Alg` ebre lin´ eaire 1 MP ∗ 9 octobre 2014 Table des mati` eres 1 G´ en´ eralit´ es 3 2 Somme de deux sous-espaces suppl´ ementaires 2.1 G´en´eralit´es . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.2 Suppl´ementaires, projections et sym´etries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.3 Suppl´ementaires en dimension finie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 4 5 7 3 Applications lin´ eaires, quelques notions fondamentales 3.1 Stabilit´e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.2 Autour du th´eor`eme du rang . . . . . . . . . . . . . . . . 3.3 Conservation du rang . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.4 Le groupe GL(E) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.5 Noyaux it´er´es . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.6 Endomorphismes nilpotents . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.7 Quelques exercices suppl´ementaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 8 10 13 13 14 15 17 4 Sommes directes de plusieurs sous-espaces 4.1 D´efinition des sommes directes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.2 Projecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.3 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 20 22 23 5 Matrices 5.1 Changements de bases, matrices semblables . . . 5.2 Op´erations sur les lignes et les colonnes, m´ethode 5.3 Matrices triangulaires . . . . . . . . . . . . . . . 5.4 Matrices par blocs, produits . . . . . . . . . . . . 5.5 Calcul matriciel, exercices divers . . . . . . . . . 23 23 24 27 28 33 ∗ . . . . . . . . . . . . . de Gauss . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . polycopi´e AlgebreLin1.pdf, disponible en ligne a ` l’adresse www.mpcezanne.fr ou sur www.univenligne.fr 1 ´ ements propres, r´ 6 El´ eduction 6.1 Notions de valeur propre, de sous-espace propre . . . . . 6.2 R´eduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.2.1 Endomorphismes diagonalisables, trigonalisables 6.2.2 Un crit`ere de trigonalisation . . . . . . . . . . . . 6.2.3 Sommes directes et sous-espaces propres . . . . . 6.2.4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 34 35 35 36 39 40 7 Polynˆ omes d’endomorphismes, commutant d’un endomorphisme 44 7.1 L’alg`ebre K[f ]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 7.2 Le th´eor`eme de Cayley Hamilton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 7.3 Commutant d’un endomorphisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49 8 Exercices 51 9 Les br` eves 59 10 Quelques corrig´ es 61 2 1 G´ en´ eralit´ es Rappelons tout d’abord que si E est un K−espace vectoriel, – une partie G de E est une partie g´ en´ eratrice de E ssi pour tout ´el´ement x de E, il existe une famille finie (b ) d’´ e l´ e ments de G et une famille (λi )i d’´el´ements de K telles i i P que x = λi bi ; – une partie de E est une famille libre ssi pour toute sous famille finie (bi )i et toute famille (λi )i d’´el´ements de E, X λi bi = 0E ⇒ ∀i, λi = 0; – une partie de E est une base de E ssi c’est une partie `a la fois libre et g´en´eratrice ; Exercice 1 bases et familles libres infinies 1. base canonique de K[X] : (X n )n∈N ; 2. une famille de polynˆ omes de K[X], non nuls et de degr´es distincts, est libre ; 3. une famille de polynˆ omes de K[X] de degr´es ´echelonn´es et d´ecrivant N (c’est `a dire une famille (Pk (X))k∈N , avec ∀k ∈ N, deg(P (x)) = k) est une base de K[X] ; 4. donner une base de l’ensemble des suites finies d’´el´ements du corps K (on appelle ainsi les suites d’´el´ements de K dont tous les termes sont nuls `a partir d’un certain rang). Exercice 2 endomorphismes en dimension infinie On consid`ere ici E = R[X]. 1. Soit T l’endomorphisme de E d´efini par T (P (X)) = XP (X). – image des vecteurs de la base canonique ? – montrer que T est injectif, non surjectif. 2. Soit L l’endomorphisme de E d´efini par L(P (X)) = P (X + 1) + P (X − 1) − 2P (X). – image de la base canonique ? – montrer que L induit un isomorphisme de X 2 Rn [X] sur Rn [X], pour tout entier n ≥ 1. – montrer que L est surjectif, non injectif. 3. Montrer que U : P (X) → P 0 (X) − P (X) est un automorphisme de E. Donner son expression ainsi que celle de son inverse dans la base canonique. 3 2 Somme de deux sous-espaces suppl´ ementaires 2.1 G´ en´ eralit´ es D´ efinition 1 Soient E un espace vectoriel sur le corps K, et F et G deux sous-espaces vectoriels de E. – On appelle somme de F et de G le sous-espace engendr´e par F ∪ G, et on le note : F + G = V ect(F ∪ G) – On dit qu’une somme de deux sous-espaces est directe lorsque F ∩ G = {0}; on note alors F ⊕ G = F + G = vect(F ∪ G) – On dit enfin que F et G sont suppl´ementaires dans E ssi E = F ⊕ G ce qui revient `a dire que : F ∩ G = {0} ∀x ∈ E, ∃ (x1 , x2 ) ∈ F × G, x = x1 + x2 (2.1) Th´ eor` eme 1 Soit E un espace vectoriel sur le corps K, deux sous-espaces vectoriels F et G de E sont suppl´ementaires dans E, ssi ∀ (x1 , x2 ) ∈ F × G, ∀ (x01 , x02 ) ∈ F × G, x1 + x2 = x01 + x02 ⇒ x1 = x01 et x2 = x02 ∀x ∈ E, ∃ (x1 , x2 ) ∈ F × G, x = x1 + x2 Exercice 3 exemples de suppl´ ementaires . 1. On n’oubliera pas que dans tous les cas E = {0} ⊕ E = E ⊕ {0}. 2. Soit A(X) ∈ K[X], un polynˆ ome de degr´e n + 1. On note I(A) le sous-espace des multiples de A. Alors K[X] = I(A) ⊕ Kn [X] 3. Soit H un hyperplan d’un espace vectoriel E, noyau de φ ∈ L(E, K), forme lin´eaire non nulle. Montrer qu’il admet un suppl´ementaire dans E. rappel : un hyperplan de E est le noyau d’une forme lin´eaire non nulle. 4. Monter la r´eciproque : si H est un sev de E qui admet une droite vectorielle suppl´ementaire, alors H est un hyperplan de E. 5. Soit f : E → F une application lin´eaire ; montrer que si dim Im(f) est finie, Ker(f) admet un suppl´ementaire dans E; 4 Th´ eor` eme 2 caract´erisation des hyperplans en dimension quelconque Soit H un sev de E. H est un hyperplan de E (`a savoir est le noyau d’une forme lin´eaire non nulle) si et seulement s’il existe une droite vectorielle D telle que E = H ⊕ D. Exercice 4 d’apr`es Mines PSI 1. Soit E = F(R, R) l’espace des fonctions de R dans lui mˆeme. Donner un suppl´ementaire du sev des fonctions paires. Exprimer les projections associ´ees `a votre d´ecomposition. 2. Soit E = C ∞ (R, R) l’espace des fonctions de classe C ∞ de R dans lui-mˆeme. On note F l’ensemble des solutions de l’´equation diff´erentielle y” + y 0 + y = 0. (a) D´emontrer que F est un sev de E. Donner une base (f1 , f2 ) de F. (b) D´eterminer une matrice A ∈ M2 (R) telle que, pour tout ´el´ement f ∈ F, le vecteur α f (0) =A 0 f (0) β soit le vecteur des coordonn´ees de f dans la base (f1 , f2 ). (c) Montrer que le sev G des fonctions de E telles que g(0) = g 0 (0) = 0 est un suppl´ementaire de F dans E. 2.2 Suppl´ ementaires, projections et sym´ etries D´ efinition 2 Soit E un espace vectoriel et F, G deux sev suppl´ementaires dans E : F ⊕ G = E. • On d´efinit la projection sur F parall`element `a G de la fa¸con suivante : si x ∈ E se d´ecompose en x = x1 + x2 o` u (x1 , x2 ) ∈ F × G, alors p(x) = p(x1 + x2 ) = x1 . • On d´efinit la sym´etrie par rapport ` a F parall`element `a G de la fa¸con suivante : si x ∈ E se d´ecompose en x = x1 + x2 o` u (x1 , x2 ) ∈ F × G, alors σ(x) = σ(x1 + x2 ) = x1 − x2 . Th´ eor` eme 3 propri´et´es Soit E un espace vectoriel et F, G tels que F ⊕ G = E. • projections – La projection p sur F parall`element `a G est une application lin´eaire ; – F = Im(p)=Ker(p − idE ) et G = Ker(p) – p◦p=p • sym´etries – La sym´etrie σ par rapport ` a F parall`element `a G est une application lin´eaire ; 5 – – • – – – F = Ker(σ − idE ) et G = Ker(σ + idE ) σ ◦ σ = idE projections et sym´etries q = idE − p est la projection sur G parall`element `a F ; σ = 2p − idE ; −σ est la sym´etrie par rapport ` a G parall`element `a F. Th´ eor` eme 4 caract´erisation des projecteurs et sym´etries parmi les applications lin´eaires Soit E un espace vectoriel et f un endomorphisme de E. • f est idempotent (ie : f ◦ f = f ) si et seulement si f est une projection ; Dans ce cas – Im(f ) et Ker(f ) sont suppl´ementaires et f est la projection sur Im(f ) parall`element `a Ker(f ) – Les sev propres de f sont Im(f )=Ker(f − idE ) et Ker(f ) • f est involutive (ie : f ◦ f = idE ) si et seulement si f est une sym´etrie ; Dans ce cas : – Ker(f − idE ) et Ker(f + idE ) sont suppl´ementaires et f est la sym´etrie sur Ker(f − idE ) parall`element ` a Ker(f + idE ) – Les sev propres de f sont Ker(f − idE ) et Ker(f + idE ) Exercice 5 suppl´ementaires, sym´etries et projections 1. On consid`ere dans l’espace E = Mn (K) des matrices carr´ees `a coefficients dans K les sev Sn (K) et An (K) des matrices sym´etriques et anti-sym´etriques. D´emontrer que ces deux sev sont suppl´ementaires. D´eterminer leurs dimensions (on fera apparaˆıtre une base de Sn (K) par exemple, `a partir de la d´ecomposition d’une matrice sym´etrique quelconque dans la base canonique de Mn (K)). 2. On consid`ere dans l’espace E des fonctions de K dans K les sous espaces P et I des fonctions paires et impaires. D´emontrer que E = P ⊕ I. Exercice 6 Caract´eriser g´eom´etriquement les endomorphismes de Rn dont des matrices suivent : 1 1 1 1. f tel que M(f, B) = 1 1 1 . 1 1 1 1/2 1/2 0 2. g tel que M(g, B) = 1/2 1/2 0 . 0 0 1 Expliciter une matrice P telle que P −1 M P soit diagonale. 6 2.3 Suppl´ ementaires en dimension finie R`egle du jeu : on red´emontre dans l’ordre les r´esultats suivant en prenant comme seuls acquis les notions de partie libre, base et dimension. On est clairement en dimension finie. Lemme 5 Soit E un espace vectoriel de dimension finie. • si (a1 , ..., ap , ap+1 , ...ap+q ) est une famille libre de E, les sous-espaces F = vect(a1 , ..., ap ) et G = vect(ap+1 , ...ap+q ) sont en somme directe dans E. • si (a1 , ..., ap , ap+1 , ...ap+q ) est une partie g´en´eratrice de E, la somme des sous-espaces F = vect(a1 , ..., ap ) et G = vect(ap+1 , ...ap+q ) est ´egale `a E. • si (a1 , ..., ap , ap+1 , ...ap+q ) est une base de E, les sous-espaces F = vect(a1 , ..., ap ) et G = vect(ap+1 , ...ap+q ) sont suppl´ementaires dans E. Th´ eor` eme 6 suppl´ementaires et bases Soit E un espace vectoriel de dimension finie et F et G deux sev de E non r´eduits `a {0}. – S’il existe une base de F et une base de G dont la r´eunion (ou la concat´en´ee) est une base de E alors E = F ⊕ G. – R´eciproquement, si E = F ⊕ G, alors la r´eunion (ou la concat´enation) d’une base quelconque de F et d’une base quelconque de G est une base de E. Th´ eor` eme 7 caract´erisations des suppl´ementaires en dimension finie Soit E un espace vectoriel de dimension finie et F et G deux sous-espaces de E, les propri´et´es suivantes sont ´equivalentes : – F et G sont suppl´ementaires – dimF + dimG = dimE et F ∩ G = {0}. D´ efinition 3 On dit qu’une base (ai )i de E est adapt´ ee `a la d´ecomposition E = F ⊕G, lorsque (ai )1≤i≤p est une base de F et (aj )p+1≤j≤p+q est une base de G. Th´ eor` eme 8 Soit E un espace vectoriel de dimension finie et F et G deux sous-espaces de E, dim(F + G) = dimF + dimG − dim(F ∩ G) 7 Exercice 7 1. On se place dans K4 . Montrer que les sev F = vect([t (1, 1, 1, 1),t [1, 0, 2, 0]) et G = vect(t ([1, 2, 3, 4],t [1, −1, 1, −1] sont suppl´ementaires. Expliciter la matrice de la projection de E sur F parall`element `a G dans la base canonique. 2. On se place dans K5 . Donner un suppl´ementaire de F = vect(t [1, 2, 0, 1, 3],t [−1, 1, 2, 1, 1],t [1, 0, −1, 1, 0]). Exercice 8 suppl´ementaire commun ` a deux sev On consid`ere un espace vectoriel E de dimension finie, et V1 , V2 deux sev de E. 1. Dans quel cas V1 ∪ V2 est il un sev de E? 2. Donner une condition n´ecessaire et suffisante pour que V1 et V2 admettent un suppl´ementaire commun. Th´ eor` eme 9 existence de suppl´ementaires en dimension finie – Soit E un espace vectoriel de dimension finie sur un corps K. Tout sous-espace vectoriel F de E admet au moins un suppl´ementaire. – Soit E un espace vectoriel euclidien (`a savoir un espace de dimension finie sur R, sur lequel est d´efini un produit scalaire). Pour tout sous-espace vectoriel F de E, le sous-espace ⊥ F est un suppl´ementaire de F. 3 3.1 Applications lin´ eaires, quelques notions fondamentales Stabilit´ e D´ efinition 4 Soit E un espace vectoriel, f un endomorphisme de E, et F un sous-espace de E. On dit que F est stable par f ssi f (F ) ⊂ F. Exemples (` a reprendre ´ eventuellement apr` es avoir vu les d´ efinitions des sev propres) – E lui-mˆeme et {0} sont stables par tous les endomorphismes de E; – une droite vectorielle D est stable par f ssi il exsite λ ∈ K tel que pour tout x ∈ D, f (x) = λx; – une droite est stable par f ssi elle est contenue dans un sev propre de f ; – l’image, le noyau et les sous-espaces propres de f sont stables par f. – si p est une projection sa matrice dans une base adapt´ee `a Im(p) ⊕ Ker(p) est de la Ip Op,q forme : , sa trace est la dimension de Inv(p) = Im(p); Oq,p Oq – si s est une sym´ dans une base adapt´ee `a Ker(p − 1) ⊕ Ker(p + 1) est etrie, sa matrice Ip Op,q de la forme : Oq,p −Iq 8 – si s est une affinit´ e diff´erente de IdE , sa matrice dans une base adapt´ee `a la d´ecomposition E = Ker(s − 1) ⊕ Ker(s + k) Ip Op,q Oq,p −kIq – endomorphismes orthogonaux : si f ∈ O(E), alors ses valeurs propres sont dans {1, −1} et les sous espaces Ker(f ± idE ) ,⊥Ker(f ± idE ) sont stables par f ; est de la forme : Exercice 9 premi`ere rencontre avec la stabilit´e On consid`ere ici un espace E et deux de ses sous-espaces F et G tels que E = F ⊕ G. On note p la projection sur F parall`element `a G et q = idE − p. On suppose F et G non triviaux. Pour (α, β) ∈ K2 , on pose f = αp + βq 1. Lorsque E est de dimension finie, donner la matrice de f dans une base adapt´ee `a la d´ecomposition E = F ⊕ G. Donner des exemples et des contre-exemples de sousespaces stables par f. Par exemple, si F = vect(a1 , ..., ap ) et G = vect(b1 , ..., bq ), consid´erer les sev V = vect(a1 , b1 ), V = vect(a1 + b1 ), V = vect(a1 , a2 , b1 )... 2. Caract´eriser les sous espaces V stables par f (ie tels que f (V ) ⊂ V ); on commencera par prouver que si F1 est un sev de F et G1 un sev de G, alors V = F1 ⊕ G1 est stable par f. Pour la r´eciproque, on sera amen´e `a discuter selon α et β. 3. En d´eduire les sous-espaces que laisse stables une sym´etrie de E. Corrig´ e 3.1 de l’exercice 9. f = αp + βq 1. Explorations faciles ( ?) 2. • Soient F1 un sev de F et G1 un sev de G, V = F1 ⊕ G1 est stable par f, puisqu’un ´el´ement de F ⊕ G s’´ecrit v = vF + vG et que l’on a f (v) = αvF + βvG ∈ F ⊕ G. • R´ eciproque : - Lorsque α = β f = α(p + q) = αidE et tout sev est stable par f (car f (V ) = V ). - Supposons α 6= β et supposons V stable part f. Un ´el´ement quelconque de V est de la forme v = vF + vG (notations suppos´ees ´evidentes) ce qui ne signifie pas, attention, que vF ∈ V ni que vG ∈ V ). ( v = vF + vG ∈ V Nous avons alors ce qui entraˆıne que f (v) − αv = (β − f (v) = αvF + βvG ∈ V α) vG ∈ V. De cela on d´eduit que vG ∈ V et de la mˆeme fa¸con on aura vF ∈ V. Cons´equence qu’on laisse v´erifier, V = V ∩ F ⊕ V ∩ G. 9 3.2 Autour du th´ eor` eme du rang Th´ eor` eme 10 suppl´ementaires du noyau On consid`ere deux espaces vectoriels E et F et f ∈ L(E, F ). Si V est un suppl´ementaire de Ker(f ) dans E, la restriction de f a` V, d´efinie par f|V : x ∈ V → f|V (x) = f (x) ∈ Im(f ), est un isomorphisme de V sur Im(f ). Corollaire 11 th´ eor` eme du rang Soient E et F deux espaces vectoriels, E de dimension finie (F de dimension quelconque),, et f ∈ L(E, F ). Alors dimE = dimIm(f ) + dimKer(f ). Corollaire 12 on d´eduit ´egalement du th´eor`eme 10 les r´esultats suivants – Si G et H sont deux sous-espaces vectoriels suppl´ementaires de F dans E, ils sont isomorphes. – Une application lin´eaire de E dans F est un isomorphisme ssi rg(f ) = dimE = dimF (on rappelle que le rang de f est par d´efinition dimIm(f ). – Dans le cas particulier o` u dimE = dimF, les propositions suivantes sont ´equivalentes : – f est injective – f est surjective – f est un isomorphisme Remarque ce r´esultat est bien sˆ ur faux en dimension infinie il faut y prendre garde (voir les exemples donn´es dans l’exercice 2). Exercice 10 ` a lier ` a l’exercice 3-3. On suppose que E est un ev de dimension finie (n =dim E). Soit V un sev de E. Montrer que V est un hyperplan de E ssi dim V = n-1. Exercice 11 exemples de bases Soit (a1 , a2 , ..., a2n+1 ), une suite de 2n+1 complexes. On lui associe la matrice Mn (a1 , a2 , ..., a2n+1 ), de M2n+1 (C) not´ee aussi Mn , dont les seuls termes (´eventuellement) non nuls sont soit 10 sur la colonne n+1, soit sur la ligne n+1, avec : Par exemple : 0 0 M2 (a, b, c, d, e) := a 0 0 1. Quel est le rang de Mn ? 2. Donner une base du noyau de Mn . 11 mn+1,j = aj et mi,n+1 = ai . 0 a 0 0 0 b 0 0 b c d e . 0 d 0 0 0 e 0 0 Exercice 12 matrices ´equivalentes . Question pr´eliminaire : – Soit f un endomorphisme d’un ev E de dimension finie. On note A la matrice de f dans une base (ai )i . Exprimer sa matrice dans une autre base (a0i )i de E. – On consid`ere maintenant et dans la suite de l’exercice, une application lin´eaire g ∈ L(E, F ), E et F ´etant des K−ev de dimensions respectives m et n. Si (ai )j est une base de E, (bj )j une base de F, on note B la matrice de g lorsque E et F sont rapport´es `a ces bases. Comment exprime-t-on la matrice de g dans des bases (a0i )i et (b0j )j ? Le but de l’exercice est de montrer qu’il existe des bases (ai )i et (bj )j de E et de F dans Ip Op,m−p lesquelles la matrice de g est de la forme ∈ Mn,m (K). On−p,p On−p,m−p 1. On suppose que g est injective. Montrer que si (ai )1≤i≤m une base de F, (bj )1≤j≤n telle que 1 0 0 1 M at(g, (ai )1≤i≤m , (bj )1≤j≤n ) = .. .. . . 0 0 est une base de E, il existe ... ... .. . 0 0 0 . 1 .. . 0 2. On suppose maintenant que g est de rang p ≥ 1 et que dim Ker(g) = q ≥ 1. – Montrer qu’il existe une base de E, (a1 , ..., ap , ap+1 , ..., ap+q ), dans laquelle (ap+1 , ..., ap+q ) est une base de Ker(g). – Montrer qu’alors (g(a1 ), ..., g(ap )) est une famille libre de F. – En d´eduire qu’il existe une base (bj ) de F telle que M at(g, (ai )1≤i≤m , (bj )1≤j≤n ) soit de la forme annonc´ee. 4 3 3. Illustration : on consid`ere l’application lin´eaire g ∈ L(K , K ) dont la matrice dans 1 −1 0 0 les bases canoniques respectives de K4 et K3 est A = 2 3 5 10 . 0 1 1 2 1 0 0 0 Construire des matrices P et Q telles que P −1 A Q = 0 1 0 0 . 0 0 0 0 voir corrig´e en 10.1. 12 3.3 Conservation du rang Th´ eor` eme 13 Soient E, F, G, H des espaces vectoriels de dimensions finies sur un mˆeme corps, et des applications lin´eaires g f h . E7−→F 7−→G7−→H – si f est surjective, alors rg(g ◦ f ) = rg(g). – si h est injective, alors rg(h ◦ g) = rg(g). – et enfin, si a est un automorphisme de E, u un endomorphisme, alors u et a−1 ◦ u ◦ a ont le mˆeme rang. 3.4 Le groupe GL(E) D´ efinition 5 On dit que deux endomorphismes f et g de L(E) sont conjugu´es ssi il existe h ∈ GL(E) tel que f = h−1 ◦ g ◦ h. Exercice 13 Montrer que si E est de dimension finie, deux ´el´ements f et g, de L(E) sont conjugu´es ssi l’une des propri´et´es suivantes est v´erifi´ee : – il existe une base dans laquelle leurs matrices sont semblables ; – dans toute base leurs matrices sont semblables ; – il existe deux bases B, B 0 , telles que leurs matrices M(f, B) et M at(g, B 0 ) dans ces bases soient ´egales ; Th´ eor` eme 14 Soit E un espace vectoriel de dimension n et u ∈ GL(E). – L’application v ∈ GL(E) → u−1 ◦ v ◦ u ∈ GL(E) est un automorphisme du groupe GL(E). D´ efinition 6 On dit que deux endomorphismes u et v de L(E) sont conjugu´es dans GL(E) ssi il existe a ∈ GL(E) tel que u = a−1 ◦ v ◦ a. Remarque deux endomorphismes de E de dimension finie sont conjugu´es ssi leurs matrices dans une base donn´ee sont semblables. 13 3.5 Noyaux it´ er´ es L’´etude suivante, extrˆemement classique, illustre les sections pr´ec´edentes, elle est fondamentale : Exercice 14 Dans cet exercice, E est un ev de dimension finie, f un endomorphisme de E, on d´efinit les it´er´ees de f en posant ( f 0 = idE f k+1 = f k ◦ f et on note Nk et Ik le noyau et l’image de f k . D´emontrer les propri´et´es suivantes : 1. la suite des noyaux est croissante pour l’inclusion ; 2. la suite des images est d´ecroissante pour l’inclusion ; 3. il existe un indice k pour lequel Nk = Nk+1 et, dans ce cas Ik = Ik+1 ; 4. si k0 est le plus petit indice tel que Nk = Nk+1 , alors pour tout p ≥ 0, Nk0 = Nk0 +p et Ik0 = Ik0 +p ; 5. d`es lors que Nk = Nk+1 on a E = Nk ⊕ Ik et la restriction de f ` a Nk induit un endomorphisme nilpotent d’ordre au plus k de Nk (voir d´ efinition 7), alors que sa restriction ` a Ik induit un automorphisme de Ik . 6. On suppose que Ker(f ) 6= E et que Ker(f ) 6= {0}. Montrer que dans une base adapt´ee ` a la d´ecomposition E = Nk ⊕ Ik , la matrice de f est diagonale par blocs : N Op,q Oq,p A avec p = dimNk , q = dimIk , A ∈ GLq (K) et N ∈ Mp (K) nilpotente. 7. Un exemple num´ erique : On consid`ere canoniquement associ´e a ` la matrice 1 0 2 1 1 0 A= 1 0 0 1 −1 1 1 0 0 maintenant f l’endomorphisme de K5 0 −3 −3 −1 0 . 0 −1 1 0 −1 D´eterminer k0 , une base de Nk0 une base de Ik0 et ´ecrire la matrice de f dans la base adapt´ee ` a la d´ecomposition E = Nk0 ⊕ Ik0 ainsi obtenue. Remarque : ce r´esultat est ` a connaˆıtre ; 14 3.6 Endomorphismes nilpotents De la mˆeme fa¸con il faut connaˆıtre les r´esultats suivants concernant les endomorphismes nilpotents en dimension finie. D´ efinition 7 Soit E un espace vectoriel, on dit qu’un endomorphisme de E est nilpotent d’ordre p ssi f p = 0 et f p−1 6= 0. Exercice 15 Donner des exemples en dimension 3, diversifier (triangulaires, non triangulaires, avec ou sans z´eros...) Exercice 16 Soit f un endomorphisme nilpotent d’ordre p de E, ev de dimension n ≥ 1. 1. En consid´erant x1 tel que f p−1 (x1 ) 6= 0 et ses images par les it´er´ees de f, montrer que p − 1 ≤ rg(f ) < n. 2. On suppose que p = n. – Quel est alors le rang de f ? – Montrer que la famille (x1 , f (x1 ), ..., f (n−1) (x1 )) d´efinie ci-dessus est une base de E – et que la matrice M de f dans cette base est de la forme : 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 1 0 0 0 . 0 0 1 0 0 0 0 0 1 0 Pr´eciser avec soins les termes mi,j dans le cas g´en´eral. – Montrer que dans un espace de dimension n, tous les endomorphismes nilpotents d’ordre n sont conjugu´es. 3. On explore le cas p < n. On consid`ere les endomorphismes de E de dimension 4, dont les matrices dans une base B, sont 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 M1 = 0 0 0 0 et M2 = 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 1 0 V´erifier qu’ils sont nilpotents d’ordre 2 et qu’ils ne sont pas conjugu´es (leurs matrices ne sont pas semblables). Exercice 17 nilpotents et inverses Soit E un espace vectoriel de dimension n et f ∈ L(E), nilpotent d’ordre p. 1. Red´emontrez, la formule du cours de premi`ere : n + 1 si q = 1, n+1 Pn 1 − q k=0 q k = sinon. 1−q 15 2. Montrer que idE − f est inversible et calculer son inverse. Calculer le la mˆeme fa¸con l’inverse de idE + αf Exercice 18 1. Soit a un r´eel non nul. D´eterminer les matrices Q de GL3 (C) pour lesquelles on a Q−1 N Q = aN, lorsque 0 1 0 N = 0 0 1 . 0 0 0 2. D´eterminer les matrices Q de GLp (C) pour lesquelles on a Q−1 N Q = aN, lorsque N ∈ GLp (C) est la matrice telle que ni,i+1 = 1 et ni,j = 0 dans les autres cas : 0 1 ... 0 . 0 0 . . . .. . N = .. .. . . . . . 1 0 0 ... 0 3. Montrer que si A Mn (C) est nilpotente d’ordre n, pour tout complexe λ non nul A est semblable ` a λA. 4. R´eciproque (aborder cette question lorsque la notion de valeur propre sera connue) ? Exercice 19 Soient E un espace de dimension n ≥ 2, et u un endomorphisme de E. On suppose que u2 = 0 et que u 6= 0. 1. On se place dans le cas n = 2. Montrer qu’il existe une base dans laquelle la matrice 0 1 de u est . 0 0 2. On aborde ici le cas g´en´eral : on note S un suppl´ementaire de Ker(u). (a) Soit (a1 , ..., ap ) une base de S. Que dire de (a1 , u(a1 ), ..., ap , u(ap ))? (b) Montrer qu’il existe une base dans laquelle la matrice de u est diagonale par blocs. 16 3.7 Quelques exercices suppl´ ementaires Exercice 20 Soit f un endomorphisme de R3 qui v´erifie la relation f 3 + f = 0. 1. Donner un exemple pour vous assurer que de tels endomorphismes existent. 2. Montrer que le noyau et l’image de f sont suppl´ementaires dans R3 . 3. Montrer que soit f =0, soit il existe une base de R3 dans laquelle la matrice de f 0 0 0 est B = 0 0 1 . 0 −1 0 A revoir, une fois les notions de valeurs propres et de polynˆ omes d’endomorphisme connues. voir corrig´e en 10.2. Exercice 21 1 0 0 0 1 0 Soient A5 = 0 0 1 0 1 0 1 0 0 0 1 1 0 0 0 0 1 0 1 1 0 0 0 0 0 , A = 6 0 0 1 0 0 1 0 1 1 0 0 0 1 0 1 1 0 0 . 1 1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1 ´ 1. Ecrire un programme MAPLE qui permette de construire une telles matrices. 2. Pr´eciser le d´eterminant, le rang de ces deux matrices. 3. Pour chacune d’elles, pr´eciser une base du noyau et de l’image. voir corrig´e en 10.4. Exercice 22 0 a b 0 a 0 0 b Soit A = . b 0 0 a 0 b a 0 1. D´eterminer le rang de A en fonction de a et de b. 2. Calculer le d´eterminant de cette matrice. Cela confirme-t-il votre r´esultat pr´ec´edent ? Calculer l’inverse de A lorsqu’elle existe. 3. Donner un base du noyau et de l’image de A. voir corrig´e en 10.5. Exercice 23 1. Donner la matrice de f dans la base canonique de Rn pour les endomorphismes f suivants : 17 (a) f est la projection de R3 sur le plan d’´equation 2x + y − z = 0, de direction la droite engendr´ee par le vecteur u = (2, 1, 0). (b) f est la sym´etrie de R4 par rapport au sous espace engendr´e par u = (2, 1, 1, 2), v = (−2, 1, 1, −2) et ayant pour direction le plan orthogonal au pr´ec´edent. Expliciter tout d’abord une une base de R4 dans laquelle la matrice de f sera diagonale. 2. Soient p une projection de Rn et s une sym´etrie. Donner des conditions sur Im(p),Ker(p), Ker(s-id) et Ker(s+id) pour que p et s commutent (ie : s ◦ p = p ◦ s). Voir corrig´e en 10. Exercices du mˆ eme type dans la banque CCP 2015 : n° 18 Exercice 24 On propose ici diff´erentes m´ethodes de r´esolution d’un syst`eme lin´eaire AX = b d’inconnue X ∈ Rn , avec A ∈ Mn (R), b ∈ Rn . 1 3 −1 1 et b = 2 . 2 1 2 1. On consid`ere, dans cette question, A = 1 −1 1 5 (a) A l’aide des seules op´erations ´el´ementaires de la forme Li ↔ Lj , Li ← Li + αLj , Li ← αLi (avec i 6= j et α 6= 0), inverser la matrice A, r´esoudre le syst`eme AX = b. On tiendra compte de la clart´ e de la pr´esentation, de la simplicit´ e de la m´ethode mise en œuvre. (b) D´eduire de ce qui pr´ec`ede un calcul du d´eterminant de A. (c) Donner une majoration du nombre de transformations Li ← Li + αLj , Li ← αLi n´ecessaires pour inverser une matrice carr´ee quelconque de n lignes. 2. On se propose d’´etudier une m´ethode de calcul approch´e des solutions du syst`eme AX = b lorsque A est inversible. Pour cela on construit une suite de vecteurs de Rn qui converge vers la solution du syst`eme. Lorsque la diagonale de A ne contient pas de terme nul, on d´efinit par r´ecurrence une suite de vecteurs de Rn , (Xm )m o` u X0 ∈ Rn et Xm+1 a pour ii`eme coordonn´ee n X 1 (m) (m+1) bi − ai,j xj . xi = ai,i j=1,j6=i (a) Lorsque A et b sont les matrice et vecteur de la question 1, X0 =t [1, 1, 1], calculer la premier terme X1 de cette suite. (b) On consid`ere dor´enavant A ∈ GLn (R) dont aucun terme diagonal n’est nul. Justifier que si (Xm )m converge, sa limite est une solution de AX = b. (c) On note D la matrice diagonale telle que di,i = ai,i pour i ∈ [1, n]. D´eterminer une matrice E telle que quelque soit X0 ∈ Rn on ait X1 = D−1 (b − EX0 ). (d) On dit qu’une matrice A ∈ Mn (R) est `a diagonale strictement dominante ssi pour tout i ∈ [1, n] on a n X |ai,i | > |ai,j |. j=1,j6=i i. Montrer qu’une telle matrice est inversible. ii. On d´efinit la fonction φ : Mn (R) → Mn (R) en posant : Φ(X) = D−1 (b − EX). D´emontrer que la suite r´ecurrente (Xm )m d´efinie par Xm+1 = Φ(Xm ) converge quelque soit le terme X0 choisi si A est `a diagonale strictement dominante. Corrig´e en 10.3 page 64. 19 4 Sommes directes de plusieurs sous-espaces 4.1 D´ efinition des sommes directes D´ efinition 8 Soient V1 ,P V2 , ..., Vn des sous-espaces vectoriels de E. P – La somme des Vi , not´ee Vi est le sous-espace form´e des vecteurs x = xi , o` u xi ∈ Vi pour 1 ≤ i ≤ n. – On dit que la somme est directe lorsque, pour toute famille (xi )i de vecteurs de E tels que xi ∈ Vi pour tout i, n X xi = 0 ⇒ ∀i, xi = 0. i=1 On note dans ce cas : n X Vi = i=1 n M Vi . i=1 – On dit que les sous-espaces (Vi ) sont suppl´ementaires dans E lorsque n M Vi = E. i=1 Avertissement pour une raison ´etrange, certains croient, `a tort, empressons nous de le dire, qu’il suffirait que les sous-espaces Vi v´erifient i 6= j ⇒ Vi ∩ Vj = 0, pour que la somme soit directe. Pensez ` a 3 droites dans un plan et dessinez ! Figure 1 – Di ∩ Dj = {0} si i 6= j, mais... P Th´ eor` eme 15 La somme de sous-espaces de E : ni=1 Vi , est une somme directe ssi pour toutes familles (xi )i et (yi )i , d’´el´ements de V1 × V2 × ... × Vn , X X xi = yi ⇒ ∀i, xi = yi . i i 20 D´ emonstration faaacile ! Exercice 25 Soient V1 , V2 , ..., Vn des sous-espaces de E. Montrer que si la somme des Vi est directe, alors P – la somme 1≤i≤n−1 Vi est directe – (⊕n−1 i=1 Vi ) ∩ Vn = {0} R´eciproque ? Th´ eor` eme 16 sommes directes et bases Soient V1 , V2 , ..., Vp des sous-espaces de E. – S’il existe P des bases de chacun des Vi dont la r´eunion est une famille libre, alors, la somme Vi est directe. – S’il existe des bases des Vi dont la r´eunion est une base de E, alors les Vi sont suppl´ementaires dans E. D´ emonstration prendre soin des notations, bien choisir les indices. D´ efinition 9 Soit E un espace vectoriel de dimension finie. On dit qu’une base de E est adapt´ee ` a une d´ecomposition en sous-espaces suppl´ementaires ⊕Vi = E, lorsqu’elle est la juxtaposition de bases des Vi . Th´ eor` eme 17 sommes directes et bases, r´eciproques Soient V1 , V2 , ..., Vp des sous-espaces de E. – Si les Vi sont en somme directe, une r´eunion de bases de chacun d’eux, est une famille libre. – Si les Vi sont suppl´ementaires dans E, une r´eunion de bases de chacun d’eux, est une P base de E et dimE = dimVi . Th´ eor` eme 18 crit`eres pratiques SoientPV1 , V2 , ..., Vp desP sous-espaces de E. – Si Vi = E et si dim(Vi ) = dimE, alors les (Vi ) forment une famille d’espaces suppl´ E. P ementaires dansP – Si Vi = ⊕Vi et si dim(Vi ) = dimE, alors les (Vi ) forment une famille d’espaces suppl´ementaires dans E. 21 4.2 Projecteurs Th´ eor` eme 19 projecteurs Soit E un espace vectoriel et (Vi )1≤i≤p une famille de sous-espaces suppl´ementaires dans E. Pour tout k ∈ [1, p], on d´esigne par Wk le sous-espace M Wk = Vi . i6=k – pour tout i, Wi ⊕ Vi = E. – si pi est le projecteur sur Vi parall`element `a Wi , on a : pi ◦ pj = 0 si i 6= j,, pi ◦ pi = pi pour tout i P pi = idE On dira que (pi )i forme la famille des projecteurs associ´ ee `a la d´ecomposition ⊕Vi = E. P Exercice 26 Soit f = αi pi o` u les pi sont des projecteurs associ´es `a une famille de suppl´ementaires (Vi )i , comme dans le th´eor`eme qui pr´ec`ede. 1. Calculer f n . 2. D´eterminer Ker(f ), Ker(f − αi ). 3. Quel est le spectre de f ? Th´ eor` eme 20 r´eciproque Soit (pi )i une famille d’endomorphismes de E, v´erifiant ( pi ◦ pj = 0 si i 6= j,, P pi = idE . Alors, les sous-espaces Im(pi ) sont suppl´ementaires dans E et les pi sont les projections sur Impi parall`element ` a ⊕k6=i Impk . Voir l’exercice 81 pour plus de pr´ecisions Th´ eor` eme 21 somme directe d’endomorphismes Soit E et F deux espaces vectoriels sur K et (Vi )i une famille de sous ev de E telle que p M Vi = E. i=1 Pour toute famille (ui )1≤i≤p dans laquelle chaque ui est une application lin´eaire de Vi dans F, il existe une application lin´eaire f de E dans F et une seule telle que ∀i, ∀x ∈ Vi , f (x) = ui (x). 22 4.3 Exercices Exercice 27 Soient A et B deux sous-espaces vectoriels de E de dimension finie. On consid`ere – A0 , un suppl´ementaire de A ∩ B dans A, – B 0 , un suppl´ementaire de A ∩ B dans B. Montrer que A + B = A ∩ B ⊕ A0 ⊕ B 0 . Exercice 28 Soit E un K−ev, p et q deux projecteurs d´efinis sur E. 1. On supose que p ◦ q = q ◦ p. Montrer que les sous-espaces Imp ∩ Imq, Imp ∩ kerq, kerp ∩ Imq et kerp ∩ kerq, sont suppl´ementaires dans E. 2. R´eciproquement, on suppose qu’il existe des sous-espaces A, B, C, D, suppl´ementaires dans E, tels que p soit la projection sur A+B parall`element `a C +D et q la projection sur A + C parall`element ` a B + D. Montrer que p et q commutent. Exercice 29 Soit F l’endomorphisme de R[X] d´efini par F (P (X)) = P (X + 1). 1. Montrer que F est un automorphisme qui laisse stable les sous espaces Rn [X]. On note Fn l’automorphisme induit par F sur Rn [X]. 2. Donner les matrices de Fn et de Fn−1 dans la base canonique de Rn [X]. 3. En d´eduire que si j ≤ i, j X j (−1)k ki k = 0. k=i 5 Matrices 5.1 Changements de bases, matrices semblables D´ efinition 10 Soit E un espace vectoriel de dimension finie, n, et (ai )1≤i≤n , (bi)1≤i≤n , deux bases de E. – On appelle matrice de passage de (ai ) vers (bi ) la matrice P dont les colonnes sont les coordonn´ees, dans la base (ai ), des vecteurs de (bi ). – Si x ∈ E, les vecteurs de coordonn´ees X = (xi ) et X 0 = (x0i ) de x dans les bases (ai ) et (bi ) v´erifient P X 0 = X. – Par ailleurs, pour tout endomorphisme f de E, les matrices A et A0 de f dans les bases (ai ) et (bi ) v´erifient : A0 = P −1 AP. – On dit enfin que deux matrices carr´ ees A et A0 sont semblables s’il existe une matrice inversible P telle que A0 = P −1 AP. Remarque : Pour ce qui est d’une application lin´eaire d’un espace dans un autre, un changement de bases dans l’espace de d´ epart et dans l’espace d’arriv´ ee est 0 −1 1 gouvern´e par la formule A = P AQ 1. pour laquelle il ne devrait pas y avoir photo pour savoir de quoi on parle. 23 Exercice 30 28 1. Soit A = −8 ∗ On suppose que 20 40 −7 −11 . ∗ ∗ det(A − xI3 ) = −(x − 3)(x + 2)2 . 3 0 a (a) Justifier qu’il existe une matrice inversible, P, telle que T = P −1 AP = 0 −2 b . 0 0 −2 4 2 −3 (b) On suppose que P = −1 −1 1 . Calculer a et b. ∗ ∗ 2 28 20 40 2. Soit A = −8 −7 −11 . −15 −10 −22 (a) Montrer que A est semblable `a une matrice triangulaire. (b) Pr´eciser une matrice de passage permettant de calculer explicitement une telle matrice semblable ` a A. 5.2 Op´ erations sur les lignes et les colonnes, m´ ethode de Gauss Exercice 31 Soit A, une matrice ` a n ligne et m colonnes. 1. Par quelle matrice faut il multiplier `a ... pour r´ealiser l’op´eration Li ←− αLi , α 6= 0, ou l’op´eration Ci ←− αCi , α 6= 0? 2. Par quelle matrice faut il multiplier `a ... pour r´ealiser l’op´eration Li ←− Li + αLj , i 6= j, ou l’op´eration Ci ←− Ci + αCj , i 6= j? 3. Par quelle matrice faut il multiplier `a ... pour r´ealiser l’op´eration Li ←→ Lj , ou l’op´eration Ci ←→ Cj ? D´ efinition 11 Soit A ∈ Mn,p (K). On appelle coefficient principal de la ligne i le premier coefficient non nul de cette ligne. On dit que A est une matrice en ´ echelons si – les coefficients principaux des lignes 1,2,...,n, sont rang´es dans des colonnes d’ordres strictement croissants ; 24 – si une ligne est nulle, il en va de mˆeme pour les lignes suivantes. exemple/illustration 1 0 0 0 0 ? 0 0 0 0 ? 1 0 0 0 25 ? ? 1 0 0 ? ? ? 1 0 M´ ethode de Gauss : description Nous d´ecrivons la m´ethode de Gauss pour la r´esolution d’un syst`eme de n ´equations ` ap inconnues M x = b, dans lequel : M ∈ Mn,p (K), x ∈ Kp , b ∈ Kn . Les m´ethodes de calcul de d´eterminant, d’inversion s’en d´eduisent facilement. Pour r´esoudre le syst`eme lin´eaire M x = b, ci-dessus par la m´ethode de Gauss, on commence par ”compl´eter” la matrice M en lui ajoutant la colonne b, on obtient ainsi une nouvelle matrice A ∈ Mn,p+1 (K). On proc`ede de la fa¸con d´ecrite par l’algorithme cidessous pour obtenir une matrice en ´echelons comportant des 0 ou des 1 sur la diagonale. La discussion et la r´esolution du syst`eme obtenu sont alors imm´ediates. 2 : pour chaque indice j variant de 1 ` a p, faire : – calculer l’indice pj (j i`eme pivot ) de la ligne d’indice sup´erieur ou ´egal `a j tel que |apj ,j | = sup |ai,j |. i≥j – si |apj ,j | > 0 alors, faire : – Lpj ↔ Lj ; 1 – Lj ← − Lj ; aj,j – pour chaque indice i variant de j + 1 ` a n, faire : Li ← Li − ai,j Lj ; fin faire fin si fin faire pour chaque indice j variant de p ` a 2, faire : pour chaque indice i variant de j − 1 ` a 1, faire : Li ← Li − ai,j Lj ; fin faire fin faire 2. Attention : chaque op´eration d´ecrite affecte la matrice A 26 Exercice 32 exemple Inverser la matrice 1 2 M = 1 1 −1 0 0 1 0 1 1 2 1 −1 1 −1 0 0 1 0 1 1 0 0 1 −1 1 1 1 1 1 1 0 0 0 −1 tout en calculant son d´eterminant ; si vous utilisez MAPLE ou votre calculatrice, les seules op´erations pr´eprogramm´ees autoris´ees (en dehors des instructions it´eratives) sont les trois op´erations ´el´ementaires sur les lignes ci-dessus d´efinies. Voir AlgLin1Gauss.mws 5.3 Matrices triangulaires D´ efinition Exercice 12 une matrice A est triangulaire sup´erieure ssi i > j ⇒ ai,j = 0 33 joujou pour se faire la main 1. Exprimer le produit D−1 T D, o` u la matrice T est triangulaire sup´erieure et D diagonale telle que di,i = ai . 2. Montrer qu’il existe une suite de matrices semblables `a T dont la limite est une matrice diagonale. Exercice 34 matrices triangulaires nilpotentes 0 a12 a13 a14 0 0 a23 a24 – Calculer M 2 , M 3 ... lorsque M = 0 0 0 a34 0 0 0 0 – Donner une condition n´ecessaire et suffisante pour qu’une matrice triangulaire soit nilpotente. voir corrig´e en 10.6 Th´ eor` eme 22 Soit f un endomorphisme de E espace vectoriel de dimension finie. La matrice de f dans une base (ei )i est triangulaire ssi le la famille de sous-espaces E1 , E2 , ... o` u Ek = vect(e1 , ..., ek ), est stable par f. Th´ eor` eme 23 – Une matrice triangulaire est inversible ssi les termes de sa diagonale sont non nuls, son d´eterminant est le produit des termes diagonaux. 27 – L’ensemble des matrices triangulaires sup´erieures de Mn (K) est une sous-alg`ebre de Mn (K) – Les matrices triangulaires sup´erieures inversibles forment un sous-groupe de GLn (K). Exercice 35 Soit, avec n entier sup´erieur `a 1, L l’endomorphisme de K[X] d´efini par L(P (X)) = (X 2 − 1)P 0 (X) − (nX − 1)P (X). 1. Montrer que Kn [X] est stable par L. On notera Ln l’endomorphisme de Kn [X] induit par L. 2. Calculer L((X − 1)p ), en d´eduire une base dans laquelle la matrice de Ln est triangulaire. 3. Pour quelles valeurs de n, Ln est il un automorphisme ? Voir aussi le mini-probl`eme 38. 5.4 Matrices par blocs, produits Th´ eor` eme 24 produit par blocs Soient M et N deux matrices de Mn (K) que l’on peut ´ecrire respectivement : A B E F N = , M = C D G H avec A, E ∈ Mp (K), B, F ∈ Mp,q (K), C, G ∈ Mq,p (K) et D, H ∈ Mq,q (K). Alors, le produit des matrices M et N est AE + BG AF + BH . MN = CE + DG CF + DH On dit que l’on effectue un produit par blocs. Cas particulier remarquable : le produit de matrices diagonales (triangulaires) par blocs est... E1 Oq,p Op,q E2 H1 Oq,p 28 Op,q ... H2 Exercice 36 d´eterminants par blocs d’apr`es CCP 2000 PC M1. A B , une matrice par blocs. Montrer `a l’aide de contre exemples 1. Soit M = C D simples que la formule A B = det (A) × det (D) − det (C) × det (B) det C D soit n’a pas de sens, soit est indications : 1 0 2 0 1 0 utiliser la matrice 0 1 1 0 1 0 fausse. 0 1 et une matrice carr´ee d’ordre 3... 0 1 2. Soit A ∈ M n (R), B ∈Mn,p (R), C ∈ Mp (R) et M la matrice de Mn+p (R), donn´ee A B . par M = Op,n C (a) Si A est non inversible, montrer sans recourir au d´eterminant, que M est non inversible. A On,p . R´esoudre alors dans Mn (R) (b) Si A est inversible, on pose P = Op,n Ip I’´equation matricielle XP = M. (c) Retrouver le r´esultat : detM = detA × detC. 3. Soient u un endomorphisme de Rn , χu le polynˆome caract´eristique de u d´efini par χu (X) = det(u − Xid). Montrer que si F est un sous-espace vectoriel de Rn stable par u (ce qui signifie u(F ) ⊂ F ) et v l’endomorphisme induit par u sur F, alors χv divise χu . 29 Exercice 37 Il y a une forme de d´ecomposition par blocs fort utile, en particulier pour des d´emonstrations par r´ecurrence : on ´ecrit M en 4 blocs, dont le scalaire m1,1 et un bloc carr´e de taille n−1, en diagonale ; par exemple, si n = 3, on peut ´ecrire : tY m11 m12 m13 m11 M3 = m21 m22 m23 = m31 m32 m33 X M2 exemples : T x , une matrice de taille n. Montrer que A est triangulaire 1. Soit A = 0 ann sup´erieure ssi T est triangulaire sup´erieure ; retrouver les r´esultats suivants en faisant fructifier cette remarque : (a) le produit de deux matrices triangulaires sup´erieures A et B est triangulaire sup´erieure et ses termes diagonaux sont les produits des termes diagonaux de A et B; (b) une matrice triangulaire est inversible ssi ses termes diagonaux sont non nuls ; (c) le d´eterminant d’une matrice triangulaire est ´egal au produit des termes diagonaux ; 0 tY tY 0 m m 2. (a) Calculer le produit 0 0 X M X M tY m , en d´eduire une expression d’un d´eterminant (b) Calculer le d´eterminant de X I2 t m Y , lorsque B est inversible. de la forme X B 30 Exercice 38 Mini-probl` eme : d´ ecomposition L U a b 1. Soit M = , une matrice ` a coefficients r´eels. Donner une condition n´ecessaire c d et suffisante portant sur a, pour qu’il existe un couple de matrices `a coefficients r´eels (L, U ), et un seul, dans lequel L et U sont respectivement triangulaire inf´erieure et sup´erieure et v´erifient M = LU avec, pour 1 ≤ i ≤ n, `i,i = 1. On notera 1 0 λ µ L= , U= , α 1 0 ν On se propose de g´en´eraliser ce r´esultat `a des matrices carr´ees de taille quelconque. 2. Soit M une matrice carr´ee de taille n + 1 que l’on ´ecrit en 4 blocs M y M= > , x m o` u M est une matrice carr´ee inversible, de taille n, x et y sont deux vecteurs de Rn , > x d´ esignant la ligne transpos´ee de x, `a savoir : > x = [x1 , x2 , ..., xn ]. On suppose donn´ees deux matrices carr´ees de taille n, `a coefficients r´eels, L et U, respectivement triangulaires inf´erieure et sup´erieure, telles que M = LU. Montrer qu’il existe un couple de matrices carr´ees, de taille n + 1 L 0 U v , L= > , U= 0 µ w 1 telles que M = LU. Ecrire avec soin les relations d´eterminant les inconnues v, w et µ. 3. Soit N ≥ 2, et M une matrice matrice carr´ee de taille N, on suppose que pour tout n tel que 1 ≤ n ≤ N − 1, la sous-matrice compos´ee des termes d’indices de ligne et de colonne i, j pour lesquels 1 ≤ i, j ≤ n, est inversible. D´emontrer qu’il existe alors un couple (L, U), de matrices carr´ees de taille N, tel que M = LU avec U triangulaire sup´erieure, L triangulaire inf´erieure et de coefficients ´egaux ` a 1. 1 4. Application : En suivant cette m´ ethode d´ecomposer la matrice 1 0 31 diagonaux 1 0 3 2 2 5 Th´ eor` eme 25 suppl´ementaires stables et matrices diagonales par blocs Soit E un espace vectoriel de dimension finie, f un endomorphisme de E, et (Vi )1≤i≤p , des sev suppl´ementaires de E. – Les sous-espaces (Vi )i sont stables par f ssi la matrice de f dans une base B = {B1 , ..., Bi , ...Bp }, adapt´ee ` a la d´ecomposition E = ⊕Vi est diagonale par blocs : A1 0 . . . 0 0 A1 . . . 0 .. .. . . . . . 0 0 0 . . . Ap – Dans un tel cas, la restriction de f `a Vi est un endomorphisme de Vi dont la matrice dans la base Bi de Vi est Ai . D´ emonstration : Exemples : illustrer cela avec des matrices affinit´es dans des bases adapt´ees : 1 1 0 0 0 0 cos (θ) − sin (θ) , 0 0 sin (θ) cos (θ) 0 de rotations, sym´etries, projections et autres 32 0 0 0 1 0 0 I2 O , etc... = O O 0 0 0 0 0 0 5.5 Calcul matriciel, exercices divers Exercice 39 D´eterminer les matrices carr´ees A ∈ Mn (K) qui commuttent avec toutes les autres. voir indications ou corrig´e en 10.7 Exercice 40 On se propose d’expliciter les inverses de matrices obtenues en rempla¸cant la k i`eme colonne de la matrice unit´e de Mn (K) par une colonne W =t [w1 , ...wn ]. 1. On commence par un exemple avec (n = 5 et 1 0 w1 0 1 w2 M = 0 0 w3 0 0 w4 0 0 w5 k = 3) : 0 0 0 0 0 0 . 1 0 0 1 Donner une condition n´ecessaire et suffisante pour que cette matrice soit inversible. 2. On suppose que M est obtenue en rempla¸cant la premi`ere colonne de In par le vecteur W. Calculer M −1 si elle existe. 3. Cas g´en´eral ? 33 6 6.1 ´ ements propres, r´ El´ eduction Notions de valeur propre, de sous-espace propre D´ efinition 13 Soit f un endomorphisme d’un espace vectoriel E sur le corps K. – Un scalaire λ ∈ K, est une valeur propre de f ssi Ker(f − λidE ) 6= {0}. – Si λ est une valeur propre de f, un vecteur propre de f associ´e `a λ est un vecteur non nul tel que f (~v ) = λ~v . – L’ensemble des valeurs propres de F est le spectre def, not´e Sp(f ). – Le sous espace Ker(f − λidE ), lorsqu’il n’est pas de dimension 0, est le sous-espace propre associ´e ` a λ. Remarque : un vecteur propre est un vecteur non nul tel que f (x) et x sont colin´eaires. D´ efinition 14 Lorsque f est un endomorphisme de E de dimension finie n on appelle polynˆ ome caract´ eristique de f, le d´eterminant χf (X) = det(f − XidE ). On d´efinit de la mˆeme fa¸con le polynˆ ome caract´eristique d’une matrice carr´ee : χA (X) := det(A − Xidn ). Exercice 41 Dans chaque en plus de la recherche des ´el´ements propres, on ´etudiera l’existence d’une base de diagonalisation ou de trigonalisation . 1 1 2 ´ 1. El´ements propres de f ∈ L(R ) canoniquement associ´ee `a . 1 1 ´ ements propres de f ∈ L(C2 ) canoniquement associ´ee `a 1 3 . 2. El´ 0 1 ´ ements propres de f ∈ L(C2 ) canoniquement associ´ee `a 1 −1 . 3. El´ 1 0 ´ ements propres de f ∈ L(R2 ) canoniquement associ´ee `a cos θ − sin θ . 4. El´ sin θ cos θ cos θ − sin θ 2 ´ ements propres de f ∈ L(C ) canoniquement associ´ee `a 5. El´ . sin θ cos θ Th´ eor` eme 26 Soit χf (X), le polynˆ ome caract´eristique d’un endomorphisme f, d´efini sur E de dim n. – les valeurs propres de f sont les racines de χf (X); – si M est la matrice de f dans une base quelconque, les polynˆomes caract´eristiques de f et de M sont ´egaux ; – deg(χf (X)) = n et le coefficient du terme de plus haut degr´e est (−1)n ; – χf (x) = (−1)n (X n − T r(f )X n−1 + ... + (−1)n det(f )). 34 – Deux endomorphismes conjugu´es (ou deux matrices semblables) ont le mˆeme polynˆome caract´eristique et les mˆemes valeurs propres avec le mˆeme ordre de multiplicit´e. Calculs pratique des valeurs propres : en petite dimension pour d´eterminer les ´el´ements propres d’une matrice, on peut calculer son polynˆome caract´eristique, rechercher les racines et, pour chacune d’elles, r´esoudre le syst`eme (A − λ)X = 0. Ce n’est ´evidemment pas comme cela que l’on proc`ede pour d´eterminer num´eriquement les ´el´ements propres des gros syst`emes que l’on rencontre dans les applications, ne serait ce que parce qu’une erreur d’approximation minime des coefficients d’un polynˆome induit des tr`es gros ´ecarts sur le calcul de ses racines, mais aussi parce que le calcul d’un d´eterminant est fort coˆ uteux. Nous verrons en probl`eme et en TP Maple des m´ethodes qui font intervenir le cours d’analyse. 6.2 6.2.1 R´ eduction Endomorphismes diagonalisables, trigonalisables D´ efinition 15 r´eduction Soit E de dimension finie, f ∈ L(E). – On dit que f est diagonalisable ssi il existe une base dans laquelle sa matrice est une matrice diagonale. – On dit que f est trigonalisable ssi il existe une base dans laquelle sa matrice est une matrice triangulaire. Soit M ∈ Mn (K), – On dit que M est diagonalisable dans Mn (K) ssi elle est semblable `a une matrice diagonale. C’est ` a dire qu’il existe P ∈ GLn ((K) et D ∈ Mn (K), diagonale, telles que D = P −1 AP. – On dit que M est trigonalisable ssi elle est semblable `a une matrice triangulaire. Remarque : On prendra garde au fait qu’une mˆeme matrice `a coefficients r´eels peut ˆetre diagonalisable ou trigonalisable dans C, sans l’ˆetre dans R. Th´ eor` eme 27 une ´evidence ? Un endomorphisme est diagonalisable (ou trigonalisable) ssi sa matrice dans une base quelconque est diagonalisable (ou trigonalisable). Th´ eor` eme 28 valeurs propres des matrices triangulaires Soit f un endomorphisme de E. On suppose que sa matrice M dans une base B est triangulaire. Alors, les termes de la diagonale de M sont les valeurs propres de f compt´ees avec leurs ordres de multiplicit´e. Illustration 35 Pour les matrices suivantes, dire avec le moins de calculs possible si elles sont diagonalisables, trigonalisables, d’abord dans Mn (R), ensuite dans Mn (C). 1 a b 1 2 4 " # 1 −2 A= 0 2 c , B = 0 1 −3 , C = 2 1 0 0 3 0 0 1 Exercice 42 Soit f un endomorphisme de E, K − ev de dimension 3. On suppose qu’il existe une base dans laquelle la matrice de f est de la forme : λ a b 0 µ c 0 0 ν 1. Quel est le polynˆ ome caract´eristique de f ? 2. On suppose les termes diagonaux sont tous distincts. Montrer qu’il existe une base dans laquelle la matrice de f est diagonale. 3. On suppose que λ 6= µ = ν. Montrer qu’il existe une base dans laquelle la matrice λ 0 0 de f est 0 µ ∗ 0 0 µ 4. Que peut on dire si λ = µ = ν? 6.2.2 Un crit` ere de trigonalisation Observons tout d’abord que si f ∈ L(E) (EK − ev) est trigonalisable, il existe une base dans laquelle la matrice de f est α1 ∗ . . . ∗ 0 α2 . . . ∗ mat(f ) = . . .. . . .. . . ∗ 0 0 . . . αi Q De fa¸con imm´ediate χf (x) = det(f − xidE ) = (αi − x) : le polynˆome caract´eristique de f est scind´e sur K. Th´ eor` eme 29 trigonalisation Soit f un endomorphisme de E, K − ev de dimension n. Si le polynˆome caract´eristique est scind´e sur le corps K, 3 alors : – il existe une base de trigonalisation pour f, – dans une telle base, les termes diagonaux de la matrice repr´esentative de f sont ses valeurs propres compt´ees avec leur multiplicit´e en tant que racines du polynˆome caract´eristique. 3. ce qui est toujours le cas dans C, mais pas dans R 36 D´ emonstration : Par r´ecurrence en initialisant avec n = 2. – le cas n = 2. On suppose que det(f − xidE ) = (x − α)(x − β) est scind´e dans K[X]. – Si α 6= β, il existe u et v tels que f (u) = αu et f (v) = βv. D’apr`es le th´eor`eme ??, ces vecteurs forment une base de E, et α 0 mat(f, (u, v)) = 0 β – Si α = β, il existe u tel que f (u) = αu. Dans une base (u, v) on a : α ∗ mat(f, (u, v)) = 0 t Comme les termes de la diagonales sont des valeurs propres, t = α. Le r´esultat est prouv´e. – on suppose le r´esultat ´etabli pour un certain n; consid´erons f ∈ L(E 0 ), o` u E 0 est de dimension n + 1, dont le polynˆome caract´eristique est scind´e sur K : n+1 Y det(f − xidE ) = (αi − x). i=1 Il existe u1 non nul tel que f (u1 ) = α1 u1 . Dans une base compl´et´ee (ui ), on a α tY A = mat(f, (ui )) = ~ , 0 M avec M carr´ee de taille n, t Y = [∗, ..., ∗], etc... On sait que le determinant de A − xI3 est det(A − xIn+1 ) = (α1 − x)det(M − xIn ). Q Par identification, le polynˆ ome caract´eristique de M est ni=1 (αi − x). Il existe donc une matrice inversible de taille n telle que P −1 M P soit triangulaire. Alors : tY P α tY 1 0 1 0 α = 0 P −1 ~0 M 0 P 0 P −1 M P Cette matrice est triangulaire sup´erieure. Le th´eor`eme est prouv´e. Corollaire 30 Soit f un endomorphisme de E, K espace vectoriel avec K = R ou C. La dimension du sev propre associ´e ` a une valeur propre λ est inf´erieure ou ´egale `a l’ordre de multiplicit´e de λ. D´ emonstration Notons A ∈ Mn (K) ⊂ Mn (C) la matrice de f dans une base quelconque. A est semblable, 37 dans Mn (C) ` a une matrice triangulaire T = P −1 AP. Les rangs de f − λidE , A − λIn et T − λIn sont ´egaux (que l’on travaille dans K ou C). Le rang de T − λIn est celui d’une matrice ´ echelonn´ ee dont les termes diagonaux de la forme µ − λ sont non nuls. Cela se lit comme le nez au milieu du visage dans l’exemple ci-dessous : 0 ∗ ∗ ∗ ∗ ∗ λ ∗ ∗ ∗ ∗ ∗ 0 λ ∗ ∗ ∗ ∗ 0 0 ∗ ∗ ∗ ∗ 0 0 λ ∗ ∗ ∗ 0 0 0 ∗ ∗ ∗ T = , T − λIn = . 0 0 0 µ ∗ ∗ 0 0 0 µ−λ ∗ ∗ 0 0 0 0 µ ∗ 0 0 0 0 µ − λ ∗ 0 0 0 0 0 ν 0 0 0 0 0 ν−λ Exercice 43 exemple calculatoire 1 5 3 . 0 −1 2 Soit g un endomorphisme de E = R3 de matrice M = 0 2 −1 1. Justifier que g est trigonalisable ; −3 0 0 2. Peut on trouver une base de E dans laquelle la matrice de g soit A = 0 0 Exercice 1 1 ? 0 1 44 Soit M ∈ Mn (K), K = R ou C. 1. D´eterminer des relations entre la trace, le d´eterminant de M et ses valeurs propres. Exprimer la trace de M 2 en fonction des valeurs propres. 2. Donner une d´efinition pr´ecise et d´eterminer 1 1 1 1 0 0 M = ... ... 1 0 0 1 1 1 lorsque n ≥ 3. Sont elles r´eelles ? 38 les valeurs propres de ... 1 1 . . . 0 0 .. .. . . . . . 0 0 ... 1 1 6.2.3 Sommes directes et sous-espaces propres Nous donnons dans ce paragraphe une premi`ere CNS de diagonalisation. Th´ eor` eme 31 Si f est un endomorphisme de E, les sous-espaces propres de f sont en somme directe (ce qui ne signifie pas qu’ils sont suppl´ementaires) M X Ker(f − λIdE ). Ker(f − λIdE ) = λ∈Sp(f ) λ∈Sp(f ) Exercice 45 D´ emonstration 1 1. Montrer que des vecteurs propres v1 et v2 associ´es `a des valeurs propres distinctes v´erifient : v1 + v2 = 0 ⇒ v1 = v2 = 0. 2. G´en´eraliser ` a 3 vecteurs propres associ´es `a 3 valeurs propres distinctes. 3. G´en´eraliser par r´ecurrence, ce qui est facile si vous avez bien g´er´e le 2°. D´ emonstration 2, plus alg´ ebrique Notons (λi )i la suite des valeurs propres de f. Il suffit, pour ´etablir le r´esultat, de d´emontrer que pour toute famille de vecteurs (vi )i avec ∀i, vi ∈ Ker(f − λi IdE ), on a : X vi = 0 ⇒ ∀i, vi = 0. Observons tout d’abord que pour deux indices i et j, distincts – Ker(f − λi ) ∩ Ker(f − λj ) = {0} – les ui commutent – la restriction de ui = (f − λi ) ` a Vi = Ker(f − λj ) est un automorphisme de Vj . En effet, Vj est stable par ui car f et ui commutent, d’autre part dire que vj ∈ Vj et ui (vj ) = 0, c’est dire que – ui (vj ) = f (vj ) − λi (vj ) = 0, – f (vj ) − λj (vj ) = 0. On en d´eduit vj = 0. P Consid´erons alors Q une famille de vecteurs tels que pour chaque indice i, vi ∈ Vi , et vi = 0. En appliquant k6=i0 uk ` a cette somme il vient : X Y uk vi = 0. i k6=i0 Tous les termes de cette somme pour i 6= i0 sont nuls. Il reste donc Y uk vi0 = 0 k6=i0 Mais les uk pour k 6= i0 sont des automorphismes sur Vi0 ... 39 Corollaire 32 R´esultat fondamental en pratique : Si f est un endomorphisme de E, K−ev de dimension finie, les propositions suivantes sont ´equivalentes : – f est diagonalisable (il existe une base dans laquelle la matrice de f est diagonale) – il existe une bas form´ee de vecteurs propres de f – les sous-espaces propres de f sont suppl´ementaires dans E : M Ker(f − λIdE ) = E. λ∈Sp(f ) – la somme des dimensions des sous-espaces propres de f est ´egale `a la dimension de E : X dim Ker(f − λIdE ) = dimE. λ∈Sp(f ) – le polynˆome caract´eristique de f est scind´e sur K et pour chaque valeur propre, λ, dim ker(f − λidE ) est ´egale ` a l’ordre de multiplicit´e de λ comme racine de χf . D´ emonstration - (1) ⇒ (2) ⇒ (3) ⇒ (4) ⇒ (1); - (2) ⇒ (5) - (5) ⇒ (4) Corollaire 33 une condition suffisante Soit f un endomorphisme de E, ev de dimension n sur K. Si f admet n valeurs propres distinctes sur K, alors – f est diagonalisable ; – ses sev propres sont des droites vectorielles ; D´ emonstration 6.2.4 Exercices Exercice 46 de l’huile de coude −5 6 3 5 1. Soit f l’endomorphisme de R canoniquement associ´e `a la matrice A = 2 2 −2 (a) D´eterminer les ´el´ements propres de f. Est diagonalisable, trigonalisable ? 5 0 (b) Existe-t-il une base de R3 dans laquelle la matrice de f serait A0 = 0 1 0 0 −3 6 7 2. Soit g l’endomorphisme de R3 canoniquement associ´e `a la matrice B = 2 2 −2 40 −18 6 . 7 0 1? 1 −18 6 . 9 (a) D´eterminer les ´el´ements propres de g. Est diagonalisable, trigonalisable ? 7 0 (b) Existe-t-il une base de R3 dans laquelle la matrice de g serait B 0 = 0 3 0 0 5 6 3. Soit h l’endomorphisme de R3 canoniquement associ´e `a la matrice C = 2 12 1 −2 0 1? 3 −9 6 . 11 (a) D´eterminer les ´el´ements propres de h. Est diagonalisable, trigonalisable ? 12 0 0 (b) Existe-t-il une base de R3 dans laquelle la matrice de h serait C 0 = 0 8 1? 0 0 8 Exercice 47 15 3 Soit A = −13 7 5 5 . −5 1 −15 −13 −17 −15 −3 Quels sont ses ´el´ements propres ? Est elle trigonalisable dans Mn (R)? 7 1 5 Exercice 48 Soit f l’endomorphisme de C3 dont la matrice dans la base canonique est 1 −c1 −c2 1 0 . A = c1 c2 0 1 1. Calculer le polynˆ ome caract´eristique de f. 2. Dire si f est diagonalisable. Exercice 49 On se propose ici de montrer que les matrices sym´etriques r´eelles de taille 2 sont diagonalisables (ce qui sera repris dans un chapitre ult´erieur). a b 1. Soit M = ∈ M2 (R). b d (a) Montrer que M est diagonalisable et que ses valeurs propres sont r´eelles. (b) Comparer les produits scalaires < X|M Y > et < M X|Y > . Montrer que les sous espaces propres de M associ´es `a deux valeurs propres distinctes sont orthogonaux. (c) Montrer qu’il existe P ∈ O2 (R) telles que t P M P = P −1 M P soit diagonale. 2. Donner un exemple de matrice sym´etrique `a coefficients complexes non diagonalisable. 41 a b 3. On consid`ere maintenant M = ¯ ∈ M2 (C), avec a et d r´eels. b d – V´erifier que les matrices sym´etriques r´eelles sont de cette forme ; – Montrer que ces matrices sont diagonalisables dans M2 (C) avec des valeurs propres r´eelles. Exercice 50 On admettra le r´esultat suivant, d´emontr´e dans l’exercice pr´ec´edent pour n = 2 : Une matrice sym´etrique r´eelle est diagonalisable, ses sous-espaces propres sont orthogonaux 2 ` a 2 et il existe une matrice orthogonale P ∈ On (R) telle que tP M P = P −1 M P soit diagonale. On consid`ere l’endomorphisme de Rn canoniquement associ´e `a la matrice An telle que ai,j = (−1)i+j si i = 1 ou n, si j = 1 ou n et ai,j = 0 sinon. Par exemple 1 −1 1 −1 1 −1 −1 0 0 0 0 1 1 0 0 0 0 −1 A6 = . −1 0 0 0 0 1 1 0 0 0 0 −1 −1 1 −1 1 −1 1 . 1. Dire ce qui peut ˆetre rapidement dit quant aux ´el´ements propres de cet endomorphisme. 2. Calculer A2n , en d´eduire les valeurs propres de f. 3. Calculer Apn . Exercice 51 Des br`eves ; r´epondre rapidement et sans calcul si possible... 1. 1 3 2. la matrice est elle diagonalisable ? 0 2 1 3 3. la matrice est elle diagonalisable ? 0 1 4. Soit A ∈ Mn (C). Que peut on dire de la somme de ses valeurs propres (avec leur ordre de multiplicit´e), du produit des valeurs propres, de la somme de leurs carr´es ? 1 5 5 5. la matrice 1 5 5 est elle diagonalisable ? Quelles sont ses valeurs propres ? 1 5 5 2 1 5 6. la matrice 1 5 15 admet elle une valeur propre r´eelle ? 1 −5 5 42 Exercice 52 d’apr`es Mines PSI 3 −4 8 Soit f l’endomorphisme deR3 dont la matrice dans la base canonique est 5 −6 10 . 1 −1 1 1. Montrer que f est diagonalisable. 2. Montrer que le plan P d’´equation x − y + z = 0 est stable par f. 3. D´eterminer un sev suppl´ementaire de P stable par f. 4. Soit E un R−ev de dimension finie et f un endomorphisme de E. Montrer l’´equivalence entre – f est diagonalisable – tout sev de E admet un sev stable par f. voir aussi les exercices 9 et 8 qui pr´esentent des techniques analogues. Exercice 53 On consid`ere l’endomorphisme de Cn dont la matrice dans la base canonique est d´efinie par a1,1 = a, a1,j = aj,1 = 1 si 2 ≤ j ≤ n tous les autres termes ´etant nuls. Par exemple, a 1 1 1 0 0 1 0 0 A6 = 1 0 0 1 0 0 1 1 1 0 0 0 0 0 0 . 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 1. D´eterminer son rang, en d´eduire la forme de son polynˆome caract´eristique. 2. Dire si f est diagonalisable. 3. Donner explicitement une base dans laquelle la matrice de f est diagonalisable ou, `a d´efaut, trigonalisable. 43 7 Polynˆ omes d’endomorphismes, commutant d’un endomorphisme 7.1 L’alg` ebre K[f ]. A tout polynˆ ome P ∈ K[X], et tout endomorphisme u ∈ L(E), on associe P (u) = n X ai ui ∈ L(E). i=0 On dit que P (u) est un polynˆ ome en u. Th´ eor` eme 34 Soit E un espace vectoriel et u un endomorphisme de E. – L’ensemble des polynˆ omes en u forme une sous-alg`ebre de L(E), not´ee K[u]. – L’application P ∈ K[X] → P (u) ∈ L(E), est un homomorphisme d’alg`ebre. On note K[u] son image. Proposition 35 Soit u un endomorphisme de E. – si w = v −1 ◦ u ◦ v, alors, pour tout polynˆome P, X X P (w) = ak wk = v −1 ◦ ak uk ◦ v = v −1 ◦ P (u) ◦ v, en particulier, pour tout entier n, wn = v −1 ◦ un ◦ v. – si λ ∈ Sp(u), P (λ) ∈ Sp(P (u)) et pour tout x ∈ E, u(x) = λx ⇒ P (u)(x) = P (λ).x. – en particulier, si P est un polynˆ ome annulateur de u, toute valeur propre de u est racine de P SpK (u) ⊂ P −1 ({0}). Exercice 54 1. Soit f un endomorphisme nilpotent de E, K−espace vectoriel (K = R ou C).. Que peut on dire de ses valeurs propres ? 2. Pr´eciser son polynˆ ome caract´eristique. 3. Montrer qu’il existe une base dans laquelle la matrice de f est triangulaire sup´erieure stricte. Exercice 55 CCP-2009 Soit u un endomorphisme de E, R-ev et P un polynˆome `a coefficients r´eels. 1. Si λ est valeur propre de u, montrer que P (λ) est valeur propre de P (u). 2. On suppose que P (u) = 0. 44 (a) Montrer que toute valeur propre de u est racine de P. (b) R´eciproque ? 3. On suppose que la dimension de E est impaire et que u v´erifie : u3 − u2 + u − idE = 0. Quel est le spectre de u? Exercice 56 un calcul de polynˆ ome de matrice On se propose de calculer F (A) o` u F (X) = N X 4 ak X k k=0 est un polynˆ ome et A la matrice triangulaire λ a b 0 µ c . 0 0 ν 1. On suppose dans cette question que λ = µ = ν. (a) Calculer An . (b) Exprimer F (A) en fonction de F (λ), F 0 (λ) et F ”(λ). 2. On suppose que λ = µ 6= ν, et on pose | b T U T | c A= > = − − − − O ν 0 0 | ν o` u T est une matrice triangulaire de taille 2. (a) Calculer T n puis exprimer F (T ) en fonction de F (λ), F 0 (λ) et de a. (b) Exprimer An en fonction de T, de ν et des T j U. (c) Calculer F (A). 3. On suppose enfin λ, µ, ν distincts deux `a deux. Comment calcule-t-on F (A)? 4. Similaire a ` l’exercice 58 45 7.2 Le th´ eor` eme de Cayley Hamilton Th´ eor` eme 36 Cayley Hamilton Soit f un endomorphisme de E de dimension finie (n = 2, 3, ...), et χf son polynˆome caract´eristique. Alors χf (f ) = 0, le polynˆome caract´eristique est annulateur de f. D´ emonstration HP, voir les 2 exercices qui suivent... Exercice 57 d´emonstration 1 On consid`ere un endomorphisme f de E de dimension finie. On se propose de montrer que, si χf (X) est le polynˆ ome caract´eristique de u, χf (f ) = 0 ∈ L(E). 1. Soit F un sev stable par f et u l’endomorphisme induit par f sur F. Prouver que χu divise χf . 2. Consid´erons x ∈ E, non nul. Le but est χf (f )(x) = 0. On note F (f, x) := {P (f )x; P ∈ K[X]}. (a) Montrer que F (f, x) est un sev de E stable par f ; (b) Montrer qu’il existe un plus petit entier q tel que (x, f (x), ..., f q (x)) soit li´ee. (c) Montrer que (x, f (x), ..., f q−1 (x)) est une base de F (f, x). 3. On note u la restriction de f ` a F (f, x). On a ui (x) = f i (x); puisque (x, u(x), ..., uq (x)) est li´ee, il existe des scalaires (ai ) tels que a0 x + a1 u(x) + ... + aq uq (x) = 0. (a) Montrer que le polynˆ ome caract´eristique de u s’exprime simplement en fonction de ces coefficients ; (b) Conclure. Exercice 58 calculs de polynˆ omes de matrices ; une autre d´emonstration du th´eor`eme de Cayley Hamilton 5 Soit E un espace vectoriel, f un endomorphisme de E. On suppose que le corps de base est R ou C, sans pr´ejuger de l’existence de racines r´eelles du polynˆome caract´eristique lorsque le corps est R. 1. Soit F ∈ K[X]. V´erifier que F (f ) = 0 ssi sa matrice A dans une base quelconque v´erifie F (A) = 0. 2. V´erifier que F (A) = 0 ssi pour toute matrice B, semblable `a A dans Mn (C), on a F (B) = 0. 3. Etude du cas n= 2 λ 0 (a) Soit A = , calculer ses puissances ainsi que F (A) lorsque F est un 0 µ polynˆ ome. 5. Similaire a ` l’exercice 56 46 (b) Soit A = λ a . Calculer F (A) : on fera apparaˆıtre F (λ) et F 0 (λ)... 0 λ (c) Expliquer avec soin pourquoi, lorsque f est un endomorphisme de E, de polynˆ ome caract´eristique P, on a P (f ) = 0. Attention au corps de base, au nombre de racines etc... 4. Etude du cas n=3 λ 0 0 (a) Calculer F (A) lorsque A = 0 µ 0 , 0 0 ν λ 0 b F (λ) − F (µ) (b) puis quand A = 0 µ c . Faire apparaˆıtre F (λ), F 0 (λ) et (avec λ−µ 0 0 µ λ 6= µ). λ a b (c) et enfin quand A = 0 λ c . Faire apparaˆıtre F (λ), F 0 (λ), F ”(λ). 0 0 λ (d) Conclure. Exercice 59 1. Soit f l’endomorphisme de E de matrice 1 2 3 . −1 2 0 A= 1 −1 1 Calculer son polynˆ ome caract´eristique, en d´eduire que A est inversible et que A−1 est un polynˆ ome en A. 2. G´en´eraliser. Exercice 60 coefficients du polynˆ ome caract´eristique Soit f un endomorphisme de E, espace vectoriel de dimension n sur K = R ou C. 1. On suppose n = 2. Exprimer le polynˆome caract´eristique de f en fonction de la trace et du d´eterminant de f. 2. On suppose maintenant que n = 3. (a) Soient (λi )1≤i≤3 , une famille d’´el´ements de C. On note, comme `a l’accoutum´ee σ1 = 3 X λi , σ2 = i=1 X i1 <i2 λi1 λi2 S2 = 3 X i=1 Exprimer σ2 en fonction de σ1 et de S2 . (b) En d´eduire une expression du polynˆome caract´eristique. 47 λ2i . Exercice 61 g´en´eralisation de l’exercice pr´ec´edent... On d´esigne ici par Pk (Λ), l’ensemble des k-parties de Λ = {λ1 , . . . , λn }, pour 1 ≤ k ≤ n, et des variables formelles λ1 , . . . , λn . On d´efinit comme `a l’accoutum´ee les fonctions sym´etriques n X X λki . λν1 . . . λνk et Sk = σk = i=1 ν∈Pk (Λ) 1. Exprimer pour n=2, les relations entre σ1 , σ2 et S1 , S2 . Exprimer, lorsque n = 4, σ1 , σ2 , σ3 en fonction des Si , 1 ≤ i ≤ 3. 2. Soit A une matrice carr´ee d’ordre 4, `a coefficients complexes, on d´efinit une suite (Xk )k en posant : X0 = A 1 Xk+1 = A Xk − Tr(Xk )I4 . k+1 Montrer que la suite est stationnaire (ie : constante `a partir d’un certain rang) et montrer que l’on peut exprimer le polynˆome caract´eristique de A en fonction des premiers termes de la suite (Xk )k . Que dire de σ4 ? 1 2 1 1 2 2 0 0 3. On donne A = , calculer son polynˆome caract´eristique sans utiliser 1 0 0 −1 1 1 1 1 de formule directe de calcul de d´eterminant. On ´ecrira une fonction MAPLE ou TIphone pour le calcul des it´er´ees... Voir corrig´e en section 10 48 7.3 Commutant d’un endomorphisme D´ efinition 16 Soit E un espace vectoriel et u un endomorphisme de E. On appelle commutant de u l’ensemble des endomorphismes v de E tels que u ◦ u = u ◦ v. Th´ eor` eme 37 Le commutant d’un endomorphisme est une sous alg`ebre de Mn (K) qui contient les polynˆ omes en f. Th´ eor` eme 38 stabilit´e et endomorphismes qui commutent – si u ◦ v = v ◦ u, alors Im(u) est stable par v. – si u ◦ v = v ◦ u, alors les sous-espaces propres de u sont stables par v. – si u ◦ v = v ◦ u, alors les sous-espaces propres de tout polynˆome en u sont stables par v. En particulier v(Ker(P (u)) ⊂ (Ker(P (u)). Exercice 62 1. question pr´eliminaire : Quelles sont les solutions de l’´equation matricielle M 2 = I3 dans M3 (C). −1 0 0 2. R´esoudre dans M3 (C) l’´equation matricielle M 2 = 0 i 0 . 0 0 2 Exercice 63 illustration fondamentale du th´eor`eme pr´ec´edent Soit f un endomorphisme dont la matrice dans une base (ei )i de E, espace vectoriel de dimension 4 sur le corps K est : a u 0 0 0 a 0 0 A= 0 0 b 0 0 0 0 b avec a et b distincts, u 6= 0. 1. Reconnaˆıtre Ker(f − a), Ker(f − a)2 . 2. D´eterminer les endomorphismes qui commutent avec f. 3. Sont ils des polynˆ omes en f ? 4. R´esoudre g 2 = f. Exercice 64 E d´esigne un K−espace vectoriel de dimension n et u un endomorphisme de E. 49 1. On suppose u diagonalisable, ce qui ´equivaut `a M Ker(u − λIdE ) = E. λ∈Sp(u) Ecrire la matrice de u dans une base adapt´ee, en d´eduire la sous-alg`ebre des commutants de U, pr´eciser sa dimension. 2. Justifier que dim(K[u]) ≤ n. 3. Donner une condition n´ecessaire est suffisante pour que Com(u) = K[u]. voir corrig´e en section 10 Exercice 65 Soit f l’endomorphisme de Kn dont 0 0 0 0 0 0 1 0 M = 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 la matrice dans la base canonique est 0 0 0 . 1 0 1. Montrer que f est nilpotent. D´eterminez une base de Ker(f ) et une base de Im(f ). 2. D´eterminer un vecteur x1 dont les images it´er´ees par f, `a savoir, x1 , f (x1 ), ...f k (x1 ), ..., engendrent Im(f ). 3. Soit u un endomorphisme qui commute avec f. V´erifier qu’il laisse Ker(f k ) et Im(f k ) stables. En d´eduire les matrices qui commutent avec M. 4. Comparer les dimensions du commutant de f et de l’espace des polynˆomes en f. voir corrig´e en section10 Exercice 66 Que pensez vous de la phrase suivante : ”si f et g commutent, tout sev stable par g est stable par f ” 6? Exercice 67 D´eterminer les matrices qui commutent avec la matrice A de M (n, C) et dire si ce sont des polynˆomes en A dans les cas suivants : 1. λ 1 0 λ 1 0 A = 0 λ 1 ou A = 0 λ 0 0 0 λ 0 0 λ 2. a 0 A= 0 0 0 1 a 0 0 0 0 1 a 0 0 0 0 0 b 0 0 a 0 0 0 ou A = 0 0 1 0 b 6. c’est une grosse absurdit´e 50 0 a 0 0 0 1 0 a 0 0 0 0 0 b 0 0 0 0 1 b Exercice 68 Etudier dans M at(3, C) l’´equation M 2 = A dans les trois cas suivants : 1 0 0 −2 0 0 −2 8 0 A = 0 4 0 , A = 0 2 0 , A = 0 2 0 . −1 0 −1 2 0 2 2 0 2 Vous pouvez/devez faire usage de vos calculatrices, ` a condition ne n’entreprendre aucun calcul inutile. nom du fichier MAPLE : EquationM2EgaleA.mws Exercice 69 Mines 2014 Soit A une matrice ` a coefficients r´eels. On suppose que A tA =t A A et que A est nilpotente d’ordre p. Montrer que A tA = 0. 8 Exercices Exercice 70 une ´equation matricielle pour d´ebutants 7 1. Montrer qu’une matrice de rotation plane cos(θ) − sin(θ) r(θ) = , sin(θ) cos(θ) est diagonalisable dans M2 (C). Pr´eciser une matrice de passage ind´ependante de θ. Dans la suite de l’exercice, M d´esigne une matrice de M3 (R) telle que M 3 = I3 . 2. Que peut on dire des valeurs propres r´eelles et complexes de cette matrice ? Montrer que 1 est valeur propre de M. 3. On suppose que Sp C (M ) = {1}. (a) Justifiez que M est trigonalisable dans M3 (R). (b) Soit P une matrice de la forme P = I3 + N, o` u N est nilpotente. Montrer que 3 P = I3 ssi N = 0. (c) En d´eduire que M = I3 . 4. On suppose que 1 n’est pas la seule valeur propre complexe de M. (a) Montrer que M est diagonalisable dans M3 (C). (b) Montrer que M est semblable dans M3 (C) `a une matrice `a coefficients r´eels, diagonale par blocs D, que l’on pr´ecisera. (c) Justifier que M est semblable `a D dans M3 (R). Reprendre ce mˆ eme exercice apr` es le chapitre sur les polynˆ omes annulateurs Exercice 71 En vous inspirant de la d´emonstration du th´eor`eme 31, montrer que si f est un endomorphisme de E, la somme des noyaux it´er´es Ker((f − λi )ki ) est directe. 7. ( :-) 51 Exercice 1 1 0 72 La matrice suivante est elle diagonalisable 2 0 1 ? 3 0 0 Exercice 73 Puissances d’une matrice. Soit E un C−espace vectoriel de dimension matrice dans la base B est : 2 M = 0 1 3, de base B et f l’endomorphisme dont la 1 −1 3 1 3 1 1. Montrer qu’il existe une base dans laquelle la matrice de f est diagonale par blocs. 2. Donner une expression de f n . Exercice 74 d´enombrement et suites r´ecurrentes 0 1 1. Calculer la puissance de la matrice A = . 1 1 2. En d´eduire le nombre des suites finies `a n ´el´ements ne comportant que des 0 et des 1 sans que deux termes cons´ecutifs ne soient ´egaux `a 0. nieme voir corrig´e en 10 Exercice 75 1 1 1 Soit M 1 0 1 M3 (R). 1 1 1 1. D´eterminer deux matrices A et B telles que √ √ M n = (1 + 3)n A + (1 − 3)n B, n N. 2. Quelle est la dimension de l’espace des matrices de M3 (R) qui commutent avec M ? 3. Trouver les solutions de l’´equation W 2 = M. 29 9 −4 Exercice 76 Soit la matrice de M3 (R), A = 9 5 8 9 29 9 2 9 5 . 9 23 2 9 9 −1 1. Montrer qu’il existe une matrice P telle que P A P = 3I3 +N o` u N est une matrice triangulaire sup´erieure et nilpotente. 9 2. Montrer que l’on peut construire une matrice Q orthogonale v´erifiant cette mˆeme propri´et´e. 3. R´esoudre l’´equation M 3 =t P A P. En d´eduire toutes les solutions de R3 = A. Exercice 77 Fondamental, disques de Gerschg¨ orin Soit M M at(n, C) une matrice carr´ee d’ordre n `a coefficients complexes. 52 1. Montrer que toute valeur propre de M appartient `a la r´eunion des disques : X Di = z C/|z − Mi,i | ≤ |Mi,j | j6=i Indication : consid´erer un vp X associ´e a ` une valeur propre λ, ´ecrire la la ligne i de l’´equation M X = λX et choisir judicieusement l’indice i. 3 1 1 Dessiner ces disques lorsque M = 0 2 1 . 1 −2 3 2. En d´eduire que si M estPune matrice r´eelle `a diagonale strictement dominante, ie : pour tout i, Mi,i > j6=i |Mi,j |, elle est inversible. Rappel : quand on est bon, on dessine... Exercice 78 A tout entier n ∈ N, et Mat2n (R) : a b b 0 a 0 b 0 .. .. . . a 0 b a tout couple de r´eels (a, b) on associe la matrice de b a b a .. . 0 0 . . . 0 b b a ... b a a 0 0 0 .. . b 0 0 0 .. . ... ... ... ... .. . a 0 0 0 .. . 1. Quel est le rang de A ? 2. D´eterminer les valeurs propres et les dimensions des sous-espaces propres. Exercice 79 1. Soit E un espace vectoriel de dimension finie et f, g deux endomorphismes de E. Montrer que si f et g commutent, le noyau, les sous-espaces propres, l’image de l’un sont stables par l’autre. 8 −1 −5 une matrice de M3 (R), canoniquement associ´ee `a f ∈ −2 3 1 2. Soit A = 4 −1 −1 L(R3 ) (a) Donner les ´el´ements propres de f. (b) Montrer qu’il existe une base de R3 dans laquelle la matrice de f est `a la fois triangulaire et diagonale par blocs. (c) En d´ eduire les matrices qui commutent avec A. R´esoudre l’´equation matricielle M 2 = A. 53 Exercice 80 Soient E un espace de dimension n ≥ 3, et u un endomorphisme de E. On suppose que u3 = 0, u2 6= 0. On recherche une base dans laquelle la matrice de u est triangulaire sup´erieure, tridiagonale avec des 0 et des 1 pour seuls termes. Penser `a une matrice diagonale par blocs, de la forme 0 .. . 0 0 1 U = 0 0 0 1 0 0 0 1 0 0 0 1. Soit H un suppl´ementaire de Ker(u2 ) dans E, et (a1 , a2 , ..., ap ) une base de H. Montrer que (a1 , u(a1 ), u2 (a1 ), a2 , u(a2 ), u2 (a2 ), ..., ap , u(ap ), u2 (ap )) est une famille libre de E; 2. V´erifier que vect((u(ai ))1≤i≤p ) ∩ Ker(u) = {0}; montrer qu’il existe des vecteurs (b1 , ..., bq ) tels que vect(u(a1 ), ..., u(ap ), b1 , ...bq ) ⊕ Ker(u) = Ker(u2 ). Montrer que la famille (a1 , u(a1 ), u2 (a1 ), ..., ap , u(ap ), u2 (ap ), b1 , u(b1 ), ..., bq , u(bq )) est libre. 3. Conclure. Exprimer la dimension de E en fonction de la dimension de H, de q, de la codimension de vect(u2 (a1 ), ..., u2 (ap ), u(b1 ), ..., u(bq )) dans Ker(u). voir corrig´e en 10 Exercice 81 Soit (fi )1≤i≤p , une famille d’endomorphismes de Cn telle que p X fi = id et i 6= j ⇒ fi ◦ fj = 0. i=1 On pose pour des αi distincts, f= p X αi fi . i=1 1. Montrer que les fi sont les projecteurs sur les sous-espaces propres de f. 2. Calculer f k pour k = 0, ..., p et montrer que chaque fi est 0 −1 3. Soit f de matrice dans la base canonique : A = −1 0 2 1 Exprimer les projecteurs sur les sous-espaces propres de f f. 54 un polynˆome en f. 2 1 . 0 comme des polynˆomes en Exercice 82 du classique 1. En introduisant le polynˆ ome P (x) = V (a0 , a1 , ..., an−1 , x), montrer que le d´eterminant de la matrice de Vandermonde d´efinie par 1 1 1 ... 1 a0 a1 a2 . . . an−1 2 a2 a1 a22 . . . a2n−1 , 0 M V (a0 , a1 , ..., an−1 ) = .. .. .. .. ... . . . . .. n−1 n−1 n−1 n−1 a0 a1 a2 . an−1 est ´egal au produit : Y (aj − ai ). 0≤i<j≤n−1 2. Soit ω = e2iπ/n . On consid`ere la matrice circulante a3 . . . . . . an a2 . . . . . . an−1 a1 . . . . . . an−2 , .. .. . . .. .. .. . . . a3 . . . an−1 an a1 1 ω 2 (a) Soit ω une racine ni`eme de l’unit´e et W = ω . Montrer que W est vecteur .. . ω n−1 propre de Γ(a P1 , ..., an ). Exprimer la valeur propre qui lui est associ´ee en fonction de P (X) = ai X i−1 . a1 an an−1 Γ(a1 , ..., an ) = a2 a2 a1 an .. . (b) En d´eduire qu’une matrice circulante est diagonalisable et montrer que son d´eterminant est n−1 Y det(Γ(a1 , ..., an ) = P (ω j ). j=0 55 Exercice 83 a b 1. La matrice A2 = est-elle diagonalisable dans M2 (C)? Donner ses ´el´ements b a propres. 2. On consid`ere la matrice ` a coefficients complexes a b c A3 = c a b b c a . (a) V´erifier qu’elle admet t [1, 1, 1], t [1, j, j 2 ] et t [1, j 2 , j] comme vecteurs propres. (b) A est elle diagonalisable ? Pr´eciser le cas ´ech´eant, une matrice de passage. (c) Calculer son polynˆ ome 0 1 0 0 0 0 1 0 3. On pose F = 0 0 0 1 0 0 0 0 1 0 0 0 caract´eristique. 0 0 0 . 1 0 (a) Calculer les puissances de F. V´erifier que F 5 = I5 . En d´ eduire que les valeurs propres de F sont des racines cinqui`emes de l’unit´e dans C. (b) R´eciproquement, montrer que toute racine cinqui`eme de l’unit´e est valeur propre de F. Pour cela, on pourra v´erifier que les vecteurs t [1, u, u2 , u3 , u4 ] sont des vecteurs propres de F. (c) On note A l’ensemble des combinaisons lin´eaires des puissances de F (ce sont en fait les polynˆ omes en F ). Montrer que A est une sous-alg`ebre de M5 (C); d´eterminer sa dimension. (d) Montrer que les puissances de F ont des vecteurs propres communs et que toute matrice de A est diagonalisable. a0 a1 a2 a3 a4 a4 a0 a1 a2 a3 4. Consid´erons la matrice ` a coefficients complexes A5 = a3 a4 a0 a1 a2 . a2 a3 a4 a0 a1 a1 a2 a3 a4 a0 (a) En vous inspirant des questions pr´ec´edentes donner une base de C5 form´ee de vecteurs propres de A5 . En d´eduire ses valeurs propres. 2iπ (b) On notera w = e 5 . Expliciter en fonction de w et le plus simplement possible, une matrice P ∈ GL5 (C) telle que P −1 A P soit diagonale. 56 Exercice 84 d´eterminants par blocs et d´emonstration du th´eor`eme de Cayley-Hamilton CCP 2000 PC M1 Attention : on se propose ici de d´emontrer le th´eor`eme de Cayley-Hamilton ; il serait mal venu de l’utiliser en cours de d´emonstration. 1. Soit A ∈ M n (R), B ∈Mn,p (R), C ∈ Mp (R) et M la matrice de Mn+p (R), donn´ee A B . par M = Op,n C (a) Si A est non inversible, montrer sans recourir au d´eterminant, que M est non inversible. A On,p . R´esoudre alors dans Mn (R) (b) Si A est inversible, on pose P = Op,n Ip l’´equation matricielle XP = M. (c) Retrouver le r´esultat : detM = detA × detC. Dans toute la suite u d´esigne un endomorphisme de Rn . χu est le polynˆome caract´eristique de u d´efini par χu (X) = det(u − Xid). 2. Soit F un sous-espace vectoriel de Rn stable par u (ce qui signifie u(F ) ⊂ F ). Si v d´esigne l’endomorphisme induit par u sur F, montrer que χv divise χu . 3. Pour tout x ´el´ement de Rn , on d´efinit l’ensemble Fu (x) par : Fu (x) = {y ∈ Rn | ∃P ∈ R[X], y = P (u)(x)}. Montrer que Fu (x) est un sous-espace vectoriel de Rn stable par u. 4. Dans cette question, on suppose que x est un ´el´ement non nul de Rn (a) Montrer l’existence d’un plus petit entier naturel q pour lequel la famille de vecteurs (x, u(x), ..., uq (x)) est li´ee. (b) Soit (a0 , a1 , ..., aq ) une famille de nombres r´eels non tous nuls telle que q X aj uj (x) = 0. j=0 Montrer que aq est non nul et que (x, u(x), ..., uq−1 (x)) est une base de Fu (x). ai et on note u0 l’endomorphisme (c) Pour tout i ∈ {0, 1, ..., q}, on pose αi = aq induit par u sur Fu (x). Montrer que q χu0 (X) = (−1) q X αi X i . i=0 Donner la valeur de χu0 (u)(x) et en d´eduire que le polynˆome caract´eristique de u est un polynˆ ome annulateur de u. 57 58 9 Les br` eves 1. Soit E un espace vectoriel et F, G, V trois sev de E : Peut on affirmer (E = F ⊕ G) ⇒ (V = V ∩ F ⊕ V ∩ G)? 2. Soit f un endomorphisme de E, K−espace vectoriel de dim finie (avec K = R ou C). Les propositions suivantes sont elles vraies ou fausses ? (a) Si P est un polynˆ ome annulateur de f, les valeurs propres de f sont les racines de P dans C; (b) Si P est un polynˆ ome annulateur de f, les valeurs propres de f sont les racines de P dans K; (c) Si P est un polynˆ ome annulateur de f, les valeurs propres de f sont des racines de P dans K; (d) Quelle formule retiendrez vous avec SpK (f ), RacK (P ), RacC (P )? 3. Soit f ∈ L(Rn ), telle que f 2 + f + id = 0. Que peut on dire de f, de son polynˆome caract´eristique, de l’entier n? 4. Pourquoi un endomorphisme de R3 admet il une valeur propre r´eelle au moins ? 5. Soit A un ensemble muni de certaines lois qui lui conf`erent une structure alg´ebrique (groupe, anneau, espace vectoriel, alg`ebre etc...). Soit B ⊂ A. (a) On suppose que (A, ∗) est un groupe commutatif. Les propri´et´es suivantes sont elles toujours vraies ? – Pour tout couple (b, b0 ) d’´el´ements de B, b ∗ b0 = b0 ∗ b; – Pour tout triplet (b, b0 , b”) d’´el´ements de B, (b ∗ b0 ) ∗ b” = b ∗ (b0 ∗ b”); – la loi * est interne sur B; – si la loi est interne et B non vide, (B, ∗) est un sous groupe. (b) On suppose que (A, +, ∗) est un anneau. Les propri´et´es suivantes sont elles toujours vraies ? – Pour tout couple (b, b0 ) d’´el´ements de B, b + b0 = b0 + b; – si B est un sous-groupe et si la loi * est interne pour B, B est un sous-anneau ; – si (A, +, ∗) est un anneau commutatif et si B est un sous-anneau, (B, +, ∗) est un anneau commutatif ? 6. 59 Les mˆ emes avec les r´ eponses 1. Soit E un espace vectoriel et F, G, V trois sev de E : Peut on affirmer (E = F ⊕ G) ⇒ (V = V ∩ F ⊕ V ∩ G)? 2. Soit f un endomorphisme de E K−espace vectoriel de dim finie (avec K = R ou C). Les propositions suivantes sont elles vraies ou fausses ? (a) Si P est un polynˆ ome annulateur de f, les valeurs propres de f sont les racines de P dans C; (b) Si P est un polynˆ ome annulateur de f, les valeurs propres de f sont les racines de P dans K; (c) Si P est un polynˆ ome annulateur de f, les valeurs propres de f sont des racines de P dans K; (d) Quelle formule retiendrez vous avec SpK (f ), RacK (P ), RacC (P )? 60 10 Quelques corrig´ es Corrig´ e 10.1 -corrig´ e de l’exercice 12. Question pr´ eliminaire : Si B est la matrice de g dans les bases (ai )j de E, et (bj )j de F, la matrice de g dans (a0i )i et (b0j )j est donn´ee par B 0 = Q−1 B P o` u P ∈ Mn (K) est la 0 matrice dont les colonnes sont les coordonn´ees des aj dans la base (ai )i , et Q ∈ Mm (K) est la matrice dont les colonnes sont les coordonn´ees des b0j dans la base (bj )j . Ip Op,m−p ∈ Mn,m (K). On−p,p On−p,m−p 1. On suppose que g est injective et on consid`ere (ai )1≤i≤m une base de E. Comme g est injective, rg(g) ≤ dimF, (g(ai ))1≤i≤m est libre dans F. On note bi = g(ai ) pour 1 ≤ i ≤ m et on compl`ete cette partie libre en une base (b1 , ..., bm , bm+1 , ...bn ), de F. La matrice de g dans ces bases est : 1 0 ... 0 0 1 . . . 0 .. . 0 . M at(g, (ai )1≤i≤m , (bj )1≤j≤n ) = 1 .. .. .. . . . 0 0 0 2. On suppose maintenant que g est de rang p ≥ 1 et que dim Ker(g) = q ≥ 1. – Puisque dim Ker(f ) = q et dim E = p + q, on peut considerer une base de Ker(f ) num´erot´ee (ap+1 , ..., ap+q ) que l’on compl`ete en une base de E : (a1 , ..., ap , ap+1 , ..., ap+q ). – (g(a1 ), ..., g(ap )) est une famille libre de F : ! p p p X X X αi g(ai ) = 0 ⇒ g αi ai = 0 ⇒ αi ai ∈ Ker(g) ∩ Vect(ai )1≤i≤p = {0}. i=1 i=1 i=1 – On consid`ere alors une base de F, (bj ) dans laquelle, pour j ∈ [1, p], bj = g(aj ). La matrice M at(g, (ai )1≤i≤m , (bj )1≤j≤n ) est alors de la forme annonc´ee : Ip Op,m−p ∈ Mn,m (K). On−p,p On−p,m−p 3. On consid`ere l’application lin´eaire g ∈ L(K4 , K3 ) dont la matrice dans les bases 1 −1 0 0 4 3 canoniques respectives de K et K est A = 2 3 5 10 . Construisons P et Q 0 1 1 2 en suivant la m´ethode d´evelopp´ee pr´ec´edemment avec MAPLE : 61 Ce qui est ici fait avec un logiciel de calcul formel peut ˆetre repris avec les outils que vous avez forg´es Scilab ou les packages numpy, scipy de Python restart; with(linalg): Warning, the protected names norm and trace have been redefined and unprotected A:=matrix(3,4,[[1,-1,0,0],[2,3,5,10],[0,1,1,2]]); K:=kernel(A); 1 −1 0 0 2 3 5 10 0 1 1 2 {[−1, −1, 1, 0], [−2, −2, 0, 1]} a3:=op(1,K): a4:=op(2,K): a1:=vector([1,0,0,0]): a2:=vector([0,1,0,0]): Q:=augment(a1,a2,a3,a4); 1 0 0 0 0 −1 −2 1 −1 −2 0 1 0 0 0 1 b1:=evalm(A&*a1): b2:=evalm(A&*a2): b3:=vector([0,1,0]): P:=augment(b1,b2,b3); evalm(P^(-1)&*A&*Q); 1 2 0 1 0 0 −1 0 3 1 1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 62 Corrig´ e 10.2 – corrig´ e de l’exercice 20 Soit f un endomorphisme de R3 qui v´erifie la relation f 3 + f = 0. 1. Exemples : f = 0, f canoniquement attach´e `a la matrice de la question 3... 2. R3 = Ker(f ) ⊕ Im(f ). - Ker(f ) ∩ Im(f ) = {0} : si x ∈ Ker(f ) ⊕ Im(f ) = {0}, f (x) = 0 et il existe t tel que x = f (t). Ainsi, x = f (t) = −f 3 (t) = −f 2 (x) = 0. - Montrons que Ker(f ) ⊕ Im(f ) = R3 : un ´el´ement x ∈ R3 s’´ecrit x = (f 2 (x) + x) − f 2 (x). Or (f 2 (x) + x) ∈ Ker(f ) et −f 2 (x) = f (−f (x)) ∈ Im(f ). 3. Recherche de bases particuli`eres. • M´ ethode 1 : on discute selon la dimension du noyau de f. – cas o` u dimKer(f) = 3 : f est alors nulle, sa matrice aussi (et c’est une solution de f 3 + f = 0); – cas o` u dimKer(f) = 2 et rgf = 1 : consid´erons une base (a1 , a2 , a3 ) adapt´ee `a la d´ecomposition R3 := Ker(f ) ⊕ Im(f ). Dans une telle base la matrice de f est 0 0 0 3 de la forme A = 0 0 0 . Elle v´erifie donc l’´equation A + A = 0 ce qui se 0 0 a 3 traduit par a + a = 0. La seule racine r´eelle de cette ´equation est a = 0, ce qui contredit l’hypoth`ese sur le rang de f ; Il n’y a donc pas de solution de rang 1. – cas o` u dimKer(f) = 1 et rgf = 2 : nous cherchons une base (u, v) de Im(f ) telle que f (u) = −v et f (v) = −f 2 (u) = u. Pour cela remarquons que f 3 + f = (f 2 + id) ◦ f = 0. Consid´erons alors u = f (t) ∈ Im(f ), non nul et posons v = −f (u). Ces deux vecteurs sont dans Im(f ) sur lequel f 2 + id = 0. Si la famille (u, v) est libre, c’est une base de Im(f ) qui est de dimension 2. Dans une base ur : mat(f, (a, u, v)) = (a, u, v) a ∈ Ker(f ), nous aurons bien sˆ 0 0 0 0 0 1 . Il reste ` a montrer que (u, v) est libre : 0 −1 0 si αu + βv = 0 (1) en appliquant f il vient : αf (u) + βf (v) = −αv + βu = 0. (2). En combinant (1) et (2) on obtient α2 + β 2 = 0... – cas o` u dimKer(f) = 0 et rgf = 3 : il n’y a pas de solution car f 3 = f entraˆıne det (f 3 ) = (det f )3 = det (−f ) = (−1)3 det f et l’´equation a3 + a = 0 n’admet pas de solution non nulle dans R. Il n’y a donc pas de solution de rang 3. • M´ ethode 2 : on reprendra cet exercice avec des m´ ethodes du chapitre suivant sur les polynˆ omes annulateurs. 63 Corrig´ e 10.3 Indication ou corrig´ e 24 1. Si la suite des vecteurs converge, les suites de coordonn´ees convergent. On note `i la (m) limite de (xi )m . De X 1 (m+1) (m) bi,i − = xi ai,j xj ai,i j6=i on passe ` a `i = 1 bi,i − ai,i X ai,j `j j6=i On multiplie par ai,i il vient : ai,i `i + X ai,j `j = bi,i . j6=i 2. On observe en effet que (m+1) xi = 1 bi,i − ai,i X (m) ai,j xj j6=i est la ii`eme ligne de l’´equation matricielle Xm+1 = D−1 (b − (A − D)Xm ), ce qui peut simplifier la programmation (mais pas son efficacit´ e !) : avec Maple (Ex1AlgLin254Jacobi.mws) avec Mathematica (ExAlgLinJacobi.nb) J:=proc(A,b,X) local n, d,e, k; n:=rowdim(A); d:=diag(seq(A[k,k],k=1..n)); e:=evalm(A-d); evalm(d^(-1)&*(b-e&*X)); end: J[A_, b_, X_] := Module[{n, D, E}, n = First[Dimensions[A]]; D = DiagonalMatrix[ Table[A[[i, i]], {i, 1, n}]]; E = A - D; for k from 1 to 12 do X:= map(evalf,J(A,b,X)); od; For[i = 0, i < 12, i++, X = J[A, b, X]; Print[X]] (Inverse[D].(b - E.X)) ] A:=matrix(4,4,[[-1,2,3,4],[2,3,4,5], A = {{12, 1, 1, 1}, {1, 12, 1, 1}, [3,4,5,6],[4,5,6,-7]]); {1, 1, 12, 1}, {1, 1, 1, 12}} b:=vector([1,2,1,2]); b := {1, 1, 1, 1} X:=vector([1,1,2,1]); X = {0, 0, 0, 3.} 64 Remarque de bons sens : Un jour d’oral, on peut aller plus vite avec une programmation ad hoc. Par exemple : n :=rowdim(A) remplac´e par n :=4 pour aller vite et ne pas chercher si on ne se souvient plus du nom des fonctions, ou placer n en argument. Idem pour le map(evalf,...) : il suffit d’envoyer des flottants en arguments) 3. Une id´ee ´el´ementaire pour les suites r´ecurrentes sert ici. On va ´ecrire lorsque J(X ∗ ) = X∗ : Xn+1 − X ∗ = J(Xn ) − J(X ∗ ). L’´equation AX = b s’´ecrit aussi DX = b − (A − D)X ou encore X = D−1 (b − (A − D)X) = J(X). • Si A est inversible et si X ∗ est la solution, il vient donc Xm+1 − X ∗ = D−1 (b − EXm ) − D−1 (b − EX ∗ ) = D−1 E(Xm − X ∗ ). Xm − X ∗ = J m (X0 − X ∗ ) o` u J = D−1 E. (10.1) • Si de plus A est ` a diagonale strictement dominante la matrice J v´erifie Ji,i =0 ai,j Ji,j si i 6= j = ai,i P P j6=i |ai,j | <1 j |Ji,j | ≤ |ai,i | Pour un vecteur Y quelconque n n X X |[JY ]i | = Ji,j yj ≤ |Ji,j ||yj | j=1 j=1 Posons α = supi P |J | , on montre alors (r´ecurrence) que i,j j ||J n (X − X ∗ )||∞ ≤ Ctse × αn → 0. • Si l’on sait ou d´emontre ou conjecture qu’une matrice `a diagonale dominante est inversible (ce qui n’est pas du cours) la deuxi`eme hypoth`ese seule suffit. Il n’y a pas de raison de le savoir a priori. 65 Corrig´ e 10.4 – corrig´ e de l’exercice 21 1. Matrice de f dans la base canonique de Rn (a) lorsque f est la projection sur le plan d’´equation 2x + y − z = 0 de direction la droite engendr´ee par le vecteur u = (2, 1, 0). (b) lorsque f est la sym´etrie de R4 par rapport au sous espace engendr´e par u = (2, 1, 1, 2), v = (−2, 1, 1, −2) et ayant pour direction le plan orthogonal au pr´ec´edent. Expliciter une base dans laquelle la matrice de f sera diagonale. 2. Soient p une projection de Rn et s une sym´etrie. Donner des conditions sur Im(p),Ker(p), Ker(s-id) et Ker(s+id) pour que p et s commutent (ie : s ◦ p = p ◦ s). 66 Corrig´ e 10.5 – corrig´ e de l’exercice 22 1. Pout d´eterminer le rang de A, le plus simple est de r´esoudre la syst`eme AX = 0 : #" # " # " a b y 0 0 a b 0 = 0 x 0 b a z a 0 0 b y 0 AX = = ⇔ et " #" # " # b 0 0 a z 0 a b x 0 t 0 = 0 b a 0 b a t 0 • si a2 − b2 6= 0, Ker(f ) = {0} et A est de rang 4 ; • si a2 − b2 = 0, deux sous cas se pr´esentent : - a = b = 0 et A = 0; - a = ±b 6= 0 et A est de rang 2. 2. Calculer le d´eterminant de cette 0 a a 0 det(A) = b 0 0 b matrice. b 0 a 0 b a 0 b 0 b b 0 a + b b 0 a = −a 0 a 0 a 0 0 b 0 a 0 = −a2 (a2 − b2 ) + b2 (a2 − b2 ) = −(a2 − b2 )2 . Cela confirme notre r´esultat pr´ec´edent quant au rang de A. On suppose a2 6= b2 . A est donc inversible et on obtient son inverse par pivotage en ´ecrivant la matrice augment´ ee : 0 a b 0 | 1 0 0 0 a 0 0 b | 0 1 0 0 b 0 0 a | 0 0 1 0 0 b a 0 | 0 0 0 1 Voir feuille Maple (pour la pr´esentation). On obtient (en distinguant a 6= 0 et b 6= 0 en cours de calculs) : A−1 0 −a b 0 −a 0 1 0 b = 2 2 b 0 0 −a b −a 0 b −a 0 3. Noyau et de l’image de A. • a = b = 0, pour m´emoire Ker(A) = K4 ; Im(A) = {0}. • a = b 6= 0, Ker(A) = Vect(t [1, 0, 0, −1],[ 0, 1, −1, 0]); Im(A)= Vect(t [1, 0, 0, 1],[ 0, 1, 1, 0]). • a = −b 6= 0, Ker(A) = Vect(t [1, 0, 0, 1],[ 0, 1, 1, 0]); Im(A)= Vect(t [1, 0, 0, −1],[ 0, 1, −1, 0]). • Enfin le cas g´en´erique a2 − b2 6= 0 : la matrice est de rang 4, son noyau est {0}, son image K4 . 67 Corrig´ e 10.6 – corrig´ e de l’exercice 34 0 0 a1,2 a2,3 a1,2 a2,4 + a1,3 a3,4 0 0 0 a2,3 a3,4 1. Posons M = 0 0 0 0 0 0 0 0 a2,3 a3,4 0 0 0 0 Remarque : pour – lorsque i = j, ai,j – lorsque j = i + 1, – lorsque j = i + 2, . Nous avons alors 0 0 0 a1,2 a2,3 a1,2 a2,4 + a1,3 a3,4 0 0 M2 = 0 0 0 0 0 0 0 a1,2 a2,3 a3,4 0 0 0 , M3 = 0 0 0 0 0 0 0 0 et M 4 = 0. 0 la suite de l’exercice, observons que est sur la diagonale, ai,j est au-dessus ou `a droite de la diagonale, ai,j est deux cases au-dessus ou `a droite de la diagonale... 2. Soit A une matrice triangulaire sup´erieure. Montrons que A est nilpotente ssi sa diagonale est nulle. ⇐ Si A est nilpotente, ses termes diagonaux sont nuls : On sait que (An )i,j = ani,j . Ainsi, ∃i, ai,i 6= 0 ⇒ ∀n ∈ N, ani,i 6= 0, A n’est pas nilpotente si un de ses termes diagonaux est non nul. ⇒ Montrons que si les termes diagonaux sont nuls, A est nilpotente. Ce r´esultat est d´emontr´e pour n = 4 par le calcul explicite de la premi`ere question. G´en´eralisons (`a voir comme un exercice d’entraˆınement aux techniques de d´emonstration). Montrons par r´ecurrence sur p que les coefficients de Ap v´erifient (p) P(p) := {j ≤ i + p − 1 ⇒ ai,j = 0}. • pour p = 1, cela se traduit par j ≤ i ⇒ ai,j = 0, ce qui est la propri´et´e suppos´ee de A (triangulaire sup´erieure ` a diagonale nulle) • Supposons P(p) v´erifi´ee. Exprimons les coefficients de Ap+1 = Ap ×A en ne gardant que les termes qui sont peut ˆetre non nuls et en faisant la convention qu’une somme dont l’ensemble des indices est vide est nulle : (p+1) ai,j = n X k=1 n X (p) ai,k ak,j = HR k=i+p (p) ai,k ak,j = X A (p) ai,k ak,j k≥i+p j>k Cette somme est bien nulle d`es lors que j ≤ i + p = i + (p + 1) − 1 puisqu’on ne peut avoir d’indice k tq i + p ≤ k < j. 68 Corrig´ e 10.7 – corrig´ e de l’exercice 39. L’article d´ efini nous alerte : il nous faut une CNS. ⇒ Observons que si A = λIn , A commute avec toute matrice. ⇐ Montrons la r´eciproque. Pour cela, consid´erons une matrice A = [ai,j ]1≤i,j≤n et supposons que A commute avec toutes les matrices. Pour toute matrice M = [mi,j ]1≤i,j≤n et tout couple d’indices (i, j), nous avons : n X ai,k mk,j = k=1 n X mi,k ak,j . k=1 Choisissons alors la matrice M = Eα,β de la base canonique et regardons ces n2 ´equations : n X ai,k Eα,β k,j = k=1 n X Eα,β i,k ak,j . k=1 • si α 6= i et β 6= j c’est sans int´erˆet (cela donne 0=0) ; • consid´erons alors (i, j) = (α, β) il vient, en rempla¸cant : n X aα,k Eα,β k,β = k=1 n X Eα,β α,k ak,β k=1 a` gauche comme ` a droite tous les termes sont nuls sauf un et il reste aα,α = aβ,β ; comme α et β sont arbitraires, les termes diagonaux sont tous ´egaux ; • consid´erons enfin i = α et j 6= β : n X aα,k Eα,β k,j = k=1 n X Eα,β α,k ak,j k=1 `a gauche tous les termes sont nuls puisque α 6= β, `a droite il reste un terme non nul : aβ,j . Nous avons prouv´e que les termes non diagonaux sont nuls. Corrig´ e de l’exercice 23 1. 2. 3. 69 Corrig´ e de l’exercice 61 1. Pour n = 2, nous avons σ1 = S1 , σ2 = ab, S2 = a2 + b2 , soit : 1 (a + b)2 = S2 + 2σ2 , σ2 = (S12 − S2 ). 2 Pour n = 4, nous avons : (a + b + c + d)2 = S2 + 2σ2 , 1 σ2 = (S12 − S2 ). 2 (a + b + c + d)3 = S3 + 3a2 (b + c + d) + ... + 3d2 (a + b + c) + 6σ3 = S3 + 3a2 (S1 − a) + ... + 3d2 (S1 − d) + 6σ3 = S3 + 3S2 S1 − 3S3 + 6σ3 1 1 1 σ3 = S3 − S2 S1 + S13 3 2 6 (a + b + c + d)4 = S4 +4 (a3 b + a3 c + a3 d + b3 a + ...) +6 (a2 b2 + a2 c2 + a2 d2 + b2 c2 + ...) +12 (a2 bc + a2 bd + a2 cd + b2 ac + ...) +24 abcd Ce qui, en rempla¸cant chaque ligne donne : S14 = S4 +4 (a3 (S1 − a) + ... + d3 (S1 − d) 1 +6 (S22 − S4 ) 2 +12 (a2 (σ2 − a(S1 − a)) + ... + d2 (σ2 − d(S1 − d))) +24 σ4 , D’o` u, enfin : S14 = S4 + 4(S3 S1 − S4 ) + 3(S22 − S4 ) + 12(S2 σ2 − S3 S1 + S4 ) + 24σ4 , σ4 = −1/4 S4 + 1/3 S3 S1 + 1/8 S2 2 − 1/4 S2 S1 2 + 1/24 S1 4 2. Soient (λi )i , la suite des valeurs propres de A. On v´erifie, en triangularisant A ´eventuellement, que pour tout k, Sk = Tr(Ak ). On observe que : X1 = A(A − Tr(A)) = A2 − S1 A, Tr(X1 ) = S2 − S12 = −2σ2 X2 = A3 − σ1 A2 + σ2 A 4 3 Tr(X2 ) = S3 − S1 S2 + σ2 S1 = 3σ3 2 X3 = A − σ1 A + σ2 A − σ3 A Tr(X2 ) = S4 − S1 S3 + σ2 S2 − σ3 S3 = −4σ4 X4 = AχA (A) = 0 70 3. Les calculs donnent : X1 = 1 2 1 1 2 2 0 0 X0 = A = , 1 0 0 −1 1 1 1 1 3 −1 −2 −3 −4 1 0 2 2 −2 0 −2 −2 0 2 2 , X2 = , 2 −2 0 −4 1 0 4 0 1 1 −2 −3 −2 1 −2 0 2 0 0 0 0 0 0 0 0 2 0 0 0 0 0 0 X3 , X4 = ]; 0 0 2 0 0 0 0 0 0 0 0 2 0 0 0 0 le reste suit... σ1 = Tr(A) = 4, σ2 = 1 −1 −1 Tr(X1 ) =, σ3 = Tr(X2 ) = −19, σ4 = Tr(X3 ) =, 2 3 4 dont on d´eduit :χA = X 4 − ∗ X 3 − ∗ X 2 + ∗ X + ∗. Maple : SouriauFadeev.mws SouriauFadeev:=proc(A) local X,n,In, k; X:=[evalm(A)]; n:=rowdim(A): In:=diag(1$n); for k from 1 to n do X:=[op(X), evalm(A&*( od; X; end: X[k]- trace(X[k])/k*In))]; A:=matrix(4,4,[[1,2,1,1],[2,2,0,0],[1,0,0,-1],[1,1,1,1]]); SouriauFadeev(A); 71 1 2 1 2 2 0 1 0 0 1 1 1 1 3 2 1 2 A := 1 1 2 0 0 0 1 1 −1 −2 0 2 1 0 1 −2 0 −2 , −1 −4 1 1 1 −3 −4 2 2 , 4 2 −2 −3 1 0 −1 1 1 0 −2 0 −2 0 1 −2 0 0 0 0 0 0 0 −2 0 , 0 0 2 0 0 0 0 2 0 0 , 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 2 Corrig´ e de l’exercice 64 1. On suppose u diagonalisable, on note {λ1 , λ2 , ..., λk } ses dimKer(u − λi ). Dans une base adapt´ee, la matrice de u avec λ1 Ip1 O ... O λ I ... 2 p 2 A := mat(u, B) = . . .. .. O O valeurs propres et pi = est diagonale par blocs, O O . O λk Ipk Recherchons les endomorphismes qui commutent avec u. Analyse : si v commute avec u les sous-espaces propres de u sont stables par v. Ainsi, dans la mˆeme base adapt´ee, la matrice de v est diagonale par blocs, de la forme : M1 O ... O O M2 ... O M := . , .. .. . O O O Mk chaque matrice Mi est une matrice carr´ee de pi lignes et colonnes ; Synth`ese : soit v asoci´e ` a une telle matrice. v commute avec u car en effectuant les produits par blocs AM et M A, on constate que pour chaque bloc diagonal Mi λi Ipi = λi Ipi Mi (matrices scalaires...). Bilan : v commute avec u ssi les sev de u sont stables par v; en cons´equence l’alg`ebre des commutants ayant mˆeme dimension que l’alg`ebre des matrices qui commutent avec A, on a !2 X X dimCom(A) = p2i ≤ pi = n2 . i i L’in´egalit´e est toujours stricte sauf si k = 1 (nombre de vp). P 2. K[u] d´esigne l’alg`ebre des endomorphismes, P (u) = ai ui , P ∈ K[X]. Elle est engendr´ee par (u0 = idE , u, u2 , ..., un−1 ). En effet, par le th´eor`eme de Cayley-Hamilton, χu (u) = (−1)n (un + a1 un−1 + ... + an idE ) = 0. 72 2 2 Nous en d´eduisons que un est CL de (u0 = idE , u, u2 , ..., un−1 ), puis par une r´ecurrence que nous laissons ` a la lectrice (ou au lecteur), que un+p est CL de (u0 = idE , u, u2 , ..., un−1 ). En cons´equence dimK[u] ≤ n. 3. CNS d’´egalit´e : on sait que tout polynˆome enPu commute avec u. On a donc K[u] ⊂ Com(u). L’´egalit´e des dimensions s’exprime p2i = dimK[u] ≤ n; Observons que pour des entiers p2 ≥ p, donc X X pi = n ≤ p2i = dimK[u] ≤ n P 2 impose en particulier pi = n, d’o` u pour tout i, pi = 1. Il n’y a ´egalit´e que si u admet n vp distinctes. Corrig´ e de l’exercice 65 0 0 M = 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 1 0 0 1. Les calculs donnent (en calculant par blocs) 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 , M 3 = 0 0 0 0 0 1 M2 = 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 . 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 4 0 , M = 0. 0 0 f est donc nilpotente d’ordre 4. f est de rang 3, Ker(f ) = vect(e1 , e2 ), Im(f ) = vect(e2 , e3 , e4 ). 2. Im(f ) = vect(e4 , e3 , e2 ) = vect(e4 , e3 = f (e4 ), e2 = f 2 (e4 ). 3. Analyse Si un endomorphisme g commute avec f, il commute aussi avec f k . – Il laisse donc stable Im(f 3 ) = vect(e2 ), donc g(e2 ) ∈ vect(e2 ) ; – il laisse donc stable Im(f 2 ) = vect(e2 , e3 ), donc g(e3 ) ∈ vect(e2 , e3 ); – il laisse donc stable Im(f ) = vect(e2 , e3 , e4 ), donc g(e4 ) ∈ vect(e2 , e3 , e4 ); – il laisse stable Ker(f ) = vect(e1 , e2 ), donc g(e1 ) ∈ vect(e1 , e2 ) ; La matrice de g dans la mˆeme base est donc a 0 0 0 i ∗ 0 0 0 ∗ ∗ ∗ ∗ ∗ ∗ b c d f j C= 0 0 ∗ ∗ ∗ = 0 0 e g k . 0 0 0 ∗ ∗ 0 0 0 h l 0 0 0 0 ∗ 0 0 0 0 m Que faire de plus ? Calculer M C et CM et comparer.La diff´erence 73 0 0 0 0 0 0 0 e−c g−d k−f 0 h−e l−g M C − CM = 0 0 0 0 0 0 m−h 0 0 0 0 0 Ce qui nous donne la CNS a b C= 0 0 0 . : 0 0 0 i a 0 0 0 i j b c d f j 0 e g k = 0 0 c d f 0 0 h l 0 0 0 c d 0 0 0 m 0 0 0 0 c c d f Voir le fichier MAPLE : Alglin1ExNilpCom.mws. Il est facile de mettre en ´evidence une base de com(f) qui est de dimension 7 (´ecrire la matrice g´en´erique ci-dessus comme combinaison lin´eaire aC1 + bC2 + CC3 + ... + iC7 et v´erifier que les (Ci ) forment une famille libre...) Les polynˆomes en f forment une alg`ebre de dimension 4 engendr´ee par (id, f, f 2 , f 3 ). corrig´ e de l’exercice 74. Notons un le nombre des n-uplets de 0 et de 1 ne comportant pas deux 0 cons´ecutifs. On ´etablit la relation de r´ecurrence un+2 = un+1 + un en observant que l’on peut construire les suites de cette forme ayant n+2 termes, (i) en posant a1 = 1 et en prolongeant de un+1 fa¸cons (ii) en posant a1 = 0 , puis, n´ecessairement a2 = 1 et en prolongeant de un fa¸cons. La suite (un )n v´erifie la relation de r´ecurrence ci-dessus et les conditions initiales u1 = 2 et u2 = 3, et l’on a : n 0 1 u1 0 1 un un+1 = = 1 1 u2 1 1 un+1 un+2 On obtient le terme u10 en calculant A8 par exemple... 74 Corrig´ e de l’exercice 80 Consid´erons u ∈ L(E), tel que u3 = 0, u2 6= 0. 1. Soit H un suppl´ementaire de Ker(u2 ) dans E, et (a1 , a2 , ..., ap ) une base de H. Consid´erons une combinaison lin´eaire de la famille (a1 , u(a1 ), u2 (a1 ), a2 , ..., ap , u(ap ), u2 (ap )) et supposons la nulle : p X λi ai + i=1 p X µj u(aj ) + j=1 p X νk u2 (ak ) = 0. (10.2) k=1 L’id´ee est bien entendu d’appliquer u2 puis u `a cette expression. On commence donc par d´eterminer l’image par u2 de ce qui pr´ec`ede : p X λi u2 (ai ) + i=1 p X µj u3 (aj ) + j=1 p X νk u4 (ak ) = p X λi u2 (ai ) = 0. (10.3) i=1 k=1 P P Nous observons que pi=1 λi u2 (ai ) = u2 ( pi=1 λi ai ) = 0. Pp Ainsi, i=1 λi ai ∈ H ∩Ker(u2 ) = {0}. Comme la famille (ai ) est libre, les coefficients λi sont tous nuls. L’´equation 10.2 se simplifie alors en : p X µj u(aj ) + j=1 p X νk u2 (ak ) = 0. (10.4) k=1 On applique u ` a cette expression, ce qui donne : p X j=1 2 µj u (aj ) + p X 3 νk u (ak ) = p X µj u2 (aj ) = 0. j=1 k=1 P P p De la mˆeme fa¸con nous avons u2 µ a = 0 et pj=1 µj aj ∈ H ∩ Keru2 = {0}. j j j=1 Comme les (a une partie libre les (µj )j sont nuls eux aussi et il ne reste Pjp)j forment 2 de 10.2 que k=1 νk u (ak ) = 0. On conclut de la mˆeme fa¸con que dans les deux cas pr´ec´edent que les (νk )k sont nuls. Conclusion : la famille de 3p ´el´ements ci-dessus est libre. P P 2. Soit pj=1 µj u(aj ) ∈ vect(u(ai )); cet ´el´ement appartient `a Keru ssi pj=1 µj u2 (aj ) = P P 0. Comme pr´ec´edemment, on montre que si pj=1 µj u2 (aj ) = 0, alors pj=1 µj aj ∈ H ∩ Keru2 et les µj sont nuls. On a donc montr´e que vect(u(ai )) ∩ Ker(u) = {0}; Les sev vect(u(ai )) et Ker(u) sont donc en somme directe et comme u3 = 0, les ´el´ements u2 (ai ) sont dans Keru2 ; ainsi vect(u(ai ))⊕Ker(u) = {0} ⊂ Keru2 . L’espace vect(u(ai )) ⊕ Ker(u) admet donc un suppl´ementaire dans Keru2 . Il existe donc des vecteurs (b1 , ..., bq ) tels que vect(u(a1 ), ..., u(ap )) ⊕ vect(b1 , ...bq ) ⊕ Ker(u) = Ker(u2 ). 75 Consid´erons alors la famille (a1 , u(a1 ), u2 (a1 ), ..., ap , u(ap ), u2 (ap ), b1 , u(b1 ), ..., bq , u(bq )). Une combinaison lin´eaire nulle des ´el´ements de cette famille s’´ecrit p X λ i ai + i=1 p X µj u(aj ) + j=1 p X 2 νk u (ak ) + k=1 q X α` b` + q X βm u(bm ) = 0. (10.5) m=1 `=1 On applique u2 ce qui permet de montrer que les λi sont nuls, puis u, ce qui donne : p q p q X X X X u µj u(aj ) + α` b` = 0 ou µj u(aj ) + α` b` ∈ Keru. j=1 j=1 `=1 (10.6) `=1 Comme la famille des (u(ai )i , (bj )j ) est libre les coefficients µj et α` sont nuls eux aussi. Il ne reste plus alors dans 10.5 que : u p X νk u(ak ) + q X ! βm bm = 0, (10.7) m=1 k=1 et la conclusion est imm´ediate puisque vect(u(a1 ), ..., u(ap ))⊕vect(b1 , ...bq ) et Ker(u)sont en somme directe... 3. Rassemblant les deux questions pr´ec´edentes : E = Keru2 ⊕ H, une base de H est vect(ai ), une base de Keru2 est la r´eunion de (u(ai ))i , (bj )j et d’une base de Keru que l’on obtient en compl´etant la famille libre form´ee des ´el´ements de la forme u2 (ai ) et u(bj ) qui sont dans le noyau de u, une base de Keru : Notons (c1 , c2 , ..., cr , u(a1 ), ..., u(ap ), b1 , ..., bq ). La r´eunion de ces familles forme une base de E que l’on peut r´eordonner pour obtenir la base : (c1 , ..., cr , u(b1 ), b1 , ..., u(bq ), bq , u2 (a1 ), u(a1 ), a1 , ..., u2 (ap ), u(ap ), ap ) dans laquelle la matrice de u sera : 0 .. . 0 0 1 0 0 M at(u, ...) = .. . 0 1 0 0 0 1 0 0 0 avec dimE = r + 2q + 3p. 76
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