PARTIE II : COMPRENDRE • • • • • • • Pratiquer une démarche expérimentale pour mettre en évidence : - les différents paramètres influençant la période d’un oscillateur mécanique ; - son amortissement. Établir/exploiter les expressions du travail d’une force constante (force de pesanteur, force électrique dans un champ uniforme). Établir l’expression du travail d’une force de frottement d’intensité constante dans le cas d’une trajectoire rectiligne. Analyser les transferts énergétiques au cours d’un mouvement d’un point matériel. Pratiquer une démarche expérimentale pour étudier l’évolution des énergies cinétique, potentielle et mécanique d’un oscillateur. Extraire et exploiter des informations sur l’influence des phénomènes dissipatifs sur la problématique de la mesure du temps et la définition de la seconde. Extraire et exploiter des informations pour justifier l’utilisation des horloges atomiques dans la mesure du temps. Chapitre 10 Oscillateurs, travail et énergie I. Travail d’une force I.1 Définition Le travail W AB (F ) d’une force F constante dont le point d’application se déplace de A vers B est égal au produit scalaire : W AB ( F ) = F ⋅ AB = F × AB × cos α F en N AB en m W en J F α A Figure 1 : Travail d’une force constante Figure 2 : Travail moteur ou résistant Si 0 < α < 90 alors 0 < cos α < 1 F α B Et donc W AB ( F ) = F × AB × cos α Le travail de la force est positif. >0 Le travail est dit moteur. La force favorise le déplacement. A Si α = 90 alors cos α = 0 F α Et donc B W AB ( F ) = F × AB × cos α = 0 Le travail est nul. La force n’a pas d’effet sur le déplacement. A Si 90 < α < 180 alors -1 < cos α < 0 Et donc B α A 1/ 6 F AB cos α 0 Le travail de la force < × × négatif = est W AB ( F ) B F Le travail est dit résistant La force s’oppose au déplacement. I.2 Travail d’une force conservative Définition : Une force est dite conservative si son travail ne dépend pas du chemin suivi par son point d’application, mais uniquement des positions de départ et d’arrivée. Chemin 1 F WChem 1 ( F ) = WChem 2 ( F ) α B A Chemin 2 Figure 3 : Force conservative Exemple 1 : Travail du poids Soit une masse m se déplaçant d’un point A vers un point B tels que zA > zB. W AB ( P) = P ⋅ AB A zA m W AB ( P) = P × AB × cos α → g W AB ( P) = mg × AB × cos α P α h Or cos α = B zB D’où : h AB h = AB cos α W AB ( P) = mg × h Figure 4 : Travail moteur du poids m en kg g en N/kg h en m W en J A noter : • Le travail du poids ne dépend que du point de départ et du point d’arrivé. Le poids est une force conservative. • Lorsque l’objet de masse m descend dans le champ de pesanteur, le travail du poids est moteur. W AB ( P) = + mgh • Lorsque l’objet de masse m monte dans le champ de pesanteur, le travail du poids est résistant. W AB ( P) = − mgh Figure 5 : Travail résistant du poids B zB Exercice : → g On considère un objet de masse m qui se déplace d’un point A d’altitude zA vers un point B d’altitude zB telle que zB > zA. h Montrer que le travail du poids de cette masse W AB ( P) = − mgh avec h une longueur telle que h = z A − z B peut alors s’écrire 2/ 6 P zA A Exemple 2 : Travail d’une force électrique Soit une particule de charge q et de masse m plongée dans un champ électrique d’intensité E. Si la particule se déplace du point A vers le point B alors le travail de la force électrique que subit cette particule vaut : W AB ( Fe ) = Fe ⋅ AB → E W AB ( Fe ) = Fe × AB × cos α A W AB ( Fe ) = qE × AB × cos α → Fe m α Or dans le triangle rectangle ABC on a : cos α = D’où : L AB L = AB cos α B C E en V/m q en coulomb C L en m W en J W AB ( Fe ) = qE × L L xA xB Figure 6 : Travail d’une force électrostatique Or la tension (ou différence de potentiels) UAB existant entre deux points A et B d’un champ électrostatique constant E est telle que : U AB = E × L D’où E= Et comme avec L = xB − x A E en V/m U en V L en m U AB L W AB ( Fe ) = qE × L On a alors : Soit : W AB ( Fe ) = q U AB ×L L W AB ( Fe ) = qU AB Figure 7 : Champ et potentiels P A noter : La tension UPN existant entre les deux armatures P et N distantes d’une longueur d est donc liée à la valeur du champ E par la relation : V P − V N = U PN = E × d E= U PN d → E E en V/m U en V d en m → E UPN 3/ 6 N d I.3 Travail d’une force non conservative f Définition : Chemin 1 Une force est dite non conservative si son travail dépend du chemin suivi par son point d’application. B A WChem 1 ( F ) ≠ WChem 2 ( F ) f Chemin 2 Figure 8 : Force non conservative Exemple : Travail de la force de frottement On considère une masse m qui glisse le long d’une pente avec une force de frottement f opposée au mouvement de m. A Le travail de cette force est donc : f W AB ( f ) = f ⋅ AB m W AB ( f ) = f × AB × cos(180°) W AB ( f ) = f × AB × (−1) Sens de déplacement B D’où : W AB ( f ) = − f × AB Figure 9 W en J f en N AB en m A noter : • On voit bien d’après la formule que plus le trajet entre A et B est long plus le travail de la force de frottement est grand. Cette force est donc non conservative. • La réaction totale R du support sur un objet peut être décomposée en deux forces : - La réaction normale du support RN - La réaction tangentielle du support RT équivalente à la force de frottement f du support. → R → RT → → RN ou f Déplacement Figure 10 : Réaction du support II. Oscillations libres d’un pendule Une oscillation est un mouvement périodique. Les oscillations sont soit à amplitude constante (frottements négligés) : on parle d’oscillations libres. Soit, elles subissent des frottements : on dit alors qu’elles sont amorties. Un pendule simple est constitué d’une masse m reliée à un point fixe par un fil (de masse négligeable et inextensible) de longueur l. L'écart angulaire par rapport à l'équilibre est repéré par l’angle . En faisant l’acquisition de l’angle en fonction du temps, on se rend compte que l’on a une courbe sinusoïdale, de période T, et de même amplitude angulaire 0. Les expériences montrent que : la période T (durée d’une oscillation) ne dépend pas de 0 ; on dit qu'il y a isochronisme des petites oscillations (si 0 est petit, en pratique 0 < 20°) ; la période T ne dépend pas de la masse m du pendule ; la période T dépend de la longueur l du pendule. 4/ 6 l On admettra qu’elle dépend également de g. On peut associer l et g pour retrouver, par analyse dimensionnelle, un temps : l [ l ] L 2 g [ g ] L T ² T T0 T ² période T l g 0 amplitude Les valeurs expérimentales montrent que la période du pendule se détermine ainsi : l g T 2π t l s'exprime en m g s'exprime en m.s -2 T s'exprime en s III. Transferts énergétiques III.1 Energies potentielles et forces conservatives A toute force conservative on peut associer une énergie potentielle EP. Energie potentielle de pesanteur EPP : Energie potentielle électrostatique EPé : z EPé = 0 → E zA A h → g L A zB B B V EPP = 0 0 VP Figure 11 : Energie potentielle de pesanteur VA VB VN = 0 Figure 12 : Energie potentielle électrostatique En A : E PPA = mgz A En A : E Pé A = qV A En B : E PPB = mgz B En B : E Pé B = qVB WAB ( P) = mg × h = mg × ( z A − z B ) WAB ( Fe ) = q × U AB = q × (V A − VB ) WAB ( P) = mgz A − mgz B WAB ( Fe ) = qV A − qVB ( WAB ( P ) = E PPA − E PPB = − E PPB − E PPA Or ) ∆E PP = E PPB − E PPA Donc : WAB ( P) = − ∆E PP ( WAB ( Fe ) = − E Pé B − EPé A Or ) ∆E Pé = E Pé B − E Pé A Donc : WAB ( Fe ) = − ∆E Pé Conclusion : La variation d’énergie potentielle d’un système se déplaçant d’un point A vers un point B est égal à l’opposé du travail effectué par la force conservative associée : ∆E P = E PB − E PA = −W AB (F ) W en J E en J 5/ 6 II.2 Energie mécanique L’énergie mécanique d’un système de masse m se déplaçant à la vitesse E m = EC + E P Rappels : EPé = qV (avec V la tension) EPP = mgz EC = ½ m v2 avec EC l’énergie cinétique du système et EP la somme des énergies potentielles du système Exemple 1 : v s’écrit : Conservation de l’énergie mécanique Si l’on peut négliger les forces de frottement (forces non conservatives), l’énergie de la masse de ce pendule est telle que : E m = cste ∆E m = 0 Energie Figure 13 Diagramme énergétique A B z=0 temps Figure 14 : Oscillations périodiques Questions : On libère sans vitesse initiale le pendule de masse m au point A à l’origine du temps. Toutes les forces de frottement peuvent être négligées ainsi que la poussée d’Archimède qui s’exerce sur m et le fil. a) Donner les caractéristiques des forces qui s’exercent sur la masse lorsqu’elle est lâchée. b) Indiquer pour chacune d’elle l’expression de leur travail sur le déplacement de A vers B. c) Que vaut l’énergie cinétique en A à la date t = 0 ? Justifier. d) Que vaut l’énergie potentielle de pesanteur au point B ? Justifier. e) Parmi les trois courbes du diagramme énergétique, indiquer celle de l’énergie mécanique, celle de l’énergie cinétique et celle de l’énergie potentielle du pendule. f) Quelle relation existe-t-il entre ∆E P et Exemple 2 : ∆EC entre les positions A et B ? Justifier mathématiquement. Non conservation de l’énergie mécanique Si les forces de frottement ne peuvent être négligées, des forces non conservatives travaillent. Dans l’exemple du pendule, le diagramme énergétique devient alors : L’énergie mécanique ne se conserve pas et sa variation au cours du temps est égale au travail de la résultante des forces non conservatives appliquées au système. E m ≠ cste ∆E m = W (∑ f ) Energie Figure 15 Diagramme énergétique temps Lorsqu’un système est soumis à des forces non conservatives qui travaillent, alors son énergie mécanique ne se conserve pas. 6/ 6
© Copyright 2024 Paperzz