le réseau de recherche translationnelle sur le cancer établi dans
le cadre de l’ERA-Net TRANSCAN comporte actuellement
29 organisations, parmi lesquelles l’INCa, représentant 19 États
membres de l’Union européenne.
Le réseau TRANSCAN vise à établir une coordination au niveau
européen des programmes nationaux de recherche translationnelle
sur le cancer, et à financer des projets de recherche collaboratifs.
Trois appels à projets conjoints ont été lancés par TRANSCAN
(tableau 5). À partir des recommandations du Conseil scientifique
de TRANSCAN, ses membres s’accordent chaque année sur le
thème de l’appel à projets à lancer.
L’INCa est activement impliqué dans l’ensemble des actions
du réseau, et dans le financement des projets de recherche
sélectionnés. L’INCa coordonne également le groupe de travail
(workpackage WP) dédié à la formation et à la promotion de la
multidisciplinarité.
Une analyse globale des fonds alloués par les partenaires à la
recherche translationnelle sur le cancer, basée sur la classification
Common Scientific Outline (CSO), définie par le réseau International
Cancer Research Partnership (ICRP), est également mise en œuvre
par l’intermédiaire de TRANSCAN.
Tableau 5. ERA-NET TRANSCAN : Programme européen de coordination et de cofinancement
de la recherche translationnelle sur le cancer
Objectifs de TRANSCAN
Coordonner les activités des organismes de financement nationales et régionales pour la recherche translationnelle
sur le cancer au niveau européen, avec le lancement de 3 appels à projets transnationaux conjoints (joint
transnational calls ou JTC).
Site internet : http ://www.transcanfp7.eu/transcan/index.php
1. M
anagement et coordination du réseau
Les groupes de travail (WP)
de TRANSCAN
2. Enquête et analyse des financements nationaux
de la recherche translationnelle sur le cancer
Partage de l’expérience de l’INCa avec les partenaires
TRANSCAN, pour le codage des projets s’appuyant sur
la classification CSO
3. Préparation de 3 appels à projets conjoints
transnationaux (JTC)
Coordination par l’INCa du travail mené en vue de la
définition du champ du 1er appel à projets (JTC 2011)
4. M
ise en œuvre des 3 appels à projets conjoints
transnationaux (JTC).
En 2013, l’INCa a assuré le secrétariat pendant tout le
processus de sélection du 2e appel à projets (JTC 2012)
5. Mise en œuvre des actions de renforcement de la
formation et de la promotion de la multidisciplinarité
L’INCa est leader de ce WP
L’INCa participe activement à la préparation de
6. Suivi des activités du réseau et des perspectives durables TRANSCAN2 afin de poursuivre et renforcer cette
collaboration européenne
Appels à projets (JTC)
3 appels à projets lancés en 3 ans
Dates de lancement : fin 2011, 2012 et 2013
Procédure en deux étapes : lettres d’intention + projets complets
Publication des résultats en octobre de l’année N + 1
Début du financement en avril de l’année N + 2 Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
33
Tableau 6. Les appels à projets ERA-NET TRANSCAN
Champs des appels
à projets
1er appel à projets : JTC 2011
2e appel à projets : JTC 2012
« Validation de biomarqueurs pour « Recherche translationnelle ciblant la prévention
le développement de la médecine primaire et secondaire des cancers ».
personnalisée en cancérologie »
3e appel à projets : JTC 2013
« Recherche translationnelle ciblant
la prévention tertiaire des cancers »
Pour les 3 appels à projets : au sein des projets, il est possible d’ajouter une partie spécifique concernant les actions
de formation et de renforcement des capacités. Cette composante optionnelle, qui doit être en adéquation avec les objectifs
de la recherche, sera financée uniquement si son évaluation est favorable.
Financement
des appels à projets
Résultats
des appels à projets
1er appel à projets : JTC 2011
15 partenaires financeurs : Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Budget total : 10,60 M€ (dont 1,30 M€ de l’INCa)
France, Grèce, Israël, Italie, Lettonie, Luxembourg, Pologne,
Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Turquie
2e appel à projets : JTC 2012
15 partenaires financeurs : Allemagne, Autriche, Belgique, France,
Israël, Italie, Lettonie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Pologne,
Portugal, Roumanie, Slovaquie, Turquie
Budget total : 11,20 M€ (dont 1,30 M€ de l’INCa
et 0,50 M€ de la Fondation ARC pour la recherche
sur le cancer)
3e appel à projets : JTC 2013
15 partenaires financeurs : Autriche, Belgique, France, Allemagne,
Israël, Italie, Lettonie, Pays-Bas, Norvège, Pologne, Portugal,
Slovaquie, Slovénie, Espagne, Turquie
Budget provisoire total : 12,71 M€
(dont 1,50 M€ de l’INCa et 0,3/0,50 M€ de la
Fondation ARC pour la recherche sur le cancer)
1er appel à projets : JTC 2011
Nombre de lettres d’intention soumises : 117, impliquant
579 équipes
Nombre de projets complets : 34
Nombre de projets sélectionnés : 10
Participation des équipes françaises
60 lettres d’intention impliquant :
80 équipes/18 coordinateurs
22 projets complets impliquant
29 équipes/7 coordinateurs
6 projets sélectionnés impliquant 7 équipes/1 coordinateur
2e appel à projets : JTC 2012
Nombre de lettres d’intention soumises : 55, impliquant
257 équipes
Nombre de projets complets : 22
Nombre de projets sélectionnés : 10
Participation des équipes françaises
28 lettres d’intention impliquant :
36 équipes/7 coordinateurs
13 projets complets impliquant 18 équipes/3 coordinateurs
7 projets sélectionnés impliquant 9 équipes/1 coordinateur
3e appel à projets : JTC 2013
Nombre de lettres d’intention soumises : 68, impliquant
320 équipes
Nombre de projets finalisés : 23
Nombre de projets sélectionnés : en cours (octobre 2014)
Participation des équipes françaises
33 lettres d’intention impliquant :
42 équipes/9 coordinateurs
14 projets finalisés impliquant 19 équipes/5 coordinateurs
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Fig. 4.Tumeurs spontanées: financement accordé par type
de cancer 2011-2014
4 projets
1 200 000
1 000 000
800 000
3 projets
2 projets
600 000
1 projet
400 000
200 000
Hématologie
0
Mélanome
1.1.4. Modèles de tumeurs spontanées
et alternatives aux essais cliniques
Dans le cadre du Plan cancer 2009-2013, l’initiative stratégique
concernant les modèles de tumeurs spontanées et les alternatives
aux essais cliniques chez l’animal a été lancée pour la première fois
en 2011 et se poursuit chaque année, par l’intermédiaire d’appels
à projets spécifiques. L’objectif est d’accroître la collaboration
entre les vétérinaires, les chercheurs et les cliniciens, afin de
promouvoir le transfert des résultats de la recherche sur le
cancer, par le soutien de projets de recherche et le développement
d’outils de suivi du traitement des cas de cancer spontané chez les
animaux, dont le diagnostic pourrait constituer des perspectives
chez les êtres humains. Avant cet appel à projets ciblé et depuis
2009, l’INCa a redoublé d’efforts pour mobiliser les différentes
communautés de recherche au moyen de séminaires et réunions
spécifiques. La dynamique qui en résulte a permis l’établissement
de collaborations et d’échanges avec des pays européens et avec
le consortium du NCI américain pour les essais en oncologie
comparative.
Poumon/VADS
TRANSCAN a reçu 55 projets répondant aux exigences
requises pour son deuxième appel à projets dédié à la
recherche translationnelle en prévention primaire et
secondaire.
Parmi les 10 projets sélectionnés, 2 s’intéressent à l’évaluation
de la chimioprévention du cancer colorectal : la mésalamine
dans le syndrome de Lynch et les anti-inflammatoires non
stéroïdiens (AINS) chez les patients risquant de développer
un cancer colorectal. Deux projets sont axés sur la prévention
primaire visant à développer des outils de prédiction des
risques de cancer : développement d’un outil Internet pour
l’évaluation du risque de cancer familial (tous types de
cancers) et développement d’un modèle intégré pour détecter
les risques de cancers du sein et de l’ovaire chez des patientes
porteuses de mutations BRCA1 et BRCA2.
Cinq projets s’intéressent à la prévention secondaire et
visent à améliorer la détection et le diagnostic précoce du
cancer, avec notamment un projet sur l’endoscopie par
fluorescence utilisant des nanoparticules pour la détection
des adénocarcinomes colorectaux en phase précoce ; un
deuxième projet consacré au cancer colorectal étudiant
le profil métabolomique des patients pour une meilleure
identification des différents stades ; un projet sur les
changements épigénétiques dans le cancer du sein et sur
l’impact des facteurs environnementaux (régime alimentaire,
style de vie) dans ce processus ; deux projets étudiant les
modifications génétiques pour identifier les biomarqueurs
de la transformation maligne dans les ostéochondromes, et
pour améliorer le diagnostic et la stratification des patients
atteints de syndromes myélodysplasiques.
Enfin, un projet porte sur l’identification et la détection
précoce des facteurs de risques cliniques et immunologiques
de rechute de leucémie après une allogreffe.
Sein
Focus sur les projets financés
dans le cadre du JTC 2012
Financement en €
34
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Une rencontre internationale sur l’oncologie comparative
a été organisée à Nantes en janvier 2014. Elle était plus
particulièrement axée sur les tumeurs spontanées chez les chiens
et sur la convergence nosologique de quatre types de tumeurs :
sein, lymphome, mélanome et sarcome.
La rencontre de Nantes a rempli ses objectifs qui étaient
d’encourager la discussion et les collaborations entre cliniciens
en médecine vétérinaire et humaine pour accélérer le transfert des
résultats de l’oncologie comparative dans la pratique clinique.
Cette rencontre a permis de montrer l’existence d’une réelle valeur
ajoutée dans l’utilisation de modèles de tumeurs spontanées
chez le chien pour le développement clinique de médicaments
chez l’homme, ainsi que de grandes similitudes entre les cancers
chez le chien et chez l’homme à la fois au niveau histologique et
au niveau moléculaire, qui peuvent contribuer dès maintenant
au développement de médicaments pour les humains. C’est
le cas, par exemple, pour le cancer du sein triple négatif, le
lymphome diffus à grandes cellules B, le sarcome histiocytaire,
et le mélanome non dû aux UV.
Différents besoins ont été mis en avant pendant cette rencontre,
comme la formation à la méthodologie des essais cliniques pour
les vétérinaires, l’information et la communication auprès des
cliniciens et des laboratoires pharmaceutiques pour les sensibiliser
à l’oncologie comparative, etc. Il serait possible de répondre
à ces besoins en créant un Consortium français d’oncologie
comparative (sous l’égide de l’INCa) qui regrouperait les
vétérinaires et les cliniciens intéressés par l’oncologie comparative,
et qui ne serait pas centré sur une pathologie en particulier.
Au niveau international, un réseau européen de personnes
intéressées par l’oncologie comparative doit être créé, ainsi
qu’une coopération avec le programme et les infrastructures
d’oncologie comparative du NCI.
Faits marquants 2014
• 10 projets sélectionnés depuis 2011, 3 M€
(Aviesan - ITMO Cancer).
• Rencontre internationale à Nantes rassemblant
les principaux chercheurs, vétérinaires et cliniciens en
oncologie humaine et animale organisée en janvier 2014.
35
1.1.5. Renouvellement du Programme
d’actions intégrées de recherche
pour un type spécifique de tumeur
En 2007, l’INCa a lancé un programme thématique annuel
consacré à une pathologie spécifique. Ce programme, intitulé
« Programme d’actions intégrées de recherche » (PAIR), vise à
rassembler les communautés scientifique et médicale spécialisées
dans cette pathologie. Les projets couvrent tous les domaines
de recherche tels que la biologie, la recherche clinique,
l’épidémiologie, les technologies innovantes, la prévention, le
dépistage, le diagnostic, le traitement et les sciences sociales.
Un partenariat entre les trois principales institutions de
financement de la recherche sur le cancer (la Fondation ARC
pour la recherche sur le cancer, la Ligue nationale contre le cancer
et l’INCa) a été initié et chacun des trois partenaires contribue à
parts égales au financement des projets retenus. Suite au PAIR
2013, qui était consacré aux mélanomes, ce sont les formes
précoces du cancer du sein qui ont été choisies pour l’appel à
projets 2014. Le cancer du sein est le premier cancer féminin en
France en termes d’incidence et de mortalité (avec une estimation
de 48 763 nouveaux cas et de 11 886 décès en 2012, ce cancer
touche environ 1 femme sur 8 au cours de sa vie). L’incidence
semble s’être stabilisée, et la mortalité décroît régulièrement
dans les pays occidentaux. La baisse de la mortalité est liée à la
détection précoce d’une part et à des traitements plus efficaces
d’autre part. Le cancer du sein a un fort impact psychosocial et
constitue un problème de santé publique, de par sa prévalence.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Tableau 7. Principales caractéristiques du Programme
d’actions intégrées de recherche
Formes précoces du cancer du sein
7
14
Institutions de
financement
INCa
Fondation ARC pour la recherche sur le cancer
Ligue nationale contre le cancer
6
12
Objectifs
Accroître la collaboration des équipes de
recherche françaises, et tirer des enseignements
originaux pour les questions situées à l’interface
de l’épidémiologie, des sciences humaines et
sociales, de l’économie, de la santé publique,
de la biologie et de la clinique. Il est donc
fortement conseillé de mettre en place des
projets collaboratifs impliquant différentes
disciplines.
5
10
4
8
3
6
2
4
2
Depuis 2007, 8 programmes d’actions intégrées de recherche
(PAIR) ont été gérés par l’INCa. En tout, 70 projets ont été
retenus, pour un financement total de 37,30 M€ (Figures 5 et 6).
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
Mélanome
Formes précoces
cancer du sein
Le comité d’évaluation international a retenu sept projets
couvrant différents domaines de la recherche sur les formes
précoces du cancer du sein. Trois d’entre eux se concentreront
sur l’initiation du cancer par l’étude de cellules souches ou
modèles de transition mésenchymateuses épithéliales, ainsi
que des mécanismes de surveillance cellulaires et immunitaires.
Deux projets étudieront le pronostic des petites tumeurs du sein
par le biais de l’hétérogénéité intratumorale. Un autre projet
vise à concevoir des nanovecteurs magnétiques théranostiques
de siRNA comme nouvelle approche dans le diagnostic et le
traitement. Enfin, le dernier projet vise à identifier des mécanismes
moléculaires impliqués dans l’enrichissement des cellules souches
cancéreuses de sein après radiations ionisantes, mettant l’accent
sur les cancers triples négatifs du sein en raison de leur mauvais
pronostic et du risque élevé de récidive
0
2007
Cancers gynécologiques
(hors sein)
0
VADS
42
7
17 %
Prostate
1
Carcinome
hépatocellulaire
3,4
Résultats :
Projets soumis
Projets sélectionnés
Taux de sélection
Lymphomes
Financement (M€)
Colorectal
Budget total en M€
2014
Fig. 5. Évolution du programme PAIR 2007-2014 :
nombre de projets sélectionnés et financement accordé
Budget total en M€
Nombre de projets
Nombre de projets
36
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Fig. 6. Type de projets financés et investissements pour
le programme PAIR sur la période 2007-2014 (37,3 M€)
13 %
21 %
Biologie = 7,4 M€
Étiologie = 4,6 M€
Prévention = 1,0 M€
Dépistage, diagnostic,
pronostic = 11,9 M€
Traitement = 6,6 M€
Sciences humaines
et sociales = 3,2 M€
Modèles scientifiques
= 0,9 M€
2%
9%
19 %
3%
33 %
Il est toutefois important de souligner que les domaines de
recherche varient en fonction du type de tumeur. Ainsi, en 2013, le
programme « Mélanomes » traitait principalement de la biologie,
du dépistage, des diagnostics et des traitements ; les programmes
relatifs au cancer colorectal et au carcinome hépatocellulaire ont
couvert toutes les catégories de recherche (Figure 7).
Fig. 7. Répartition par catégorie CSO des programmes PAIR
2007-2014
37
1.2. Nouvelles actions pour
renforcer l’organisation et les
infrastructures de la recherche
translationnelle et intégrée
1.2.1. Coordination des sites de recherche
intégrée sur le cancer (SIRIC)
Dans le cadre du Plan cancer 2009-2013, huit sites français
de recherche sur le cancer ont obtenu le label SIRIC (Sites de
recherche intégrée sur le cancer) pour une durée de 5 ans (à
compter de 2011 et de 2012), et sont ainsi devenus des centres
nationaux de référence pour la recherche sur le cancer. Le budget
alloué à ce programme est de 64 M€, financés conjointement
par l’INCa, l’ITMO Cancer d’Aviesan et le ministère de la Santé
(DGOS).
Cette labellisation offre de nouvelles opportunités pour développer
la recherche translationnelle sur le cancer, et contribue ainsi à
optimiser et à accélérer la production de nouvelles connaissances
et à promouvoir leur diffusion et leur application dans la pratique
courante. Le programme SIRIC devrait renforcer le lien entre
les différentes dimensions de la recherche (fondamentale,
clinique, santé publique, épidémiologie, et sciences humaines et
sociales), en rassemblant une masse critique d’acteurs (physiciens,
chercheurs, ingénieurs, soignants et patients) tous engagés à
travailler selon les spécificités et contraintes de la recherche
translationnelle (compétitivité, assurance qualité, etc.).
Chaque SIRIC possède ses propres programmes de recherche
intégrée stratégiquement déployés grâce aux forces et
compétences en présence.
2014 Formes précoces
cancer du sein
2013 Mélanome
2012 Cancers
gynécologiques
(hors sein)
2011 VADS
2010 Prostate
2009 Carcinome
hépatocellulaire
2008 Lymphomes
2007 Colorectal
Biologie
Étiologie
Prévention
Dépistage, diagnostic,
pronostic
Traitement
Sciences humaines
et sociales
Modèles scientifiques
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
38
Fig. 8. Localisation des 8 SIRIC en France
SIRIC Institut Curie
SIRIC CARPEM
(CAncer Research
and PErsonalized Medicine)
SIRIC ONCO LILLE
SIRIC SOCRATE (Stratified
Oncology Cell DNA Repair
And Tumor immune
Elimination)
SIRIC LYRIC (LYon Recherche
Intégrée en Cancérologie)
© INCA - aebk - juin 2012
SIRIC BRIO (Bordeaux
Recherche Intégrée Oncologie)
SIRIC Montpellier Cancer
SIRIC Marseille Cancérologie
Guadeloupe
Martinique
Guyane
La Réunion
Source : INCa, 2012
Traitement : Pôle Recherche et Innovation - INCa - 2012
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Coordination et évaluation du programme SIRIC
Le Plan cancer 2009-2013 avait pour objectif la mise en œuvre
de la labellisation des SIRIC. Le Plan cancer 2014-2019 est
davantage dédié à la coordination et à l’évaluation de cet
important programme.
L’INCa organise des réunions annuelles avec les directeurs
(septembre 2014) et les managers (février et juin 2014) des
SIRIC. À partir de ces échanges inter-SIRIC, plusieurs groupes de
travail ont déjà été constitués pour répondre aux problématiques
communes, d’ordre scientifique ou managérial.
Le premier groupe de travail, pour lequel deux réunions ont été
organisées en avril et en juin 2014, résulte d’une précédente
collaboration entre 3 sites sur le partage et l’intégration des
données. Le programme SIRIC donne l’occasion de développer
la collaboration avec d’autres groupes expérimentés possédant
les ressources et connaissances spécifiques, afin de développer
un projet national ambitieux. L’objectif est de recueillir et
d’harmoniser des données provenant de différentes sources
(données cliniques, biologiques et génomiques) et d’en permettre
l’accès, en conformité avec les règles éthiques et réglementaires,
aux cliniciens et aux chercheurs des SIRIC, ceci en vue d’améliorer
leurs travaux de recherche au moyen de cohortes de patients
plus importantes et robustes. Un autre groupe de travail sur
« La conception et le développement de médicaments », est
en cours de création. Après un état des lieux réalisé à partir
d’un sondage préliminaire des SIRIC, une première rencontre a
eu lieu en septembre 2014 pour identifier les ressources et les
compétences existantes, ainsi que les freins et lacunes à combler.
Afin d’accroître la visibilité nationale et internationale des SIRIC
et de faciliter la mise en place de nouvelles collaborations,
l’INCa a coordonné l’élaboration d’un « Livret de présentation
des SIRIC ». Ce document comporte une fiche descriptive des
8 SIRIC (gouvernance, programmes scientifiques, plateformes
technologiques, sites internet et contacts).
Dans l’année qui vient, un autre point important en termes de
coordination, que l’INCa encouragera vivement et auquel il sera
très attentif, portera sur des échanges nourris et constructifs entre
les SIRIC et les cancéropôles, afin de coordonner leurs stratégies
et actions régionales et locales.
Dans le cadre de ses fonctions d’évaluation, l’INCa, en
collaboration avec les SIRIC, prépare actuellement la procédure
d’évaluation prévue pour 2015 (à mi-parcours de la procédure de
labellisation). De plus, un nouvel appel à candidatures sera lancé
à l’issue de la période de 5 ans ; cet appel d’offres compétitif sera
ouvert aux sites actuellement labellisés comme à de nouveaux.
Parallèlement au suivi et à l’évaluation menés par l’INCa, une
analyse qualitative de la mise en œuvre des SIRIC est effectuée
39
en collaboration avec une équipe du Centre de sociologie des
organisations (CSO, UMR CNRS-Sciences Po), dont les intérêts
scientifiques portent sur les transformations des modalités de
l’action publique, particulièrement dans les domaines de la
recherche et de la santé et sur l’analyse de la production de
connaissances.
Faits marquants 2013-2014
Coordination des 8 sites de recherche intégrée sur le
cancer.
1.2.2. Structuration de la valorisation
scientifique des tumorothèques, et
financement des bases de données
clinicobiologiques multicentriques
Valorisation scientifique des ressources biologiques :
coordination des tumorothèques et des bases de données
clinicobiologiques
L’objectif fixé par l’INCa, il y a plusieurs années, de rationaliser la
conservation des ressources biologiques dans les tumorothèques
et leur mise à disposition pour la recherche sur le cancer, a été
poursuivi en 2013 et en 2014. Les actions et les recommandations
de l’INCa visent à optimiser l’organisation des tumorothèques
pour créer au niveau local et dans le cadre des réseaux
multicentriques des bases de données et des collections associées.
Coordination des tumorothèques
En 2001, le premier appel à candidatures pour la création de
tumorothèques a conduit au financement de 58 de ces banques
de tumeurs et 5 M€ par an ont été apportés par le ministère
de la Santé jusqu’en 2011. Une évaluation des contributions
scientifiques réalisées par les tumorothèques en 2011 a conduit
à un réajustement des soutiens financiers en 2012. De plus,
le ministère de la Santé a soutenu l’organisation de réseaux
sanitaires de tumorothèques avec un budget total de 2,90 M€
par an.
La nouvelle procédure de répartition des budgets annuels de
soutien aux contributions scientifiques prend en compte le volume
d’activité déclaré en flux sortant (le nombre d’échantillons utilisés
pour un projet de recherche), et applique une pondération pour
la certification qualité.
40
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Le formulaire de rapports d’activité des tumorothèques
pour 2012 et 2013 a été amélioré en concertation avec le
groupe de travail « Ressources biologiques » de l’INCa. Cette
amélioration permet une évaluation plus précise de l’organisation
et des contributions scientifiques des tumorothèques, et un suivi
plus complet des activités scientifiques par type de pathologie
(CIM-10).
Globalement, il y a une forte augmentation des volumes
d’échantillons utilisés pour les projets de recherche (Figure 9).
Les volumes d’activité restent très hétérogènes selon la taille des
structures de santé. Ainsi, 25 % des tumorothèques assurent plus
de 70 % des activités de contribution scientifique, tandis que
15 % d’entre elles ne déclarent aucune contribution scientifique.
Les rapports d’activité mettent également en avant différents
choix organisationnels pour les contributions scientifiques.
Ainsi, 62 % des tumorothèques ont des activités en hématologie
et les pathologies de tumeurs solides, tandis que 24 % des
tumorothèques ne considèrent que les tumeurs solides. De la
même manière, 52 % des tumorothèques utilisent des blocs de
tissus inclus en paraffine dans la gestion de leurs collectes de
ressources biologiques.
Étant donné les évolutions et l’hétérogénéité des organisations,
il est important d’actualiser la définition du périmètre d’activités
des tumorothèques. Le financement à venir du ministère de la
Santé devrait être basé sur cette activité scientifique.
Fig. 9. Volumes d’activités des tumorothèques
175 000
140 000
105 000
70 000
35 000
0
2010
2011
2012
2013
Flux sortant (nombre d'échantillons inclus
en blocs (autres projets))
Flux sortant (nombre d'échantillons inclus en blocs
(projets à promotion industrielle))
Flux sortant (nombre d'échantillons cryoconservés utilisés
(autres projets))
Flux sortant (nombre d'échantillons cryoconservés utilisés
(projets à promotion industrielle))
Flux entrant (nombre de « Non opposition » recueillies)
Flux entrant (nombre de « Consentements éclairés » enregistrés)
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Fig. 10. Certification Qualité (NF 96-900, ou ISO 9001)
80
70
60
41
Trois BCB sur les 9 évaluées sont opérationnelles et ont apporté
des contributions scientifiques significatives. Toutefois, ces trois
réseaux travaillaient déjà en partenariat depuis plus de 10 ans.
Pour d’autres projets, les échéances pour la structuration sont
lointaines, et mesurer l’impact de cette action de l’INCa devrait
prendre plusieurs années.
50
Tableau 8. Bases de données clinicobiologiques
40
Année
de l’appel
à projets
30
20
Nombre
de projets
sélectionnés
2011
5
2,8
4
••Pancréas
••Gliomes
••Sarcomes
••Carcinomes gastroœsophagiens
2,6
5
••Greffe de moelle osseuse
et thérapie cellulaire
••Lymphomes
••Carcinomatose péritonéale
d’origine gastro-intestinale
••Prédisposition au cancer
du sein et de l’ovaire
2,4
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
% de tumorothèques certifiées (certification obtenue ou planifiée)
2012
Bases de données clinicobiologiques (BCB)
Initié en 2011, l’appel à projets concernant les BCB a pour
objectif de favoriser la fédération de différents acteurs autour
d’une pathologie commune pour constituer des bases de
données clinicobiologiques associées à des échantillons
biologiques. Ces BCB doivent permettre d’optimiser le recueil
des données, ainsi que leur intégration et leur exploitation dans les
différentes disciplines de la recherche (épidémiologie, recherche
fondamentale, translationnelle, clinique). Cet appel à projets
renforce la structuration des réseaux thématiques.
L’appel à projets 2013 concernant les BCB a conduit à la
soumission de 14 candidatures, parmi lesquelles 5 ont été
financées pour trois ans. Quatorze BCB sont actuellement
soutenues par l’INCa.
En 2014, l’INCa a mené une évaluation intermédiaire des neuf
premiers projets financés depuis 2011. Cette analyse indique
que l’avancement de chaque projet dépend essentiellement de
l’ancienneté du partenariat entre les équipes de recherche et de
leur expérience commune de collecte de données et de ressources
biologiques. De plus, obtenir une autorisation réglementaire pour
l’établissement ou l’exploitation d’une base de données est une
condition préalable à la structuration des réseaux. Ces procédures
réglementaires engendrent des retards importants (en moyenne
une année) avant de pouvoir inclure les premiers patients.
2013
Financement
(en M€)
••Syndrome de Lynch
••Cancer du rein
••Cancer du foie
••Mélanome
••Mésothéliome
10
0
Thème
1.2.3. Soutien aux « plateformes
technologiques des sciences de la vie » :
le programme IBiSA
L’INCa collabore avec l’ITMO Cancer d’Aviesan pour
l’organisation et le soutien aux plateformes technologiques
de recherche coordonnées par le GIS IBiSA (Groupement
d’intérêt scientifique pour la biologie, les soins de santé et les
infrastructures agronomiques).
La figure 11 présente toutes les plateformes labellisées « IBiSA »,
et la figure 12 celles soutenues par l’INCa et par l’ITMO Cancer
d’Aviesan pour la recherche sur le cancer depuis 2008, ce qui
constitue plus de 10,90 M€ au total. Ce soutien représente plus
de la moitié des investissements réalisés dans les plateformes
liées à la cancérologie au niveau national.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
42
Fig. 11. Les plateformes des sciences de la vie et les infrastructures labellisées « IBiSA »
Paris
Type de recherche menée
dans la plateforme
Villeneuved'Ascq
Lille
Fontenay-aux-Roses
Mont-St-Aignan
Roscoff
Brest
Caen
Rennes
Versailles
Gif-surEvry
Yvette
Orsay
Reims
Vandoeuvre
les-Nancy
Strasbourg
Illkirch
Orléans
Protéomique
Nantes
Nouzilly
Génomique, transcriptomique
Métabolomique
Imagerie in vivo
Surgères
Imagerie cellulaire
Biologie structurale, biophysique
Lyon Villeurbanne
Clermont
Ferrand
Bron
La Tronche
Pessac
Grenoble
Bordeaux
Bioinformatique
Bagnols
sur Cèze
Cestas
Criblage et chimiothèque
Montpellier
Toulouse
Nouvelles thérapies
Expérimentation végétale
Castanet-Tolosan
Animalerie, exploration fonctionnelle
St-Paul
lez-Durance Nice
Antibes
Rousset (Sophia
Antipolis)
Marseille
Autres
Guadeloupe
Martinique
Guyane
La Réunion
St-Pierre
Mayotte
Source : INCa et GIS-IBiSA, 2013
Traitement : Pôle Recherche et Innovation INCa - 2014
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
43
Fig. 12. Les plateformes des sciences de la vie et les infrastructures « IBiSA » pour la recherche sur le cancer :
soutien de 10,90 M€ apporté depuis 2008
Paris
Financement pour la recherche
sur le cancer (en euros)
Villeneuve d'Ascq
Roscoff
Reims
Caen
Orsay
Strasbourg
Gif-sur-Yvette
Evry
Illkirch
Rennes
Nantes
600 000
400 000
200 000
100 000
60 000
Lyon
La Tronche
Grenoble
Toulouse
Montpellier
Nice
© INCa - aebk - juin 2014
Orléans
Type de plateforme financée
Protéomique
Génomique, transcriptomique
Imagerie in vivo
Imagerie cellulaire
Biologie structurale, biophysique
Criblage et chimiothèque
Animalerie,
exploration fonctionnelle
Autres
Marseille
Guadeloupe
Martinique
Guyane
La Réunion
Mayotte
Source : INCa et GIS-IBiSA, 2013
Traitement : Pôle Recherche et Innovation - INCa - 2014
L’INCa et l’ITMO Cancer d’Aviesan apportent leur soutien aux
plateformes dont les activités sont partiellement ou intégralement
consacrées à la recherche sur le cancer. Cette contribution est
accordée pour une large gamme de spécialités technologiques.
Part du financement
INCa/Inserm
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
44
2
AUGMENTATION DU SOUTIEN À LA
RECHERCHE CLINIQUE ET AU DÉVELOPPEMENT
D’ESSAIS DE PHASE PRÉCOCE POUR
DES MÉDICAMENTS INNOVANTS
2.1. Les programmes de recherche
clinique sur le cancer
La recherche clinique académique sur le cancer est organisée à
travers 2 appels à projets annuels gérés par l’INCa et financés
par la DGOS (ministère de la Santé).
2.2.1. Le Programme hospitalier de recherche
clinique national sur le cancer (PHRC-K)
Le programme PHRC Cancer permet la sélection compétitive des
meilleurs projets de recherche clinique. Le plan stratégique défini
par l’INCa et par le ministère de la Santé vise principalement à
l’émergence :
•• de grandes études thérapeutiques menées sous la forme
d’essais multicentriques coopérateurs, afin d’établir des
normes internationales en matière de pratique clinique ;
•• d’essais permettant la validation clinique de techniques ou
traitements innovants.
Les domaines de recherche couverts par le PHRC Cancer sont
définis conformément aux objectifs du Plan cancer 2014-2019,
et concernent plus particulièrement :
•• les projets de recherche destinés à améliorer la survie et la
qualité de vie ;
•• les projets de recherche issus de la mobilisation d’intergroupes
coopérateurs français travaillant sur le cancer et labellisés
par l’INCa.
Pour la première fois, les maisons de santé et les centres de
santé sont autorisés à soumettre des projets de recherche sur
des questions de santé qui leur sont prioritaires.
Tableau 9. Principales caractéristiques du Programme
hospitalier de recherche clinique sur le cancer (PHRC-K)
Année
2013
Institution de
financement
Objectifs
2014
Ministère de la santé
••Valider de nouvelles connaissances médicales
et scientifiques dans le domaine clinique.
••Améliorer la qualité des soins en évaluant
de nouvelles méthodes de diagnostic et de
traitement.
Financement (M€)
17,15
21 (prévisionnel)
Résultats :
Projets soumis
Projets sélectionnés
Taux de sélection
240
44
18,3 %
196
En cours
En cours
En 2013, sur 240 lettres d’intention soumises au PHRC-K,
44 projets ont finalement été retenus pour un financement en
novembre 2013.
Tableau 10. Types de projets sélectionnés à l’étape du dossier
complet pour le PHRC-K en 2013
Nombre de projets sélectionnés
Traitement médicamenteux
15
Stratégies de prise en charge
10
Chirurgie ou autres approches
instrumentales innovantes
6
Biothérapie
4
Radiothérapie (y compris curiethérapie)
3
Imagerie (dont TEP)
3
Biomarqueurs (diagnostic, pronostic)
2
Médecine nucléaire (sauf TEP)
1
Total
44
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
En 2014, sur les 196 lettres d’intention soumises au PHRC Cancer,
88 projets ont été présélectionnés pour une évaluation finale en
novembre 2014.
Soixante pour cent des lettres d’intention présélectionnées
concernent des projets portant sur des études thérapeutiques :
•• la moitié (50 %) de ces projets thérapeutiques porte sur des
traitements systémiques ;
•• la chirurgie, la radiothérapie et les associations de traitements,
comprenant au moins soit de la chirurgie, soit de la
radiothérapie, constituent le reste (50 %) des lettres d’intention
de ces projets thérapeutiques.
La détection précoce, le diagnostic et le pronostic constituent
19,5 % des lettres d’intention sélectionnées.
45
Fig. 14. Répartition des financements totaux 2007-2013
attribués au PHRC Cancer : 125 M€
0,8 %
0,3 %
9,1 %
0,8 %
0,8 %
23,7 %
Biologie
Étiologie
Prévention
Dépistage précoce
Traitement
Lutte contre le cancer
Modèles scientifiques
Fig. 13. Évolution de la sélection et du financement
du programme PHRC-K
25
64,7 %
80
Remarque : la catégorie « Détection précoce, diagnostic, pronostic » inclut
les essais de phase précoce (voir la classification CSO en annexe 6)
70
60
50
15
40
10
30
20
5
10
0
0
2007
2008
Budget total en M€
Nombre de projets
2009
2010
2011
2012
2013
Nombre de projets
Budget total en M€
20
Faits marquants 2014
• Collaboration entre l’INCa et le ministère de
la Santé pour le Programme hospitalier de recherche
clinique sur le cancer.
• Champs de recherche du PHRC-K définis
conformément au Plan cancer 2014-2019.
• Les maisons de santé et les centres de santé
peuvent déposer leurs propres projets de recherche.
• Résultats du PHRC-K :
– 2013 : 44 projets financés pour un total de 17,15 M€.
– 2014 : 196 lettres d’intention soumises, 88 projets
présélectionnés pour une évaluation finale ; budget
prévisionnel : 21 M€.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
46
2.1.2. Le Programme national de recherche
médico-économique sur le cancer (PRME-K)
Le PRME-K vise à introduire de nouvelles technologies en
santé à vocation diagnostique, thérapeutique ou de dépistage
préalablement validées lors d’un essai clinique. Ce programme
a pour but d’améliorer le système de soins actuel. Les études
doivent donc comporter une évaluation médicale et économique
de la technologie innovante ou du parcours de soins.
Tableau 11. Principales caractéristiques des PRME-K
2013-2014
Année
Institution de
financement
Objectifs
2013
2014
Ministère de la Santé
Apporter un changement important au
système de soins de santé par l’utilisation,
dans le diagnostic ou le traitement, de
technologies ayant été validées au cours d’une
phase de recherche clinique préalable. Les
projets sont basés sur l’évaluation médicale et
financière de l’innovation.
Financement (M€)
0,864
2 (prévisionnel)
Résultats :
Projets soumis
Projets sélectionnés
Taux de sélection
16
2
12,5 %
17
En cours
En cours
En 2014, parmi les 17 projets soumis au PRME-K, 9 ont été
présélectionnés pour une évaluation finale des dossiers complets
en novembre 2014, avec un budget prévisionnel de 2 M€.
2.1.3. Le programme AcSé
Le programme AcSé est un programme innovant lancé par l’INCa
dans le champ de la médecine personnalisée, qui pourrait faire
évoluer le traitement du cancer, en permettant l’accès pour les
patients à des thérapies ciblées en fonction du profil moléculaire
de leur tumeur, quel que soit l’organe affecté.
Le programme (AcSé pour « Accès Sécurisé » aux thérapies ciblées
innovantes) a pour objectif d’explorer systématiquement toutes
les indications possibles concernant les molécules qui ont été ou
qui sont sur le point d’être approuvées.
Les médicaments sont fournis et mis à disposition gratuitement
par le laboratoire. L’objectif est de permettre la prescription de ces
médicaments à d’autres types de cancers présentant la même cible
thérapeutique de façon sécuritaire et d’éviter ainsi une utilisation
hors AMM. Les essais cliniques permettent donc de recueillir
des informations, et plus particulièrement en ce qui concerne
l’efficacité, la sécurité et la tolérance. Ce programme a été conçu
pour permettre une égalité d’accès aux thérapies avancées sur
l’ensemble du territoire, les essais seront donc ouverts aux
250 hôpitaux autorisés à traiter le cancer et ayant la capacité de
faire de la recherche clinique. Les anomalies moléculaires devront
être caractérisées par les plateformes françaises de génétique
moléculaire. Un patient ne peut pas être éligible à un essai AcSé
si un autre essai clinique est en cours en France pour la même
pathologie et la même anomalie.
Le programme AcSé comporte plusieurs essais, un par thérapie
ciblée. Le premier essai avec le Crizotinib a démarré en juillet 2013.
Le Crizotinib a obtenu son autorisation de mise sur le marché en
2012 en France en tant que chimiothérapie de deuxième ligne
pour les cancers du poumon non à petites cellules avancées
ou métastatiques présentant une translocation du gène ALK.
Cependant, des mutations activatrices ou des translocations du
gène ALK ont été identifiées dans plusieurs types de cancers, et le
Crizotinib a encore quatre autres cibles qui doivent être exploitées.
L’essai est réalisé sur 470 patients (enfants compris) et 20 types
de cancers différents. L’efficacité du Crizotinib sera évaluée par
cohorte de patients, par pathologie et par cible. Il s’agit d’un
partenariat avec le laboratoire Pfizer, qui fournira gratuitement
la molécule pendant la durée de l’essai.
Le pilotage du programme AcSé s’appuie sur un comité
scientif ique dont les trois missions sont : 1/choisir les
médicaments qui feront partie du programme, 2/définir les
évolutions du programme, 3/communiquer avec les patients
et les oncologues.
L’INCa interagit en permanence avec l’Agence nationale de
sécurité du médicament (l’ANSM), en charge des autorisations
et du suivi des essais cliniques.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Le programme AcSé est pour l’INCa une action transversale qui
mobilise ou qui requiert l’implication de nombreux départements
de l’Institut (département innovation, département recherche
clinique, services de communication, département juridique, etc.).
Unicancer sponsorise ce premier protocole mené dans le cadre
du programme AcSé, lequel est cofinancé par l’INCa et par la
Fondation ARC pour la recherche sur le cancer.
Faits marquants 2013-2014
47
2.1.4. Appel à projets d’essais cliniques de
phase précoce : 15 molécules innovantes
issues de partenariats public-privé
La collaboration mise en place avec le CTEP du NCI à partir de
2009 (Tableau 12), et la création du réseau des centres d’essais
cliniques de phase précoce en 2010 sont les deux éléments-clés
qui ont ouvert la voie à cette initiative nationale.
L’essai Crizotinib, au 1er juillet 2014 (Début le
23 juillet 2013) :
• 58 patients inclus à fin mai 2014 ;
• 15 cohortes créées (sur les 22 prévues à l’origine) ;
• Première étape atteinte pour 2 cohortes ;
• 2 localisations tumorales prédominent
en termes d’inclusions de patients, les cancers du
poumon non à petites cellules (28 patients inclus)
et les cancers colorectaux (10 patients) ;
• un test moléculaire réalisé sur plus
de 1 500 patients ;
• près de 6 % de tests positifs ;
• plus de tests réalisés pour les femmes que pour
les hommes, principalement en raison de cohortes
« ovaire » et « sein ».
Tableau 12. Étapes marquantes dans la coopération entre le NCI et l’INCa
2010
Signature d’un accord pour faciliter l’accès à de nouveaux médicaments pour les patients en France
L’INCa est la seule institution européenne engagée dans une coopération avec le NCI pour ces essais académiques de phase précoce.
2011-2012
Février : preuve de concept avec l’essai CHONDROG
(Inhibiteur de la voie de signalisation Hedgehog testé
dans le chondrosarcome avancé) : inclusions achevées
(45 patients) et présentation des premiers résultats lors de
la réunion de l’ASCO en 2012.
Novembre : essai AKTIL
(Lymphomes diffus à grandes
cellules B) ouvert aux inclusions.
2013
Essai CHONDROG publié dans Ann. Oncol.
Étude AKTIL : 22 patients inclus
à ce jour (51 patients prévus).
2014
Suite à une analyse intermédiaire,
le recrutement a été interrompu.
Une étude testant le Cabozantinib
dans les sarcomes d’Ewing et les
ostéosarcomes en rechute est en
préparation.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Aujourd’hui, les laboratoires pharmaceutiques internationaux
s’engagent à fournir des molécules en cours de développement
dans le cadre des appels à projets de l’INCa destinés aux centres
labellisés d’essais cliniques de phase précoce (CLIP²). Les CLIP²
soumettent des projets d’essais cliniques académiques destinés à
tester des médicaments pour des indications ou des pathologies
différentes de celles prévues dans les plans de développement
des laboratoires pharmaceutiques. Après avoir signé des accords
de collaboration avec différents laboratoires pharmaceutiques,
l’INCa a lancé depuis 2011, des appels à projets portant sur
15 molécules innovantes (Figure 15).
Fig. 15. Molécules innovantes et partenariats public-privés :
indicateurs de performance
17 (attendus)
18
Nombre de projets initiés
48
15
13
12
9
9
6
6
3
2
0
2011
2012
2013
2014
2015
Tableau 13. Mise en place de la collaboration entre l’INCa et les laboratoires pharmaceutiques
2010
Collaboration avec
les laboratoires
pharmaceutiques
••Plusieurs réunions
organisées pour
discuter d’une
collaboration
directe entre l’INCa
et les laboratoires
pharmaceutiques
2011-2012
2013
••Lancement de
••Mise en œuvre du processus
3 nouveaux appels à
••Juin 2011 : avis favorable du Comité de
projets
déontologie
••Novembre 2011 : 1er appel à projets lancé ••Démarrage prévu de
par l’INCa
5 essais cliniques
••Fin 2012 : Lancement de 6 appels à
projets
••1er essai ouvert aux inclusions : PIK ORL
dans le cancer de la tête et du cou
2014
••6 nouvelles molécules
proposées pour des appels
à projets
••5 essais cliniques en cours
••Démarrage prévu de
4 essais cliniques
Pour lancer ces appels à projets d’essais cliniques de phase précoce, cinq étapes sont nécessaires, de l’identification de la molécule
jusqu’au démarrage de l’essai.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
1
2
3
4
5
Appels à projets compétitifs
Évaluation des projets
• Experts indépendants
• Transfert au laboratoire pharmaceutique
Début de l’étude
14 semaines
12 semaines
Identification des molécules
• Réunions entre l’INCa et les laboratoires
pharmaceutiques
• Avis des experts CLIP² sur la molécule
• Accord INCa/laboratoires pharmaceutiques
6 semaines
6 semaines
Fig. 16. Schéma d’organisation des partenariats public-privé
Sélection définitive
• Réponse du laboratoire pharmaceutique
• Maximum de 2 projets sélectionnés
par l’INCa
Mise en œuvre de l’étude
• Accords laboratoire pharmaceutique/
CLIP² et INCa/CLIP²
• Fourniture du médicament
49
Le tableau 14 indique les différentes collaborations établies à
ce jour.
Tableau 14. Molécules proposées au programme d’essais
cliniques de phase précoce
Objectifs
Faciliter l’accès aux nouvelles molécules pour les patients
Au maximum 2 projets sont financés pour chaque
molécule. Le financement est assuré par l’INCa et
par la Fondation ARC
Date de
lancement
Molécules innovantes
de l’appel à
projets
Inhibiteur PI3K/
mTor
Novembre
Projets
présentés
Projets sélectionnés
18
1 (Sarcome
de Kaposi)
Inhibiteur PI3K
4
1 (Cancer de la tête
et du cou)
Inhibiteur PI3K/
mTor
13
1 (Leucémie myéloïde
et myélodysplasie)
Anti CDK 4/6
7
2 (GIST/mélanome
métastatique)
Juillet 2012
Inhibiteur p70/AKT
20
2 (Tumeurs solides/
Cancer du sein)
Août 2012
Anticorps
monoclonal antiEGFR
14
Suspendu
Avril 2013
Virus oncolytique
7
1 (Sarcomes du sein
et des tissus mous)
Mai 2013
Inhibiteur
p38 MAPK
8
2 (Sein/
Glioblastome)
Juillet 2013
Anti HER3
8
Suspendu
Décembre
2013
Antinéoplasique
12
1 (Adénocarcinome
de l’endomètre)
Inhibiteur HSP90
AAP en
cours
Nouvel inhibiteur
ALK
AAP en
cours
Antagoniste de Smo
AAP en
cours
Inhibiteur MEK
AAP en
cours
Nouvel inhibiteur
B-RAF
AAP en
cours
2011
Avril 2012
Mai 2014
2014
Plusieurs contacts en cours avec d’autres laboratoires
50
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Faits marquants 2013-2014
Des partenariats entre l’INCa et les laboratoires
pharmaceutiques ont été conclus pour 15 molécules
innovantes qui sont actuellement testées ou qui vont
l’être dans le cadre d’essais cliniques de phase précoce
après une évaluation indépendante. Ces études sont
réalisées via l’organisation CLIP2.
Tableau 15. Les centres labellisés INCa de phase précoce,
16 centres CLIP² labellisés en 2010
Partenariat
••Fondation ARC pour la recherche sur le cancer
••Centre national de gestion des essais de produits de
santé ou CeNGEPS (Groupement d’intérêt public)
••Institut Lilly
Objectifs
••Obtenir de meilleurs résultats pour les patients
atteints de cancer
••Favoriser l’accès à l’innovation pour les patients
atteints de cancer
••Évaluer les médicaments pour des indications
qui n’entrent pas dans le cadre des plans de
développement des laboratoires pharmaceutiques
••Accroître la qualité et le nombre des essais cliniques
de phase précoce
••Couvrir toutes les pathologies cancéreuses
(y compris l’hématologie, les cancers pédiatriques,
les cancers rares, etc.)
••Accroître la visibilité et l’attractivité de la recherche
clinique académique française auprès de l’industrie
••Proposer un cadre de coordination entre les
secteurs public et privé en vue de dynamiser le
développement de médicaments par la recherche
académique
Financement
(M€)
9 (sur quatre ans)
2.2. Organisation de la recherche
clinique et renforcement des
structures et infrastructures
Les principaux objectifs sont les suivants :
•• apporter un soutien au développement de projets de recherche
clinique de phase précoce grâce à des mesures qui facilitent
la coordination et l’organisation, l’une de ces mesures étant
la labellisation des centres d’essais cliniques CLIP2 ;
•• accroître la coopération entre les groupes coopérateurs ;
•• renforcer la capacité de recherche par la coordination du
personnel de recherche clinique et apporter un soutien aux
centres de traitement des données ;
•• faire connaître les projets de recherche clinique en cours, et
augmenter les inclusions dans les essais.
2.2.1. Initiative : le réseau CLIP² de centres
d’essais cliniques de phase précoce
Permettre l’accès à des médicaments innovants était un objectif
du Plan cancer 2009-2013. Cet accès se fait notamment au
moyen de collaborations mises en place par l’INCa avec les
laboratoires pharmaceutiques, qui acceptent de mettre leurs
molécules à disposition d’un réseau structuré de centres labellisés
par l’INCa.
Premiers impacts
•L’INCa est désormais reconnu comme une institution
pionnière en Europe, capable d’instaurer un programme de
coordination pour des essais de phase précoce en lien avec
les plateformes de biologie moléculaire.
•Augmentation du nombre de patients inclus dans les essais
cliniques de phase précoce.
•Leadership des investigateurs en recherche clinique : de
plus en plus de propositions d’essais de phase I promus par
l’industrie au sein des centres CLIP².
•Demandes croissantes des laboratoires pharmaceutiques
pour participer à ce programme.
La labellisation des 16 CLIP² et les financements dégagés ont
permis aux sites de recruter du personnel spécialisé et d’optimiser
leurs structures opérationnelles. En outre, cette labellisation a
accru la visibilité des CLIP² et suscité un intérêt croissant de la
part des laboratoires pharmaceutiques.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Ces initiatives ont contribué à l’augmentation du nombre d’essais
cliniques de phase précoce et du nombre de patients inclus dans
ces essais depuis 2010. Une analyse de l’activité de ces sites en
termes de nombre d’essais cliniques et de patients a été conduite
par l’INCa et publiée cette année.
Ces initiatives facilitent l’accès aux molécules innovantes pour les
patients en France. L’accord entre le NCI et l’INCa et le processus
mis en place entre l’INCa et les laboratoires pharmaceutiques
sont nouveaux en Europe. Ce type de partenariat public-privé
offre un modèle de coordination entre les pays européens. En
effet, une coopération européenne permettra de gagner du
temps pour les inclusions dans les essais de phase précoce, plus
particulièrement en ce qui concerne les cancers rares, en associant
progrès scientifique et qualité, et aura un impact positif sur la
santé.
La labellisation des CLIP² arrive à son terme en octobre 2014.
À partir des recommandations du Plan cancer 2014-2019, un
nouvel appel à candidatures sera lancé cette année. L’action
5.3 stipule la nécessité de poursuivre l’effort de développement
des sites cliniques de phase précoce, afin d’avoir une meilleure
couverture territoriale et d’encourager la création de sites dédiés
aux enfants.
51
En 2012, 2013 et 2014, des intergroupes coopérateurs ont été
labellisés par l’intermédiaire de trois appels à candidatures. Ces
appels à candidatures ont été lancés en mars 2012, mars 2013 et
janvier 2014. Les candidatures ont été examinées par un comité
d’évaluation international respectivement en juillet 2012,
juin 2013 et mai 2014. Ces appels à candidatures ont suivi un
processus de deux ans, initié par les recommandations du Conseil
scientifique international de l’INCa, prolongé par les souhaits
des comités consultatifs de l’INCa (Comité de patients, de leurs
proches, des usagers et comités des professionnels de santé), et
par les objectifs du Plan cancer 2014-2019 visant à mobiliser les
groupes coopérateurs.
Les intergroupes coopérateurs suivants, provenant du regroupement
de différents groupes, ont ainsi été labellisés en 2012 :
•• l’intergroupe francophone de cancérologie thoracique (IFCT) ;
•• l’intergroupe de recherche sur les lymphomes LYSA-LYSARC ;
•• l’intergroupe francophone du myélome (IFM) ;
•• l’intergroupe tête et cou ;
•• l’intergroupe sur les tumeurs digestives ;
•• l’intergroupe ARCAGY-GINECO.
Deux autres intergroupes coopérateurs ont été labellisés en 2013 :
•• l’intergroupe coopérateur INTERSARC sur les sarcomes des
tissus mous ;
2.2.2. Labellisation de nouveaux intergroupes
coopérateurs
Avec sa labellisation de 16 CLIP2 (centres d’essais cliniques
de phase précoce pour les cancers) en 2010, et de 8 SIRIC
(sites de recherche intégrée sur le cancer) en 2011 et 2012,
l’INCa a mené une évaluation compétitive visant à labelliser
des intergroupes coopérateurs. Les objectifs de cette action
sont doubles : dynamiser la recherche clinique et améliorer les
ressources pour la recherche multidisciplinaire. Cette action est
menée conformément à l’objectif 5 du Plan cancer 2014-2019.
Tableau 16. Labellisation des intergroupes coopérateurs
Objectifs
Financement
(M€)
••Renforcer la coopération entre les groupes
coopérateurs.
••Impliquer des groupes coopérateurs dans le
champ du cancer dans la mise en œuvre d’actions
de recherche clinique à partir du Plan cancer
2014-2019.
••Recruter 50 000 patients par an dans des essais
cliniques thérapeutiques d’ici 2019.
1,1 pour 2 ans
•• l’intergroupe francophone « Cancer du sein ».
En 2014, les trois nouveaux intergroupes coopérateurs labellisés sont :
•• l’intergroupe coopérateur de la leucémie aiguë (CIGAL), qui
rassemble le Group for Research on Adult Acute Lymphoblastic
Leukaemia (GRAALL), l’ALFA (Acute Leukaemia French
Association) et le GOELAMS/LAM (le groupe ouest-est d’étude
des leucémies aiguës et autres maladies du sang/leucémie
aiguë myéloblastique) ;
•• la Société d’oncologie pédiatrique (SFCE) ;
•• le GERICO-UCOG pour l’oncologie gériatrique qui regroupe
GERICO et la Commission de recherche de la Société française
d’oncologie gériatrique (SoFOG).
Suite à l’évaluation du dernier appel à candidatures, de nouveaux
groupes coopérateurs devraient être labellisés par l’INCa dans
les mois qui viennent, pour les cancers urogénitaux et les cancers
du système nerveux central.
Une réunion a permis de partager avec les représentants de
tous ces intergroupes la nécessité de regrouper et d’identifier
5 à 6 grands groupes dans les deux prochaines années.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
52
2.2.3. Création d’un réseau d’équipes de
recherche clinique pour contribuer au
recrutement des patients atteints d’un
cancer dans les essais cliniques
Depuis 2006, l’INCa et le ministère de la Santé ont créé 26 équipes
mobiles de recherche clinique (EMRC). Le but est de mettre en
place des conditions favorables pour les chercheurs hospitaliers
(publics et privés) à participer aux essais cliniques. Environ
70 emplois temps plein (ETP) (attachés de recherche clinique)
ont été recrutés, et sont déployés dans plus de 160 hôpitaux
différents partout en France.
Tableau 17. Réseau des équipes cliniques pour favoriser
les inclusions de patients
Objectifs
••Promouvoir la participation aux essais cliniques des
chercheurs hospitaliers.
••Assurer aux patients l’égalité d’accès aux essais
cliniques dans tous les types d’hôpitaux en France.
••Garantir la qualité des données recueillies pendant les
essais cliniques.
Financement 3 par an, depuis septembre 2007, attribués par le
(en M€)
ministère de la Santé.
Résultats
••Des indicateurs quantitatifs fiables : nombre de
patients inclus dans des essais cliniques par ETP.
••Évaluation qualitative effectuée par un comité ad-hoc
à partir de rapports complets sur l’organisation et la
gestion des équipes.
2.2.4. Inclusion des patients dans les essais
cliniques : une augmentation de 102 %
entre 2008 et 2013
L’étude annuelle réalisée par l’INCa de pair avec les organisations
de soins de santé recevant des financements dans le cadre des
Plans cancer a permis d’évaluer les activités de recherche clinique
sur le cancer en 2013. Toutes les organisations ont participé
à l’étude. En France, une nette augmentation du nombre de
patients inclus dans les essais cliniques a été observée : une
hausse de 102 % entre 2008 (année de référence) et 2013,
+ 127 % de patients participant à des essais académiques et
+ 35 % de patients participant à des essais industriels au cours
de la même période.
La figure 17 décrit l’évolution des inclusions des patients
enregistrés dans l’enquête annuelle de l’INCa, et la
figure 18 montre la répartition des inclusions entre les différentes
structures de soins.
Fig. 17. Inclusions des patients dans des essais cliniques sur
le cancer en France en 2013 (enquête INCa)
50 000
44 023
40 000
30 000
Premiers impacts
24 043
26 003
28 167
20 000
•Le nombre de patients inclus a été multiplié par trois au
sein des hôpitaux entre 2007 et 2013.
•En 2013, 140 hôpitaux ont mentionné un nombre de
patients inclus par le biais du réseau d’équipes cliniques
(plus de 220 hôpitaux ont déclaré être intéressés par le fait
de bénéficier de l’assistance de l’une de ces équipes).
10 000
0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Nombre de patients inclus dans les essais académiques
Nombre de patients inclus dans les essais industriels
Total des inclusions
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Fig. 18. Inclusions des patients dans des essais cliniques
sur le cancer en fonction du type de structure de soins en
2013 (enquête INCa)
10 %
6%
Tableau 18. Le registre des essais cliniques en cancérologie
Objectifs
Créé en 2007 pour fournir des informations d’excellente
qualité sur les essais cliniques menés en France.
Résultats
1 789 essais cliniques publiés sur le site internet
de l’INCa en mai 2014 :
••517 essais avec inclusion de patients, et une
promotion de plus de 232 organisations industrielles
et académiques ;
••60 % des essais répertoriés sont de promotion
académique.
44 %
Centres de soins privés
CHU
CLCC
Centres de soins publics
53
Premiers impacts
•Démarrage de la procédure de récupération des résultats
40 %
Depuis 2008, l’inclusion des patients dans les essais menés dans
les centres de lutte contre le cancer (CLCC) a augmenté de 97 %,
et de 99 % dans les centres hospitaliers universitaires (CHU). Le
taux d’inclusion dans les essais académiques par rapport aux
essais industriels est de 83/17.
2.2.5. Registre des essais cliniques
en cancérologie de l’INCa
Depuis 2007, le registre des essais cliniques en cancérologie de
l’INCa permet un accès privilégié aux essais sur le cancer menés
en France. Il est en accès libre sur le site internet de l’INCa, et
permet d’apporter aux patients, aux professionnels de la santé
et au grand public des informations de qualité régulièrement
mises à jour.
des essais cliniques pour pouvoir les publier sur le site
internet de l’INCa.
Fig. 19. Nombre d’essais cliniques publiés au 15 mai 2014
avr-07
Essais académiques
Essais industriels
Essais ouverts
juil-07
déc-07
juil-08
déc-08
juil-09
déc-09
juil-10
déc-10
juin-11
déc-11
juin-12
déc-12
mai-13
mai-14
0
200
400
600
800
1 000
1 200
54
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Le registre des essais cliniques en cancérologie de l’INCa fournit
des informations accessibles au grand public, et facilite la
recherche et la sélection d’essais cliniques.
Grâce au moteur de recherche multicritères, les personnes
qui consultent le registre des essais cliniques peuvent cibler
précisément leur recherche à l’aide de divers critères de sélection
comme le promoteur ou l’organe concerné, mais également le
critère géographique à l’aide du module de géolocalisation intégré
au registre.
En 2014, conformément aux actions 5.4 et 7.16 du Plan cancer
2014-2019, l’INCa a instauré une procédure pour recueillir les
résultats des essais cliniques arrivés à leur terme, pour pouvoir
en publier les informations dans le registre.
Depuis le lancement du nouveau portail internet en 2012, qui
comporte désormais un système de comptabilisation des visiteurs,
entre 20 000 et 30 000 visites/mois ont été enregistrées. Ces
données sont donc différentes de celles observées dans les années
précédentes.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
3
55
RENFORCEMENT DU SOUTIEN
À LA RECHERCHE EN BIOLOGIE, GÉNOMIQUE
ET AUX SCIENCES DU CANCER
3.1. Programmes de recherche dédiés
La recherche axée sur la biologie du cancer contribue à
l’amélioration des connaissances dans le domaine de
l’oncogenèse, de l’évolution et de la progression du cancer. La
compréhension des mécanismes biologiques et le développement
de nouveaux outils par la réalisation de projets impliquant la
physique, les mathématiques ou l’informatique ouvrent de
nouvelles perspectives de progrès dans les traitements et dans
l’inhibition des mécanismes de résistance.
Pour promouvoir et soutenir ce progrès sur le long terme, l’INCa
lance un appel à projets récurrent, axé sur la biologie et les
sciences du cancer, afin de renforcer de nouveaux domaines de
recherche de créer des partenariats avec d’autres financeurs de
la recherche, pour soutenir des équipes d’excellence dans ces
disciplines de recherche. En outre, l’INCa participe activement au
Consortium international de génomique du cancer (International
Cancer Genome Consortium ou ICGC).
3.1.1. L’appel à projet libre « Biologie et
sciences du cancer »
Depuis 2005, l’INCa propose à la communauté scientifique
française un appel à projets de recherche libre, afin de financer
des projets originaux et prometteurs dans différents domaines
et disciplines de la recherche cognitive en oncologie. Laissant
l’initiative à la créativité des chercheurs, cet appel à projets annuel
représente de 25 à 30 % des dépenses totales consacrées chaque
année par l’Institut aux appels à projets. En 2014, le budget de
cet appel a été augmenté de 33 % pour atteindre près de 20 M€,
le taux de sélection (13,4 %) étant plus faible que les années
précédentes.
Tableau 19. Caractéristiques du programme de recherche en
« Biologie et sciences du cancer » (PLBIO)
Date du lancement
2013
Institution de
financement
Objectifs
Financement (en M€)
Résultats :
Projets soumis
Projets sélectionnés
Taux de sélection
2014
INCa
Acquérir de nouvelles connaissances et
développer de nouveaux outils pour accéder à
de nouvelles approches thérapeutiques.
Ouvert à tous les domaines de la recherche
cognitive et toutes les disciplines scientifiques
en rapport avec la recherche en biologie
tumorale, cet appel à projets est lancé pour :
••permettre la réalisation de projets originaux ;
••renforcer les collaborations
multidisciplinaires ;
••développer la recherche dans des domaines
émergents.
15,1
19,9
208
33
15,8 %
284
38
13,4 %
Afin de respecter les objectifs de l’appel à projets, près de 91 %
des projets financés visent, selon la classification CSO, à étudier
les mécanismes biologiques de la transformation cellulaire et la
progression de la maladie (Figure 20).
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
56
Fig. 20. Répartition des financements attribués aux projets
sélectionnés en 2014 pour le programme « Biologie et
sciences du cancer »
2,4 %1,9 % 4,4 %
(mobilité cellulaire, invasion tumorale, métastases, cellules
souches cancéreuses, microenvironnement immunitaire, ou
angiogenèse, CSO 1.4). Environ 26 % des projets concernent
spécifiquement les mécanismes de réparation de l’ADN et la
régulation de l’expression génique (transcription, régulation
épigénétique, CSO 1.2), tandis que 22 % des projets étudient
les oncogènes, les gènes suppresseurs de tumeur et les voies de
signalisation impliquées (CSO 1.3).
Le deuxième domaine d’intérêt de la classification CSO concerne
le traitement. Ainsi, 4 % des projets étudient soit les mécanismes
moléculaires de réponse et de résistance aux traitements, soit
l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques (CSO 5.3).
Biologie = 18,2 M€
Étiologie = 0,47 M€
Dépistage précoce = 0,38 M€
Traitement = 0,88 M€
91,3 %
Une analyse plus détaillée (Figure 21) montre que près de 41 %
des projets de la catégorie Biologie (CSO 1) ciblent l’étude
des processus liés au développement et à la dissémination du
cancer, et aux interactions avec le microenvironnement tumoral
Enfin, il est intéressant de souligner que près de 15 % des projets
concernent les tumeurs du système nerveux central (3,7 % en
2013 et 3,1 % en 2012), et 18 % des projets traitent des maladies
hématologiques (ce taux est plutôt stable d’une année sur l’autre).
Conformément aux objectifs de cet appel à projets, plus de 30 %
des projets ne traitent pas d’un type de tumeur spécifique, ce
qui reflète le fait que les projets se concentrent davantage sur
les mécanismes généraux d’initiation et/ou de développement
du cancer, ainsi que sur la recherche de cibles moléculaires et
de thérapies pouvant être appliquées à différentes pathologies.
Fig. 21. Analyse détaillée de la répartition des projets sélectionnés en 2014
25
20
15
10
5
0
-5
-10
-15
-20
-25
1.1 Fonctionnement
normal
1,3 %
1.2 Déclenchement
du cancer : aberrations
chromosomiques
26,3 %
1.3 Déclenchement
du cancer : oncogènes
et gènes suppresseurs
de tumeurs
22,4 %
1.4 Évolution du cancer
et métastase
40,8 %
1.5 Ressources
et infrastructures
1,3 %
2.1 Facteurs exogènes
liés à l’origine et
à la cause du cancer
2,6 %
4.1 Développement
de technologie
et/ou découverte
de marqueurs
2,6 %
5.3 Traitements
systémiques
découverte et
mise au point
3,9 %
Depuis 2007, 273 projets ont été sélectionnés sur les 1 720 projets soumis au programme de recherche en biologie et sciences du
cancer, pour un budget total de 128 M€ (Tableau 20).
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Le nombre de lettres d’intention (LI) soumises en 2014 reste
très élevé. C’est le programme le plus attractif de l’Institut en
termes de nombre de candidatures. Ces observations conduisent
à deux conclusions :
•• ce programme remplit ses objectifs, à savoir le soutien de la
recherche fondamentale dans divers domaines ;
57
•• l’INCa consolide sa position comme organisme de financement
de premier ordre pour les programmes de recherche sur le
cancer, aux côtés de l’Agence nationale de la recherche (ANR),
qui finance la recherche non ciblée hors cancer en amont.
Tableau 20. Évolution de la sélection et du financement du programme de recherche en « Biologie et sciences du cancer »
Date de lancement
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
TOTAL
Résultats : Projets soumis
106
145
342
241
203
191
208
284
1 720
Projets sélectionnés
40
30
27
43
30
32
33
38
273
37,70 %
20,70 %
7,90 %
17,80 %
14,78 %
16,75 %
15,80 %
13,40 %
14,88 %
14,4
13,5
13,5
20,8
14,9
15,9
15,1
19,9
128
Taux de sélection
Financement
(en M€)
Fig. 22. Répartition des projets sélectionnés dans le cadre du programme « Biologie et sciences du cancer »
sur la période 2007-2014
100 %
PLBIO2007
PLBIO2008
PLBIO2009
PLBIO2010
PLBIO2011
PLBIO2012
PLBIO2013
PLBIO2014
80 %
60 %
40 %
20 %
0%
CSO1
Biologie
CSO2
Étiologie
CSO3
Prévention
CSO4
Dépistage précoce
CSO5
Traitement
CSO6
Lutte contre
le cancer
CSO7
Modèles
scientifiques
60 %
PLBIO2007
PLBIO2008
PLBIO2009
PLBIO2010
PLBIO2011
PLBIO2012
PLBIO2013
PLBIO2014
50 %
40 %
30 %
20 %
10 %
0%
1.1 Fonctionnement
normal
1.2 Déclenchement
du cancer : aberrations
chromosomiques
1.3 Déclenchement
du cancer :
oncogènes et gènes
suppresseurs de tumeurs
1.4 Évolution du cancer
et métastase
1.5 Ressources
et infrastructures
58
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Un changement s’observe dans la répartition des projets selon
les diverses sous-catégories biologiques depuis 2007. On note
une augmentation du pourcentage de projets centrés sur
la régulation de l’expression des gènes (particulièrement la
régulation épigénétique et la régulation de la transcription microARN-dépendante) et sur les mécanismes de réparation de l’ADN
(CSO 1.2). Cette tendance peut être liée à la multiplication des
outils disponibles pour mener à bien ce type de recherche, comme
le profilage de l’expression des gènes, ainsi qu’à l’identification de
nouveaux mécanismes et régulateurs impliqués dans le contrôle
de l’expression génétique.
Les études relatives à l’évolution et à la progression du cancer
fondées sur les interactions avec le microenvironnement tumoral
(et concernant essentiellement les processus de régulation
de l’invasion tumorale, les métastases, l’angiogenèse et le
microenvironnement immunitaire) restent également fortement
représentées (CSO 1.4).
Le nombre de projets portant sur la détection précoce du cancer
a diminué régulièrement depuis que l’Institut a lancé un appel à
projets dédié à la recherche translationnelle (CSO 4).
Le nombre de projets axés sur les traitements est resté assez stable
et ces projets sont orientés spécifiquement sur la compréhension
des mécanismes d’action et de résistance, sur la caractérisation
des signatures moléculaires de la réponse au traitement, et sur
l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques (CSO 5.3).
3.1.2. Favoriser l’indépendance des jeunes
chercheurs et soutenir l’excellence en
biologie du cancer : les équipes ATIP-Avenir
L’obtention de ressources par le biais d’un appel à candidatures
compétitif pour développer un programme de recherche
indépendant et innovant est un excellent moyen de soutenir
des candidats talentueux et prometteurs de la communauté
scientifique française.
En 2014, l’initiative lancée avec le programme ATIP-Avenir s’est
poursuivie.
Les projets du programme en cours couvrent différents
domaines de la progression du cancer, notamment la recherche
fondamentale sur la régulation de la croissance des cellules
jusqu’à la conception du médicament, la maintenance et la
transformation des cellules souches, et les conséquences à long
terme d’une thérapie antitumorale.
Procédures permettant, en France, de gagner en indépendance
grâce au modèle ATIP-Avenir : une version sur cinq ans
En 2014, deux années supplémentaires ont été accordées aux
3 projets ATIP-Avenir concernant le cancer, qui avaient été
sélectionnés par des établissements publics à caractère scientifique
et technologique (EPST) en 2010, et du fait que trois années
semblent insuffisantes pour des initiatives internationales.
Cette prolongation concrétise l’une des actions prioritaires de
2013‑2014 pour aller vers un programme quinquennal comparable
au Programme « Starting Grants » du Conseil européen de la
recherche (ERC). Néanmoins, à ce jour, tous les candidats du
concours ont réussi à obtenir un poste permanent dans l’une ou
l’autre des institutions du programme. Trois chercheurs lauréats
ATIP-Avenir ont également obtenu une subvention de l’ERC.
D’autres programmes dans des pays voisins accordent en
général cinq ans de subvention avec une extension possible de
deux années supplémentaires, ainsi qu’un accompagnement,
des évaluations au bout de trois ans, puis au bout des cinq
ans, pour aider à préparer le passage d’une unité à une autre et
garantir ainsi que les compétences se transmettent de manière
dynamique entre les différentes structures. Ce modèle pourrait
faire partie des actions concrètes du Plan cancer 2014-2019.
Tableau 21. Caractéristiques du programme ATIP-Avenir
Année
2009
Institution de
financement
Objectifs
Financement
(en M€)
Projets ATIP-Avenir
cancer financés
2010
2011
2012
2013
ITMO Cancer d’Aviesan
Développer un programme de recherche
innovant et indépendant avec des candidats
talentueux et prometteurs
0,75
0,66
1,20
0,90
1,20
2
3
4
3
4
3.1.3. Programme de recherche en Physique,
mathématiques et sciences de l’ingénieur
appliquées au cancer
Suite au succès du premier appel à projets en 2011, l’appel à
projets « Physique, mathématiques et sciences de l’ingénieur » a
été renouvelé en 2012, 2013 et 2014, avec une augmentation
significative du budget pour les 2e, 3e et 4e éditions (+ 70 %).
Parmi les 47 propositions examinées cette année, 12 ont été
retenues. Le budget pluriannuel global (4 M€) est comparable à
celui de 2012 et 2013. Plusieurs projets sélectionnés importants
pour le développement des nouvelles technologies nécessitaient
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
un budget élevé ; le taux de sélection (25 %) est donc plus faible
qu’en 2012 et 2013.
Cet appel à projets est géré par l’ITMO Cancer d’Aviesan dans
le cadre des actions du Plan cancer. Il est mené en étroite
collaboration avec l’INCa.
Depuis le lancement de cette initiative, au total, 69 projets de
recherche (14,90 M€) ont été financés à l’interface de la biologie,
des mathématiques et de la physique dans le domaine du cancer.
Tableau 22. Recherche en physique, mathématiques
et sciences de l’ingénieur appliquées au cancer
Année
2011
Institution de
financement
Objectifs
Financement
(en M€)
2012
2013
2014
59
Parmi les types de cancer ciblés par le développement de nouvelles
approches diagnostiques ou pronostiques, le cancer bronchique
et les cancers du système nerveux central sont les deux types de
cancers les plus représentés dans les projets financés.
Pour la période 2011-2014, 15 études portent sur le
développement de modèles mathématiques.
Ces modèles intègrent les processus multifactoriels de la tumorigénèse
altérations génétiques, microenvironnement, etc.) résultant
d’interactions complexes (immunes et inflammatoires, etc.),
et récapitulent les propriétés invasives (progression de la
croissance tumorale), ainsi que les propriétés conférant la
résistance au traitement (chimiothérapie et radiothérapie).
ITMO Cancer d’Aviesan
Attirer des physiciens, des mathématiciens et
des ingénieurs vers la recherche sur le cancer
afin d’améliorer la compréhension, le diagnostic
ou la gestion thérapeutique
2,62
4,17
4,02
4,07
Les modèles intègrent la pharmacocinétique des médicaments, la
dynamique de croissance tumorale, la variabilité individuelle, la
réponse au traitement, la prédiction de leur efficacité en termes
de survie, et l’évolution darwinienne de la malignité.
Sur les 47 projets évalués en 2014, 14 avaient été soumis les
années précédentes. Des projets innovants et audacieux menés
par de jeunes consortiums ont été sélectionnés.
En 2014, ces modèles permettent de faire des simulations
numériques destinées à :
•• décrire les mécanismes de croissance tumorale sous stress
mécanique ou par prolifération cellulaire et le rôle du
microenvironnement ;
•• améliorer la méthodologie de dosimétrie et développer des
méthodes de planification de la radiothérapie ;
•• définir les effets pharmacologiques des médicaments ciblant
les microtubules.
Fig. 23. Physique, mathématiques et sciences de l’ingénieur
appliquées au cancer 2011-2014 (14,90 M€)
Les projets visant la mise au point de nouveaux traitements
localisés ont reçu près de 50 % des investissements depuis 2011.
Résultats :
Projets soumis
Projets sélectionnés
Taux de sélection
64
17
26 %
63
55
48
(57 eligibles) (54 eligibles) (47 eligibles)
21
37 %
19
35 %
12
25,5 %
4,3 M€
Projets non spécifiques
d’un type de cancer
Projets pour des types
de cancer spécifique
10,6 M€
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
60
Fig. 24. Répartition totale du financement du Programme
physique, mathématiques et sciences de l’ingénieur
appliquées au cancer par catégories CSO pour 2011-2014
• Appel à projets « Physique et Cancer » géré
0,2 M€
3,1 M€
1,1 M€
3,2 M€
Biologie
Étiologie
Dépistage, diagnostic,
pronostic
Traitement
Lutte contre le cancer
0,2 M€
Modèles scientifiques
7,1 M€
2014
Fig. 25. Répartition annuelle du financement du Programme
2014
physique,
mathématiques et sciences de l’ingénieur
appliquées
au cancer pour 2011-2014 par catégories CSO
2014
2014
2014
2013
2012
2011
Biologie
Étiologie
Dépistage, diagnostic,
pronostic
Faits marquants 2013-2014
Traitement
Lutte contre le cancer
Modèles scientifiques
conjointement par l’ITMO Cancer d’Aviesan et par
l’INCa, première édition en 2011.
• 31 projets sélectionnés et financés, 8,1 M€ (ITMO
Cancer d’Aviesan).
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Colloque « Radiobiologie
en médecine »
•Organisé par l’INCa et l’ITMO Cancer d’Aviesan le
17 décembre 2013.
•Des disciplines multiples, notamment physique, chimie,
biologie et radiothérapie oncologique, illustrant la
nature transversale de la recherche dans le domaine de
la radiobiologie/radiothérapie. La rencontre soulignait
les principales orientations actuellement adoptées par la
communauté des radiobiologistes et radiothérapeutes pour
améliorer le traitement :
– le passage à une irradiation de plus en plus ciblée, qui prend
en compte des informations anatomiques, fonctionnelles et
génétiques relatives aux patients et aux tumeurs ;
– l’amélioration des programmes et des protocoles
d’irradiation pour accroître l’efficacité du traitement tout en
préservant la plus grande quantité possible de tissus sains,
afin de résoudre le problème majeur de la toxicité due à
l’irradiation des tissus sains, ainsi que les effets secondaires
des radiations et leur prévision ;
– l’identification de biomarqueurs susceptibles de détecter
une hypersensibilité aux radiations ;
Séminaire de restitution
« Physique, mathématiques
et sciences de l’ingénieur
appliquées au cancer »
•Organisé par l’ITMO Cancer, l’ITMO Technologies pour la
Santé et l’INCa le 12 juin 2014, pour présenter les résultats
des projets sélectionnés en 2011.
•Plus de 80 participants.
•Parmi les 17 projets financés en 2011 dans le cadre du Plan
cancer, 13 ont présenté leurs résultats et abordé les défis,
les opportunités et les impacts de ce programme pour les
cliniciens. On attend de la phase préparatoire qu’elle mène
à des applications cliniques.
61
– le développement de nouvelles stratégies de
radiosensibilisation associé aux nouvelles méthodes
d’imagerie ;
– la compréhension des mécanismes biologiques en réponse
aux irradiations et de résistance aux radiations en hypoxie.
•Principale orientation future : nécessité d’une collaboration
entre le radio-oncologue et les chercheurs physiciens
et biologistes développant des modèles d’impact, pour
orienter les choix thérapeutiques. L’apport de la biologie
des systèmes à la radiobiologie a démontré l’importance de
la transdisciplinarité et le potentiel du renforcement de la
radiobiologie, par la multiplication des interactions avec les
domaines émergents en biologie. La nature transdisciplinaire
a été clairement mise en évidence pendant la journée.
•Autre temps fort de la journée : le potentiel de recherche dans
le développement des nanoparticules radiosensibilisantes et
le transfert d’innovation au niveau de la pratique clinique
à moyen terme (challenges de la personnalisation des
traitements, prédiction individuelle des risques/des bienfaits
du traitement (réponse tumorale et des tissus sains), le
développement de nouvelles technologies et de nouvelles
approches, notamment les combinaisons radiosensibilisantes
et la recherche sur les biomarqueurs peuvent permettre de
générer les données nécessaires à une future individualisation
des traitements par radiothérapie.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
62
3.1.4. Renouvellement de l’initiative
de soutien à la recherche en biologie
des systèmes pour le cancer
Le soutien à la biologie des systèmes était une priorité fixée dans le
Plan cancer 2009-2013, et un premier appel à projets a été mis en
œuvre en 2012, géré par l’Inserm pour l’ITMO Cancer d’Aviesan
en étroite collaboration avec l’INCa. Les principaux objectifs sont
de soutenir la recherche multidisciplinaire en amont, afin de
progresser au niveau de la modélisation de processus complexes
ou de la biologie intégrante dans le domaine du cancer.
En France, cet appel à projets a suscité, chaque fois, plus de
20 soumissions de projets. Quatorze projets de biologie des
systèmes ont été sélectionnés depuis 2012, pour un montant
total de 7,12 M€.
En 2014, la qualité des projets s’est améliorée, grâce à un intérêt
accru de la part de la communauté scientifique, et 6 projets ont
été retenus.
Parmi ces projets, des études utilisent une modélisation
biochimique et mathématique des mécanismes du cancer, ou du
processus d’adaptation des populations de cellules cancéreuses
au sein des réseaux biologiques, ou en vue d’une remodélisation
métabolique ; ces études sont destinées à faciliter l’identification
de nouveaux biomarqueurs, à développer de nouvelles thérapies
par nouvelles cibles thérapeutiques potentielles, à élucider les
bases moléculaires de la résistance thérapeutique, et à contribuer
à une meilleure compréhension globale de la progression du
cancer.
Tableau 23. Biologie des systèmes dans le domaine du cancer
Année
2012
Institution de
financement
Objectif
2013
2014
ITMO Cancer d’Aviesan
Soutenir la recherche multidisciplinaire en
amont (mathématiques, physique, chimie,
informatique, biologie, etc.), af in de
progresser dans la modélisation de procédures
complexes ou dans la biologie intégrante dans
le domaine du cancer.
Financement (en M€)
2,7
1,47
2,95
Résultats :
Projets soumis
21
22
24
Projets sélectionnés
4
4
6
19 %
18 %
25 %
Taux de sélection
3.1.5. Soutien à la formation à la recherche
interdisciplinaire
Le soutien à la recherche interdisciplinaire est une priorité fixée
dans le Plan cancer 2009-2013 et dans le Plan cancer 2014-2019.
La formation des doctorants à une communauté interdisciplinaire
est une première étape pour qu’ils puissent développer davantage
leur potentiel en tant que jeunes chercheurs en recherche
interdisciplinaire, et acquérir des compétences de plus en plus
nécessaires pour la recherche et le cancer.
L’INCa depuis 2010 et l’ITMO Cancer d’Aviesan depuis 2011 ont
plus particulièrement soutenu le programme de l’école doctorale
« Frontières du Vivant ». Ce programme recrute des étudiants du
monde entier, avec une formation dans au moins deux disciplines
(comme la biologie, la physique, les mathématiques, la médecine,
l’économie, etc.).
Dix doctorants ont été sélectionnés pour leur implication dans la
recherche sur le cancer, et ont perçu un montant total de 1,10 M€.
Dans ce système actuel, les projets, à l’interface de la biologie
des cellules cancéreuses et de la physique, et des avancées
récentes dans le domaine de l’optique, couvrent des questions
orientées « cancer », comme l’éclaircissement des mécanismes
fondamentaux de l’invasion tumorale, le décryptage des
contraintes des environnements complexes, y compris les « règles
sociales » de stabilité collective, ou l’identification de nouveaux
biomarqueurs du cancer responsables de l’apparition d’une
résistance aux thérapies spécifiques.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
63
3.2. Le Programme de génomique
et le Programme d’épigénomique
Vingt-trois projets « Épigénétique et cancer » ont été sélectionnés
depuis 2013, pour un montant total de 8,75 M€.
La génomique regroupe un ensemble d’analyses permettant
d’étudier le génome d’un individu, depuis la cartographie,
l’identification et le séquençage des gènes jusqu’à l’étude de
leurs fonctions et du contrôle de leur expression. Certains
cancers peuvent être liés à la transmission héréditaire de
mutations dites constitutionnelles, mais le plus souvent, le
processus de développement tumoral est lié à l’acquisition de
mutations somatiques ou par la surexpression ou non de gènes
spécifiques. Grâce aux nouvelles technologies de génotypage et
de séquençage à haut débit, il est désormais possible d’identifier
les altérations somatiques caractéristiques d’une tumeur ainsi que
l’activation ou l’extinction des gènes. L’INCa et l’ITMO Cancer
d’Aviesan soutiennent à la fois les programmes dédiés aux études
génomiques et épigénomiques au niveau national et international.
Fig. 26. Champs des projets soumis à l’appel à projets 2014 sur
l’épigénétique
3.2.1. Renouvellement d’une initiative
nationale de soutien Au Programme
épigénomique
Le soutien à la recherche épigénétique est une priorité énoncée
à la fois dans le Plan cancer 2009-2013 et dans le Plan cancer
2014-2019.
L’appel à projets, géré par l’ITMO Cancer d’Aviesan en étroite
collaboration avec l’INCa, a été mis en œuvre en 2013. Les
principaux objectifs sont de mieux comprendre les mécanismes
épigénétiques associés au cancer.
Tableau 24. Épigénétique et cancer
Année
Institution de
financement
Objectif
Financement (en M€)
2013
2014
42 %
29 %
Modifications de l’épigénome sous l’influence de l’environnement
et des comportements des individus
Mécanismes épigénétiques communs à différentes pathologies
ou associés à des résistances
Rôle de l'épigénome dans l’apparition des cancers et leur progression
Mécanismes épigénétiques en lien avec l’apparition des cancers
et leur progression
Développement de modèles explorant l’épigénome
et les mécanismes épigénétiques
Analyse fonctionnelle pour la validation des données d’épigénome
Exploration des caractères épigénétiques des cellules
du microenvironnement
ITMO Cancer d’Aviesan
Promouvoir la masse critique et les compétences
pour mieux comprendre les mécanismes
épigénétiques relatifs au cancer, en s’appuyant
surtout sur les évolutions de la production de
cartes épigénomiques de référence d’excellente
qualité, afin d’ouvrir la voie aux idées innovantes
pour éclaircir les processus de développement
des tumeurs et leur récurrence.
4,15
4,6
Résultats :
Projets soumis
30
34
Projets sélectionnés
11
12
36 %
35 %
Taux de sélection
12 %
8 % 3 % 3 %3 %
Parmi ces projets, des études originales sur les bases épigénétiques
de l’oncogenèse et la progression tumorale pour l’identification
de nouveaux mécanismes du cancer, dont dépend la maladie,
cherchent à identifier de nouveaux biomarqueurs du cancer en
caractérisant le méthylome à l’aide du séquençage haut débit
(NGS), par exemple dans un cancer dû à une inflammation, dans
un myélome multiple, ou dans la progression des néoplasmes
intracanalaires papillaires mucineux (IPMN).
Certains de ces projets ont pour objet d’élucider les mécanismes
de fonctionnement des ADN méthyltransférases (DNMT) et de
leurs régulateurs qui contrôlent la méthylation de l’ADN des
64
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
gènes suppresseurs de tumeurs (TSG), les conséquences de la
reprogrammation métabolique (métabolisme du GABA) sur
la régulation épigénétique des cellules cancéreuses et sur le
comportement de la tumeur en conséquence, ou d’identifier
de nouvelles régions d’hétérochromatine ou des régions de
chromatine inhabituelles (domaines bivalents), ou des gènes
de régulation induits par répétition de séquences qui présentent
un intérêt.
Les projets sélectionnés sont innovants, soit par leur approche
multidisciplinaire associant du screening épigénomique à haut
débit, la bio-informatique et la biologie moléculaire, soit par leur
utilisation de modèles bien établis, comme celui du pancréas
endocrine chez la souris afin de mieux disséquer les mécanismes
sous-jacents de la tumorigenèse des îlots de cellules, ou celui
de l’ostéosarcome chez la souris, pour comprendre le rôle des
variants d’histone dans le processus malin.
Ces projets visent à ouvrir la voie pour de nouvelles thérapies
plus efficaces et plus sélectives ciblant la méthylation de l’ADN.
Un séminaire international a été organisé par l’ITMO Cancer
d’Aviesan, en partenariat avec l’INCa et l’Alliance pour la
recherche et l’innovation dans les industries de la santé (ARIIS)
en juin 2014, pour faire émerger des collaborations entre les
équipes de recherche et les industriels, ce afin de favoriser le
transfert de la recherche en épigénétique à de nouvelles approches
thérapeutiques ou à la validation de biomarqueurs pour le
diagnostic.
3.2.2. L’International Cancer GÉnome
Consortium (ICGC)
Le consortium international de génomique du cancer (ICGC) a
été créé en 2008 afin de rassembler des chercheurs du monde
entier pour analyser de manière approfondie les changements
génomiques, transcriptomiques et épigénomiques dans 50 types
ou sous-types de tumeurs différents ayant, à l’échelle planétaire,
une importance clinique et sociétale, et pour mettre les données
à la disposition de l’ensemble de la communauté scientifique
le plus rapidement possible, avec un minimum de restrictions,
afin d’accélérer la recherche sur les causes du cancer et la lutte
contre la maladie.
L’ICGC facilite la communication entre les membres via un forum
de coordination dans le but de maximiser l’efficacité entre les
acteurs travaillant pour comprendre, traiter et prévenir ces
maladies.
En mai 2014, le consortium a reçu des engagements de la part
d’organismes de financement en Asie, en Australie, en Europe et
en Amérique du Nord et du Sud pour 74 projets. Au final, plus
de 25 000 génomes de tumeurs seront séquencés pour établir un
catalogue complet des anomalies génomiques liées au cancer, ce
qui constituera un recueil de données répertoriant les mutations
à l’origine de cette vaste maladie et permettant la définition
des sous-types de cancer cliniquement pertinents. Ces données
seront également une ressource précieuse pour les chercheurs
du monde entier qui travaillent sur la mise au point de nouveaux
traitements pour faire progresser les soins dispensés aux patients.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Fig. 27. Carte des projets ICGC
65
66
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Mai 2014 - 9e congrès
scientifique ICGC
Au cours du dernier congrès, qui a eu lieu à Pékin en mai
2014, les avancées des programmes de l’ICGC en cours ont été
présentées. Les résultats scientifiques indiquent entre autres
que le consortium doit faire face à deux grands défis abordés
lors de la réunion.
En effet, la croissance rapide de la production de données
de génomique est un défi technologique pour le stockage
des données et leur partage. Les technologies émanant du
« Cloud » pourraient être d’une aide précieuse pour permettre
à la communauté scientifique d’y accéder. Toutefois, des
aspects réglementaires et juridiques propres à chaque pays
doivent être pris en considération.
En outre, le transfert des données génomiques est
un processus en plusieurs étapes. En effet, des études
fonctionnelles sur les mutations nouvellement identifiées et
la cartographie des diverses voies du cancer impliquées sont
nécessaires pour la validation de nouveaux biomarqueurs, le
développement de nouveaux médicaments ciblés et d’outils
de diagnostic. Ainsi, l’analyse fonctionnelle génomique est
également un challenge important qui permettra d’accroître
notre compréhension de la biologie du cancer, d’ouvrir de
nouvelles possibilités de recherche sur l’étiologie du cancer,
et à terme de modifier la pratique clinique en apportant des
changements au sein des laboratoires cliniques et dans les
choix de thérapie.
Dans ce but, le projet d’analyse Pan-Cancer a été lancé
pour proposer et mettre en place le cadre de l’analyse des
données génomiques. À ce jour, 16 groupes de travail ont été
constitués afin de lancer une analyse moléculaire multi-échelle
complémentaire sur 2 000 génomes entiers (paires tumorales
et paires normales) fournis par les projets ICGC et TCGA.
•PAWG-1 : Nouvelles méthodes pour les mutations
somatiques
•PAWG-2 : Analyse des mutations dans les régions régulatrices
•PAWG-3 : Intégration du transcriptome et du génome
•PAWG-4 : Intégration de l’épigénome et du génome
•PAWG-5 : Conséquences des mutations somatiques sur les
voies de signalisations
•PAWG-6 : Profils de variations structurales, signatures,
corrélations génomiques, rétrotransposons, éléments
mobiles
•PAWG-7 : Signatures mutationnelles et processus
•PAWG-8 : Génome des cancers des lignées germinales
•PAWG-9 : Caractérisation des mutations drivers pour
identifier les fènes et les voies de signalisations impliquées
•PAWG-10 : Transfert de la génomique du cancer à la pratique
clinique
•PAWG-11 : Évolution et hétérogénéité tumorale
•PAWG-12 : Exploration : portails, visualisation et
infrastructure logicielle
•PAWG-13 : Sous-types moléculaires et classification
•PAWG-14 : Analyse des mutations dans les ARN non-codants
•PAWG-15 : Exploration : génome mitochondriale
•PAWG-16 : Exploration : agents pathogènes
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Le portail de données de l’ICGC
Comme indiqué précédemment, l’un des objectifs du programme
de l’ICGC est de mettre des données génomiques à la disposition
de la communauté scientifique avec un minimum de restrictions,
afin de renforcer la recherche sur l’étiologie du cancer, mais aussi
de développer de nouveaux traitements pour le cancer.
67
Chaque projet de l’ICGC comporte une analyse complète de
haute résolution de l’intégralité des modifications génomiques
dans au moins un type ou un sous-type spécifique de cancer, avec
des études élaborées à partir de normes communes de collecte
et d’analyse des données.
Toutes les informations recueillies ont permis au consortium de
fournir une base de données comportant les résultats d’analyses
de plus de 11 000 donneurs dans la dernière publication des
données (15 mai 2014).
68
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
La nouvelle interface permet la recherche interactive de données
en utilisant différents critères (par projet, gènes, sexe des patients,
sites primaires, types d’analyse, mutations, etc.).
La plupart des informations présentées sur le portail de données
de l’ICGC sont consultables sans restriction, et le téléchargement
et les exports de données sont possibles. Par ailleurs, les données
sont normalisées entre les projets, pour permettre et faciliter le
partage et la diffusion des informations.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
L’engagement de la France dans le
programme ICGC
•• Le Programme cancer du foie, coordonné par le
Professeur Jessica Zucman-Rossi
Lancé en 2008, ce projet est destiné à identifier les mutations et
les réarrangements dans les cancers du foie liés à l’alcool et au
syndrome métabolique.
Il a permis d’identifier 4 nouveaux gènes dans les carcinomes
hépatocellulaires, ayant conduit à 4 projets de validation
fonctionnelle.
Un autre aspect de ce programme est consacré à l’étude des
adénomes hépatocellulaires, des tumeurs du foie bénignes
qui se développent essentiellement chez les femmes prenant
une contraception orale. Les résultats publiés dans le Cancer
Cell Journal d’avril 2014 indiquent l’identification de nouvelles
mutations somatiques récurrentes impliquées dans la régulation
de la prolifération cellulaire. De plus, l’analyse intégrée a révélé
que la mutation de la bêta-caténine est un événement précoce,
tandis que les mutations du promoteur de TERT sont liées aux
dernières étapes de la transition adénome-carcinome.
Deux autres articles sont en préparation. Le premier décrit
l’identification de nouvelles séquences virales intégrées à
répétition dans les carcinomes hépatocellulaires. Le second
décrit les résultats du séquençage d’exome de 240 carcinomes
hépatocellulaires.
••Le Programme cancer du sein, coordonné par les
Professeurs Alain Viari et Gilles Thomas
Lancé en 2008, ce projet est destiné à identifier les mutations
somatiques présentes dans les cancers du sein avec amplification
du gène HER2. L’ADN a été fourni par les centres SIGNAL, à
partir de 50 échantillons de tumeurs HER2+ et des échantillons
normaux correspondants. Les échantillons ont été soumis à un
séquençage complet du génome au Wellcome Trust Sanger Institute.
Les données produites ont été alignées au génome de référence
défini à l’aide de différents algorithmes. Des chaînes d’analyse
de données spécifiques ont été développées par la Plateforme
bio-informatique de la Fondation Synergie Lyon cancer, pour
produire une analyse intégrée.
69
••Le projet Cancer de la prostate, coordonné par le
Professeur Olivier Cussenot
Lancé en 2011, ce projet vise à identifier, par une approche
intégrative, les facteurs génomiques qui caractérisent ou
permettent de cibler les divers phénotypes de l’agressivité
d’un cancer de la prostate en phase précoce. Ce projet part
de l’hypothèse que les événements moléculaires entraînant des
formes agressives sont présents aux stades précoces de la maladie
et sont modulés par le microenvironnement et le patrimoine
génétique. Il propose un modèle d’étude en plusieurs étapes
impliquant au départ la création d’une première série de
données génomiques pour cataloguer les différences et cibler
les régions d’intérêt, afin de valider la pertinence clinique de
séries différentes indépendantes et à plus grande échelle. Un
séquençage génomique et un séquençage exomique complets de
25 paires (normales/tumorales) ont été réalisés par la plateforme
du Centre national d’analyse génomique (CNAG). Des analyses
de données sont en cours et les premiers résultats ont permis
d’identifier 4 signatures mutationnelles prédominantes.
••Le projet concernant le sarcome d’Ewing, coordonné par le
Professeur Olivier Delattre
Le sarcome d’Ewing (SE) est la deuxième tumeur osseuse maligne
primitive la plus courante chez les enfants et les adolescents après
l’ostéosarcome. Cliniquement, la survie des patients atteints de
SE a considérablement bénéficié de la chimiothérapie et de la
radiothérapie. Cependant, le pronostic des patients atteints de
métastases au moment du diagnostic ou lors d’une rechute reste
très mauvais.
Cette maladie se caractérise par des translocations récurrentes
impliquant des membres de la famille EWS et ETS. Le but de ce
projet est d’établir le catalogue les mutations somatiques qui
peuvent coopérer avec la fusion EWS-ETS dans le développement
et la progression de la tumeur, et de comparer les signatures
entre les tumeurs localisées et métastatiques.
Les premiers résultats de ce programme lancé en 2012 indiquent
qu’une altération fréquente est associée à une mutation EWSFLI-1. D’autres analyses sont en cours pour confirmer les résultats
initiaux et identifier de nouvelles mutations.
70
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
••Le Projet rétinoblastome, coordonné par le
••Le projet « Léiomyosarcome », coordonné par le
Docteur François Radvanyi
Le rétinoblastome est un cancer pédiatrique qui se développe
rapidement dans les cellules de la rétine. C’est le cancer infantile
intraoculaire le plus courant, avec une incidence d’un cas toutes
les 15 000–20 000 naissances. La plupart des patients sont
diagnostiqués avant l’âge de cinq ans. Dans les pays développés,
les patients ont un excellent pronostic. Toutefois, dans la majorité
des cas, une énucléation de l’œil atteint doit être effectuée.
Un événement précoce dans la genèse d’un rétinoblastome est
la perte fonctionnelle des deux allèles du gène RB1. Toutefois,
d’autres gènes sont susceptibles d’être impliqués dans le
développement de ce cancer. Lancé en 2013, ce projet fait partie
du programme concernant les tumeurs rares avec les projets
« Carcinomes gynécologiques » et « Léiomyosarcomes ».
Ce projet vise à identifier les événements supplémentaires qui
entraînent le développement du rétinoblasme, qu’ils soient
génétiques ou épigénétiques.
Les premiers résultats indiquent que différentes populations
de cellules sont impliquées dans le développement du
rétinoblastome, confirmant l’hétérogénéité de la maladie. En
effet, l’analyse du transcriptome et du méthylome a permis
d’identifier deux sous-groupes avec différentes modifications
génomiques, correspondant aux différents types de progression
de la maladie.
Docteur Frédéric Chibon
Le léiomyosarcome (LMS) est un groupe peu courant de tumeurs
mésenchymateuses malignes composées de cellules présentant
une nette différenciation en cellules de muscles lisses. Il touche
plus particulièrement les adultes sans localisation préférentielle
(tissus mous, viscères ou utérus). Le LMS des tissus mous présente
un profil génétique et une hétérogénéité intratumorale très
complexes.
••Le projet Carcinosarcomes gynécologiques, coordonné par
le Professeur Alain Puisieux
Les carcinosarcomes sont des tumeurs rares, au pronostic
défavorable, qui apparaissent souvent dans l’utérus, mais qui
peuvent également toucher les ovaires, les trompes de Fallope
et le vagin.
La gestion clinique du carcinosarcome est complexe, en raison de
la mauvaise compréhension scientifique de ces tumeurs. Lancé
en décembre 2013, le projet « Carcinosarcome » est destiné, par
une approche intégrative, à décrypter les mécanismes cellulaires
et moléculaires du développement et de la progression de ces
cancers gynécologiques, en regroupant les analyses descriptives
et fonctionnelles.
Lancé en décembre 2013, ce programme est destiné à améliorer
notre compréhension de la pathogenèse de ce type de tumeurs, à
identifier de nouvelles modifications qui déclenchent l’oncogenèse
et à traiter de l’évolution clonale de ces tumeurs hétérogènes
en regroupant les analyses génomiques et transcriptomiques.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
4
71
RENFORCEMENT DU SOUTIEN À LA
RECHERCHE EN SCIENCES SOCIALES, EN
ÉPIDÉMIOLOGIE ET EN SANTÉ PUBLIQUE
4.1. Les programmes de recherche
4.1.1. Recherche en prévention primaire :
un nouvel appel à projets conjoint
En France, les activités de prévention primaire représentent une
part mineure des dépenses publiques de santé (en 2002, par
exemple, elles atteignaient moins de 6,4 %). C’est également le
cas de la recherche en santé publique : les projets de prévention
primaire attirent moins de ressources que la recherche clinique,
par exemple. Pour cette raison, l’INCa, en coordination avec
l’Institut de recherche en santé publique (IReSP) et aux côtés de
leurs partenaires, a lancé un appel à projets compétitif dédié à
la recherche en prévention primaire.
Cet appel à projets visait à motiver et à soutenir des projets
relatifs aux facteurs et déterminants (sociaux et autres) des
comportements individuels et collectifs en matière de santé.
L’enjeu était de promouvoir également le développement
de méthodes, en particulier en matière de changement de
comportements non favorables à la santé. Cet appel à projets
était ouvert à plusieurs pathologies, dont le cancer. Le cas
échéant, et afin de favoriser des apprentissages croisés, les liens
entre pathologies étaient encouragés – par exemple, en matière
d’action sur certains facteurs de risques communs. Enfin, ce
sont autant les projets de recherche dite fondamentale, que les
projets de recherche observationnelle et interventionnelle, que
les partenaires s’étaient donnés pour ambition de soutenir.
Les efforts déployés pour contribuer à la visibilité et à la clarté de
l’appel à projets incluaient, en septembre 2013, l’organisation
d’un séminaire sur la recherche en prévention primaire. Cette
journée a rassemblé des chercheurs, des décideurs et des acteurs
de terrain ; elle a été consacrée aux priorités de recherche,
aux aspects méthodologiques et aux enjeux de transférabilité
notamment.
Au total, 58 projets ont été soumis dans le cadre de l’appel,
un chiffre relativement moins élevé que celui attendu ou
espéré. Toutefois, la mobilisation des partenaires, associée
au séminaire de septembre, a contribué à la constitution d’un
pool de projets couvrant un large éventail de pathologies,
facteurs de risques, groupes cibles et types d’interventions. Les
figures 28 et 29 montrent les projets soumis, par pathologie
et type de projet (recherche fondamentale/interventionnelle).
Fig. 28. Pathologies concernées par les projets soumis à
l’appel « Recherche en prévention primaire (2013-2014)
2 % 12 %
32 %
Cancer
Addictions
Gynéco-obstétrique
Cardiovasculaire
Obésité-métabolisme
Fragilité-gériatrie
Maladies infectieuses
Maladies neurologiques
Maladies professionnelles
Suicide
Autres pathologies
Violences domestiques
3%
3%
7%
2 % 3 % 2 % 10 %
15 %
9%
1 – Tel que défini par l’OMS, « primaire » se réfère à l’éducation et à la promotion de la santé, à la vaccination, etc.
2 – Voir Fénina et al. 2006. Les dépenses de prévention et les dépenses de soins par pathologie en France. QES n°111, juillet 2006, Paris: IRDES; http://www.irdes.fr/Publications/Qes/Qes111.pdf
3 – ANRS (VIH-SIDA et hépatite), CNAMTS (assurance santé nationale), CNSA (personnes âgées et handicapées), DGS (Direction Générale de la santé), Fondation ARC (recherche sur le
cancer), INPES (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé), MILDECA (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives), RSI (travailleurs
indépendants/professions libérales)
4 – Pour voir le programme, consultez : http://www.e-cancer.fr/aap/recherche/prevprim
5 – L’INCa et l’INPES avaient aussi apporté un appui logistique au 4e Congrès de l’EUSPR, la Société européenne de recherche pour la prévention (13-15 novembre 2013, Paris).
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
72
Fig. 29. Types de projets soumis à l’appel « Recherche
en prévention primaire (2013-2014) » - Recherche
fondamentale/observationnelle, ou interventionnelle
41 %
Recherche interventionnelle
Autre type de recherche
59 %
Suite à l’évaluation des projets soumis à cet appel, le comité
scientifique a proposé une liste de 19 projets (soit un taux de
sélection d’environ 33 %).
Faits marquants 2013-2014
4.1.2. Le programme récurrent de Recherche
en sciences humaines et sociales (SHS),
en épidémiologie et santé publique (ESP) :
un programme libre récurrent
Contexte et champ d’application de l’appel à projets libre
SHS-ESP 2014
L’INCa poursuit son soutien à la recherche en SHS-ESP par
l’intermédiaire de l’appel à projets libre annuel, dont les objectifs
généraux sont de :
•• promouvoir l’émergence de recherches originales et de
l’excellence scientifique dans les diverses disciplines de SHSESP du cancer ;
•• accroître et renforcer la recherche scientifique multidisciplinaire
en investissant sur une question ou sur un objectif clairement
défini au niveau des équipes, des disciplines et des moyens
technologiques pour y répondre efficacement.
Cet appel à projets couvre tous les domaines de la recherche
en sciences sociales, épidémiologie et santé publique dans le
champ du cancer. Il est ouvert à toutes les disciplines de SHS,
d’épidémiologie, de santé publique et au-delà, et cherche à
développer davantage l’interaction entre les disciplines. Le comité
d’évaluation veille à l’originalité des questions abordées dans ces
différentes disciplines.
Projets financés par l’INCa (dont certains sont co-financés
par la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer) :
• « Évaluation de l’efficacité d’une intervention de sevrage
tabagique, comprenant un volet de « soutien social »
auprès d’une population d’apprentis » ;
• « Perturbation du rythme circadien et risque de cancer
de la prostate : EPICAP-chrono » ;
• « Incitation financière à arrêter de fumer pendant la
grossesse. Étude multicentrique randomisée » ;
• « Estimation de la prévalence à l’aide d’informations
provenant d’enquêtes individuelles et de bases de
données administratives ».
Outre le choix des chercheurs, certains aspects des objectifs de
santé publique poursuivis par l’INCa sont également pris en
compte :
•• les facteurs déterminants des inégalités face au cancer, et les
façons de les réduire ;
•• les changements de comportement en matière de santé et
leurs facteurs individuels et collectifs ;
•• les innovations biomédicales et les changements qu’elles
induisent dans les protocoles de soins du cancer ;
•• les questions de biostatistique et de méthodologie des essais
cliniques.
Les études sur la prévention primaire des cancers n’ont pas été
incluses dans le champ de cet appel à projets, car elles ont été
couvertes par l’appel à projets conjoint INCa-IReSP.
Les organisations partenaires de l’appel à projets ont convenu
de tirer profit de l’ensemble du processus de sélection en faisant
de celui-ci une synthèse globale, dans le cadre d’un retour
d’expérience : définition du champ d’application de l’appel à
projets, critères d’évaluation scientifique, questions soulevées
par les équipes candidates, analyse approfondie des projets
recueillis, etc.
Processus d’évaluation et de sélection
Pour la première fois cette année, la procédure de soumission
et de sélection des projets comportait deux phases : une phase
de présélection des projets (décembre 2013-janvier 2014), puis
une phase de sélection finale des projets complets (avril-juillet
2014). Seuls les coordinateurs retenus au cours de la première
phase ont été invités à soumettre leurs projets finalisés.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Tableau 25. Programme récurrent en sciences humaines et
sociales (SHS), épidémiologie et santé publique (ESP)
Année
2013
Institution de
financement
Objectifs
2014
73
•• enfin, quelques projets sont centrés sur les questions posées
par les informations concernant les patients et tiennent compte
de leurs préférences, ainsi que du contenu des communications
médecin/patient à propos des traitements.
INCa
••Favoriser l’émergence de sujets de recherche
originaux et l’excellence scientifique dans les
différentes disciplines de SHS-ESP du cancer.
••A c c r o î t r e e t r e n f o r c e r l a r e c h e r c h e
scientifique multidisciplinaire autour d’une
question ou d’un objectif clairement défini,
recruter des équipes, trouver les disciplines et
les moyens technologiques pour y répondre
efficacement.
Fig. 30. Financement 2014 des projets de recherche en
sciences humaines et sociales, épidémiologie et santé
publique, par catégorie CSO : 4,12 M€
22,7 %
59,1 %
4,81
4,12
54
102
Prévention
Projets complets
sélectionnés
20
22
Traitement
Taux de sélection
37 %
22 %
Financement (en M€)
Résultats :
Projets soumis
Étiologie
Lutte contre le cancer
13,6 %
Résultats de l’appel à projets SHS-ESP 2014
En 2014, après l’évaluation finale des 40 projets de recherche
présélectionnés, 22 d’entre eux ont été retenus pour un total
de 4,12 M€ (0,19 M€ en moyenne).
Les sujets peuvent être analysés de la façon suivante :
•• cinq projets en épidémiologie portent sur les facteurs de risques
relatifs à la nutrition, accompagnés ou non d’une approche
génétique/génomique. D’autres approches traitent également
d’épidémiologie sociale, souvent à propos des inégalités face
au cancer (sociales, hommes/femmes, géographiques, etc.) ;
•• quatre projets de méthodologie biostatistique concernent
les critères d’évaluation pour les essais cliniques (comme
les marqueurs prédictifs chez les patients âgés, les critères
de substitution, le critère principal et l’accès public aux
protocoles) ;
•• quatre projets de psycho-oncologie traitent des séquelles
(fonctionnelles ou cognitives) des traitements et des
conséquences des diagnostics tardifs, surtout dans les cancers
des enfants et des adolescents. Quatre projets à prédominance
sociologique traitent de la poursuite des études ou de l’activité
professionnelle à moyen terme (5 ans après le traitement),
certaines innovations thérapeutiques conduisant à une
médecine « personnalisée », ou à l’adaptation des programmes
de formation thérapeutique aux thérapies orales ciblées ;
4,5 %
Fig. 31. Appel à projets en SHS et ESP pour 2006-2014
102
79
59
22 24
84
64
72
50 54
44
13 16
27 22
19 20 22
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Nombre de projets (Lettres d’intention) soumis
Nombre de projets sélectionnés
74
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Faits marquants 2013-2014
Le Réseau des jeunes chercheurs santé
et société est ouvert aux jeunes chercheurs
de tous horizons. Il rassemble plus de 200 jeunes
chercheurs doctorants ou postdoctorants. Ce réseau est rattaché
à des universités ou à différentes institutions et regroupe
jusqu’à une douzaine de disciplines dans le domaine des
sciences sociales. Tous ses membres sont activement impliqués
dans la recherche sur les aspects sociaux de la santé et de la
maladie, au sens large : les dimensions collectives de la maladie,
les politiques de santé publique, les facteurs sociaux jouant
un rôle sur la santé, la représentation érudite et celle destinée
aux néophytes, les systèmes de santé, etc. Dans ce réseau, le
groupe de travail « Cancers et SHS » a pour vocation d’être
un espace multidisciplinaire d’échanges scientifiques réservé
aux jeunes chercheurs dont les travaux dans le domaine des
sciences humaines et sociales concernent le cancer. Créé début
2012, ce groupe de travail compte des membres répartis sur
tout le territoire français qui interviennent dans des disciplines
diverses : sociologie, anthropologie, histoire, psychologie sociale
et sciences humaines. Les activités du groupe sont organisées
autour de journées de travail sur les concepts ou les modèles
susceptibles d’être largement récurrents dans les échanges de
travail (parcours, durées, normalisation, enquêtes, postes, etc.).
Ces journées associent un temps consacré à la communication
(pour les jeunes chercheurs et/ou des chercheurs confirmés
invités) suivi d’une discussion, avec un moment de travail
collectif, comme un atelier participatif.
Le groupe « Cancer et SHS » a organisé plusieurs ateliers sur
des sujets de recherche liés au cancer en 2013 et en 2014. Ces
journées sont une occasion de discuter de l’avancement des
projets de doctorat financés par l’INCa depuis 2011 :
• Journée d’étude du groupe « Cancers et sciences humaines et
sociales (SHS) » (Réseau des jeunes chercheurs santé et société),
le lundi 9 décembre 2013, à l’INCa, à Boulogne-Billancourt :
« Agir pour la recherche, la recherche pour l’action : recherche
SHS interventionnelle sur le cancer ».
• Journée d’étude organisée par le groupe « Cancers et sciences
humaines et sociales (SHS) » le jeudi 13 mars 2014, MSH ParisNord : « Cancers, mobilisation individuelle et collective ».
•C
ongrès du groupe « Cancers et sciences humaines et sociales
(SHS) » du Réseau de jeunes chercheurs santé et société,
les 5 et 6 juin 2014 - MSH Paris-Nord : « La production des
subjectivités dans le domaine du cancer ».
4.1.3. Recherche sur les risques
environnementaux : de nouvelles initiatives
développées en collaboration avec d’autres
organismes
Depuis 2012, un appel à projets spécifique a été lancé par l’ITMO
Cancer d’Aviesan pour renforcer le soutien de la recherche dans le
domaine des facteurs de risque environnementaux : 72 projets ont
été soumis et un montant global de 8,40 M€ alloué à 23 projets
sur une période de trois ans.
Tableau 26. Effets de l’exposition aux facteurs de risques
environnementaux pour le cancer
Année
2012
Institution de
financement
Objectifs
Financements (en M€)
2013
2014
ITMO Cancer d’Aviesan
Améliorer la connaissance des effets différés
de l’exposition des individus à des facteurs
de risque liés à l’environnement, en termes
d’analyse des risques d’apparition et de
progression du cancer.
2,4
2,8
3,2
Projets soumis
23
22
24
Projets sélectionnés
9
7
7
39 %
32 %
29,1 %
Résultats :
Taux de sélection
En 2014, 7 projets ont été sélectionnés. Ils comportent des
études sur les modifications génétiques associées à l’exposition à
différents risques pour la santé, comme les pesticides (qui ont des
effets à la fois aigus et chroniques), les radiations, les polluants
métalliques et chimiques, les mycotoxines, l’association des UV
et des hydrocarbures polycycliques aromatiques (HPA) ou des
espèces Cu et des pesticides, qui visent à déchiffrer l’étiologie du
cancer et le développement tumoral après l’exposition.
Ces projets font intervenir plusieurs disciplines comme
l’épidémiologie, la physique, la biologie et la bio-informatique,
et intègrent des facteurs biologiques et sociocomportementaux
pour identifier les sous-groupes à haut risque et déterminer ainsi
des stratégies de prédiction et de prévention efficaces.
4.1.4. Soutien à des analyses secondaires
de données provenant de grandes études
épidémiologiques en cancérologie
Statut des cohortes en cours et caractéristiques des projets
récemment financés
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Les cohortes sont un outil essentiel pour l’acquisition de
connaissances sur les facteurs impliqués dans la survenue
(étiologie) des maladies, l’apparition de comorbidités, et par
la mise en place d’études sur les trajectoires de vie et de santé,
grâce au suivi à long terme des sujets qu’elles permettent.
L’apport de l’INCa en termes de soutien au déploiement de
plusieurs cohortes, dans le cadre du programme national
« Investissements d’avenir », était décrit dans le rapport
scientifique 2012-2013. Le point d’avancement de ces cohortes
est présenté ci-après1.
Faits marquants 2013-2014
75
En 2014, le financement de nouvelles cohortes (totalement
nouvelles ou ancillaires à celles déjà existantes) a été approuvé,
dans le cadre d’un appel à projets organisé par l’IReSP et en
lien avec l’INCa2.
Cet appel à projets a plus particulièrement comme objectif de
favoriser une approche intégrative des trajectoires de vie et de
santé. Celle-ci visait à intégrer des données biologiques, cliniques,
environnementales, comportementales et socioéconomiques,
ainsi que d’autres caractéristiques éventuelles des sujets inclus.
Une telle approche a été reconnue comme une étape essentielle
pour une meilleure compréhension de la manière dont les facteurs
sociaux ou d’autres facteurs de santé interagissent, en lien avec
les processus étiologiques et la formation d’inégalités de santé3.
• HOPE-EPI : il s’agit d’une cohorte de cancers
pédiatriques. En 2013, des étapes administratives
majeures ont été franchies, et les caractéristiques
méthodologiques fixées. La cohorte COHOPER a
commencé l’enregistrement des traitements (pour les
patients inclus), tandis que les cohortes LEA et FC-CSS
continuaient à inclure des patients. Début 2014, un
rapport d’activité scientifique a été remis à l’Agence
nationale de la recherche (ANR).
• CRYOSTEM : en décembre 2013, 930 patients
ayant bénéficié d’une greffe de moelle osseuse et
400 donneurs constituaient la cohorte, représentant
un total de 25 400 échantillons cryoconservés. Depuis
2013, un site internet actualisé mensuellement donne
des informations sur les activités du réseau Cryostem
(https ://www.cryostem.org/cryostem).
• COBLANCE : il s’agit d’une cohorte de patients
atteints d’un cancer de la vessie. En juin 2014, cette
cohorte avait inclus un total de 500 patients, à partir de
7 centres de recrutement.
• CANTO : en juin 2014, cette cohorte avait inclus
4 611 patients présentant un cancer du sein récemment
diagnostiqué (objectif : 20 000 inclusions). Dixneuf centres de recrutement ont été ouverts, et
5 supplémentaires sont prévus d’ici l’été 2014. Une
brochure a été remise aux patients au début de l’année
2014 ; elle peut être consultée sur le site internet de
CANTO (http ://www.unicancer.fr/rd-unicancer/letudecanto).
1 – La plupart des informations présentées sont basées sur la communication directe avec l’investigateur principal travaillant sur la cohorte, ou avec les équipes participantes.
2 – Voir http ://www.iresp.net/files/2013/09/Appel-a %CC %80-projets-IReSP-2013-cohortes-cancer.pdf
3 – Sur ce thème, voir par exemple le rapport de l’INCa intitulé « Les cancers en France, 2013 », et son chapitre aux inégalités sociales et territoriales de santé ; lien : http ://www.e-cancer.fr/
publications/69-epidemiologie/758-les-cancers-en-france-edition-2013
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
76
Le tableau ci-dessous présente les principales caractéristiques des cohortes financées via l’appel à projets dédié de l’IReSP, pour
son édition 2014.
Tableau 27. Principales caractéristiques des cohortes financées via l’appel à projets IReSP (2014)
Intitulé
de la cohorte
Acronyme
« Étude longitudinale
des changements (…) »
ELCCA II
« Étude des effets iatrogènes (…) »
F-CCSS/BioF
« Cohorte nationale
NETSARC (…) »
n.a.
« Première cohorte
sur la domomédecine (…)
Clock-Dom-1
Principaux objectifs (ancillaire à la cohorte
ELCCA II en cours)
Améliorer la
compréhension
des caractéristiques
subjectives de la qualité
de vie, dont font
personnellement état les
patients atteints ou ayant
été atteints d’un cancer.
Identifier les variations
génétiques modulant les risques
iatrogènes des traitements des
cancers dans l’enfance.
Constituer une banque
d’échantillons biologiques
permettant d’étudier
l’apparition de pathologies
iatrogènes.
(ancillaire à la cohorte
NETSARC en cours)
Améliorer la compréhension
des sarcomes, notamment
dans leurs formes familiales.
Intégrer les données biologiques
du projet ISKS et celles
de la cohorte NETSARC.
(ancillaire à la cohorte
PiCADo en cours)
Améliorer l’efficacité
du traitement du cancer
à domicile par chronochimiothérapie.
Contribuer à la création
d’une plateforme d’assistance
multiservices.
Résultats attendus
Décrire en détail
les caractéristiques
de la qualité de vie
des patients ayant survécu
à un cancer du sein ou
à un mélanome.
Contribuer à la conception
des stratégies de prévention
contre les effets iatrogènes des
traitements du cancer.
Améliorer l’évaluation
du risque héréditaire
de sarcome chez l’adulte.
Obtenir une base de recherche
sur les modifications
génétiques.
Générer des indicateurs
quantitatifs et cliniques pour
prévoir les conséquences des
traitements.
Financement (en €)
136 000
281 000
390 000
299 000
24
24
24
24
Durée du
financement
(en mois)
Activités de recherche interventionnelle
La recherche interventionnelle (plus précisément : « recherche en
santé des populations », et s’inscrivant en lien avec la recherche
« communautaire », la « participative » ou encore la rechercheaction) est considérée comme une source potentielle, sinon
avérée, de preuves en santé publique. Elle est souvent présentée
comme un moyen de générer des données probantes, utiles aux
décideurs en matière de prévention du cancer, de dépistage,
d’organisation des soins, et d’accompagnement des anciens
patients dans la période d’après-cancer.
En 2014, l’INCa et ses partenaires3 se sont associés pour organiser
le colloque international « Recherche interventionnelle contre
le cancer : réunir chercheurs, décideurs et acteurs de terrain »
(17 et 18 novembre 2014, Paris). Cet événement abordera
chacun des aspects de la lutte contre le cancer : la prévention,
le dépistage, la gestion des soins, et l’après-cancer. Dans un esprit
de retour d’expérience sur les pratiques, ce séminaire vise tout
particulièrement à favoriser la collaboration entre les chercheurs,
les décideurs et financeurs, et les acteurs sur le terrain. En ce
sens, cette conférence se veut un lieu de soutien à l’innovation
en matière de lutte contre le cancer.
L’INCa finance la recherche interventionnelle par l’intermédiaire
d’un appel à projets compétitif dédié, reconduit annuellement
depuis 20101. Ce soutien financier s’accompagne d’une activité
institutionnelle sur la thématique. Ainsi en 2014, le Département
recherches en sciences humaines et sociales, épidémiologie et
santé publique (SHS-E-SP) a participé à deux ateliers dédiés à
la recherche interventionnelle : l’un auprès de l’école doctorale
ED420 ; l’autre organisé par l’EHESP2.
1 – Un retour d’expérience sur cet appel à projets est disponible dans la revue INPES La santé en action : http://www.inpes.sante.fr/SLH/sommaires/425.asp
2 – École des Hautes Études en Santé Publique (Rennes, France). Voir : http://www.ehesp.fr/recherche/les-chaires/chaire-inpes-promotion-de-la-sante-a-ehesp/
3 – Les organisations participantes sont : l’Institut national du cancer (INCa), les Instituts de recherche en santé du Canada – Institut santé publique et des populations (CIHR-IPPH), la
European Society for Prevention Research (EUSPR), les organismes français de l’Aviesan, l’INPES, l’Institut de recherche en santé publique (IReSP), la Société française de santé publique (SFSP)
et la Société française de psycho-oncologie (SFPO).
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
5
77
LES CANCÉROPÔLES
Contexte
La création des cancéropôles est l’une des principales mesures
structurantes engagées par le premier Plan cancer en 2003, et
constituait une action majeure pour renforcer la dynamique
de recherche nationale en s’appuyant sur une mobilisation des
acteurs au niveau régional ou interrégional. En onze années
d’existence, les cancéropôles ont acquis une assise géographique
et institutionnelle reconnue par les acteurs locaux (gouvernement,
industriels…), qui y trouvent un interlocuteur pour la recherche
en oncologie. Les cancéropôles ont ainsi pu établir des relations
étroites avec les acteurs économiques et politiques de leur région,
pour lesquels ils font le lien entre les politiques régionales et la
stratégie nationale.
En 2011, suite au rapport rendu par l’Agence d’évaluation de
la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES), l’INCa a
labellisé les 7 cancéropôles pour trois ans. Cette labellisation
expirera en 2015. Une réflexion concernant l’avenir des
cancéropôles a donc été engagée dans le cadre du Plan cancer
2014-2019.
La valeur ajoutée des cancéropôles mise en évidence au cours de la
préparation de ce nouveau Plan cancer justifie leur reconduction
(action 16.6) pour une nouvelle période de trois ans (2015-2017).
Cependant, depuis leur création, le paysage de la recherche a
évolué, avec l’apparition de nouvelles structures de recherche.
Les missions des cancéropôles ont de ce fait été redéfinies pour
faire face à cette évolution durant ce nouveau mandat, et pour
éviter les redondances entre les institutions.
C’est pourquoi, l’INCa a confié aux cancéropôles des missions
spécifiques d’animation scientifique, auxquelles ils peuvent
apporter une réelle valeur ajoutée : le soutien à l’émergence
de nouveaux projets et d’actions structurantes, ainsi que
l’accompagnement des jeunes chercheurs et équipes. S’appuyant
sur un solide réseau de recherche au sein de leur territoire, les
cancéropôles ont pour objectif de dynamiser le développement
de programmes de recherche multidisciplinaires innovants, de
la recherche fondamentale au transfert des résultats, et de créer
les conditions nécessaires à l’efficience des infrastructures de
recherche dans les régions.
Missions
Afin de répondre au mieux à des enjeux nationaux et régionaux, un
socle commun de missions est fixé à l’ensemble des cancéropôles.
Chacun d’eux s’est vu également confier des missions spécifiques,
en fonction de leurs priorités régionales/interrégionales.
Huit missions différentes ont donc été confiées aux cancéropôles :
••Mission 1 : l’animation scientifique, mission transversale au
service de la communauté scientifique.
Les cancéropôles ont pour mission d’assurer une animation
scientifique dédiée aux équipes de recherche au niveau régional
au travers d’axes scientifiques fédérateurs. Ces axes seront en
lien avec les forces de recherche du territoire du cancéropôle.
Un accent particulier sera mis sur la multidisciplinarité, les
innovations, les sciences humaines et sociales, l’épidémiologie
et la santé publique. Cette mission est transversale aux 7 autres
missions.
••Mission 2 : favoriser la détection et l’émergence de projets
innovants.
Le financement de la recherche par appel à projets est très
compétitif au niveau national et pousse les chercheurs à présenter
des projets sécurisés, aux résultats préliminaires consolidés afin
de maximiser leurs chances de succès.
Les cancéropôles ont pour mission de favoriser la détection
et l’émergence de nouveaux projets de recherche et permettre
leur développement au travers d’appels à projets régionaux ou
interrégionaux, afin de maximiser leurs chances de remporter un
appel d’offres national ou international.
78
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
••Mission 3 : Participer au développement d’essais cliniques
••Mission 7 : Favoriser la mise en œuvre de nouvelles actions
avec des acteurs régionaux/interrégionaux.
Le Plan cancer 2014-2019 instaure comme l’une de ses priorités
le rapprochement entre structures de soin et de recherche. En
tant qu’acteurs reconnus de la recherche en région/inter-région,
les cancéropôles ont pour mission de renforcer les liens avec les
structures de coordination régionales (GIRCI, réseaux régionaux
de cancérologie…) pour l’émergence d’initiatives à l’interface
entre recherche et soins.
••Mission 4 : Accompagner les équipes de recherche dans le
développement de leurs projets.
Des découvertes fondamentales au lit du patient, le parcours est
jalonné de multiples étapes difficiles à être toutes appréhendées
par un même chercheur. Les cancéropôles sont en capacité
d’accompagner les chercheurs dans le développement de leurs
projets de recherche à différentes étapes.
C’est pourquoi leur mission est d’augmenter les chances
de réussite des projets de recherche en proposant un
accompagnement pour l’élaboration et la conduite des projets.
de structuration au niveau régional et interrégional.
Les cancéropôles doivent s’efforcer d’identifier les actions de
structuration locales susceptibles d’être étendues au niveau
national après validation du concept au niveau régional ou
interrégional.
Les cancéropôles peuvent être sollicités pour accroître les chances
d’implanter localement des actions de structuration menées par
l’INCa au niveau national. Grâce à leur connaissance du terrain,
les cancéropôles pourraient servir de catalyseurs pour mettre en
place de tels dispositifs.
••Mission 5 : Favoriser l’émergence de projets innovants et les
transferts de technologies qu’ils entraînent.
Les cancéropôles ont pour mission de favoriser la valorisation
économique des résultats de la recherche en orientant les
chercheurs vers les structures et programmes appropriés
(structure de valorisation, sociétés d’accélération du transfert
de technologies (SATT), CVT, Matwin, etc.). Ils ont également
pour mission de favoriser au sein de leur région et/ou inter-région
la mise en place de mécanismes permettant le développement
de partenariats public/privé en étroite collaboration avec les
partenaires locaux, nationaux et/ou européens nécessaires.
••Mission 6 : Encour ager l’émergence de nouvelles
technologies.
L’existence des cancéropôles à l’échelle régionale/interrégionale
leur donne une vision précise et cohérente des forces et des
faiblesses de la structuration de la recherche.
C’est pourquoi les cancéropôles ont pour mission de favoriser le
développement technologique dans les régions en contribuant à
la mise en place de nouvelles plateformes partagées innovantes,
intégrant de nouvelles technologies.
••Mission 8 : Proposer des missions spécifiques en rapport
avec l’environnement régional ou interrégional.
Depuis leur création, les cancéropôles ont pu se positionner
en tant qu’acteurs d’importance au sein de la communauté
de la recherche sur le cancer. Chaque cancéropôle évolue dans
son propre contexte régional et doit s’adapter aux priorités
stratégiques locales.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
79
Fig 32. Représentation schématique des huit nouvelles missions des cancéropôles
Gouvernance et management
Émergence
M2
M3
Accompagnement
M4
M5
Structuration
M6
M7
Spécifique
M8
M1: animation
scientifique
Procédure de labellisation
Sur la base de ces huit nouvelles missions, un appel à candidatures
a été mis en place en 2014 pour renouveler la labellisation des
cancéropôles. L’évaluation des cancéropôles s’est déroulée en
deux étapes :
•• Chaque cancéropôle a rempli un formulaire d’évaluation,
composé d’une partie « rapport » qui rendait compte
des actions menées entre 2011 et 2013 à l’initiative du
cancéropôle, et d’une partie « projet » qui présentait les actions
qui seraient menées de 2015 à 2017 pour remplir les missions
confiées par l’INCa.
En 2011 et 2012, 8 sites de recherche intégrée sur le
cancer (SIRIC) ont été créés. Bien que ces structures soient
spécifiques à un site, contrairement aux cancéropôles qui
regroupent l’ensemble de la communauté scientifique, le
détail des interactions entre les deux structures a été demandé
dans le formulaire d’évaluation.
•• Chaque cancéropôle a présenté son projet devant un comité
d’évaluation composé d’éminents scientifiques spécialisés à la
fois dans la recherche sur le cancer en Europe et en Amérique
du Nord, et sur la structuration de la recherche dans leur
pays respectif.
À l’issue de la procédure d’évaluation, les missions ont été
détaillées dans un Contrat d’objectifs et de performance (COP)
comportant des indicateurs de suivi quantitatif et qualitatif. Cette
nouvelle méthode d’interaction entre l’INCa et les cancéropôles
devrait renforcer leurs relations avec des objectifs communs et
une méthodologie pour les atteindre.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
80
6
ÉVOLUTION DES PROGRAMMES
INTERNATIONAUX
6.1. Coordination mondiale
de la recherche sur le cancer
La 3e rencontre du groupe des financeurs internationaux de
la recherche sur le cancer organisée à l’INCa en janvier 2014
Quarante-six dirigeants d’organisations finançant la recherche
sur le cancer, en provenance de 23 pays, se sont réunis à l’INCa
en janvier 2014 pour discuter des besoins hautement prioritaires
dans le secteur de la recherche et des opportunités concernant
la lutte contre le cancer. Cinq domaines considérés comme
extrêmement importants ont été abordés, à savoir la nutrition,
© Institut National du Cancer, 2014
la génomique et le partage des données, la lutte antitabac, la
lutte contre le cancer du col de l’utérus et d’autres cancers liés au
papillomavirus humain (HPV), les essais cliniques internationaux
et l’accès aux médicaments anticancer, particulièrement pour
les cancers de l’enfant. Le but était d’examiner les actions
préexistantes et leurs enjeux, et de déterminer celles à partir
desquelles le groupe pourrait identifier, puis soutenir les initiatives
à valeur ajoutée les plus intéressantes et urgentes pour faire
progresser la lutte contre le cancer.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Les temps forts de la rencontre
• Lutte antitabac : les participants ont convenu de créer
un groupe de travail, de développer et d’adopter une
communication forte sur l’importance de contrôler la
consommation de tabac. L’objectif de ce groupe de travail est
d’établir des recommandations pour investir dans la recherche
antitabac dans différents contextes, en prenant en compte
l’influence des intérêts commerciaux, des préoccupations
des gouvernements, des situations économiques nationales,
des modes de consommation du tabac, des cigarettes
électroniques, etc.
•L
utte contre le cancer du col de l’utérus et d’autres
cancers induits par le papillomavirus humain
(HPV) : il semble pertinent d’étudier l’utilité relative des
•
•
différents outils à disposition et leur combinaison pour la
réduction des taux d’incidence et de mortalité du cancer
du col de l’utérus et des autres cancers causés par le HPV.
L’objectif global est de guider les efforts de la recherche et de
la lutte contre ces cancers dans différents contextes, en tenant
compte des ressources disponibles, des systèmes de santé en
place et des situations épidémiologiques. Une mise à jour des
recommandations actuelles est nécessaire pour rendre compte
des évolutions nouvelles en matière de diagnostic comme de
vaccination anti-HPV. Il faudra tenir compte des implications
pour les patientes déjà vaccinées avec les vaccins HPV bi- ou
quadrivalents lorsque le nouveau vaccin non avalent sera
disponible, ainsi que des effets de la vaccination sur les
programmes de dépistage existants.
N
utrition : des méthodes d’enquête sur les habitudes
alimentaires sont nécessaires pour la recherche, l’évaluation
des tendances et l’évaluation des politiques d’intervention liées
à la transition nutritionnelle.
G
énomique et partage des informations : l’accès aux
données brutes obtenues grâce à la recherche génomique est
essentiel pour favoriser de nouvelles découvertes qui soient
utiles pour la prévention et les traitements, mais des problèmes
techniques et juridiques persistent. Le groupe a conseillé de
soutenir la Global Alliance pour une interopérabilité technique
dans la bioinformatique.
•E
ssais cliniques et accès aux médicaments
pédiatriques contre le cancer : la mise en place, à
l’échelle mondiale, de normes de recherche transnationales
pendant les essais internationaux reste difficile ; toutefois, le
groupe pourrait formuler quelques questions de recherche
auxquelles il ne serait possible de répondre qu’en effectuant
des essais internationaux, et se baser sur les études financées
pour identifier d’éventuels obstacles, comme des différences au
niveau de la réglementation et de l’assurance maladie.
Les participants à cette rencontre ont convenu de la constitution
de cinq groupes de travail, pour faire avancer chacun des
domaines mentionnés ci-dessus.
81
6.2. Programmes européens
6.2.1. Conclusions du partenariat européen
de lutte contre le cancer (European
Partnership for Action Against Cancer EPAAC)
Le partenariat européen de lutte contre le cancer a officiellement
pris fin en février 2014. Dans le cadre de l’Union européenne
étendue à 28 pays, ce partenariat a mobilisé la communauté de
la lutte contre le cancer dans la poursuite d’objectifs communs.
L’un des aspects les plus innovants de ce partenariat a peut-être
été la mise en pratique, à grande échelle, d’un nouveau modèle
de leadership collaboratif. Une approche concertée a été définie,
associant un large panel d’acteurs, pour mener à bien le projet
de manière cohérente. En fournissant le cadre de l’EPAAC, la
Commission européenne a permis aux divers sous-projets d’être
mis en œuvre avec une légitimité accrue et un mandat officiel.
L’INCa a joué un rôle essentiel dans deux sous-projets (Work
Packages ou WP).
L’Institut a fourni des éléments décisifs pour la perspective
européenne de prise en charge des cancers, en plaidant en
faveur de réseaux multidisciplinaires de lutte contre le cancer,
particulièrement dans le domaine des cancers rares. Des travaux
préliminaires ont été menés pour poser les bases de futurs
réseaux de référence pour les tumeurs rares au sein de l’Union
européenne, parmi lesquels l’évaluation de la faisabilité d’une
harmonisation des directives cliniques existantes.
Dans le sous-projet concernant la coordination de la recherche
sur le cancer, l’INCa a aidé à élaborer une nouvelle approche
pour dynamiser l’innovation à partir du programme national
français CLIP² d’essais cliniques de phase précoce. Cette initiative,
fortement enracinée dans une structuration des centres de
biologie moléculaire et clinique, présente un domaine d’intérêt
fort et s’est vue constituée en priorité de coordination au plan
européen entre la recherche académique, les gouvernements
et l’industrie, dans le cadre du cycle complexe de l’innovation
dans le traitement du cancer. Dans le cadre de l’EPAAC, la
faisabilité d’une association du programme français CLIP² avec
un programme similaire au Royaume-Uni (le programme British
Alliance) et de leur extension à d’autres pays a été examinée, avec
des conclusions encourageantes.
82
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Les conclusions de l’action conjointe de l’EPAAC ont été publiées
en 2013 dans un ouvrage intitulé : « Dynamiser l’innovation et
la coopération dans la lutte contre le cancer en Europe : les
principales conclusions du partenariat européen de lutte contre
le cancer ».
6.2.2. CANCON, une nouvelle action conjointe
sur l’amélioration de la qualité de la prise
en charge globale du cancer
Une nouvelle action conjointe financée par la DG SANCO pour
la lutte contre le cancer a été lancée en mars 2014 pour trois ans.
Cette action est intitulée CANCON. Son objectif principal est de
développer un guide européen visant à améliorer la qualité de la
prise en charge du cancer. Ce guide traitera des différents aspects
de la lutte contre le cancer, notamment des programmes de
dépistage du cancer, l’intégration des soins grâce à des modèles
de réseaux de soins, la promotion des soins primaires, et les
aspects de survie et de réadaptation, en particulier les soins de
soutien et les soins palliatifs. CANCON prévoit également de
créer une plateforme rassemblant les représentants des autorités
de santé des États membres afin de débattre et partager des
informations et des connaissances sur les thèmes développés
dans le guide.
L’INCa est leader du groupe de travail n°8 (WP8) « Survie et
Réadaptation », qui traite des questions liées à « l’après-cancer »,
du traitement à la guérison et au-delà. Les partenaires associés
au WP8 se sont réunis dans les locaux de l’INCa en mai 2014,
pour planifier le travail selon les trois objectifs principaux : 1) la
liste des recommandations pour la survie et la réadaptation ; 2)
le thermomètre de la détresse, échelle de détection précoce de
la détresse du patient ; 3) un plan de survie et de réadaptation
personnalisé permettant de proposer au patient un programme
qui intègre l’ensemble des éléments médicaux et non médicaux
à gérer au quotidien dans sa guérison du cancer pour faciliter
ainsi le processus de « retour à la vie normale ».
L’INCa participe également au groupe de travail n°6 (WP6)
« Lutte intégrée contre le cancer », qui vise à élargir la notion de
centre intégré de cancérologie à la notion de réseau intégré de
cancérologie. Les objectifs spécifiques du WP6 comprennent
l’adoption de recommandations cliniques et de technologies
par le réseau, la gestion des essais cliniques, les tumeurs rares,
le développement d’infrastructures et d’une coordination
professionnelle, ainsi que l’intégration de la recherche et des
soins au sein du réseau.
Enfin, l’INCa est engagé dans le groupe de travail n°9 (WP9)
« Dépistage », dont l’objectif global est de fournir des
recommandations aux États membres, sur la base des meilleures
preuves disponibles, afin de soutenir ou d’améliorer la mise
en œuvre des programmes de dépistage du cancer dans la
population.
Composé de 26 partenaires associés venus de toute l’Europe,
CANCON s’appuie sur les réalisations de l’EPAAC, le partenariat
européen de lutte contre le cancer qui lui a précédé, lancé en
2009.
6.2.3. Recherche translationnelle sur
le cancer : dernière année de fonctionnement
de TRANSCAN et nouvelles perspectives dans
le cadre du programme « Horizon 2020 »
Le réseau TRANSCAN, créé sous forme d’ERANET dans le
cadre du 7e programme-cadre (FP7), est entré dans sa dernière
année de fonctionnement et a lancé son 3 e et dernier appel
à projets de recherche en décembre 2013. Le potentiel de
TRANSCAN vient de l’amplitude de son partenariat, renforcé
encore davantage pendant la deuxième année, et qui regroupe
désormais 29 organismes de financement à travers l’Europe.
TRANSCAN cible les projets collaboratifs regroupant en moyenne
3 à 7 groupes de recherche. Les chercheurs ont bien accueilli ce
type de financement, qui semble répondre à un besoin spécifique
en termes de collaboration, non couvert par d’autres mécanismes
de financement en Europe. Globalement et en tenant compte
des 3 appels à projets conjoints, TRANSCAN représente un
investissement de plus de 30 M€ dans la recherche translationnelle
sur le cancer, ce qui équivaut à une multiplication par 15 de
l’investissement de la Commission pour assurer la coordination
des agences de financement membres de TRANSCAN. L’approche
stratégique de TRANSCAN pour financer la recherche sur le
cancer est fondée sur l’étude des portefeuilles de recherche sur
le cancer dans les pays membres de TRANSCAN, à partir de la
classification CSO des projets de recherche sur le cancer. Une
analyse des projets codés d’une valeur de 370 M€ a été réalisée,
pour identifier les lacunes en matière de financement et pour
orienter plus spécifiquement les ressources apportées par les
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
partenaires vers les domaines insuffisamment financés. Les 2e et
3e appels à projets transnationaux conjoints ont donc été axés
sur la recherche translationnelle pour la prévention du cancer, un
domaine peu développé et financé en Europe. L’aide aux actions
de formation apporte un soutien à de jeunes investigateurs et
stimule les échanges de jeunes chercheurs entre les groupes de
formation interdisciplinaire et internationale, ce qui est bénéfique
à la fois pour eux et pour la recherche collaborative.
La poursuite de TRANSCAN au-delà de la durée du projet en
cours a été préparée au premier trimestre 2014 et une proposition
a ensuite été soumise pour financement dans le cadre du
programme « Horizon 2020 ».
6.2.4. CSA PerMed : action européenne
concertée sur la médecine personnalisée
CSA (Concerted and Support Action) est un instrument créé par la
Commission européenne pour inciter les parties prenantes à
se consulter sur les sujets à fort potentiel pour les patients, les
citoyens et l’économie. PerMed est financé par l’Union européenne
dans le domaine de la médecine personnalisée. Cette action
concertée a pour objectif d’identifier, d’évaluer et de rapprocher
les diverses initiatives en cours et les partenaires au niveau
européen dans le domaine de la médecine personnalisée. Parmi
les résultats attendus, la production de recommandations en vue
de définir un agenda de recherche stratégique et d’innovation, et
un plan de mise en œuvre pour les activités conjointes alignées
sur les stratégies nationales et à celle d’« Horizon 2020 ».
L’INCa participe à deux groupes de travail du CSA PerMed, et a
contribué à la préparation du premier atelier organisé à Berlin en
mars 2014, où les défis à relever pour la médecine personnalisée
en termes de recherche (fondamentale, translationnelle, nouvelles
technologies) et d’organisation des systèmes de santé ont été
examinés. Le principe de la création d’un forum national pour
les ministères et les organismes de financement a également été
discuté. Ce forum pourrait servir d’organe d’amélioration de
la coordination du financement de la recherche en médecine
personnalisée. L’analyse SWOT (forces-faiblesses-opportunitésmenaces) des 17 rapports publiés sur la médecine personnalisée
a également été présentée, parallèlement à l’avis d’experts de
divers pays et organisations (parmi lesquels des représentants
de la recherche fondamentale et translationnelle, d’organismes
de réglementation, d’organismes de financement, d’entreprises,
et autres).
83
La mise en place de la médecine personnalisée suppose des
stratégies de gouvernance adaptées au niveau européen et
mondial, en ce qu’elle remet en question le fonctionnement des
systèmes de santé. De nombreux acteurs, y compris l’industrie,
sont activement engagés dans ce domaine en émergence et ont
produit des documents de stratégie. Toutefois, ces initiatives
parallèles restent insuffisamment reliées entre elles, face à un
besoin urgent de collaboration pour l’élaboration d’une feuille
de route européenne dans ce secteur très innovant de la recherche
en santé. C’est l’ambition de l’action PerMed.
6.3. Programme en Asie
Un nouveau programme de recherche au Laos avec la Fondation
Mérieux
Au Laos, comme dans de nombreux pays à faibles et moyens
revenus, le cancer du col de l’utérus reste le cancer évitable le plus
fréquent chez les femmes, en raison notamment d’un manque
de ressources pour mettre en œuvre les recommandations
internationales de lutte contre le cancer. Un projet de
collaboration (appelé LaoCol-VP) entre le Centre d’infectiologie
Christophe Mérieux de Vientiane et l’Hôpital Setthatirath a reçu
une subvention de l’INCa pour étudier l’efficacité et le rapport
coût-efficacité des méthodes de dépistage des lésions du col
de l’utérus par détection HPV comparé au frottis cervical.
LaoCol-VP est une étude interdisciplinaire à laquelle participent
plusieurs centres, menée sur plus de 600 femmes atteintes du
VIH soignées dans les quatre principaux hôpitaux du Laos.
LaoCol-VP vise à apporter aux autorités sanitaires du pays des
données probantes sur les différents outils existants pour réduire
le taux de mortalité du cancer du col de l’utérus, ainsi que des
informations épidémiologiques pour aider à orienter les efforts
de lutte contre ce cancer. Le but du projet est également de
renforcer les capacités et de développer les connaissances au
sein des différents centres de recherche de l’Hôpital Mahosot
de Vientiane, de l’Hôpital de Louang Prabang, de l’Hôpital de
Savannakhet et du Centre « cancer » de Vientiane impliqués
dans le projet, concernant l’utilité relative de chaque méthode
de prévention.
84
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
6.4. Programmes en Afrique
6.4.1. Un futur consortium pour la recherche
et la lutte contre le cancer du col de
l’utérus en préparation avec 5 pays d’Afrique
francophone
En Afrique subsaharienne, la stratégie de l’INCa consiste à
soutenir des stratégies pertinentes, efficaces, abordables et
durables de lutte contre le cancer. Les efforts conjoints et actions
collaboratives menés ciblent ainsi des projets de recherche/santé
publique pour lesquels de rapides bénéfices peuvent être attendus
pour les patients.
Cette année, l’INCa a réuni des professionnels et experts, afin
de jeter les bases d’un futur consortium pour la recherche sur
le cancer du col de l’utérus. Le but est de créer un modèle de
travail collaboratif impliquant des pathologistes, virologues et
oncologues de chaque pays africain participant, afin d’appliquer
des protocoles de recherche standardisés pour la lutte contre
HPV/cancer du col. Cette action est développée sous l’égide de
l’Organisation africaine pour la recherche et la formation sur le
cancer (African Organisation for Research and Training in Cancer ou
AORTIC).
Les cancers du col de l’utérus sont liés aux infections par le
papillomavirus humain (HPV). Dans les pays africains, il existe
actuellement peu de données sur la prévalence des divers
génotypes de HPV. Or, ces informations restent particulièrement
intéressantes notamment si l’on prend en compte les futures
opportunités de vaccination prophylactique. Le premier objectif
de ce consortium est donc d’identifier la nature des génotypes
de HPV associés aux lésions (néoplasies intraépithéliales de
haut grade) et aux cancers invasifs, dans des cas significatifs
du Sénégal, de Côte d’Ivoire, du Gabon, du Cameroun et de
Madagascar.
L’atelier de l’INCa a été organisé dans le cadre du 9e Congrès
international d’AORTIC. Les participants ont discuté des
opportunités de recherche et de l’organisation du consortium
HPV. Un état des lieux des ressources disponibles, des méthodes
et des besoins a ensuite été conduit dans chaque pays durant
le premier trimestre 2014. Les protocoles de recherche sont en
cours d’élaboration.
Cette action a permis de valoriser les avancements réalisés depuis
la rencontre de 2013 à Londres, au cours de laquelle les besoins
et opportunités de recherche prioritaires pour la lutte contre le
cancer en Afrique avaient été discutés entre les représentants de
l’AORTIC, du NCI, de l’INCa, de l’Institut brésilien du cancer et de
divers pays africains. Les conclusions de la rencontre de Londres
ont été publiées dans Nature Reviews Clinical Oncology, en 20141.
6.4.2. Un partenariat privilégié avec le Sénégal
L’INCa et les autorités sanitaires de santé du Sénégal ont
développé des relations privilégiées depuis 2006. Au fil des ans et
après deux accords successifs, les actions menées conjointement
ont évolué en fonction des priorités de la France et du Sénégal en
termes de lutte contre le cancer. Un bilan de cette coopération
a été effectué au printemps 2014. Les partenaires partagent
le sentiment qu’un processus dynamique a été instauré, à
travers notamment la collaboration technique et les actions de
formation menées. Une approche originale a été développée
pour la formation professionnelle : il a été proposé à des équipes
de professionnels (i.e. oncologue/infirmier ; radiothérapeute/
radiophysicien) travaillant dans un même service hospitalier à
Dakar, de séjourner en France dans le même hôpital, au même
moment, pour une durée pouvant aller jusqu’à 6 mois, et de suivre
en parallèle une formation complémentaire afin qu’ils puissent,
de retour au Sénégal, mettre en pratique les enseignements
reçus. Pendant cette période de collaboration, l’opportunité
de participer à des congrès ou à des ateliers internationaux
en France a également été donnée à des professionnels de
santé sénégalais. Enfin, une aide a également été apportée à
un projet de recherche translationnelle sur la caractérisation
de la leucémie lymphocytique chronique (LLC). Cette étude a
montré l’agressivité de la LLC au Sénégal, probablement due
aux diagnostics tardifs. Elle a contribué à améliorer le diagnostic
des troubles lymphoprolifératifs et à mieux soigner les patients.
Elle a également contribué à la mise en place du phénotypage
immunologique au CHU Le Dantec à Dakar, qui a coordonné
le recueil de cas à travers le pays.
1 – Adewole, I. et al. Building capacity for sustainable research programmes for cancer in Africa ; Nat. Rev. Clin. Oncol. 2014
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
6.4.3. Soutien de l’initiative mondiale pour
le développement des registres du cancer
(Global Initiative for Cancer Registry ou GICR)
L’INCa a soutenu financièrement l’initiative mondiale pour le
développement des registres du cancer (GICR), coordonnée par
le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).
Répertorier les cancers dans des registres est fondamental
pour lutter contre la maladie. En effet, sans information sur les
caractéristiques et tendances du cancer, les pays ne peuvent pas
prendre de décisions éclairées pour orienter les interventions de
lutte contre le cancer, pour évaluer les ressources nécessaires,
ni pour suivre et mesurer les effets des politiques menées. Les
spécialistes du cancer dans les pays à faibles et moyens revenus
réaffirment régulièrement le besoin urgent de collecter des
données épidémiologiques dans des registres plus complets
et plus fiables. En Afrique par exemple, moins de 10 % de la
population est couverte par les registres du cancer.
Le projet soutenu par l’INCa cible le Hub africain du GICR. Il a
démarré en janvier 2014 et se poursuivra deux ans. Ses principaux
objectifs sont de développer les capacités, de former le personnel,
et d’améliorer les compétences techniques, scientifiques et
managériales des spécialistes impliqués dans la gestion de
données relatives au cancer. Le projet est axé sur la Côte d’Ivoire
et sur le Sénégal, avec en parallèle le développement de matériel
de formation en français, destiné à être utilisé par le Hub africain.
85
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
86
7
L’ÉVALUATION À L’INCa ET BILAN
DES INVESTISSEMENTS DE RECHERCHE
7.1. L’importance de l’évaluation
pour l’INCa
économique et scientifique des projets et des programmes dans
leur ensemble.
Conformément à son projet d’établissement pour 2012-2015,
l’INCa a fait de l’évaluation une étape importante de ses actions
futures. Début 2013, cette prise de position a entraîné des
évolutions dans sa structure organisationnelle : une mission
d’évaluation de la recherche et un réseau transversal pour
l’évaluation ont été spécifiquement créés. Alors que le Plan
cancer 2009-2013 faisait essentiellement état d’indicateurs
de réalisations et de résultats, l’expertise de l’INCa en matière
d’évaluation a été précieuse, grâce à l’important travail effectué
en 2014 pour mettre en place des indicateurs d’impact pour le
nouveau Plan cancer.
Le projet Helios comme preuve du concept
Nouvelles évolutions
Le réseau interne d’évaluation accorde une attention particulière
au fait que toutes les nouvelles actions soient évaluées, et il
sensibilise systématiquement à la nécessité d’évaluer les actions
de l’INCa. Ce réseau vise à promouvoir une approche basée sur
les évaluations à l’INCa.
En 2014, différents programmes d’organisation et/ou de
labellisation de structures (CLIP², cancéropôles, SIRIC, centres de
cancers rares, etc.) ont été menés et conduisent le réseau à lancer
une réflexion sur cette question ; des directives méthodologiques
doivent être rendues d’ici fin 2014 pour organiser les structures
à l’échelon national.
Parmi les questions majeures, le suivi scientifique interne des
projets de recherche et des réalisations qui y sont rattachées doit
être normalisé ; en outre, l’unité d’évaluation spécifiquement
dédiée au Pôle Recherche et Innovation doit développer la
mesure des impacts associés aux grands appels à projets. Cela
aiderait à mettre spécifiquement en perspective l’impact sanitaire,
HELIOS est un projet collaboratif développé, comme preuve
du concept, avec l’Observatoire des sciences et techniques
(OST), l’ITMO Cancer d’Aviesan et les American Institutes for
Research (AIR) basés à Washington. Le projet HELIOS, sous sa
forme actuelle, couvre près de 1 300 projets et infrastructures
de recherche financés par l’INCa et l’ITMO Cancer d’Aviesan sur
la période 2007-2012. Les résultats en termes de productions
scientifiques sont illustrés par un corpus de 148 000 publications,
et 2 000 brevets déposés par des chercheurs y sont référencés.
L’objectif premier des efforts déployés dans le cadre d’HELIOS est
de documenter et de visualiser les résultats des investissements de
l’INCa dans la recherche scientifique qui peuvent être classés par
thème (modélisation thématique), et de réaliser un géocodage.
Pour ce faire, les partenaires ont adopté pour HELIOS un cadre
conceptuel qui facilite le traçage longitudinal des investissements,
des activités et des résultats scientifiques. Le cadre conceptuel
sous-jacent a été établi sur l’idée que les financements de l’INCa
avaient un effet sur la science en influençant la manière dont les
notions scientifiques étaient élaborées par les scientifiques, puis
transmises par les réseaux scientifiques.
La vision d’HELIOS consiste à suivre les activités des réseaux
scientifiques et des personnes afin d’évaluer les conséquences
scientifiques, sociales et économiques des interactions. Le
prototype propose une aide aux décideurs par l’amélioration
des connaissances et le renforcement des capacités.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
87
7.2. Financement global pour 2014
et sur la période 2007-2014 pour
la recherche en cancérologie
Le prototype actuel doit être étendu à d’autres financeurs
nationaux de la recherche en santé. Ainsi, les efforts financiers
déployés en faveur de la recherche dans le cadre des plans santé
nationaux pourraient être consultés aisément et publiés pour
apporter une preuve tangible des effets des financements engagés.
Par conséquent, les analyses scientifiques seraient approfondies
grâce à de nouveaux indicateurs d’impact (résultats
appliqués, organisation des structures et caractéristiques
interdisciplinaires).
Dans le prolongement du suivi des investissements pour la
recherche en cancérologie, la répartition des financements
(visualisée par ville de l’investigateur principal) et les quatre
principaux types de programmes de recherche ont été analysés
pour la période 2007-2013 (Figure 33).
Fig. 33. Répartition des financements par domaine de recherche et par ville
Paris/IDF
Paris/IDF
Biologie du cancer 2007-2013
Montant total
total :: 107,7
107,7 M€
M€
Montant
Lille
Lille
35,41%
35,41%
2,64%
2,64%
Recherche translationnelle 2007-2013
Montant total
total :: 42,9
42,9 M€
M€
Montant
Paris/IDF
Paris/IDF
45,94%
45,94%
Lille
Lille
4,20%
4,20%
Rouen
Rouen
5,23%
5,23%
Caen
Caen
Roscoff
Roscoff
Paris/IDF
Paris/IDF
Rennes
Rennes
2,51%
2,51%
Dijon
Dijon
0,42%
0,42%
1,68%
1,68%
15
15
10
10
Lyon
Lyon
55
8,31%
8,31%
Grenoble
Grenoble
3,37%
3,37%
22
11
Bordeaux
Bordeaux
3,40%
3,40%
Parts sur
sur le
le total
total
Parts
Toulouse
Toulouse
Marseille
Marseille
8,51%
8,51%
10 àà 20
20 %
%
10
7,67%
7,67%
0,24%
0,24%
Nantes
Nantes
Besançon
Besançon
Dijon
Dijon
6,61%
6,61%
1,17%
1,17%
0,31%
0,31%
15
15
10
10
Clermont
Clermont
Ferrand
Ferrand
Limoges
Limoges
55
1,05%
1,05%
Lyon
Lyon
7,63%
7,63%
1,08%
1,08%
22
Grenoble
Grenoble
3,89%
3,89%
Bordeaux
Bordeaux
11
2,87%
2,87%
Parts sur
sur le
le total
total
Parts
Nice
Nice
Montpellier
Montpellier
plus de
de 30
30 %
%
plus
Saint Herblain
Herblain
Saint
57
57
2,33%
2,33%
0,25%
0,25%
Rennes
Rennes
0,86%
0,86%
Montant en
en
Montant
millions d'euros
d'euros
millions
Orléans
Orléans
Nantes
Nantes
57
57
Strasbourg
Strasbourg
Paris/IDF
Paris/IDF
0,47%
0,47%
©
© INCa
INCa -- aebk
aebk -- juillet
juillet 2014
2014
Montant en
en
Montant
millions d'euros
d'euros
millions
Brest
Brest
9,06%
9,06%
0,23%
0,23%
©
© INCa
INCa -- aebk
aebk -- juillet
juillet 2014
2014
Nancy
Nancy
0,88%
0,88%
0,51%
0,51%
Strasbourg
Strasbourg
Nice
Nice
plus de
de 30
30 %
%
plus
3,75%
3,75%
4,55%
4,55%
Marseille
Marseille
5,83%
5,83%
2,91%
2,91%
10 àà 20
20 %
%
10
9,33%
9,33%
Montpellier
Montpellier
Toulouse
Toulouse
4,89%
4,89%
10 %
%
55 àà 10
10 %
%
55 àà 10
%
22 àà 55 %
%
22 àà 55 %
moins de
de 2%
2%
moins
moins de
de 2%
2%
moins
Guyane
Guyane
La Réunion
Réunion Mayotte
Mayotte
La
Guadeloupe Martinique
Martinique
Guadeloupe
Guyane
Guyane
La Réunion
Réunion Mayotte
Mayotte
La
Source :: INCa
INCa et
et ITMO
ITMO Cancer,
Cancer, 2014
2014
Source
Traitement :: Pôle
Pôle Recherche
Recherche et
et Innovation
Innovation -Traitement
INCa -- 2014
2014
INCa
Recherche Clinique 2007-2013
Paris/IDF
Paris/IDF
Lille
Lille
Montant total
total :: 140
140 M€
M€
Montant
40,55%
40,55%
4,47%
4,47%
Lens
Lens
0,17%
0,17%
Rouen
Rouen
2,3%
2,3%
Caen
Caen
Senlis
Senlis
0,16%
0,16%
Brest
Brest
Montant en
en
Montant
millions d'euros
d'euros
millions
Rennes
Rennes
Strasbourg
Strasbourg
Nancy
Nancy
Paris/IDF
Paris/IDF
0,66%
0,66%
2,32%
2,32%
1,62%
1,62%
2,03%
2,03%
Tours
Tours
Nantes
Nantes
Besançon
Besançon
Dijon
Dijon
1,55%
1,55%
5,24%
5,24%
15
15
Limoges
Limoges
10
10
0,14%
0,14%
55
Clermont
Clermont
Ferrand
Ferrand
22
Bordeaux
Bordeaux
11
3,13%
3,13%
Grenoble
Grenoble
0,29%
0,29%
Parts sur
sur le
le total
total
Parts
plus de
de 30
30 %
%
plus
Toulouse
Toulouse
4,86%
4,86%
10 àà 20
20 %
%
10
10 %
%
55 àà 10
Lyon
Lyon
10,78%
10,78%
0,85%
0,85%
Avignon
Avignon
Montpellier
Montpellier
Montant total
total ::
Montant
45,8 M€
M€
45,8
2,26%
2,26%
Nice
Nice
2,03%
2,03%
2,43%
2,43%
Marseille
6,82% Marseille
6,82%
%
22 àà 55 %
41,39%
41,39%
Caen
Caen
Nancy
Nancy
Paris/IDF
Paris/IDF
Strasbourg
Strasbourg
3,41%
3,41%
1,68%
1,68%
5,81%
5,81%
Besançon
Besançon
Tours
Tours
Nantes
Nantes
1,10%
1,10%
Dijon
Dijon
1,71%
1,71%
1,63%
1,63%
1,82%
1,82%
15
15
10
10
Lyon
Lyon
55
12,83%
12,83%
Meylan
Meylan
0,66%
0,66%
22
Grenoble
Grenoble
Bordeaux
Bordeaux
11
0,41%
0,41%
6,22%
6,22%
Parts sur
sur le
le total
total
Parts
Nimes
Nimes
plus de
de 30
30 %
%
plus
Toulouse
Toulouse
4,32%
4,32%
10 àà 20
20 %
%
10
10 %
%
55 àà 10
Montpellier
Montpellier
4,11%
4,11%
0,29%
0,29%
Marseille
Marseille
5,07%
5,07%
%
22 àà 55 %
moins de
de 2%
2%
moins
Guadeloupe Martinique
Martinique
Guadeloupe
Lille
Lille
1,33%
1,33%
2,88%
2,88%
57
57
1,08%
1,08%
3,86%
3,86%
Paris/IDF
Paris/IDF
Dunkerque
Dunkerque
Montant en
en
Montant
millions d'euros
d'euros
millions
Saint-Herblain
Saint-Herblain
57
57
Sciences humaines et sociales,
épidémiologie et
2,66%
2,66%
santé publique
2007-2013
Rennes
Rennes
©
© INCa
INCa -- aebk
aebk -- juillet
juillet 2014
2014
0,25%
0,25%
Reims
Reims
0,15%
0,15%
2,04%
2,04%
Source :: INCa,
INCa, DGOS
DGOS et
et ITMO
ITMO Cancer,
Cancer, 2014
2014
Source
Traitement :: Pôle
Pôle Recherche
Recherche et
et Innovation
Innovation -Traitement
INCa -- 2014
2014
INCa
©
© INCa
INCa -- aebk
aebk -- juillet
juillet 2014
2014
Guadeloupe Martinique
Martinique
Guadeloupe
moins de
de 2%
2%
moins
Guyane
Guyane
La Réunion
Réunion Mayotte
Mayotte
La
Guadeloupe Martinique
Martinique
Guadeloupe
Source :: INCa
INCa et
et DGOS,
DGOS, 2014
2014
Source
Traitement :: Pôle
Pôle Recherche
Recherche et
et Innovation
Innovation -Traitement
INCa -- 2014
2014
INCa
Pointe-à Pitre
Pitre
Pointe-à
0,12%
0,12%
Guyane
Guyane
La Réunion
Réunion Mayotte
Mayotte
La
Source :: INCa
INCa et
et ITMO
ITMO Cancer,
Cancer, 2014
2014
Source
Traitement :: Pôle
Pôle Recherche
Recherche et
et Innovation
Innovation -Traitement
INCa -- 2014
2014
INCa
88
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Pour 2014, les nouveaux budgets alloués pour les appels à
projets et à candidatures dans le cadre de labellisations s’élèvent
à 68 M€. En raison de la publication différée des deux appels à
projets nationaux translationnels et cliniques (PRT-K, PHRC–K
et PRME-K) en 2014, le financement de nouveaux projets de
recherche translationnelle et clinique ne devrait pas avoir lieu
cette année. Bien que les lettres d’intention soient en cours
d’évaluation, le financement interviendra en 2015.
Pour 2014, à la date de rédaction de ce rapport (juillet 2014), et
prenant en considération la répartition entre les cinq catégories
suivantes (Tableau 28), les dépenses de recherche sur le cancer
peuvent être estimées à environ 87 M€. Soulignons, cependant,
que ces catégories n’englobent pas la coopération internationale,
qui s’appuie davantage sur de solides partenariats de lutte contre
le cancer que sur le financement de projet.
Fig. 34. Financement pluriannuel de la recherche en
cancérologie attribué en 2014 (INCa, DGOS, ITMO Cancer
d’Aviesan, et hors recherche translationnelle et clinique) : 68 M€
36,06 %
16,81 %
6,62 %
5,03 %
Tableau 28. Catégories de financements
1- Projets libres
Concernent les quatre grands domaines
de recherche, à savoir la recherche en
biologie, la recherche clinique, la recherche
translationnelle, et la recherche en sciences
humaines et sociales/de santé publique.
2- Projets consacrés
à un type spécifique
de cancer
Projets ciblant un type de tumeur
(par exemple, l’INCa, la Fondation ARC
pour la recherche sur le cancer et la Ligue
nationale contre le cancer soutiennent
ensemble un programme d’actions de
recherche intégrée chaque année).
3- Projets thématiques
consacrés à une
question spécifique
de recherche
Également appelés projets thématiques.
Concernent des programmes de recherche
ciblés tels que les risques environnementaux,
la prévention primaire, et les essais cliniques
de phase précoce sur des molécules
innovantes.
4 - Plateformes,
ressources,
infrastructures
Actions de structuration comme la création
des SIRIC, des CLIP2, des intergroupes
coopérateurs, des cohortes, des bases de
données clinicobiologiques, des plateformes
de génétique, des cancéropôles, etc.
5- Formation à la
recherche et jeunes
équipes d’excellence
Concerne plus particulièrement les équipes
ATIP-Avenir, la formation à la recherche
translationnelle ou le soutien de doctorants,
comme le programme « Frontières du
Vivant ».
35,48 %
Projets libres (SHS-E-SP)
6,07 %
Projets libres (Biologie)
29,41 %
Projets libres
Projets orientés sur un type de cancer
Projets orientés sur une question de recherche spécifique
Platesformes/ressources/infrastructures
Soutien médecins/chercheurs/jeunes équipes/formation
Sur environ 68 M€ alloués en 2014, près de 18 millions couvrent
des appels à projets gérés par l’ITMO Cancer d’Aviesan.
En 2014, on note une forte augmentation des projets liés au
traitement et à la détection, au diagnostic et au pronostic
précoces : ces domaines de recherche ont été financés par
l’intermédiaire d’appels à projets multidisciplinaires de l’ITMO
Cancer d’Aviesan (plus spécifiquement intitulés « Physique,
mathématiques et sciences de l’ingénieur » appliquées au cancer
et « Modèles de tumeurs »).
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Fig. 35. Financements des projets de recherche en
cancérologie pour 2014, par catégorie CSO (juillet 2014)
(pas de financements alloués pour des projets nationaux
de recherche translationnelle et clinique en 2014)
4%
17 %
18 %
Biologie = 19,9 M€
Étiologie = 2,3 M€
Prévention = 0,7 M€
Dépistage précoce = 3,7 M€
Traitement = 5,6 M€
Lutte contre le cancer = 2,9 M€
Modèles scientifiques = 2,7 M€
19 %
Fig. 37. Financement des projets de recherche en
cancérologie 2007‑2014 par catégorie CSO (juillet 2014)
(aucun projet national de recherche translationnelle
et clinique n’a été financé en 2014)
11 %
12 %
21 %
9%
27 %
Fig. 36. Évolutions des financements par programme
2009‑2014 (aucun financement pour les projets nationaux
de recherche translationnelle et clinique en 2014)
100
80
60
40
20
0
2009
2010
2011
2012
2013
5- Soutien médecins/chercheurs/jeunes équipes/formation
4- Plateformes/ressources/infrastructures
3- Projets orientés sur une question de recherche spécifique
2- Projets orientés sur un type de cancer
1- Projets libres
2014
17 %
Biologie = 10,3 M€
Étiologie = 16,5 M€
Prévention = 4,7 M€
Dépistage précoce = 29,2 M€
Traitement = 35,1 M€
Lutte contre le cancer = 26,5 M€
Modèles scientifiques = 10,3 M€
8%
22 %
89
8%
7%
90
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
PARTIE 3.
Perspectives
Cette partie présente un résumé des actions de recherche du Plan cancer
2014-2019. Un résumé de la totalité du Plan cancer 2014-2019 et les
indicateurs utilisés pour assurer son suivi sont présentés dans l’annexe 1.
Une partie des actions de recherche du Plan cancer est développée sous
forme de perspectives envisageables dans un proche avenir.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
1
91
LES ACTIONS DU PLAN CANCER 2014-2019
Le développement du Plan cancer a été coordonné conjointement
par le ministère des Affaires sociales et de la Santé et le ministère
de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Le Plan s’appuie sur les recommandations du Professeur Jean-Paul
Vernant, qui a présenté son rapport aux ministres le 30 août 2013,
et sur les résultats du Plan cancer 2009-2013, tels qu’ils ont été
rendus dans le rapport final publié par la Direction générale de
la santé (DGS) et l’INCa.
Auparavant en mai 2013, un groupe de travail constitué de l’INCa
et de représentants de l’Inserm, du CNRS, des universités et
centres hospitaliers a remis un rapport portant sur les orientations
stratégiques pour la recherche en cancérologie pour les cinq
années à venir.
En outre, plus de 3 000 contributions individuelles et conjointes
de la part des patients, d’associations, de fédérations, etc., ont
été recueillies, analysées et prises en compte pendant le processus
d’élaboration.
1.1. Les 17 objectifs opérationnels
Guérir plus de personnes malades
Objectif 1 : Favoriser des diagnostics plus précoces
•• Faire reculer les inégalités face au cancer du col utérin et
réduire son incidence
•• Réduire la mortalité et la lourdeur des traitements du cancer
du sein et du cancer colorectal grâce aux dépistages
•• Permettre à chacun de mieux comprendre les enjeux des
dépistages
•• Identifier de nouvelles opportunités de diagnostics précoces
Objectif 2 : Garantir la qualité et la sécurité des prises en charge
•• Réduire les délais entraînant des pertes de chance
•• Encadrer et évaluer les prises en charge des personnes atteintes
de cancer
•• Garantir une prise en charge adaptée aux malades nécessitant
un traitement complexe
•• Adapter les prises en charge des enfants, adolescents et jeunes
adultes
Cinq groupes de travail thématiques (coordonnés par les
ministères de la Santé et de la Recherche) ont formulé des
propositions d’actions sur la base de ces recommandations et
contributions. Ces groupes comprenaient d’autres ministères
concernés (Éducation, Travail et emploi, Territoires d’outre-mer),
des agences de santé, la Caisse nationale d’assurance maladie,
les Agences régionales de la santé (ARS), des représentants des
usagers et des patients, et des experts issus du secteur de la santé
et des communautés de recherche. À partir des actions proposées
par les groupes de travail, l’INCa a élaboré la rédaction du Plan
cancer sous la supervision des ministères.
•• Répondre aux besoins spécifiques des personnes âgées
•• Améliorer la coordination ville-hôpital et les échanges
Le président de la République française a annoncé le Plan cancer
2014-2019 le 4 février 2014, suite à l’approbation des ministères.
Ce Plan fait partie de la Stratégie nationale de santé (dont le
cancer est une des priorités) et de l’Agenda stratégique pour la
recherche, et comprend 17 objectifs opérationnels.
Objectif 4 : Faire évoluer les formations et les métiers de la
cancérologie
•• Créer et reconnaître de nouveaux métiers
•• Adapter les formations des professionnels aux évolutions de
la cancérologie
d’informations entre professionnels
Objectif 3 : Accompagner les évolutions technologiques
et thérapeutiques
•• Sécuriser l’utilisation des chimiothérapies orales
•• Développer la chirurgie ambulatoire en cancérologie
•• Favoriser le développement de la radiologie interventionnelle
•• Assurer à chacun l’accès à la technique de radiothérapie la
plus adaptée
92
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Objectif 5 : Accélérer l’émergence de l’innovation au bénéfice
des patients
•• Faire évoluer la recherche clinique et translationnelle en
cancérologie
•• Promouvoir une politique globale du médicament en
cancérologie
•• Créer les conditions d’une diffusion rapide de l’innovation
technologique
Objectif 11 : Donner à chacun les moyens de réduire son risque
de cancer
•• Diminuer le nombre de cancers liés à l’alcool
•• Réduire le risque de cancer par l’alimentation et l’activité
physique
•• Maîtriser le risque de cancers liés aux hépatites virales
•• Éclairer les choix individuels et collectifs pour permettre
d’adapter les comportements face au cancer
Objectif 6 : Conforter l’avance de la France dans la médecine
personnalisée
•• Permettre un accès large au diagnostic individualisé
•• Valider et déployer les nouvelles techniques d’analyse des
tumeurs
Objectif 12 : Prévenir les cancers liés au travail ou à
l’environnement
•• Diminuer le nombre de cancers d’origine professionnelle
•• Mieux comprendre les liens entre cancers et environnement
et protéger les populations des expositions à risque
Préserver la continuité et la qualité de vie
Objectif 7 : Assurer des prises en charge globales et
personnalisées
•• Fluidifier et adapter les parcours de santé
•• Améliorer la qualité de vie par l’accès aux soins de support
•• Faciliter la vie à domicile ou offrir des hébergements adaptés
•• Permettre à chacun d’être acteur de sa prise en charge
•• S’appuyer sur une recherche fondamentale compétitive
•• Promouvoir des parcours professionnels en appui des
Objectif 13 : Se donner les moyens d’une recherche innovante
Objectif 8 : Réduire les risques de séquelles et de second cancer
•• Systématiser la prévention et la prise en charge des séquelles
•• Généraliser une démarche de prévention après un diagnostic
de cancer
Objectif 9 : Diminuer l’impact du cancer sur la vie personnelle
•• Permettre la poursuite de la scolarité et des études
•• Accorder une priorité au maintien et au retour dans l’emploi
•• Atténuer les conséquences économiques du cancer
•• Améliorer l’accès aux assurances et au crédit
•• Mieux connaître le vécu des patients pendant et après un
cancer
Investir dans la prévention et la recherche
Objectif 10 : Lancer le Programme national de réduction du
tabagisme
•• Éviter l’entrée dans le tabagisme, en priorité chez les jeunes
•• Faciliter l’arrêt du tabagisme
•• Faire de la politique des prix du tabac un outil au service de
la santé publique
•• Mettre en œuvre une concertation nationale
évolutions de la recherche en cancérologie
•• Partager et valoriser les résultats de la recherche sur le cancer
Optimiser le pilotage et les organisations
Objectif 14 : Faire vivre la démocratie sanitaire
•• Associer les usagers à la définition et à la mise en œuvre de
la politique de lutte contre les cancers
•• Soutenir le processus de démocratie sanitaire par la formation
des parties prenantes
Objectif 15 : Appuyer les politiques publiques sur des données
robustes et partagées
•• Mieux appréhender les parcours de santé et les inégalités face
aux cancers
•• Se doter d’un système d’observation des cancers performant
Objectif 16 : Optimiser les organisations pour une plus grande
efficacité
•• Renforcer le pilotage et l’animation nationale en favorisant
le décloisonnement
•• Redéfinir la place des acteurs régionaux et territoriaux en
appui des ARS
•• Conforter la structuration de la recherche en régions
•• Conforter la place de la France dans les coopérations
internationales en recherche et santé publique
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Objectif 17 : Adapter les modes de financement aux défis de
la cancérologie
•• Savoir adapter les modalités de financement au rythme des
évolutions techniques et organisationnelles
•• Inciter à la fluidité des parcours par des mécanismes financiers
innovants
•• Dégager des marges de manœuvre pour financer l’innovation
•• Maintenir un haut niveau d’exigence dans les choix de
financement de la recherche
1.2. Résumé des actions de recherche
en cancérologie
Le développement et la programmation de la recherche contre
les maladies tumorales s’inscrivent dans les trois grands
objectifs de santé fixés par le Plan cancer : réduire la mortalité
liée à ces pathologies, faire reculer leur fréquence globale et
celle des tumeurs les plus graves, et améliorer la qualité de vie
des personnes malades en développant des traitements moins
toxiques et en corrigeant les conséquences sociales de la maladie.
Le tabac est le premier facteur de risque évitable de cancers en
France. Il est responsable de près de 30 % des décès par cancer et
à l’origine notamment de près de 90 % des cancers du poumon,
plus de 50 % des cancers des voies aérodigestives supérieures,
40 % des cancers de la vessie et 30 % des cancers du pancréas.
Le tabac est également responsable de nombre de maladies
cardiovasculaires et pulmonaires. Au total, 66 000 décès par
an sont imputables au tabac en France dont 44 000 par cancer.
Ainsi, le Plan lance le Programme national de réduction du
tabagisme qui aura pour objectif une réduction d’un tiers de la
prévalence du tabagisme quotidien dans la population adulte
pour atteindre une prévalence de 22 % de fumeurs d’ici la fin
du Plan. Ce Programme reposera sur quatre grands principes :
dissuader l’entrée dans le tabagisme pour éviter que celui-ci ne
touche les enfants et ne s’installe chez les jeunes, faciliter son
arrêt, mener une politique des prix cohérente avec l’objectif de
santé publique, et associer les buralistes à cette démarche.
Défini avant l’été 2014, composante à la fois du Plan cancer et
de la Stratégie nationale de santé, il sera piloté par le ministre
en charge de la santé. Les actions seront inscrites dans le PLFSS
2015 et dans la future loi de santé publique.
93
En réponse aux défis scientifiques et sociétaux posés par les
pathologies cancéreuses, le Plan cancer fixe cinq axes stratégiques
de recherche sur les cancers, qui seront investis par des appels
à projets récurrents et multidisciplinaires :
1. identifier les populations les plus susceptibles d’être exposées
au risque de cancer pour adapter et personnaliser les stratégies
de prévention et de détection précoce ;
2. aboutir à l’échéance du Plan à une nouvelle définition des
maladies cancéreuses ;
3. modéliser les grands processus tumoraux pour mieux
comprendre les cancers et mieux prendre en charge les patients ;
4. mieux comprendre l’échappement tumoral et les relations
hôte-tumeur ;
5. lutter contre les inégalités de santé face au cancer.
En regard de ces axes de recherche, le Plan cancer soutient le
continuum entre la recherche et la santé publique et pour cela :
•• garantit la créativité et la compétitivité de la recherche
fondamentale pour accroître notre connaissance des
déterminants des cancers ;
•• favorise le transfert des recherches vers des interventions et des
implémentations en population et de nouveaux traitements ;
•• organise la rupture de frontières entre les disciplines et fait
évoluer les formations des acteurs de la recherche.
Garantir la créativité et la compétitivité
de la recherche fondamentale pour
accroître notre connaissance des
déterminants des cancers
La recherche fondamentale, qui permet de progresser dans la
compréhension des mécanismes de développement des cancers,
est la source de tous les progrès en matière de prévention,
de diagnostic et de traitements. Le Plan cancer garantit le
financement d’une recherche fondamentale d’excellence et
féconde en lui dédiant plus de 50 % de ses crédits de recherche, via
des appels à projets non fléchés organisés par l’Institut national
du cancer et l’ITMO Cancer d’Aviesan. Au sein de ces appels
à projets seront favorisées les dynamiques interdisciplinaires
alliant biologie, mathématiques, bioinformatique, physique,
chimie et sciences humaines et sociales. Les actions visant à
réduire l’impact des déterminants du cancer nécessitent des
efforts et des investissements dans le domaine des technologies
(biotechnologies pour la santé, technologies de tous les aspects
de la génomique, imagerie, robotique, instrumentations,
informatique…) et dans le domaine de la santé publique
(épidémiologie, dépistage et prévention).
94
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
La recherche portant sur les déterminants environnementaux
et sociaux des cancers sera intensifiée, mobilisant notamment
la toxicologie, l’épigénétique, l’épidémiologie moléculaire et
analytique et les disciplines impliquées en sciences humaines et
sociales et économie de la santé.
Action 12.4 : Soutenir la surveillance épidémiologique et la
recherche pour améliorer les connaissances sur les cancers
professionnels.
•• Améliorer la connaissance des cancers par profession et
secteur d’activité en renforçant le circuit de signalement et
d’exploitation des données du réseau national de vigilance et
de prévention des pathologies professionnelles.
•• Soutenir des projets de recherche en santé au travail
notamment sur les multi-expositions. Mieux identifier le lien
entre les expositions professionnelles et les risques de cancer
par le suivi de cohortes et par la définition d’indicateurs de
mortalité et morbidité par profession et secteur d’activité.
•• Étudier le risque de cancer lié à l’exposition aux pesticides en
facilitant notamment l’accès aux données produites dans le
cadre du Plan Ecophyto concernant l’utilisation, les conditions
d’emploi et les risques des produits phytopharmaceutiques.
Action 12.5 : Développer l’observation et la surveillance et
améliorer la connaissance concernant les cancers liés aux
expositions environnementales en population générale.
•• Intensif ier la recherche portant sur les déterminants
environnementaux des cancers, en toxicologie, épigénétique,
épidémiologie moléculaire et analytique (appels à projets,
grandes cohortes) pour améliorer les connaissances sur les
facteurs de risque physiques et chimiques de cancer émergents
ou potentiels (agents).
•• Soutenir les programmes de substitution et de recherche pour
diminuer l’exposition aux perturbateurs endocriniens et aux
substances cancérigènes, en lien avec la stratégie nationale
sur les perturbateurs endocriniens.
Action 13.1 : Garantir l’indépendance et la créativité de la
recherche en assurant un taux de financement pour la recherche
fondamentale sur le cancer supérieur à 50 % des crédits de
l’ensemble des appels à projets de l’INCa et de l’Aviesan cancer.
Ces financements non fléchés devront toutefois gagner en
efficience, favoriser des synergies entre les acteurs de la recherche
et répondre aux priorités de l’Agenda stratégique de la recherche
« France-Europe 2020 ». Il conviendra plus particulièrement de :
•• Considérer des financements sur des périodes longues, allant
jusqu’à six années effectives des projets, en particulier pour les
jeunes équipes engagées dans des programmes à fort potentiel
d’innovation.
•• Favoriser au sein des appels à projets la dynamique
interdisciplinaire (biologie, mathématiques, bioinformatique,
physique, chimie et sciences humaines et sociales).
•• Avancer vers la coordination et l’homogénéité des appels à
projets et des financements entre associations, fondations,
INCa et Aviesan (calendrier, format des candidatures,
complémentarité des actions et budgets…).
•• Mobiliser les agences et EPST pour s’assurer de la
complémentarité des investissements dans les équipements
des structures de recherche en cancérologie
Action 17.11 : Maintenir le principe d’appels à projets libres et
compétitifs comme principale modalité de sélection des projets
de recherche sur le cancer.
Réduire l’incidence, la mortalité et l’impact
social des cancers par la recherche
translationnelle et la recherche clinique
La recherche translationnelle et la recherche clinique concrétisent
les découvertes issues de la recherche fondamentale en progrès de
santé publique et avancées diagnostiques et thérapeutiques. Les
projets de recherche qui ont pour objectif d’identifier de nouvelles
opportunités de diagnostic précoce et d’améliorer la survie des
malades ou qui permettront de réduire les effets secondaires et
les séquelles - grâce à des traitements moins toxiques ou par des
processus de désescalade thérapeutique - seront soutenus en
priorité. Les populations les plus vulnérables, et en particulier les
enfants et les personnes âgées, ainsi que les personnes atteintes
des formes de cancers les plus rares ou les plus graves, doivent
être au cœur de ces recherches.
Le Plan cancer prévoit de doubler le nombre des patients
inclus dans les essais thérapeutiques, soit un objectif de
50 000 personnes incluses par an en 2019, en corrigeant les
inégalités géographiques d’accès à la recherche clinique :
obligation d’ouvrir des centres investigateurs dans les DOM ;
meilleure répartition des équipes mobiles de recherche clinique ;
amélioration de la couverture territoriale des centres d’essais
précoces (CLIP2), incluant la labellisation de centres dédiés
aux enfants. En complément, l’information des patients sur les
recherches en cours et à venir et sur leurs résultats sera amplifiée.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Afin de soutenir la lutte contre le tabagisme, le Plan prévoit de
développer un programme pluri annuel d’actions intégrées de
recherche et d’intervention sur la problématique des cancers
liés au tabac dont les résultats concourront à l’élaboration des
stratégies de lutte plus efficaces. Au-delà du tabac, la recherche
interventionnelle dans le domaine de la prévention et du dépistage
des cancers sera mobilisée pour favoriser les changements de
comportements et corriger les inégalités d’accès et de recours
aux politiques publiques.
La compréhension des conséquences sociales du cancer et de
son retentissement sur la vie des personnes malades et de leur
entourage s’appuie sur des sources multiples (observatoires,
baromètres, cohortes, études ad hoc). Les dispositifs
d’observation et de recherche seront consolidés et la recherche
en sciences humaines et sociales et en santé publique sera
encouragée pour développer et actualiser les connaissances
sur les trajectoires des patients et sur leurs conditions de vie
jusqu’à plusieurs années après le diagnostic initial de cancer.
Plus en amont, il s’agit de mieux comprendre et accompagner
les politiques de prévention, incluant la vaccination, par des
études en population.
Action 1.2 : Améliorer le taux de couverture de la vaccination
par le vaccin anti-papillomavirus en renforçant la mobilisation
des médecins traitants et en diversifiant les accès, notamment
avec gratuité, pour les jeunes filles concernées.
•• Promouvoir des études en sciences humaines et sociales et en
épidémiologie descriptive sur l’acceptabilité de la vaccination
en milieu scolaire pour les jeunes filles de 11 à 14 ans.
Action 1.7 : Lutter contre les inégalités d’accès et de recours
aux programmes de dépistage.
•• Soutenir la recherche interventionnelle dans le domaine de
la lutte contre les inégalités face au dépistage et mettre en
œuvre des expérimentations visant à renforcer la capacité
des personnes à décider de leur intégration dans le parcours
de dépistage.
Action 1.11 : Développer et accompagner le transfert des
innovations technologiques et organisationnelles en matière
de dépistage des cancers.
•• Valider une modalité de dépistage sensible et spécifique
du cancer du poumon à l’horizon du Plan et soutenir des
expérimentations en population ciblée.
95
•• Promouvoir la recherche pour aller vers de nouvelles modalités
de dépistage pour les cancers fréquents et/ou graves (cancer
de la prostate, cancer du pancréas, cancer du poumon).
•• Renforcer la recherche interventionnelle en matière de
dépistage par le développement d’appels à projets portant
sur l’évolution des modalités ou l’identification de nouvelles
opportunités de dépistage.
Action 2.16 : Améliorer la prise en charge des personnes âgées
atteintes de cancer et la prise en compte de leurs besoins
spécifiques, notamment en s’appuyant sur une recherche
clinique renforcée pour cette population.
•• Structurer la recherche clinique en oncogériatrie en s’appuyant
sur ce dispositif organisationnel.
Action 3.2 : Adapter les organisations à l’essor des
chimiothérapies orales.
•• Expérimenter des modalités organisationnelles de prise en
charge des patients sous chimiothérapie orale s’appuyant
sur différents acteurs de santé en ville et à l’hôpital, dans un
appel à projets dédié (ou dans le cadre du PREPS Cancer)
comprenant une évaluation médico-économique des différents
modèles organisationnels.
Action 3.14 : Évaluer globalement la démarche de qualité/
analyse de risque, mise en place et soutenue dans le cadre du
Plan cancer 2009-2013, et inciter les équipes à s’inscrire dans
une démarche d’évaluation médico-économique.
Action 5.1 : Optimiser l’organisation de la recherche
translationnelle en associant les financements institutionnels
(DGOS/ITMO Cancer/INCa via le budget de l’ANR) dans des
appels à projets uniques de l’INCa.
•• Initier dans ce cadre un programme pluriannuel d’actions
intégrées de recherche et d’intervention sur la problématique
des cancers liés au tabac dont les résultats concourront
notamment à l’élaboration des politiques publiques de
prévention (ex : composantes de la dépendance, recherche
intervention auprès des populations précaires et des jeunes,
recherche sur les cancers graves liés au tabac, évaluation de
la toxicité de la cigarette électronique et de son intérêt dans
le sevrage).
Action 5.2 : Inclure 50 000 patients par an dans des essais
thérapeutiques en 2019.
•• S’appuyer sur la dynamique des groupes coopérateurs en
cancérologie.
96
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
•• Mettre à la disposition des patients et du public les registres
des essais cliniques et rendre plus accessibles les essais en
cours pour les cliniciens.
•• Inclure dans les coûts de la recherche, le transport et
l’hébergement, en particulier pour les enfants et leurs
accompagnants, afin de lever cette barrière d’accès aux essais
thérapeutiques.
•• Ouvrir des centres investigateurs dans les DOM et renforcer les
moyens des équipes mobiles de recherche clinique (EMRC).
•• Favoriser, pour les promoteurs académiques ou industriels, un
mode de contractualisation simplifié avec les établissements
de soins pour une meilleure attractivité de la recherche clinique
française, via une convention unique et une harmonisation
des conventions entre établissements publics et privés, tel
que cela est prévu dans le cadre du Comité stratégique de la
filière industries et technologies de santé (CSF).
Action 5.3 : Poursuivre l’effort de développement de centres
d’essais précoces (CLIP2) pour une meilleure couverture
territoriale et favoriser la création de centres dédiés aux enfants.
Action 5.4 : Associer les patients et leurs représentants aux
essais cliniques et dans le parcours permettant l’accès à ces
recherches.
•• Informer mieux les patients et les associations de patients des
recherches en cours et à venir, les impliquer davantage dans
leur élaboration et les aider à y participer.
•• Partager systématiquement avec les différents publics,
notamment les personnes ayant participé aux essais, les
résultats de la recherche clinique.
Action 5.10 : Lutter contre les inégalités d’accès aux
médicaments et les pertes de chance.
•• Évaluer, adapter et étendre les dispositifs de mise à disposition
précoce des médicaments innovants (essais cliniques
d’« expanded access », ATU de cohorte, RTU) afin de faire de la
France un pays pilote en termes d’accès précoce à l’innovation.
Faire évoluer si nécessaire les dispositifs existants afin qu’ils
répondent mieux aux besoins des patients.
Action 8.1 : Assurer l’accès à la préservation de la fertilité.
•• Favoriser la recherche sur la prévention et la réduction
des risques d’altération de la fertilité et sa restauration ;
mettre en place un suivi de type cohorte pour les patients
bénéficiant d’une procédure de restauration de la fertilité
(après notamment conservation de tissu ovarien).
Action 8.3 : Améliorer la prise en compte des séquelles
physiques des traitements des cancers.
•• Soutenir des actions de recherche clinique afin d’améliorer
la connaissance des mécanismes et/ou des circonstances qui
sous-tendent le développement de lésions séquellaires après
traitement du cancer.
Action 8.7 : Favoriser l’observation et la recherche dédiée à la
prévention des risques de second cancer.
•• Mieux documenter la prévalence des principaux facteurs
comportementaux après diagnostic de cancer (tabac, alcool,
sédentarité, surpoids…) et leur impact sur l’état de santé des
patients à distance du diagnostic concernant le recours aux
soins, les comorbidités, les seconds cancers et les récidives.
•• Analyser les freins chez les patients et les professionnels de
santé aux conduites de prévention ou à leur accompagnement
(tabagisme, alcoolisme…) après diagnostic de cancer.
Action 9.17 : Conforter et coordonner les dispositifs
d’observation et de recherche sur la vie pendant et après le
cancer.
•• Soutenir des projets de recherche en sciences humaines et
sociales et en santé publique exploitant les données recueillies
dans le cadre des enquêtes sur la vie deux ans après un
diagnostic du cancer.
•• Développer les études sur les conséquences du cancer pour
les personnes atteintes et leurs proches (conséquences
psychologiques, économiques, sociales et éthiques),
notamment dans le cadre de l’Observatoire sociétal du cancer,
sous l’égide de la Ligue nationale contre le cancer et des appels
à projets conduits par les institutions de recherche.
•• Renouveler le baromètre cancer sur les comportements, les
attitudes et l’opinion de la population vis-à-vis des cancers.
Action 9.18 : Étudier les trajectoires des personnes atteintes de
cancer à travers les bases de données publiques et les cohortes
en population.
•• Encourager et soutenir les études et les recherches sur les
trajectoires des personnes atteintes, qui intègrent des données
cliniques, biologiques, environnementales, comportementales
et socioéconomiques.
•• Introduire, ponctuellement ou de façon répétée, un module
« cancer » dans des enquêtes transversales répétées, des
enquêtes longitudinales ou des cohortes existantes ou en
cours de réalisation (Baromètre santé, enquêtes Handicap
Santé, cohorte CONSTANCES, SHARE…).
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
97
•• Développer l’utilisation des données socioéconomiques
Action 15.5 : Développer l’évaluation en économie de la santé.
(CNAV) et sociodémographiques (Insee, échantillon
démographique permanent) qui permettent une approche fine
et détaillée sur la situation familiale, la profession, le logement,
le niveau d’éducation, les revenus, etc. (voir Action 15.1).).
•• Investir le domaine de l’économie de la santé, notamment en
Action 11.3 : Améliorer les connaissances sur les liens entre
alcool et cancer.
•• Mieux surveiller les conséquences de morbi-mortalité liées
à la consommation de boissons alcooliques et améliorer la
connaissance du lien alcool et cancers : influence du moment
de consommation (pendant et en dehors des repas), influence
de la durée et du mode de consommation (régulière ou
hebdomadaire), réversibilité des effets après sevrage, lien
entre cancer et « binge drinking », etc.
Action 11.12 : Éclairer les choix individuels en clarifiant la
hiérarchie des facteurs de risque de cancers.
•• Actualiser les connaissances sur les parts attribuables des
différents facteurs de risque pour les cancers.
•• Conduire et évaluer un programme d’information sur la
prévention des cancers, visant notamment à donner des
repères clairs sur la hiérarchie des facteurs de risque.
Action 11.13 : Améliorer la connaissance des perceptions et
des comportements vis-à-vis des facteurs de risque de cancers.
•• Poursuivre la réalisation d’enquêtes régulières sur les
connaissances, les attitudes, le comportement, et la perception
des cancers et des facteurs de risques.
Action 11.14 : Faire de la recherche interventionnelle un véritable
outil de prévention et de changement de comportements.
•• Soutenir la recherche sur l’articulation entre savoirs
fondamentaux et leviers d’action en matière de comportements
face à la santé.
•• Recenser les interventions comportementales pilotes en
prévention primaire et en évaluer l’efficacité et les conditions
de transférabilité.
•• Faciliter la coopération entre chercheurs, décideurs et acteurs
de terrain, afin de formuler des questions à la recherche au
service de la pratique.
•• Soutenir par appels à projets la recherche sur des outils
innovants ou ciblant des thématiques émergentes, tels que
l’usage des nouvelles technologies (internet, réseaux sociaux),
le « nudging », le marketing social, les cigarettes électroniques,
etc.
produisant régulièrement des états des lieux et des évaluations
s’inscrivant dans l’ensemble des domaines de l’économie et
portant tant sur l’impact immédiat qu’à moyen terme des
actions.
Action 17.8 : Accélérer en lien avec les travaux issus du contrat
de filière des industries de santé le processus de tarification des
actes et traitements innovants validés en pratique clinique afin
de permettre le redéploiement des financements d’initiation de
l’INCa et de la DGOS vers des actes et dispositifs émergents.
Action 17.9 : Favoriser, grâce au suivi de la qualité des
pratiques cliniques, à des critères d’agrément exigeants et aux
recommandations de bonne pratique, la pertinence des actes et
la focalisation des moyens sur les prises en charge conformes
aux standards.
Conforter l’avance de la France
dans le déploiement des thérapies ciblées
et de la médecine personnalisée
Au cours des deux premiers Plans cancer, la France s’est dotée
d’une organisation permettant de traiter un patient en fonction
des spécificités génétiques et biologiques de sa tumeur mais
également en tenant compte des caractéristiques propres
à la personne, qui affectent sa sensibilité au processus de
cancérogénèse et aux traitements. Cette organisation unique au
monde s’appuie sur le dispositif d’oncogénétique d’une part, et
les plateformes de génétique moléculaire d’autre part. L’apport
des nouvelles technologies du séquençage doit permettre que tous
les patients à risque génétique puissent bénéficier d’un diagnostic
individualisé dans des délais compatibles avec une prise en charge
thérapeutique efficace. Le maillage territorial des consultations
d’oncogénétique sera donc renforcé.
En ce qui concerne les plateformes de génétique moléculaire
des tumeurs, leur financement sera pérennisé et les délais de
réalisation des tests seront réduits. Les conditions d’analyse
complète du génome des tumeurs par les nouvelles technologies
de séquençage devront être mises en place d’ici la fin du Plan,
en ayant démontré la faisabilité et l’utilité de cette approche. Un
objectif de séquençage de 50 000 tumeurs par an est fixé en 2019.
Le développement exponentiel des thérapies ciblées préfigure
une profonde évolution de la pratique clinique, des révolutions
98
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
thérapeutiques dans de nombreux cancers, mais aussi des impacts
économiques qui appellent à la promotion d’une politique
globale sur les technologies et le médicament en cancérologie
pour à la fois stimuler l’émergence de l’innovation, garantir son
accès au plus grand nombre et en contrôler les coûts. Cette
politique s’appuiera sur de nouveaux processus d’évaluation, et
sur une évolution des modes de tarification pour les traitements
innovants, à la fois plus rapides et évolutifs
Action 5.5 : Définir des priorités en matière de développement
des médicaments anticancéreux.
•• Déf inir de manière plus explicite et transparente des
indications/situations cliniques devant faire l’objet de
développements prioritaires en oncologie en tenant compte
des besoins médicaux les moins bien couverts, notamment
en cancérologie pédiatrique. Cette nouvelle initiative doit être
menée par l’Agence nationale de sécurité du médicament
(ANSM) et l’INCa et portée au niveau de l’Agence européenne
du médicament.
Action 5.6 : Adapter les essais cliniques aux évolutions
conceptuelles induites par l’arrivée des thérapies ciblées.
•• Développer des essais impliquant peu de malades, mais
reposant sur des hypothèses biologiques fortes, et intégrant
des critères de substitution (« surrogate maker ») ; des essais
adaptatifs pour les phases précoces ; des essais incluant des
malades atteints de tumeurs touchant différents organes,
mais partageant les mêmes mécanismes physiopathologiques
pour rendre possibles des AMM transpathologies (du type du
programme AcSé) ; des essais évaluant des associations de
médicaments innovants provenant si nécessaire de plusieurs
laboratoires.
Action 6.1 : Faire évoluer le dispositif d’oncogénétique et
améliorer son accès.
•• Améliorer le maillage territorial des consultations
d’oncogénétique afin de développer des consultations de
proximité et faciliter l’accès de tous à ce dispositif.
•• Remédier au déficit d’accès au dispositif d’oncogénétique pour
les personnes prédisposées aux cancers digestifs (syndrome
de Lynch en particulier).
•• Ê t r e e n m e s u r e d ’ i m p l é m e n t e r d a n s l e d i s p o s i t i f
d’oncogénétique :
––des tests génétiques recherchant de nouveaux gènes de
prédisposition dès que leur utilité clinique est avérée ;
––les avancées technologiques comme le séquençage de
nouvelle génération en vérifiant qu’elles participent à une
réduction des délais de rendu de résultats, notamment pour
certains cancers pédiatriques ;
––l’arrivée de traitements spécifiques pour les patients
porteurs de mutations. L’exemple actuel est celui des
inhibiteurs d’enzymes de réparation de l’ADN (inhibiteurs
de PARP), utiles dans les cancers du sein et de l’ovaire
pour les patientes porteuses de mutations BRCA1/2. La
diffusion de ces traitements va nécessiter une adaptation du
dispositif d’oncogénétique pour une plus grande réactivité
et un rendu de résultat plus rapide.
Action 6.2 : Conforter l’accès aux tests moléculaires.
•• Accélérer l’inscription à la nomenclature de tests standards
(gène par gène), actuellement trop lente, permettant ainsi de
réallouer les financements existants à l’utilisation de nouveaux
biomarqueurs, et aux tests plus sophistiqués décrits ci-dessus
utilisant des analyses plus globales.
•• S’assurer avec l’aide des ARS que l’ensemble des patients sur
le territoire national (incluant les DOM), ont effectivement
accès aux tests moléculaires de génétique constitutionnelle
et de génétique tumorale, quels que soient les praticiens
et établissements qui les prennent en charge. Plus
particulièrement en ce qui concerne les DOM, assurer la
continuité territoriale par des partenariats avec des plateformes
métropolitaines.
•• Inclure le développement de la pharmacogénétique dans les
plateformes de génétique moléculaire.
Action 6.3 : Mettre en œuvre dès 2014 des essais cliniques
incluant l’analyse de l’exome tumoral sur 3 000 patients atteints
de cancers du sein, cancers du côlon, cancers du poumon et
sarcomes pour démontrer la faisabilité à grande échelle de ces
approches et leur utilité dans la prise en charge des patients.
Action 6.4 : Soutenir la mise en œuvre et la réalisation du
séquençage à haut débit de l’ensemble des cancers à la fin
du Plan.
•• Mettre en place dès 2014 à l’échelon national les conditions
d’analyse des gènes (une centaine) pour lesquels on dispose
de médicaments ciblés et développer les conditions d’aide à
la décision thérapeutique. Cibler 10 000 tumeurs analysées
en 2015, et 60 000 en 2018.
•• Mettre en place, dans une deuxième phase, les conditions
d’analyse complète du génome. Cibler 3 000 patients par
an en 2015, de 10 000 à 15 000 patients en 2017 et de
50 000 patients à l’échéance du Plan.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
•• Mettre en place, pour les deux phases, des démarches
partagées d’assurance qualité pour le séquençage à haut
débit, l’analyse des résultats et le guidage de la décision de
traitement adapté.
Action 6.5 : Générer et comprendre les grandes données.
•• Labelliser les plateformes financées lors du PIA 1 pour le
séquençage et l’analyse des tumeurs.
•• Créer une plateforme nationale dédiée à la génomique et
à l’analyse des données du cancer. Elle s’appuiera sur un
partenariat avec le CEA (France Génomique), l’Inserm,
l’Institut français de bioinformatique (IFB, réseau RENABI),
le CEPH, la Ligue contre le cancer, l’Institut Curie, la Fondation
Synergie Lyon Cancer, et d’autres partenaires.
•• Organiser le stockage des données avec le partenaire approprié.
•• Promouvoir des équipes de recherche dédiées à l’analyse des
données en réseau, recruter des chercheurs et des ingénieurs
en bioinformatique.
•• Mettre en place des démarches partagées d’assurance qualité
pour le séquençage à haut débit, l’analyse des résultats et de
guidage de la décision de traitement adapté.
Action 6.6 : Développer de nouveaux modèles expérimentaux
pour valider les données de génomique, développer de nouveaux
marqueurs dérivés de la protéomique, tester le criblage de
nouveaux médicaments et valoriser ces programmes.
•• Valider les données de génomique par la protéomique
(biomarqueurs) et par le développement de modèles
expérimentaux et de modèles animaux.
•• Développer des modèles de criblage des médicaments sur
ces modèles.
•• Développer de nouveaux biomarqueurs utiles à la prévention,
au diagnostic précoce et au suivi thérapeutique.
Action 6.7 : Développer des algorithmes d’identification des
anomalies moléculaires responsables des cancers et rendre
prioritaires les projets visant à développer les outils d’aide
à la décision thérapeutique dans le cadre du programme de
recherche sur la performance du système de soins.
Faire évoluer les organisations
de la recherche sur les cancers
et les parcours professionnels
Dans le champ de la recherche, l’articulation forte entre l’Institut
national du cancer et l’ITMO Cancer d’Aviesan sera reconduite,
au travers d’une nouvelle convention-cadre entre les deux
99
institutions. Le pilotage scientifique des crédits de recherche du
Plan cancer est confié à l’INCa dans ce cadre.
Le continuum entre recherche fondamentale, recherche
translationnelle et recherche clinique, ainsi que la collaboration
entre les disciplines seront confortés au sein des sites de recherche
intégrés sur le cancer (SIRIC). Ceux-ci seront régulièrement
évalués, notamment lors de la nouvelle procédure de labellisation
engagée à l’issue des cinq premières années de leur existence.
Les missions des cancéropôles interrégionaux seront redéfinies,
au profit d’une meilleure articulation avec les SIRIC et avec les
structures sanitaires régionales, au premier rang desquelles
les Agences régionales de santé et les réseaux régionaux de
cancérologie, avec lesquels ils interagiront pour un accès plus
aisé des patients à la recherche clinique.
Les échanges entre les représentants des usagers et des personnes
malades et les chercheurs seront encouragés, afin que les
problématiques soulevées par les patients soient traduites en
questions de recherche.
Les évolutions de la recherche biomédicale impliquent également
des adaptations dans les parcours professionnels, en veillant tout
particulièrement au décloisonnement des disciplines mobilisées,
de la biologie aux sciences humaines et sociales en passant par
l’épidémiologie et les sciences de l’ingénieur. Des aides spécifiques
seront attribuées aux universités qui mettent en place des doubles
formations, par exemple entre biologie et mathématiques, santé
et statistiques.
Action 4.4 : Améliorer la formation des médecins cancérologues.
•• Mettre en place un référentiel national de formation pour le
Diplôme d’études spécialisées (DES) d’oncologie assurant
une progressivité de la formation (trois étapes : la période
socle, le corps de la formation et la période de mise en
responsabilité) avec une évaluation à chaque étape des
compétences acquises. Cette formation devra inclure les
compétences transversales comme la communication avec
le malade et son entourage, la communication avec les autres
professionnels de santé (y compris le médecin généraliste), la
prévention des risques psychosociaux des équipes soignantes
et leur repérage, les soins palliatifs et la prise en charge de
la douleur. Elle devra également inclure une formation
en gériatrie théorique et pratique. Enfin, elle prendra en
compte l’évolution des pratiques (notamment prescription
100
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
basée sur des caractéristiques biologiques, encadrement des
chimiothérapies orales).
•• Définir par arrêté un référentiel national de formation
spécialisée transversale en cancérologie. Il sera défini
conjointement par les enseignants en oncologie et en
spécialités d’organes. Il s’agit de maintenir la qualité de
la formation en cancérologie des spécialistes médicaux et
chirurgicaux en intégrant mieux cette formation transversale
au sein des DES de spécialité. Cette intégration se fera
sous la forme d’options. La validation de cette formation
au sein de chaque DES permettra, dans le cadre d’une
option cancérologie, d’accéder à la primo-prescription en
chimiothérapie.
•• Le déploiement des formations restructurées est prévu à la
rentrée universitaire 2016.
Action 4.6 : Améliorer la formation des professionnels de
l’anatomocytopathologie.
•• Introduire, au sein du DES d’anatomocytopathologie (ACP),
une formation théorique et pratique (stage de six mois
sur une plateforme de biologie/génétique moléculaire) en
biologie moléculaire sous la coresponsabilité de biologistes
moléculaires ou de généticiens et du responsable du DES.
Assurer la qualité de la formation au sein du DES d’ACP en
veillant que les stages en ACP prévus dans la maquette du
DES soient réalisés.
•• Introduire dans le cadre de la formation des techniciens
de laboratoire un module de formation aux examens
anatomocytopathologiques. Cette formation devra
comprendre une formation théorique dispensée par des
médecins ACP et un stage au sein d’un service ACP. Le module
devra être reconnu comme un parcours spécifique au sein
de la formation de technicien de laboratoire et donner lieu
à une reconnaissance. La reconnaissance d’un parcours
spécifique au sein d’une formation aboutissant à un diplôme
permettant l’exercice d’une profession de santé qui n’existe
pas aujourd’hui serait mise en place de façon expérimentale
pour ce module.
Action 5.4 : Associer les patients et leurs représentants aux
essais cliniques et dans le parcours permettant l’accès à ces
recherches.
•• Informer mieux les patients et les associations de patients des
recherches en cours et à venir, les impliquer davantage dans
leur élaboration et les aider à y participer.
Action 5.11 : Clarif ier le processus de repérage et
d’évaluation des innovations technologiques et des évolutions
organisationnelles qu’elles engendrent.
•• Organiser une veille nationale et internationale (DGOS-DGRIINCa et sociétés savantes) sur les innovations dans le champ
du cancer, en articulation avec les initiatives commencées
au-delà du seul champ de la cancérologie.
•• Informer de façon plus explicite les intergroupes coopérateurs
et les professionnels des dispositifs existants d’expérimentation
et d’évaluation médico-économique des technologies ou des
organisations innovantes : appels à projets (INCa – DGOS
(PHRC, PRME) ou forfait innovation.
•• Créer un Programme de recherche sur la performance du
système des soins « cancer » organisé par l’INCa en lien
avec la DGOS pour faire face aux évolutions régulières des
prises en charge en cancérologie entraînant des évolutions
organisationnelles. La prise en compte de résultats négatifs
d’études peut permettre d’identifier des technologies
de santé en voie d’obsolescence pour lesquelles une
restriction d’indication, une diminution des tarifs, voire un
déremboursement peuvent être envisagés pour dégager des
marges de manœuvre pour financer de réelles innovations.
Action 13.2 : Soutenir le continuum entre une recherche
fondamentale d’excellence et la recherche clinique dans les
sites de recherche intégrée sur le cancer (SIRIC).
•• Conforter l’interdisciplinarité et le continuum indispensable
entre recherche fondamentale, recherche translationnelle et
recherche clinique, en poursuivant la dynamique engagée par
les SIRIC. Les sites labellisés devront être régulièrement évalués,
et notamment à l’occasion d’un nouvel appel à candidatures
à l’issue des cinq années d’existence des 8 SIRIC.
Action 13.3 : Faire évoluer les formations initiales pour répondre
aux besoins de la recherche en cancérologie.
•• Mettre en place des parcours dédiés au sein des masters de
biologie/santé visant à renforcer les programmes dans le
domaine des statistiques, de l’épidémiologie, du traitement des
images et des données biomédicales. Dans le cadre d’appels
à projets, attribuer des aides spécifiques aux universités
s’engageant dans la mise en place de ces parcours.
•• Encourager les universités à flécher des contrats doctoraux
au sein des écoles doctorales de biologie/santé pour des
ingénieurs ou des titulaires de masters de mathématiques/
informatique/physique afin de former des docteurs compétents
dans le champ de la bioinformatique, des biostatistiques, du
traitement d’images et des données biomédicales…
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
•• Favoriser les doubles formations telles que par exemple
statistiques et formations en santé.
Action 13.4 : Renforcer l’attractivité des métiers de la recherche
en lien avec la cancérologie.
•• Réserver pendant une durée expérimentale des quotas de
postes de chercheurs, des chaires d’excellence et des contrats
ATIP Avenir (dédiés) dans le domaine de la bioinformatique.
•• Recommander la création d’une commission scientifique
spécialisée de recherche translationnelle dans les EPST,
notamment à l’Inserm. Ce type de recherche est encore
insuffisamment valorisé par les EPST, ainsi que la carrière
des chercheurs qui décident de s’y consacrer.
Action 14.1 : Généraliser pour le cancer la participation des
usagers dans les instances de pilotage, de gestion ou de
production de soins ou de recherche.
•• Structurer l’implication des usagers dans les instances de
programmation et de coordination de la recherche sur les
cancers (INCa/ITMO Cancer, cancéropôles, intergroupes
coopérateurs de recherche labellisés par l’INCa…) et leur
contribution à la définition des orientations des programmes
de recherche récurrents.
Action 14.5 : Apporter une formation spécifique aux
représentants des usagers et à leurs interlocuteurs
professionnels (administrateurs ou professionnels de santé
et de la recherche) dans un objectif de co-construction des
politiques et des actions de lutte contre les cancers.
Action 15.6 : Mettre à disposition des indicateurs d’évaluation
de la lutte contre les cancers.
•• Développer et publier des tableaux de bord de pilotage et
d’évaluation de la lutte contre les cancers, synthétisant les
indicateurs aux niveaux national et régional issus des systèmes
d’information en cancérologie (dépistage, parcours de soins,
inégalités, etc.).
Action 16.1 : Afin de conforter la synergie recherche/santé,
affirmer l’INCa comme opérateur des ministères de la santé
et la recherche dans le champ du cancer.
•• Déléguer à l’INCa le pilotage de la mise en œuvre du Plan.
•• Confier à l’INCa le pilotage scientifique des crédits recherche
du Plan cancer.
•• Préciser au travers d’un nouveau COP les attentes des deux
ministères à l’égard de l’Institut.
101
•• Garantir l’unité des fonctions de directeur de la recherche
de l’INCa et de directeur de l’ITMO Cancer d’Aviesan et
le maintien des crédits dédiés à la recherche sur le cancer
attribués à l’Inserm. L’inscrire dans une nouvelle convention
cadre INCa-Aviesan.
Action 16.2 : Renforcer le rôle de pilotage technique et
d’animation régulière et décloisonnée des structures de la
cancérologie par l’INCa en appui au pilotage stratégique des
ministères de la santé et de la recherche.
•• Assurer, en lien étroit avec les administrations et opérateurs
concernés, le pilotage technique et l’animation de chacun des
réseaux de coordination des prises en charge (dont dépistage),
de recherche en cancérologie ou d’observation
•• Organiser le décloisonnement par une démarche adaptée
d’animation et par des expérimentations d’interfaces
innovantes (RRC/cancéropôles ; structures de gestion
régionales/RRC/registres…).
Action 16.3 : Associer la MILDT aux actions du Plan cancer
à mener dans le domaine de la lutte contre les drogues et les
conduites addictives, ainsi qu’à leur suivi.
Action 16.6 : Recentrer les missions des cancéropôles sur des
champs non couverts par d’autres organisations (émergence
de projets dans des thématiques et technologies innovantes
et de jeunes équipes, priorités régionales ou interrégionales de
recherche incluant sa valorisation).
•• Lancer en 2014 un nouvel appel à candidatures sur la base
d’un cahier des charges révisé.
•• Clarifier et organiser les interfaces avec les RRC sur la recherche
clinique.
•• Renforcer le pilotage national des cancéropôles au travers de
CPOM les liant à l’INCa.
Action 16.7 : À l’issue des cinq années d’existence des 8 SIRIC,
organiser en 2016 un nouvel appel à candidatures ouvert aux
structures précédemment financées ou à de nouveaux projets.
Action 16.8 : Articuler les actions des SIRIC et des cancéropôles
pour renforcer les forces de recherche sur un territoire donné.
•• Coordonner les actions des SIRIC et des cancéropôles portant
sur la mise en place et la mutualisation de plateformes
technologiques, ainsi que sur le soutien à l’émergence de
projets de recherche.
•• Associer les SIRIC à l’animation scientifique menée par les
cancéropôles pour permettre le partage des expertises et la
102
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
dissémination des résultats de la recherche à l’ensemble de
la communauté scientifique.
•• Mobiliser conjointement les SIRIC et les cancéropôles pour
inciter à la mobilité des équipes et contribuer ainsi à la fois
au renouvellement des forces vives des SIRIC et à l’émergence
de nouveaux sites de recherche d’excellence.
Action 16.9 : Soutenir le développement des programmes de
lutte contre le cancer des agences internationales, notamment
leurs volets d’actions envers les pays francophones de l’Afrique
subsaharienne et du sud de la Méditerranée.
Action 16.10 : Développer des réseaux collaboratifs entre la
France et les pays du sud dans le domaine de la recherche
et de la santé publique, en s’appuyant notamment sur les
infrastructures développées par les partenaires d’Aviesan Sud
(IRD, Instituts Pasteur, Fondation Mérieux, etc.) dans les pays
ciblés.
•• Soutenir une diplomatie solidaire par des actions de formation
par la recherche.
•• Renforcer la présence de la francophonie au sein des
organisations internationales, comme l’AORTIC et offrir une
assistance technique aux pays francophones dans la mise en
œuvre de leur programme de lutte contre le cancer.
Action 16.11 : Participer activement aux actions de coordination
des financeurs internationaux de la recherche sur le cancer et les
prolonger avec les pays européens et les États-Unis, et avec les
pays émergents en proposant des solutions partagées par tous.
Action 17.12 : Conforter le suivi scientifique des projets financés.
Action 17.13 : Développer des outils partagés d’évaluation des
projets de la recherche en cancérologie.
Partager et diffuser les résultats
de la recherche
Les données brutes et les résultats des recherches doivent être
partagés au sein de la communauté scientifique nationale,
européenne et internationale, notamment dans le cadre de
l’Alliance mondiale pour la génomique des cancers (Global
alliance) afin d’accélérer les progrès médicaux. Les avancées
scientifiques seront régulièrement communiquées auprès de
l’ensemble des citoyens, dans le souci de rendre compte des
efforts de la Nation en matière de recherche sur les cancers.
Action 5.4 : Associer les patients et leurs représentants aux essais
cliniques et dans le parcours permettant l’accès à ces recherches.
•• Partager systématiquement avec les différents publics,
notamment les personnes ayant participé aux essais, les
résultats de la recherche clinique.
Action 7.16 : Améliorer l’information sur les essais cliniques
en cancérologie.
•• Rendre accessibles aux malades les résultats des essais sur le
registre des essais cliniques en cancérologie de l’INCa.
Action 13.5 : Partager les informations et les données aux
niveaux national et international entre professionnels et avec
le grand public.
•• S’intégrer dans une démarche nationale et internationale de
mise à disposition des données brutes de la recherche, incluant
celles de la recherche académique et de la recherche industrielle.
Cette démarche est à poursuivre dans le cadre européen et dans
le cadre de l’Alliance mondiale (Global Alliance).
•• Inciter les chercheurs à faire part des résultats de leurs
recherches dans des revues d’accès gratuit.
•• Renforcer l’information des patients et des usagers sur
la recherche dans le domaine du cancer et favoriser leur
participation aux instances de gouvernance de la recherche
(voir chapitre « Faire vivre la démocratie sanitaire »).
Action 15.9 : Valoriser l’observation et les données en
permettant leur appropriation et exploitation par le plus grand
nombre.
•• Améliorer le partage de données à des fins de recherche,
d’observation et de surveillance, notamment entre les grandes
cohortes et les systèmes d’information.
•• Poursuivre et renforcer les productions et leur valorisation dans
le domaine de la surveillance, l’observation, l’évaluation, la
veille et la recherche, notamment au travers de la publication
annuelle du rapport « Les cancers en France ».
1.3. Le pilotage du Plan cancer
Le Plan cancer est coordonné conjointement par le ministère
de la Santé et par le ministère de la Recherche, qui président
tous deux le Comité de pilotage du Plan cancer. Ce dernier est
composé de tous les décideurs, de représentants des usagers et
du Professeur Vernant, et remet son rapport annuel au président
de République française. L’INCa est chargé, avec le Comité de
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
pilotage, de la mise en œuvre du Plan cancer, et il dirige le Comité
de suivi du Plan cancer, composé des institutions responsables des
différentes actions. Chargé de rapporter au Comité de pilotage et
de préparer le rapport annuel, l’INCa a proposé des indicateurs de
suivi et d’évaluation (indicateurs de résultats ou de performances
et indicateurs d’effets ou d’impact) comme première étape du
programme de travail (annexe 2).
103
104
2
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
PERSPECTIVES INTERNATIONALES
Un effort international est nécessaire pour relever les nombreux
défis de la lutte contre le cancer. L’INCa estime que promouvoir
et améliorer la mobilisation des ressources par des partenariats
internationaux entre dans le cadre de sa mission, et ce, afin de
soutenir des initiatives de lutte contre le cancer de qualité. La
coopération internationale fait partie intégrante du Plan cancer
2014-2019 lancé au début de cette année par le président de
la République, en cohérence avec la loi d’orientation et de
programmation relative à la politique de développement et de
solidarité internationale (LOP-DSI), promulguée en juin 2014.
La coopération internationale sert trois objectifs principaux :
mettant plus particulièrement l’accent sur le programme-cadre
européen « Horizon 2020 » ;
•• participer activement aux actions de coordination du groupe
des financeurs internationaux de la recherche sur le cancer,
et établir le leadership de la France dans de grands domaines
prioritaires de la lutte contre le cancer ;
•• soutenir le développement et la mise en œuvre de programmes
de lutte contre le cancer d’une grande pertinence par rapport
aux enjeux spécifiques des pays partenaires (pays à faible et
moyens revenus – Low and Medium Incomes Countrys LMICs)
en Afrique subsaharienne) ou plus globaux, l’accent étant
principalement mis sur les pays francophones.
•• intégrer la recherche française pour la lutte contre le cancer
dans le contexte mondial de la science et de l’innovation, en
Fig. 38. Les nouveaux engagements internationaux de l’INCa
Global Alliance en Génomique
et Santé
Encourager l’accès généralisé aux données
génomiques et cliniques de manière
efficace, opérationnelle et déontologique
Groupes de travail : Clinique, Données,
Règlementaire et éthique, Sécurité
Financeurs internationaux
de la recherche sur le cancer
Groupes de travail: Lutte antitabac,
Cancers liés au HPV, Nutrition,
Génomique et partage des données,
Essais cliniques et accès aux
médicaments pédiatriques
PHC 6 – 2014 : Évaluation des programmes organisés
de dépistage et prévention
PHC 24 – 2015 : Nouveaux modèles de soins en
médecine personnalisée
HCO 8 –2014 : ERA-NET/Rapprocher les programmes
nationaux/régionaux de recherche translationnelle sur
le cancer (soumis en avril 2014)
Union pour la
Méditerranée
CANCON : nouvelle Action Conjointe
(financée par la DG SANCO)
“Recommandations européennes
pour l’amélioration de la qualité
dans la lutte contre le cancer”
Consortium africain pour la recherche dans
la lutte contre le cancer du col de l’utérus
Coordonné par l’Institut Curie de Dakar, co-coordonné
par l’Institut Curie de Paris et l’INCa,
Avec le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Gabon, Madagascar
et le Cameroun
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
En conséquence, les priorités de l’INCa pour 2015 sont les
suivantes :
1. L’INCa poursuivra sa participation active à des consortiums
internationaux, et plus particulièrement à l’International Cancer
Genome Consortium et à la Global Alliance for Genomics and Health
en aidant cette alliance mondiale à établir un cadre de travail
pour un partage responsable des données génomiques et
cliniques au plan international.
2. En Europe, l’INCa valorisera sa position de leader dans le
domaine de la médecine personnalisée pour réunir des
organisations et des groupes d’experts, afin de déposer une
proposition dans le cadre du programme « Horizon 2020 »
sur le pilotage de nouveaux modèles de soins, basés sur le
concept de médecine personnalisée (voir encadré). L’INCa
poursuivra également l’expansion de son programme CLIP²
démarré dans le cadre du Partenariat européen de lutte contre
le cancer EPAAC.
3. L’INCa participera aux groupes de travail mis en place par
le groupe des financeurs internationaux de la recherche sur
le cancer, comme rappelé précédemment. La contribution
spécifique de l’INCa à la recherche antitabac est décrite en
détail section 5.
4. En Afrique, l’INCa devrait renouveler et étendre son partenariat
avec les autorités de santé du Sénégal, en mettant l’accent sur
les cancers féminins (cancers du sein et du col de l’utérus).
Une journée de travail sur les cancers féminins sera organisée
conjointement au dernier trimestre 2014 à Dakar pour discuter
des priorités. L’INCa soutiendra également le développement
du consortium pour la recherche sur le cancer du col de l’utérus
et financera les projets de recherche conduits par chaque pays
participant (Sénégal, Gabon, Côte d’Ivoire, Cameroun et
Madagascar), afin de déterminer les génotypes HPV associés
aux néoplasies cervicales.
5. De nouveaux partenariats sont actuellement envisagés en
Amérique latine.
105
PHC 24-2015 pour de
nouveaux modèles de soins
en médecine personnalisée
• L e programme « Horizon 2020 », qui aborde les défis
sociétaux en santé, changements démographiques et
bien-être, comporte, pour 2014 et 2015, 34 thèmes
plus spécifiquement tournés vers la personnalisation
des soins de santé. Le thème PHC24-2015 présente
un intérêt particulier pour le cancer, son objectif
global étant de mettre en œuvre de nouveaux modèles
d’organisation des soins basés sur le concept de
médecine personnalisée, et d’évaluer la pertinence de
ces approches (notamment l’utilité clinique, la viabilité
économique, l’impact social/l’équité), en prenant en
compte la diversité des systèmes de santé dans les pays
européens.
• L ’INCa, en tant que coordinateur, a regroupé
des représentants de 8 pays pour développer une
proposition. L’idée est de rationaliser la prise en charge
clinique actuelle des cancers présentant une anomalie
génétique, ainsi que le cadre organisationnel dans
chaque pays participant, et d’évaluer la mise en place
des nouveaux outils de médecine personnalisée dans les
soins de routine.
• L e ou les modèles pourraient englober la prévention,
le diagnostic et les soins, avec des sous-approches
spécifiques pour le cancer du poumon et l’oncologie
pédiatrique. Il est prévu que ce projet implique une
coordination avec les autorités nationales, régionales ou
locales, ainsi qu’avec des représentants des patients et le
secteur privé.
106
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Fig. 39. Le consortium africain de recherche sur le cancer du col de l’utérus
Sénégal
⬆
⬆
Madagascar
⬆
Coordination :
Institut Curie Dakar
Institut Curie Paris
INCa
⬆ ⬆
Cameroun
Côte
d’Ivoire
Gabon
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
3
107
GLOBAL ALLIANCE : UN NOUVEAU PACTE
D’UTILISATION RESPONSABLE
DE LA GÉNOMIQUE POUR LA SANTÉ
Les récents progrès technologiques ont engendré une explosion
des informations génomiques et de nouvelles opportunités pour
la recherche et le développement biomédical à mesure que les
volumes de données génomiques et cliniques recueillis auprès
des individus et des populations dans le monde ont augmenté.
On a de très bonnes raisons d’espérer que ces informations vont
ouvrir la voie à une amélioration des méthodes de diagnostic
et de pronostic, de dépistage et de prévision des risques, de
traitement et de suivi.
Cependant, dans de nombreux cas, soit les données sont collectées
ou étudiées après avoir été réparties en silos (par maladie, par
institution ou par pays), soit les chercheurs passent trop de
temps à rassembler les informations suffisantes pour mener une
analyse approfondie. De plus, ces informations ne deviennent
interprétables que lorsqu’elles sont comparées entre de nombreux
individus. Toutefois, les séries de données existantes sont réparties
en silos distincts, avec des méthodologies incompatibles et des
réglementations complexes qui entravent ces comparaisons et les
éventuelles découvertes. Il n’existe pas actuellement de normes
définies sur les meilleures façons de partager de précieuses
informations de manière efficace et responsable en maximisant les
possibilités de progrès médicaux, tout en apportant simultanément
une protection adaptée de l’indépendance et de la vie privée des
personnes ayant fourni ces données.
Les origines de l’Alliance remontent à janvier 2013, lorsque
50 collègues de huit pays se sont rencontrés pour discuter des
difficultés et des opportunités actuelles en recherche génomique
et en médecine. Ce groupe est arrivé à la conclusion qu’il était
nécessaire de mettre en place :
1. une alliance mondiale dont la mission serait de créer des
conditions favorables et d’encourager le partage des données
et des méthodes. Sur la base de cette première réunion, près
de 70 organisations ont annoncé en juin 2013 leur intention
de former une alliance mondiale pour relever le défi du partage
des données génomiques et cliniques ;
2. des plateformes technologiques aux normes ouvertes.
Ainsi, la nouvelle alliance internationale sans but lucratif, la
Global Alliance for Genomics and Health (GA4GH), a pour
objectifs de développer et de promouvoir des solutions via des
politiques aux cadres réglementaires harmonisés pour partager
efficacement et de manière responsable des données génomiques
et cliniques, de catalyser les projets de partage de données
porteurs de ces valeurs, et de permettre l’interprétation de cette
mine de renseignements.
La Global Alliance for Genomics and Health compte désormais
151 partenaires, des organisations sans but lucratif ou à but
lucratif implantées dans 21 pays (Argentine, Australie, Autriche,
Belgique, Canada, Chine, Finlande, France, Allemagne, Hongrie,
Inde, Japon, Mexique, Pays-Bas, Singapour, Espagne, Afrique
du sud, Suède, Suisse, Royaume-Uni et États-Unis), qui offrent
toutes d’importantes perspectives et types d’expertise, et qui
regroupent leurs ressources intellectuelles pour développer et
harmoniser les approches de partage des données et permettent
de faire des découvertes. Depuis sa formation initiale, la GA4GH
a rassemblé dans son sillage des institutions de recherche et
de santé réputées, largement représentées à l’international, des
partenaires issus de plus d’une vingtaine d’entreprises de premier
plan dans le domaine des sciences du vivant et de l’informatique,
y compris des leaders mondiaux de l’informatique en « cloud »,
de la biotechnologie et des soins de santé en général, en plus
de groupes reconnus de lutte contre la maladie et de défense
des patients.
Rôles et groupes de travail
Pour remplir sa mission, l’Alliance travaillera en collaboration
avec ses membres. Le deuxième semestre de l’année 2013 a
été consacré à faire du concept d’Alliance une réalité, avec les
objectifs suivants :
•• transformer le groupe de direction par intérim en Comité de
direction de transition ;
•• lancer l’Alliance début 2014 en tant qu’organisation durable
avec une gouvernance forte, des opérations efficaces, des
financements et des membres divers et actifs ;
•• créer des groupes de travail (voir ci-dessous) pour faire
progresser l’établissement de normes applicables pour un
partage responsable des données génomiques et cliniques ;
108
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
•• développer des moyens de communiquer, de s’impliquer
et d’interagir avec les partenaires internes, notamment en
sollicitant leur contribution, ainsi que de communiquer avec
des parties prenantes extérieures.
Ainsi, quatre groupes de travail se concentrent sur des domaines
critiques pour le partage efficace et responsable des données :
•• le groupe de travail sur les données génomiques (Genomic
Data Working Group ou DWG) se concentre sur la
représentation, le stockage et l’analyse des données
génomiques, notamment en travaillant avec les grands
responsables académiques et industriels pour développer
des approches facilitant l’interopérabilité ;
•• le groupe de travail sur la sécurité (Security Working Group
ou SGW) s’attache à garantir la sécurisation des informations
sensibles, notamment les aspects technologiques de la sécurité
des données, le contrôle de l’accès des utilisateurs et les
fonctions d’audit, en travaillant à l’adoption ou à la création
de normes pour la sécurité des informations, la protection
de la vie privée et le contrôle de l’accès des utilisateurs/des
propriétaires ;
•• le groupe de travail sur la réglementation et l’éthique
(Regulatory and Ethics Working Group ou REWG)
se concentre sur la déontologie et sur les implications
légales et sociales de la Global Alliance, notamment sur
l’harmonisation des approches, des politiques et des normes,
sur le développement de procédures d’autorisations et de
confidentialité d’avant-garde, et sur les meilleures pratiques
pour la gouvernance et la transparence des données ;
•• le groupe de travail clinique (Clinical Working Group ou
CWG) travaille actuellement à l’identification des meilleures
pratiques et à l’établissement de liens permettant d’accéder
à des données phénotypiques et cliniques (sanitaires)
informatisées. Plutôt que d’inventer ces normes, ce groupe
de travail s’attache à aligner les activités relatives aux données
génomiques aux initiatives en cours concernant les normes
internationales applicables aux données cliniques et sanitaires.
La première réunion des partenaires, à laquelle près de 200 experts
ont participé (dont l’INCa), s’est tenue le 4 mars 2014.
Actions prioritaires pour les années à venir
Il est admis que les formats de fichiers actuellement utilisés
comme BAM ou VCF pour représenter ou échanger des
données génomiques sur des personnes, présentent de sérieux
inconvénients dans un environnement de diffusion mondiale
de plus en plus basé sur l’informatique en « cloud ». Ainsi, sur
les deux prochaines années, le groupe de travail sur les données
(Data Working Group ou DWG) travaillera avec la communauté
internationale pour développer des modèles de données officiels,
des interfaces de programmation d’applications (API) et des mises
en œuvre de référence de ces API pour représenter, soumettre,
échanger, demander et analyser des données génomiques de
manière évolutive et éventuellement en les répartissant en
catégories, conformément aux développements menés par les
trois autres groupes de travail.
Créer un environnement technologique qui assure aux patients,
aux chercheurs, aux cliniciens et à d’autres parties prenantes
que les données génomiques mises à la disposition de la Global
Alliance sont partagées, annotées et interprétées uniquement par
des personnes et des instances dûment autorisées, est l’objectif du
groupe de travail sur la sécurité (SWG). Ce groupe devrait ainsi,
d’ici 2015, publier des principes directeurs, des normes et un cadre
technique de sécurisation des données génomiques partagées
par les membres de la Global Alliance et avec la communauté
biomédicale mondiale, dans des environnements de recherche et
cliniques. Au cours de l’année 2014, les mécanismes de sécurité
seront testés dans le cadre des projets Flagship, dont le projet
d’analyse Pan-cancer ICGC/TCGA (The Cancer Genome Atlas).
Comme le partage des données ne peut fonctionner que si les
données sont accessibles et que si les autorisations nécessaires ont
été données, en 2014, le groupe de travail sur la réglementation
et l’éthique (REWG) s’attachera à faire adopter des directives
internationales et un cadre déontologique dédié au partage
mondial des données. Au début, un Code international de
conduite pour le partage des données génomiques et cliniques
sera préparé. En outre, une collaboration avec de multiples
organisations internationales sera mise en place pour développer
un « havre de sécurité éthique » qui permettra d’harmoniser les
contrôles du respect de la déontologie.
En raison de la complexité de la tâche, le groupe de travail clinique
(CWG) a proposé de se concentrer au départ sur les cancers et
les maladies génétiques rares. Après avoir répertorié les efforts
fournis sur le sujet à travers le monde et après avoir examiné la
manière dont les systèmes de santé intègrent déjà les données
génomiques dans la pratique clinique, le groupe produira un
document présentant les meilleures pratiques observées. Les
prochaines étapes doivent être définies par ordre de priorité pour
pouvoir créer des plateformes de partage des données cliniques
et des liens donnant accès aux données génomiques.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
4
109
RECHERCHE TRANSLATIONNELLE :
AU-DELÀ DU PARADIGME ALLANT
« DU LABORATOIRE AU chevet DU PATIENT »
Organisée sur un même site (qu’il soit de type hospitalier et/ou
universitaire), la recherche pluridisciplinaire en santé favorise
les échanges permanents permettant d’accélérer le transfert
des nouvelles connaissances scientifiques en innovations et en
nouvelles pratiques de prévention et de prise en charge médicale
des maladies, au bénéfice du patient. Ce type de recherche est
communément appelé recherche de transfert ou encore, recherche
translationnelle (RT).
Le développement des « omiques » (génomique, protéomique,
métabolomique) a inauguré une nouvelle ère dans la façon
d’envisager la pratique clinique, les stratégies de traitement
et prévention du cancer, notamment grâce à une meilleure
classification des tumeurs, des marqueurs pronostiques, des
indicateurs prédictifs de la réponse aux médicaments, et le
développement de thérapies ciblées1, 2, 3.
Une grande part de ces avancées est due à la recherche
translationnelle biomédicale (Paradigme du laboratoire au
chevet du patient ou ‘Bench-to bedside’ chez les Anglo-Saxons).
Toutefois, un certain scepticisme demeure quant à la valeur à
court terme de ces technologies émergentes pour réduire le
fardeau qu’est le cancer4. De plus, la validité, l’utilité et le ratio
coût-efficacité des applications de la génomique (par exemple)
dans le traitement et la prévention du cancer, comparativement
aux dispositifs existants, sont peu documentés.
Enfin, il existe peu de données sur les meilleures stratégies pour
mettre en œuvre les applications des « omiques » dans la pratique
clinique, assurer la qualité des tests et des processus de prise de
décision, informer les praticiens, les patients et le grand public, et
mesurer l’impact de ces applications sur la santé de la population.
Un développement inégal de la RT entre les disciplines
scientifiques
Au cours de la dernière décennie, la RT s’est imposée comme une
priorité pour de nombreuses agences sanitaires et scientifiques,
avec la création de centres de RT et la mise en place d’importantes
sources de financement dédiées. Cependant, elle s’est développée
de façon inégale entre les différentes disciplines scientifiques : les
sciences biologiques sont très représentées alors que les sciences
humaines et sociales (SHS), l’épidémiologie (dans une moindre
mesure) et la santé publique (‘population sciences’ chez les AngloSaxons) sont sous-représentées.
Cette situation s’explique principalement par le fait que,
pour beaucoup d’institutions et de chercheurs, la RT désigne
un processus de transfert d’informations des laboratoires
de recherche vers les établissements de soins (laboratoire au
chevet du patient) résultant d’une étroite collaboration entre
les chercheurs fondamentalistes (notamment biologistes) et
les cliniciens. Dans cette perspective, les principales tâches
de la RT consistent à traduire les résultats précliniques en
recherche clinique, à valider des biomarqueurs, à caractériser
les mécanismes d’action des cibles thérapeutiques, et à établir des
partenariats avec l’industrie pharmaceutique, afin de développer
de nouveaux anticancéreux.
Place croissante des sciences populationnelles
La conception de la RT a connu des évolutions ces dernières
années, avec des propositions de définition dans lesquelles les
sciences en santé des populations jouent un rôle. En effet, la RT
est de plus en plus interprétée comme l’ensemble des études qui
s’assurent que les nouveaux traitements et les connaissances de
la recherche atteignent les patients, améliorent la qualité des
soins dans la pratique clinique quotidienne, et à terme, auront
un impact sur le système de santé5.
1 – McDermott et al. Genomics and the Continuum of Cancer Care. N. Engl. J. Med. 2011; 27; 364(4): 340-50.
2 – Varmus H. Ten years on—the human genome and medicine. N. Engl. J. Med. 2010; 27; 362(21): 2028-9.
3 – Calzone K et al. The application of genetics and genomics to cancer prevention. Sem Oncol. 2010; 37: 407–18
4 – Khoury MJ et al. Population sciences, translational research, and the opportunities and challenges for genomics to reduce the burden of cancer in the 21st century. Cancer Epidemiol
Biomarkers Prev. 2011; 20(10): 2105-14.
5 – Woolf JA. The meaning of translational research and why it matters. JAMA. 2008; 299(2):211-3.
110
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Cette évolution s’explique par le fait qu’aujourd’hui, dans une
perspective de démocratie sanitaire, l’évaluation de l’efficacité
d’un traitement ou d’un dispositif médical, ou même d’un système
de santé, ne consiste pas uniquement à mesurer la morbidité et
la mortalité. La satisfaction des patients et des professionnels de
santé, la qualité de vie des malades, l’accès aux soins, le niveau
des dépenses de santé et le ratio coût-efficacité en font également
partie, désormais. La production de données et d’indicateurs
concernant ces aspects est primordiale pour une diffusion et un
accompagnement plus pertinents et plus efficaces des résultats et
des innovations issus de la RT. Cela doit se faire notamment par
l’implication des SHS, de l’épidémiologie (déjà impliquée dans
une certaine mesure) et de la santé publique dans les projets de
RT biomédicale.
Au-delà du rôle d’accompagnement de la RT biomédicale,
une RT en santé des populations est donc possible et doit
être renforcée. Toutefois, un certain nombre de questions
demeurent sans réponse sur la façon dont la RT en santé des
populations devrait être menée. Doit-on appliquer le modèle de
RT biomédicale ? L’adapter, compte tenu de la complexité des
objets ? Ou développer un autre paradigme1 ?
Actions
1. Démontrer l’importance des sciences humaines et
sociales, épidémiologie et santé publique (SHS-ESP) dans la RT et adopter une plus large définition
de cette discipline. Si la RT se veut multidisciplinaire,
le rôle des SHS-E-SP, à l’exception de l’épidémiologie,
n’est pas toujours visible ou souligné. L’organisation
d’un atelier ou d’un groupe de travail (national ou
international) permettra de faire cette démonstration.
Cela permettra également d’identifier les
domaines de recherche dans lesquels une approche
interdisciplinaire est primordiale (définir un agenda
de recherche). Les retours d’expérience des sites de
recherche intégrée sur le cancer (SIRIC) permettront
d’apprécier l’importance, les difficultés et les succès de
l’intégration de ces disciplines dans les projets de RT.
2. Promouvoir l’intégration des SHS-E-SP afin de
parvenir à une RT en cancérologie plus pertinente
et plus efficace. Cela nécessite une collaboration interéquipes multidisciplinaires, composées de chercheurs
fondamentalistes (biologistes, par exemple), de
cliniciens et de spécialistes des SHS-E-SP. Le
développement de programmes de recherche intégrant
des données de la recherche fondamentale, clinique
et des SHS-E-SP doit être renforcé. Les collections
de données biologiques adossées aux cohortes (AAP
INCa/IReSP 2013) et de données épidémiologiques et
« socio-psycho-économiques » doivent être poursuivies
et confortées.
3. Promouvoir et soutenir des projets de RT en santé
publique dans le cadre/via des appels à projets
compétitifs. Actuellement, plusieurs thèmes liés à
la recherche en SHS-E-SP dans le champ du cancer
appellent à une prise en compte dans les processus de
RT.
1 – Ogilvie et al. A translational framework for public health research. BMC Public Health. 28 avril 2009;9:116.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
5
111
LA LUTTE CONTRE LE TABAGISME ET
LES CANCERS LIÉS AU TABAC EN FRANCE :
SAISIR L’OPPORTUNITÉ D’ALLER DE L’AVANT
Contexte
Le tabac demeure le principal facteur de risque évitable de
cancer en France. La France a connu ces dernières années une
remontée de la prévalence du tabagisme, qui contraste avec
sa baisse tendancielle sur le long terme (mise en évidence par
la chute brutale des ventes lors du lancement du Plan cancer
2003-2007). Le tabac est responsable de 80 % des décès par
cancer du poumon et est associé à un risque accru d’au moins
16 localisations de cancer. Les objectifs de diminution de la
prévalence et de réduction des inégalités (fixés par la loi de
santé publique d’août 2004) n’ont pas été atteints. En parallèle,
plusieurs rapports mettent en évidence l’échec de la politique de
lutte contre le tabagisme en France, en dépit d’un grand nombre
d’initiatives lancées ces dernières années. En France, les stratégies
antitabac n’ont pas réussi à faire diminuer le nombre de fumeurs,
principalement en raison de l’insuffisance de la prévention et de
la faiblesse des aides au sevrage tabagique.
Un programme partenarial multidisciplinaire sur les cancers
liés au tabac
L’an dernier, l’INCa a proposé de développer un programme
partenarial multidisciplinaire afin d’établir des priorités de
recherche et les actions concernant le tabac et les cancers qui
y sont liés. L’objectif de ce programme est de développer une
stratégie de réduction des cancers attribuables au tabac et de
permettre aux décideurs et aux médecins d’accélérer la mise en
pratique des résultats de cette recherche. En mars 2014, l’INCa
en collaboration avec les autres agences, ministères et équipes de
recherche, a mis en place un groupe de travail multidisciplinaire
afin d’identifier les priorités pour la recherche sur les cancers liés
au tabac et ainsi définir un programme à long terme incluant
entre autres un appel à projets pluriannuel. En tout, 24 experts
de diverses disciplines ou secteurs, dont des représentants
d’associations de patients, ont accepté d’y participer.
Premiere réunion plenière du groupe d’experts
Une réunion avec l’ensemble de ces experts s’est tenue le 18 mars
2014, au cours de laquelle les objectifs du programme ont été
présentés par l’INCa. À l’issue de ces premiers échanges, les
experts se sont accordés sur les points suivants :
•• en France, la recherche n’est pas assez structurée sur les
questions de lutte contre le tabagisme ; cette situation est
probablement due à un problème de reconnaissance de ce
domaine de recherche par les médecins et les instituts de
recherche. Il semble aussi y avoir très peu d’opportunités
professionnelles pour les jeunes diplômés ou les
postdoctorants dans ce domaine ;
•• réduire les inégalités sociales face au tabagisme et à ses
conséquences est une question cruciale en France ; il est
toutefois important de souligner que des travaux de recherche
et des actions ciblant des populations spécifiques tout au
long du gradient social seront nécessaires pour atteindre cet
objectif. Il y a également un déficit de données pertinentes
sur l’évaluation économique du recours à un programme
de dépistage des cancers liés au tabac dans les populations
cibles et sur la faisabilité de la mise en place d’un programme
national de dépistage du cancer du poumon (tomographies
faiblement dosées, formation, chirurgie) ;
•• l’initiation, le sevrage tabagique et la biologie des cancers liés
au tabac apparaissent comme des domaines dans lesquels
les efforts de recherche devraient être renforcés ;
•• l’utilisation de systèmes électroniques de délivrance de nicotine
(SEDN) (communément appelés cigarettes électroniques,
e-cigarettes) augmente rapidement dans plusieurs pays, dont
la France. Des travaux de recherche complémentaires sont
nécessaires pour évaluer la sécurité de ces produits et leur
efficacité dans le cadre d’un sevrage tabagique.
112
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Priorités identifiées par les ateliers
Le programme étant destiné à couvrir un large éventail de
disciplines, de la science fondamentale à la santé publique,
en passant par les technologies de l’information et de la
communication, l’épidémiologie, les sciences économiques et
politiques, la biologie, etc. Cinq ateliers ont été définis par le
groupe d’experts pour définir les priorités du programme :
•• déterminants du tabagisme et trajectoires du fumeur ;
•• réduction de la consommation de tabac ;
•• dépistage ;
•• sevrage tabagique ;
•• systèmes électroniques de délivrance de nicotine (SEDN) Cigarette électronique.
Lors de ces ateliers, des experts (qui ne faisaient pas partie du
groupe de travail) ont été auditionnés sur des sujets spécifiques.
Les priorités de la recherche sur les cancers liés au tabac seront
déterminées au cours d’une réunion plénière en septembre 2014.
Un séminaire national sera organisé en novembre 2014 pour
présenter les priorités de recherche de l’appel à projets avant
sa publication.
Un réseau d’animation multidisciplinaire pour le suivi du
programme
Aussitôt après le lancement du premier appel à projets, notre
intention est de créer un réseau multidisciplinaire de chercheurs
et d’acteurs de terrain, s’appuyant sur un comité scientifique
international. Ce réseau aura pour objectif le suivi scientifique
du programme et permettra le dialogue entre acteurs de terrain
et chercheurs. Ce programme devrait faciliter l’émergence de
l’innovation, l’évolution des connaissances et des politiques. À
l’image du Centre for Tobacco Control Studies au RoyaumeUni, les financements à long terme du programme et la masse
critique des projets doivent permettre de constituer des équipes
scientifiques. Dans la mesure où il s’agit d’un programme sur
le long terme, le comité scientifique mis en place réorientera si
besoin les priorités des appels à projets suivants. Une évaluation à
mi-parcours sera réalisée. Elle permettra d’actualiser les priorités
du programme à partir des projets financés, de tenir compte
des éventuelles réorientations des politiques publiques et du
développement de la recherche au niveau international.
Ce programme s’inscrit dans le Plan cancer 2014-2019 et sera
rattaché au « Programme national de réduction du tabagisme »
annoncé par le président lors du lancement de ce Plan.
Lancement d’un nouveau groupe de travail mondial pour la
lutte antitabac
La 3e rencontre internationale des financeurs de la recherche sur
le cancer (composée des directeurs d’organismes de financement
et de subvention de la recherche, représentants d’instituts de
recherche et des ministères de la santé) s’est déroulée à Paris
en janvier 2014. Une réunion satellite consacrée à la recherche
mondiale pour la lutte contre le tabagisme a été proposée par
le National Cancer Institute américain (US NCI) et le Cancer
Research UK britannique (CRUK). Cette réunion fait suite à la
recommandation formulée lors de la précédente réunion des
financeurs internationaux de la recherche de décembre 2012 et
publiée dans l’article de Varmus et Kumar (Science Translational
Medicine, du 6 mars 2013). Leurs observations portent sur
l’existence de tout un panel de politiques et d’interventions
fondées sur des données probantes en ce qui concerne la lutte
contre le tabagisme, et les nombreuses questions subsistant
en matière de recherche, particulièrement sur les interventions
les plus efficaces populations défavorisées. L’objectif principal
de cette séance était de discuter de la possibilité de créer un
consortium de recherche et un groupe de travail pour aller de
l’avant. Les principales conclusions de cette séance sont les
suivantes :
•• poursuivre la constitution d’un consortium mondial de
recherche sur le tabac pour établir des preuves et soutenir la
lutte contre le tabagisme ;
•• mettre en place un nouveau groupe de travail sur la lutte contre
le tabagisme (auquel participera l’INCa) pour renforcer la
communication contre ce fléau qui, vu les tendances actuelles,
pourrait causer 1 milliard de décès d’ici à 2100 ;
•• soutenir des travaux de recherche sur les risques de la cigarette
électronique, car il n’existe pas de données tangibles sur sa
balance bénéfices-risques.
Les interactions entre le programme actuellement développé
par l’INCa et le groupe de travail mondial sur la lutte contre le
tabagisme seront encouragées et facilitées.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
6
113
SÉQUENÇAGE DE NOUVELLE GÉNÉRATION
(NEXT GENERATION SEQUENCING OU NGS)
Le développement des techniques d’analyse génomique capables
de déchiffrer les mutations moléculaires liées au cancer a
profondément changé la manière dont le cancer est diagnostiqué,
classifié et traité. Depuis 2006, l’INCa et le ministère français de
la Santé ont mis en place un réseau national de 28 plateformes
de génétique moléculaire qui effectuent des tests moléculaires
pour tous les patients du territoire, déterminant principalement
l’accès à des thérapies ciblées. En 2013, 65 000 patients atteints
de cancer en France ont bénéficié de 85 000 tests moléculaires
prédictifs : 23 000 patients avaient un cancer du poumon,
19 000 un cancer colorectal, 1 000 avaient une tumeur stromale
gastro-intestinale (GIST), 700 un cancer de l’estomac, 9 000 un
cancer du sein, 5 000 un mélanome et 7 000 une leucémie.
Quelque 17 médicaments ciblant les anomalies moléculaires
spécifiques des tumeurs ont été développés ces 10 dernières
années et disposent d’une autorisation de mise sur le marché.
Les projections actuelles comptent sur l’introduction de quatre
à cinq nouveaux médicaments chaque année, ciblant des voies
moléculaires spécifiques, ce qui entraîne un nombre croissant
de biomarqueurs moléculaires à tester pour chaque patient, et
conduit la génétique moléculaire à implémenter le séquençage
de nouvelle génération (NGS).
L’analyse ciblée d’un panel de gènes est une approche à court
terme adéquate pour l’évaluation des biomarqueurs prédictifs,
qui peut être mise en place au sein de l’organisation actuelle de
la génétique moléculaire. Néanmoins, il est difficile de recourir à
ces nouvelles technologies en pratique clinique, car cela implique
de réaliser des tests de la meilleure qualité possible, dans un
environnement technologique évolutif. De plus, les laboratoires
doivent acquérir de nouvelles compétences techniques et
bioinformatiques pour la préparation des échantillons et l’analyse
des résultats. Ainsi, en 2013, l’INCa a lancé un appel à projets
pour mener à bien une phase pilote d’implémentation du NGS
dans un nombre restreint de laboratoires. Onze centres de
génétique moléculaire ont reçu un financement pour les aider à
faire face à l’augmentation de leur charge de travail pendant la
phase de validation technique, et pour acquérir les compétences
nécessaires à la mise en place de cette nouvelle technologie. Un
groupe de suivi piloté par l’INCa a été créé pour améliorer le
partage d’expérience et l’établissement de bonnes pratiques.
Quatre équipes de référence en bioinformatique ont également été
sélectionnées pour valider ou pour en développer de meilleures, et
pour aider les laboratoires et leurs bioinformaticiens « maison »
par un travail en réseau et de la formation. Enfin, une équipe a
été sélectionnée pour évaluer l’impact économique du NGS. À
terme, l’objectif est de s’appuyer sur l’expérience acquise pendant
cette phase pilote pour déployer cette nouvelle technologie
dans les 28 plateformes de génétique moléculaire et recourir
progressivement au NGS ciblé, pour tous les patients en ayant
besoin. Cet objectif devrait être atteint d’ici la fin du Plan cancer
2014-2019.
Parallèlement, le développement des technologies de séquençage
à très haut débit et de solutions adaptées pour l’analyse et le
stockage des données, associé à la baisse des coûts, permet
d’envisager le séquençage du génome des tumeurs dans la
pratique clinique. Le séquençage des tumeurs a tout d’abord été
largement utilisé pour les projets de recherche cognitive, et plus
particulièrement à travers de grands programmes internationaux,
comme le consortium ICGC.
Cette approche permet l’identification de tous les types
d’anomalies présentes dans les cellules tumorales (mutations,
amplifications, suppressions et translocations), et ne se limite
pas aux plus fréquentes. Elle pourrait donc avoir une réelle valeur
ajoutée pour les patients, par rapport à l’analyse ciblée en NGS.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
114
Averae
budgetdeper
project in €
Nombre
patients
Fig. 40. Évolution envisagée pour le séquençage extensif
du génome tumoral d’ici la fin du Plan cancer
90 000
80 000
70 000
60 000
50 000
40 000
30 000
20 000
10 000
0 0
2014
2015
2016
2017
2018
2019
en fonction de l’analyse du génome de la tumeur ou thérapie
standard ne tenant pas compte de cette analyse). Les deux essais
cliniques sur le cancer du poumon et le cancer du sein ont déjà
commencé à inclure des patients à partir des données d’un NGS
ciblé et pourraient passer au WES et au RNAseq dans un deuxième
temps. Les deux essais cliniques sur le cancer colorectal et le
sarcome colorectal recruteront directement des patients à partir
de données de WES et de RNAseq.
2020
Séquençage de l'exome
NGS ciblé
Approche gène par gène
Dans ce cadre, le Plan cancer 2014-2019 prévoit d’instaurer les
conditions d’analyse du génome des tumeurs de 50 000 patients
d’ici 2019. Cet objectif découle de l’association de deux évolutions
probables : le passage progressif du NGS ciblé au séquençage du
génome des tumeurs, et la très probable augmentation régulière
du nombre de patients ayant besoin d’une analyse moléculaire
de leur tumeur, en raison du nombre de types de tumeurs pour
lesquelles des thérapies ciblées seront disponibles. Le séquençage
de l’exome complet (whole exome sequencing ou WES) associé au
séquençage de l’ARN de la tumeur (RNAseq) semble être une
approche réaliste pour effectuer une identification correcte des
altérations génétiques.
Le WES et le RNAseq seront mis en œuvre dans le cadre d’essais
cliniques afin de répondre à deux objectifs principaux :
•• démontrer que les traitements guidés par la biologie de la
tumeur améliorent la survie des patients ;
•• relever les défis de la mise en œuvre du séquençage du génome
des tumeurs dans la pratique clinique courante pour un grand
nombre de patients.
Quatre essais cliniques nationaux seront menés dès 2014 pour
les patients atteints de cancers du sein, du poumon ou du
côlon, et pour les patients atteints de sarcomes. Les décisions
de traitement basées sur le NGS seront comparées à celles basées
sur les procédures de diagnostic actuelles (thérapie ciblée prescrite
La France dispose de plusieurs atouts pour intégrer le WES et le
RNAseq en pratique clinique :
•• l’expérience acquise de la conduite de projets de grande
envergure sur l’analyse du génome des tumeurs, grâce au
consortium ICGC ;
•• une organisation permettant de réaliser des tests moléculaires
à l’échelle nationale. Plus particulièrement, les 28 plateformes
de génétique moléculaire ont déjà organisé le circuit des
prélèvements ; elles ont également une très grande expérience
de l’interprétation médicale des résultats moléculaires.
Trois mille paires d’exomes devraient être séquencées dans le
cadre de ce programme pilote. Tout d’abord, les structures
capables d’effectuer des analyses WES et RNAseq à haut débit
pour la recherche clinique doivent être identifiées. Plusieurs
établissements publics ou privés français comme le Centre
national de génotypage (CNG) ou Integragen possèdent le
savoir-faire requis pour mener à bien des projets de recherche,
et peuvent être impliqués dans le séquençage des 3 000 premiers
exomes cliniques.
Ces structures de séquençage utilisent déjà des pipelines
d’analyse des données opérationnels. Néanmoins, elles
peuvent être soutenues par des équipes françaises d’experts en
bioinformatique, comme la Fondation Synergie Lyon qui est
engagée dans l’analyse des données de deux projets ICGC français,
comme les quatre équipes de bioinformatique de référence
sélectionnées dans le cadre de l’appel à projets NGS de l’INCa, et
comme l’Institut français de bioinformatique, une infrastructure
nationale visant à fournir des ressources bioinformatiques à la
communauté scientifique pour les sciences du vivant.
Cette phase pilote devra confirmer la faisabilité de l’approche
et résoudre les principaux problèmes techniques, telle la fixation
des prélèvements, la durée d’obtention des résultats, le taux
d’échec, etc. Elle devra également répondre aux enjeux éthiques
(confidentialité des données, inégalités…), économiques et
industriels soulevés par cette approche.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
La capacité nécessaire, pour répondre à la croissance très rapide
prévue dans les cinq prochaines années, doit être anticipée dès
le début de la phase pilote. Plus particulièrement, l’assurance
qualité, le rapport coût-efficacité et les contraintes de la
réglementation française vis-à-vis des laboratoires cliniques, des
essais génétiques et de la confidentialité des données doivent être
pris en considération pour l’organisation du séquençage à haut
débit, du stockage et de l’analyse des données.
Au-delà du séquençage et de l’analyse des données,
l’interprétation médicale des résultats est une autre question-clé
qui doit être abordée dès maintenant, afin de tirer le meilleur
profit du séquençage clinique du génome tumoral au niveau
national. La médecine personnalisée nécessite une collaboration
interdisciplinaire étroite entre plusieurs parties prenantes couvrant
un vaste éventail de compétences, et rend l’intégration et le
partage de données indispensables, tant pour des décisions
115
thérapeutiques que pour l’enrichissement des connaissances. Ceci
s’inscrit dans le cadre de la participation de l’INCa à la Global
Alliance et peut s’appuyer sur le groupe de travail inter-SIRIC sur
l’intégration des données. Des outils fournissant aux cliniciens
un récapitulatif complet de toutes les données disponibles afin
de les guider dans le choix du traitement, doivent également être
élaborés le plus rapidement possible.
L’objectif du Plan cancer 2014-2019 d’intégrer, d’ici 2019, le
séquençage du génome tumoral pour 50 000 patients dans
la pratique courante, tout en évaluant son impact sanitaire,
économique, industriel et social, est ambitieux et nécessite un
engagement ferme et immédiat de la part de toutes les parties
prenantes concernées, de contribuer activement à ce projet
national.
Tableau 29. Étapes de mise en œuvre du NGS ciblé et du séquençage tumoral
Année
NGS ciblé
Séquençage du génome tumoral (WES + RNAseq)
2013
Appel à projets de l’INCa : phase pilote pour l’intégration du NGS ciblé dans les plateformes de génétique moléculaire.
2014
Mise en place du groupe de suivi piloté par l’INCa
Évaluation de l’impact économique du NGS.
Essais cliniques guidés par la génomique.
2015
Déploiement dans les 28 plateformes de génétique moléculaire.
Intégration du NGS dans ces essais cliniques : faisabilité de
l’approche, projets d’analyses de données et contraintes techniques
(fixation des échantillons, durée d’obtention des résultats, taux
d’échec, etc.).
Programme de travail 1 (WP1) : identification des structures
nécessaires au NGS en pratique clinique (séquençage, analyse et
stockage des données).
Programme de travail 2 (WP2) : intégration et partage de données.
Programme de travail 3 (WP3) : développement d’outils d’aide
à l’interprétation des résultats et contribuant à améliorer les
connaissances.
Programme de travail 4 (WP4) : évaluation de l’impact économique.
2016
Déploiement dans les 28 centres de génétique moléculaire
Mise en place des infrastructures.
Phase pilote de mise en place de l’activité.
2017
Montée en charge du NGS en routine clinique.
2018
Montée en charge du NGS en routine clinique.
116
7
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
RECHERCHE CLINIQUE
Inclure 50 000 patients par an dans des essais cliniques
thérapeutiques en cancérologie d’ici 2019
L’un des objectifs du Plan cancer 2009-2013 était de multiplier
par deux le nombre de patients inclus dans les essais cliniques.
Entre 2008 et 2013, globalement, le nombre d’inclusions a
augmenté de 100 % dans les essais cliniques menés au sein des
centres de lutte contre le cancer (CLCC), des CHU, des centres
hospitaliers publics et des cliniques privées.
En 2013, le nombre estimé de patients inclus dans des essais
cliniques thérapeutiques était de 25 000. Ce résultat a été obtenu
dans le cadre du soutien à la recherche clinique publique et aux
nouveaux développements d’essais cliniques de phase précoce des
molécules innovantes, notamment la labellisation des organisations,
des structures et des infrastructures de recherche clinique (centres
d’essais cliniques de phase précoce (CLIP²), intergroupes
coopérateurs, équipes mobiles de recherche clinique, etc.).
Ce soutien semble donc efficace.
Le Plan cancer 2014-2019 a pour objectif de multiplier par deux,
d’ici 2019, le nombre annuel de patients inclus dans les essais
cliniques thérapeutiques. Il préconise aussi de s’intéresser aux
grandes questions thérapeutiques, en particulier à l’augmentation
de la survie et l’amélioration de la qualité de vie, ainsi qu’à la
réduction des effets secondaires, indésirables et des séquelles
des traitements.
En effet, inclure deux fois plus de patients chaque année dans
les essais cliniques thérapeutiques dans les cinq prochaines
années est un objectif ambitieux qui peut nécessiter une nouvelle
approche dans la stratégie et le paysage actuels du soutien aux
essais cliniques.
Développement et mise en oeuvre d’une approche multicentrique,
en réseau et intégrée, dans les prochaines années
Cette approche devrait concerner les organisations, structures et
infrastructures de recherche clinique, ainsi que les essais cliniques
thérapeutiques. Sa mise en œuvre devrait commencer en 2014-
2015 pour espérer obtenir des résultats à la fin du Plan cancer
2014-2019.
7.1. Priorité accordée aux grands
et très grands essais cliniques
(méga-essais)
Les grands et très grands essais ont l’avantage d’inclure un
nombre de patients important et de permettre des résultats plus
rapides diffusés plus largement. Il s’agit généralement d’essais
multicentriques permettant le développement de collaborations
entre équipes, entre investigateurs et entre établissements de
soins. Soutenir en priorité les grands et très grands essais cliniques
contribuera probablement à la mise en œuvre des objectifs du
Plan cancer 2014-2019. Ceci devrait être organisé dans le cadre
du Programme hospitalier de recherche clinique dédié au cancer
(PHRC-K), et être mis en œuvre dès le prochain appel à projets
prévu en mars 2015.
Les grands et les très grands essais cliniques, ainsi que les mégaessais, ont un coût élevé et sont complexes à mettre en œuvre.
Toutefois, un tel essai, à condition qu’il soit simple, par exemple
pour répondre à une question de prévention thérapeutique
pendant le Plan cancer, pourrait certainement contribuer à
multiplier par deux le nombre de patients inclus dans des essais
cliniques thérapeutiques.
Renforcer le développement de la coopération internationale
dans la conduite d’essais cliniques contribuerait également à
cette approche, en particulier en encourageant et en finançant
de grands essais cliniques internationaux.
Cependant, ces grands ou très grands essais cliniques, ou mégaessais, devraient principalement concerner l’augmentation de
la survie, l’amélioration de la qualité de vie, la réduction de la
toxicité des traitements et la diminution des pertes de chances.
En effet, les bonnes pratiques mises en œuvre dans le cadre
d’essais cliniques contribueront particulièrement à la diminution
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
117
des pertes de chances. Le Plan cancer 2014-2019 considère que
répondre à ces questions par des essais cliniques thérapeutiques
incluant des milliers de patients contribuera à stimuler
l’innovation à leur profit et permettra donc de guérir plus de
patients. En outre, le Plan cancer recommande d’accroître les
efforts pour réduire les effets secondaires à long terme des
traitements grâce à la recherche clinique et au développement
d’une médecine personnalisée, afin de réduire les risques de
séquelles et de second cancer.
Enfin, cela signifierait que les intergroupes coopérateurs labellisés
par l’INCa s’impliquent dans la conception de ce type d’essais
cliniques et dans le recrutement des patients.
Les essais cliniques priorisés devraient aussi être spécifiquement
identifiés dans le registre des essais cliniques de l’INCa afin de
mieux informer, attirer une plus grande attention et l’intérêt du
grand public et des personnels soignants sur les essais cliniques en
cours en France, et donc d’augmenter les inclusions de patients.
Depuis 2012, suite aux trois appels à candidatures consécutifs,
l’INCa a labellisé 11 intergroupes coopérateurs de dimension
internationale dans le domaine du cancer pour une durée de
deux ans. Suivant les recommandations du comité d’évaluation
international de l’appel à candidatures de 2014, l’INCa va
fortement encourager les groupes coopérateurs travaillant dans
les cancers urogénitaux et les cancers du système nerveux central à
soumettre une nouvelle fois leur candidature pour la labellisation
d’intergroupes d’ici fin 2014. La labellisation d’intergroupes
coopérateurs dans ces pathologies cancéreuses devrait venir
clôturer la première phase, en cours, de labellisation par l’INCa
de 13 intergroupes coopérateurs.
7.2. Renforcement des capacités
de soutien des essais cliniques
applicables à plusieurs types de
tumeurs
Lorsque plusieurs altérations génomiques sont décelées dans
diverses pathologies cancéreuses ou différents types de tumeurs et
qu’elles peuvent être ciblées par des molécules, on peut envisager
de conduire des essais cliniques comme autant d’essais parallèles
ciblant ces altérations. Étant donné la prévalence des altérations
génomiques étudiées, une mise en réseau est nécessaire pour
inclure les patients dans de tels essais cliniques. Par conséquent,
ces essais cliniques sont susceptibles d’être multicentriques.
Jusqu’à présent, bien que peu d’essais cliniques de ce type aient
été mis en place en France, chacun d’entre eux ayant prévu de
recruter quelques dizaines de patients, ils pourraient contribuer à
augmenter considérablement le nombre total des inclusions dans les
essais cliniques thérapeutiques, à condition qu’ils soient renforcés.
Cela supposerait d’augmenter le nombre de molécules ciblées
susceptibles d’être testées dans les essais cliniques et donc, de
convaincre les laboratoires pharmaceutiques de mettre à disposition
leurs molécules. Cela impliquerait aussi de faciliter le diagnostic
des altérations moléculaires des tumeurs pour tous les patients et
donc d’augmenter, sans doute, les capacités des plateformes de
génétique moléculaire soutenues par l’INCa pour rendre accessible
le séquençage complet du génome à grande échelle.
En outre, l’INCa, avec ses partenaires, devrait augmenter les
capacités de financement permettant d’accroître sensiblement
le nombre de ces essais cliniques.
7.3. Renforcement de
la collaboration entre l’INCa
et les groupes coopérateurs dans le
cadre du programme de labellisation
d’intergroupes coopérateurs
Suite aux recommandations de son Conseil scientifique
international, l’INCa va initier la seconde phase de labellisation
d’intergroupes coopérateurs dans les années qui viennent,
entre 2016 et 2019, ce qui devrait permettre des regroupements
dans 5 ou 6 intergroupes coopérateurs au total. Les interactions
entre l’INCa et les intergroupes coopérateurs s’en trouveront
facilitées, et la dispersion des financements évitée.
Tableau 30. Intergroupes coopérateurs par pathologie
cancéreuse
La labellisation en 2012-2014
••Cancers thoraciques
••Cancers de la tête et du cou
••Cancers gastro-intestinaux
••Lymphome
••Myélome
••Cancers gynécologiques
••Sarcomes des tissus mous
••Cancers du sein
••Leucémie aiguë
••Cancers pédiatriques
••Cancers gériatriques
••Cancers urogénitaux
••Cancers du système nerveux
central
Les possibilités de labellisation
en 2016-2019
••Cancers thoraciques et cancers
de la tête et du cou
••Lymphome, myélome et leucémie
••Cancers urogénitaux, de la peau
et gériatriques
••Cancers pédiatriques, du système
nerveux central, sarcomes des tissus
mous
••Cancers du sein et cancers
gynécologiques
••Cancers gastro-intestinaux
118
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Les groupes coopérateurs mènent des essais cliniques
multicentriques en réseau. Ils ont l’avantage d’avoir des
membres dans les centres hospitaliers universitaires, les centres
de lutte contre le cancer (CLCC) et les cliniques privées. En
France, les groupes coopérateurs incluent environ 25 % de
patients atteints du cancer dans des essais cliniques, c’està-dire plus de 10 000 patients en 2011. La labellisation des
intergroupes coopérateurs devrait favoriser la multiplication par
deux du nombre de patients inclus dans des essais cliniques
thérapeutiques. Dans le cadre de leur labellisation par l’INCa,
les intergroupes coopérateurs seront incités à soumettre des
projets de grands ou très grands essais cliniques thérapeutiques
au PHRC-K pour 2015. Les intergroupes coopérateurs pourraient
ainsi soumettre chacun au moins un projet d’essai clinique de
ce type. Ceci pourrait être utile pour les patients, la recherche
clinique publique française sur le cancer et la mise en œuvre du
Plan cancer 2014-2019.
En outre, environ 10 M€ (50 %) du budget annuel actuel
du PHRC-K seront consacrés à des projets impliquant des
grands ou de très grands essais cliniques thérapeutiques
multicentriques menés par des groupes coopérateurs.
7.4. Renforcement des équipes mobiles
de recherche clinique
Les équipes mobiles de recherche clinique (EMRC) aident les
investigateurs à inclure les patients dans les essais cliniques au sein
des CHU, des centres de lutte contre le cancer et d’autres centres
hospitaliers. Dans le cadre de leur mission, elles agissent dans
différents types d’établissements de soins simultanément : CHU et
CH, publics et privés. Ainsi, bien qu’elles soient impliquées aussi
bien dans des essais monocentriques que multicentriques, leurs
tâches et interventions sont multicentriques. Étant donné la très
forte augmentation du nombre de patients inclus dans des essais
cliniques observée entre 2008 et 2013 dans les établissements de
soins où interviennent les EMRC, renforcer ces dernières devrait
vraisemblablement permettre d’atteindre l’objectif de doublement
des inclusions dans des essais cliniques thérapeutiques. En
fait, le Plan cancer 2014-2019 recommande, par exemple, de
créer des EMRC et d’ouvrir des sites d’investigation dans les
départements français d’outre-mer. Une EMRC devrait être
créée en 2014 ou 2015 dans le département de la Réunion,
dans l’Océan indien.
En outre, dans une approche multicentrique, l’INCa devrait
fortement encourager les centres hospitaliers, universitaires
ou non, et les cliniques d’outre-mer à participer aux grands
essais cliniques thérapeutiques simples.
Il sera également demandé aux EMRC de contribuer à inclure
les patients dans les essais cliniques priorisés.
7.5. Définition, mise en place et suivi
d’objectifs précis
Quelle que soit l’action mise en œuvre, il sera utile de définir des
objectifs à atteindre périodiquement, chaque année par exemple.
Ces objectifs pourraient être définis par l’INCa et les acteurs
impliqués. Par exemple, des nombres prédéfinis de grands ou
de méga-essais et des nombres de sites d’investigation ouverts
dans des établissements de soins, centres hospitaliers comme
cliniques privées pourraient être établis pour les intergroupes
coopérateurs. Pour certaines pathologies cancéreuses, les centres
hospitaliers et cliniques privés peuvent avoir plus de patients que
les CHU : participer à un essai clinique multicentrique est pour
eux une occasion unique de participer à la recherche médicale
et d’améliorer la formation de leurs personnels soignants. Des
nombres prédéfinis et spécifiques d’inclusions dans des essais
cliniques thérapeutiques pourraient être un autre type d’objectif
pour les intergroupes coopérateurs, les centres d’essais cliniques
de phase précoce et les équipes mobiles de recherche clinique.
7.6. Suivi des essais cliniques
et de l’inclusion des patients
L’INCa devrait développer et mettre en œuvre une approche
multicentrique intégrée de mise en œuvre et de suivi. Par exemple,
des aspects importants tels qu’encourager les établissements,
centres et intergroupes coopérateurs à soumettre plus
fréquemment des projets aux appels à projets de l’INCa, ou
trouver des établissements de soins autres que des CHU ou des
centres de lutte contre le cancer pour participer aux essais ou
à leur financement, nécessiteraient certainement l’implication
plus forte de l’INCa. De plus, l’INCa peut avoir intérêt à réaliser
un suivi national, spécifique et quotidien du déroulement de
plusieurs essais cliniques multicentriques sur une même période.
Cela pourrait lui permettre de recueillir les informations et les
expériences qui pourraient ensuite contribuer à la réalisation de
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
l’objectif de doublement des inclusions dans les essais cliniques
thérapeutiques.
Le délai nécessaire pour ouvrir le premier centre d’investigation
est considéré comme un bon indicateur prédictif de la
capacité d’inclusion d’un essai multicentrique. L’INCa devrait
recueillir des informations de ce type, en particulier dans les
essais cliniques priorisés. De même, le recueil des données
correspondant à des objectifs spécifiques, par exemple l’ouverture
de sites d’investigation dans les centres hospitaliers et dans les
départements d’outre-mer, va certainement contribuer au suivi
de l’approche multicentrique.
En fait, l’INCa doit envisager un suivi quotidien. Cela pourrait
permettre d’intervenir rapidement, par exemple pour aider les
essais cliniques ayant des difficultés de démarrage, d’ouverture
de centres d’investigation ou de ralentissement des inclusions.
Ainsi, l’INCa devrait faciliter, chaque fois que c’est possible, la
mobilisation des intergroupes coopérateurs qu’il a labellisés, les
EMRC et les autres acteurs impliqués, lorsqu’il s’agit de gérer et
de surveiller les financements.
Parallèlement à la surveillance des essais cliniques thérapeutiques
multicentriques en cours, l’INCa continuera à mener l’enquête
annuelle des inclusions de patients dans les essais cliniques.
Cependant, la grande part des efforts consacrés au suivi
devrait se concentrer sur les inclusions dans les essais cliniques
thérapeutiques.
119
120
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Conclusion
Le 8e rapport scientifique de l’INCa rend compte des actions déployées
par les Plans cancers successifs. Celles-ci ont façonné le paysage de la
cancérologie et dynamisé la recherche française dans le champ du cancer
depuis maintenant 10 ans. Ce rapport met en lumière la richesse des
actions menées par l’INCa, en cohérence avec l’ITMO cancer d’AVIESAN,
qui résultent d’une vision intégrée de la lutte contre les cancers, fil
conducteur des Plans cancers français.
Le rapport montre la richesse et la diversité des projets financés dans
l’année, présentés sous un angle à la fois stratégique et budgétaire.
La recherche fondamentale, pierre angulaire des progrès à venir, y a
toute sa place de même que la recherche translationnelle et clinique,
et les structures qui les portent. Les résultats de ces recherches ont
permis d’anticiper dans notre pays le déploiement des traitements
personnalisés guidés par la génomique, maintenant accessible à tous.
Il illustre l’organisation mise en place indispensable au déploiement de
cette médecine de précision. Il est possible de distinguer, par la typologie
des projets financés, ce qui fait notre force, notamment les approches
moléculaires soutenues par des investissements significatifs consentis ces
dernières années, mais aussi les pistes d’amélioration, notamment dans le
champ de la recherche en prévention et en sciences humaines et sociales
insuffisamment investies dans notre pays.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
121
Ce rapport met également en lumière la plus forte visibilité internationale
de la recherche française en cancérologie acquise suite aux deux premiers
Plans cancer et dont le 3e plan lancé le 4 février 2014 doit assurer la
continuité, notamment à l’heure du développement de la médecine
personnalisée, dite aussi médecine de précision. Le partenariat
international, les échanges et partage de données sont nécessaires à
l’optimisation de la recherche pour accélérer les progrès au bénéfice
des malades, mais deviennent également indispensables au regard
des contraintes budgétaires qui pèsent sur nos sociétés. Il nous faut
mutualiser les moyens, les efforts et être innovants sur les grands enjeux
stratégiques en cancérologie, tels que par exemple la prévention et la
lutte contre le tabac. Dans ce mouvement déjà amorcé il y a quelques
années, l’INCa et son partenaire l’ITMO cancer d’AVIESAN continueront
à jouer un rôle moteur, en lien fort avec les autres acteurs français et
organisations internationales.
Professeur Agnès Buzyn
Présidente de
l’Institut national du cancer
122
ANNEXES
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
1
123
SYNTHÈSE DU PLAN CANCER 2014-2019
Près de 355 000 personnes font l’objet d’un diagnostic de cancer
chaque année, dont 200 000 hommes et 155 000 femmes. Le
nombre de nouveaux cas a doublé au cours des 30 dernières
années, mais parallèlement, la mortalité a régulièrement diminué.
Aujourd’hui, ce sont donc 3 millions de personnes qui vivent en
France avec ou après un cancer.
La lutte contre les cancers concerne chacun d’entre nous, parce
que nous sommes ou que nous avons été malades, parce que
nous accompagnons une personne malade dans notre cadre
familial, amical ou professionnel, ou encore parce que nous
voulons réduire notre risque de développer un cancer. Ce nouveau
Plan cancer cherche à répondre à l’ensemble des enjeux, à la fois
humains et sociétaux, posés par la maladie.
Malgré les progrès médicaux, les pathologies cancéreuses restent
la première cause de mortalité : 148 000 personnes en décèdent
chaque année. L’ambition première du Plan est de guérir plus
de personnes malades, en favorisant des diagnostics précoces
et en garantissant l’accès de tous à une médecine de qualité
et aux innovations. Au-delà de l’amélioration des soins et des
pratiques médicales, le Plan cancer propose une prise en charge
globale de la personne, tenant compte de l’ensemble de ses
besoins pour préserver la continuité et la qualité de vie pendant
et après la maladie.
les usagers du système de santé. Le Plan, décliné en 17 objectifs
opérationnels, s’inscrit dans la mise en œuvre de la Stratégie
nationale de santé et de l’Agenda stratégique pour la recherche,
le transfert et l’innovation « France-Europe 2020 ».
À travers chacune des actions qu’il met en œuvre, le Plan cancer
s’attaque résolument aux inégalités face à la maladie : en portant
une attention particulière aux personnes les plus vulnérables, en
luttant contre les pertes de chance lors de la prise en charge,
en garantissant un accès égalitaire à l’innovation et aux essais
cliniques, et en évitant que les conséquences économiques et
sociales de la maladie n’aggravent les difficultés des personnes
malades.
GUÉRIR PLUS DE PERSONNES MALADES
Bien que la réalité des cancers soit difficile à appréhender de façon
globale, puisqu’elle dépend largement de la localisation et du
stade de la maladie au diagnostic, on peut affirmer aujourd’hui
que plus d’une personne atteinte de cancer sur deux guérit.
L’ambition du Plan est de tout mettre en œuvre pour accroître de
façon significative les chances de guérison des personnes malades,
en surmontant au mieux les inégalités sociales et territoriales.
Pour répondre à cette ambition le Plan engage à :
Les cancers sont aussi la première cause de mortalité évitable.
Au regard des connaissances actuelles, on estime que près d’un
décès par cancer sur deux pourrait être évité. Ainsi, le Plan investit
dans la prévention pour réduire significativement le nombre
de nouveaux cas de cancers. Enfin, il soutient la recherche
fondamentale, source des progrès à venir.
À ces ambitions s’ajoute la volonté d’optimiser le pilotage et les
organisations de la lutte contre les cancers, pour une meilleure
efficience, en y associant pleinement les personnes malades et
Favoriser des diagnostics plus précoces
Un diagnostic précoce permet, pour la majorité des cancers,
un traitement plus efficace, et augmente ainsi les chances de
guérison. Il permet aussi des traitements moins lourds.
C’est pourquoi, le Plan renforce la politique publique en matière
de dépistage des cancers. Il vise en premier lieu à faire reculer
l’incidence du cancer du col aujourd’hui très marquée par les
inégalités sociales. Il porte ainsi la généralisation du programme
124
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
de dépistage organisé de ce cancer pour toutes les femmes de
25 à 65 ans et élargit, pour les jeunes filles, les possibilités de
vaccination contre les principaux virus responsables de ce cancer.
Les précédents Plans cancer ont permis la mise en place des
dépistages organisés du cancer du sein, puis du cancer colorectal,
qui restent parmi les plus fréquents et les plus meurtriers. Leur
évaluation a montré que des efforts restent à faire pour favoriser
la participation à ces programmes et permettre aux personnes
les plus fragiles socialement d’en bénéficier. C’est pourquoi le
nouveau Plan renforce la lutte contre les inégalités de recours
et d’accès au dépistage et accroît l’efficience des programmes,
afin de réduire la mortalité évitable et la lourdeur des traitements
liées à une prise en charge tardive. Il prévoit également de mieux
organiser, avec le médecin traitant, la surveillance des personnes
qui présentent un risque aggravé du cancer du sein ou du cancer
colorectal et qui ne font pas aujourd’hui l’objet d’une prise en
charge dans les programmes organisés.
Qu’elle soit portée par les pouvoirs publics ou entreprise à titre
individuel, toute démarche de dépistage nécessite une pédagogie.
Le Plan insiste sur la nécessité de délivrer aux personnes
concernées et aux professionnels qui les accompagnent une
information transparente sur les bénéfices, inconvénients, limites
ou éventuels risques liés aux dépistages, dans l’objectif de favoriser
l’adhésion éclairée lorsque la balance entre les bénéfices et les
risques est favorable, et de faire cesser les pratiques inadaptées,
inutiles voire préjudiciables.
Enfin, de nouvelles opportunités de diagnostic précoce seront
identifiées et validées, notamment pour les cancers les plus
fréquents et/ou les plus graves. Ainsi, seront étudiés les conditions
de dépistage du cancer du poumon par scanner à faible dose, la
place des tests sanguins dans le dépistage du cancer colorectal,
la possibilité de nouvelles modalités de dépistage pour le
cancer de la prostate et le cancer du pancréas et l’apport de
la télédermatologie pour la détection précoce des cancers de
la peau.
Garantir la sécurité et la qualité des prises
en charge
Grâce à la réduction des délais de prise en charge et d’accès
aux examens :
Les délais de prise en charge sont un facteur pronostique reconnu
pour certains cancers. Des délais trop longs, liés parfois à une
orientation inadéquate ou à une mauvaise articulation entre
les différentes phases du traitement, sont aussi des moments
d’inutile anxiété pour les patients et reflètent des inégalités d’accès
aux soins. Un rendez-vous avec une équipe de cancérologie
pertinente dans un délai court doit être garanti à chaque personne
nouvellement diagnostiquée, avec l’appui du médecin généraliste
ou de l’équipe de premier recours. De même, le maillage territorial
du parc d’imagerie sera ajusté en fonction des délais observés sur
les territoires. Le Plan propose ainsi une politique volontariste de
maîtrise des délais de prise en charge avec des objectifs nationaux.
Grâce à l’évolution des critères d’autorisations des
établissements prenant en charge les patients atteints de cancer :
Issue du premier Plan cancer, la mise en place d’autorisations des
établissements de santé pour l’activité de traitements des cancers
— fondées sur des seuils d’activité généraux par établissement et
par groupes de pathologies — a permis de structurer l’offre de
soins et d’améliorer la sécurité et la qualité générale des pratiques.
Le Plan prévoit de franchir une nouvelle étape en définissant
des indicateurs de qualité de prise en charge des patients par
localisation de cancer, établis en lien avec les professionnels, et
rendus progressivement accessibles au public par établissement.
En outre, le dispositif des autorisations et les critères d’agrément
doivent évoluer pour intégrer les nouvelles modalités de prise
en charge (telles que la chimiothérapie orale ou la radiologie
interventionnelle). Enfin, le dispositif devra organiser et garantir
l’orientation des patients nécessitant une prise en charge plus
complexe, en termes de compétence professionnelle et/ou de
plateau technique spécifiques.
Grâce à des organisations spécifiques dédiées aux personnes
âgées, aux enfants et aux jeunes :
Les précédents Plans ont permis l’émergence d’organisations
dédiées à des populations spécifiques nécessitant des prises en
charges particulières, telles les personnes atteintes de cancers
rares ou ayant des prédispositions génétiques, les enfants et les
personnes âgées. Certaines de ces organisations doivent encore
être confortées pour pouvoir assurer pleinement leur rôle et
couvrir l’ensemble des besoins.
Ainsi, dans le domaine de la cancérologie pédiatrique,
l’organisation de réunions de concertation pluridisciplinaires
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
interrégionales sera complétée par un dispositif national
reposant sur des centres de référence labellisés par l’INCa pour
les cancers rares de l’enfant ou pour le recours à des techniques
très spécifiques (protonthérapie par exemple). En parallèle, une
organisation dédiée à la prise en charge des adolescents et jeunes
adultes sera mise en œuvre pour tenir compte des spécificités
liées aux protocoles thérapeutiques et à l’accompagnement
psychologique et social dont ils ont besoin.
Enfin, le nouveau Plan poursuit les actions déjà engagées pour
la prise en charge des personnes âgées, il assure l’évolution des
formations et des pratiques professionnelles et structure la
recherche clinique en oncogériatrie.
Grâce à une meilleure coordination entre professionnels :
Les professionnels de premier recours – et tout particulièrement
les médecins traitants, les infirmiers et les pharmaciens – sont
nécessairement impliqués dans les prises en charge qui se font
de plus en plus en ambulatoire et à domicile. Le Plan insiste
sur la nécessité d’améliorer la coordination et les échanges
d’informations entre les professionnels de santé libéraux et
les équipes hospitalières par la mise en place d’un dossier
communicant de cancérologie (DCC) opérationnel d’ici 2015.
Y seront intégrés à terme les programmes personnalisés de
soins (PPS) et de l’après-cancer (PPAC). La télémédecine
(téléconsultation, télésurveillance médicale et téléexpertise pour
les cas complexes et rares) sera développée, en priorité pour les
départements à faible démographie médicale et ceux d’outre-mer.
125
des patients aux équipements de radiothérapie les plus adaptés
(tels que la radiothérapie conformationnelle avec modulation
d’intensité) sera étendu sur tout le territoire pour les indications
qui le nécessitent ; les établissements seront incités à investir dans
des techniques permettant des désescalades thérapeutiques au
bénéfice de la qualité de vie des patients.
Faire évoluer les formations et les métiers de
la cancérologie
L’évolution des prises en charges et des parcours de soins
des patients conduisent à la création d’un nouveau métier
d’infirmier(e) clinicien(ne), prioritairement dans le champ de la
cancérologie. Ce nouveau profil professionnel coopérant avec
le médecin traitant, avec l’équipe référente et avec les autres
professionnels de santé, hospitaliers ou de proximité permettra
à la fois d’assurer le suivi des patients, de reconduire certaines
prescriptions protocolisées, d’adapter les soins de support ou
encore d’assurer la coordination de parcours de soins complexes.
Les formations initiales et continues des professionnels de la
cancérologie devront s’adapter aux nouvelles exigences des
évolutions technologiques et thérapeutiques et garantir un socle
commun de connaissances. Les créations de postes d’internes
et de praticiens hospitaliers en cancérologie seront guidées
par l’identification des disparités territoriales en matière de
démographie médicale.
Accompagner au mieux les évolutions
thérapeutiques et technologiques
En 2015, la proportion de traitements anticancéreux pris par
voie orale devrait atteindre 25 à 30 %. Pour accompagner l’essor
des chimiothérapies orales tout en garantissant l’efficacité et
la sécurité de ces traitements, le Plan prévoit l’expérimentation
d’organisations permettant une réelle articulation entre l’équipe
de premier recours, et en particulier le médecin généraliste, et
l’hôpital, ainsi qu’une juste valorisation de l’implication de
chacun des acteurs. Des programmes d’éducation thérapeutique
seront développés pour donner les moyens aux patients de suivre
leur traitement à domicile.
Accélérer l’émergence de l’innovation au
bénéfice des patients
Le Plan cancer prévoit de doubler le nombre des patients
inclus dans les essais thérapeutiques, soit un objectif de
50 000 personnes par an en 2019, en veillant à corriger les
inégalités géographiques d’accès à la recherche clinique par
l’obligation d’ouvrir des centres investigateurs dans les DOM
et une meilleure répartition des équipes mobiles de recherche
clinique. Il est également prévu une amélioration de la couverture
territoriale par les centres d’essais de phase précoce (CLIP2), et en
particulier la labellisation de centres dédiés aux enfants afin de
leur permettre d’accéder plus vite aux médicaments innovants.
Les essais cliniques visant à améliorer la survie ou à réduire les
séquelles des traitements seront priorisés.
Pour les actes dont le bénéfice pour les malades aura été
démontré, le Plan encourage le développement de la chirurgie
ambulatoire, qui rend possible, sans risque majoré, la sortie du
patient le jour même de son opération. Dans le même souci,
sera favorisée la radiologie interventionnelle qui permet des
actes diagnostiques et thérapeutiques moins invasifs. L’accès
Le développement rapide des thérapies ciblées – ces médicaments
anticancéreux qui ciblent des anomalies moléculaires spécifiques
des cellules tumorales – préfigure une profonde évolution de la
pratique clinique, des améliorations du pronostic de nombreux
cancers, mais aussi des impacts économiques qui appellent
à la promotion d’une politique globale du médicament en
126
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
cancérologie. L’objectif est de tout à la fois stimuler l’émergence
de l’innovation et garantir son accès au plus grand nombre. Cette
politique s’appuiera sur de nouvelles méthodologies de recherche
clinique et d’évaluation des médicaments tenant compte de
l’apport de la biologie dans ce domaine, et sur une évolution
des modes de tarification pour les traitements innovants.
Conforter l’avance de la France
dans la médecine personnalisée
Au cours des deux premiers Plans cancer, la France s’est
dotée d’organisations permettant de développer la médecine
personnalisée. Il s’agit d’une part de prendre en charge les
personnes en tenant compte de leurs caractéristiques génétiques
propres grâce au dispositif d’oncogénétique ; d’autre part de
traiter les patients en fonction des spécificités biologiques de
leur tumeur grâce aux analyses réalisées sur les plateformes de
génétique moléculaire. L’apport des nouvelles technologies de
séquençage permettra que tous les patients à risque génétique
bénéficient d’un diagnostic individualisé dans des délais
compatibles avec une prise en charge thérapeutique efficace.
Le maillage territorial des consultations d’oncogénétique sera
également renforcé.
En parallèle, les conditions d’analyse complète du génome des
tumeurs par les plateformes de génétique moléculaire devront
être mises en place d’ici la fin du Plan. Un objectif ambitieux
de séquençage des tumeurs de 50 000 patients par an est fixé
pour 2019 afin que la France reste pionnière dans l’accès à la
médecine personnalisée. Une plateforme nationale dédiée à la
génomique et à l’analyse des données du cancer sera créée afin
d’alimenter la recherche.
PRÉSERVER LA CONTINUITÉ ET LA QUALITÉ
DE VIE
Soigner les malades reste un objectif premier. Mais grâce aux
succès thérapeutiques croissants, le soin doit de plus en plus
s’insérer dans une prise en compte plus large de la personne,
touchée dans toutes les sphères de sa vie par la maladie. En
réponse aux besoins et aux attentes exprimés par les personnes
malades et leurs proches, l’ambition du Plan cancer est de
préserver au maximum l’autonomie, la continuité et la qualité
de vie des personnes atteintes d’un cancer, pendant, mais aussi
après la période des traitements.
Assurer des prises en charge globales
et personnalisées
Le Plan cancer vise à mettre en place les conditions pour
passer d’un « parcours de soins », centré sur la prise en charge
médicale du cancer, à un « parcours de santé », prenant en
compte l’ensemble des besoins de la personne malade et de ses
proches, au plan physique, psychologique et social. Les avancées
des deux premiers Plans cancer que sont le dispositif d’annonce
de la maladie et les programmes personnalisés de soins et de
l’après-cancer seront adaptées à la diversité croissante des prises
en charge et seront accessibles à tous les patients, y compris
aux personnes les plus fragiles, ou porteuses d’une déficience
intellectuelle. Le nouveau Plan cancer souhaite également mieux
formaliser le passage de relais entre l’équipe hospitalière et
l’équipe de premier recours à l’occasion de la consultation de
fin de traitement.
Les patients doivent pouvoir participer pleinement aux décisions
qui les concernent. Dans la continuité du précédent, ce nouveau
Plan réaffirme l’importance pour les patients de disposer d’une
information adaptée et accessible à toutes les étapes du parcours,
y compris sur la recherche et les essais cliniques. L’autonomie
et l’implication des patients dans leur prise en charge pourront
être renforcées par des programmes d’éducation thérapeutique
adaptés et par le soutien de « patients-ressources » formés à
partager leur expérience.
Tous les patients qui le nécessitent doivent pouvoir accéder
à des soins de support adéquats (traitement de la douleur,
conseils diététiques, soutien psychologique, accompagnement
social, soins palliatifs, etc.), y compris lors des prises en charge
à domicile. Ces périodes de prise en charge hors institution
hospitalière étant de plus en plus fréquentes, l’accès aux aides
à domicile sera simplifié pour les personnes qui en ont besoin.
Les aidants familiaux devront pouvoir accéder à des dispositifs
de répit.
Des solutions d’hébergement à proximité des lieux de prise en
charge seront développées pour les personnes qui sont les plus
éloignées des centres de soins, mais aussi pour leurs familles.
Enfin, les personnes sans domicile fixe atteintes de cancer devront
pouvoir accéder aux nouveaux lits halte soins santé et aux lits
d’accueil médicalisés de façon à pouvoir être prises en charge
de façon continue.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Réduire les risques de séquelles
et de second cancer
Trois personnes sur cinq déclarent avoir conservé des séquelles
deux ans après un diagnostic de cancer : douleurs, fatigue
chronique, troubles moteurs ou de la vision, difficultés
psychologiques, troubles de la mémoire et de l’attention,
altération de la fertilité… Par leurs répercussions et les
limitations qu’elles entraînent, les séquelles sont déterminantes
des conditions de vie après un cancer. C’est pourquoi le Plan
cancer cherche à amplifier les efforts pour réduire la toxicité des
traitements grâce à la recherche clinique et au développement
de la médecine personnalisée. Il souligne la nécessité de mieux
structurer le suivi des personnes traitées pendant l’enfance et
l’adolescence notamment pour mieux connaître les effets à
long terme des nouveaux traitements. Enfin, le Plan prévoit de
systématiser l’accès à la préservation de la fertilité dès la phase
d’annonce des traitements.
La place de la prévention destinée aux personnes ayant eu un
cancer sera accrue. L’accompagnement au sevrage tabagique
des patients sera ainsi systématisé et mieux pris en charge, ainsi
que les démarches favorisant la réduction de la consommation
d’alcool, la pratique d’une activité physique adaptée et une
alimentation équilibrée.
Diminuer l’impact du cancer
sur la vie personnelle
Confrontées aux conséquences de la maladie sur leurs ressources
économiques, sur leurs études ou leur travail, les personnes
malades les ressentent comme une « double peine ». Ainsi, pour
que le cancer ne pénalise pas leur vie professionnelle à venir, il est
nécessaire de permettre aux enfants et aux adolescents malades
de poursuivre leur scolarité et leurs études. L’information sur les
dispositifs d’aménagement de la scolarité et de compensation des
surcoûts induits par la maladie doit être améliorée en direction
des jeunes, de leurs familles et des professionnels de l’éducation
et des universités. L’accès à l’enseignement à distance sera facilité,
au plan financier (extension de la gratuité des cours du CNED aux
plus de 16 ans) et technologique (développement des « massive
open online course - MOOC » sur la plateforme France université
numérique).
La survenue d’un cancer a de fortes répercussions sur la vie
professionnelle des personnes actives. Elles ont ainsi plus de
risque de perdre leur emploi, ou de ne pas en retrouver pour celles
qui étaient au chômage lors du diagnostic de leur cancer. Outre
la nécessité de redéfinir les outils et les dispositifs mobilisables
127
en faveur du retour ou du maintien dans l’emploi des personnes
atteintes, et de rendre cette information accessible à chacun, le
Plan cancer prévoit l’organisation d’Assises nationales dédiées
à l’emploi des personnes courant un risque de désinsertion
professionnelle en raison de leur santé. L’objectif de cette
manifestation d’ampleur nationale sera de sensibiliser et de
mobiliser l’ensemble des acteurs concernés — employeurs,
représentants des salariés, services de santé au travail, etc. — à
l’importance de l’enjeu, de poser des diagnostics et de formuler
des propositions pour améliorer la situation professionnelle
des salariés atteints de cancer, et plus largement de maladies
chroniques.
Atténuer les conséquences économiques du cancer sur le
niveau de vie des personnes malades et de leur famille est un
impératif qui doit mobiliser différents leviers : tout d’abord,
l’assouplissement des conditions d’attribution des indemnités
journalières qui pénalisent les salariés à temps partiel, titulaires
de contrats précaires ou éloignés de l’emploi du fait de la
maladie, et aggravent des inégalités sociales préexistantes ; mais
aussi la réduction des restes à charge liés à la reconstruction
mammaire et la revalorisation du tarif de remboursement des
prothèses capillaires et mammaires. Enfin, il faut faciliter l’accès
à l’assurance et au crédit des personnes qui ont eu un cancer
en faisant évoluer l’appréciation du risque par les assureurs.
Le Plan instaure la notion de « droit à l’oubli » au-delà d’un
certain délai, notamment pour les enfants et les adolescents
qui ne doivent pas être pénalisés toute leur vie par leur maladie
d’enfance. Les questionnaires médicaux seront harmonisés pour
une approche commune et pourront être remplis avec l’aide du
médecin traitant.
La connaissance et la compréhension des conséquences sociales
du cancer et de son retentissement sur la vie des personnes
malades et de leurs proches s’appuient sur des sources multiples
(observatoires, baromètres, cohortes, études ad hoc). Les
dispositifs d’observation et de recherche seront consolidés et la
recherche en sciences humaines et sociales et en santé publique
sera encouragée pour développer et actualiser les connaissances
sur les trajectoires des patients et sur leurs conditions de vie
jusqu’à plusieurs années après le diagnostic initial de cancer.
128
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
INVESTIR DANS LA PRÉVENTION
ET LA RECHERCHE
Plus de 40 % des décès par cancer pourraient être évités grâce à
des changements de comportements individuels ou collectifs.
Le Plan cancer a pour objectif de réduire de moitié ce chiffre
d’ici 20 ans, en faisant le choix de porter un effort majeur sur
la prévention. L’accent est également mis sur la recherche pour
développer de nouvelles approches préventives ou thérapeutiques.
Lancer le Programme national de réduction
du tabagisme
Le tabac est le premier facteur de risque évitable de cancers en
France, responsable à lui seul de près de 30 % des décès par
cancer. Plus de 30 % des 15-75 ans fument quotidiennement
en France, soit 13 millions de personnes, quand ils sont 22 %
en Grande-Bretagne, moins de 20 % aux États-Unis et 16 % en
Australie. Pour réduire le nombre de cancers liés au tabac dans
les prochaines décennies, il est impératif de rattraper le retard
français. L’objectif est donc de diminuer d’un tiers la prévalence
du tabagisme et ainsi d’atteindre le seuil de 22 % de fumeurs à
échéance du Plan. Cet effort mettra la France en situation de
passer sous la barre des 20 % de fumeurs dans les 10 ans et pourra
ainsi sauver près de 15 000 vies chaque année. Pour ce faire, le
Plan lance le Programme national de réduction du tabagisme.
Ce programme d’actions sera finalisé avant l’été 2014 après une
phase de concertation avec les parties prenantes. Il reposera sur
quatre grands principes : éviter l’entrée dans le tabagisme en
particulier chez les jeunes, faciliter l’arrêt du tabac grâce à un
renforcement de l’aide au sevrage, faire de la politique des prix
du tabac un outil au service de la santé publique et anticiper
avec les buralistes l’impact de la diminution de la prévalence des
fumeurs. Les recettes apportées par les hausses futures du prix
des produits du tabac seront reversées à un fonds dédié, destiné
à la recherche sur le cancer, à sa prévention et à l’amélioration
de sa prise en charge.
Donner à chacun les moyens de réduire
son risque de cancer
L’alcool, l’obésité et le surpoids, la consommation de viandes
rouges et de charcuterie augmentent le risque de développer un
cancer, tandis que l’activité physique régulière et la consommation
de légumes et de fruits contribuent à le réduire.
Ces comportements peuvent être liés à des déterminants sociaux
ou économiques, contribuant ainsi aux inégalités observées en
France face au risque de cancers. La prévention nutritionnelle,
comprenant la prévention de la consommation excessive d’alcool,
permettrait d’éviter un tiers des cancers les plus communs.
L’alcool à lui seul est responsable de 10 % des décès par cancer. Le
Plan cancer prévoit donc de faire appliquer l’interdiction de vente
des boissons alcooliques aux mineurs, et d’aider les personnes
à l’arrêt de la consommation excessive d’alcool. L’éducation
nutritionnelle et la promotion de la pratique physique seront
développées dès l’école maternelle et primaire, en cohérence avec
le Plan national nutrition et santé et le Plan obésité.
Les virus des hépatites virales B et C sont responsables de la
survenue d’un cancer du foie chez près d’un millier de personnes
par an. La couverture vaccinale contre le virus de l’hépatite B
doit donc être améliorée, en informant la population et les
professionnels de santé sur la balance bénéfices-risques de la
vaccination. Le dépistage des personnes exposées au risque
d’hépatite B et C sera développé pour favoriser leur accès précoce
à la prise en charge thérapeutique.
Les Français sont exposés à de très nombreux messages de
prévention, relayés, parfois de façon partielle, par les médias.
Cette profusion d’informations crée de la confusion et aboutit
paradoxalement à une perte de repères qui favorise l’inaction ou
des comportements justifiés par des idées fausses. Le choix de la
prévention, pour être efficace, doit donc être sous-tendu par la
volonté d’éclairer les choix individuels par une information sur
les facteurs de risque et sur leur exacte hiérarchisation les uns
par rapport aux autres.
Protéger les populations et les travailleurs
face au risque de cancer lié au travail ou
à l’environnement
On estime que plus de 2 millions de salariés sont exposés à des
produits cancérogènes dans leur cadre professionnel. Il convient
donc de renforcer la substitution et la prévention primaire pour
réduire les expositions professionnelles aux agents cancérogènes et
d’accroître la traçabilité des expositions, comme le suivi médical
des personnes exposées au cours de leur vie professionnelle.
La connaissance, l’observation et la surveillance des cancers liés
à des expositions environnementales seront développées, qu’il
s’agisse d’agents cancérigènes avérés ou potentiels. Le Plan cancer
porte en particulier des mesures pour réduire l’exposition de la
population aux polluants atmosphériques, et notamment au
diesel, aux rayonnements ionisants à visée diagnostique et aux
rayonnements ultraviolets artificiels et naturels.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Se donner les moyens d’une recherche
innovante
En réponse aux défis scientifiques et sociétaux posés par les
pathologies cancéreuses, le Plan cancer fixe cinq axes stratégiques
de recherche sur les cancers, qui seront investis par des appels
à projets récurrents et multidisciplinaires, visant à améliorer la
prévention, le diagnostic et les traitements :
1. Identifier les populations les plus susceptibles d’être exposées
au risque de cancer pour adapter et personnaliser les stratégies
de prévention et de détection précoce.
2. Aboutir à l’échéance du Plan à une nouvelle définition des
maladies cancéreuses.
3. Modéliser les grands processus tumoraux pour mieux
comprendre les cancers et mieux prendre en charge les patients.
4. Mieux comprendre l’échappement tumoral et les relations
hôte-tumeur.
5. Lutter contre les inégalités de santé face au cancer.
La recherche fondamentale, qui permet de progresser dans
la compréhension des mécanismes de développement des
cancers, indispensable au renouvellement des concepts, est une
source majeure des progrès médicaux. Le Plan cancer garantit
le financement d’une recherche fondamentale d’excellence et
créative en lui dédiant plus de 50 % de ses crédits de recherche.
Il favorise également la traduction des recherches en avancées
concrètes pour les patients au sein des sites de recherche intégrée
sur le cancer (SIRIC).
Les évolutions de la recherche biomédicale impliquent des
adaptations des parcours professionnels, en veillant tout
particulièrement au décloisonnement des disciplines mobilisées,
de la biologie aux sciences humaines et sociales en passant par
l’épidémiologie et les sciences de l’ingénieur. Les universités
qui mettent en place des doubles formations, par exemple
entre biologie et mathématiques, santé et statistiques, seront
soutenues.
Les données brutes et les résultats des recherches doivent être
partagés au sein de la communauté scientifique nationale,
européenne et internationale, notamment dans le cadre de
l’Alliance mondiale pour la génomique des cancers (Global
alliance) afin d’accélérer les progrès médicaux. Les avancées
scientifiques seront régulièrement communiquées auprès de
l’ensemble des citoyens, dans le souci de rendre compte des
efforts de la Nation en matière de recherche sur les cancers et
de contribuer à la modification de la perception des cancers
par la société.
129
OPTIMISER LE PILOTAGE
ET LES ORGANISATIONS DE LA LUTTE
CONTRE LES CANCERS
Une attention particulière sera portée à l’efficience des actions
mises en œuvre afin de garantir l’équilibre global du Plan. Celuici affirme également la nécessaire implication des patients et
usagers dans la définition et à la mise en œuvre de la politique
de lutte contre les cancers, clarifie les rôles des acteurs nationaux
et régionaux et définit certaines orientations favorables à
l’innovation en matière de financement.
Faire vivre la démocratie sanitaire
Que ce soit dans les domaines de la prévention, du dépistage,
des soins ou de la recherche, le Plan cancer a pour objectif de
renforcer les capacités de chaque individu à se déterminer de façon
autonome sur les questions liées à la maladie et, plus largement,
à sa santé. En complément de ces mesures qui répondent aux
attentes et aux besoins individuels, l’amélioration de la qualité du
système de santé nécessite d’associer collectivement les citoyens,
usagers du système de santé et personnes malades, à la définition
de la politique de lutte contre les cancers et à sa mise en œuvre.
L’implication des représentants des usagers et des personnes
malades sera généralisée dans les instances de pilotage, de gestion
ou de production de soins ou de recherche, et leur participation
active sera soutenue en leur apportant une formation sur les
grands enjeux de la cancérologie.
Toutes les actions prévues par le Plan cancer devront en outre être
mises en œuvre avec le concours et en tenant compte des besoins
de leurs bénéficiaires, au premier rang desquels les personnes
malades et les usagers du système de santé.
Appuyer les politiques de lutte contre
les cancers sur des données d’observation
robustes et partagées
Le pilotage des politiques de lutte conter les cancers nécessite de
connaître l’évolution de l’épidémiologie des cancers (incidence,
mortalité, survie…), mais aussi la réalité des prises en charge et
des parcours de soins des personnes. L’objectif est de pouvoir
évaluer l’efficacité des actions déployées et de repérer les
situations de pertes de chance ou d’inégalités face à la maladie,
afin de mettre en œuvre des mesures correctives de façon réactive.
Pour y parvenir, l’enjeu est d’apparier les différentes bases des
données et systèmes d’information existants dans le domaine
des cancers (registres des cancers, système d’information des
130
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
dépistages organisés, dossier communicant en cancérologie,
cohortes, bases clinicobiologiques…) avec les bases de données
de l’assurance maladie (SNIIRAM, PMSI) et celles du champ
socioéconomique (Insee, Caisse nationale d’assurance vieillesse
notamment). Ceci permettra de reconstituer et d’analyser les
trajectoires de soins des personnes malades, en mettant en
lumière leurs liens avec des facteurs de risque (comportementaux,
environnementaux, professionnels) et des déterminants sociaux
(niveau d’études, emploi, niveau de revenu, etc.) de façon à
réduire les inégalités et à adapter les politiques publiques aux
besoins. Initié par le Plan précédent, ce travail sera activement
déployé grâce au partage des données et à l’interopérabilité des
bases, tout en garantissant la confidentialité et la sécurité des
informations.
Optimiser les organisations pour
une meilleure articulation et
une plus grande efficience
Les deux premiers Plans cancer ont structuré le domaine de la
cancérologie, tant dans le champ des prises en charge (dépistage,
soins) que dans celui de la recherche. Différentes structures de
coordination ont été mises en place, dont le positionnement
et les missions seront optimisés, dans un souci d’efficacité et
de cohérence. L’objectif est d’améliorer les interfaces entre
les différents champs d’intervention (observation, recherche,
prévention, dépistage, soins) pour un meilleur transfert de
l’innovation et des parcours de soins plus fluides. Au plan
national, le pilotage technique et l’animation décloisonnée de
ces structures sont confiés à l’Institut national du cancer (INCa),
en appui au pilotage stratégique des ministères de la santé et de
la recherche. Au plan régional, le pilotage sanitaire de la lutte
contre les cancers est confié à l’Agence régionale de santé (ARS),
à laquelle les réseaux régionaux de cancérologie (RRC) et les
structures régionales de dépistage apportent leur appui, le cas
échéant en se rapprochant, notamment en termes de systèmes
d’information. L’ARS coordonne et s’assure de l’efficacité des
organisations territoriales de soins pour les cancers. Enfin,
dans le champ de la recherche, les missions des cancéropôles
interrégionaux seront redéfinies, ainsi que leur articulation avec
les sites de recherche intégrée sur le cancer (SIRIC) et les structures
sanitaires régionales (ARS et RRC, notamment pour ces derniers
en matière de recherche clinique).
Adapter les modes de financement
aux défis de la cancérologie
Les prises en charge des cancers se renouvellent constamment,
sous l’effet de techniques et de médicaments innovants qui
impliquent de plus en plus fréquemment un suivi extrahospitalier.
Ce sont aussi des prises en charge coûteuses qui mettent sous
tension le financement de notre système de santé. Pour que ces
nouvelles approches soient diffusées rapidement au bénéfice
de tous les patients, les modalités de financement doivent
évoluer et des marges de manœuvre doivent être dégagées. Le
financement et la tarification de ces nouveaux modes de prise en
charge thérapeutiques et organisationnels dans le champ de la
cancérologie seront étudiés de façon prioritaire au sein du comité
de réforme de la tarification hospitalière (CORETAH) et dans le
cadre des travaux sur les nouveaux modes de rémunération des
professionnels de santé.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
2
131
OBJECTIFS DE SANTÉ
DU PLAN CANCER 2014-2019 ET INDICATEURS D’IMPACT
À ce jour, le premier comité de suivi du Plan cancer a proposé
la mise en œuvre d’indicateurs, qui seraient définis comme suit :
•• les indicateurs d’effets ou d’impact permettent d’évaluer les
effets ou répercussions obtenus (directs et indirects, attendus
et inattendus) auprès des destinataires directs et indirects.
Ces impacts sont la résultante d’un certain nombre d’actions,
elles-mêmes présentes dans différents objectifs du Plan. Cette
évaluation porte généralement le moyen ou long terme ;
•• les indicateurs de résultats se focalisent principalement sur les
effets d’un objectif du Plan cancer. Ils ne concernent donc
non pas l’effet d’une action mais d’un ensemble d’actions
regroupées dans une même thématique définie par l’objectif.
Cette évaluation porte principalement sur le court ou moyen
terme ;
•• les indicateurs de suivi permettent de suivre l’avancement d’une
action du Plan cancer et d’en apprécier la réalisation.
Les 11 indicateurs d’impacts proposés, ainsi que les indicateurs
de résultats en lien avec des questions de recherche, sont listés
ci-après ; les indicateurs de suivi seront définis ultérieurement
par chaque organisme responsable d’une action.
INDICATEURS D’IMPACT
Objectif : Améliorer la survie nette à 5 ans par cancer
•• Indicateur n°1 : Survie nette à 1 an, 3, 5 et 10 ans par type
de cancer
Objectif : Diminuer le taux de mortalité par localisation de
cancer au cours d’une année, et notamment par cancer du col
de l’utérus (baisse de 30 % d’ici 10 ans)
•• Indicateur n°2 : Estimation et tendance du taux standardisé
de mortalité par localisation de cancer
Objectif : Diminuer la mortalité prématurée par cancers (chez
les moins de 65 ans), particulièrement lié aux inégalités sociales
de santé
•• Indicateur n°3 : Estimation et tendance du taux de mortalité
prématuréé par cancer
Objectif : Réaliser 50 % de la chirurgie du cancer du sein en
ambulatoire d’ici 2024
•• Indicateur n°4 : Proportion d’hospitalisations pour chirurgie
partielle d’un cancer du sein effectuées en soins ambulatoire
Objectif : Réduire de 10 % la proportion de personnes ayant
une qualité de vie perçue comme dégradée pour les principaux
types de cancer, d’ici 5 ans, chez les personnes en vie deux ans
après le diagnostic de cancer
•• Indicateur n°5 : Évolution de la proportion de personnes ayant
une qualité de vie perçue comme dégradée deux ans après le
diagnostic de cancer
Objectif : Remettre un programme personnalisé de soins
à 100 % des patients ainsi qu’un support d’information de
référence sur sa pathologie et son traitement
•• Indicateur n°6 : Taux de remise d’un programme personnalisé
de soins (PPS) aux personnes atteintes de cancer
Objectif : Augmenter, d’ici 5 ans, de 50 % les chances de retour
à l’emploi 2 ans après le diagnostic des personnes atteintes
d’un cancer par rapport à celles n’ayant pas de cancer
•• Indicateur n°7 : Évolution des chances de retour à l’emploi
2 ans après le diagnostic des personnes atteintes d’un cancer
Objectif : Réduire de moitié le nombre de décès par cancers
liés aux facteurs de risque évitables d’ici 20 ans
•• Indicateur n°8 : Proportion de décès par cancers liés à un
facteur de risque évitable
132
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Objectif principal : Tendre vers une prévalence de tabagisme à
zéro à l’âge adulte pour les générations nées à partir de 2010
•• Indicateur n°30 : Nombre de tumeurs analysées sur un panel
de 100 gènes pour lesquels on dispose de la thérapie ciblée
•• Indicateur n°31 : Nombre de tests réalisés sur les personnes
Objectif secondaire : Diminuer le tabagisme des jeunes de
17-18 ans (- 10 points, de 31.5 % à 20 %) et retarder l’âge
d’expérimentation du tabac de 13 à 15 ans
•• Indicateur n°9 : Prévalence du tabagisme quotidien chez les
jeunes (15 ans, 16 ans, 17 ans)
En lien avec le Programme national de réduction du tabagisme
(PNRT)
Objectif : Passer sous la barre de 20 % de prévalence du
tabagisme dans la population de 18 à 75 ans d’ici 2019
•• Indicateur n°10 : Prévalence du tabagisme quotidien en
population adulte (15 – 75 ans)
En lien avec le Programme national de réduction du tabagisme
(PNRT)
Objectif : Diminuer la fréquence de la consommation d’alcool
en population générale (15 - 75 ans)
•• Indicateur n°11 : Prévalence de la consommation déclarée
d’alcool en population générale (15-75 ans)
Indicateurs de résultats des
17 objectifs du Plan cancer 2014-2019
Objectif 5 : Accélérer l’émergence de l’innovation au bénéfice
des patients
•• Indicateur n°25 : Evolution, par rapport à 2013, du nombre
de personnes incluses dans les essais cliniques thérapeutiques
en cancérologie
•• Indicateur n°26 : Proportion d’essais cliniques de phase
précoce ouverts aux enfants dans les CLIP² ayant une
compétence pédiatrique
•• Indicateur n°27 : Proportion d’enfants de moins de 18 ans
inclus dans les essais cliniques de phase précoce
Objectif 6 : Conforter l’avance de la France dans la médecine
personnalisée
•• Indicateur n°28 : Nombre de patients bénéficiant d’un test
moléculaire de recherche de mutations prédisposant au cancer
•• Indicateur n°28b : Nombre de jours de délai médian de rendu
de résultat pour tout test de génétique constitutionnelle
•• Indicateur n°29 : Nombre de patients bénéficiant d’une analyse
complète du génome tumoral
atteintes d’un cancer de l’ovaire au stade métastatique
Objectif 7 : Assurer des prises en charge globales et
personnalisées
•• Indicateur n°35 : Proportion d’essais cliniques dont le
protocole a été relu par un comité de patient et dont la fiche
d’information a été mise à disposition
•• Indicateur n°36 : Proportion d’essais cliniques dont les
résultats sont publiés sur le registre des essais cliniques
Objectif 13 : Se donner les moyens d’une recherche innovante
•• Indicateur n°44 : Pourcentage des crédits de l’ensemble des
appels à projets de l’INCa et de l’Avisan Cancer alloués à la
recherche fondamentale
Objectif 16 : Optimiser les organisations pour une plus grande
efficience
•• Indicateur n°48 : Ratio de projets émergents financés par les
cancéropôles retenus au niveau national
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
3
133
TUMOROTHÈQUES
Suivi des activités
Recommandations
Initiatives stratégiques de l’INCa
Collaborations nationales
et internationales
2005-2007
••2006 : premier rapport d’activité
sur les tumorothèques
••2007 : audit de la politique
d’organisation
••2005 : recommandation initiale de
l’INCa (charte éthique, indications
concernant la cryoconservation
dans le cadre des soins)
••2007 : recommandations
nationales (système de gestion
et contrôle de la qualité d’une
collecte de ressources biologiques)
2008-2012
••Rapports d’activité annuels
••Recommandations de l’INCa pour ••2008 : appel à projets pour « La valeur
2010 : formulaire de déclaration
l’organisation locale : gouvernance ajoutée génomique et scientifique des
disponible en ligne
et coûts de fonctionnement
ressources biologiques » (8 projets
sélectionnés, 5,3 millions d’euros)
••Production d’un rapport d’activité encourus dans les partenariats de
facilitation
••2011 : premier appel à projets
••Recommandations de l’INCa pour concernant les bases de données
multidisciplinaires et multicentriques :
l’organisation au niveau local et à
recueil de données biologiques et
l’échelle du réseau : gouvernance
de données concernant les tumeurs.
et priorités scientifiques des
(5 projets sélectionnés, 2,8 millions
collectes nationales
d’euros)
••2012 : 2e appel à projets concernant
les bases de données cliniques et
biologiques (BCB)
(4 projets sélectionnés, 2,6 millions
d’euros)
••Projet BBMRI européen :
participation active des
BIOBANQUES de l’INCa
(infrastructure nationale) :
l’INCa est à la fois membre
du Comité de direction et du
Conseil scientifique
2013-2014
••2013 : 3e appel à projets concernant
••2012 : mise en place d’un rapport ••2012 : notification écrite des
••2013 : lancement d’un
établissements de santé des
3e appel à projets sur les
d’activité en ligne. Suivi complet
les bases de données cliniques
des activités liées à la santé et aux
nouvelles conditions d’aide aux
et biologiques (BCB) (5 projets
bases de données cliniquessciences, par pathologie. Meilleure contributions scientifiques des
sélectionnés, 2,5 millions d’euros)
biologiques, en coopération
banques de tumeur, à baser sur un ••2013 : développement d’un nouvel
évaluation de la mise en œuvre
avec Aviesan (BIOBANQUES)
indice calculé à partir des données indice de contribution scientifique, qui
des recommandations de l’INCa
depuis 2011
d’activité
favorise les tumorothèques appliquant
les recommandations de l’INCa depuis
2011
••2014 : évaluation des 5 premiers
projets concernant les BCB, afin de
réexaminer la valorisation structurelle
des réseaux thématiques
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
134
4
Plateformes IBiSA
Type de plateforme
Nom du centre
Ville
Protéomique
MaP (Marseille Protéomique)
Pole Protéome de Montpellier-LR (Montpellier Proteome Hub)
Plateforme protéomique Paris 5 (Paris 5 university Proteomics Platform)
Pasteur Proteomics
Protéomique Biogenouest
Plateforme de Protéomique Lille IFR 147 (Lille IFR 147 Proteomics Platform)
MARSEILLE
MONTPELLIER
PARIS
PARIS
RENNES
VILLENEUVE D’ASCQ
Nouvelles thérapies,
Vectorisation, Cellules souches
Plateforme anticorps monoclonaux-PADAM (PADAM Monoclonal Antibody Platform)
ANGERS
Imagerie In vivo
CYCERON
Imagerie Sciences du Vivant - In vivo
PRIME
Imagerie Petit Animal Paris Descartes
Plateforme d’imagerie In vivo
CAEN
GRENOBLE
ORSAY
PARIS
STRASBOURG
Imagerie cellulaire
Imaging Centre IGBMC (ICI)
Imagerie Sciences du Vivant-in vitro
Lyon Bio-image
Montpellier RIO Imaging
MICA : Microscopie Imagerie Côte d’Azur
Cochin Imagerie
ImagoSeine
PICT-IBiSA Institut Curie
Imagerie cellulaire et tissulaire
Plateforme de microscopie de Rennes
Toulouse RIO Imaging
ILLKIRCH
LA TRONCHE
LYON
MONTPELLIER
NICE
PARIS
PARIS
PARIS
REIMS
RENNES
TOULOUSE
Génomique, transcriptomique
Biopuces et Séquençage Strasbourg IGBMC
Transcriptomic Genomic Marseille-Luminy
MGX - Montpellier GenomiX
Plateforme Puce à ADN BioGenOuest
ILLKIRCH
MARSEILLE
MONTPELLIER
NANTES
Criblage et chimiothèque
Plateforme ARN interférence (PARi)
Plateforme G5C (G5C Platform)
PCBIS
CDithem
KISSf
GIF SUR YVETTE
GRENOBLE
ILLKIRCH
PARIS
ROSCOFF
Biologie structurale et
biophysique
Plateforme Biologie et génomique structurales – Strasbourg
PICT
ILLKIRCH
TOULOUSE
Animalerie, exploration
fonctionnelle
AniRA
Fonctions du système immunitaire
CARDIEX (THERASSAY)
INTRAGENE-TAAM
LYON
MARSEILLE
NANTES
ORLEANS
Autres
TILLING
ECCAMI
Immunomonitoring en Cancérologie
The C. elegans functional genomics platform
Pharmacology-Criblage-Interactome
High Throughput MAb Development
EVRY
LA TRONCHE
MARSEILLE
MARSEILLE
MONTPELLIER
MONTPELLIER
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
5
135
REGISTRE DES ESSAIS CLINIQUES
Grandes étapes de gestion du registre des essais de recherche clinique de l’INCa
2007-2008
2009-2010
2011-2012
2013
2014
Collaborations
nationales
••Instauration d’un
dialogue avec
l’ANSM (lAgence
nationale de sécurité
du médicament
ex AFSSAPS)
••Modification de
••Ouverture d’une
••Au total 325 essais
••2009 : accord entre
l’accord entre l’INCa
réflexion avec les
ont été transmis
l’INCa et l’ANSM
et l’ANSM pour une
sociétés Santor et
par l’ANSM (depuis
favorable à la
transmission à l’INCa
Springer pour le
septembre 2010) ;
transmission des
de tous les essais
développement
174 essais ont été
informations sur les
autorisés sur le cancer
d’une application
inscrits dans le registre
essais cliniques de
••Initiation de la
mobile « Registre
médicaments autorisés de l’INCa
des essais cliniques »
procédure de
••Discussion avec
par l’ANSM
récupération des
à disposition des
l’ANSM sur la
••2010 : collaboration
résultats des essais
oncologues en activité
transmission des
opérationnelle avec
cliniques en vue de
••Initiation d’une
informations
l’ANSM
les publier sur le site
collaboration avec
concernant les essais
••Plusieurs réunions
internet de l’INCa avec
la Ligue nationale
avec l’ASIP santé
non médicamenteux
la collaboration des
contre le cancer
(Agence des systèmes ••Collaboration avec les
comités de patients
d’information
trois principaux acteurs pour sensibiliser les
publics nationaux en
comités de patients à
partagés de santé)
la recherche clinique et
matière d’assurance
en vue de développer
l’utilisation du registre
l’accès des médecins
de soins de santé :
des essais cliniques
affichage du lien vers
au registre pendant
le registre de l’INCa sur
des consultations
multidisciplinaires des
leur site internet
patients
Collaborations
internationales
••Collaboration avec
le NCI américain :
transmission directe
des données issues
d’essais cliniques
français pour
intégration au registre
PDQ (Physician Data
Query) du NCI
••En raison de
modifications
apportées par le NCI
dans le processus
d’enregistrement
des essais, fin de la
transmission directe de
l’INCa dans le registre
PDQ du NCI
Quelques
chiffres
••100 essais publiés
à partir de
50 promoteurs
académiques
••2008 : publication des
essais cliniques menés
par les industriels
••Plus de 1 000 essais
cliniques publiés dans
le registre
••La page internet de
••Plus de 1 500 essais
l’INCa la plus visitée :
cliniques publiés dans
plus de 200 000 visites le registre
en mai 2011
••Plus de 1 780 essais
cliniques publiés dans
le registre
136
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Répartition des essais cliniques enregistrés selon plusieurs critères au 15 mai 2014
Total
Academiques
Industriels
Total
Ouverts
Total
Ouverts
1 789
517
Académiques
330
156
1 106
390
Industriels
303
82
683
127
Mixte
79
20
Non précisé
394
132
Type de financement***
Classement anatomique*
Total
Ouverts
Sein
272
80
Intervention*
Total
Ouverts
Prostate
106
35
Médicament**
1 323
348
Appareil respiratoire
196
52
Radiothérapie
190
75
Côlon et rectum
155
54
Imagerie
112
40
Voies aérodigestives supérieures (VADS) et ORL
90
27
Chirurgie
117
67
Foie et voies biliaires
78
26
Greffe
57
15
Appareil urinaire
66
16
Pharmacologie – Recherche
translationnelle
142
38
Appareil génital féminin
104
40
Appareil digestif (autre que côlon et rectum)
101
29
Peau – Mélanomes
67
16
Phase
Total
Ouverts
Sang – Hématologie
375
98
I
160
52
Système nerveux
94
32
I-II
129
43
Sarcomes
56
21
II
619
154
Appareil génital masculin
7
1
II-III
26
6
Système endocrinien
27
9
III
484
123
Métastases
73
21
IV
30
4
Autres
180
58
Sans
341
135
* La somme peut être supérieure au total, certains essais présentant plusieurs catégories de classification
** Comporte également des vaccins
*** Uniquement pour les essais à promotion non industrielle
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
6
137
LA CLASSIFICATION CSO
La classification « Common Scientific Outline », ou CSO, est
un système de classification organisé autour de sept catégories
générales d’intérêt scientifique pour la recherche en cancérologie :
•• biologie
•• étiologie (les causes du cancer)
•• prévention
•• détection précoce, diagnostic, et pronostic
•• traitement
•• lutte contre le cancer, survie et résultats de la recherche
•• systèmes de modèles scientifiques
La classification établit un cadre qui permet d’améliorer la
coordination entre les organismes de recherche, et également de
comparer les portefeuilles de recherche des organismes publics,
à but non lucratifs et gouvernementaux. Les types de projets de
recherche financés par l’INCa, le ministère de la Santé et l’ITMO
Cancer d’Aviesan qui sont présentés dans ce rapport sont fondés
sur cette classification CSO.
Les différentes catégories CSO comprennent :
CSO 1 Biologie
•• Fonctionnement normal
•• Déclenchement du cancer : aberrations chromosomiques
•• Déclenchement du cancer : oncogènes et gènes suppresseurs
de tumeurs
•• Évolution du cancer et métastase
•• Ressources et infrastructures
CSO 2 Étiologie
•• Facteurs exogènes liés à l’origine et à la cause du cancer
•• Facteurs endogènes liés à l’origine et à la cause du cancer
•• Interactions entre les gènes et/ou les polymorphismes
génétiques et les facteurs exogènes et/ou endogènes
•• Ressources et infrastructures liées à l’étiologie
CSO 3 Prévention
•• Interventions visant à prévenir le cancer : comportements
personnels qui agissent sur le risque de cancer
•• Science de la nutrition et prévention du cancer
•• Chimioprévention
•• Vaccins
•• Méthodes de prévention complémentaires et parallèles
•• Ressources et infrastructures liées à la prévention
CSO 4 Dépistage précoce, diagnostic et pronostic
•• Développement technologique et/ou découverte de marqueurs
•• Évaluation de la technologie et/ou de marqueurs selon les
paramètres fondamentaux des méthodes utilisées
•• Essais de technologies et/ou de marqueurs en milieu clinique
•• Ressources et infrastructures liées au dépistage précoce, au
diagnostic ou au pronostic
CSO 5 Traitement
•• Traitements locaux – découverte et développement
•• Traitements locaux – applications cliniques
•• Traitements systémiques – découverte et développement
•• Traitements systémiques – applications cliniques
•• Combinaison de traitements locaux et systémiques
•• Méthodes de traitement complémentaires et parallèles
•• Ressources et infrastructures liées au traitement
138
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
CSO 6 Lutte contre le cancer, survie et résultats de recherche
•• Soins aux patients et survie
•• Surveillance
•• Comportement
•• Analyses des coûts et prestation de soins de santé
•• Sensibilisation et communication
•• Soins en fin de vie
•• Éthique et confidentialité dans le domaine de la recherche
sur le cancer
•• Approches complémentaires et parallèles en matière de soins
de soutien aux patients et aux anciens malades
•• Ressources et infrastructures liées à la lutte contre le cancer,
à la survie et aux résultats de recherche
CSO 7 Modèles scientifiques
•• Élaboration et caractérisation de modèles
•• Application de modèles
•• Ressources et infrastructures liées aux modèles scientifiques
En 2015, les partenaires de l’ICRP vont mettre en œuvre une
nouvelle version de la CSO et des codes.
Institut national du cancer
Rapport scientifique 2013-2014
Publié par l’Institut National du Cancer
Tous droits réservés – Siren 185 512 777
ISSN 2276-5751
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Brief
ISBN 978-2-37219-034-3
ISBN net 978-2-37219-035-0
OCTOBRE 2014
139
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