Shutterstock Assurance-vie Les 3 menaces qui guettent nos contrats // DOSSIER PATRIMOINE PP. 41 À 43 L’ESSENTIEL PACTE DE RESPONSABILITÉ : LES PME GAGNANTES Le Medef regrette le manque de concertation et le changement des règles en cours de route. La CGPME et l’UPA saluent la baisse de l’IS pour les PME. // P. 3 ET L’ÉDITORIAL DE JEAN-FRANCIS PÉCRESSE PAGE 12 HÔPITAL : LA RÉFORME QUI AVANCE SANS BRUIT La réforme des groupements hospitaliers de territoire entre en vigueur. Les 850 établissements forment 130 GHT pour être plus efficaces. // P. 4 ENTREPRISES & MARCHÉS LE QUOTIDIEN DE L'ÉCONOMIE // VENDREDI 1ER, SAMEDI 2 JUILLET 2016 // LESECHOS.FR Croissance, Brexit: lesnouveaux défisdelaBourse VOTRE MAGAZINE TOUS LES VENDREDIS l La Bourse de Paris a subi son pire 1er semestre NUCLÉAIRE : ENGIE SORT DE L’ENRICHISSEMENT depuis 2008 et le second s’annonce aussi agité. l Le calendrier politique pourrait encore perturber les investisseurs en 2016 et même en 2017. UN TOUR DE FRANCE 2016 SOUS HAUTE SURVEILLANCE L L’énergéticien est en négociation avancée pour céder à Areva sa participation dans l’usine d’enrichissement d’uranium du Tricastin (Drôme). // P. 22 Le Tour, qui débute ce samedi, donne lieu à une sécurité renforcée, pour cause de menace terroriste. La lutte contre la fraude technologique est lancée. // P. 23 ENNUIS JUDICIAIRES EN SÉRIE POUR APPLE EN CHINE Les péripéties judiciaires s’accum u l e n t p o u r l ’a m é r i c a i n e n Chine : la commission des médias l’accuse d’avoir enfreint ses droits de diffusion sur Internet. // P. 27 JEAN-PIERRE MUSTIER PREND LA TÊTE D’UNICREDIT L’ancien patron de la banque de financement de Société Générale prendra le 12 juillet la tête de la première banque italienne par les actifs. // P. 34 ET « CRIBLE » P. 44 CARNET // P. 40 Hamilton/RÉA LesEchos WEEK-END Frédéric Oudéa «Les banques ont passé le test du Brexit» a Bourse de Paris a perdu près d’un dixième desavaleurdepuisledébutdel’année,malgré un rebond de 6,20 % au cours des trois derniersjours.Lavolatilitéafaitsongrandretoursurles marchés, notamment après le référendum sur le Brexit au Royaume-Uni, dont le résultat a pris les investisseurs complètement par surprise. Cette tension ne devrait pas disparaître au second semestre. Carlesdéfisquiattendentlesmarchéss’accumulent. LaquestionduBrexitestd’abordloind’êtreréglée entre Européens et Britanniques. Ensuite, le calendrier politique devrait occuper les esprits de la fin 2016 (Italie, Etats-Unis) jusqu’en 2017 (France, Alle- magne...). Mais ce ne sont pas les seuls obstacles qui se présentent sur les places boursières. Le Brexit a relancé les inquiétudes sur le secteur bancaire, fragilisé par les taux négatifs, mais aussi les interrogations sur la vitalité de la croissance économique mondiale. Dans ce contexte incertain, les initiatives desbanquescentrales,devenuesdesphareslorsdes tempêtes boursières, seront plus que jamais disséqués par les marchés financiers. « Les Echos » ont sondé les grands acteurs de la gestion d’actifs en France sur leurs attentes et pronostics pour le CAC 40 au second semestre. // PAGE 35 ET « CRIBLE » PAGE 44 Lagrandedéprimedes Français auRoyaume-Uni BREXIT Colère, inquiétude et sentiment d’insécurité prédominent dans la communauté française. Nouveau coup de théâtre : Boris Johnson renonce à briguer la succession de David Cameron. Les 300.000 Français qui vivent au Royaume-Uni, expatriésoulocaux,sedisentencoresouslechocdu résultat du référendum. Les liens forts, soudainement rompus, plongent la communauté française dans un sentiment d’insécurité. Des problèmes vont se poser concernant les visas, l’accès aux soins, à l’éducation, mais le flou est général tant que l’article 50 du traité de Lisbonne n’est pas activé. Au niveau professionnel, tout le monde est conscient du risque d’un arrêt des investissements, qui a Jimmy Wales, cofondateur de Wikipedia : « Les communautés en ligne vont représenter une force incroyable » // GRAND ANGLE PAGE 16 Start-up Un air de Silicon Valley flotte sur la Porte de Versailles à Paris. // PAGES 28 À 30 démarré bien avant le Brexit, et qui aura des répercussions sur l’économie et le marché du travail. Le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, a d’ailleurs prévenu jeudi que celle-ci prendrait de nouvelles mesures cet été. Cinq conservateurs se sont par ailleurs portés candidats pour succéder à David Cameron. Boris Johnson ayant jeté l’éponge, laministredel'Intérieur,TheresaMay,etleministre de la Justice, Michael Gove, sont les deux favoris. // PAGES 6 ET 7 // P. 33 DOMINIQUE SEUX DANS « LE DÉBAT ÉCO » À 7H45 LE VENDREDI Shutterstock SUR Lapressionmontesur l’automobiledanslesvilles 108eANNÉE 44 PAGES Antilles-Réunion 3,20 €. Guyane-St Martin 4,20 €. Belgique 5,10 €. Espagne 3,50 €. Grande-Bretagne 5£30. Grèce 3,20 €. Italie 3,50 € Luxembourg 3,00 €. Maroc 25 DH. Suisse 9,30 FS. Tunisie 3,40 TND. Zone CFA 2.500 CFA. La chronique de Philippe Aghion RÉGLEMENTATION Apartirdecevendredi,lesvoituresindividuelles immatriculées avant 1997 ne pourront plus circuler dans Paris en semaine. Dans nombre de villes, les conditions de circulation se durcissent. Services de mobilité, électrique, voiture autonome : pour ne pas perdre le contact, les constructeurs réagissent. // PAGES 20-21 Dans le cadre des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, organisées par le Cercle des économistes, du 1er au 3 juillet, Philippe Aghion s’exprime sur ce qui fonde aujourd’hui la puissance d’un pays. Un thème qui sera au cœur des rencontres. Comme le rappelle Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle, nous entrons peutêtre dans une forme de « renationalisation de la politique ». ET L’ÉDITORIAL DE JEAN-MARC VITTORI PAGE 12 // PAGES 13 À 15 Les constructeurs tentent de s’adapter aux limitations de la circulation. ISSN0153.4831 NUMÉRO 22225 L’innovation, vraimoteur dela puissance LES PLUS BELLES INNOVATIONS SONT EN PAGE CENTRALE. 02 // Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 Les Echos FRANCE Hollande-LePen, brasde feràl’anglaise Le Brexit est-il en France une chance pour Marine Le Pen, comme elle le soutient, ou au contraire un piège, comme souhaite le voir François Hollande ? LE FAIT DU JOUR POLITIQUE Cécile Cornudet Dessins Fabien Clairefond pour « Les Echos » D epuis le Brexit, rien ne se passe décidément comme d’ordinaire. Un pays étranger, en l’occurrence le Royaume-Uni, fait non seulement irruption dans le débat national français, mais devient une arme brandie dans ce même débat par ses acteurs politiques. Marine Le Pen sort depuis une semaine le champagne et les grands mots, persuadée qu’elle peut se servir du Brexit pour gagner en légitimité à dix mois de la présidentielle. « Oui, il est possible de sortir de l’UE », clame-t-elle. François Hollande se sert du même événement pour, au contraire, décrédibiliser cette adversaire qui menace de lui ravir sa place de second tour. Le bras de fer entre les deux a pris un tour nouveau. La présidente du Front national se répand, dès qu’un micro se tend, sur le peu de considération que lui a inspiré le président lors de leur entrevue de samedi à l’Elysée. CQFD : ces dirigeants proeuropéens sont décidément incapables ! Le chef de l’Etat insiste avec la même constance sur les difficultés que traversent les Britanniques. CQFD : la sortie de l’UE plonge dans le chaos ! « La Grande-Bretagne traverse de fortes turbulences politiques, avec des risques de divisions », a-t-il déclaré ce jeudi en Conseil des ministres. Tandis que Michel Sapin, le ministre des Finances, insistait sur la situation économique « catastrophique » de notre voisin (sur Radio Classique). François Hollande et Marine Le Pen sont persuadés que « la question européenne sera au cœur de la campagne présidentielle ». Les deux risquent, ce faisant, d’être amenés à forcer leur trait. Soucieux d’en faire un « contreexemple » (« Les Echos »), François Hollande refuse de faire le moindre cadeau aux Anglais, presse au règlement rapide du « divorce » et s’attache à ravir à la City son rang de première place financière. S’il surligne les difficultés anglaises, Marine Le Pen, elle, les minimise. Les turbulences financières ne dureront pas, soutient-elle. « Le soleil continue à se lever tous les matins sur les Anglais », dit-elle dans « Paris Match ». Des propos récoltés avant que Boris Johnson ne renonce à succéder à David Cameron. L’artisan du Brexit craint-il lui-même les conséquences de ce qu’il a provoqué ? En France, le soleil de ce jeudi s’était soudain terni dans le ciel de Marine Le Pen. Sarkozysurtousles fronts pourcapitaliser sursonrebond santsLR,avec65 %(+17points)contre 52 % (-14). « C’est plutôt un retour àlanormale,tempèreundeseslieutenants, mais c’est le signe que le lien avec ceux qui sont proches de sa famille politique est intact. » POLITIQUE A l’offensive sur le Brexit ou la situation sociale, il regagne du terrain à droite. Problème de crédibilité Isabelle Ficek @IsabelleFicek Ce jeudi matin, il a feint de s’étrangler mais n’a pas oublié de lâcher ses coups. Comme monté sur le ring. François Hollande a pointé dans « Les Echos » l’état dans lequel il a trouvé le pays en 2012. « Il ne manque pas d’aplomb. […] Je voudrais lui rappeler le taux de croissance de la dernière année de mon quinquennat », a répliqué sur RTL Nicolas Sarkozy, en duplex depuis Londres, où il avait décidé, après le Brexit, de rencontrer la communauté française. Et le président des Républicains d’attaquer François Hollande et son « matraquage fiscal ». « On n’attend pas d’un présidentqu’ildisesonémotion,maisqu’il prenne des initiatives », a-t-il fustigé, lui qui n’a de cesse, depuis le Brexit, de clamer « la nécessité d’un leadership », d’une « énergie », de « propositions ». Lui qui veut, avec cette séquence internationale intense, doublée, en France, des blocages autour du projet de loi El Khomri, réactiver son image de président à l’initiative face à la crise de 2008, de capitaine dans la tempête. « La chienlit le sert », veut croire l’un de ses proches, qui estime que le vent a commencé à tourner lorsque l’ex-chef de l’Etat est intervenu sur le thème de l’autorité après les violences en marge des manifestations. « La faiblesse actuelle de l’Etat ne fait que renvoyer le miroir de l’autorité qu’il incarne », avance Brice Hortefeux, fidèle d’entre les fidèles de Nicolas Sarkozy, jouant de la comparaison avec un François Hollande au plus bas dans les son- Le dernier baromètre TNS Sofres voit le capital de confiance de Nicolas Sarkozy détrôner celui d’Alain Juppé auprès des sympathisants LR, avec 65 % contre 52 %. Photo François Guillot/AFP dages mais en campagne, lui aussi. Au risque de réactiver les souvenirs de 2012 et d’un quinquennat qui a déçu ? « Nicolas Sarkozy doit être très présent. On lui demande pourquoi vous n’avez pas fait ceci ou cela ? Il doit répondre, s’expliquer. A force d’explications, cela marche », assure Brice Hortefeux. « L’hostilité est en train de passer à l’interrogation. Il faut que la primaire permette de passer de l’interrogation à l’adhésion », analyse un autre proche. Dans les sondages, justement, Nicolas Sarkozy, regagne du terrain à droite. Le dernier baromètre TNSSofres voit le capital de confiance de Nicolas Sarkozy détrôner celui d’Alain Juppé auprès des sympathi- « Moi, je ne me résoudrai jamais à ce que la France devienne en quelque sorte, M. Hollande, un pays normal. » NICOLAS SARKOZY Président des Républicains C’est en tout cas un Nicolas Sarkozy gonfléàblocqui organise ce samedi un Conseil national du parti, au terme d’une séquence intense durant laquelle il n’a pas hésité à reproposer, malgré l’hostilité de l’opinion, de revenir sur le non-cumul des mandats. Malgré les protestations de ses rivaux, il est aussi bien décidé à tirer avantage jusqu’aubout,c’est-à-direfinaoût,dela position de chef du parti, en réagissant à l’actualité ou en faisant le tour, en juillet, des fédérations. « Cela énerve ses concurrents, la caravane passe », s’amuse Brice Hortefeux. Manière de rendre insignifiantes les protestations. Même si Nicolas Sarkozy a dû reculer sur l’investiture aux législatives de Patrick Balkany. Question d’image. Samedi, il doit faire valider par le « parlement » du parti le projet des Républicains pour 2017, fruit des conventions du parti. Et surtout tirer le bilan de son action. « Il va montrer que la feuille de route à laquelle il s’était engagé, rétablir l’ordredansleparti,ledoterd’unprojet, il l’a respectée », souligne un conseiller. Mais la crédibilité et le respect de la parole donnée demeurent « l’une des interrogations à son sujet », reconnaît un soutien. Cela n’a pas échappé à ces concurrents. « Son style, son énergie en font un bon candidat en période de crise. Son discours caricatural comme lorsqu’il veut faire rendre gorge aux syndicats, séduit, reconnaît un juppéiste. Nous nous attacherons à montrer qu’il est une machine à gagner les élections mais à planter un quinquennat. » Le top départ officiel de la primaire n’est pas encore donné. Mais la course est déjà bien avancée. n @ccornudet en bref Les deux tiers des Français ne travaillent pas où ils habitent ÉTUDE — Près de deux actifs sur trois (64 %) exercent leur métier hors de leur commune de résidence, soit 6 points de plus qu’en 1999, selon une étude de l’Insee publiée jeudi. Le poids des « navetteurs » s’est accru dans toutes les régions, mais d’abord et avant tout dans les moins densément peuplées, Bretagne en tête. Les « travailleurs sédentaires » ne sont plus majoritaires qu’en Corse et, hormis La Réunion, dans les régions d’outremer. Les distances s’allongent . En 2013, la moitié des navetteurs résident à plus de 15 km de leur lieu de travail, soit 2 km de plus qu’en 1999. Retrouvez l’article complet sur lesechos.fr Christian Estrosi et Xavier Bertrand refusent la nouvelle taxe régionale COLLECTIVITÉS LOCALES — Les présidents LR des régions Hauts-de-France et Paca, Xavier Bertrand et Christian Estrosi, se sont prononcés jeudi contre la taxe spéciale d’équipement régional. Annoncée lundi à l’issue d’une rencontre entre Manuel Valls et les présidents de région, cette nouvelle taxe foncière des entreprises et des ménages doit dégager 600 millions d’euros en 2017 pour financer l’aide aux entreprises. La recette a pourtant été négociée par l’Association des régions de France, présidée par Philippe Richert (LR) et dont la majorité est à droite. LaCourde cassationvalide l’annulation del’arbitrage Tapiepour fraude JUSTICE Le pourvoi de Bernard Tapie a été rejeté ce jeudi par la plus haute juridiction. Ses juges se saisissent ce vendredi du recours de Christine Lagarde. Joël Cossardeaux @JolCossardeaux Bernard Tapie n’est pas près de retrouver le contrôle des 404 millions d’euros que la justice l’a condamné à rembourser en décembre dernier. L’annulation de l'arbitrage par lequel l’homme d’affaires s’était vu octroyer cette somme il y a huit ans pour solder son long contentieux avec le Crédit Lyonnais sur la cession du groupe Adidas, est bel et bien fondée. Ainsi en a jugé jeudi la Cour de cassation en rejetant les pourvois formés par l’ancien ministre de la Ville et son épouse contre l’arrêt de la Cour d’appel de Paris. En février 2015, cette dernière avait invalidé le jugement prononcé le 7 juillet 2008 par un tribunal arbitral en faveur de l’ex-patron de l’Olympique de Marseille. Aucun des arguments brandis par le couple Tapie pour lui redonner un début de légitimité n’ont fait mouche. Ses défenseurs plaidaient le fait que la Cour d’appel n’était pas habilitée à se prononcer Bernard Tapie est aussi mis en examen pour escroquerie en bande organisée. Photo Romain Beurrier/RÉA dans cette affaire, eu égard, selon eux, à la dimension internationale de cet arbitrage. Les magistrats de la Cour de cassation ne l’ont pas entendu ainsi. Les litiges « ne portaient plus que sur des opérations qui se dénouaient économiquement en France », fait observer le communiqué de la plus haute juridiction. « Concert frauduleux » La Cour de cassation n’a pas davantage suivi les requérants qui contestaient à la cour d’appel de Paris le droit de s’appuyer sur une enquête pénale en cours. Celle qui vaut actuellement à six personnalités, dont Bernard Tapie, d’être mises en examen pour escroquerie en bande organisée. Selon « une jurisprudence constante », le secret de l’instruction brandi par les avocats de l’ancien ministre de la Ville ne s’impose nullement, estime la Cour de cassation. Celle-ci assène un véritable coup de grâce à sa démarche, en déclarant avoir « approuvé la cour d’appel d’avoir retenu que la décision du tribunal arbitral avait été surprise par le concert frauduleux ayant existé entre l’un des arbitres, M. Estoup, et M. Tapie ». C’est cette même cour d’appel qui, le 17 février 2015, avait pointé des « l i e n s anciens, étroits et répétés », entre Pierre Estoup, l'homme d’affaires et 404 MILLIONS D’EUROS La somme octroyée en 2008 par un tribunal arbitral à Bernard Tapie et que la cour d’appel de Paris a condamné à rembourser en janvier 2015. son avocat Maurice Lantourne. Le couple Tapie s’était élevé contre cette argumentation, la jugeant « tirée par les cheveux » et dictée par « une volonté purement politique ». De fait, la vente du groupe Adidas à Robert Louis-Dreyfus, au début des années 1990, a rapidement débouché sur un véritable feuilleton politico-judiciaire. Celui-ci est loind’êtreclos.LaCourdecassation se saisit ce vendredi d’un autre recours, formé cette fois par ChristineLagarde,ancienneministredes Finances sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. L’actuelle directrice générale du FMI conteste sa mise en examen pour « négligence dans la gestion de fonds publics ». Celle-ci lui vaudrait, si elle n’est pas infirmée, de comparaître devant la Cour de justice de la République. La Cour de cassation doit rendre sa décision en juillet. n FRANCE // 03 Les Echos Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 Pactederesponsabilitéretouché : lesréactions contrastées du patronat SOCIAL l Le Medef regrette le manque de concertation et les changements de règles en cours de route. l La CGPME et l’UPA saluent les gestes pour les PME. ENTREPRISES Claire Bauchart cbauchart@lesechos.fr Ingrid Feuerstein @In_Feuerstein On aurait pu penser que les modifications apportées au pacte de responsabilité annoncées par François Hollande allaient susciter une levée de boucliers de la part des grandes entreprises. Les réactions du patronat ont finalement été plutôt mesurées. Tout en reconnaissant l’effort de l’exécutif pour préserver les 5 milliards d’euros d’aides aux entreprises prévues lors de la troisième étape du pacte, le Medef a regretté le manque de concertation et critiqué le changement des règles en cours de route. « Les entrepreneurs ont besoin de stabilité et de confiance, a rappelé Thibault Lanxade, le vice-président de l’organisation patronale. Sur le taux de l’impôt sur les sociétés, nous aurions souhaité une convergence avec l’Allemagne et le reste de la zone euro.Nousensommesloin. »Ausein du patronat, on craint qu’une baisse de l’impôt sur les sociétés ciblées sur les seules PME éloigne encore plus la perspective d’une baisse du taux de 34 % pour tous. Enfin, l'accroissement du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) ne répond pas pleinement à l’une des grandes revendications des fédérations patronales qui plaident pour une transformation du Cice en baisse directe de charges sociales. Pour autant, leur position est ambiguë, dans la mesure où cette réorientationfaitdesgagnantsetdes perdants parmi leurs adhérents, entre ceux qui perçoivent un montant élevé de CICE et ceux qui auraientgagnéàuneextinctiondela C3S, finalement abandonnée. Sans le dire clairement, certains au sein du patronat considèrent aussi que cet arbitrage, consistant à centrer l’effort sur le CICE, a plus de chances de passer l’écueil du Parlement lors du vote du Budget 2017 à l’automne. En maintenant la baisse du taux d’IS et la suppression de la C3S, François Hollande s’exposait à un veto de sa majorité. Ce qui n’aurait pas fait le jeu des entreprises. Six nouveaux critères de pénibilité Grandes gagnantes, les PME ont salué ces annonces, en particulier concernant la prolongation de la prime à l’embauche et la baisse de l’IS pour les PME. Les artisans auront parailleurs droitàunallégement de charges (lire ci-dessous). « On avait beaucoup reproché au CICE de ne pas concerner les chefs La commission des Affaires sociales a voté les amendements annoncés par le gouvernement. La mobilisation contre le texte s’annonce symbolique la semaine prochaine. En maintenant la baisse du taux d’IS et la suppression de la C3S, François Hollande s’exposait à un veto de sa majorité. Photo Alain Jocard/AFP d’entreprise n’ayant pas de statut de salarié », rappelle Pierre Burban, le secrétaire général de l’UPA. Celui-ci n’en reste pas moins prudent : « Si cela se concrétise, nous irons dans le bon sens. Mais nous sommes comme Saint-Thomas : nous croyons ce que nous voyons. » Même contentement en demi-teinte du côté de la CGPME. « Concernant la baisse de l’IS, cela fait des années qu’on la réclame pour les PME, mais on ne nous dit pas quelle est la hauteur de la baisse », réagit son président, François Asselin. Si les déclarations du chef de l’Etat vont dans le sens Baissed’impôt sur les sociétés pour lesPME :lestrois scénariosà l’étude Outre le relèvement du CICE, l’IS va baisser pour certaines PME et les artisans auront 150 millions de charges en moins. FrançoisHollandeafaitlesderniers grands arbitrages économiques de son quinquennat. La dernière étape du pacte de responsabilité prendra la forme d’une augmentation du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), d’une baisse de l’impôt sur les sociétés pour les PME et d’une réduction de charges pour les artisans, a-t-il annoncé jeudi dans « Les Echos ». Un choix qui répond à des impératifs budgétaires, puisque les coûts liés au CICE seront imputés en 2018, mais aussi à la volonté d’attribuer ces aides aux PME. Le projet initial, consistant en une baisse du taux normal d’IS et une extinction de la C3S, aurait davantage bénéficié aux grandes entreprises et aux grosses PME et ETI. Ces mesures seront précisées dans le projet de loi de finances à l’automne. Ce qui est prévu à ce stade, c’est que le taux du CICE soit portéde6à7 %delamassesalariale correspondant aux salaires inférieurs à 2,5 SMIC, ce qui représenterait un coût d’environ 4 milliards. Cette décision va reporter dans le tempslatransformationduCICEen baissedecharges,mêmes’ilnerend pas nécessairement cette bascule plus difficile techniquement. « En renforçant le CICE, le président choisit de ne pas engager la bascule. Commel’économierepart,ilmisesur cet outil dans sa forme actuelle », indique une source gouvernementale. L’augmentation du CICE devrait porter son montant à 25 milliards environ en rythme de croisière. Comme l’impôt sur les sociétés rapportait entre 40 et « Jamais un gouvernement n’a fait autant pour les entreprises. Pas pour le patronat, pour les entreprises. » MANUEL VALLS Premier ministre La principale surprise vient surtout de la baisse de l’impôt sur les sociétés pour les PME. Photo Stephane Audras/RÉA Baisses de charges pour les artisans Les baisses de charges annoncées pour les artisans répondent à la même logique. Comme ils ne bénéficient pas du CICE, il est prévu de leur faire bénéficier d’allégements d’environ 150 millions d’euros, comme cela avait déjà été le cas lors du vote du CICE en 2012, où une enveloppe de 1 milliard d’euros leur avait été attribuée. La principale surprise dans ces annonces vient surtout de la baisse de l’impôt sur les sociétés pour les PME. Depuis 1996, les petites entreprises indépendantes (de moins de 7,6 millions d’euros de chiffre d’affaires) peuvent bénéficier d’un taux réduit à 15 % sur leurs bénéfices inférieurs à 38.000 euros. Il est question soit d’abaisser ce taux de 15 %, soit d’introduire un nouveau taux intermédiaire, soit d’élargir le nombre de bénéficiaires en relevant les seuils d’éligibilité. Mais cette dernière option est très coûteuse car beaucoup d’entreprises sont proches de ce niveau de chiffre d’affaires. Lors des Assises de la fiscalité en 2014, le groupe de travail sur la fiscalité des bénéfices s’était prononcé contre une augmentation des écarts de taux d’IS entre PME et grandes entreprises. « Les taux différenciés sont sources d’effets de seuil, qui entravent la croissance des entreprises, mais aussi d’effets d’aubaine », avait conclu le groupe de travail. — In. F. des PME, b eaucoup de chefs d’entreprise restent en outre obnubilés par le compte pénibilité. Six nouveaux critères entrent en vigueur vendredi (lire ci-dessous), lesquels « sont une catastrophe pour nos entreprises », martèle Pierre Burban, qui dénonce une « politiquedeGribouille ».FrançoisAsselin ne décolère pas non plus : « D’un côté, on a des annonces plutôt sympathiques du président de la République et de l’autre la mise en place du compte pénibilité qui risque de coûter beaucoup. La fiscalité est un tout. » n Comptepénibilité : cequi changepour les salariésau1er juillet Six nouveaux critères de pénibilité entrent en application, qui s’ajoutent aux quatre autres existants depuis janvier 2015. 50 milliards d’euros par an à l’Etat avant le CICE, ce crédit d’impôt correspond finalement, dans son montant, à une baisse massive du taux d’IS, semblable à celle que la Grande-Bretagne est en train d’engager. A une différence près : la France a, elle, ciblé les allégements sur le bas de l’échelle des salaires. Laloitravail aupas dechargeà l’Assemblée Exposition au bruit, aux postures pénibles, aux charges lourdes, à des agents chimiques dangereux, aux températures extrêmes ou aux vibrations : ces nouveaux critères du compte pénibilité entrent en application ce vendredi, au grand dam des organisations patronales, qui les jugent « techniquement inapplicables ». Ces dernières, qui ont réclamé en vain un moratoire, font notamment valoir que les référentiels de branche devant aider les entreprises à intégrer les nouveaux critères sont loin d’être terminés. Sans ces accords, il reviendra à chaquesociétéd’estimerl’expositionde ses salariés. Quelque 26.000 entreprises ont toutefois déjà rempli des f i c h e s d ’e x p o s i t i o n p o u r 500.000 salariés au titre de l’année 2015. Concrètement, les critères permettront aux salariés travaillant dans des conditions pénibles d’engranger un certain nombre de points, dans la limite de 100, afin de partir en retraite plus tôt, d’opter pour un temps partiel en fin decarrière(sanspertedesalaire)ou de se former. Dix facteurs ont ainsi 26.000 ENTREPRISES Le nombre de sociétés ayant déjà rempli des fiches d’exposition au titre de l’année 2015. été arrêtés dans la dernière réforme des retraites. Outre ceux entrant en vigueur cette semaine, quatre autres sont pris en compte depuis janvier 2015 : le travail de nuit, répétitif, en équipes alternées, et en milieu hyperbare (sous-marin). « Pas de délai supplémentaire. » Pour les organisations patronales, si les quatre premiers critères reposent sur des conditions objectives, tel n’est pas le cas pour les six derniers. « Un viticulteur conduisant son tracteur sur un terrain humide n’est pas exposé aux vibrations, mais il l’est dès qu’il roule sur terrain sec. Comment dès lors déterminer s’il est exposé au risque de vibrations ? », s’agace François Asselin, le président de la CGPME. Même son de cloche du côté de Pierre Burban, secrétaire général de l’UPA : « Pour un maçon, il faudraitmesurercombiendetempsilest conduit à porter des sacs, combien de fois par jour, pour quel poids, etc. C’est très compliqué. » Son organisation, représentative des artisans, a réclamé en début de semaine de « reporter l’application des six nouveaux critères » d’au moins un an. Pierre Gattaz a, lui, déclaré ce mercredi qu’il n’appliquerait pas ces nouveaux critères, provoquant l’ire de François Hollande et de Manuel Valls.LePremierMinistrerappelait encore ce jeudi qu’il n’y aurait « pas de délai supplémentaire. » Le ministère du Travail temporise en rappelant que « les premières déclarations se feront en janvier 2017 ». — C. Ba. ( Lire l’éditorial de Jean-Francis Pécresse Page 12 Changement de climat, jeudi, pour le démarrage de la procédure de seconde lecture du projet de réforme du Code du travail à l’Assemblée. Pour la première fois, les anti-loi El Khomri n’ont pas décidé d’une nouvelle journée de grèves et de manifestations. L’intersyndicale a certes appelé à « poursuivre la mobilisation » mais « sur des formes à déterminer localement, durant le débat parlementaire, notamment le 5 juillet ». Le président du Medef, Pierre Gattaz, lui, a continué à pilonner le projet de loi. A l’issue de son entretien avec Manuel Valls, à Matignon, il s’est dit « très déçu » et « très pessimiste », estimant que le texte ne servirait « strictement à rien » en termes d’emplois. L’article 2 du projet de loi a été rétabli par la commission des Affaires sociales Les députés de la commission des Affaires sociales ont, eux, avancé au pas de course. En fin d’après-midi, ils avaient déjà passé les deux articles les plus polémiques du projet de loi, qui revient dans l’hémicycle mardi prochain. Ils ont d’entrée de jeu adopté le renforcement de l’intervention des partenaires sociaux dans la future remise à plat du Code du travail – objet du premier article de la réforme – via le Haut Conseil du dialogue social. Ils ont aussi rétabli le désormais fameux article 2 qui donne les clefs de l’organisation du temps de travail à la négociation d’entreprise. Il « sera maintenu dans sa rédaction actuelle », avait dit le chef de l’Etat dans « Les Echos ». Affirmation du rôle des branches Comme annoncé par le gouvernement, la commission des Affaires sociales a également voté l’affirmation du rôle des branches sur six sujets : la prévention de la pénibilité et l’égalité professionnelle femmeshommes vont s’ajouter aux minima salariaux, classifications, garanties collectives complémentaires, mutualisation des fonds de la formation professionnelle. A aussi été introduit un amendement qui demande au patronat et aux syndicats des branches de préciser par accord « la définition de l’ordre public conventionnel applicable » sur le secteur professionnel d’ici à la fin de 2017. Le chef de file des députés socialistes, Bruno Le Roux, a estimé jeudi que le projet de loi travail avait atteint « l’équilibre parfait » avec les amendements gouvernementaux dévoilés la veille, mais il a prévenu qu’il n’écartait pas un nouveau recours à l’article 49-3 de la Constitution, qui p e rmet d’adopter un texte sans vote. Une menace agitée, dans nos colonnes, par François Hollande. — L. de C. 04 // FRANCE Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 Les Echos Tous les hôpitauxsont désormais regroupés l Les établissements publics se réunissent en 130 groupements ce vendredi. l Seule une vingtaine d’entre eux sont autorisés à déroger à cette obligation. SANTÉ Solveig Godeluck @Solwii C’est peut être le début d'une transformation majeure de l’hôpital. Ce vendredi, les autorités régionales de santé vont dévoiler la composition des nouveaux « groupements hospitaliers de territoire » de leur ressort. Les 850 établissements publics du paysvontainsifairepartied’unGHT, comme les y oblige la loi santé votée en novembre. Ils ont l’obligation de travailler ensemble, et de mettre leurs moyens en commun (achats, système d’information, formation et recherche à minima). Cela leur permettradefairedeséconomies,indispensables vu le rétrécissement des marges de manœuvre financière. Mais l’objectif du regroupement est aussi de mieux organiser l’offre de soins sur chaque territoire, en partant des spécificités de chaque bassin de vie. Les équipes ont dû travailler sur un projet médical de territoire tenant compte de la prévalence des pathologies et des ressources mobilisables sur le terrain. Ces feuillesderoutenementionnentque les grandes orientations mais devront être précisées pour le 1er juillet 2017. Etonnamment, cette restructuration en profondeur de l’organisation hospitalière se déroule sans cris ni pleurs–alorsquelapopulationetles personnels, très attachés à leurs hôpitaux,sontd’ordinairepromptsà s’émouvoir dès que l’on touche à cet édificecompliqué.Lapeurdeperdre les hôpitaux de proximité n’est jamais bien loin. Cependant, certai- nes expériences ont montré que la coopération pouvait au contraire sauverdesétablissementstroppetits pour survivre. Quant aux centres hospitaliers universitaires (CHU), qui s’inquiétaient de perdre leur spécificité, ils ont été rassurés. Chaque GHT doit d’ailleurs s’appuyer sur un CHUréférent.Etquandilsfontpartie endirectdugroupement,lesCHUen sont l’établissement « support ». Dimensions variables La grande force de cette réforme consiste sans doute à avoir laissé les établissements choisir eux-mêmes leurs partenaires. D’où une grande diversité. Dans la région Centre-Val deLoire,celledeMarisolTouraine,il existait déjà de nombreuses coopérations à l’échelle des départements depuis la fin des années 1990. « Les GHT se sont glissés dans ces organisa- tions comme dans des pantoufles », s’est félicitée la ministre de la Santé jeudi. Ailleurs, les groupements se sontorganisésdefaçonpluslarge,ou au contraire plus resserrée. En moyenne,unGHTcompte6ou7établissements. Le plus petit en réunit deux ; le plus grand, dans les Bouches-du-Rhône, une vingtaine ; et le nombre d’habitants servis oscille entre 50.000 et 2 millions... Les établissements privés à but lucratif ne sont pas admis dans les GHT, mais on y trouve des établissements publics variés, du médico-social à la santé mentale. Une dizaine de centres psychiatriques ont d’ailleurs négocié une dérogation, en raison de leur spécificité. Quant aux généralistes, ils sont moins d'une dizaine à ne pas entrer dans un GHT, par exemple les QuinzeVingt à Paris. n Les 850 établissements hospitaliers publics du pays ont l’obligation de travailler ensemble, et de mettre leurs moyens en commun). Photo Lydie Lecarpentier/RÉA L’expérimentation réussie del’« unionhospitalière »de Cornouaille L’union hospitalière a permis à cinq établissements publics et privés à but non lucratif de résister à la concurrence du privé. Ilsontunelongueurd’avancesurles 850autreshôpitauxdeFrance.Cinq établissements publics ou privés à but non lucratif ont créé en novembre2011l’UnionHospitalièredeCornouaille, qui préfigure les groupements hospitaliers de territoire (GHT).Cetteinitiativebretonneavu le jour grâce à la loi Bachelot de 2009, qui ouvrait la possibilité de créer des « communautés hospitalières » sur chaque territoire. Mais elle a été un cran plus loin en ne se contentant pas d’instaurer des instancesdedialogueoudemutualiser les ressources. Les innovateurs se sont attelés dès le départ à la définition d’un projet médical commun. « Il nous fallait préserver et consolider la chirurgie publique du territoire, face au privé, qui était très prégnant », explique Jean-Roger Pautonnier, le directeur de l’hôpital de Quimper-Concarneau, l’« établissement support » de cette union – qui devient ce vendredi un GHT. Cela passe par la création de 5 groupements de coopération sanitaire (GCS) dotés de la personnalité morale, dans lesquels l’hôpital support a transféré la moitié de son budget. Ainsi, Quimper-Concarneau a investi dans un important plateau technique pour la chirurgie, reprenant des compétences qui étaient éparpillées ailleurs. Il s’est équipé d ’u n e d e u x i è m e I R M e t d u deuxième tomographe de France pour la radiothérapie. Les blocs opératoires sont sur place, ainsi que la biologie, l’imagerie, la pharmacie à usage interne, la stérilisation. Mais le pré et postopératoire se déroulent dans les établissements « Il nous fallait consolider la chirurgie publique du territoire, face au privé, qui était très prégnant. » JEAN-ROGER PAUTONNIER Directeur de l’hôpital de Quimper-Concarneau de proximité. Cette chirurgie centrale permet d’atteindre la taille critique, gage de sécurité et de viabilité financière. « Nous avons dû assurer la reprise de l’obstétrique des cliniques privées, ainsi que des personnels en charge de cette activité, ce qui porte notre activité à près de 3.000 naissances par an », souligne Jean-Roger Pautonnier. L’Etablissement public de santé mentale Etienne Gourmelen a déplacé son service d’urgence à Quimper, qui lui verse en échange 250.000 euros par an pour ce surcroît d’activité. L’hôtel-Dieu de Pont-l’Abbé, qui était en quasifaillite en 2009, s’est redressé en transférant son pôle d’excellence en chirurgie-anesthésie dans l’hôpital support, avec une contrepartie financière de 1,7 million d’euros jus- qu’en 2017. Le petit établissement à butnonlucratifaainsipuêtresauvé et réinvestir dans les soins ambulatoires. Quant à Quimper-Concarneau, il a cédé plusieurs activités à ses partenaires, en particulier les soins de suite et de réadaptation (neurologie, soins locomoteurs, personnes âgées) et l’hospitalisation à domicile. La coopération fonctionne, car elle permet de redresser les comptes sans heurts sociaux : le principe du maintien de l’emploi sur le bassin de vie est inscrit dans la charte des valeurs des GCS, en bonne place à côté du service public et de l’aménagement du territoire. Enfin, l’Union Hospitalière de Cornouaille s’est rapprochée du centre hospitalier régional universitaire de Brest, afin d’accéder à la recherche et aux molécules innovantes : « Nous avons maintenant 90 internes, contre une soixantaine auparavant », se félicite Jean-Roger Pautonnier, fier d’avoir développé l’enseignement sur place. Le prochain défi consistera à franchir un pas de plus dans la convergence des systèmes d’information, d’ores et déjà interopérables, afin de les ouvrir sur l’extérieur. « Nousvoudrionstraiterlesmaladies chroniques, faire de la prévention et de l’éducation du patient, notamment via des outils de communication, souligne le directeur d’établissement. Nous voulons aller plus loin que le GHT et créer des groupements de santé associant autant que possible la médecine de ville et en s’appuyant sur le CHU à Brest. » — S. G. Les pistes d’économies de l’Assurance-maladie pour2017 SANTÉ Les propositions de la CNAM permettraient de réduire la dépense de 1,4 milliard d’euros l’année prochaine. Leplantriennald’économiessurles dépenses d’assurance-maladie (2015-2017) devrait se traduire l’année prochaine par un effort de plus de 3 milliards d’euros, comme en 2016. Pour apporter sa contribution, la Caisse nationale d’assurance-maladie expose sa méthode, dans son « rapport annuel charges et produit », examiné jeudi par son conseil.Elle fait des propositions qui permettrait de réduire la dépense de 1,4 milliard d’euros. Le gouvernement et les autorités régionales de santé devront faire le reste du chemin, notamment en négociant des prix plus bas sur les médicaments ou en restructurant l’hôpital. Cette année, la CNAM a tenté de faire de la pédagogie, en « détourant » le montant total des économies envisagées pour 2017. Auparavant, à court terme, elle ne chiffrait que la « maîtrise médicalisée », autrement dit la réduction des volumes de soins prescrits. L’objectif de 700 millions d’euros de maîtrise médicalisée en 2015 et en 2016 est reconduit pour 2017 : 430 millions d’euros devront être trouvés sur les produits de santé, 100 millions sur 15millionsdepatients ontdroitautierspayant lesindemnitésjournalièresenplein boom depuis 2014, 75 millions sur les transports médicaux, eux aussi très dynamiques… Des économies qui passent par des incitations à la « pertinence » et au « bon usage » des soins, par exemple en poussant les médecins à ne pas prescrire systématiquement les médicaments les plus récents et coûteux pour le traitement du diabète (gliptines ou agonistes du GLP1). La dispense d'avance de frais est étendue à partir de ce vendredi aux malades en affection de longue durée et aux femmes enceintes. Politique gouvernementale du « virage ambulatoire » Outrecesefforts,l’Assurance-maladie compte parvenir à 200 millions d’euros d’économies en promouvant les génériques, et 30 millions avec les biosimilaires, et ce hors baisse du prix de ces traitements. Elle continuera également à appliquer la politique gouvernementale du « virage ambulatoire » : moins de nuitées à l’hôpital, plus de suivi en ville, pour économiser 390 millions en 2017. Enfin, l’Assurance-maladie propose 100 millions d’euros de réductions de coûts sur la gestion de la liste en sus, ce répertoire des médicaments innovants accessibles aux hôpitaux. Ce qui permettrait d’atteindre le 1,4 milliard promis. Toutefois, comme les années précédentes, le régulateur des soins de ville propose par ailleurs des améliorations de plus long terme, difficiles à quantifier. « L’objectif de ces actions n’est pas de “faire des économies” : il est de soigner mieux, à un coût supportable par la collectivité », explique la CNAM. Elle souhaite notamment mettre en place une expérimentation de paiement au forfait pour les établissements volontaires qui souhaitent développer la « réhabilitation améliorée après chirurgie » (RAAC). Il s’agit de protocoles de soins qui permettent de réduire la durée des séjours hospitaliers. L’expérience concernerait uniquementlachirurgiedugenouetde la hanche au début. Les établisse- ments seraient obligés de contractualiser avec d’autres professionnels de santé, hors hôpital, et pourraient offrir une forme de garantie sur les complications médicales. Grande nouveauté, le forfait pourrait être modulé en fonction de critères de performance : taux de ré-hospitalisation ou d’infections, lutte contre la douleur, satisfaction des patients… La proposition devrait figurer à l’automne dans le projet de budget de la Sécurité sociale. — S. G. Depuis ce vendredi, une dizaine de millions de patients supplémentaires n’ont plus rien à débourser lorsqu’ils se rendent chez leur médecin. La généralisation du tiers payant, votéeàl’automnedanslecadredela loi santé – et très critiquée par les professionnels – vient de franchir une nouvelle étape. Les patients atteints d’affections de longue durée (cancer, diabète, maladie neurodégénérative...) peuvent à présent bénéficier de la dispense d’avance de frais, ainsi que les femmes enceintes. Sachant qu’un diabétique avance 1.100 euros par an pour se soigner en ville et une femme enceinte 640euros,celadevraitallégerlefardeau de certains. « Je suis convaincue que nous assisterons progressivement à une augmentation des prises en charge en tiers payant », a expliqué la ministre de la Santé, Marisol Touraine, annonçant l’ouverture d’une plate-forme téléphonique d’accompagnement des professionnels dès le 4 juillet. Cette nouvelleétapeneconcernepaslescomplémentaires santé, puisque ces soinssontprisenchargeà100 %par l’assurance-maladie obligatoire. Au total, le nombre de bénéficiaires potentiels du tiers payant s’élève donc à 15 millions. A l’origine, seuls les assurés les plus pauvres dotés de la couverture maladie universelle pouvaient exiger le tiers payant de leur médecin. Il y a un an, les bénéficiairesdel’aideàlacomplémentaire santé, eux aussi très modestes, ont été inclus dans le dispositif. Il a fallu pour cela voter la suppression de la franchise de 1 euro par consultation pourcepublicspécifique :unvéritable casse-tête dans le cadre du tiers payant. Depuis septembre 2015, la proportion d’actes en tiers payant est passée de 50 % à 72 % chez les médecins généralistes, et de 30 % à 50 % chez les dentistes. Avec les affections de longue durée, les franchises ne disparaissent pas. Jusqu'à présent, pour les récupérer de façon fluide, la Sécuritésocialeminoraitlesremboursements ultérieurs sur des consultations sans tiers payant. Comme cela n’est désormais plus possible, elle va facturer directement les patients. Ils pourront soit régler leur dû via Internet, soit lui donner une autorisation de prélèvement. S’ils ne règlent pas leur ardoise, ils perdront leur droit au tiers payant. — S. G. FRANCE // 05 Les Echos Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 MalgréleBrexit, l’exécutif se veut confiant sur lareprise CONJONCTURE Le président de la République vise une croissance de 1,7 % l’an prochain. Un tel rythme ne sera atteint que si les conséquences du Brexit restent contenues. Guillaume de Calignon @gcalignon Moinsd’unesemaineaprèsleBrexit, FrançoisHollandeaaffichésonoptimismedansl’interviewqu’ilaaccordée aux « Echos ». « Notre croissance sera supérieure à 1,6 % cette année », a-t-il assuré. Pour ensuite laisser espérer une progression du PIB de 1,7 % en 2017. Or, jusqu’à présent, le gouvernementtablaitofficiellement sur une croissance de 1,5 % cette annéeetl’anprochain.Certes,l’Insee s’attend,depuislami-juin,àcequela croissance atteigne 1,6 % en 2016. Mais depuis, les Britanniques ont décidé de quitter l’Union européenne et le résultat du référendum risque fort d’entraîner un ralentissement économique outre-Manche, qui devrait se propager, en partie seulement, à la zone euro, avec laquelle le Royaume-Uni commerce beaucoup. « Il était difficile d’imaginer que la reprise accélérerait en 2017 et cela l’est encore plus aujourd’hui après le Brexit », estime Denis Ferrand, directeur général de Coe-Rexecode. « Avant le référendum britannique, l’activité manquait d’accélérateurs, l’essentiel de la dépréciation de l’euro étant passée, et l’on n’attend plus de nouvelle baisse du prix du pétrole », ajoute l’économiste : « On peut penserqueleBrexitauraunimpactsurla reprise, notamment parce que des décisions d’investissement s’en trouveront gelées ». D’autant que la consommation des ménages a reculé de 0,7 % en mai en France, par contrecoup d’un bon premier trimestre et suite aux grèves contre la loi travail, etquelemoraldesménagesalégèrement flanché en juin. Exane BNPParibas et le Crédit Agricole tablent ainsi sur une croissance de 1,5 % cette année et 1,4 % l’an prochain. Le pire n’est jamais sûr L’exécutifnedevraitpaschangerformellement ses objectifs de croissancelorsdudébatd’orientationdes finances publiques, la semaine prochaine, même si les espoirs affichés par François Hollande de faire mieux seront intégrés. Les faire évoluer à la rentrée lors de la présentation du projet de loi de finances 2017 fait partie du champ des possibles mais fait encore débat à Bercy. En effet, là encore, tout va dépendre de l’ampleur et de la vitesse à laquelle le ralentissement de l’économie britannique va toucher l’Europe continentale. Les conjoncturistes disposeront alors des premières indications. Mais quoi qu’il en soit, les prévisions de Bercy resteront sous surveillance. Le Haut Conseil des finances publiques et la Commission européenne donneront leur avis cet automne sur les prévisions macroéconomiques du gouvernement. En cas de dégradation del’activité,ilseraalorsdifficilepour l’exécutifdejustifierunerévisionàla hausse des anticipations. Toutefois, le pire n’est jamais sûr. Apriori,leBrexitnedevraitpasavoir d’impact sur la consommation des Français,quireste,malgrélecoupde mou du mois de mai, le principal moteur de l’économie. Seules les exportations et les investissements devraient être affectés. « Le Brexit sera probablement négatif pour l’économie française mais à dix-huit mois, pense Eric Heyer, économiste à l’OFCE. Cette année, un taux de croissance de 1,6 % paraît encore tout à fait à portée. Et, si le gouvernement conti- nueen2017àmenerunepolitiqueéconomique en faveur des entreprises sans trop d’austérité, si le chômage continue à baisser et si les conséquences du Brexit sur la zone euro restent contenues, alors une croissance de 1,7 % n’est pas inconcevable l’an prochain. » n Ecologisteset droite accusentla mairiede vouloirbétonner Paris La modification du plan local d’urbanisme au Conseil de Paris sécurise le futur logement social. Les écologistes veulent préserver les espaces verts. Mathieu Quiret mquiret@lesechos.fr Des bouts de stades sportifs transformés en HLM, la surélévationdesimmeubles,l’artificialisation des bois et espaces verts. La chasse au foncier disponible lancée par la mairie dans le nouveau plan local d’urbanisme (PLU) qui sera adoptée la semaine prochaine en Conseil de Paris horripile le groupe écologiste mais aussi le groupe LR. « Nous négocions pied à pied plusieurs points durs avec l’Hôtel-deVilled’iciàlundi »,expliquel’écologiste Galla Bridier, élue du 18e arrondissement. Elle rappelle que la ville concentre déjà 25.000 habitants par km2, l’une des plus fortes densités au monde. Les écologistes se sont particulièrement battus contre la volontédelamairiedegraverun objectif chiffré de construction de logements sur chaque parcelle, en particulier sur les deux grosses zones d’aménagement de Paris-Nord-Est (18e arrondissement) et Bercy-Charenton (12e). « Nous souhaitons conserver la possibilité d’implanter des équipements municipaux ou des espaces verts », indique Galla Bridier. Aux constructions neuves, lesécologistespréfèrent latransformation de bureaux en habitats.« Ilya1milliondemètrescarrés de bureaux vides à Paris », plaide-t-elle. Autre casus belli sur lequel la mairie est revenue, la valorisation du foncier sportif. L’élue dénonce la volonté de l'exécutif de rendre constructible des petites emprises sur les stades sportifs municipaux. Les Verts se sontparticulièrementmobilisés contre un projet de 60 logementssurlestadeChampionnet (18e). « Nous nous opposons à l’idée de la mairie de relocaliser certains terrains de sport sur des toitures d’immeubles, cela risque d’altérer leur fonction sociale », prévient Galla Bridier. Dans la même veine, elle se bat contre l’arasement prévu du petit bois Dormoy,portedelaChapelle.Le groupe des Verts a cru aussi lire dans le PLU des tentatives de la mairie d’aménager les bois de Boulogne et de Vincennes. Du côté de la mairie, on juge que les écologistes « sont dans leur rôle ». Les négociations ont permis d’aboutir à plusieurs accords. Le PLU imposera par exemple la végétalisation des toituresdeplusde100m2 desurface alors que le projet initial prévoyait un plancher double. Les Verts ont réussi à obtenir l’obligation pour tout bâtiment neuf de respecter les normes de consommation d’énergie de la RT 2012 moins 20 %, soit 48 kwh/m2 par an. « Nous nous sommes inspirés de Grenoble qui impose déjà cette performance », indique Galla Bridier. A l’autre bout du spectre politique municipal, le groupe LR est sur la même longueur d’onde. Pour la présidente, Nathalie Kosciusko-Morizet, Avec l’atelier business, petit commerce deviendra grand. Créez vous-même votre publicité en ligne en quelques clics. LBC FRANCE, SAS au capital de 3.252.490 euros, RCS Paris 521 724 336. 8, rue Lavoisier – 75008 Paris. URBANISME Les écologistes se sont battus contre la volonté de graver un objectif chiffré de construction de logements sur chaque parcelle. ancienne ministre de l’Environnement, « le PLU s’affiche très vert, mais c’est faux, on est dans une logique de densification, on crée de nombreux emplacements à bétonner. On aurait au contraire dû protéger de très nombreuses parcelles contre la construction. » L’adjoint à l’urbanisme, JeanLouisMissika,revendiqueluiun PLUplusvertquejamais,offrant 10 % de surface végétalisée ou d’agriculture urbaine en plus. « Tous les retours de la population que nous avons dans les budgets participatifs montrent une demande massive de verdissement de la ville. » Un long weekend de négociation l’attend encore, lui et ses adjoints, soupire-t-il. n Découvrez l’atelier business, votre nouvelle solution publicitaire pour trouver de nouveaux clients. 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La production industrielle du Japon s’est contractée en mai à son rythme le plus rapide en trois mois en raison de la baisse de ses exportations, pour tomber à son plus bas niveau depuis juin 2013, a annoncé jeudi le ministère de l’Economie. Cette diminution de 2,3 % est plus forte que ce à quoi s’attendaient les analystes. ZÉROS RETIRÉS À LA MONNAIE DE LA BIÉLORUSSIE La Biélorussie a décidé d’enlever quatre zéros à sa monnaie, le rouble biélorusse, a annoncé jeudi la banque centrale de ce pays en proie à une grave crise économique. BREXIT 3 Succession deDavid Cameron : lerenoncement surprisede BorisJohnson l L’ex-maire de Londres a renoncé à se présenter après la candidature surprise du ministre de la Justice, Michael Gove. l La ministre de l’Intérieur, Theresa May, restée discrète pendant la campagne du référendum, se lance elle aussi. Vincent Collen @VincentCollen — Correspondant à Londres De coup de couteau en coup de théâtre, la course à la succession de David Cameron a pris un tour shakespearien jeudi. Moins d’une semaine après la démission du Premier ministre, le paysage politique britannique, chamboulé par la victoire du Brexit, se recompose d’une façon totalement imprévue. Boris Johnson, l’ancien maire de Londres qui a mené la campagne pour la sortie de l’Union, était considéré comme l’un des plus crédibles pour le poste de leader du Parti conservateur, qui deviendra automatiquement Premier ministre. A la surprise générale, le flamboyant député à la tignasse blonde a finalement jeté l’éponge. « Après avoir consulté mes collègues et considérant les circonstances au Parlement, j’en ai conclu que cette personne ne pouvait pas être moi », a-t-il expliqué dans une brève intervention, avant de se retirer sans répondre aux questions des journalistes. Boris Johnson a-t-il jugé qu’il n’était pas le mieux placé pour l’emporter ? Il avait en tout cas jeté le trouble dans son camp en exposant, ces derniers jours, une vision de plus en plus floue de la façon dont il envisageait le Brexit. « Il n’a probablement pas autant de capital politique qu’il le croyait », avance Victoria Honeyman, de l’université de Leeds. « Après avoir consulté mes collègues et considérant les circonstances au Parlement, j’en ai conclu que cette personne ne pouvait pas être moi. » BORIS JOHNSON Ex-maire de Londres Profil bas Nul doute que la décision de Michael Gove, annoncée quelques heures plus tôt, est pour beaucoup dans ce renoncement. Le ministre delaJusticeadécidédeprésentersa candidature, alors qu’il avait juré qu’il ne briguerait pas le poste de TheresaMay, rigoureuse maissanscharisme T heresa May mise sur sa réputation de rigueur et de compétence pour l’emporter. Dans sa déclaration de candidature, jeudi, la ministre de l’Intérieur a mis en valeur son profil traditionnel, vêtue d’un tailleur-pantalon sombre. Cette image, à même de rassurer une partie des électeurs conservateurs, la distingue singulièrement de Boris Johnson, qu’elle a indirectement attaqué en raillant les hommes politiques « tapageurs ». Parfois cassante, peu friande de plaisanteries – ce qui est rare dans la classe politique outreManche –, elle a rappelé qu’elle était fille de pasteur et petite-fille de militaire. Son bilan au ministère de l’Intérieur, qu’elle occupe depuis 2010, est respecté, en particulier parce que la délinquance a reculé. Elle s’est montrée ferme vis-à-vis de Washington et de Bruxelles sur des dossiers d’extradition de prisonniers. « Elle se présente comme quelqu’un qui s’est battu pour défendre les intérêts de la Grande-Bretagne à l’étranger, un point fort face à Michael Gove », décrypte Victoria Honeyman, de l’université de Leeds. Sa principale faiblesse, c’est le dossier de l’immigration, qui relève de son ministère et qui a dominé le débat pendant la campagne du référendum. Le gouvernement n’est pas parvenu à réduire les flux migratoires vers le Royaume-Uni, comme il s’y était engagé. Ses opposants doutent de sa capacité à mobiliser les foules. « Elle a le charisme d’un actuaire en assurance-vie », persifle Patrick Dunleavy, politologue à la London School of Economics. Comme Michael Gove et Boris Johnson, Theresa May, cinquante-neuf ans, est députée de l’ouest aisé de l’agglomération londonienne. — V.C. Leon Neal/AFP Frantzesco Kangaris/AFP Deuxdescinqprétendants Michael Gove,l’étoile montante qui atrahi l l est l’étoile montante du Parti conservateur mais peut-il décrocher le poste de Premier ministre ? Michael Gove, ministre de la Justice, était largement inconnu du grand public jusqu’au début de l’année. La campagne en faveur du Brexit, dont il était l’un des chefs de file, l’a mis sous le feu des projecteurs. Posé et affable, il est apparu à l’aise au cours des débats télévisés et surtout comme un eurosceptique convaincu, contrairement à son acolyte Boris Johnson, auquel beaucoup reprochent sa versatilité. Michael Gove était un proche de David Cameron – il était le parrain du fils aîné du Premier ministre, décédé à l’âge de six ans – et leurs épouses étaient elles aussi amies. Le ministre de la Justice assure qu’il a longuement hésité à se prononcer en faveur du Brexit, de peur de mettre en péril cette amitié. Si l’on en croit les médias britanniques, celle-ci a volé en éclats dès les premiers jours de la campagne, David Cameron et sa femme Samantha ayant vécu cet épisode comme une trahison. Populaire parmi les militants conservateurs, Michael Gove « aura probablement du mal à s’adresser à un électorat plus large », estime Victoria Honeyman, de l’université de Leeds. Lorsqu’il était ministre de l’Education, ses réformes controversées ont suscité une violente opposition des syndicats d’enseignants et du Labour. A quarante-huit ans, Michael Gove a décidé de saisir sa chance, brûlant la politesse à Boris Johnson, qu’il avait auparavant l’intention de soutenir. Cette image de traître – Boris Johnson a cité un passage du « Jules César » de Shakespeare jeudi – pourrait lui nuire pour remporter le leadership du Parti. — V. C. P r e m ie r m i n i s t r e ! L e s d e u x hommes étaient les meneurs de la campagne en faveur du Brexit. « A contrecœur, je suis arrivé à la conclusion que Boris ne pouvait pas faire preuve du leadership ni bâtir une équipe pour la tâche qui se présente à nous », a dit Michael Gove dans un communiqué. La ministre de l’Intérieur, Theresa May, a elle aussi confirmé sa candidature. Plutôt eurosceptique, elle était finalement restée fidèle à David Cameron et avait fait campagne pour le maintien dans l’Union. Mais elle a fait profil bas, conservant son capital de sympathie dans un parti majoritairement hostile à l’Europe.Elleapromisjeudidemettre en œuvre le Brexit une fois au pouvoir. « Le pays a parlé, la GrandeBretagne quittera l’UE », a-t-elle dit et il n’y aura « pas de second référendum ». Theresa May s’est engagée à négocier avec Bruxelles en respectantlavolontédesBritanniques,qui demandent une restriction de l’immigration, selon elle. Theresa May et Michael Gove sont les favoris, mais ils ne sont pas les seuls. Trois autres députés ont confirmé leur candidature, dont Stephen Crabb, ministre du Travail, qui faisait campagne pour le maintien dans l’UE. Les autres étaient partisans du Brexit : Andrea Leadsom, secrétaire d’Etat à l’Energie, et Liam Fox, ancien ministre de la Défense. Ces trois candidats ont a priori moins de chances que Gove et May, mais l’histoire du Parti conservateur montre que les outsiders peuvent surprendre. « Margaret Thatcher, John Major, David Cameron : aucun des trois derniers Premier ministres tories ne partaient favoris », rappelait récemment l’ancien ministre Kenneth Clarke, vétéran du parti. Choisir leur leader Les 331 députés conservateurs vont maintenant sélectionner deux candidats parmi les cinq qui se présentent. Ce sera ensuite aux 125.000 adhérents du parti de les départager, début septembre, choisissant leur leader, qui deviendra automatiquement Premier ministre. Le futur chef du gouvernement voudra-t-il convoquer des législatives anticipées pour asseoir son autorité ? Michael Gove ne s’est pas encore exprimé sur ce sujet, mais Theresa May l’a exclu catégoriquement : la Chambre des communes resterainchangéejusqu’àlafindela législatureen2020,a-t-elle ditjeudi. Les candidats devront annoncer la façon dont ils entendent négocier le Brexit, mais aussi présenter un programme de gouvernement plus large. Theresa May s’est engagée à « faire de la Grande-Bretagne un pays qui marche pour tout le monde », s’adressant aux classes populaires, qui ont massivement voté en faveur du Brexit. Michael Gove présentera son programme « au cours des prochains jours », promettant « unité et changement ». n A la surprise générale, Boris Johnson a finalement jeté l’éponge. Photo Léon Neal/AFP Angela Eagle devrait briguer la tête du Parti travailliste Pendant que les conservateurs déposaient, jeudi, les dossiers des candidats pour succéder à David Cameron, le Labour, qui traverse une crise profonde avec le maintien obstiné de Jeremy Corbyn à sa tête, tentait lui aussi de se remettre en ordre de marche. Sauf revirement de dernière minute, la députée travailliste Angela Eagle doit annoncer dans les prochains jours sa candidature à la tête du parti. Cette femme fait partie d’un groupe d’une vingtaine de membres de l’équipe de direction du Parti travailliste qui ont démissionné ces derniers jours, reprochant précisément au leader de ne pas avoir fait suffisamment campagne en faveur du « maintien » du Royaume-Uni dans l’Union européenne avant le référendum du 23 juin. Angela Eagle était, dans cette équipe, chargée des entreprises et de l’innovation. La semaine a été particulièrement rude pour les travaillistes. Mardi, ils ont voté une motion de défiance contre Jeremy Corbyn. Le lendemain, dans un communiqué conjoint, les dirigeants des dix grands syndicats ont déclaré que la crise au sein du Parti travailliste était « profondément regrettable et inutile » tout en estimant que le poste de Jeremy Corbyn ne devait pas être contesté, sinon par des procédures démocratiques conformes aux statuts du parti. — M. G. (à Londres) MONDE // 07 Les Echos Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 3 BREXIT LaBanque d’Angleterre vabaisser les tauxd'intérêt Le gouverneur envisage une baisse cet été pour faire face à des perspectives « détériorées » après le résultat du référendum. La période d’incertitude économique ouverte par le référendum sur l’Europe oblige la Banque d’Angleterre à réagir plus vite que prévu. Le gouverneur, Mark Carney, a pris la parole jeudi pour donner une direction aux marchés financiers et surtout aux acteurs économiques, déboussolés depuis le vote en faveur du Brexit vendredi dernier. « Les perspectives économiques se sont détériorées, et un certain assouplissement monétairedevraitêtrenécessaire cet été », a-t-il dit, sans préjuger des décisions du comité de politique monétaire de la Banque qui se réunira en juillet et en août. Autrement dit, la banque centrale va très probablement La livre a chuté après le discours de Mark Carney. baisser ses taux directeurs, qui sont déjà, à 0,50 %, au niveau le plusbasdeleurhistoire,oubien acheter de la dette sur le marché. Samuel Tombs, chez Pantheon Macroecomics, prévoit des taux réduits à 0,25 % en août. Cet économiste estime quelaBanquenelesréduirapas immédiatement à zéro parce qu’elle devra tenir, compte tenu de perspectives d’inflation revues à la hausse, la chute de la livre sterling provoquée par le référendum renchérissant le coût des importations. « Beaucoup dépendra » de l’évolution des conditions de marché au cours des prochaines semaines, estime-t-il. Des effets négatifs La perspective d’une baisse des taux a fait chuter la livre à son niveau le plus bas face à l’euro depuis mars 2014, jeudi aprèsmidi, peu après le discours de Mark Carney. Le tableau de l’économie britannique dépeint par ce dernier est inquiétant, même s’il n’est pas encore très clair, faute d’indicateurs fiables quelques jours seulement après le choc du référendum. L’incertitude devrait régner « pour quelque temps » et l’impact sur l’activité économique serait « plus durable » que ce que la Banque avait anticipé sans les scénarios élaborés avant le référendum. Les ménages pourraient se serrer la ceinture, pesant sur la consommation, et les entreprises freiner leurs investissements, provoquant une hausse du chômage. Mark Carney juge aussi que la perspective du Brexit aura des effets négatifssurles« principauxpartenaires commerciaux de la Grande-Bretagne », générant un impact en retour sur le commerce extérieur britannique. Le gouverneur s’est en revanche voulu rassurant sur la solidité du système bancaire du Royaume-Uni. Recapitalisées après la crise financière, les grandes banques ont passé sans encombre les tests de résistance l’an dernier, a-t-il rappelé. La Banque d’Angleterre va néanmoins prolonger jusqu’en septembre, par précaution, ses opérations spécialesdeprêtsdeliquiditésauxétablissements financiers pour éviter une crise du crédit. — V. C. Le Brexit plonge les Français du Royaume-Uni dans l’incertitude La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne inquiète et attriste les Français qui y vivent. Beaucoup songent à prendre un passeport britannique... ou irlandais. Michel De Grandi mgrandi@lesechos.fr — Envoyé spécial à Londres De la colère et des inquiétudes. Moins d’une semaine après le résultat du vote en faveur du Brexit, les 300.000 Français vivant au Royaume-Uni, expatriés ou locaux, se disent encore sous le choc du résultat du référendum. « Comment a-t-on pu établir des liens depuis si longtemps et faire en sorte que tout à coup, tout s’écroule », s’interroge une Françaiseinstallée àLondresdepuis près de dix ans et qui peine encore à prendre conscience de la réalité. Le plus difficile, explique-t-elle, c’est de se sentir ainsi « projeté dans une grande insécurité ». Cette émotion se double de colère contre les dirigeants politiques. Tout en déplorant l’absence totale, aujourd’hui, de leadershippolitique,chacunreporte ses interrogations sur le futur Premier ministre. Osera-t-il actionner l’article 50 et engager la séparation ouvrant ainsi une période de transitiondedeuxans?Faceàceflou général, personne ne peut pour l’instant apporter de réponse concrète y compris pour les problèmes au quotidien (lire ci-dessous). Beaucoup rêvent d’un deuxième référendum et voudraient que tout redevienne comme avant le 23 juin. « Je mets la tête dans le sable et j’attends », peut-on entendre. « Ma vie est à Londres. Mais il y a le jour d’après », explique Christophe Bellynck, directeur dans le secteur de la gestion des déchets urbains et vingt ans de Royaume-Uni derrière lui. Il ressent une double cassure. D’un point de vue professionnel, tout est mis entre parenthèses depuis le résultat du vote : « Les contrats sont signés, mais on retient les crayons; on attend », dit-il. Les banques ne veulent plus, pour l’instant, s’engager dans le financement de projets d’infrastructures. Les 300.000 Français vivant au Royaume-Uni, expatriés ou locaux, se disent encore sous le choc du résultat du référendum. Photo Odd Andersen/AFP Le plus surprenant est pourtant ailleurs. Il se situe à l’échelle du pays. « Le Nord et le Sud sont profondément divisés », poursuit l’homme d’affaires. Le référendum a créé un climat inattendu en déchaînant les passions. Des familles sont à couteaux tirés parce que les plus âgés ont voté « Leave » pendant que les plus jeunes ont affiché leur souhait de rester dans l’Union européenne. « Il y a actuellement un climat assez délétère avec des plaisanteries aux limites de la xénophobie », relève cet homme d’affaires. Magali Mcintyre, qui vit à Londres depuis treize ans, fait le même constat. La campagne pour ou contre le Brexit a libéré la parole de certains Anglais. « A Londres, depuis peu, on ne se sent plus aussi bienvenu qu’aupara va n t » , c o n s t a t e - t- e l l e . La communauté polonaise le ressent plus durement encore. Son centre culturel a été vandalisé juste après le référendum, tandis que les ressortissants se posent la question de savoir s’ils plient bagage ou pas. « Qui va construire les immeubles si nous partons ? », interroge l’un d’eux. Hongrois et Polonais ont même manifesté dans les grandes villes p our dénoncer notamment la xénophobie dont ils faisaient l’objet. Un manque de préparation Le manque de préparation qui entoure ce « post-Brexit » est à lui seul générateur de tensions et d’incertitudes. Face à la peur du lendemain, beaucoup parmi les Français interrogés se demandent s’il faut ou non prendre un passeport britannique. La question est clairement sur la table. « Si j’opte pour cette option, c’est principalement pour ne pas avoir à demander de visa quand je me déplace », explique Julie Drackley, établie de longue date dans la capitale. « Avec un passeport britannique, j’aurai les mêmes capacités que mes clients à me déplacer et aussi, à titre privé, je bénéficierai de l’assistance médicale de la NHS », explique cette Française qui met en contact des start-upavecdes investisseurs. Ellea entrepris les démarches depuis plusieurs mois déjà, dès qu’elle a senti le vent tourner. Pour les mêmes raisons, son mari qui est britannique a déposéunedemandepourunpasseportirlandais.L’intérêt decesésame est « sa dimension européenne ». Entre la résidence permanente qui peut être obtenue après cinq ans passés sur place, la nationalité et une forme de précarité pour ceux qui ne sont là que depuis peu de temps, beaucoup ont du mal à s’y retrouver. Et, hormis un message sur le site de l’ambassade recommandant aux ressortissants français de s’inscrire sur les listes consulaires, beaucoup regrettent de ne pas obtenir de réponse auprès des services français. Une aubaine dont se saisissent les conseils. « Les questions qui nous sont posées concernent la vie de tous lesjours », expliqueWiliamHealing, associé et spécialiste du droit français et anglais au cabinet d’avocats Kingsley Napley. Le Brexit pose par exemple des questions bien réelles en termes de droit du travail. Les entreprises vont-elles délocaliser leurs effectifs vers d’autres capitales européennes ? Qu’en sera-t-il alors pour les employés locaux ? » A long terme, les nuages vont se dissiper. Les raisons fondamentales de choisir Londres pour y vivre ne changeront pas », explique l’avocat. Pour tenter deleverles interrogations,le cabinet organise ce samedi, en présence d’Olivier Cadic, le sénateur repré- sentant les Français établis hors de France,uneréuniond’informationà Londres. L’avant-veille, le même exercice s’est déroulé à Edinburgh. « Beaucoup de personnes souhaitent assisteràlaréunion »,sefélicitel’avocat, qui reste persuadé que, si changement de réglementation il doit y avoir, les règles régissant la transition ne seront pas dures. Personne n’est en mesure d’apporter des réponses aux questions concrètes qui se posent. Mais, entre craintes réelles et angoisses amplifiées par cette séparation à venir, il est certaines fois difficile de faire la part des choses. Pour les experts, tout va dépendre de la façon dont l’Union européenne va, ou non, pousser le Royaume-Uni dehors. En attendant d’y voir plus clair, beaucoup dans la communauté française espèrent une deuxième chance, un autre référendum.Etquetoutredeviennecomme avant le 23 juin. n Changements derègles sociales :legrandflou Les 300.000 Français vivant au Royaume-Uni vont voir leurs droits évoluer, mais tout dépendra des négociations post-Brexit. Pour les 300.000 Français vivant au Royaume-Uni et les 171.000 Britanniques en France, le vote du Brexit a ouvert un océan d’interrogations auxquelles il est difficile aujourd’hui de répondre, le processus de séparation n’étant pas enclenché. Beaucoup se demandent s’ils pourront encore travailler librement ou encore bénéficier d’une sécurité sociale. En l’état actuel des choses, les règles communautaires seront maintenues jusqu’à la signature de nouveaux accords bilatéraux ou la réactivation de l’ancienne convention franco-britannique de 1956 ou encore l’adhésion du Royaume-Uni à l’Espace économique européen (EEE) – comme l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège –, une hypothèse qui garantirait le statu quo. D’une manière générale, les discussions à venir prendront des années et personne ne peut dire si les nouveaux accords maintiendront le même niveau de protection sociale. 1 RÉSIDENCE ET CIRCULATION Tant que le Royaume-Uni n’a pas quitté l’Union européenne, il reste un Etat membre et, à ce titre, tout citoyen européen a le droit d’entrer, de vivre et de travailler sur le territoire britannique dans le respect de ces règles, rappelle le cabinet Irwin Mitchell Private Wealth. Au moment de la séparation, les règles communautaires cesseront de s’appliquer et rien ne permet de dire ce qui sortira des futurs accords. Malgré cette incertitude, les résidents européens au Royaume-Uni peuvent prendre diverses dispositions pour garantir leur statut. S’ils séjournent sur le territoire depuis plus de cinq ans sans discontinuer, ils peuvent demander une carte de résident permanent. Selon le cabinet d’experts, il est peu probable que ce statut soit remis en cause ultérieurement. S’ils séjournent depuis moins de cinq ans, ils peuvent s’enregistrer et obtenir un certificat montrant qu’ils bénéficient de droits européens au Royaume-Uni. Un tel document peut s’avérer utile plus tard pour obtenir la carte de résident. Enfin, si le citoyen européen est déjà titulaire d’une carte de résident, il peut demander la naturalisation, étape ultime, inaliénable. 2 TRAVAIL Les contrats de travail ne devraient pas être touchés car ils ont déjà été Les chiffres clefs 3 FOIS PLUS d’Européens au Royaume-Uni que l’inverse. 3,3 MILLIONS d’Européens non britanniques (Polonais, Irlandais, Allemands, Roumains et Italiens) vivent au Royaume-Uni. adaptés aux « conditions propres en matière de droit du travail », selon Déborah David, avocat, spécialiste du droit du travail, citée par l’AFP. En revanche, si l’Union européenne venait à adopter une position ferme en imposant aux ressortissants britanniques un visa et un permis de travail, la réciproque pourrait être décidée. Le Brexit pourrait avoir des conséquences sociales en cas de licenciement économique. 3 CHÔMAGE Les règles de l’Union européenne permettent actuellement à tout chômeur déménageant dans un autre Etat européen de continuer à percevoir ses allocations pendant trois mois. Elles garantissent aussi à un Français qui retravaille en France juste après avoir été licencié au Royaume-Uni de bénéficier des mêmes droits que s’il avait cotisé en France. Sans accord ni adhésion du Royaume-Uni à l’EEE, les règles d’indemnisation qui s’appliqueront àcettepersonneaprèssonretouren France seront celles accordées aux chômeurs ayant travaillé dans un pays non européen, affiliés à titre facultatif avec une condition à respecter : avoir travaillé au minimum 18 mois au cours des 24 derniers mois. Les Français détachés par leur employeur ne sont pas concernés, l’affiliation au régime français du chômage étant obligatoire. Ils sont et resteront couverts s’ils perdent leur emploi. 4 SANTÉ Un expatrié de l’Union européenne est assujetti au régime du pays où il réside et où il cotise. Un travailleur détachéfrançaiscontinuededépendre de la Sécurité sociale française. Passé un séjour de 24 mois, il doit fournir une autorisation particu- lière, selon le Centre des liaisons européennes et internationales de sécurité sociale (CLEISS). 5 RETRAITE Actuellement, un Français qui a cotisé plusieurs années au Royaume-Uni bénéficie de tous ses trimestres, chaque régime lui versant sa quote-part de pension. Avec le Brexit, le maintien du principe de totalisation des trimestres est remis en question et dép endra des accords à venir. Un expatrié français ayant travaillé au RoyaumeUni et dans un autre Etat pourrait eneffetperdrelestrimestrescotisés dans le 3 e pays si le cumul des conventions bilatérales n’est pas autorisé.Enrevanche,riennechangerait si Londres adhérait à l’EEE. 6 PRESTATIONS FAMILIALES « Le pays prioritairement compétent pour verser les prestations familiales est celui dans lequel est exercée l’activité professionnelle », selon le CLEISS. Cette garantie-là dépendra des scénarios futurs. Le RoyaumeUni avait durci le ton, obtenant de l’Union européenne la possibilité deconditionnerleversementd’allocations familiales aux seuls migrants européens disposant d’un droit de séjour, réservé aux actifs. Mais c’était avant le Brexit... — M. G. 08 // MONDE Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 Les Echos FMI : l’Allemagne, « championne » pour prescrire,maispas pour réformer l Le FMI critique le double langage de l’Allemagne, qui exige des réformes de ses voisins mais réforme désormais peu. l Les dépenses sociales du pays auraient bondi de 4,5 % et franchi un nouveau record en 2015. Temps detravail :leduel franco-allemandbiaisé EUROPE Thibaut Madelin @ThibautMadelin — Correspondant à Berlin Une étude de l’Insee et de l’institut de statistiques allemand analyse les zones d’ombre des comparaisons du temps de travail. Quand le FMI publie un rapport sur unpays,quiplusestsurl’Allemagne, le ton est avant tout diplomatique. Le FMI s’efforce de reconnaître le travail accompli tout en formulant des recommandations, certes claires mais de la façon la plus neutre possible. Pas cette fois-ci. « L’Allemagne, championne des prescriptionsderéformesstructurellesausein de l’Union européenne a aussi besoin d’une bonne dose des remèdes » qu’elle n’hésite pourtant pas à recommander à ses voisins, ont jugé mercredi soir les experts de l’institution internationale. Travail des femmes Malgré l’arrivée de migrants, et un rebond des naissances – avec une hausse de 3,2 %, soit 738.000 bébés nés outre-Rhin en 2015, selon des chiffres publiés jeudi – le pays est confronté au déclin de sa population active et à un mur de dépenses sociales à moyen terme. Pour y faire face, l’Allemagne doit permettre à davantage de femmes de travailler, en développant les modes de garde, augmenter l’âge de la retraite, qui est actuellement de 62,7 ans, former les réfugiés pour mieux les intégrer, ou investir dans ses infrastructures, selon le FMI. Ces recommandations ne sont pas nouvelles et sont globalement acceptées par le gouvernement. En théorie. Dans la pratique, Angela Merkel a surtout évité les réformes douloureuses depuis dix ans qu’elle est au pouvoir. Depuis l’introduction (très) progressive de l’âge de la retraite à 67 ans, décidée en 2007, la chancelière a multiplié les mesures sociales. Celles-ci incluent un régime d’exception à cet âge de départ en retraite, l’introduction du salaire minimum ou encore une hausse du niveau des retraites de 4% à 6%, effective ce vendredi. « Nous prêchons l’eau et buvons du vin », peste-t-on régulièrement dans les rangs du patronat ou de la CDU. Et ce n’est pas fini : selon le quotidien « Bild », les dépenses sociales auraient dépassé l’an dernier 888 milliards d’euros, ce qui représente une hausse de 4,5 % par rapport à 2014. Du jamais-vu dans l’histoire du pays. Le FMI, qui pourrait revoir sa prévision de croissance pour l’Allemagne (actuellement de 1,7 % pour 2016) suite à la décision des Britanniques de quitter l’UE, n’étrille pas seulement le manque de courageàréformerdesongouvernement, il pointe également les failles du système bancaire allemand. Les liens de la Deutsche Bank avec les plus grandes banques mondiales en font le principal facteur de risque pour le système financier dans son ensemble, a-t-il jugé dans un rapport distinct.Laveille,lafilialeaméricaine du leader bancaire allemand avait échoué aux tests de résistance de la Réserve fédérale, la banque centrale américaine. n Et si les Allemands ne travaillaient pas autant qu’on le croit ? L’Insee et son équivalent allemand, Destatis, se sont penchés sur les zones d’ombre de la comparaison du temps de travail entre la France et l’Allemagne. Ils arrivent à la conclusion que les différences, parfois flagrantes, peuvent être dues à des biais dans les enquêtes emploi qui servent de référence à Eurostat. Les deux auteurs, Loup Wolff (Insee) et Thomas Körner (Destatis), partent d’un constat : les chiffres divergent. Selon les enquêtes Emploi,baséessurdesquestionnaires auprès d’échantillons de population, la durée effective moyenne du travail des salariés allemands est de 1.570 heures par an, soit 2,6 % de plus qu’en France. Dans la comptabilité nationale, en revanche, cette durée s’élève à 1.282 heures, soit 8,2 % de moins qu’en France. « Compte tenu des débats récurrents sur la question, on s’est dit qu’il serait intéressant de mettre notre nez là-dedans », explique Loup Wolff. Avec son collègue, il s’est interrogé En pleinetempête,laSlovaquieprend laprésidence del’Union européenne Après La Haye, c’est au tour de Bratislava de prendre les rênes du Conseil pour six mois. Le petit pays espère des résultats tangibles, notamment sur l’immigration. Gabriel Grésillon @GGresillon — Bureau de Bruxelles Il y a des responsabilités dont on préférerait parfois se passer. En prenant, ce vendredi et pour six mois, la présidence tournante de l’Union européenne (UE), la Slovaquie se retrouve à affronter, avec ses moyens de pays de 5,4 millions d’habitants, l’une des crises les plus aiguës qu’ait eu à affronter l’Union. Une semaine avant le référendum britannique, le secrétaire d’Etat slovaque aux Affaires européennes, Ivan Korcok, le reconnaissait : il espérait que son pays n’aurait pas à BUDGET — Le déficit public de l’Italie s’est établi à 4,7 % du PIB au premier trimestre, en recul de 0,5 point par rapport à la même période de 2015, selon des chiffres publiés jeudi par l’Institut national des statistiques. Le pays a dégagé un déficit primaire (hors paiement des intérêts de la dette) de 4,65 milliards d’euros, soit –1,2 % du PIB, contre –1,5 % au premier trimestre 2015. Pour 2016, l’Italie a adopté un budget basé sur un déficit à 2,3 % du PIB, alors qu’elle table sur une croissance de 1,2 %. Le Fonds monétaire international (FMI) est plus pessimiste, puisqu’il prévoit une hausse du PIB de 1 %. Le déficit public s’était établi en 2015 à 2,6 % du PIB, contre 3 % en 2014. Pour 2017, Rome table sur un déficit de 1,8 % et un budget à l’équilibre en 2018. Deux priorités Croissance meilleure que prévu au Danemark au premier trimestre VITALITÉ — La croissance au Danemark a été plus élevée au premier trimestre qu’annoncé précédemment, ressortant à 0,7 % (au lieu de 0,5 %), selon des chiffres révisés publiés jeudi par l’institut statistique national, preuve de la vitalité retrouvée de l’économie du pays. L’activité a été vigoureuse grâce aux exportations et à la consommation des ménages, en hausse toutes les deux de 0,7 %. « La consommation privée n’a jamais été aussi forte que lors du premier trimestre cette année », a souligné sur Twitter l’économiste en chef de l’organisation patronale Dansk Erhverv, Steen Bocian. De gauche à droite, les Premiers ministres slovaque, tchèque, slovène et britannique : Robert Fico, Bohuslav Sobotka, Miro Cerar et David Cameron. Wiktor Dabkowski/Picture-Alliance/AFP unique dans le numérique, mais aussi dans l’énergie. Mais c’est sur le thème de l’immigration que Bratislava souhaite, surtout, faire avancer les choses. Pas facile pour un pays qui,avecd’autresàl’estducontinent, s’est illustré par une posture dissidente au sujet de l’accueil des réfugiés syriens. « Nous avons conscience LaTurquieouvre un16e chapitredenégociationsavecl’Europe Embarrassant télescopage de l’actualité : alors que de nombreux dirigeants européens ont souhaité en début de semaine, au Conseil européen, un coup d’arrêt à l’élargissement de l’Union européenne, en réponse au verdict du référendum britannique, Bruxelles a ouvert jeudi un nouveau chapitre, le 16e sur 35, des négociations d’adhésion avec la Turquie. Le processus avait été considérablement ralenti avec le gel de quatre chapitres, dont celui sur la politique économique et monétaire en 2007, Dans le détail, les interviews réalisées auprès de salariés français aboutissent à une moyenne de 6,7 semaines de congés (33 jours), contre 3,7 semaines (18 jours) en Allemagne. Pour la France, le résultat ne surprend pas, mais pour l’Allemagne, l’estimation « apparaît anormalement basse, au regard notamment d’autres travaux concluant à une moyenne de 6 semaines ». C’est le cas de l’Observatoire européen des relations industrielles (OERI) ou de l’Institut de recherche sur l’emploi (IAB) allemand. Selon les auteurs, les raisons de cette sous-estimation peuvent être multiples. Le questionnaire allemand est-il moins détaillé ? La date de l’autodéclaration permet-elle moins aux répondants de se remémorer ? Un biais culturel rend-il plus facile de déclarer des vacances en France qu’en Allemagne ? Ces questions sont traitées par un groupe de travail européen. — T. M. Le déficit public italien en baisse sur un an au 1er trimestre, à 4,7 % du PIB « se focaliser essentiellement sur les suites du référendum britannique ». Raté : le sommet informel du 16 septembre prochain, à Bratislava, s’annonce déjà comme l’un des temps forts de ce deuxième semestre. Les 27 pays qui continueront l’Union sans le Royaume-Uni devront notamment y esquisser les contours d’une Europe post-Brexit. Pour autant, la République slovaque s’était déjà préparée à naviguer sur une mer agitée. Entre les forces centrifuges qui animent le continent, la crise migratoire et les difficultés économiques, Ivan Korcok estime que la période constitue « la plus difficile de toute l’histoire de l’UE ». Mais il est déterminé à défendre le projet européen. « Malgré les douze années de crise presque continue qu’a connues l’UE depuis notre adhésion,nouscroyonsenceprojet », assure-t-il. Et il a conçu un agenda en conséquence, fondé sur deux priorités : « dépasser, voire stopper le processusdefragmentationetapporter des résultats tangibles ». Ce dernier point concerne l’économie, où la Slovaquie espère faire progresser le projet de marché Sous-estimation en bref et le refus des Turcs de négocier sur l’Etat de droit et le système judiciaire. L’ouverture du chapitre 33, qui porte sur les questions budgétaires et financières, a été promise à Ankara dans le cadre de l’accord sur les réfugiés confiant à la Turquie le soin de garder les migrants sur son sol. L’accord bloque toujours sur les visas, le gouvernement refusant de modifier ses lois antiterroristes jugées non démocratiques par Bruxelles mais plus que jamais utiles pour Ankara, aux prises avec le terrorisme. d’être l’objet d’une attention particulière », reconnaît le diplomate. Mais il invite à dépasser les caricatures. « Nous n’avons jamais dit que l’immigration était un problème en soi, mais simplement que l’année dernière, elle a commencé à devenir intenable à long terme », se justifie-t-il. Dèslors,l’objectifqui,selonlui,est à même de fédérer les esprits européens est celui de « retrouver le contrôle ».Avec,sipossible,desrésultats concrets, notamment dans la gestion commune des frontières extérieures de l’espace Schengen. A ses yeux, les Européens ont manqué de réalisme, jusqu’à présent, en particulier avec le fameux mécanisme qui prévoit de répartir les réfugiés dans les divers pays de l’UE. « Comment voulez-vous qu’un tel système fonctionne si les gens qu’on accueille en Slovaquie vont s’installer dans un autre pays dans les jours qui suivent ? » interroge-t-il. n L’Iran dit ne pas être tenu d’acheter des A380 d’Airbus COMMERCE — L’Iran a dit AFP EUROPE sur les absences déclarées dans l’enquête emploi. S’ils ont constaté un impact très comparable des congés maladie entre les deux pays, ils ont identifié de forts contrastes sur les congés ordinaires. jeudi ne pas être tenu d’acheter des très gros porteurs A380 d’Airbus, alors qu’il l'avait évoqué à l’occasion de la conclusion de l’accord de janvier 2016 avec l’avionneur européen.« Nous avons la liberté de choisir. [...] Nous n’avons pas d’obligation ni d’engagement à acheter des A380 », a déclaré le ministre iranien des Routes et du Développement urbain, Abbas Akhoundi (photo), selon l’agence Irna. LES PLUS BELLES INNOVATIONS SONT CELLES QUI NOUS TIRENT VERS LE HAUT. L’énergie est notre avenir, économisons-la ! . EDF RÉCOMPENSE LES PLUS BELLES INNOVATIONS AVEC LES PRIX EDF PULSE. Grâce à votre mobilisation et vos 150 000 votes, vous avez désigné les 3 lauréats 2016 parmi les 300 start-up participant aux Prix EDF Pulse. LES LAURÉATS 2016 ECOISME, RÉGULER L’ÉNERGIE DE VOTRE MAISON L’identification, à travers les prises de courant, de chaque appareil en veille ou inutilement allumé permet de faire des économies d’énergie. Lauréat habitat connecté BIOMODEX, SIMULER AVANT D’OPÉRER, GRÂCE À L’IMPRESSION 3D Des maquettes de simulation, imprimées en 3D, aident à la préparation des chirurgiens en amont de l’intervention : des risques et des complications réduits. Lauréat e-santé KARA, L’ÉCLAIRAGE PUBLIC INTELLIGENT Un éclairage public modulable assure la sécurité des piétons, des cyclistes et des automobilistes, tout en faisant jusqu’à 70% d’économies d’énergie. Lauréat ville bas carbone L’énergie est notre avenir, économisons-la ! EDF 552 081 317 RCS PARIS, 75008 Paris – Crédit photo : Getty Images – Sylvain Sonnet Retrouvez les finalistes sur notre stand à Viva Technology jusqu’au 2 juillet et sur pulse.edf.com 12 // Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 Les Echos idées&débats LES ÉDITORIAUX DES « ÉCHOS » Une surditétrès pénible « Circulez,iln’yarienà(re)voir ! »C’estavec l’autoritédel’agentdepolice,peuenclin às’interrogersurlebien-fondédelaloi, quelePremierministre,ManuelValls, aprèsavoirreçuleprésidentduMedef, PierreGattaz,aenjointhierleschefs d’entrepriseàappliquersansdélai Par Jean-Francis l’inapplicable :lamesuredelapénibilité Pécresse destâchesaccompliesparleurssalariés, lorsqueceux-cisontsusceptiblesdeprendre desposturesfatigantes,detravaillerpar Avec la destempératuresextrêmes,d’êtreexposés pénibilité, àdespolluantschimiques...Celaafin la CFDT deleurpermettredepartiràlaretraite plustôt.S’ajoutantauxquatredéjàenvigueur, et le PS ont lessixnouveauxcritèresdepénibilitésont accouché l’aberrationdetropdanscemondekafkaïen d’un qu’estdevenuelagestiond’uneentreprise monstre. enFrance.Carautantlesprécédentscritères avaientétécirconscrits(ceuxrelatifsaux pressionsetauxtâchesrépétitives)oufaciles àcibler(letravaildenuit),autantlesnouveauxsontdénués deréalisme.Soitlesseuilssontbienplussévèresqueceuxdéfinis auniveaueuropéen,commec’estlecaspourlessalariésexposés àlapoussière,soitilsontétépenséspourdespostesetnonpour devraissalariés,exerçantdanslavraievieplusieursactivités lamêmejournée.Unechoseestdedéfinirlatempératureendeçà ouau-delàdelaquelleilestpénibledetravailler,uneautre estdesavoircombiendetempsungarçonboucherpasse danslachambrefroideoudevantlarôtissoireàpoulets... Laloiestlaloi,s’énerveManuelValls ?Commes’iln’arrivaitjamais quelaloisoitmalfaite...C’estmêmedeplusenplussouventlarègle, sil’onpeutdire.Chargéesd’établirdesréférentielsdepénibilité parmétier,lesbranchesprofessionnellesontfiniparjeter l’éponge.C’estdirecombienPierreGattazestfondéàdire quelesentreprisesnesaventjustepascommentmettreenpratique cesréglementationsabsurdes.L’aveuglementsyndicalinhabituel delaCFDTetl’idéologiesocialecoutumièreduPSontaccouché d’unmonstreconceptuel.Unsystèmeuniqueaumondedanslequel l’onpréjugequ’exercerunmétierprésumépénibleréduit,quoiqu'il arriveparailleurs,votreespérancedevieetvousdonnedroitàune retraiteanticipée.Cettereconnaissanced’undroitgénéralàarrêter detravaillerplustôtestunesourceprofonded’inégalité,carelle conduitàattribuerdespointsderetraiteanticipéesansprendre encomptelesréalitésindividuelles.Puisqu’ilsembledésormais impossiblederevenirsuruneconquêtedelaCFDT,ildevraitau moinsêtreenvisageabledel’adapterauréel.Ilseraitplusréalisteet plusjustedeconstateraposterioriquelasantéd’unsalariéaété affectéeparsontravailetdeluipermettrealorsd’arrêterdetravailler prématurément,plutôtquededonneraprioriundroitàdesmétiers entiers.Encorefaudrait-il,pouravancer,nepasêtresourdpar principeàtouteobservationprovenantdupatronat... ( Lire nos informations Page 3 Circuler autrement Par Jean-Marc Vittori Le mouvement est irrépressible. L’automobile trouvera de moins en moins sa place dans la ville. En particulier dans la ville européenne, dont la trame a le plus souvent été tissée au Moyen Age. Le mouvement est irrépressible pour trois raisons, n’en déplaise aux fanas du tout-voiture. La première est que l’auto avait littéralement envahi les villes au détriment du plaisir d’y vivre. Personne ne réclame le retour des parkings place Stanislas à Nancy, dans la cour du Palais-Royal à Paris, sur les quais du Vieux-Port à Marseille ou de la Garonne à Bordeaux. La deuxième raison est que la pollution engendrée par les moteurs à combustion fait trop de dégâts. Elle tue des êtres humains, ronge la couche d’ozone, noircit les façades. La troisième raison est que l’essor du numérique accélère le changement du consommateur, qui aspire à se déplacer plus qu’à posséder. Le Vélib’, Uber, la voiture autonome n’en sont que quelques exemples parmi bien d’autres. Mais il va falloir trouver un nouvel équilibre. Il y aura encore des voitures en ville – peut-être plus petites, sûrement moins polluantes. Et il faudra encore circuler dans la ville. C’est là qu’il faut pousser plus avant dans la réflexion – et dans l’action. Boucher des veines dans un corps humain sans prévoir de nouveaux canaux serait suicidaire. Il en va de même dans la cité : il faut circuler autrement. Et donc développer des transports alternatifs à la voiture, individuels et collectifs. Il y a certes une multitude d’initiatives. Mais il manque encore trop souvent une gouvernance capable de relever les formidables défis de la ville du XXIe siècle. A l’évidence, l’échelon municipal est trop petit pour organiser les modes de transport d’une agglomération tout entière. Même quand il s’agit d’une grande ville comme Paris. ( Lire nos informations Pages 20-21 Hervé Pinel pour « Les Echos » Comment MatteoRenzi veut tirer profitdu Brexit Par Olivier Tosseri — Correspondant à Rome Un mal pour un bien. Le choc du Brexit métabolisé, Matteo Renzi entend transformer le départ du Royaume-Uni de l’UE en opportunités pour son pays. Il l’a constaté dès lundi dernier lors du sommet convoqué à Berlin une fois connus les résultats du référendum britannique. La chancelière a fait pour la première fois une place à l’Italie au sein du traditionnel couple francoallemand. Même si les membres de ce triumvirat ne sont pas égaux, il s’agit d’une victoire symbolique pour le président du Conseil italien, qui,ilyaencorequelquesmois,estimait que ce serait « merveilleux si Angela Merkel et François Hollande étaient capables de résoudre tous les problèmes. Mais la plupart du temps, ce n’est pas ce qui se passe ». Concernant la longue liste des problèmes de l’UE, Matteo Renzi assure fièrement que son pays n’en fait plus partie et qu’il peut au contraire apporter des solutions pour faireprendreàlaconstruction européenneunenouvelledirection. Il n’a pas attendu le 23 juin. En avril dernier, la proposition italienne de « migration compact » pour limiter les flux migratoires en investissant dans les pays tiers était la plus concrètesurcedossier.Enfévrier,le ministre de l’Economie, Pier Carlo Padoan, envoyait à Bruxelles et aux chancelleries européennes un document de travail intitulé « Une stratégie commune pour la croissance, le travail et la stabilité ». L’approfondissement de l’intégration économique, bancaire et fiscale qu’il prônait ne craindra désormais plus le veto britannique. Mais le Brexit semble avant tout donner raison à Matteo Renzi, qui répètedepuisdesmois :« Notrefutur n’est pas fait de paramètres, virgules, petites règles mais de valeurs et d’idéaux sans quoi la construction européenneestenpéril. »Audébutde l’année, la tension était montée avec Jean-Claude Juncker sur la fiscalité, la gestion de la crise migratoire ou encore le sauvetage des banques. On L’ANALYSE DE LA RÉDACTION Avec le départ programmé du Royaume-Uni de l’UE, l’Italie espère gagner en influence auprès du couple franco-allemand. Et tirer les bénéfices économiques du Brexit en attirant sur son sol les entreprises ou capitaux qui pourraient fuir Londres. Une condition à cela : poursuivre les réformes. D Les points à retenir Le président du Conseil •italien veut peser pour faire prendre une nouvelle direction à la construction européenne. Il estime qu’avec le départ du Royaume-Uni le camp des chantres de l’austérité se trouve affaibli. Sur le plan financier, il étudie la mise en place de zones franches pour attirer les investissements ou entreprises qui voudraient quitter la City. • • l’accusait, après ses critiques des « eurocrates bruxellois » trop pointilleux sur l’application rigoureuse du Pacte de stabilité, de faire le jeu des fossoyeurs de l’UE. Il est entré aujourd’hui dans le directoire chargé de la sauver. A un an d’électionslégislativesquis’annoncentdifficiles pour Angela Merkel et François Hollande, avec une GrandeBretagne plongée dans le chaos politiqueetuneEspagnedontlegouvernement quel qu’il soit sera précaire, l’exécutif italien est un exceptionnel et rare gage de stabilité. Matteo Renzi estime donc qu’il est en mesure de faire entendre sa voix. Selon lui, une fois le choc du Brexit digéré, cela pourrait « s’avérer paradoxalement un fait positif si l’Europe retrouve ses valeurs et son âme sans regarder seulement son portefeuille ». Ce qui ne l’empêche pas de rester très attentif à celui de l’Italie. Il soutiendra les initiatives voulues par le couple franco-allemand auxquelles il n’est pas en mesure de s’opposer, mais entend se voir accorder en échange par la Commissionplusdeflexibilitébudgétaire. Rome est également déjà en discussion avec Bruxelles pour une suspension temporaire des normes concernant le « bail-in », qui pénalisent avant tout ses banques. Avec le départ du RoyaumeUni, le camp des chantres de l’austérité et de la rigueur se trouve affaibli. Si Angela Merkel reste pour l’instant inflexible, elle n’a pas intérêt à souffler sur les braises eurosceptiques tisonnées par les mouvements populistes en pleine expansion en Italie. Le Mouvement cinq étoiles, allié à l’Ukip de Nigel Farage à Strasbourg, a le vent en poupe. Un référendum sur la sortie de l’euro serait l’une de ses premières mesures s’il prenait le pouvoir. Sur le plan économique, Matteo Renzi espère également tirer les marrons du feu. L’Italie est moins exposée que ses partenaires du nord de l’Europe. Ses exportations vers la Grande-Bretagne ne représentent que 1,6 % de son PIB. Si, en 2017, le Brexit leur fera enregistrer des pertes d’environ 2 milliards d’euros, elle pourrait tirer avantage de la renégociation, ces deux prochaines années, des 54 accords commerciaux et du rétablissement de barrières douanières. Rome espère que l’attention de l’Europe se reportera vers l’Est et la Russie. Des pays avec lesquels l’Italie a des liens déjà étroits et qui sont particulièrement sensibles aux produits made in Italy. Sur le plan financier, enfin, le gouvernement italien étudie la possibilité de créer des zones franches à Milan et à Bagnoli, près de Naples, pour attirer les investissements et les sièges de multinationales qui désireraient fuir la City. Une centaine d’entrepreneurs, de travailleurs indépendants, d’intellectuels ont lancé un appel à Matteo Renzi pour qu’il ne gâche pas l’occasion que pourrait représenter le Brexit pour l’Italie. Celle d’accélérer les réformes pour capter les capitaux, faire rentrer les « cerveaux » expatriés, les entreprises délocalisées, rendre le pays plus attractif avec des politiques fiscales plus avantageuses et des infrastructures plus modernes. La péninsule pourrait leur paraître plus sûre à long terme que la France ou les Pays-Bas, qui ne sont pas à l’abri d’éventuels « Frexit » ou « Nexit ». Il faudra pour cela conjurer la menace du « Renxit » en octobre prochain. Matteo Renzi convoquera un référendum confirmatif sur sa réforme constitutionnelle et apromisdequitterlepouvoirencas d’échec. Jean-Claude Juncker a promis qu’il « ferait tout son possible, tout ce qui est en son pouvoir » pour satisfaire les demandes des institutions italiennes, notamment concernant le volet bancaire, pour ne pas nourrir le mécontentement grandissant des Italiens. Le président du Conseil a promis quant à lui que l’Italie jouera tout son rôle pour relancer l’Europe, « notre maison qui a besoin d’être rénovée, rafraîchie ». Les fondations ont été jetées à Rome il y a bientôt soixante ans et c’est bien plus qu’un simple ravalement de façade dont elle a aujourd’hui besoin. n IDEES & DEBATS // 13 Les Echos Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 16e ÉDITION LES RENCONTRES ÉCONOMIQUES D’AIX-EN-PROVENCE 1er, 2 & 3 JUILLET 2016 D Les temps forts des Rencontres 1 JUILLET « Qu’est-ce qu’un pays dans •le VENDREDI monde d’aujourd’hui ? », « Peut-on encore ER parler de souveraineté économique nationale ? », « Peut-on se passer de la croissance ? », seront les thèmes principaux de la première journée. SAMEDI 2 JUILLET « Quels modèles de •réformes ? », « Quel contrat social pour refonder nos sociétés ? », « Pourquoi il est nécessaire de réduire les inégalités ? », sont les thèmes qui formeront l’ossature de la deuxième journée. DIMANCHE 3 JUILLET Cette troisième et •dernière journée sera notamment dominée par les questions de puissance, de défense et de nouvelles technologies avec un accent particulier mis sur la place de la France dans le monde. INTERVIEW // PHILIPPE AGHION Economiste, professeur à Harvard et au Collège de France « Lacapacité d’innovation est lenouveaumaître mot de lapuissance » Propos recueillis par Daniel Fortin dfortin@lesechos.fr JEAN-HERVÉ LORENZI Qu’attend-ond’un paysdansunmonde deturbulences ? L orsque nous avons choisi le thème des 16es Rencontres économiques d’Aixen-Provence, il y a quelques mois, rien ne laissait présager que nous serions aussi proches de l’actualité. Le Brexit, les élections espagnoles… Tout cela nous rappelle à quel point les pays jouent encore un rôle majeur dans les décisions politiques prises un peu partout dans le monde. Et, même si ce retour de l’idée de pays peut parfois prendre une forme très excessive et peut-être dangereuse, il n’empêche que le phénomène de renationalisation, et non pas de nationalisme, est au cœur des évolutions actuelles. Reprenons tout cela. Depuis toujours et sous des formes bien différentes, les sociétés ont évolué dans un phénomène de flux et de reflux entre l’internationalisation et le retour aux frontières, avec une sorte de régularité dans laquelle la mondialisation, totale ou partielle, est toujours interrompue par une crise ou par une guerre. Notre position n’est en aucun cas de penser que le phénomène de mondialisation va s’interrompre. Nous pensons simplement qu’il prendra une trajectoire très différente de celle qui a prévalu pendant les vingt annéesquiontprécédélacrisede2008.Eneffet,toutaulongdecesannées,ils’estagi essentiellement de transférer une large partie de la valeur ajoutée des pays développés vers les pays émergents. Puis, il y a eu cette phase de transition rapide où sont nées deux utopies ; celle d’une gouvernance à l’échelle mondiale, traduite par la création d’un G20, et celle du contrôle rigoureux de la finance mondiale. Aujourd’hui, ces deux visions naïves se sont évanouies. Nous sommes confrontés à des incertitudes majeures : l’impact du choc technologique, du vieillissement de la population ou encore des inégalités. Il nous faut donc bâtir un monde plus coopératif, respectueux de l’humanité et de la nature. Un monde moins soumis à ces tensions violentes que nous voyons se développer jour après jour. Voilà ce dont nous parlerons durant ces deux jours et demi de travail, qui s’inscrivent tout particulièrement dans le calendrier politique mondial, celui de l’élection politique américaine, celui de l’élection allemande l’année prochaine et, surtout, celui de l’élection présidentielle française. Notre ambition, à travers ce programme, est d’appréhender dès vendredi les défis auxquels sont désormais confrontés des pays se définissant par l’envie de vivre ensemble, alors qu’ils sont plongés dans ce que nous avons appelé ce « monde de turbulences ». Les débats, samedi, je l’espère, permettront à la réflexion de franchir une étape décisive : ils seront articulés autour de cinq parcours, dont l’objet est de définir non pas une société idéale, non pas un pays parfait, mais simplement un lieu où les individus pourront s’épanouir à l’avenir. Un lieu dans lequel ils n’auront qu’à se soucier de leur intégration dans les différentes activités, et notamment dans le monde du travail. Le dimanche, il s’agira de voir comment les diverses formes de coopération entre paysougroupesdepayspeuventleurpermettredeserapprocherdecetidéal.Sielles sont nombreuses sur le plan monétaire, il y a vraiment urgence d’un travail commun entre banquiers centraux à la fois sur le plan de la maîtrise de la finance et sur le plan politique, au sein de l’Europe ou au sein de la gouvernance mondiale. On ne peut néanmoins s’empêcher de souhaiter que la nouvelle forme de gouvernance associant société civile et politique, que l’on a vue émerger lors de la COP21, se généralise et nous conduise à définir ce que pourrait être la démocratie au XXIe siècle. Enfin, le dernier débat sera consacré à la France et au rôle qu’elle jouera dans un monde fondamentalement reconstruit. Le Cercle des économistes conclura ses travaux par une déclaration de ses 30 membres. Au-delà des décisions qui nous paraissent souhaitables, nous adresserons nos idées et propositions aux candidats à l’élection présidentielle de l’année prochaine. Nous sommes convaincus que cela pourra leur être très utile. Jean-Hervé Lorenzi est président du Cercle des économistes. Voilà quelques jours, le RoyaumeUni a choisi de se désolidariser de l’Union européenne pour faire à nouveau cavalier seul. De nos jours, la puissance peut-elle encore s’incarner dans un seul pays ? Les facteurs de puissance d’un pays sont multiples : la capacité d’innovation, le pouvoir monétaire, la force militaire, l’accès aux ressources naturelles. Et il est vrai que, à une époque, un pays comme le Royaume-Unia puprétendre être le seul pays au monde à posséder tous ces attributs : la domination de la livre sterling, la révolution industrielle, qui est née de l’autre côté de la Manche, et les ressources naturelles, auxquelles l’Angleterre avait accès grâce à son empirecolonial.Mais,depuis,lemonde a bien changé. Avec d’abord les EtatsUnis, qui ont supplanté le RoyaumeUni comme puissance monétaire, technologique et militaire dominante. Puis la mondialisation a permis l’émergence de nouvelles puissances économiques, à commencer par la Chine. Le Royaume-Uni post-Brexit n’est pas dénué d’atouts : Londres comme place financière, le statut d’allié militaire privilégié des Etats-Unis, le siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies. Mais je crois néanmoins qu’en quittant l’Union européenne la Grande-Bretagne a fortement amputé sa capacité à peser sur les affaires du monde. Quels sont, selon vous, les attributs modernes de la puissance pour une nation ? Je mettrais en premier la capacité d’innovation et le fait d’être ou non un pays situé à la frontière technologique, c’est-à-dire un pays qui diffuse ses découvertes vers le reste du monde. Il y a ensuite la puissance monétaire : des travaux récents d’Emmanuel Farhi (Harvard) analysent les facteurs qui permettent à la monnaie d’un pays de devenir une monnaie de réserve, ce qui permet à ce pays de se financer à peu de frais (on parlait de « privilège exorbitant » du dollar). L’accès aux ressources naturelles peut être un facteur de puissance, mais il finit souvent par entraver le développement en retardant la mise en œuvre d’investissements et de réformes nécessaires à la croissance. Aujourd’hui encore, malgré le sentiment de déclin dans lequel les électeurs semblent aborder la campagne présidentielle américaine, les Etats-Unis sont la puissance dominante. Non seulement ils ont conservé leur puissance militaire (et gagné la guerre froide), mais, surtout, ce sont eux qui génèrent la plupart des innovations majeures, et des marques comme Google, Apple, Amazon ou Facebook dominent le monde. Croyez-vous à l’idée selon laquelle aucune prospérité ne sera possible pour un pays s’il ne s’ins- Pour relancer le projet européen, « il faut rétablir la confiance entre la France et l’Allemagne », explique Philippe Aghion. Photo Patrick Imbert / Collège de France crit pas dans une alliance ou un empire ? L’allianceestsansdoutenécessairemais elle ne suffit pas. Il faut y insuffler une dynamique. Regardez l’Europe. Elle a créé l’euro, et on disait à l’époque de la monnaie unique que celle-ci favoriseraitunedynamiquedecroissanceenstimulantlaconcurrenceentrelespays.Ce n’est pas ce qui s’est passé. Bien sûr, l’euro a apporté la stabilité des prix, le confort pour ses usagers qui voyagent en Europe et il s’est imposé sur les marchés mondiaux. Mais l’euro n’a pas été facteurdecroissance,iln’apaspermisla convergence des pays du sud de l’Europe vers les niveaux de productivité de leurs partenaires du nord de l’Europe. Au contraire, le passage a l’euro a conduit des pays comme l’Espagne ou le Portugal à surinvestir dans les secteurs à faible contenu technologique (construction, tourisme…). L’euro est même devenu un anesthésiant : je crois, « C’est aussi grâce à des marques comme Google, Apple, Amazon ou Facebook que les Etats-Unis, dominent le monde. » en effet, que la France aurait sans doute réformé bien plus et bien plus vite si sa monnaie avait été chahutée comme lors du tournant de la rigueur de 1982-1983. Aujourd’hui, elle vit à l’abri de l’euro. Comment relancer le projet européen ? Tout d’abord il faut rétablir la confiance entre la France et l’Allemagne et, pour cela, il faut que nous nous rendions crédibles vis-à-vis de nos partenaires allemands en procédant à de véritables réformes structurelles : réforme du marché du travail, réforme de l’Etat, réforme fiscale… Cette confiance retrouvéepermettraàsontourd’activer deux leviers complémentaires de croissance : la flexibilité macroéconomique et la politique industrielle au niveau européen. Il faut également établir de nouveauxstandardsderéciprocitéetde solidarité européens : par exemple, je partage tout à fait l’avis de ce ministre allemand qui proposait de réduire les subventions en faveur des pays européens qui ne sont pas coopératifs sur des questions aussi importantes que le climat ou les réfugiés. La France va-t-elle rester une grande puissance ? Une France qui se réforme et se modernise, et contribue ainsi à un renouveau du projet européen, pèsera certainement sur l’avenir de l’économie mondiale. n 14 // IDEES & DEBATS Shutterstock Andrey Rudakov/Bloomberg Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 Les Echos « Les fondssouverains n’ontpas vocationà moraliser l’économie » « Les contratsde travailtraditionnels vontrester majoritaires » Les contrats traditionnels à temps plein sontils appelés à disparaître ? La relation de travail traditionnelle est certainement soumise à des tensions, aux Etats-Unis et dans le reste du monde, mais elle ne va pas disparaître. Aux EtatsUnis, le travail que je dirais alternatif – free-lance, sous-traitance, travail temporaire, travail journalier ou encore plus ponctuel – concerne maintenant 16 % de la population active, contre 11 % il y a dix ans. De plus en plus d’entreprises sous-traitent une partie de leurs activités à d’autres sociétés ou à des agents indépendants, mais les employeurs auront toujours intérêtàavoirdesemployésréguliersqu’ilspeuventdirectement encadrer et motiver. La part des contrats traditionnels va continuer à s’éroder, mais elle va rester majoritaire dans le futur prévisible. Le revenu universel peut-il être une façon pour les travailleurs « alternatifs » de trouver un équilibre financier ? Lespropositionsquej’aivuesjusqu’icipourunrevenu universel me semblent poser un certain nombre de problèmes. En résumé, un effet négatif sur l’offre de travail,unmauvaisciblageetdescoûtsexcessifs.Pour remédier à la pauvreté, je pense plus utile de combiner plusieurs politiques : des transferts financiers pour les plus modestes, un salaire minimum bien mesuré, des crédits d’impôt, de l’aide alimentaire et des allocations logement. Je travaille en ce moment à un projet de recherche sur les effets du revenu universel dans un pays en développement, peut-être cela vat-il changer ma perception. Qu’est-ce que l’école doit apprendre aux jeunes d’aujourd’hui ? INTERVIEW ALAN B. KRUEGER Professeur d’économie à Princeton Les fonds souverains peuvent-ils servir à moraliser l’économie mondiale en n’investissant pas dans des secteurs qui nuisent par exemple à l’environnement ? Un certain nombre de fonds souverains ont effectivement renoncé, par principe, aux investissements dans les compagnies pétrolières ou de charbon, en évoquant des raisons tant morales que financières. Cela dit, l’idée selon laquelle les investisseurs institutionnels pourraient faire disparaître une industrie nuisible en n’y investissant pas ne tient pas. Imaginons que vous cessiez d’investir dans un tel secteur. Il leur faut des savoirs à la fois généraux et ciblés. Il faut maîtriser suffisamment les maths de base et le langage pour pouvoir exceller dans quoi que ce soit. Il faut, en outre, des savoirs ciblés en science, en technologie, en informatique, et une formation professionnelle adaptée aux choix de carrière. Cela dit, le plus important, c’est la volonté et la capacité de continuer à apprendre pour acquérir de nouvelles compétences. En quoi l’informatique a-t-elle bouleversé le monde du travail ? Les ordinateurs ont complètement modifié la façon de travailler et la nature des profils recherchés par les employeurs.Maislemarchédutravailaaussichangéà cause de la globalisation, de la modification de la protection sociale, de la baisse de la syndicalisation, et parce que les entreprises sous-traitent du travail et affaiblissentainsilesmodalitésdefixationdessalaires. La vague de robotisation annoncée va-t-elle être compensée par de nouveaux emplois pour les humains ? Jesuisoptimiste,unecombinaisondepolitiquespubliques intelligentes, d’ingéniosité humaine et d’ambition produira de nombreuses opportunités de travail pour les générations futures. Voilà plus d’un siècle qu’on prédit que les machines vont remplacer les travailleurs, et ça ne s’est toujours pas produit. Bien sûr, il faudra s’adapter à des équipements plus sophistiqués, des algorithmes puissants, mais je pense que nous allonsversdessemainesdetravailpluscourtes,plusde temps de loisir, en clair plus de partage du travail. n INTERVIEW ISABEL MATEOS Y LAGO Directrice au BlackRock Investment Institute DR Le plein-emploi est-il encore un concept pertinent ? L’économie américaine se rapproche de la définition macroéconomique classique du plein-emploi en cela que le taux de chômage est suffisamment bas pour qu’il y ait augmentation des salaires nominaux et réels, et l’inflation augmente. Mais le plein-emploi peut correspondre à plusieurs équilibres possibles, et jenepensepasquelasituationactuelleauxEtats-Unis soit optimale. Nous pouvons arriver à une situation où les salaires augmentent régulièrement pour tous les segments de la population active, avec un meilleur équilibre entre le travail et la vie privée. Les fonds souverains ne cessent de croître, le fonds norvégien pesant à lui seul près de 900 milliards de dollars. Ces acteurs financiers peuvent-ils devenir des armes dans la compétition économique mondiale ? En théorie, tout est possible. Rappelez-vous, avant la crise de 2008, il y avait beaucoup de débats sur les grands déséquilibres mondiaux, et notamment le fait que la Chine, si elle décidait de vendre en masse ses milliards de dollars de bons du Trésor américains, pourraitprovoquerunecrisemajeure auxEtats-Unis. Danslesfaits,cescénariones’estpasréalisécarlegouvernement aurait alors dû expliquer à ses citoyens pourquoi il avait dilapidé la richesse publique accumulée au fil des ans. De même, pour les fonds souverains des producteurs de pétrole, il ne faut pas oublier qu’ils ont été montés pour assurer une égalité intergénérationnelle, transmettre une richesse engrangée aujourd’hui grâce à l’extraction de ressources qui seront épuisées demain. Princeton Propos recueillis par Karl De Meyer kmeyer@lesechos.fr Les fabricants vont-ils mettre la clef sous porte ? Non, car si leur valeur en Bourse devient inférieure à la valeur des actifs, on retirera l’entreprise de la cote et lesinvestisseursquiresterontaucapitalrécupéreront tous les bénéfices. En revanche, ce qui est vrai, c’est que les entreprises reconnues pour leurs bonnes pratiques dans l’utilisation des ressources, comme l’eau ou l’énergie, ou dans le caractère équitable de leur politique d’approvisionnement tendent à être mieux gérées de manière générale. Elles sont donc, en général, de bons investissements. Les gestionnaires d’actifs comme BlackRock peuvent-ils se substituer aux Etats endettés pour assurer le financement des retraites ? Tout d’abord, soyons clairs, BlackRock n’est pas « un fonds ». C’est une entreprise qui gère les fonds qui lui sont confiés par des clients institutionnels ou particuliers, conformément à un mandat précis, notamment faire fructifier leur épargne en vue d’assurer un revenu pourleurretraite.LasubstitutionauxEtatsestdoncun phénomène qui a commencé. La France est l’un des rares pays avancés où les retraites sont encore essentiellement financées par l’Etat. Les particuliers et les entreprises devraient être incités à cotiser davantage à des compléments de retraite. La difficulté de la transition de la répartition vers la capitalisation, c’est qu’elle met en péril la justice intergénérationnelle, puisqu’une générationpaiedeuxfois,àlafoispourlaprécédenteet pour elle-même. Le problème de la capitalisation, c’est aussi qu’elle expose les épargnants aux aléas de crises financières, qui semblent chaque fois plus sévères. La finance est-elle plus sûre aujourd’hui qu’en 2007 ? Desleçonstrèsimportantesontététiréesdelacrisede 2008, et le système financier est plus stable aujourd’hui.Maisonaaussicréédenouveauxproblèmes. Pour éviter de faire porter le coût du sauvetage des banques par le contribuable, on a mis à contribution les porteurs d’obligations subordonnées. Dans ce système, les épargnants peuvent être soumis à des pertes de capital potentiellement très importantes, avec un impact dévastateur sur les petits épargnants. Mais le système bancaire est-il plus solide ? On n’est jamais à l’abri de risques nouveaux et imprévus, mais, globalement, la supervision des banques estplusstricte,etellesontdesniveauxdecapitalbeaucoup plus élevés qu’avant la crise, ce qui permet d’amortir beaucoup de turbulences. Il faut maintenir ces hauts standards. Propos recueillis par K. De M. IDEES & DEBATS // 15 Les Echos Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 « Il faut expérimenter uneapproche plus humaine du capitalisme » Propos recueillis par Richard Hiault rhiault@lesechos.fr Le capitalisme du XXe siècle est-il dépassé ? Le capitalisme évolue. Par exemple, nous, à Heirs Holdings, sommes partisans d’une philosophie économique appelée « africapitalisme », laquelle soutient que le secteur privé africain a le pouvoir de transformer le continent grâce à des investissements à long terme, la création de la prospérité économique, mais aussi la richesse sociale. Les capitalistes croient que la société ne peut exister sans le secteur privé. Nous pensons que le capitalisme ne peut pas prospérer sans aborder les besoins de la société dans son ensemble. Existe-t-il deux formes de capitalisme dominant, entre un capitalisme d’Etat tel qu’en Chine et un capitalisme libéral tel qu’aux Etats-Unis ? Oui,onpeutdirequ’ilyadeuxgrandstypesdecapitalisme.L’unestunsystèmeentièrement contrôlé par le marché, l’autre un système qui implique une intervention et un contrôle importants du gouvernement. Le capitalisme existe sous différentes formes en fonction de la différence des économies, de sorte que ce qui fonctionne en Chine, par exemple, peut ne pas nécessairement marcher aux Etats-Unis, et vice versa. Existe-t-il une troisième voie, et que peut apporter le monde des affaires africain dans ce domaine ? En Afrique, nous avons en quelque sorte adopté un mix des deux. Alors que de plus en plus de gouvernements africains réforment et renforcent leur cadre juridique et réglementaire pour créer un environnement favorable au secteur privé, nous verrons une plus grande réduction de la pauvreté et une amélioration des indicateurs économiques – de la santé à la sécurité – à travers le continent. Cela donnera naissance à une approche plus humaine au capitalisme. C’est ce que j’appelle l’« africapitalisme ». Pour lui, lesecteurprivépeut êtrele catalyseur économique pour transformer l’Afrique – mais surtout, il doit apporter plus de richesse sociale. Il est basé sur desprincipeslargementuniverselssurlecontinentafricain,dontlespaysontdesculturessimilairesetpartagentunpassépolitiquesemblable.L’africapitalismen’estpas leseulmoyenpourl’Afriquedesedévelopper.Maisentantqu’investisseursurlecontinent, je crois qu’il est le meilleur, le plus utile, et qu’il a le plus d’impact pour nous permettred’atteindrenotreplusgrandpotentiel.Lacroissancegénéréeparlesentrepreneurs est l’avenir du développement de l’Afrique. Les Africains doivent assumer la responsabilité de leur développement et se détourner de la seule aide étrangère pour créer un environnement propice à l’innovation et à l’esprit d’entreprise. Le modèle africain typique a été l’exportation de ressources naturelles. Ce qui peut accroître la croissance économique, mais ajoute peu ou pas de valeur à l’économie locale.L’AfricapitalismesoutientlacroissanceetlacréationdevaleurenAfrique,par les Africains. Par exemple, le développement dans le secteur minier ne devrait pas seulement consister à extraire les ressources minérales brutes. Il doit aller plus loin pour les traiter. Cela permettra non seulement de générer des rendements sur investissement, mais créera de la richesse, de l’emploi, de l’innovation et de la valeur ajoutée à l’économie locale. Les Africains peuvent et doivent investir dans les activités minières et d’autres secteurs pour résoudre leurs propres problèmes. L’économie numérique et l’ubérisation de l’économie sont-elles de nature à modifier profondément le capitalisme d’aujourd’hui ? Lanumérisationalibérélecapitalismeenouvrantdenouvellespossibilités.Dansles sociétés d’aujourd’hui, une nouvelle génération d’entrepreneurs surfe sur la vague de l’affranchissement des frontières et profite des possibilités que la technologie leur offre pour poursuivre leurs activités et contribuer au développement de l’économie. Quelle place doit-on accorder au monde financier dans le capitalisme d’aujourd’hui ? Lacommunautéfinancièrecontinueraàjouerunrôlevitalentantquefacilitateurau sein du marché. Est-ce que ce rôle évolue ? Oui, surtout maintenant que nous vivons dans un monde digitalisé, le modèle de la fintech se répand et change la façon dont la communautéfinancièrefaitdesaffaires.L’inclusionfinancièreestessentielleenAfrique. Elle est une base de création de richesses. Cette nouvelle façon de s’engager a ouvertlavoieàlapropagationducapitalismequin’estplusrestreintnigéographiquement lié. Fondamentalement, c’est un capitalisme qui reconnaît ses responsabilités envers la société et qui vise activement, avec ferveur, à créer une meilleure société. n Bruegel Heirs Holdings INTERVIEW TONY ELUMELU Fondateur et chairman de Heirs Holdings INTERVIEW // GUNTRAM WOLFF Directeur du centre de recherche Bruegel « Sitout lemonde imite l’Allemagne, ce sera ladéflation pourtous ! » Propos recueillis par Gabriel Grésillon @Ggresillon La reprise en Europe permet-elle de tourner la page de la relance keynésienne ? Les politiques dites « keynésiennes » sont, par définition, faites d’alternances.Pendantlacrise,nousavonsbienvu que les politiques budgétaires accommodantes étaient indispensables pour stabiliser nos économies et éviter une explosion du chômage. La grande question, désormais, est de savoir à quel moment il faut cesser cette politique contracyclique. Si on regarde la zone euro dans son ensemble, nous restons dansunepériodedetrèsfaibleinflation, ce qui témoigne généralement d’un manque de demande. Pour autant, est-ce que nous avons besoin de politiques keynésiennes pour résoudre ce problème ? Peut-être en partie, mais dans certains pays ce n’est pas du tout l’enjeu. Je crois plutôt, notamment, à la nécessité de réformes bancaires là où cela n’a pas été fait. Il faut une intervention publique forte, mais ceux qui ont eu le courage d’obliger leurs banques à nettoyer leur bilan, comme l’Espagne et l’Irlande, ont aujourd’hui des croissances vigoureuses. Songez que l’Espagne a créé 500.000 emplois en un an ! A l’inverse, l’Italie n’a pas résolu ce problème, ses banques ne se sont pas débarrassées de leurs créances douteuses, et sa croissance reste anémique. La dépense publique n’est donc pas le sujet ? Pour un pays comme l’Italie, certainement pas. Pour la France, il peut partiellement y avoir des éléments d’investissement public, mais c’est surtout pour l’Allemagne que le besoin est le plus évident en la matière. Il faut absolument avoirentêtecequiconstituepourmoila questionclefpourl’économiedelazone euro : la divergence entre les coûts unitairesdutravaildestroisgrandspaysdu bloc – l’Allemagne, la France et l’Italie. Depuis le lancement de l’euro, ceux de l’Allemagnesesontdépréciésdeprèsde 15 %, avant de remonter légèrement. Pendant ce temps, la France se renchérissait d’environ de 3 à 5 %… et l’Italie de 15 %. La corrélation avec le chômage est flagrante : dans la même période, l’Allemagne a divisé le sien par deux, tandis que la France et l’Italie ne parvenaient pas à améliorer leur situation. Dans ce contexte, l’enjeu fondamental est de refaireconvergerlestrajectoires.Même si un début d’ajustement est en cours, il est beaucoup trop lent. C’est pourquoi il faut utiliser des instruments budgétaires pour accélérer les choses. Mais, évidemment, c’est à l’Allemagne de le faire. Cela peut concerner les réfugiés, les infrastructures, l’investissement en général. Pour résumer, il serait bon que la France et l’Italie suivent l’exemple de l’Allemagne, et que l’Allemagne fasse l’inverse ! Si tout le monde emprunte la voie allemande, en revanche, nous aurons la déflation pour tous… Politiquement, l’Allemagne est-elle prête à s’engager sur cette voie ? C’estvraiquelesujetesttrèsdélicatàBerlin. Mais il me semble que ces trois pays doivent impérativement se mettre d’accord, pour que l’Union monétaire « Il faut utiliser des instruments budgétaires pour accélérer les choses. Cela peut concerner les réfugiés, les infrastructures, l’investissement en général. Il serait bon que la France et l’Italie suivent l’exemple de l’Allemagne, et que l’Allemagne fasse l’inverse ! » dontilssontlespiliersfonctionnecorrectement. Sur le fond, à long terme, une politique de soutien à la demande et d’augmentation des salaires est dans l’intérêt des Allemands. Mais l’Allemagnenepeuts’engagersurcettevoiequesi elle a la certitude que Paris et Rome font aussileurpartdutravaildeconvergence. Au bout du compte, l’enjeu fondamental est celui de la confiance. Entre les trois pays, elle est objectivement très faible aujourd’hui. Si ces trois pays assumaient leurs responsabilités, cela créerait une dynamique positive dans la zone euro. Le Pacte de stabilité et de croissance, qui encadre les politiques budgétaires de l’Union européenne, est-il un instrument pertinent ? D’abord, je crois qu’il n’est pas pris au sérieux politiquement. Ni par les Etats ni par la Commission elle-même, qui s’y intéresse bien moins qu’avant. C’est un phénomène très récent. Sur un plan plus technique, le Pacte repose sur une notion, celle de déficit structurel, qui ne fonctionne pas du tout. On ne peut pas mesurer en temps réel le déficit structurel. Et donc les recommandations du Pacte sont basées sur une notion qui n’est pas mesurable… Mais, à nouveau, c’est un sujet politique : en établissant cette règle on a espéré faire quelque chose de si intelligent qu’on n’aurait plus besoin de politique. La réalité, c’est qu’aucune règle, aussi subtile soit-elle, ne remplacera jamais la politique. On bute donc sur un problème institutionnel : nous n’avons aucune instance européenne qui dispose de la légitimité politique lui permettant d’exercer une surveillance budgétaire suffisante. A mon sens, nous devrions réfléchir à la création d’un « eurosystème » de politique budgétaire, qui serait composé des ministres des Finances de la zone euro, mais avec un noyau dur en son centre, qui comprendrait notamment un ministre des Finances de la zone, et qui serait capable de peser sur les décisions collectives. Dans les périodes exceptionnelles, les recommandations de ce groupe seraient contraignantes. n 16 // Vendredi 1er et samedi 2 juillet 2016 Les Echos D grand angle Son parcours Pionnier de l’Internet, Jimmy Wales, •quarante-neuf ans, est le cofondateur de l’encyclopédie libre et gratuite du Web Wikipedia. Il fait ses premiers pas sur Internet en créant, en 1996, Bomis.com, un moteur de recherche érotique. Il démarre Wikipedia le 15 janvier 2001 avec son associé Larry Sanger. On estime à 500 millions le nombre de visiteurs mensuels pour un site traduit désormais en 280 langues. • • payante. Le secteur m’intéresse, c’est pourquoi je me réjouis d’avoir rejoint le board du « Guardian » récemment. Le « Guardian » sera-t-il sauvé ? Oui, je pense, avec plusieurs petites choses, il n’y a pas de réponses simples. La publicité numérique est en tendance longue une source de revenus de plus en plus importante. L’argent va surtout à Facebook ou Google, mais ça va changer. Il ne sera pas forcément nécessaire d’introduire un « paywall ». En tant que lecteur, je ne veux pas de « paywall » pour ce journal, je veux que le contenu soit partagé et continue à changer le monde, il n’a pas le même usage qu’un titre comme le « Wall Street Journal ». Je suis plus inquiet pour les journaux régionaux. Pour les employés ou les chefs d’entreprise, les disruptions sont plus dures à vivre… Oui, mais on ne peut bloquer le progrès. Il faut donc réfléchir aux conséquences. Nous devons en particulier améliorer nos systèmes éducatifs. Il faut se concentrer sur l’adaptabilité et la propension à apprendre. Il faut aussi penser à la formation permanente. Sans quoi, la situation politique deviendraitdifficileàgérer.L’establishment doit y penser sérieusement. JIMMY WALES Fondateur de Wikipedia VIVA TECHNOLOGY Propos recueillis par Nicolas Madelaine @NLMadelaine — Envoyé spécial à Londres balisées, mais pas seulement… cela fonctionnera également dans des villes comme Londres. Cette technologie permettra de sauver des vies. Elle aura un impact sur le secteur des transporteurs, des taxis, mais changera aussi nos conceptions au sens large : laisserez-vous vos enfants traverser la ville pour aller voir leurs grands-parents dans une voiture de ce type ? Même chose pour l’énergie solaire : certaines études montrent qu’on est à vingt ans du moment où elle sera moins chère que les hydrocarbures. Le jour où cela arrivera, cela ira très vite. Les mouvements géopolitiques seront énormes et soudains. Le secteur de la high-tech attire aujourd’hui une vague d’entrepreneurs et d’innovations à l’ampleur inédite. Comment jugez-vous ce phénomène ? Nous vivons un moment formidable. Et il est encore possible d’aller plus loin, de créer plein de choses. Les nouvelles technologies sont un secteur encore jeune. Les fondations d’une accélération de l’innovation sont désormais posées. Les possibilités de collaborer se multiplient : prenez l’exemple de la recherche scientifique. On peut voir des centres d’excellence émerger partout grâce aux outils de travail partagé. Quelles innovations vous impressionnent-elles le plus aujourd’hui ? Je citerai les nouvelles applis de messagerie comme Telegram ou WhatsApp. Elles sont notamment très ambitieuses en matière de sécurité avec des systèmes de cryptage permettant d’évoluer dans des environnements sous contrôle et protégeant la vie privée. Le problème du vol d’identité pourrait prendre de telles proportions qu’il menace de saper la confiance des gens dans tout l’environnement des nouvelles technologies. Ces systèmes de messagerie pourraient être une partie importante de la résolution de ce problème. Le rythme de maturation des innovations a-t-il, lui aussi, accéléré par rapport à vos débuts ? Je ne sais pas répondre précisément à cette question, mais les innovations peuvent, en effet, émerger très rapidement. Prenez les véhicules sans chauffeur, je pense qu’ils vont rouler sur nos routes plus vite que les gens ne l’imaginent, c’est-à-dire dans moins de dix ans. Ce sera aussi le cas pour les camions faisant du transport longue distance auxEtats-Unis,oùlesroutessontbien A ce sujet, pensez-vous qu’il faille que le Web cesse d’être anonyme pour être plus sûr ? Pas nécessairement. L’anonymat pose des problèmes,maisilpermetaussideprotéger certaines personnes qui ont des choses à dire et qui seraient mises en danger si elles étaient identifiées. Il faut trouver le bon équilibre. A Wikipedia, on trouve que le « pseudonyme », avec des gens disposant d’un identifiant sur la durée, sur lequel ils se construisent une réputation, permet d’évi- Le rendez-vous mondial des start-up, est organisé par Les Echos et Publicis à Paris Expo (Porte de Versailles), jeudi 30 juin, vendredi 1er et samedi 2 juillet (journée grand public). ter beaucoup de dérives. On voit aussi qu’il suffit parfois de faire basculer les commentaires de contenus Web sur Facebook pour que les gens veillent à leur réputation et deviennent bien plus sympathiques. Quelles autres technologies vous intéressent-elles particulièrement aujourd’hui ? Il y en a beaucoup. Je suis sceptique au sujet des drones, je ne suis pas sûr qu’ils livreront vos colis Amazon en centre-ville, mais je me suisdéjàtrompé.Plusprometteur,engénétique, me semble être le travail sur les CRISPR [familles de séquences répétées dans l’ADN, NDLR], qui m’enthousiasme tout particulièrement. On réussit à aller dans les cellules et à éditer l’ADN d’une personne. Pour certaines maladies, il n’est pas nécessaire de corriger toutes les cellules et, si on en modifie assez–parexemple20 %–,celapeutsuffireà changer le destin du malade. Il y a déjà des applications concrètes. C’est fascinant ! Vous intéressez-vous à la « blockchain » ? Cela m’a pris du temps car c’est complexe. Mais je m’y suis sérieusement penché et maintenant je comprends. Je pense que c’est l’une des idées les plus géniales qui circulent. Il y aura des usages. En même temps, il y a trop de « hype » autour de cette technologie, notamment le bitcoin. Mes parents ne pourraient pas l’utiliser, jamais de la vie. Ils sont modernes, mais pas geeks. Idem pour les « smart contracts » (contrats intelligents) de la « blockchain » Ethereum. Automatiser des tâches est si compliqué qu’on ne voit pas toujours ce que cela signifie. Je me demande si la « blockchain » n’est pas une solution à un problème qu’on n’a pas. J’ai confiance dans les tiers comme les banques, au moins pour l’exécution de mes transactions ! David Rose/Shutterstock/Sipa « Les communautés en lignevontreprésenter uneforce incroyable » Investissez-vous vous-même ? Wikipedia est une association à but non lucratif, je n’ai pas d’argent. Si j’investis, c’est comme un citoyen ordinaire. Ce qui se passe sur le Web est-il ce que l’on anticipait à son origine ? On est dans la continuité de certaines tendances, bonnes ou mauvaises. Mais les choses ont changé. Notamment dans la façon dont les gens découvrent les contenus en ligne. Avant, le point d’entrée était la petite boîte « recherche » dans Google ; aujourd’hui, on partage les contenus beaucoup plus avec Facebook, Twitter, etc. Cela a fait émerger le contenu viral. Et les utilisateurs commencent à développer des résistances contre les articles attirants mais stupides.Facebookcommenceaussiàregarder combiendetempsvousrestezsurdescontenus pour vous en recommander d’autres. Cela peut aider à monter en qualité. La disruption crée par l’Internet en valait-elle la peine ? Je dirais qu’on a créé de la valeur dans la quasi-totalité des cas. Je suis un optimiste. Regardez Wikipedia, les gens sont mieux informés. Ils vont se renseigner. Uber rend la vie plus facile, c’est très simple à utiliser. Nous vivons aussi un âge d’or de la télévision, et ce n’est possible que grâce aux nouveaux moyens de consommation de ses contenus comme le permet Netflix. Pendant ce temps, le secteur de l’hôtellerie n’est pas en train de faire faillite. J’utilise des hôtels ou Airbnb, cela dépend de ce dont j’ai besoin. Pour la presse, je pense que nous vivons une époque intéressante. Le modèle App Store et la possibilité qu’il offre de faire des transactions très vite m’ont incité à m’abonner à 5 ou 6 magazines sur Kindle. Jusqu’à il y a cinq ans, c’était difficile. On revient aux achats impulsifs pour la partie Les grosses sociétés se sont-elles bien adaptées aux ruptures ? Elles essaient, mais c’est pour elles intrinsèquement difficile. Je pense que les entrepreneurs agiles garderont un énorme avantage. Si on prend l’exemple de Wikipedia, au début nous pouvions tolérer des erreurs, nous pouvions éditer nos pages nous-mêmes. Personne ne s’en souciait, nous étions troppetits.SivousêtesEncyclopediaBritannica, vous ne pouvez pas prendre ce risque. Quel est l’avenir de l’économie collaborative ? Les communautés en ligne sont une force incroyable et la marge de progrès est énorme. Je suis un grand observateur de Reddit. Il y a là un groupe qui s’occupe de finances personnelles. Des gens évoquent leurs problèmes ou viennent d’hériter de 100.000 dollars et ne savent pas comment faire. Ils peuvent trouver sur cette plateforme des conseils de haute valeur offerts par d’autres citoyens. Les communautés en ligne peuvent être horribles, c’est vrai, mais aussi très sympathiques. On peut mieux promouvoir ce genre d’attitude et créer des espaces pour cela. Quelles sont les prochaines étapes pour Wikipedia ? Croître dans les pays en voie de développement et dans les langues de ces derniers. Un milliard de nouveaux internautes seront en ligne d’ici à dix ans, ils se connecteront par téléphoneportable.IlsconstruisentleWikipedia dans leur propre langue, je trouve ça formidable et je passe beaucoup de temps à les aider. Un cadre de Facebook a récemment prévu la fin de l’écrit au profit de la vidéo. Allez-vous vous y mettre à Wikipedia ? Je ne crois pas que l’écrit va disparaître. La vidéo va continuer à croître. Quand on a commencé, il n’y avait pas la bande passante pour la vidéo. Mais les gens continueront à lire, c’est une expérience différente, c’est plus rapide pour communiquer des informations. Avez-vous toujours des difficultés à recruter des auditeurs bénévoles qui mettent le site à jour ? La situation s’est stabilisée depuis plusieurs années.Iln’yapasdecrise.Onveilleàceque la communautés des éditeurs continue à bien en accueillir de nouveaux de tous les horizons. Avant c’était facile de contribuer car il n’y avait presque rien sur Wikipedia. Maintenant, c’est plus difficile. On a besoin de moins de gens et plus pointus. n Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 Les Echos , Budget de l’Etat 2015 : 372,6 milliards d’euros // PIB 2014 : 2.132,4 milliards d’euros (à prix courants) // Plafond Sécurité sociale : 3.218 euros/mois à partir du 01-01-2016 // SMIC horaire : 9,67 euros à partir du 01-01-2016 // Capitalisation boursière de Paris : 1.196,9 milliards d’euros (au 06-01-2016) // Indice des prix (base 100 en 1998) : 127,95 en décembre 2015 // Taux de base bancaire : 6,60 % à partir du 15-10-2001 // Taux de chômage (BIT) : 10,2 % au 3e trimestre 2015 // Dette publique : 2.103,2 milliards d’euros (fin du 3e trimestre 2015) Les chiffres de l’économie EN FRANCE À L’ÉTRANGER TERRORISME UN COMPLICE D’ABDESLAM TRANSFÉRÉ EN FRANCE ET MIS EN EXAMEN TURQUIE TREIZE SUSPECTS ARRÊTÉS APRÈS L’ATTENTAT D’ISTANBUL Hamza Attou, qui avait exfiltré Salah Abdeslam après les tueries du 13 novembre, a été transféré ce mercredi en France, où il a été mis en examen pour « recel de malfaiteur en relation avec une entreprise terroriste » et écroué. Il avait été arrêté le 14 novembre à Molenbeek et inculpé en Belgique. Après s’être opposé à son transfert en France, la justice belge a donné début juin son feu vert, à la condition qu’il purge sa peine éventuelle en Belgique. La police turque a arrêté 13 suspects, dont trois étrangers, au surlendemain des attentats suicides à l’aéroport d’Istanbul qui ont fait 43 morts, dont 19 étrangers. Les trois kamikazes, très probablement liés selon Ankara au groupe Etat islamique, venaient de Russie, d’Ouzbékistan et du Kirghizstan. Au moins l’un d’entre eux serait entré dans le pays en provenance de Syrie, selon la presse turque. A partir du 1er février 2017, le CSA évaluera le temps de présence des candidats à la présidentielle à la radio et la télévision selon une nouvelle méthode qui intégrera tout sujet, chronique, éditorial, analyse, revue de presse ou commentaire sur le candidat, « sauf si la séquenceluiestclairementdéfavorable », a expliqué l’organisme de contrôle. VALEURS DE LA RÉPUBLIQUE CONTRÔLE RENFORCÉ POUR LES ÉCOLES HORS CONTRAT L’Assemblée nationale a voté ce jeudi des mesures visant à contrôler les écoles hors contrat pour s’assurer notamment qu’elles « ne portent pas atteinte aux valeurs de la République ». Une ordonnance pourra ainsi prévoir un régime d’autorisation pour ces établissements, au lieu du régime actuel de déclaration. Un contrôle accru de l’instruction à domicile sera également mis en place. PÉDOPHILIE BARBARIN SANCTIONNE QUATRE PRÊTRES Quatre prêtres ont été relevés de leur ministère par le cardinal Philippe Barbarin pour des faits d’abus sexuels. « Il s’agit de prêtres mis en cause ou non dans la presse, déjà condamnés ou non. » Lors d’une réunion du diocèse le 25 avril, Mgr Barbarin s’était engagé à publier d’ici jeudi les conclusions d’un collège d’experts chargés « d’étudier et d’analyser le cas de certains prêtres dont la situation est problématique […] dans le domaine affectif et sexuel ». Des coquelicotspour lecentenaire de la batailledela Somme Le président du gouvernement sortant, le conservateur Mariano Rajoy, a initié jeudi des pourparlers avec les dirigeants d’autres partis, à la recherche d’appuis pour tenter de former un nouveau gouvernement. Quatre jours après les législatives qu’il a remportées sans majorité, avec 33 % des suffrages, M. Rajoy s’est entretenu avec le président de la région autonome des Canaries et dirigeant du parti Coalition canarienne, Fernando Clavijo. PHILIPPINES RODRIGO DUTERTE ACCÈDE À LA PRÉSIDENCE Près de l’abbaye de Westminster, à Londres, chacun de ces coquelicots symbolise l’un des 1,2 million de morts, blessés et disparus de la bataille de la Somme, une offensive lancée le 1er juillet 1916 par les soldats français et britanniques. Le président François Hollande assistera vendredi à Thiepval au centenaire de la plus meurtrière des batailles du XXe siècle. Photo : Shaw Baker/NurPhoto/AFP AFP AFP PRÉSIDENTIELLE LE CSA MODIFIE LE COMPTAGE DU TEMPS D’ANTENNE DES CANDIDATS LA PHOTO DU JOUR ESPAGNE MARIANO RAJOY NÉGOCIE POUR UNE COALITION SONDAGES DE L’ELYSÉE MISES EN EXAMEN CONFIRMÉES POUR BUISSON ET GIACOMETTI La cour d’appel de Paris a validé ce jeudi l’enquête sur les sondages et conseils en communication à l’Elysée et confirmé les mises en examen des anciens conseillers de Nicolas Sarkozy, Pierre Giacometti et Patrick Buisson. La chambre de l’instruction a rejeté les requêtes en nullité des mises en examen des deux hommes. L’ex-directrice de cabinet Emmanuelle Mignon et l’ancien secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant sont aussi mis en examen dans cette affaire. // 17 Rodrigo Duterte, connu pour ses déclarations controversées et ses insultes, a accédé officiellement jeudi à la présidence des Philippines et a prévenu dans un premier discours que son mandat serait un « voyage mouvementé ». Agé de 71 ans, il succède à Benigno Aquino après avoir remporté une nette victoire le 9 mai, à l’issue d’une campagne où il avait promis de tuer des dizaines de milliers de criminels et de rétablir la peine de mort abolie en 2006. ARMÉNIE ACCORD DE DÉFENSE ANTIMISSILE AVEC LA RUSSIE Le Parlement arménien a ratifié jeudi la création d’un système de défense antimissile avec la Russie, que Moscou souhaite mettre en place avec plusieurs ex-républiques soviétiques pour faire face au bouclier antimissile américain en Europe. L’Arménie, qui se dispute avec l’Azerbaïdjan voisin la région séparatiste du NagornyKarabakh, pourra notamment utiliser « des aéronefs et des avions de chasse » russes pour se défendre, selon le gouvernement. ÉTATS-UNIS 26 PAYS SUR LISTE NOIRE POUR TRAFIC D’ÊTRES HUMAINS La Birmanie et sept autres pays ont été ajoutés à une liste noire de jusqu’ici 19 pays qui ne font pas assez d’efforts pour combattre le trafic d’être humains, indique le département d’Etat américain. Outre la jeune démocratie birmane, Djibouti, Haïti, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Soudan, le Surinam, le Turkménistan et l’Ouzbékistan y figurent désormais. ON EN PARLE À OULAN BATOR Raz demaréedel’oppositionen Mongolie Le parti au pouvoir laminé sur fond de crise économique et sociale. Yves Bourdillon @yvesbourdillon ges en jeu au Parlement national, le Grand Khoural. Les autres partis n’ont pas pu obtenir de députés car le scrutin proportionnel a été remplacé il y a deux mois par le scrutin majoritaire de circonscription. Le parti au pouvoir a été sanctionné par la crise économique dans laquelle se débat le pays en raison de la chute des cours des matières premières. La Mongolie dispose en effet de ressources prometteuses en or, fer, uranium, charbon et, surtout, cuivre, qui lui ont permis d’enregistrer une croissance vertigineuse. Avec un record à 17 % de hausse du PIB en 2011. Revers de la médaille, les revenus de la population ont plongé, après ces années C ’est une débâcle quasiment sans précédent pour un parti au pouvoir que les électeurs mongols viennent de faire subir à leur Parti démocrate (PD). Dans cette ex-république soviétique grande comme trois fois la France mais vingt fois moins peuplée, ils n’ont pas lésiné en matière d’alternance, un quart de siècle après les premières élections libres dans l’histoire du pays. A l’issue des législatives de mercredi, ils n’ont laissé que… 9 sièges sur 76 au PD. La principale formation d’opposition, le Parti du peuple mongol (PPM),aremporté65des76siè- AUJOURD’HUI 20 19 18 Brest Caen Rouen 20 Rennes 21 Tours 24 Poitiers Paris 22 Orleans 22 Nantes 21 Limoges 25 Bordeaux 23 Bayonne 25 Brive avec 21 Reims 25 Dijon 24 ClermontFerrand 24 26 Perpignan Retrouvez la meilleure info météo sur TV - MOBILES - INTERNET SAMEDI 15/19 16/21 Belfort 20/28 12/19 28 Lyon 10/20 13/19 27 Grenoble DIMANCHE Marseille 26 12/20 14/22 24 Nice 28 Montpellier 16/19 12/18 26 Strasbourg 31 Avignon 27 Toulouse 13/17 22 Metz 24 22 Nancy Troyes 24 Bourges à l’inverse celui qui a initié la transition du pays vers l’« oasis de démocratie » qu’il représente dans une région du monde où les alternances politiques comme celles, nombreuses, effectuées depuis 1991 en Mongolie sont de la science. Pourtant, beaucoup de Mongols restentcirconspectsfaceàl’alternance et ne voient guère de différences entre les deux mouvements, qui ont mené des campagnes quasi identiques. L’alternance est « relativement positive » pour les groupes miniers étrangers, car le PPM devrait poursuivre la récente politique d’ouverture aux investissements internationaux, estime Greg Kwan, du cabinet Economist Intelligence Unist. n LA MÉTÉO 20 Lille 21 Amiens 23 d’euphorie, quand les cours de ces matières premières ont chuté sous l’effet notamment du ralentissement chinois. Le taux de pauvreté a monté en flèche, ainsi que la rancœur des Mongols devant l’affairisme et la corruption des proches du Parti démocrate. Une corruption qui, couplée à un certain nationalisme économique, explique le gel de certains mégaprojets. Triomphant, le président du PPM, Miyeegombyn Enkhbold, s’est engagé à remettre le pays surpiedàdesélecteursquinese sont pas laissés gagner par l’apathie, comme le montre une participation de 71 %. Si le PPM était le parti au pouvoir durant l’époque communiste, le PD est 17/29 16/20 27 Bastia 30 Ajaccio 17/23 16/20 16/24 17/27 23/28 LUNDI lachainemeteo.com AILLEURS AMSTERDAM CE JOUR 17/19 SAMEDI 15/18 DIMANCHE 15/19 ATHÈNES 26/35 24/35 25/35 BERLIN BRUXELLES 20/27 16/20 18/24 13/18 15/22 13/19 DUBAI 34/38 34/38 33/38 FRANCFORT 19/25 18/20 14/22 HONGKONG 29/30 29/30 29/30 ISTANBUL LONDRES 22/25 16/20 23/31 12/19 23/30 13/18 MADRID 22/34 22/35 20/36 MILAN 21/32 23/29 21/28 MOSCOU 16/28 16/29 17/28 NEW YORK RIO DE JANEIRO 23/28 22/24 20/28 22/24 20/28 22/24 SAN FRANCISCO 12/20 13/18 12/19 SHANGHAI 27/33 26/28 27/31 SINGAPOUR 29/32 29/32 29/32 SYDNEY 11/15 9/16 8/16 TOKYO 22/31 23/30 24/33 TORONTO 18/23 18/26 14/23 18/23 16/26 14/23 ZURICH Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 www.lesechos.fr INDUSTRIE & SERVICES DÉFI URBAIN Les biscuits LU espèrent avaler les chocolats Hershey // PP. 20-21 ET L’ÉDITORIAL DE JEAN-MARC VITTORI P. 12 ENGIE L’énergéticien sort de l’enrichissement d’uranium. // P. 22 LGV Patrick Hertzog/AFP SPORT Le Tour de France au défi de la sécurité et de la lutte contre les tricheurs. // P. 23 WOW AIR Le groupe repousse les limites du low cost sur Paris-New York. // P. 24 ALIMENTATION Café Royal double Carte Noire sur le marché de la dosette. // P. 25 HIGH-TECH & MÉDIAS APPLE Confronté à des problèmes de gouvernance, Hershey ne cesse de chuter en Bourse depuis deux ans, ce qui le rend d’autant plus vulnérable aux offres de reprise. Photo Timothy Fadek/Bloomberg Ennuis judiciaires à répétition pour Apple en Chine. // P. 27 Une fusion entre Mondelez et Hershey ferait naître un nouveau numéro un de la confiserie, devant le groupe Mars. START-UP VIVA TECH Un air de Silicone Valley flotte porte de Versailles à Paris. // PP. 28-29 PME & RÉGIONS PARCS D’ATTRACTIONS Lucie Robequain @robequain — Bureau de New York Hans-Joerg Haas Frédéric Oudéa, directeur général de Société Générale. // P. 33 BOURSE La Bourse de Paris a réalisé son pire premier semestre depuis 2008. // P. 35 ET « CRIBLE » P. 44 DOSSIER PATRIMOINE ÉPARGNE Les 3 menaces qui pèsent sur votre contrat d’assurance-vie. // P. 41 LES ÉCHOS BUSINESS CARNET // P. 40 SUR DANS « LA CHRONIQUE BOURSE » À 12H ET 17H30 DU LUNDI AU VENDREDI Intel va supprimer 750emplois enFrance Laurent Marcaillou — Correspondant à Toulouse La LGV Paris-Strasbourg sur les rails. // P. 22 FINANCE & MARCHÉS INTERVIEW // P.27 DERNIÈRE HEURE L’automobile cherche sa place dans la ville de demain. Réalité augmentée, tour de chute rotative : les parcs 2.0 sont lancés. // P. 31 Le pôle TV jeunesse de Lagardère lance de nouvelles activités et s’ouvre un peu plus à l’étranger. Le groupe américain Mondelez, fabricant des biscuits LU et Oréo, vient de déposer une offre pour acquérir les chocolats Hershey. Révélée par le « Wall Street Journal », l’information a fait bondir le cours de bourse de Hershey de plus de 20 % en quelques heures, gonflant sa capitalisation de 21 à plus de 25 milliards de dollars. Mondelezaproposé107dollarsparaction la semaine dernière. Mais compte tenu du cours auquel s’échangeaient les actions Hersey jeudi après l’annonce des pourparlers (112 dollars), il y a fort à parier qu’il devra améliorersonoffre.Lafusionreste,quoiqu’il en soit, très incertaine : le groupe Hersey est en effet contrôlé par un « trust » fondé il y a plus de cent ans par le fondateur Milton Hershey, qui accapare encore plus de 80 % des droits de vote aujourd’hui. Ce trust a toujours été très attaché à l’indépendance du groupe. Il y a une quinzaine d’années, il avait notamment rejeté à la dernière minute une offre de Wrigley, qui lui proposait 12,5 milliards de dollars. Hershey est toutefois plus fragile qu’il ne l'était au début des années 2000 : confronté à des problèmes de gouvernance, il ne cesse de chuter en bourse depuis deux ans, ce qui le rend d’autant plus vulnérable aux offres de reprise. Concessions La puissance de Mondelez est écrasante. Valorisé 69 milliards de dollars, il représente le deuxième acteur agroalimentaire mondial (hors boisson) après Nestlé. Il constitue surtout l’un des poids lourds du « snack ». Anciennement Kraft Foods, il réunit des produits phares du chocolat (Milka, Terry’s, Poulain, Suchard), du biscuit (LU) et de la confiserie (Malabar, Hollywood). Mondelez a proposé plusieurs concessions pour amadouer sa proie. Il promet de préser ver les emplois et d’implanter son siège social « chocolat » à Hershey (Pennsylvanie), le fief du groupe du même nom. Plus encore, il s’engage à ce que la nouvelle entité conserve le nom de Hershey –unesurprisecomptetenudufaitqueMondelez pèse trois fois plus. Cette fusion, si elle se confirme, ferait naître un nouveau numéro un mondial de la confiserie. Les numéro deux et cinq du secteur raviraient ainsi la première place au groupe Mars, qui accapare 13 % des parts de marché aujourd’hui. Il n’est toutefois pas certain que les autorités de la concurrence valident l’opération. Les concentrations ont été particulièrement nombreuses ces dernières années, avec le risque de voir les prix monter pour les consommateurs. Le Suisse Lindt avait déjà créé la surprise, il y a deux ans, en rachetant les boîtes de chocolats Russell Stover.L’offensivedeMondelezétonnetout autant : jusqu’à jeudi, les investisseurs le considéraient plus comme une proie potentielle qu’un acquéreur. Les rumeurs allaient ainsi bon train, quant à un éventuel rapprochement avec le groupe Kraft Heinz, désormais placé sous le contrôle du milliardaire brésilien Jorge Lemann (fonds 3G). S’il rachète Hershey, Mondelez deviendra quasi-impossible à digérer par un autre groupe. n Europe 1auraitchoisi Alessandra Sublet pourremplacerCyril Hanouna Nicolas Madelaine et Alexandre Counis Europe 1 aurait résolu le dilemme à haut risque du remplacement de Cyril Hanouna sur sa tranche de 16 à 18 heures. Selon nos sources, il semble se confirmer qu’Alessandra Sublet, qui présente « Action ou Vérité » sur TF1, devrait lui succèder. Son nom, qui faisait partie d’une short-list de quatre personnes, avait circulé il y a quelques semaines. La question de savoir si elle interviendra exactement sur la même tranche n’est pas encore réglée. Le choix d’Alessandra Sublet serait envisagé pour sa fraîcheur, son énergie et sa proximité avec le public. Europe 1 voulait quelqu’un de drôle mais apportant un peu plus de « valeur ajoutée », moins désassorti à l’image de la station, et moins clivant que Cyril Hanouna. La radio voulait aussi quelqu’un pouvant faire preuve de plus d’abnégation, c’est-à-dire sachant s’effacer devant ses chroniqueurs. Reconquérir du terrain Avec Alessandra Sublet, Europe 1 espère reconquérir du terrain sur cette tranche qui est la deuxième plus génératrice de chiffre d’affairespublicitaireenradioenraisond’un public assez proche de celui du matin : plus CSP+, plus masculin, plus jeune et plus actif qu’en moyenne, et donc attirant les annonceurs. Europe 1 espère aussi que l’impact des mauvaisscoresdeCyrilHanounasurlereste de la grille et en particulier la matinale – le prime time du média avec 60 % du total des revenus – ne sera bientôt plus qu’un lointain souvenir. Cet impact est désormais clairement analysé. L’animateur a fait perdre 550.000 auditeurs nets – leur nombre est tombé de 1,5 million à 964.000 – à la station pendantsatranchehoraireetce,bienqu’ilait apporté 200.000 auditeurs nouveaux. En gros, Europe 1 n’a plus pesé à cette heure que 45 % des audiences de RTL, au lieu de 78 % il y a deux ans. La contagion à la Matinale est estimée à 260.000 auditeurs en moins, Thomas Sotto ayant réussi à compenser avec 169.000 nouveaux auditeurs, calcule la station.Elleestimequ’elleaurait« tangenté »les 10 % d’audience cumulée au global si elle avait maintenu le rythme de Ruquier en fin d’après-midi. n Le couperet est tombé. Intel, le premier fabricant mondial de microprocesseurs, a annoncé, mardi, en comité d’entreprise extraordinaire la fermeture d’ici à la mi-2017 de cinq centres de R&D en France et la suppression de 750 emplois sur un millier de salariés dans l’Hexagone. Les centres de Sophia Antipolis (400 salariés, 500 emplois avec les sous-traitants), Toulouse (273 salariés), Aix-en-Provence (35), Montpellier (40) et Nantes seront fermés d’ici un an. Il ne restera que le siège de Meudon, un laboratoire de certification de 20 personnes à Sophia Antipolis et une joint-venture avec le CEA. Cette décision intervient dans le cadre du plan de suppression de 12.000 emplois dans le monde prévu d’ici à la mi-2017, soit 11 % des 107.000 salariés du groupe. Annoncé le 19 avril par le président exécutif Brian Krzanich, il doit permettre d’économiser 1,4 milliard de dollars par an. Mis en difficulté par la baisse des ventes de PC, son marché phare, qui a essentiellement profité aux puces moins gourmandes en énergie de son concurrent, Qualcomm. Désormais, l’américain mise sur les composants pour les objets connectés et le Cloud. Intel a raté le virage du smartphone et des tablettes. Cinq centres de R&D doivent fermer d’ici à la mi-2017. Le groupe a pourtant beaucoup investi dans la R&D en France depuis cinqans,notammentdanslesmobileset les modems. Il a créé plusieurs centres de recherche, reprenant des activités laissées par d’autres électroniciens. Le site de Sophia Antipolis, racheté à Infineon en 2011, est passé de 150 à 400 salariés.AToulouse,Intelarepris53salariés de la R&D de téléphonie mobile de Freescale en 2009 et porté l’effectif à 273 personnes en six ans. Le groupe a même annoncé en avril le transfert du personnel de Montpellier à Toulouse. Mais ses difficultés ont complètement remis en cause cette stratégie. « LesprojetsdeR&Dserontenvoyésaux Etats-Unis ou en Chine et les brevets de recherche seront concentrés sur le hub européen de Munich, déplore Mostapha Aqachmar, délégué syndical CFE-CGC. Ladécisiondetoutfermeresttrèsdommageable. Les modems 3G et 4G ont été développésàSophiaAntipolis.Onvaperdredes compétences rares qui partiront ailleurs, alors qu’avec les subventions et le crédit impôt-recherche, nos ingénieurs sont les moins chers d’Europe. » Les discussions sur le plan de sauvegarde de l’emploi débuteront le 12 juillet. La CFE-CGC a indiquéqu’ellen’accepterapaslePSEprésenté « s’il n’est pas amendé pour être au niveau des sacrifices, et au niveau de la valeur intellectuelle et du savoir-faire qui a été transféré à l’étranger ». Elle demande au gouvernement d’intervenir « pour empêcher ce désastre dans une société qui distribue plusieurs milliards de dollars de dividendes ». Au premier trimestre, Intel a enregistré un bénéfice net de 2 milliards de dollars, en hausse de 3 %. n Lagardère Active Diversification au menu du pôle TV jeunesse Lagardère 20 // Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 Les Echos INDUSTRIE &SERVICES LES CONSTRUCTEURS FACE AU DÉFI DES MÉGALOPOLES L’automobile cherche l Au-delà de l’exemple parisien, la pression monte sur l’usage de la voiture individuelle l Electrique, distribution digitale, services de mobilité, voiture autonome : les construc à suivre Shutterstock Maxime Amiot @Maxamiot et Julien Dupont-Calbo @jdupontcalbo L’Union européenne interdit la pêche en eaux profondes PÊCHE — L’Union européenne interdit après des années de dis- cussions la pêche en eaux profondes. L’accord entre Etats membres, Commission et Parlement européen bannit le chalutage de fond à plus de 800 mètres dans les eaux européennes. Cette profondeur est ramenée à 400 mètres dans les zones dites « d’environnement marin vulnérable ». Dans les eaux autorisées, la pêche en profondeur ne pourra être pratiquée que si la zone a déjà été exploitée entre 2009 et 2011. Les contrôles seront renforcés, tout comme les sanctions en cas d’infraction. Vivarte : projet de cession de Kookaï, Chevignon et Pataugas HABILLEMENT — Le groupe Vivarte (La Halle, La Halle aux chaussures, André, Caroll, Minelli, San Marina...) a annoncé la mise en vente de ses enseignes Kookaï, Chevignon et Pataugas, qui comptent au total plus de 900 salariés, a-t-on appris jeudi de sources concordantes. « Nous avons simplement été informés par téléphone, sans aucun détail », du projet de vente de ces trois enseignes, a indiqué à l’AFP le secrétaire CGT du comité de groupe. Vivarte est dirigé depuis le printemps par Stéphane Maquaire, ancien patron de Monoprix. Servier va rassembler sa R&D à Saclay PHARMACIE — Le laboratoire Servier va regrouper à l’horizon Les jours de la « bagnole » en ville sont-ils comptés – et ceux des constructeurs avec ? A Paris, l’interdiction, à compter de vendredi, des voitures immatriculées avant 1997 remet le sujet au beau milieu de la table. « La pression monte au niveau mondial. Il y a un consensus quasi unanime », note Bernard Jullien, du Gerpisa. Que ce soit en France (lire ci-contre), à Londres (péage urbain depuis 2003, voies spécifiques pour vélo…), Copenhague (497 km de pistes cyclables !), Bruxelles (quelque 50 hectares de zones piétonnes), Rome (lire ci-contre)… Sans compter la Chine, où une dizaine d’agglomérations ont purement et simplement stoppé l’immatriculation de voitures neuves thermiques. « Le courant est là, on n’y échappera pas », juge Vincent Hancart, le directeur général d’Autoscout24, un site de vente « d’occases ». En clair, entre les restrictions de circulation,larareté(etlacherté)des parkings – plus de 20.000 places individuelles ont été supprimées à Paris en dix ans –, l’essor des nouvelles formes de mobilité (covoiturage, autopartage, vélo à la demande, location entre particuliers), la voiture individuelle semble se rapprocher inexorablement de l’impasse, au moins dans les grandes villes. Depuis 2005, le taux d’équipement pour 1.000 habitants a plongé de 9 % • QUELLES VOITURES NE POURRONT PLUS CIRCULER DANS PARIS ? Toutes les voitures particulières mises en circulation avant janvier 1997. Mais aussi les utilitaires légers immatriculés avant octobre 1997. Selon AutoScout24, quelque 600.000 véhicules seraient visés en région parisienne. Sont aussi concernés les deux-roues mis sur route avant juin 1999, et les poids lourds et les bus datant d’au moins octobre 2001, mais pas les fourgons, les déménageurs, les D U 2 2 J UI N A U 2 AOÛT 20 16 SOLDES Polluante, encombrante, bruyante... La voiture particulière cristallise les critiques. Certains – écologistes ou citadins – voient dans les efforts des villes des décisions courageuses et salutaires. D’autres, comme certaines associations d’automobilistes, dénoncent des mesures à la fois injustes (quid de la perte de valeur pour les détenteurs de vieilles voitures ?), pas toujours efficaces (la ban- Le transport routier constitue la première source de pollution dans Paris intramuros, la faute notamment à la vieillesse du parc. proposer, de nouveaux modes d’utilisation de la voiture à trouver. Le véhicule reste un actif important, mais on doit augmenter son taux d’utilisation », ajoute Christian Sere Annichini, le responsable Autopartage chez PSA Pour les industriels, le risque d’être marginalisé dans le paysage urbain est bien réel. Au fil des ans, le « business »généréenmilieuurbain a sensiblement fondu : les ventes de voitures neuves tournent autour de 50.000 unités à Paris, contre 65.000 en 2005. Les effectifs de la branche réparation y ont plongé de 24,5 % entre2007et2013,etlesconcessions y deviennent de plus en plus rares... « Or les villes regroupent des catégories CSP +, des clients, dont il serait dommageable de se couper », constate Jean-Pierre Orfeuil, de l’Institut pour la ville en mouvement. Pour les constructeurs, l’heure est donc à la résolution de ce casse-tête. Leur tentative de reconquête de l’espace urbain s’égaie à tous les niveaux. Côté distribution, on voit apparaître les premières concessions digitales. Mi-juin, Audi inaugurait à Paris son premier Audi City en France. Avec ses espaces de réalité virtuelle et ses écrans géants, le concept, déjà présent en Chine, à Londres et Berlin, doit permettre de présenter en virtuel l’étendue de la gamme du constructeur sans besoindel’espaced’expositiontraditionnel. Autre brique essentielle, l’évolution de la gamme, avec l’arrivée de modèles moins gourmands, et l’abandon en cours du diesel sur les petites citadines (c’est déjà fini pourRenaultTwingo,laPeugeot108 ou la Citroën C1…). En parallèle, les modèles électriques et hybrides montent peu à peu en puissance. Pour l’heure, le zéro émission reste freiné par différents obstacles – coûts, espaces limités pour installer des bornes chez les particuliers. La Zoé de Renault ne se vend qu’à 15 % dans les villes... Et les constructeurs s’avèrent toujours en retardsurl’offredevéhiculesutilitaires, un sujet pourtant critique pour les artisans et petits commerces. En France, 17 % du parc d’utilitaires répond à des normes antipollution antérieures à 1997... pompiers, les camions citerne ou frigorifiques et les voitures de collection. L’interdiction est valable du lundi au vendredi, de 8 heures à 20 heures (les poids-lourds sont, eux, interdits 7 jours sur 7). La verbalisation n’interviendra qu’en octobre. Montant de l’amende : 35 euros, voire 45 euros en cas de défaut de vignette. CES VIGNETTES •SONT-ELLES OBLIGATOIRES ? Les pastillesCRIT’Air sont facultatives, mais obligatoires pour péné- trer dans les zones à circulation réduite. Elles seront payantes à partir de janvier (4,50 euros). • QUELLES AIDES EXISTE-T-IL ? La Ville de Paris va densifier d’ici à quelques jours le soutien aux Parisiens remisant leur vieille voiture. Selon le nouveau plan, il sera possible d’obtenir une subvention de 400 euros maximum (pour payer une partie du passe Navigo, un abonnement Velib’ ou son propre vélo) en abandonnant un véhicule essence immatriculé d’avant 2006 ou un véhicule diesel d’avant 2011. Une aide spécifique pour les deuxroues d’avant 2010 va être créée et les artisans pourront toucher jusqu’à 9.000 euros pour l’achat d’une camionnette roulant à l’électrique ou au gaz naturel. • ET DEMAIN ? D’ici à 2020, la Mairie entend sortir deseschausséeslesvoituresdeplus de neuf ans et n’autoriser que les automobilistes dotés d’une pastille verte à s’y déplacer – ce qui devrait exclure les diesélistes. n Etrepropriétaire… oupas Modè le B ahia Mocassin en veau velours Disponible en bleu roi, bleu marine, beige, vert anglais et marron E *Voir conditions en magasin N OUV E A UTÉ, TÉL ÉCHARG EZ L’APP L’ APP FI DÉL I TÉ ! E-SHOP 70 % de citadins d’ici à 2050 lieue n’est que peu associée) et incomplètes (la pression reste faible surles deux-roues, et l’offre detransport en commun ne suit pas). « Il ne faut pas interdire la circulation des voitures les plus polluantes sans proposerd’alternative.Lessolutionsexistent, mais il faut qu’elles soient abordables », ajoute Joseph Beretta. Quoi qu’il en soit, la réalité est là. « D’icià2050,onestimeque70 %dela population mondiale vivra dans les villes. Les constructeurs doivent bouger »,prévientRémiCornubert,d’AT Kearney. « Il y a d’autres services à Interdiction àParis, moded’emploi 2020 ses 600 chercheurs dans un nouveau bâtiment à Saclay (Essonne), dans lequel il investira 240 millions d’euros. Une option a déjà été prise sur un terrain proche du futur métro. Lors de la présentation de la stratégie du groupe à l’automne dernier, le président de Servier avait évoqué la nécessité de mieux insérer la R&D du groupe dans un environnement scientifique, ce qui n’est pas le cas des sites actuels de Croissy et de Suresnes (Hauts-de-Seine). fi nsbury- shoe s.com àParis, de 8 %àLondres ou de16 % à Munich, estime le cabinet Euromonitor. « Pour avoir des villes plus agréables et améliorer la qualité de l’air, il faut partager davantage les véhicules et les rendre le plus propre possible »,soutientJosephBeretta,le président de l’Association nationale pour le développement de la mobilité électrique. Avecuntauxd’occupationmoyen de 1,2 passager en France, l’automobile participe en outre à la congestion des villes, créant des embouteillages et prenant sa part de l’espace urbain (routes, parking). « En moyenne, un tiers des voitures qui tournent dans les villes cherchent une place de parking », relève-t-on du côté d’Audi. Le transport routier constitue par ailleurs la première source de pollution dans Paris intramuros, la faute notamment à la vieillesse du parc : dans les villes françaises de plus de 100.000 habitants, l’âge moyen des véhicules atteint 9 ans, et nombre de ces derniers ont été immatriculés à une époque où les normes antipollution étaient moins sévères. st-on aujourd’hui has been si on est l’unique et heureux propriétaire de sa voiture ? La question se pose pour une frange de la population, celle qui vit dans les grandes villes. Il existe tant de nouvelles solutions de mobilité – et mêmes des bus Macron ! – que les ménages citadins se posent désormais mille et une questions quand vient l’heure d’acheter ou de renouveler un véhicule. Logique, la possession d’une voiture s’avère coûteuse(enmoyenne,lebudgetannuel dépasse les 5.400 euros par an, achat compris) et les prix d’un bolideneufgrimpentrégulièrement – à l’instar de l’immobilier. Au final, les voitures achetées à la sortie de ANALYSE M. At et J. D.-C. l’usine constituent un luxe réservé à une minorité de particuliers aisés. Pour les autres, s’offrir un véhicule neuf ne semble pas toujours très rationnel. « Au contraire d’un appartement, une voiture se dévalorise dans le temps. Ce n’est pas un investissement facile », juge Hubert Hutin, d’EurotaxGlass’s. C’est d’autantpluscompliquéquel’aspect statutairedelapossessiond’unevoiture s’évapore chez les nouvelles générations. En France, la moyenne d’âge des acheteurs de voitures neu- ves s’établit à 55,3 ans, un record. Pour les jeunes, qui font de plus en plus l’impasse sur le permis de conduire, faute de moyens ou d’envie, la voiture à soi serait presque devenue hors sujet… Même les propriétaires sontdavantagetentésd’amortirleur bien en le partageant, via le covoiturage ou la location entre particuliers. « On le voit avec Airbnb, chacun cherche à amortir son bien. C’est la même démarche dans l’auto », rappelle Dominique Allain, consultant indépendant.Autremanièrederentabiliser l’achat : garder longtemps le même véhicule, ce qui lisse l’amortissement – mais dégrade le plaisir de conduire. Pour contenter leur porte-mon- naie, les automobilistes se tournent vers le financement par location avec option d’achat (LOA). Dans ce système,unacheteurpaiedesloyers et peut acheter son véhicule au bout de deux à cinq ans. Progressivité des mensualités, entretien assuré, possibilité de changer de véhicule… Les avantages de la formule pullulent. Au premier trimestre, les financements de ce type ont bondi de 35,7 %. « Le phénomène est général », souffle-t-on chez un constructeur. Dans les concessions Renault, les « produits fidélisants », comme la LOA ou la location longue durée représentent 55,90 % des financements automobiles. En 2014, c’était presque 2 fois moins. n INDUSTRIE & SERVICES // 21 Les Echos Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 saplacedanslavillededemain Des restrictionsàl’étude dansune dizainedevilles en milieu urbain. teurs s’adaptent. La « reconquista » passera aussi par une approche radicalement nouvelle. Fini la vente du seul produit, place à l’usage et aux services afférents. Le mouvement a été franchement amorcé depuis le début d’année. Rachat de Lyft par General Motors, alliance entre Toyota et Uber, investissement de Volkswagen dans Gett, entre autres. Les constructeurs, qui présentent tous des plans stratégiques tournés vers la mobilité et les services, investissent dans les VTC, l’autopartage, la location entre particuliers... Prochaine étape : l’avènement de la voiture autonome. Dans la banlieue de Boston, Audi expérimente des parkings permettant de garer en mode automatique des voitures qui pourront être rappelées via smartphone par leurs propriétaires ou même commandées par des tiers en mode « car-sharing ». Assez pour imaginer un jour des parkings hors des centres-villes et des voitures 100 % à la demande. Le même genre deréflexionsexistechezBMW,Mercedes, Volvo ou Jaguar, qui montent des équipes spécialisées sur les villes. Les constructeurs n’entendent pas lâcher la chaussée... ( Les deux décrets nécessaires aux interdictions de circulation viennent de paraître. De nombreuses villes vont lancer des études. Matthieu Quiret @MQuiret Les communes les plus engagées danslalutteantipollutiondisposent depuismercredidel’arsenalqu’elles attendent depuis des mois. Avec pour commencer le décret relatif aux zones à circulation restreinte (ZCR). Désormais, le maire ou le président d’une intercommunalité peut prendre un arrêté d’interdiction de circulation des véhicules polluants dans tout ou partie de son territoire. Seconde arme : l’arrêté créant les 6 vignettes de couleur classant les niveaux d’émission des véhicules vient de paraître. LeGroupementdesautoritésresponsables de transport (GART) a émis des critiques sur leur application trop restrictive pour les transports publics, mais, dans l’ensemble, les élus locaux disposent désormais d’un dispositif à leur main. Les décrets leur laissent une large autonomie de décision. C’était la condition posée par les collectivités pour s’engager dans ces ZCR. Ils devront simplement produire une étude environnementale et recueillir l’avis de quelques parties prenantes (conseils municipaux des communes limitrophes, chambres consulaires concernées, etc). La ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, a confirmé au « Parisien »mardiqu’unedizainede villesétaientprêtesàfranchirlepas. Grâce à la souplesse du dispositif, lesmairesentendentl’appliquersur mesure. Paris joue en première ligne dès ce vendredi avec une interdiction de circuler pour les voitures d’avant 1997 les jours de semaine. Lire l’éditorial de Jean-Marc Vittori page 12 Des bluecar à Singapour Le groupe Bolloré a annoncé jeudi avoir décroché le contrat du futur système d’autopartage de la ville de Singapour. Une flotte de 1.000 voitures électriques et 2.000 bornes de recharge seront progressivement mises en place dès 2017. Par ailleurs, le groupe installera sur place un centre R & D. En embuscade figure Versailles, qui a adopté le même schéma. La ville de Strasbourg envisage, elle, d’appliquer les restrictions de circulation uniquement pour les poids lourds dans le centre-ville à partir du 1er janvier 2018. La métropole de Grenoble était initialement dans les starting-blocks, mais les discussions patinent : dans un premier temps, les vignettes de couleur serviront à réguler un nouveau règlement de livraison non polluante en ville. Elles serviront aussi pour la gestion des pics de pollution en permettant un meilleur filtrage des véhicules. Aide de l’Etat A plus long terme, de nombreuses villes pourraient embrayer le pas de Paris. Le ministère de l’Environnement avait sélectionné il y a un an dans l’appel à projets « Villes respirables en cinq ans » 25 groupements de collectivités, représentant 735 communes et près de 15 millions d’habitants. L’Etat promet d’aider les collectivités volontaires à étudier leurs ZCR d’ici à cinq ans. Par exemple, la vice-présidente de Bordeaux Métropole chargée de la transition énergétique, Anne Walryck, explique à « Sud-Ouest » qu’une étude sera lancée « pour identifier les endroits de l’agglomération où une ZCR est nécessaire ». Cesprochainesannées,lescollectivités devront aussi résoudre les questions encore en suspens. Notamment la meilleure façon de contrôler les véhicules interdits de circulation, sachant que les vignettes ne sont pas encore obligatoires. Des conflits politiques pourraient émergerdecesdiscussions,sachant qu’une intercommunalité peut imposeruneZCRàl’unedesescommunes. Voilà pourquoi le passage de la réflexion à l’action risque de prendre plusieurs années. n DÉCRYPTAGE // Les restrictions de circulation pourraient accroître les difficultés du réseau. Le plan deRome pourfreiner la circulation Undéfipourl’offre detransportsurbains Les vieux véhicules sont dans le viseur. Mais la mairie peine à relancer les transports en commun. R estreindre la circulation automobile dans les villes pour limiter la pollution est unobjectiflouable.Acondition,toutefois, que les réseaux de transports en commun offrent aux habitants une alternative viable pour leur déplacement. Les associations d’automobilistes utilisent souvent ce raisonnement pour critiquer les mesures prises par certaines municipalités. Et l’illustrent par la situation en Ile-de-France, où les lignes de trains de banlieue et de RER, essentielles pour entrer et sortir de Paris, sont le plus souvent saturées. Les détracteurs de la politique d’AnneHidalgoontreçusurcepoint un renfort inattendu en début d’année :laCourdescomptes !L’institution a consacré un chapitre de sonrapportannuelàlasituationdes transports ferroviaires en Ile-deFrance. Avec un constat inquiétant sur la vétusté du réseau de trains de banlieue et de RER : malgré les chantiers de rénovation, « l’état général des infrastructures va continueràsedégraderjusqu’en2020,etce n’est qu’en 2025 qu’on retrouvera le niveau d’aujourd’hui, lequel est loin d’être optimal. Un tel constat est évidemment inquiétant, car, outre les risques qu’il comporte pour la sécurité, il signifie que les incidents techniques liés à la vétusté des installations ne connaîtront pas une diminution significativeavantaumoinsdixans ». Dans ces conditions, juge la Cour des comptes, « il est nécessaire de veiller à ce que la politique d’encouragementàl’usagedestransportscollectifs n’ait pas pour effet d’accroître le trafic sur les tronçons ferroviaires déjà saturés, et de dégrader encore une qualité de service déjà considérée comme critique par les usagers, en particulier par les habitants les plus éloignés du cœur de l’agglomération ». En clair, encourager les Franciliens à délaisser leur voiture pour emprunter le RER ne ferait, en l’état actuel, que « thromboser » un peu plus le système. Le sujet est tout aussi problématique dans les grandes villes de province, où ce n’est pas tant la vétusté ou la saturation du réseau qui pose problème, mais son financement. Lesopérateursnecessentdelerépéter, le modèle économique du secteur est en crise et les municipalités, coincées entre la baisse des dotations de l’Etat et la difficulté à augmenter le prix des billets, peinent à boucler leur budget transport. Elles ont même commencé, dans certaines villes, à réduire l’offre, le soir ou le week-end par exemple. n Olivier Tosseri — Correspondant à Rome L’Italie est l’un des pays européens avec le plus grand nombre de voitures par habitant (605 pour 1.000). Tout comme Rome, où circulent 71 voitures pour 100 habitants et 700.000 deuxroues environ. En mouvement ou à l’arrêt, ils occupent 20 % de sa superficie. Pour s’attaquer aux problèmes de pollution et d’engorgement du centre-ville, la dernière équipe municipale a adopté un nouveau plan de trafic urbain qui entrera en vigueur en 2017. Le but est d’y réduire l’utilisation de la voiture par les Romains de 50 à 43,3 % par jour, d’augmenterleurusagedestransports publics de 28,9 à 38,4 % et d’inciter les déplacements à vélo avec la construction de nouvelles pistes cyclables et le lancement du « bike-sharing ». Un « bonus mobilité » Lecœurdeceprogrammeestune réglementation encore plus stricte des Zones à trafic limité (Z.T.L), déjà en place depuis quelques années. A l’intérieur de ces zones, et à certains horaires, seuls des véhicules autorisés avec un permisspécialapposésurleparebrise, peuvent circuler. Une res- Shutterstock Lionel Steinmann @lionelSteinmann En mouvement ou à l’arrêt, les véhicules occupent 20 % de la superficie de la ville éternelle. triction qui ne s’applique pas aux deux-roues ni aux voitures entièrement électriques. Concernant les normes européennes Euro fixant les limites maximales de rejets polluants, un tour de vis a été donné dans la « zone verte » et l’anneau ferroviaire entourant le centre-ville. Les véhicules Euro 0 (avant 1993) y sont interdits depuis novembre 2015. Suivra, en novembre 2016, l’interdiction de ceux Euro 1 essence et Euro 2 Diesel. En novembre 2017, enfin, arrivera celle des voitures Euro 2 essence et Euro 3 Diesel (depuis 2001). Des mesures qui s’accompa- gnent de « bonus mobilité » à partir du 1er janvier 2017, avec l’octroi d’un paquet d’entrées dans ces zones pour les usagers qui s’engagent à un nombre limité de déplacements avant de s’acquitter d’un péage variable selon leur véhicule. Unsystème électroniquesur le modèle de celui de Londres sera mis en place. « Nous ne voulons pas gagner de l’argent avec cela, mais faire changer les habitudes des Romains », a expliqué l’un des auteurs de ce plan. Pour les inciter à laisser leur voiture au garage, des artères importantes de la ville seront fermées à la circulation tandis qu’il sera interdit de se garer sur d’autres pour fluidifier la circulation. Trois sociétés se partagent en outre le marché en pleine expansion du « car-sharing ». Quant à l’offre de transports en commun, elle sera accrue, promet la mairie, avec de nouvelles lignes de tramway et de bus. Un vœu pieu pour certains. L’Atac, la régie des transports de la capitale, a enregistré une perte de 150 millions d’euros en 2015. Et 40 % de ses cars et bus ne peuvent pas circuler faute d’entretien et de maintenance. Un dossier phare pour la nouvelle maire, Virginia Raggi. n 22 // INDUSTRIE & SERVICES Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 Les Echos LaLGVParisStrasbourg surles rails Nucléaire : Engie sort de l’enrichissement d’uranium TRANSPORT l L’énergéticien est en passe de céder à Areva sa participation dans l’usine GB II. l Le groupe nucléaire attend « un retour sur investissement fort et rapide ». Le dernier tronçon est mis en service dimanche. ÉNERGIE Véronique Le Billon @VLeBillon Retardée de trois mois du fait du déraillement meurtrier, le 14 novembre dernier, d’une rame d’essai à Eckwersheim, à l’approche de Strasbourg, la mise en service de la deuxième phase de la ligne à grande vitesse (LGV) du TVG Est, baptisé l’« Européenne », intervient cedimanche3juillet.L’accident, imputable à un excès de vitesse, avait fait 11 morts et 42 blessés. Le temps de réparer les infrastructures endommagées, les trains rouleront encore 27kilomètressuruneseulevoie, à raison de 16 allers-retours par jour. Il faudra donc attendre quelques mois pour que le temps de parcours entre les deux capitales descende à 1 h 46 min, contre 2 h 20 min depuislamiseenservicedupremiertronçondelaligneen2007. C’est une illustration symbolique du mouvement stratégique en cours chez Engie : selon nos informations, l’énergéticien est en négociations avancées avec Areva pour lui céder les 5 % qu’il détient dans l’usine d’enrichissement d’uranium située au Tricastin (Drôme), Georges Besse II (GB II). Alors qu’Engie est engagé dans un plan de cession de ses actifs non stratégiques, l’enrichissement d’uranium, une étape clef de la fabrication de combustible pour les centrales nucléaires, ne fait plus partie de son cœur de métier, en dépit des sept réacteurs qu’il exploite en Belgique. L’attractivité de l’Eurométropole Strasbourg sera renforcée. Dès lors, l’attractivité de l’Eurométropole Strasbourg s’en trouvera une nouvelle fois renforcée. En effet, depuis que le TGV a remplacé le Corail, ramenant le temps de trajet de 4 heures à 2 h 20 min, le trafic voyageurs s’est beaucoup développé. Le marché de Noël de Strasbourg, par exemple, fait systématiquement exploser le trafic, tandis que les hommes d’affaires et les politiques ont troqué le train contre l’avion. A tel point que la fréquentation des vols Air France vers Paris s’est effondrée, contraignant la compagnie nationale à réduire son offre, puis à abandonner les dessertes de Roissy en 2013 et d’Orly tout récemment. En outre, depuis 2010, le chantier des 106 kilomètres de nouvelles infrastructures aura soutenu l’activité des travaux publics en Alsace et en Lorraine, mobilisant plusieurs dizaines d’entreprises de génie civil, notamment pour le percement du tunnel de Saverne, un Patrick Hertzog/AFP Christian Lienhardt — Correspondant à Strasbourg Depuis que le TGV a remplacé le Corail dans l’Est, le trafic voyageurs s’est beaucoup développé. ouvrage bitube long de 4 kilomètres. Au total, l’investissement pour cette deuxième phase de la LGV européenne aura très légèrement dépassé les 2 milliards d’euros, dont 469 millions à la charge des trois anciennes régions qui forment aujourd’hui le Grand Est. Carrefour de l’Europe Autant dire que les élus espèrent que cet effort financier sera payéenretourparuneaccélération de la reprise économique observée sur les bords du Rhin. L’édification d’un vaste quartier d’affaires à Strasbourg à côté du Parlement et l’arrivée de sièges sociaux comme celui d’Adidas participent à cet élan. « Strasbourg doit redevenir le carrefour de l’Europe », martèlent les décideurs politiques alsaciens. Car, au-delà de la liaison TGV avec Paris,l’Européenneestl’amorce du projet Magistrale, futur axe ferroviaire à grande vitesse Paris-Bratislava. Dès le 3 juillet, Francfort – avec trois allers-retours quotidiens – ne sera plus qu’à 1 h 45 min de Strasbourg, Stuttgart à 1 h 18 min et Mannheim à 1 h 5 min. La SNCF et la Deutsche Bahn viennent d’ailleurs d’annoncer un renforcement de leur coopération, en proposant conjointement la desserte Paris-StrasbourgAllemagne, assurée par des rames ICE nouvelle génération et des rames TGV Euroduplex, avec à bord un personnel trilingue français, allemand, anglais. a Trente-cinq ans de TGV sur lesechos.fr/diaporama AVIS FINANCIERS BNP PARIBAS A FUND SICAV de droit luxembourgeois – Classe OPCVM Siège social: 10, rue Edward Steichen, L – 2540 Luxembourg Registre de commerce et des sociétés du Luxembourg n° B 145.536 AVIS DE CONVOCATION À L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE STATUTAIRE L’Assemblée générale Statutaire se tiendra le vendredi 15 juillet 2016 à 14h00, dans les bureaux de BNP Paribas Investment Partners Luxembourg, 10, rue de Edward Steichen, L-2540 Luxembourg, Grand-Duché de Luxembourg, aux fins de statuer sur l’ordre du jour suivant : 1) Présentation et approbation des rapports du Conseil d’administration et du réviseur ; 2) Approbation des comptes annuels pour la période close au 31 mars 2016 et de l’affectation des résultats ; 3) Quitus aux administrateurs eu égard à l’exercice de leurs fonctions ; 4) Nominations obligatoires ; « Dégager des synergies » Areva, qui détient 88 % de la Société d’Enrichissement du Tricastin (SET) exploitant l’usine GB II (le solde est dans les mains d’électriciens japonais et coréens), avait indiquémi-juinauxanalystesfinanciers prévoir un rachat de parts minoritaires au sein du groupe. « Commeonestdansunesituationde cash difficile, si on dépense de l’argent pour racheter des minoritaires, c’est parce qu’on en attend un retour sur investissement fort et rapide. L’objectif est de dégager des synergies », avait justifié Stéphane Lhopiteau, directeur financier du groupe en grande difficulté financière. Selon deux sources, le montant de la transaction serait situé entre 100 et 150 millionsd’euros.Aterme,Arevaprévoit d’acheter les parts nécessaires « afin seront adoptées à la majorité simple des actions présentes ou représentées, compte non tenu des abstentions. Chaque action, quelle que soit sa valeur unitaire, donne droit à une voix. Les fractions d'actions ne conféreront aucun droit de vote. Les actionnaires souhaitant être présents doivent faire connaître leur intention de prendre part à l’Assemblée au moins cinq (5) jours ouvrables avant la date de l’Assemblée. Ils seront admis à l’Assemblée sur justification de leur identité et sur présentation d’un certificat de blocage d’action(s). Les comptes annuels et les rapports du Réviseur d’entreprises et de la direction sont disponibles au siège social de la Société. Les Actionnaires peuvent demander que ces documents leur soient envoyés. Ils doivent en faire la demande par courrier à l’adresse suivante: BNP Paribas Investment Partners Luxembourg, 10, rue Edward Steichen, L-2540 Luxembourg, ou par e-mail à fs.lu.legal@bnpparibas-ip.com. Le conseil d'administration chiffre d’affaires pour Areva l’an dernier, avec encore un solide excédent brut d’exploitation (35,5 % du chiffre d’affaires). Mais avec un cours de l’UTS divisé par deux depuis l’accident de Fukushima en 2011, le secteur fait face à des surcapacités. Le numéro deux mondial, Urenco (derrière le russe Rosatom), qui affiche un taux d’Ebitda de 63 % et un résultat net représentant un quart de son chiffre d’affaires, a d’ailleurs décidé de ne pas remplacer certaines centrifugeuses en fin de vie, a indiqué Areva, qui ne vise une remontée des cours au niveau de l’avantFukushima qu’à l’horizon 2030. n « Areva sombre » Areva « est en train de sombrer », s’alarme dans un communiqué l’intersyndicale du groupe. Elle demande à l’Etat de présenter « de toute urgence une révision de sa feuille de route ». « Le scénario d’Areva ne sera pas en mesure de faire face aux échéances financières de 2017 », estiment la CFDT, la CFE-CGC, la CGT, FO et l’Unsa. Elles jugent qu’Areva « n’est plus maître de son destin ». Sixansde retardet unetransition àgéreràComurhex L’usine de conversion Comurhex II d’Areva entrera en service fin 2018. Un an après la fermeture de l’actuelle unité. L’activité d’Areva dans les services de conversion d’uranium naturel en hexafluorure d’uranium (UF6), qui permettent de produire du combustible nucléaire, va connaître une transition délicate en 2018. Les travaux de création de l’usine Comurhex II sur les sites de Malvési (Aude) et Pierrelatte (Drôme) ne seront achevés que fin 2018, avec six ans de retard sur le calendrier initial, a précisé récemment Areva. Or l’Autorité de sûreté nucléaire n’a autorisé l’actuelle usine Comurhex I à produire que jusqu’à fin 2017. Pour assurer l’approvisionnement de ses clients, Areva « a pris l’engagement qu’il n’y aurait pas de rupture grâce aux stocks », indique un porte-parole. Fin 2015, la partie Malvési était construite à 99 % et celle à Pierrelatte à « plus de 70 % ». Ce projet aura été un gouffre financier : alors que l’investissement était évalué à 610 millions d’euros, le président du conseil d’administration d’Areva, Philippe Varin, l’évaluait l’an dernier à 1,2 milliard d’euros. Surtout, dans un contexte de cours déprimés depuis Fukushima et l’arrêt des réacteurs japonais et allemands, Arevaadépréciésoninvestissement de 599 millions d’euros fin 2014. Fin 2011, il avait déjà passé une première provision de 212 millions d’euros. « Peu compétitive » « Areva a précédé ses concurrents dans la construction d’une usine moderne, conforme aux normes, mais peu compétitive par rapport aux prix de marché actuels », notait la Cour des comptes dans son prérapport sur Areva en 2014. Le projet initial d’extension de Comurhex II a d’ailleurs été rapidement gelé. Dans sa transition vers Comurhex II, Areva n’a pas été aidé par EDF, son premier client historique. Ainsi, Areva ne couvrait plus que de 36 % à 38 % des besoins d’EDF entre 2014 et 2018, l’électricien s’étant diversifié auprès du canadienCamecoetdurusseTVEL. Une trajectoire qu’EDF a été prié de corriger, sous la pression des difficultés d’Areva. — V. L. B. Suez revoit sonorganisation enprofondeur ENVIRONNEMENT Après avoir unifié toutes ses filiales sous un même nom, le groupe va centraliser les fonctions support. 5) Divers. L’Assemblée pourra délibérer quel que soit le nombre d’actions présentes ou représentées et les résolutions d’intégrer SET dans le périmètre fiscal du groupe », indique une source. Engie était entré dans le projet GB II en 2008 pour sécuriser ses approvisionnements en uranium enrichi. A l’époque, le ticket d’entrée de l’ex-GDF-Suez avait été évalué entre 200 et 300 millions d’euros. Dotée d’une technologie (la centrifugation gazeuse) moins énergivore que l’usine précédente, GB II, qui a coûté 4 milliards d’euros, est arrivée à pleine capacitécetteannée(7,5millionsd’UTS), ce qui permet à Areva de revendiquer 15 % de part de marché. L’enrichissement a représenté près de 900 millions d’euros de David Barroux dbarroux@lesechos.fr Jean-Louis Chaussade, le directeur généraldeSuez,aréunijeudi30juin le comité central français du groupe qu’il dirige depuis 2007 pour faire passer un message simple sur le fond mais pas évident à mettre en œuvre sur la forme : à l’heure de l’accélération de la mondialisation et de la révolution technologique, Suezdevrarevoirenprofondeurson organisation. L’objectif n’est pas de procéder à un énième plan d’économies, mais d’apprendre à travailler autrement pour être plus efficace. « Nos métiers et les attentes de nos clients changent rapidement. Notre entreprise doit se transformer », explique Jean-Louis Chaussade. Investir sur d’autres fronts Suez, qui a changé de nom l’an dernier pour unifier toutes ses filiales sousunemêmebannière,vaenparticulier tirer les conséquences de cette nouvelle réalité. L’ex-branche environnement du groupe Suez, qui a pris son indép endance en 2008 et qui regroupait historiquement une quarantaine d’entreprises aussi variées que la Lyonnaise des Eaux, United Waters, Aguas de Barcelona, Degrémont ou Sita, entend aller plus loin dans la logique d’intégration. Les fonctions supports, jusque-là en grande partie gérées au sein des filiales, vont être regroupées au niveau central. Tout le pari est que les économies qui seront ainsi réalisées pour les fonctions RH, communication, finances, juridiques ou autres permettront de dégager des moyens supplémentaires pour investir sur d’autres fronts. « C’est une logique d’efficacité, de souplesse et de simplicité. Cela doit nous permettre d’investir de façon prioritaire dans le développement commercial et l’innovation », explique le directeur général du groupe. Il espère avoir trouvé un accord de méthode et les grandes lignes d’un accord avec les représentants du personnel d’ici à l’automne prochain afin de pouvoir mettre totalement en œuvre ce plan en 2017 et 2018. La France, qui compte 35.000 des 82.000 salariés, sera la première concernée, mais l’international sera également impliqué. A l’étranger, la réorganisation a déjà commencé avec la nomination de patrons pays qui chapeautent l’ensemble des activités du groupe. En France, où Suez a besoin de réagir pour redynamiser un marché atone, il mettra l’accent sur la formation, la mobilité et l’innovation pour favoriser la création de jeunes pousses. Même s’il n’avance pas de chiffrage, le groupe admet aussi que le plan en discussion avec les syndicats comportera un volet « départs volontaires ». « Mais il n’y aura p a s d e p l a n d e s a u ve g a rd e d e l’emploi », promet Jean-Louis Chaussade. L’option du départ sera proposée aux salariés qui ne souhaitent pas une mobilité. n INDUSTRIE & SERVICES // 23 Les Echos Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 Le Tourde Franceau défi dela sécurité et dela luttecontre les tricheurs l La sécurité du Tour, qui débute demain, est renforcée pour cause de menace terroriste. l La chasse à la fraude technologique s’est imposée alors que la question du dopage reste lancinante. SPORT Christophe Palierse cpalierse@lesechos.fr 198 coureurs au départ ; plus de 3.500 kilomètres de course à ciel ouvert ; sa caravane publicitaire longue de 12 kilomètres ; une dizaine de millions de personnes attendues sur le bord de la route ; une diffusion dans 190 pays : audelà de ces quelques chiffres clefs, l’édition 2016 du Tour de France, dont le coup d’envoi est donné ce samedi, confirme que la Grande Boucle demeure le plus grand événement sportif gratuit au monde, l’un des plus médiatisés aussi, et, bien entendu, la compétition cycliste la plus dure qu’il soit. Pour autant, ce Tour 2016, à l’instar des précédents d’ailleurs, aura sa propre trace parce qu’il s’inscrit dans un contexte sans précédent avec une menace terroriste permanente, la lutte contre la fraude technologique et le recours au fameux « vélo à moteur », et ce sans pour autant baisser la garde en matière de lutte contre le dopage. Filtrage renforcé pour les sites clefs En matière de sécurité, la Grande Boucle, qui mobilise bon an mal quelque 23.000 gendarmes et policiers, a droit à une première avec la mobilisation d’une équipe du GIGN susceptible d’intervenir à tout moment. Par ailleurs, l’organisateur, Amaury Sport Organisation (ASO), a mis en place un nouveau PC, au sein duquel les forces de l’ordre et la sécurité civile sont représentées. Les équipes du ministère seront coordonnées par les préfets des départements traversés par le Tour ainsi que par un souspréfet membre permanent de ce PC, précise-t-on chez ASO. Il s’agit des mesures officielles car, indiquet-on aussi du côté de l’organisateur, ce dernier a pour consigne d’être discret sur l’ensemble du dispositif. Pour sa part, ASO a renforcé le filtrage – avec des fouilles – pour l’accès à ses sites clefs : le village, les paddocks des équipes et l’arrivée (zone technique, centre de presse et espaces) Par ailleurs, la découverte, au début de l’année, d’un vélo « bidouillé », doté d’un moteur caché, lors du championnat du monde espoir de cyclo-cross a conduit à la mise en place d’un dispositif inédit de contrôle (lire ci-dessous). L’existence d’un tel matériel au sein du peloton faisait déjà l’objet de rumeurs depuis quelques années, des coureurs très en vue ayant été soupçonnés de l’avoir utilisé. Un nouveau sujet de préoccupation alors que la question lanci- 500.000 EUROS Le montant de la dotation au vainqueur du Tour de France, en augmentation de 50.000 euros. nante du dopage reste posée, en dépit des actions menées à son encontre. Une enquête du journal « Le Monde » et de l’émission « Cash investigation » de France Télévisions a même semé le trouble ces derniers jours en mettant en cause une vieille figure décriée, Bernard Sainz. Surnommée « docteur Mabuse », cet homéopathe, inscrit sur la liste noire de l’Union cycliste internationale, serait encore actif. Un fort potentiel Une bien mauvaise pub pour le Tour, à l’heure où la jeune génération française confirme son fort potentiel. Romain Bardet, le grimpeur/puncheur d’AG2R La Mondiale, et surtout Thibaut Pinot, le leader de la FDJ et tout frais champion de France du contre-la-montre, sont très attendus. Ce dernier vise ouvertement le Top 5 de cette édition 2016 de la Grande Boucle pour laquelle l’Espagnol Alberto Contador, le Britannique Chris Froome et le Colombien Nairo Quintana font figure de favoris. Thibaut Pinot, qui vient de prolonger son engagement avec la FDJ jusqu’en 2018 alors qu’il est très courtisé par de grandes équipes étrangères, pourra compter sur l’appui de la formation tricolore pour grimper plus haut. Cette dernière devrait augmenter dans les années à venir son budget de l’ordre de 12 millions d’euros aujourd’hui, dont 10,5 millions apportés par le groupe public de jeux d’argent. n ` Commentlescaméras thermiquesvont traquer le dopagemécanique SUR LE WEB Infographie : les chiffres du •Tour de France sur lesechos.fr/ lesechos-plus/index.php Tour de France : l’édition 2016 sur lesechos.fr/dossier L’histoire du Tour sur lesechos.fr/diaporama • • Des tests inopinés vont être effectués pour détecter la présence d’éventuels minuscules moteurs électriques sur les vélos. LaManche apréemptéledébut delaGrandeBoucle Nicolas Richaud @NicoRichaud Le Grand Départ et les deux étapes suivantes : jamais un département n’avait bénéficié d’une telle exposition au début du Tour de France. Au bord des routes du Tour, plus de 10 millions de personnes sont attendues. Mais cette fois, parmi la foule, seglisserontdesingénieursduCommissariat à l’énergie atomique (CEA), équipés de caméras thermiquesdestinéesàdétecterd’éventuels cas de dopage dit mécanique. Cet équipement inédit sur le Tour complétera celui de l’UCI. L’organisation mondialeducyclismeutilise,depuis quelques semaines, au départ et/ou à l’arrivée des étapes, des tablettes avec un système à résonance magnétique pour ses contrôles. Du jamais-vu ! Pour la première fois dans l’histoire du Tour de France, c’est tout un département qui a été retenu comme « Grand Départ ». Habituellement, seule une ville accueille le départ de la Grande Boucle. Pour cette 103e édition, c’est toute la Manche qui vit au rythme de l’événement. La Normandie connaîtra donc deux étapes complètes cette fin de semaine. Samedi, le Tour partira du Mont-Saint-Michel pour rejoindre Sainte-Marie-du-Mont (Utah Beach). Dimanche, les coureurs iront de Saint-Lô à Cherbourg-enCotentin. Enfin, lundi, le peloton s’élancera de Granville, quittera le département et la région, en direction d’Angers (Maine-et-Loire). Au total, les coureurs parcourront 435 kilomètres sur les routes du département, couvrant 12,5 % du parcours total. « Depuis les origines du Tour de France, ce n’était jamais arrivé », confirme Christian Prudhomme, le directeur de l’épreuve. Aussitôt la nouvelle annoncée, en décembre 2014, la Manche, déjà visitée par 23 éditions du Tour dans le passé, s’est mobilisée. Des centaines d’initiatives ont réuni associations, villages et bénévoles, pour en faire « un incroyable accélérateur de notoriété pour notre territoire », s’enthousiasme Philippe Bas, président du Conseil départemental de la Manche. Les images vues du ciel Jeff Pachoud/AFP Philippe Legueltel — Correspondant à Caen Le Tour partira samedi du Mont-Saint-Michel pour rejoindre Sainte-Marie-du-Mont. de la baie du Mont-Saint-Michel, des plages du Débarquement, de la rade de Cherbourg ou encore du rocher du port de Granville enverront de belles cartes postales aux millions de téléspectateurs devant leur petit écran. Un budget de 5,2 millions d’euros Pour emporter le Grand Départ et ses deux étapes et demie, les collectivités locales ont versé à Amaury Sport Organisation (ASO), l’organisateur du Tour, un ticket d’entrée de 2,4millionsd’euros.Autotal,lebudgets’élèveraà5,2millions.« Pourun euro investi, il faut compter de 4 à 5eurosderetombéesdansl’économie locale, soit 20 à 25 millions », calcule Jean-François Le Grand, le prédécesseur de Philippe Bas et grand artisan du succès de cette candidature. Président de l’association Grand Départ du Tour de France, spécialement créée pour l’occasion et chargée de gérer l’événement pour la collectivité, il attend aussi plus de 1 million de spectateurs le long des routes du département. Avec 4.500 p ersonnes qui, chaque jour, suivent le tour et 1.500 nuits réservées par ASO dans chaque ville et ses environs, les professionnels de l’hébergement se réjouissent du passage du Tour et de sa caravane. Du 30 juin au 3 juillet, le taux d’occupation des hôtels frôle les 90 %. Le spectacle attendu grâce aux images des télévisions (190 pays diffuseurs) à travers les 137 communes traversées devrait avoir aussi un impact sur les réservations futures. « Cet événe- ment doit nous apporter des retombées à plus long terme », espère Patrice Laurent, président de la Fédération de l’hôtellerie de plein air de la Manche (FDHPA). La présence et la visibilité du Tour ont même donné des idées aux responsables de l’association Grand Départ. Pour la première fois en France, ASO a autorisé la structure à développer différents partenariats locaux avec des PME. Deux grandes entreprises, Brittany Ferries et les Maîtres Laitiers du Cotentin, ont répondu favorablement au statut de « supporter du Grand Départ » (100.000 euros de droit d’entrée). La coopérative laitière a même choisi d’intégrer pendant ces deux premiers jours la caravane publicitaire. La magie du Tour fonctionne toujours. n L’imagerie thermique permet de détecter des moteurs électriques dissimulés. Ici, ce ne sont pas des produits comme l’EPO ou le clenbutérol qui sont traqués, mais de minuscules moteurs électriques dissimulés dans le pédalier, le cadre ou la roue arrière. Ce mécanisme, permettant un gain de vitesse appréciable pour une débauche d’énergie moindre, est un nouveau danger pour la crédibilité et l’image du cyclisme en général – et du Tour de France en particulier. Au point de pousser les autorités du sport, du cyclisme, ainsi que les organisateurs à agir en urgence. En début d’année, Thierry Braillard, secrétaire d’Etat aux Sports, se saisit du dossier. En quête d’un procédé technologique, avec Thierry Mandon, secrétaire d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ils finissent par se tourner vers le CEA, qui prosose une solution : les caméras thermiques. Une technologie déjà au point et que ses ingénieurs maîtrisent. Cela tombe bien. Préoccupés parledopagemécanique,ASO(propriétaire du Tour de France) et la Fédération française de cyclisme sont partants pour embarquer le dispositif sur leurs courses respectives. « On peut trouver des modèles pour le grand public pour quelques centaines d’euros, quand celles présentes dans un Rafale valent plusieurs centaines de milliers d’euros. Celles dont nous allons nous servir pour le Tour ont des performances intermédiaires », explique Vincent Berger, directeur de la recherche au CEA. La valeur du modèle en question est, au minimum, de l’ordre de 10.000 euros. Plusieurs seront utilisées lors de la Grande Boucle. Concrètement, la structure des matériauxchangelorsqu’unebatterie ou un moteur sont installés dans un vélo, et l’imagerie thermique est à même de les détecter en faisant apparaître des sources de chaleur. Utilisées pour la première fois lors des championnats de France le week-end dernier, ces caméras n’ont rien révélé d’anormal. Des capteurs magnétiques Pour le Tour, le dispositif n’est pas encore arrêté, mais des tests inopinés effectués depuis des motos et voitures sont aussi envisagés, et la piste d’un hélicoptère qui survolerait le peloton n’est pas exclue, bien qu’elle risque d’être compliquée à mettre en place pour cette édition. Au niveau du financement, le flou est entretenu. Seule certitude, rien n’est à la charge de l’Etat ou du CEA. Ce dernier a déjà une solution plus poussée dans les cartons : des capteurs magnétiques dynamiques pourraient être imprimés sur les dossards des coureurs et permettraient d’enregistrer des variations magnétiques signant la présence d’un moteur électrique. La lutte contre le dopage mécanique, comme celle contre le dopage médical, progresse. Reste à savoir si les tricheursn’ontpastoujoursunelongueur d’avance. n 24 // INDUSTRIE & SERVICES Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 Les Echos Wow Air repousse les limites du low cost sur Paris-New York AÉRIEN La compagnie islandaise a fait de Reykjavik un minihub low cost entre l’Europe et les EtatsUnis. Elle lance un ParisNew York à partir de 129 euros. Il n’y a pas qu’au foot que les Islandais surprennent. Le transport aérien, aussi, a son trublion islandais : une compagnie low cost du nom de Wow Air, spécialisée dans le dynamitage des tarifs aériens entre l’Europe et les Etats-Unis. Son dernier exploit, un Paris-New York quotidien, à partir de 129 euros l’aller simple, incluant 68 euros de taxes et redevances ! A compter du 25 novembre prochain, elle assurera une desserte quotidienne de New York-Newark au départ de Paris-CDG, avec 1 h 30 d’escale à sa base de Reykjavik, en Airbus A321 de 200 sièges. Et si les tarifs affichés sur son site se situent plus fréquemment entre 200 et 300 euros l’aller simple qu’à 129 euros, ils n’en restent pas moins, dans l’ensemble, inférieurs de 30 % à 50 % à ceux des compagnies traditionnelles. Dequoiinquiéterencore un peu plus les acteurs traditionnels du marché transatlantique, au premier rang desquels Air FranceKLM et son partenaire Delta, déjà passablementdérangésparlamontée en puissance des compagnies du Golfe sur le marché transatlantique et l’arrivée des premières low costs long-courriers. Même Norwegian,lacompagnienorvégiennequi Wow Bruno Trévidic btrevidic@lesechos.fr Skuli Mogensen, PDG de Wow Air : « En moins de 24 heures, nos A320 peuvent faire Reykjavik-Londres-Reykjavik-Boston-Reykjavik. Ce qui nous permet de les faire voler 20 heures par jour. » a fait le buzz avec son Paris-New York à 179 euros, est battue ! Wow Air n’en est pas à son coup d’essai. Créée en 2011 par Skuli Mogensen – mélange de Richard Branson et d’Elon Musk islandais, dont la fortune a été faite dans la high-tech après la revente de son entreprisedemessagerieàNokiaen 2008 –, la compagnie dessert déjà 6 destinations en Amérique du Nord, en correspondance à Reykjavik avec une vingtaine de destinations en Europe, dont les principales capitales européennes. Après Washington et Boston, Wow Air s’est lancé vers Montréal et Toronto en mai dernier et ouvre San Francisco et Los Angeles ce mois-ci, toujours avec des prix d’appel frappant l’imagination, à partir de 99 dollars l’aller sur Reykjavik au départ des Etats-Unisoude99livreslevoltransatlantique au départ de Londres. Comme chez toutes les low cost, si les prix d’appel sont attractifs, les frais supplémentaires sont là pour faire grimper la recette. Le prix de base ne comprend en effet que le transport, avec un bagage de cabine de 5 kilos au maximum. Tout le reste est payant : boissons et repas à bord, enregistrement d’un bagage (55 euros), choix du siège (de 6 à 40 euros selon sa situation), sans oublierlesinévitablesfraisderéservation (10 euros). 136.000 passagers en 2015 Par ailleurs, même si l’écartement des sièges est censé être légèrement supérieur à celui des vols intraeuropéens (de 30 à 35 pouces, contre 28 pouces sur les vols européens), les sept A320 et A321 de Wow Air n’en restent pas moins des monocouloirs au confort sommaire, habituellement réservésaux vols de moins de 2 heures. Cependant, si Wow Air se distingue de ses principaux concurrents low cost, qui hésitent encore à se lancer sur le transatlantique, c’est justement grâce à l’utilisation quasi Loyers encadrés en banlieue parisienne exclusive de ces appareils moyencourriers (à l’exception d’un A330300 sur San Francisco et LA), qui lui confèr e un avantage de coût majeur, y compris sur les plus low cost comme Norwegian, qui a dû s’offrir des Boeing 787 deux fois plus coûteux pour opérer les mêmes destinations. Or cet avantage n’est pas donné à tout le monde. Si Wow Air peut desservir toute l’Europe et l’Amérique du Nord en A320, c’est qu’elle a la chance d’être basée à mi-chemin, enIslande,contrairementauxcompagnies européennes continentales, qui doivent utiliser des grosporteurs long-courriers, plus coûteux à l’achat et à exploiter et aussi plus difficiles à remplir qu’un A320 de 200 sièges. « En moins de 24 heures, nos A320 peuvent faire Reykjavik-Londres-Reykjavik-Boston-Reykjavik,soulignesonPDG.Ce qui nous permet de les faire voler 20 heures par jour. » Ces avantages compétitifs difficiles à reproduire ailleurs, ajoutés à l’idée originale d’organiser une plate-forme de correspondance low cost à Reykjavik, expliquent le succès de la petite compagnie islandaise, qui a transporté plus de 136.000 passagers en 2015 (dont 85.500 en France), en dégageant pour la première fois des bénéfices (1,1 milliard de couronnes islandaises, soit 7,8 millions d’euros). Et ce n’est qu’un début. Avec ses nouvelles lignes, Wow Air table sur 1,6 million de passagers, pour un chiffre d’affaires multiplié par deux, à 39 milliards de couronnes (276 millions d’euros) en 2016,etsur6millionsdepassagersà l’horizon 2020. Soit à peine 10 % du trafic actuel entre l’Europe et l’Amérique. Sachant que la part de marché des compagnies low cost en Europeestde35 %à40 %,lemodèle a encore beaucoup de champ devant lui sur le transatlantique. n pris à contre-pied. « Cette annonce est décourageante pour notre secteur. L’encadrement des loyers est une mauvaise solution pour un vrai problème. Ce dispositif est une aberration qui ne vise qu’à restreindre encore plus l’offre locative. La crise du logement est déjà criante sur Paris, ce n’estpasenorganisantlapénurie avec un encadrement des loyers que cela va s’améliorer. Les locataires ne trouvent pas de logement, et cela empire de jour en jour », tempête Jean-François Buet, président de la Fnaim. IMMOBILIER L’annonce de la ministre du Logement pourrait donner un coup d’arrêt aux investissements. Marie-Christine Sonkin @mcsonkin Dans deux ans, 412 communes autour de Paris seront concernées par l’encadrement des loyers. L’annonce d’Emmanuelle Cosse, ministre du Logement, tombe comme une douche froide à l’heure de la reprise de l’immobilier. « Sylvia Pinel et Manuel Valls avaient détricoté en partie la loi Alur et la profession avait retrouvé un certain optimisme sur cette question d’encadrement, souligne Yann Jehanno, directeur exécutif du réseau Laforêt. A l’avenir, les investisseursetlesbailleursvontdéserter l’Ile-de-France comme ils l’ont fait à Paris depuis l’annonce de l’encadrement des loyers en 2012. […] C’est une très mauvaise nouvelle pour le logement. » Les professionnelsdel’immobiliersont Conséquence sur les prix L’effet repoussoir sur les investisseurs n’est pas sans conséquence sur les prix. Selon les observations de MeilleursAgents, en deux ans les grandes surfaces ont baissé à Paris de 2,3 % contre 4,6 % pour les petites surfaces. Par le passé, les studios et deux-pièces étaient les plus demandés, mais, aujourd’hui, c’est l’inverse. Autre effet de l’encadrement, « les propriétaires, découragés par la faible rentabilité de leur investissement, négligent l’entretiendeleurbien.Leparcrisquede se dégrader », déplore Sébastien de Lafond, président de MeilleursAgents. n Dans deux ans, 412 communes autour de Paris seront concernées par l’encadrement des loyers. Photo Shutterstock la cote hebdomadaire des opcvm Nom du fonds Vocation Valeur Unitaire hors frais au Variation Variation Variation en % 29.06.2016 % en % ou dernier depuis le en 1 an 3 ans cours connu 31/12/15 Date Net en euros Dernier revenu distribué CARMIGNAC GESTION 24, place Vendôme - 75001 Paris - Tél. : 01.42.86.53.35 Contacts Clientèle Privée : Alexandre COMBES & Joël GRESSE Contact Clientèle Institutionnelle : Jacques GERBI Contact Distribution Externe : Ariane TARDIEU Carmignac Emerging Patrimoine A EUR Acc (LU0592698954) C 109,13 + 6,75 + 1,27 + 8,72 Performance Depuis le 31/12/2015 Performance 1 an Performance 3 ans Federal Opportunité Equilibre (FR0010292920) 131,59 122,50 27/06/2016 - 6,91 - 0,71 9,36 Federal Croissance (FR0000987703) 64,57 61,28 27/06/2016 - 5,10 - 11,03 8,23 Federal APAL (FR0000987950) 279,36 276,68 24/06/2016 - 0,96 - 15,42 16,13 Federal Actions Ethiques (FR0000442949) 133,69 122,82 28/06/2016 - 8,13 - 5,66 37,98 FCP Actions Internationales C 1098,18 - 2,61 - 12,33 + 20,69 Carmignac Grande Europe A EUR Acc (LU0099161993) SICAV Actions européennes (PEA) C 159,13 - 6,91 - 16,65 + 13,08 Carmignac Euro-Entrepreneurs A EUR Acc (FR0010149112) FCP petites et moy. capital. europ. C 269,05 - 8,55 - 17,23 + 35,06 Carmignac Emergents A EUR Acc (FR0010149302) FCP Actions pays émergents C 787,14 - 0,19 - 6,58 + 14,86 Carmignac Emerging Discovery A EUR Acc (LU0336083810) SICAV P&M cap. pays émergents C 1296,01 + 3,46 - 4,31 + 18,33 Carmignac Commodities A EUR Acc (LU0164455502) SICAV Actions ressources naturelles C 259,46 + 7,92 - 11,31 + 2,82 Carmignac Patrimoine A EUR Acc (FR0010135103) FCP Mixte diversifié international C 627,51 + 0,41 - 4,90 + 14,87 Carmignac Euro-Patrimoine A EUR Acc (FR0010149179) FCP Mixte diversifié européen C 292,32 + 2,01 - 9,75 - 1,28 Carmignac Investissement Latitude A EUR Acc (FR0010147603) FCP Mixte diversifié international C 244,73 - 2,83 - 16,53 + 3,45 Carmignac Profil Réactif 100 A EUR Acc (FR0010149211) Fonds de fonds dynamique C 174,48 - 4,12 - 19,35 + 0,89 Carmignac Profil Réactif 75 A EUR Acc (FR0010148999) Fonds de fonds mixte dynamique C 195,27 - 2,91 - 15,38 + 0,21 22, boulevard Malesherbes - 75008 Paris Tél. : 01.42.89.00.00 - Fax : 01.42.89.62.29 - www.kblrichelieu.com Contact Clientèle Privée : Christian DE WITT Contact Clientèle Professionnelle : Marie FERNANDES Carmignac Profil Réactif 50 A EUR Acc (FR0010149203) Fonds de fonds mixte équilibré C 164,38 - 1,44 - 10,79 + 0,27 Richelieu France (FR0007373469) Carmignac Global Bond A EUR Acc (LU0336083497) SICAV Obligations Internationales C 1357,10 + 6,08 + 5,78 + 23,00 Richelieu Spécial (FR0007045737) Carmignac Sécurité A EUR Acc (FR0010149120) FCP Obligations libellées en euros C 1739,34 + 1,41 + 2,11 + 6,59 Carmignac Capital Plus A EUR Acc (LU0336084032) SICAV Monétaire dynamique C 1145,87 - 0,84 - 2,17 + 2,04 CAC 40 depuis le 31/12/2015 : - 9,53 % Date VL FEDERAL FINANCE GESTION Carmignac Investissement A EUR Acc (FR0010148981) MSCI AC WORLD INDEX FREE depuis le 31/12/2015 : - 2,18 % Dernière VL 1 allée Louis Lichou - 29480 Le Relecq-Kerhuon Service Relations Clientèle : N° Cristal 09.69.32.88.32 (appel non surtaxé) contact@federal-finance.fr www.federal-finance.fr Cotations : 01.42.61.62.00 site Internet : www.carmignac.fr SICAV Actions Internationales VL au 31/12/2015 Nom du fonds Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Elles ne sont pas constantes dans le temps. Les documents d’Information Clé pour l’Investisseur et les prospectus des FCP sont disponibles sur le site www.federal-finance.fr Nom du fonds Vocation Dernier revenu distribué Val. Unit. Hors frais au 28/06/16 ou dernier cours connu en euros Variation Variation en % en % depuis le 1 an 31/12/15* glissant Date Net Actions françaises, PEA - C 415,77 -11,40 -10,23 Actions françaises, PEA - C 180,58 -10,99 -12,96 Richelieu Croissance PME (FR0010092197) Actions françaises, PEA - C 176,88 -5,25 1,00 Richelieu Family Small Cap (FR0011689330 ) Actions européennes, PEA - C 106,93 -7,70 -3,55 KBL RICHELIEU GESTION Richelieu Europe Quality (FR0000989410) Actions européennes, PEA - C 146,76 -8,83 -7,76 Richelieu Flexible (FR0000029944) Diversifié, PEA - C 512,89 -9,22 -13,00 Richelieu Harmonie 50 (FR0000986846) Diversifié - C 154,74 -4,09 -3,95 Certains des fonds ci-dessus possèdent des parts de distribution et/ou des parts en autres devises. Les fonds KBL Richelieu Gestion peuvent être directement achetés soit auprès de votre banquier habituel par simple instruction précisant le nombre de parts et le code ISIN, soit La liste complète est disponible sur le site www.carmignac.fr auprès du gérant ou du dépositaire. INDUSTRIE & SERVICES // 25 Les Echos Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 mécénat Café Royal double Carte Noire sur le marché de la dosette ALIMENTATION La marque suisse est devenue le deuxième acteur du marché français de la dosette compatible. Marie-Josée Cougard @CougardMarie La guerre fait rage sur le marché des dosettes compatibles avec les machinesNespressoetDolceGusto. Le nombre d’acteurs a dépassé la quarantaine en France. Ouvert par Nestlé sur Internet et dans son réseau de boutiques pour une clientèle haut de gamme, le marché a littéralement explosé avec l’arrivée de la concurrence, qui s’est concentrée sur la vente en grande distribution. Le commerce des dosettes dans les enseignes a fait un bond de 25 % en volume et de 21 % en valeur en 2015. Ils’estvendu272,3millionsdedosettes compatibles dans les linéaires, qui pratiquent des prix plus bas que Nestlé. Soit 28 centimes la dosette compatiblecontre35centimespour la moins chère chez Nespresso. Nespresso reste le grand leader avec un chiffre d’affaires estimé à 600millionsd’euroshorsgrandedistribution, tandis que L’Or (JDE) vient aupremierrangengrandessurfaces avec une part du marché de 45 %. Toutesmarquesconfondues,lemarché des dosettes compatible en GMS s’élève à 200 millions d’euros. La marque suisse Café Royal, qui s’est lancée en France il y a seulement deux ans, a fait un bond de 183 % en 2015 et contrôle 11 % des ventes, indique la société. Sur les six premiers mois de l’année, « nous avons vendu 100 millions de dosettes », affirme Alain Hohwiller, le directeur général de Café Royal en France. Ce faisant, la marque a doublé Carte Noire, qui vient d’être rachetée 700 millions d’euros par l’italien Lavazza. Il n’est pas douteux que celui-ci mette des bouchées doubles pour récupérer son rang.LaFranceestunecibleprivilégiée pour Guiseppe Lavazza, qui ne cache pas ses ambitions sur le marché national. « La nouvelle frontière pour nous est la biodégradabilité. Nous avons lancé une capsule compostable en 2015 », dit le vice-président du groupe de Turin. Café Royal, qui vante les mérites de ses capsules non biodégradables mais hermétiques à toute oxydation, estime avoir « encore des marges de progrès ». « Sur les dix premières références de capsules Le hors-piste de la Fondation BNP Paribas PRISE DE RISQUE La danse contemporaine, le cirque, le jazz… la banque a choisi de sortir des sentiers battus. La marque se donne trois ou quatre ans pour finaliser son installation sur le marché français. Photo Café Royal Martine Robert @martiRD compatibles,ilyaquatreCaféRoyalet sixL’Or »,seféliciteAlainHohwiller. En matière de mécénat d’entreprise, de nombreux acteurs privilégientdesinstitutionsd’excellence telles que l’Opéra de Paris, Le Louvre, Versailles, qui leur garantissent des contreparties d’exception (visites privées, privatisations de salles…). La FondationBNPParibas,elle,achoisi de sortir des sentiers battus : du hors-piste plus risqué, mais dont elle a fait sa marque de fabrique. La banque soutient ainsi des chorégraphes contemporains, des artistes issus des nouveaux arts du cirque, ou encoredestalentsémergentsdu jazz. En 2012, sa route croise celle de la compagnie d’Emmanuel Gat et du Festival Montpellier Danse. Depuis, les uns et les autres ne se sont plus quittés et la Fondation soutient un programme de résidences qui a déjà bénéficié à 60 compagnies. Cap sur les cafés et restaurants Le groupe suisse affirme avoir pris des clients à Nespresso, « très contents de trouver des dosettes de qualité comparables en grandes surfaces pour moins cher ». De son côté Richard Girardot, le patron de Nestlé en France, reconnaît « une forme de cannibalisation du marché deladosette »parsesnouveauxconcurrents. Mais se dit « surtout attentif à JAB. Leur rachat du groupe de café américain, Keurig Green Moun- tain montre à quel point ce groupe se veut offensif ». JAB, le holding de la Reimann, est l’actionnaire de contrôle de Jacobs Douwe Egberts. Café Royal se donne trois ou quatre ans pour finaliser son installation sur le marché français. Et deux ans pour doubler son chiffre d’affaires à 50 millions d’euros. La marque sera vendue par Promo Cash et Métro à partir du mois de septembre.Ellevaégalements’attaqueraux cafésetà la restauration(CHR). D’ici à quelques semaines, de nouvelles gammes de café moulu, de capsules pour machines professionnelles et de capsules bio seront lancées. n IMMOBILIER Le comité ad hoc et le conseil de surveillance la jugent supérieure à celle d’Eurosic. Les grands actionnaires ne sont pas de cet avis. Antoine Boudet @ABoudet Le comité ad hoc constitué par la société Foncière de Paris afin d’examiner les deux offres de rachat présentées d’abord par la foncière Eurosic puis par Gecina a rendu sa copie au conseil de surveillance, réuni mercredi. « A l’issue de l’examen des offres en présence, le comité ad hoc a considéré à l’unanimité que l’offre de Gecina était dans l’intérêt de la société, de ses actionnaires et de ses salariés.Ilaégalementrelevéquecette offre était financièrement supérieure à l’offre d’Eurosic », a communiqué Foncière de Paris dans la soirée. Des conclusions approuvées à l’unanimité des cinq membres votants du conseil de surveillance de cette société propriétaire d’un portefeuille très convoité de prestigieux immeubles de bureaux au cœur de Paris. Eurosic, GMF Vie (Covéa) et les Assurances du Crédit Mutuel (ACM), qui étaient en situation de conflits d’intérêts n’ont pas pris part aux votes. Sous réserve Les deux assureurs ont en revanche fait savoir « qu’en l’état », et « sous réserve d’éventuelles évolutions des conditionsdemarché »,aajoutéGMF Vie, ils apporteront, comme ils l’avaient déjà annoncé, leurs titres à l’offreprésentéeparEurosic.Celle-ci « répond mieux aux attentes et contraintespropresàACMVIEensaqualité d’entreprise d’assurance », justifie la filiale du groupe Crédit Mutuel. Comme pour Covéa, tant « d’un point de vue financier et stratégique » que « au regard des critères d’investissement propres », précise le groupe. Deux stratégies actionnariales se dessinent dans cette bataille boursière à près de 1,5 milliard d’euros sur une pépite de l’immobilier de bureaux dans la capitale : l’une privilégie l’offre en cash de Gecina, l’autre l’offre en titres de Eurosic. Et si le géant français de l’immobilier de bureaux semble avoir bel et bien marqué un point en obtenant l’aval du comité ad hoc et du conseil de surveillance, il se heurte toujours à l’hostilité des grands actionnaires de Foncière de Paris qui ont choisi leur camp, tout comme d’ailleurs son fondateur Luc Guinefort, qui a fait part de son intention d’apporter ses titres en partie à la branche rémunérée en Osra de l’offre d’Eurosic. Pour l’heure, la foncière contrôlée par la famille Ruggieri détient en direct 26,64 % du capital de Foncière de Paris, et 46,93 % lui sont promis. Mais, comme l’indique prudent un proche du dossier, « tant que l’opération ne sera pas bouclée, elle ne le sera pas ». n La vente en pharmacie de prothèses auditives low cost confirmée SANTÉ Le Conseil d’Etat a débouté les audioprothésistes qui s’opposaient à la vente des « assistants d’écoute ». Catherine Ducruet cducruet@lesechos.fr Fin de partie pour les audioprothésistes, au terme d’une guérilla judiciaire lancée fin 2010 contre la vente en pharmacie des assistants d’écoute, qui sont aux prothèses auditives classiques ce que les lunettes-loupessontauxlunettesvendues par les opticiens. Le Conseil d’Etat vient de rejeter, pour excès de pouvoir, la requête de l’Union nationale des syndicats d’audioprothésistes français (Unsaf) à l’encontre de l’arrêté du ministère de la Santé du 13 août 2014, qui avait autorisé la vente en pharmacie de ces appareils auditifs.Bienqu’ayantlecaractèrede dispositifs médicaux, ces assistants d’écoute préréglés, de faible puissance, « ne supposent pas d’adaptation individuelle ». Par conséquent, selon le Conseil d’Etat, ils « ne peuvent être regardés comme des prothèses auditives » qui, elles, doivent être exclusivement prescrites par des audioprothésistes diplômés. Pourl’Unsaf,cettedécisiontémoigne d’une « vraie méconnaissance » du déficit auditif et de sa compensation. Pour la société Sonalto, filiale du groupe Urgo, qui vend depuis 2011 ces appareils auprès de 5.000 pharmacies partenaires en France, c’est un vrai soulagement. « Nos produits conviennent à 80 % des 5 millions de Français qui auraient besoin d’être appareillés », argumente Maxence Petit, fondateur de Sonalto. « Nous avons lancé notre produit en janvier 2011 après en avoir testé l’accueil auprès d’une dizaine de pharmacies fin 2010, raconte-t-il. Or, un salarié d’Audika fréquentait l’une d’elles, poursuit-il. Le 24 décembre 2010, avant même le lancement officiel, Sonalto était attaqué devant le tribunal de grande instance pour vente de prothèses auditives en dehors du monopole des audioprothésistes. » En 2013, c’est une plainte qui est déposée au pénal contre une pharmacienne pour « exercice illégal du métier d’audioprothésiste ». « Sous-équipement » De nombreux pharmaciens ayant pris peur et renoncé à toute promotion, voire à toute vente, Sonalto a pris contact avec l’Agence du médi- 1.500 EUROS C’est le prix moyen d’une prothèse auditive pour une oreille, alors que les assistants d’écoute sont cinq fois moins chers. cament et la Direction générale de la santé. Moyennant l’obtention d’unmarquageCEdonnantlestatut de dispositif médical, un arrêté ministérielpubliéenaoût2014–qui vient donc d’être validé – avait confirmé le droit de vendre les assistants d’écoute en pharmacie. En février 2015, constatant « le souséquipement des Français en audioprothèses et les prix élevés des appar e i l l a g e s » , l ’A u t o r i t é d e l a concurrence avait d’ailleurs ouvert une enquête sur le secteur. n Le changement climatique aussi La Fondation BNP Paribas est également partenaire d’autres institutionsquifontrayonnerla création contemporaine comme le Centre national de la danse à Paris, la programmation danse du Festival d’Avignon, les focus internationaux de Chaillot, la Maison de la danse à Lyon et la vidéothèque Numéridanse.tv. Côté cirque, Montpellier Danse Foncière de Paris : l’offre de Gecina recommandée tions d’affaires. Et d’apporter peut-être un nouveau public à cet événement emblématique de notre ville » souligne-t-il. Pour Mireille Jouvenel, qui tient les cordons de la bourse en tant qu’administratrice du festival, ce mécénat est précieux : Montpellier Danse a un budget bien modeste en regard de poids lourds comme le Festival de Radio France Montpellier : 3,3 millions d’euros et seulement 20 % de recettes propres car le parti pris est d’offrir aux 25.000 spectateurs une billetterie accessible. Cette année, le choix de privilégier la diversité, avec 56 spectacles au lieu de 44 l’anpassé,maisdansdessallesà jauge modeste, rend l’équilibre économique encore plus compliqué. La compagnie d’Emmanuel Gat, le Festival Montpellier Danse et la Fondation BNP Paribas ne se quittent plus : « Sans la durée, pas d’accompagnement possible. Et la création donne du sens à ce que fait l’entreprise. » Cet été, le mécène a plusieurs de ses protégés à l’affiche de ce festival. « Le soutien de la fondation, le seul stable, est fondamental pour nous ; il a sauvé la compagnie à plusieurs reprises, surtout au début », souligne EmmanuelGat.« C’estunevraie aventure, une vraie relation, nous ne sommes pas seulement des financeurs qui faisons un chèque. Sans la durée, pas d’accompagnement possible. Et lacréationdonnedusensàceque fait l’entreprise. Le dialogue est fécond, il y a beaucoup à échanger avec les artistes en termes de coworking, de prise de risque, de solidarité », estime Jean-Jacques Goron, délégué général de la Fondation BNP Paribas. Quant au directeur régional de la BNP Paribas, Françis Lafon, qui relaie cet engagement auprès de ses clients, il partage le même enthousiasme. « Cela nous permet de nous inscrire dans la cité. Montpellier est l’une des métropoles les plus ambitieuses sur le plan culturel avec un budget dédié de 62 millions d’euros. Ce mécénat nous permet de faire découvrir unfestivald’envergureànosrela- même schéma : la banque aide lescompagniesdeJamesThierrée, Chloé Moglia, Yoann Bourgeois, Zimmermann & de Perrot, mais est également le soutien principal de la Biennale internationale des arts du cirque lancée à Marseille. Alors que la BNP Paribas est présente dans 75 pays avec plus de 180.000 collaborateurs, sa fondation encourage le développement du mécénat au sein du groupe. Un mécénat pluridisciplinaire puisque sur un budget de près de 7 millions d’euros (hors programmes exceptionnels comme celui consacré aux migrants), 24,5 % sont affectés à la culture, 19 % à l’environnement, et 56,5 % à la solidarité. Depuis 1984, ce sont plus de 300 projets culturels, 40 programmes de recherche sur le changement climatique, et un millier d’initiatives sociales et éducatives qui ont été soutenusenFranceetàl’international. Avec les diverses initiatives menées par des antennes BNP Paribas dans une quarantaine de pays, près de 40 millions ont été affectés au mécénat de près de 4.000 projets en 2014. n vivez le meilleur de la tech mondiale ! GooGle self-drivinG car • Playstation vr arène de drones • courses de robots art 3d • GaminG • oculus rift + 250 autres innovations et Premières mondiales à découvrir Rencontrez plus de 5000 startups & grandes entreprises et participez au plus grand job dating des métiers du futur Un évènement réservé aUx professionnels,oUvert poUr la première fois à toUs. Billets suR vivatechnologypaRis.com fnac.com, caRRefouR.fR, fRanceBillet.com Organisateurs Partenaires Médias Partenaires Platinium Knowledge partner // 27 Les Echos Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 L’Arcep valide la fin de l’itinérance entre Orange et Free Les studios américains Lionsgate, producteurs de « Hunger Games » et de « Mad Men », ont annoncé le rachat du réseau de télévision payant Starz, pour créer un géant mondial de l’audiovisuel, avec un chiffre d’affaires estimé de 4 milliards de dollars. Une transaction à 4,4 milliards en numéraire et en actions. Le régulateur français des télécoms a validé jeudi les modifications apportées par Orange et Free à leur contrat d’itinérance. Son extinction progressive sera organisée à partir de janvier 2017 . L’Arcep a également approuvé le partage d’infrastructures et l’itinérance 4G entre Bouygues et SFR. DR en pixels DR HIGH-TECH &MEDIAS Lionsgate rachète Starz 4,4 milliards de dollars 5 CANDIDATS POUR SAFRAN IDENTITY Selon nos informations, Safran a retenu cinq offres pour son pôle sécurité, valorisé plus de 2 milliards d’euros : celles d’Oberthur, de Gemalto, de KKR avec Jacques Veyrat, de Xavier Niel et GBL, de Bain-Ardian-Predica et de CVC-Astorg. Ennuisjudiciaires à répétitionpour Appleen Chine INTERNET La commission des médias accuse Apple d’avoir enfreint ses droits de diffusion sur Internet. Les ennuis de la firme à la pomme en Chine ne tiennent certainement pas du hasard. Alain Ruello aruello@lesechos.fr — Correspondant à Pékin Nouveau front judiciaire pour Apple en Chine. La SAPPRFT, la toute-puissante commission chinoise de contrôle de la presse, de la radio, du cinéma et de la télévision, a porté plainte contre l’icône de la high-tech américaine et Youku, le « YouTube » national, filiale d’Alibaba, en réclamant au passage 70.158 yuans de dommages et intérêts. L’objet du délit ? Via l’Apple Store, le magasin d’applications, les internautes ont pu télécharger Youku et visionner sur leurs iPhone ou iPad le film « Xue Bo Di Xiao », dont les droits exclusifs de diffusion sur Internet appartiennent à la SAPPRFT, laquelle n’a pas donné son accord. La plainte, déposée auprès du tribunal du district de Haidian dans le norddePékin,aétédévoiléecejeudi par le site du magazine économique « Caixin ». Elle pose de nombreuses questions. D’abord, sur la réalité de l’impact économique dénoncé par le plaignant : le film en question,quitraitedelaguerrecontre les Japonais, date de 1994. Pour- quoi dénicher cette affaire maintenant ? Et pourquoi demander si peu–unpeuplusde10.000dollars– en compensation alors que la SAPPRFT évoque une perte économique « importante » ? Quoi qu’il en soit, le film n’est plus disponible via Youku. Une série noire troublante Surtout, la plainte de la SAPPRFT allonge la liste, déjà bien chargée, des ennuis d’Apple en Chine. La firme à la pomme a dû récemment fermer, six mois après les avoir ouverts, ses services de vente en lignesdefilms(iTunesMovies)etde livres (iBooks) sur injonction des autorités concernées, sans que l’on sache vraiment pourquoi. Elle a ensuite été condamnée par un maroquinier local pour utilisation abusive de la marque « iPhone ». La dernière affaire a fait encore plus de bruit : un tribunal de Pékin a o r d o n n é l ’a r r ê t d e s v e n t e s d’iPhone 6 et 6 Plus dans la capitale pour viol d’un brevet déposé par Baili, un obscur fabricant de mobiles de Shenzhen, dans le sud du pays. L’appel a suspendu la décision (« Les Echos » du 19 juin). Tim Cook, le patron d’Apple, pourrait finir par trouver cette série d’autant plus troublante qu’en Chinelehasardararementsaplace. « Ilyatoujoursunmessagepourrappeler qu’on a oublié d’accepter de discuter avec tel ou tel de telle ou telle question », décrypte un bon connaisseur des mœurs politiques locales. Le message porte-t-il sur l’accès à certains codes sources ? Pékin en a fait la demande à plusieurs reprises ces deux dernières années, a reconnu récemment le responsable des affaires légales du groupe.Lequelarefusédelesdévoi- ler, tout comme il a tenu tête au FBI américain dans l’affaire des attentats de San Bernardino. La série judiciaire intervient, qui plus est, alors qu’Apple fait face à une situation difficile en Chine : les ventes sur ce qui constitue son deuxième marché derrière les Etats-Unis ont baissé au premier trimestre et la concurrence locale, Huawei, Xiaomi ou encore Oppo, y est de plus en plus féroce. n TDF varacheterson concurrentItasdans la télédiffusion INFRASTRUCTURES Le groupe élimine ainsi l’un des derniers agitateurs du marché des antennes TV. Romain Gueugneau @romaingueugneau La consolidation est à son maximum sur le marché français de la télédiffusion. TDF vient de signer jeudi le rachat de son concurrent Itas, opérateur d’antennes et d’équipements pour diffuser les chaînes de TV. La réalisation de l’opération est soumise à des conditions suspensives, mais elle devrait être finalisée avant la fin de l’année. Selon nos informations, la transaction pourrait, au total, dépasser les 100 millions d’euros. TDF a remportélemorceaufaceàCellnex,une « tower company » espagnole, et Infravia Capital, un fonds français spécialisé dans les infrastructures. L’opération se fait en deux temps. TDF a d’abord trouvé un accord avec Gilles Bastard, patron et actionnaire majoritaire d’Itas, pour aider ce dernier à refinancer l’importante dette du groupe. En 2014, Itas avait en effet levé 250 millions d’euros auprès de la banque australienne Macquarie et de la société d’investissement française Tikehau. Et les échéances de remboursement se rapprochaient dangereusement, selon une source. En échange de ce refinancement, TDF va entrer au capital du groupe. Avant d’ici quelques mois d’en prendre le contrôle total. Itas a franchi une étape importante en rachetant, fin 2014, OneCast, une filiale de TF1 spécialisée dans la diffusion pour les multiplex de télévision numérique (TNT), elle-même créée en 2001 pour concurrencer TDF... L’opération avait permis à Itas de doubler son chiffre d’affaires, à un peu plus de 30 millions d’euros. A l’époque Gilles Bastard n’excluait pas d'autres opéra- Domination renforcée dans la télédiffusion Avec ce rachat, TDF se débarrasse d’unconcurrentgênantetaffirmeun peu plus sa domination dans le secteur. Itas faisait en effet figure de poil àgratter.Crééen2008parl’entrepreneur Gilles Bastard, qui avait démarrédans le business des antennes et des équipements télécoms à la fin des années 1980, le groupe avait pour mission de dynamiser le marché en pratiquant des prix inférieurs de 30 % au moins à ceux de l’opérateur historique, de quoi inciter plusieurs chaînes de télévision à basculer sur ses antennes. 45 MILLIONS D’EUROS Le chiffre d’affaires annuel réalisé par Itas, qui emploie 280 personnes. tions, lorgnant notamment sur Towercast, la filiale de NRJ Group. Celle-ci sera désormais l’unique concurrent de TDF dans la télédiffusion–surlemarchédesantennes télécoms, il se retrouve face à FPS. Itas génère un chiffre d’affaires d’environ 45 millions d’euros et emploie 280 personnes. La nouvelle de ce rapprochement ne va pas forcément ravir les chaînes de télévision, qui vont se retrouver face à un TDF monopolistique. Sauf si TF1 décide de récupérer son ancienne filiale. En effet, selon nos informations, une clause stipulait, lors du rachat de OneCast par Itas, qu’en cas de nouvelle consolidation le groupe de télévision se réservait le droit de reprendre son bien. Reste à savoir ce qu’il en fera. Pour TDF, racheté pour 3,6 milliards d’euros en 2015 par un consortium de fonds étrangers, cette opération est une réponse à l’évolution du marché de la diffusion TV. « La concurrence actuelle entre les plates-formes de diffusion de télévision, avec la montée en puissance de la fibre et de l’ADSL, et la réduction du spectre alloué à la TNT après l’octroi du deuxième dividende numérique, en avril dernier, obligent les diffuseurs à innover et à investir pour garantir la pérennité de la TNT », commente un porteparole. Le groupe compte bien profiter du savoir-faire industriel d’Itas et de ses recettes pour rester compétitif, sur un marché qui demeurera sous pression. n Diversificationaumenudu pôle TVjeunesse deLagardère TÉLÉVISION Le pôle TV jeunesse de Lagardère lance de nouvelles activités et s’ouvre un peu plus à l’étranger. Le pôle télévision jeunesse du groupe Lagardère (Gulli, Canal J, Tiji) ne compte pas rester dans son coin.Unevolontéd’ouverturequiva se traduire, d’abord, par la fin des contrats d’exclusivité avec CanalSat et Numericable : Canal J (8-14 ans) et Tiji (3-7 ans) sont depuis quelques mois sur Bouygues Telecom, et seront à la mi-juillet sur Orange, avant SFR dans l’été. Si, d’un point Lagardère Active Marina Alcaraz @marina_alcaraz « Chica Vampiro, mortel d’être un vampire », la telenovela colombienne qui cartonne sur la chaîne jeunesse en clair. de vue financier, ce changement ne crée ni manque à gagner ni plus-value, selon le groupe, « cela va nous permettre d’élargir notre audience et ainsi notre bassin publicitaire », assureCarolineCochaux,directrice déléguée. Une façon de réduire la dépendance à ses distributeurs, alors que l’essentiel des revenus de ses deux chaînes premium vient aujourd’hui de ces derniers. De son côté, la chaîne en clair Gulli (17,6 % de part d’audience en journée sur les 4-10 ans en 2015, un record), elle, est financée par la publicité. Mais cela se fait aussi par le biais d’une diversification accrue : le groupe lance ainsi les premières croisières Gulli à la Toussaint. La marque était déjà présente à travers des livres, des parcs de jeux, des tournées d’été et réfléchit à d’autres produits... Au total, les diversifica- tions représentent environ 10 % des revenus du pôle jeunesse. « L’idée est de trouver des relais de croissance et de continuer à être proche de notre public », reprend-elle. Ouverture tous azimuts Parallèlement, le groupe se développe de plus en plus sur le numérique.L’entitéjeunessedeLagardèrea ainsi financé une Web série (« Les tactiques d’Emmae), en ligne dès cette semaine, qui aura vocation à êtrediffuséesurGullidansquelques mois. « On a fait le chemin inverse de ce qui se fait couramment. Là aussi, c’est une volonté d’accompagner et de fidéliser notre public digital native. » Surlelinéaire,legroupevaaussilancer d’autres marques, comme elle l’avait fait « Chica Vampiro », qui marche très fort auprès des petites filles. « Nous avons des chaînes com- plémentaires, ce qui nous permet de donner une exposition plus forte à nos programmes et de rentabiliser plus facilement nos investissements. Nos trois chaînes sont rentables et même très rentables », dit-elle. Le pôleTVjeunesseainvesti8 %deson chiffre d’affaires en achats et préachats d’animation l’an dernier (6 % en 2014). Il vient de conclure un accord avec le Syndicat des producteursdefilmsd’animationpouraugmenter son investissement dans ce secteur (à 10 % du chiffre d’affaires) e n é c h a ng e d e c h a n g e m e n t s d’horaires de diffusion de ces programmes, notamment. L’accord doit être validé par le CSA, afin de modifier les conventions. Dernier axe d’ouverture : l’international. Gulli, déjà présent en Afrique et en Russie, veut s’ouvrir à d’autres pays à horizon 2018. n 28 // Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 Les Echos y START LE RDV En marge de Viva Technology, Publicis Drugstore expose plusieurs produits de start-up issues du Réseau national des pépinières de France (Elan) jusqu’au 14 juillet : Liva, Ecoetlogic, Ticatag, Goaltime et Sericyne figurent parmi les sélectionnés qui bénéficieront d’une visibilité importante avec les 6.000 personnes qui passent chaque jour devant l’établissement. UP 11 MILLIONS D’EUROS C’est le montant total que Blida, une filiale de Metz Technopôle, va investir pour racheter un ancien dépôt de bus à l’agglomération lorraine, le rénover et lui permettre d’accueillir des start-up. Un air de Silicon Valley flotte sur la porte de Versailles à Paris l Le président de la République était présent jeudi, au salon VivaTechnology organisé par Publicis et Les Echos. l Eric Schmidt, le président exécutif d’Alphabet, ou encore Allen Blue, le cofondateur de LinkedIn, s’y sont succédé. INTERNET Guillaume Bregeras @gbregeras Ce jeudi matin, la porte de Versailles a des airs de Silicon Valley. Dans la foule, dense, qui passe les contrôles de sécurité, la langue anglaise est largement majoritaire. Startuppers, investisseurs et représentants de grands groupes sont tous réunis pour donner le coup d’envoi de Viva Technology, le salon co-organisé par Publicis et « Les Echos », dont l’ambition est de placer Paris sur la carte mondiale de la Tech, au même rang que Las Vegas et son légendaire CES. L’initiative ne manque pas d’ambition et c’est peut-être ce qui a réussi à convaincre autant de personnalités de cet écosystème. John Chambers, Executive Chairman de Cisco, et meilleur publicitaire de la France dans le monde anglo-saxon, réitère son message lors de l’une des premières grandes keynotes de la journée : « J’avais dit il y a un an que la France deviendrait une start-up nation… maintenant, les gens me croient », assène-t-il tout sourire à une assistance fournie et acquise à sa cause. Dans les allées, même enthousiasme. Les conversations se multiplient et il faut parfois élever la voix pour se faire entendre. Comme dans une ruche, chacun semble FranceDigitale récompense WayKonect « J’avais dit il y a un an que la France deviendrait une start-up nation. » JOHN CHAMBERS Executive Chairman de Cisco L’association a remis son prix de 1,5 million d’euros à une jeune pépite lilloise sur le Salon Viva Technology. Elle se positionne sur le secteur porteur des véhicules connectés. savoir ce qu’il doit faire, mais se laisse aussi parfois distraire. La file d’attentepourtesterlerollercoaster virtuel proposé par Partouche sur le stand du PMU en atteste. On imaginequ’elleseral’unedesattractions pharesdelajournéegrandpublicde samedi. Si l’événement se revendique centré autour des affaires, le plaisir n’est jamais loin. C’est l’esprit tech qui infuse… Des entrepreneurs qui veulent changer le monde D’autres conférences, plus intimes, font le plein. Ils sont par exemple venusennombreécouterAllenBlue. Le cofondateur de LinkedIn vient de céder son entreprise à Microsoft, mais reste intarissable sur la manièredontson« bébé »peutaider à combattre le chômage dans le monde : « Notre mission et notre objectif restent de connecter les 3,5 milliards d’actifs dans le monde ! » Un message auquel aurait pu être sensibleFrançoisHollande,quiflâne François Hollande et Axelle Lemaire, à droite, secrétaire d’Etat au Numérique, se font présenter la Google Car par Eric Schmidt, le président exécutif d’Alphabet. Photo Bruno Levy pour « Les Echos » pendant plus d’une heure entre les stands, s’arrêtant sur certains d’entre eux pour comprendre la motivation de ces entrepreneurs qui veulent changer le monde. Le président de la République prend aussi quelques minutes pour se faire présenter la Google Car par Eric Schmidt, le président exécutif d’Alphabet, juste avant l’entrée en scène de celui-ci pour son intervention. Un échange qui explique peut- COMMUNIQUÉ CARREFOUR ET GRANDSVINS-PRIVES.COM : LA FOIRE AUX VINS TOUS LES JOURS ! Fondé à Bordeaux en 2013, GrandsVins-Prives.com a été lancé par des négociants en vins. Le site sert aujourd’hui un peu plus de 33 000 clients en France. Il propose en permanence des offres promotionnelles ainsi qu’un riche catalogue de grands vins français et pépites des plus grands terroirs du monde proposés au meilleur prix. Le comité de dégustation de l’équipe sélectionne les crus auprès de producteurs reconnus ou d’œnologues indépendants et passionnés. La plupart des vins proposés ne sont pas disponibles en grande surface. Depuis son acquisition par Carrefour en 2015, la jeune pousse propose une offre marchande élargie dans un secteur en croissance, la vente de vins en ligne représentant aujourd’hui 10 % du marché. « Notre objectif est de s’affranchir du « snobisme » de l’industrie du vin et de pouvoir proposer des crus de qualité au bon prix autant pour les connaisseurs que pour les amateurs », souligne l’équipe fondatrice. GrandsVins-Prives.com s’appuie désormais sur une puissance logistique déterminante pour son expansion en France et à l’étranger. Elle peut notamment s’appuyer sur une base clients élargie dont les 14 millions de porteurs de carte de fidélité du leader de la grande distribution. A son tour, le Groupe Carrefour bénéficie du dynamisme d’une startup dont la force réside dans la capacité à créer des événements en continu, des ventes éphémères qui ne sont pas tributaires des saisons. Avec Carrefour et Grandsvinsprives.com, c’est la foire aux vins tous les jours ! DAVID SCHWARZ, DIRECTEUR DÉVELOPPEMENT ET NOUVELLES ACTIVITÉS ECOMMERCE CARREFOUR FRANCE « Carrefour et Grandsvins-prives.com, c’est d’abord une histoire et une passion commune, le vin mais c’est également une nouvelle façon de vendre, plus éphémère, plus rapide. » Retrouvez GrandsVins-Prives.com sur le Lab Carrefour à Viva Technology, du 30 juin au 2 juillet à Paris Expo Porte de Versailles. être le speech mêlant tech et politique de l’ancien PDG de Google. Un peu plus tard, il assure que son groupe veut investir davantage en Fr a nce et qu' i l fau t « p lu s d e start-up » dans notre pays. Il affirme aussi qu’il regrette et ne comprend pas le choix du Brexit. « Je suis toujours inquiet quand on parle de davantage de barrières », fait-il valoir. De son côté, la secrétaire d’Etat au numérique, Axelle Lemaire, tou- jours bienveillante vis-à-vis des jeunespoussesetdel’écosystèmequ’elle a contribué à faire émerger, peut tranquillement évaluer sa popularité. Quelques dirigeants accueillis en star, Yuanqing Yang (Lenovo), Jim Gianopulos (20th Century Fox), Oliver Samwer (Rocket Internet) bouclent cette première journée. Toujours en anglais. Toujours enthousiastes. Et prêts à prolonger cette vague partie pour durer. n EDFverse100.000 euros àtroisstart-up Pour leur troisième édition, les prix Pulse ont récompensé Ecoisme, Biomodex et Kara. de leur utilisation pour favoriser les économies d’énergie. Ce projet est porté par un jeune entrepreneur ukrainien. David Barroux dbarroux@lesechos.fr BIOMODEX (E-SANTÉ) Pour la troisième année d’affilée, EDF a remis jeudi soir ses prix Pulse qui récomp ensent des start-up européennes. Les internautes, via 150.000 votes, avaient départagé les finalistes. Les trois lauréats recevront à la fois un soutien financier de 100.000 euros chacun et bénéficieront d’une campagne de communication et d’un accompagnement sur la durée. Autant d’éléments qui doivent permettre d’accélérer la croissance et de faire progresser la notoriété de start-up qui, pour concourir, devaient être en mesure de lancer un produit d’ici à la fin 2016 ou d’engager des tests, pour celles du monde de la santé. Les trois vainqueurs sont : ECOISME (SMART-HOME) Ecoisme est un système d’optimisation de l’énergie qui détecte tous les appareils branchés dans la maison (grâce aux prises de courant), et préconise de les éteindre ou de les débrancher, en fonction La start-up française Biomodex a mis au point des maquettes de simulation qui reproduisent les propriétés biomécaniques du corps humain, et en particulier des organes. Ces maquettes, imprimées en 3D, imitent au plus près l’anatomie du corps humain. Elles permettent au chirurgien de préparer son inter vention en amont d’une op ération p our réduire les risques et diminuer les complications. KARA (VILLE BAS CARBONE) Kara est un système d’éclairage public intelligent qui permet de détecter une présence à 35 mètres, de déterminer sa masse et sa trajectoire, et de moduler l’éclairage en fonction. Le système est directement logé dans le lampadaire qui adapte l’éclairage en fonction des usagers (piétons, automobilistes…). Cette technologie intelligente, développée par une start-up française, permet de réaliser jusqu’à 70 % d’économies d’énergie pour l’éclairage public. n Midi trente, jour d’ouverture, sur le Salon Viva Technology. Le résultat des premiers concours tombent. Parmi eux, celui organisé par France Digitale est le mieux doté. 1,5 million d’euros (1 million en « equity » et 500.000 sous la forme d’un prêt accordé par bpifrance) pour le vainqueur choisi par le jury (trois fonds, Partech, Breega et 360 Capital, et un business angel, Olivier Mathiot). Après avoir parcouru l’Hexagone durant plusieurs mois, France Digitale a invité dix start-up à pitcher. Et c’est Way Konect, trois ans d’âge et déjà de sérieuses métriques, qui l’emporte. Plate-forme dédiée aux gestionnaires de flottes automobiles, cette pépite incubée au sein d’Euratechnologie à Lille travaille déjà avec 17 clients à qui elle promet une baisse de 650 euros par an sur le coût d’entretien de chaque véhicule et une réduction de 50 % du temps passé à manager les flottes. Une approche originale C’est l’univers prometteur des véhicules connectés que Way Konect vise et Yassin Korchi, son cofondateur, ne manque pas d’ambition : « Ce marché représente 5 millions d’unités en France et 30 à l’échelle européenne. Avec ce prix, nous souhaitons continuer à grandir, et très rapidement. » Dans les tuyaux des 24 prochains mois, le passage de 13 à 20 employés, l’attaque du continent européen et la préparation d’unegrosselevéedefondsd’iciàun an. Way Konect ne devrait pas avoir trop de souci à convaincre de nouveau les investisseurs, comme l’explique Paul Degueuse, associé de 360 Capital Partners et membre du jury : « Ce qui nous a convaincus est l’approche à contre-courant qu’ils proposent. Le secteur des véhicules connectés est très porteur en ce moment, mais il est aussi saturé. Ils sont restés très pragmatiques en partant des besoins et en proposant une solution simple avec un bon ROI. » Histoire à suivre donc, avec de sérieux concurrents déjà positionnés pour ceux qui voudront prendre le train en marche. — G. B. 4 À NOTER SuperJob, plate-forme BtoC de mise en relation entre des étudiants et des professeurs, a remporté le coup de cœur du public. // 29 Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 Les Echos Q START Le Medef et Up Afrique veulent aider les start-up françaises qui ont vocation à travailler en Afrique. Pour cela, ils ont créé l’index UP40 pour rassembler des pépites qui interviennent sur plusieurs thématiques comme la ville durable, l’e-santé, le financement participatif et l’e-commerce. Pour entrer dans ce classement, les jeunes pousses ne doivent pas excéder 10 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel et en réaliser au moins un tiers sur le continent. Z L’APPLI [ EN IMAGES Alex Garden, un entrepreneur de la Silicon Valley, veut révolutionner la pizza. Son principe ? Dès que la commande est validée sur le site Zume Pizza, un robot démarre sa préparation dans un atelier en respectant les « défauts » que peuvent créer de véritables pizzaiolos. Ensuite, la pizza est cuite dans le camion durant sa livraison. A découvrir en vidéo : http://bloom.bg/28S6FVI La communauté des cyclistes parisiens va pouvoir souffler. La jeune pousse Ridy.fr va se déployer dans la capitale afin de leur permettre de faire réparer leur vélo dans les plus brefs délais. Le principe ? En trois clics, l’utilisateur indique sa position, la nature de sa réparation, puis la paie. Un partenaire du réseau se déplace ensuite pour assurer l’opération. La pépite annonce vouloir également se développer à Bordeaux, Lille, Nantes et Strasbourg. Les principales innovations présentées à VivaTech DRONE JANUS 360. Au croisement de deux technologies en plein essor – les drones et la réalité virtuelle –, ce quadricoptère embarque pas moins de dix caméras qui enregistrent en ultra haute résolution (4 K) pour tourner des films à 360° sans que le corps de l’aéronef ou les hélices n’apparaissent à l’image. Développé par la jeune pousse française Drone Volt, il dispose de quinze minutes d’autonomie en vol. Moteur ! SEA BUBBLE. Conçu par le navigateur Alain Thébault, qui rêve de le voir voguer un jour sur la Seine, la Sea Bubble est un bateau capable de voler au-dessus de l’eau grâce à un système de propulsion électrique. En forme de bulle, il peut accueillir quatre personnes. Ce mode de transport « zéro émission, zéro bruit, zéro vague », à l’état de prototype, a déjà tapé dans l’œil de la maire de Paris, Anne Hidalgo. GOOGLE CAR. C’est la star du Salon. Présentée pour la première fois en Europe, la voiture autonome de Google fait l’objet de toutes les curiosités. Dépourvue de volant mais bourrée de capteurs et de logiciels, elle est capable de rouler toute seule. Actuellement en test, sa commercialisation pourrait démarrer en 2017. Photo Eric Piermont/AFP Photos réalisées par Georges Merillon pour « Les Echos » L’ENCEINTE PHANTOM GOLD. Produit phare de Devialet, la Phantom est vendue (1.700 euros) depuis septembre 2015. Elle est aussi commercialisée dans les magasins Apple depuis décembre 2015 aux Etats-Unis et fin avril 2016 en Europe. Le nouveau modèle est la Phantom extrême. « Un produit jubilatoire. 4.500 watts, 108 décibels », selon Quentin Sannié, le cofondateur. Comptez 2.590 euros. L’OCULUS RIFT. Tous les géants de la tech se précipitent dans la réalité virtuelle (VR) et Facebook a un léger temps d’avance avec son Oculus Rift. L’appareil est disponible en précommande depuis le début de l’année et les premières livraisons ont démarré fin mars. La majorité d’entre elles seront livrées à bon port au cours de l’été, a prévenu Facebook. La VR est un gros pari pour le réseau social qui a racheté Oculus 2 milliards de dollars en 2014. ROLLER BLASTER. Sur le stand PMU, les amateurs de sensations fortes ont pu découvrir le Roller Blaster, développé par Partouche Lab. Installés dans un wagon, les passagers sont embarqués dans un voyage virtuel de montagnes russes, pendant plus de trois minutes. MY UV PATCH. Le soleil est en grève, mais voilà un patch qui mesure le niveau d’exposition aux rayons. Elaboré par L'Oréal et vendu sous la marque La Roche-Posay, ce capteur électronique change de couleur en fonction de la dose d’UV reçue et est relié à une application pour savoir quel type de protection appliquer. LE PLAYSTATION VR. Dans la VR (réalité virtuelle), c’est la guerre et Sony en sera bien. La société japonaise va commercialiser son tout premier casque, le 13 octobre prochain. Vendu 399 euros, celui-ci fonctionnera avec la PS4. Pour l’occasion, une cinquantaine de jeux, compatibles avec cet appareil, sortiront. Parmi eux, Resident Evil 7 et Final Fantasy XV. 30 // STARTUP Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 Les Echos - LE PRODUIT Charli présente sa nouvelle borne de recharge sur le Salon Viva Technology. Outil autonome, elle équipe déjà plusieurs lieux dans toute la France, comme les Columbus Café, les salons de coiffure Jean-Claude Biguine, les restaurants Courtepaille et Campanile, certaines gares SNCF, les hôtels Pullman, et les magasins Monop’. = 3 MILLIONS D’EUROS Jacques-Antoine Granjon, Xavier Niel et CapHorn Invest viennent d’investir dans la pépite Brand and Celebrities qui propose une solution permettant d’analyser et de contacter les personnalités les plus adaptées à ses projets de communication. y LE RDV EN DÉCALÉ Le robot Pepper va aussi accompagner les parieurs de courses hippiques. Capgemini et le PMU se sont associés pour construire le programme que les amateurs équins auront face à eux avant, pendant, et après les courses. Pepper permet de réaliser des paris virtuels récompensés de selfies, annonce les pronostics et oriente les joueurs vers les bornes où ils peuvent enregistrer leurs mises. Reste à savoir comme le robot gérera l’agacement des perdants… Café Digital reçoit Park & Trip « Nos clients économisent entre 25 et 40 % de frais de parking en gare et aéroport. » Avec Park & Trip, Julien Delplanque souhaite « transformer le parking en service ». La start-up, dont il est le cofondateur, permet de payer moins cher le parking en gare TGV et aéroport, de faire entretenir son véhicule et même de le proposer en auto-partage. Le prochain objectif est de développer le maillage territorial. Retrouvez la vidéo sur bit.ly/252z9nC. Les investisseursde la FrenchTech font àleur tour leurrévolution l Dans les pas des Niel et Simoncini, les fonds d’entrepreneurs et ceux connectés aux grands groupes s’imposent. l Plus que les capitaux, c’est le réseau de liens avec l’écosystème de la tech qui prime. européen ou israélien, la seule croissance domestique ne fait plus sens. » A l’autre bout de la chaîne de l’innovation,dit-elle,lesgrandsgroupes ne peuvent plus se contenter de micro-investissements dans le digital, car s’ils veulent se transformer, il leur faut accéder à de plus gros acteurs de la tech. Cela suppose en amont que les fonds de venture, qui financent ces derniers, se concentrent sur des projets de start-up à la fois solides et rentables. « Pour les fonds, la question n’est plus combien investirdanslestoursdetable,maisde pouvoir valoriser les start-up sur de vrais business plans. C’est la base de leurplus-value,etd’uncerclevertueux durable dans le capital-risque et de l’écosystème de la French Tech », juge un investisseur. CAPITAL-RISQUE Anne Drif @anndrif C’est au tour des financiers de la French Tech de faire leur saut « disruptif » ! Fini les gérants aux poches pleines venant essaimer ici ou là au fil des tours de financement des start-up dans des business technologiques prometteurs mais incertains. Avec l’arrivée à maturité de la tech française, une nouvelle génération d’investisseurs émerge, plus entrepreneuriale, plus connectée avec les innovations et le tissu des startuppers, tout en étant en interaction avec les grands groupes français. Le prochain défi : grossir en taille Stratégie opérationnelle Autant d’initiatives qui prennent la relève des pionniers Marc Simoncini, Xavier Niel ou Jacques-Antoine Granjon. Exemple : Marie Ekeland, ex-partner du fonds Elaia Capital, a lancé avec deux anciens de France Digitale un fonds d’une nouvelle génération, Daphni, construit autour d’un écosystème collaboratif d’investissement et d’accompagnement. « Il y a beaucoup d’argent qui cherche à s’investir. Les équipes de venture capital cherchent à se différencier et mettent au travail du “smart money” », note Michael Azencot, associé de la Financière Cambon. Moins focalisés sur une approche financière, « les venture capitalists sont au plus près du terrain, avec une vraie stratégie opérationnelle », appuie un investisseur dans des fonds. Autre initiative marquante, Stéphanie Hospital, un ancien pilier d’Orange et membre du conseil d’administration de Dailymotion, vient de lancer avec Jean-Marie Messier une plate-forme européenne d’investissement d’un nouveau genre, One Ragtime. Sa particularité ? Associer une plate-forme digitale de « crowdequity » auprès d’un millier d’investisseurs qualifiés de type business angels ou family offices capables de mettre des tickets d’environ 100.000 euros, à un fonds de « late stage » de 150 mil- COMMUNIQUÉ lions d’euros et une offre de conseil auprès des grandes entreprises pour des acquisitions significatives dans le digital. « Le fonds n’est pas un but en soi, dit Stéphanie Hospital. C’est un catalyseur pour porter les start-up à l’étranger. L’important n’est pas combien une start-up lève, maiscommentelleaccèdeaumeilleur réseau pour attaquer tout de suite l’international. C’est le modèle nord- Elle a dit « Le fonds n’est pas un but en soi, car l’important n’est pas combien une start-up lève mais comment elle accède au meilleur réseau pour attaquer l’international. » STÉPHANIE HOSPITAL Fondatrice de One Ragtime DR Dans ce contexte, les plus petits fonds traditionnels se voient contraints de se rapprocher, comme I-Source avec Sofimac, ou XAnge avec Siparex, ou alors ils peinent à relever des capitaux. Signe de cette plus grande sélectivité des investisseurs sur les fonds, seulement deux d’entre eux ont bouclé leur levée depuis janvier pour un total de 100 millions d’euros, contre 8 fois plus pour dix fonds sur la même période en 2015. Depuis l’année dernière cependant, les fonds de venture français ont franchi en 2015 un cap dans les montants levés, à 1,3 milliard d’euros. La prochaine étape ? Bâtir desvéhiculesd’investissementcapables de rivaliser sur la durée avec les anglo-saxons, comme le martèle bpifrance. « Dans la tech, comme dans les innovations sur les sciences de la vie, il nous faudra à l’avenir une puissancedefeudeuxfoisplusimportante pour accompagner au plus près la croissance de nos start-up », estime Isabelle de Cremoux, présidente du directoire de Seventure Partners. n Les secteursporteurs et ceuxauralenti En marche vers l’autonomie totale qui relèguera le pilote à la place du passager, la voiture intègre aujourd’hui de nouvelles fonctions intelligentes. Axe central de la stratégie de croissance de Valeo, la conduite intuitive croise l’ensemble des technologies et systèmes innovants destinés à rendre la voiture plus facile d’utilisation, plus connectée et plus sécurisée. Le Groupe a développé des applications mobiles innovantes qui permettent de dégivrer et nettoyer son pare-brise, d’allumer le chauffage ou de verrouiller les portes depuis son smartphone. Plus interactive, l’automobile incorpore également des capteurs d’assistance à la conduite : rétroviseurs-caméras, phares pilotés par laser, dispositifs d’aide au stationnement… Dernier-né des laboratoires de Valeo, le volant Valeo Mobius™ 2 synthétise plusieurs innovations du Groupe autour de la console de bord. Celle-ci permet le passage d’un mode de conduite manuel à un mode automatisé de manière fluide et sécurisée tout en proposant de nouveaux services au conducteur lors des phases automatiques (utiliser tout le contenu de son smartphone : lire et écrire ses e-mails, regarder des vidéos sur internet, sélectionner ses morceaux de musique favoris, etc.). Lors du retour à une conduite manuelle, les informations relatives à la conduite réapparaissent au premier plan sur le tableau de bord. Grâce à la multiplication des fonctions automatiques mises en place par Valeo, la voiture gagne ainsi en autonomie sans bousculer les habitudes du conducteur. GUILLAUME DEVAUCHELLE, DIRECTEUR DE L’INNOVATION CHEZ VALEO « Dans certaines conditions comme la circulation à basse vitesse, dans les embouteillages, sur le périphérique ou sur l’autoroute, il est possible d’imaginer une conduite en totale autonomie. L’idée est de créer des conditions de confort dans des situations où le plaisir de conduite n’est pas évident. » Retrouvez le LAB Valeo à Viva Technology, du 30 juin au 2 juillet à Paris Expo Porte de Versailles. Shutterstock Valeo, leader de l’équipement automobile, développe les équipements destinés à rendre l’automobile d’aujourd’hui entièrement intuitive et de plus en plus autonome. Les principaux enjeux ? Confort et sécurité. Evan Sung/ « NYT »-Redux-RÉA VALEO, LE PILOTE DE LA CONDUITE INTUITIVE Fintech,mobilité,les « In » desfondsventure L es fonds de capital-risque ne financent plus toutes les idées naissantes des startuppers. Les deux critères qui ont la côte aujourd’hui sont la valeur d’usage et l’attaque de territoires vierges que les groupes de l’économie traditionnelle peuvent difficilement dupliquer. Dans les « In » des fonds ressortent ainsi en tête les fintech, ces start-up de la finance qui viennent bousculer le monopole bancaire, du « crowdfunding », la finance participative, à la technologie de la blockchain d’enregistrement des transactions sur un mode ouvert. « Les banques ont pris une longueur de retard dans leur capacité à innover, et n’ont pas les ressources internes », juge un financier. Autres secteurs privilégiés pour leur valeur d’usage, les innovations liées à la mobilité, comme les services collaboratifs de parking, et logistiques dans la distribution telles que la livraison sur demande pour les commerces, ou les solutions de réservation et de gestion de points de vente. n E-commerceetrepas livrésnefontplusrecette L es fonds de capital-risque ont trouvé une recette simple pour sélectionner les start-up : passer le concept au crible de l’« Amazon test ». Si les jeunes pousses de l’agroalimentaire sont les dernières attaquées par le géant américain, tout l’e-commerce en souffre déjà et peine de ce fait à trouver des financiers pour l’épauler, comme l’ont montré entre autres les déboires de Pixmania. Dans un autre domaine, les start-up de livraison de repas peinent aussi à se faire une place au soleil chez les venture capitalists. « Si certains concepts sortent du lot, il n’est pas certain que ce soit un secteur rentable à moyen terme, compte tenu des frais fixes inhérents à l’activité. Ne résisteront probablement que ceux capables de générer de gros volumes d’affaires », estime un financier. Enfin, les jeux vidéo sur les réseaux sociaux sont nettement passés de mode et la plus grande sélectivité des investisseurs s’impose dans les objets connectés. n // 31 Les Echos Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 en direct Le pôle Medicen partenaire de Biocat HAUTS-DE-FRANCE — ÎLE-DE-FRANCE — Stéphanie Le président de la région Hautsde-France s’est déclaré favorable à l’implantation d’une future centrale nucléaire de type EPR sur son territoire en cas de nouvelle construction en France. Dans le même temps, il se dit défavorable au développement de l’éolien, dont il considère qu’il fragilise le nucléaire. Joël Saget/AFP PME ®IONS Bertrand candidat à un nouvel EPR Von Euw, vice-présidente chargée des affaires européennes de la région Ile-de-France, a signé un protocole d’accord entre le pôle de compétitivité francilien Medicen et le pôle catalan Biocat. « La signature d’un protocole d’accord entre ces deux pôles de compétitivité, dont l’expertise technologique dans le domaine de la santé est reconnue, doit permettre de renforcer la coopération entre nos deux régions », indiquet-on à la région Ile-de-France. Les deux pôles souhaitent coopérer dans les domaines de l’oncologie, des diagnostics in vitro et des soins connectés. Ils comptent aussi créer une dynamique commune pour répondre conjointement aux appels à projets des programmes européens. La souhaite développer ce type de partenariats. Ratatouille, lastar innovante d’Eurodisney Le parc de Marne-la-Vallée a investi 150 millions d’euros sur une animation qui permet de voyager dans l’univers du petit rat. A Europa-Park, près de Colmar, le spectateur, doté d’un casque 3D, est plongé au cœur de l’animation. Photo Hans-Joerg Haas Réalité augmentée, tour de chute rotative : les parcs 2.0 sont lancés l Après Astérix, les parcs de loisirs même les plus petits adoptent des attractions à grande vitesse. l Les outils des jeux vidéo sont adaptés pour donner plus de sensations aux visiteurs TOURISME Guillaume Roussange @RoussangeG — Correspondant à Amiens Plus vite, plus haut, plus fort. C’est le leitmotiv des gestionnaires de parcs de loisirs français. Le parc Astérix avait déjà frappé fort en lançant des montagnes russes où le visiteur est emporté, de lifts en loopings, sur un parcours de 1 kilomètre à 90 kilomètres/heure. Trois ans de travail et 20 millions d’euros d’investissements auront été nécessaires pour créer cette attraction. Avec OzIris, le sp écialiste suisse B olliger & Mabillard, créateur du concept, a réussi à supprimer ce que les spécialistes appellent la « prédescente », qui sert à réduire le tiraillement sur la chaîne de traction et le moteur. L’attraction est aussi le premier parcours de montagnes russes inversées à posséder un looping plongeant de 30 mètres de haut. Cette course à l’innovation touche aujourd’hui tous les parcs dits « à sensations », y compris les plus petits. Dans l’Aube, Nigloland vient de s’offrir, pour la saison 2016, la plus haute tour de chute rotative du monde. Baptisé le « Donjon de l’extrême », ce manège envoie les amateurs d’adrénaline à 100 mètres de hauteur, avant de les faire brusquement chuter. En trois secondes, leur vitesse atteint 115 kilomètres/ heure. Les travaux de ce manège, imaginé par le constructeur australien Funtime, ont été colossaux. Pour ancrer les tours, 10 pieux de 8 mètres ont été plantés puis couverts de béton, l’ensemble pesant 600 tonnes. De quoi assurer la sécurité lors de la chute de la nacelle de 24 passagers. Nigloland a investi 6 millions d’euros pour se payer cette nouveauté. « En moyenne,lesparcsréinvestissententre 18 et 25 % de leur chiffre d’affaires chaque année. Cela fait partie du modèle économique », souligne Sophie Huberson,déléguéegénéraleduSyndicat national des espaces de loisirs, d’attractions et culturels (SNELAC). 4D « immersive » au Futuroscope Réalité virtuelle à Europa-Park Vitesse record pour Ferrari Land Projections de pluie, de lave, de neige, plate-forme à « effets sensoriels », sans oublier des images 3D ultra réalistes… Avec son animation L’Age de glace, Le Temps des dinosaures, l’expérience 4D, le Futuroscope propose une expérience inédite pour les spectateurs. Fruit d’une collaboration entre les studios de la Fox et le Futuroscope, cette attraction a mobilisé une équipe de 200 personnes. Fin 2015, le park situé près de Colmar a équipé un de ses grand huit de la technologie Alpenexpress Costiality. Le spectateur doté d’un casque 3D, est plongé au cœur de l’animation qui est synchronisée avec le wagon grâce à des capteurs. On sent la pénétration dans l’air, la vitesse changer, la force centrifuge. Ce système – une première – a été conçu par Europa-Park en collaboration avec plusieurs entreprises, dont Samsung. Situé de l’autre côté de la frontière espagnole, sur la côte nord-est, le parc Ferrari Land doit ouvrir en 2017. De nouvelles attractions, sont annoncées, dont un accélérateur vertical le plus haut d’Europe, un roller coaster (« grand huit ») à catapulte magnétique (LSM), du constructeur suisse Intamin AG, dont les trains seront propulsés à une vitesse de 180 kilomètres/heure en 5 secondes, pour atteindre 112 mètres de hauteur. Tribune orientable L’innovationconcerneégalementles spectacles.LePuyduFou,enVendée, n’a pas de grand huit, mais des joutes de chevaliers, des courses de chars et des numéros de dressage, servis par des effets spéciaux, pyrotechniques notamment, dignes d’Hollywood. Sonderniershow,« LeDernierPanache », consacré au chef royaliste François Charrette de la Contrie, bat tous les records : une scène de 7.500 mètres carrés, avec 20 mètres de hauteur sous plafond, 2.400 places, une tribune de 471 tonnes orientable pour placer le spectateur au cœur de l’action, des écrans d’une qualité visuelle quatre fois supérieure à la HD… Un investissement de 19 millions d’euros ! De quoi attirer les visiteurs français, mais aussi conquérir de nouveaux publics, les étrangers ne représentant que 14 % des touristes du parc. «Cet exemple illustre la tendance des exploitants qui veulent offrir une véritable expérience à un public de plus en plus zappeur. En moyenne, les visiteurs restent deux à trois jours sur place », poursuit Sophie Huberson. Côté hébergement, les parcs multiplient les concepts originaux pour se différencier. Si Eurodisney a ouvert la voie, l’offre s’est depuis diversifiée. Lodges au milieu des animaux dans le parc du Pal, dans l’Allier, chambres quatre étoiles du camp du Drap d’Or au Puy du Fou, nuitées en tipis dans le parc OK Corral de Cuges-les-Pins… n CL Corporation crée des fauteuils animés en 4D Outre la sensation de mouvement, les sièges de la PME rennaise permettent une vision à 360 degrés. Stanislas du Guerny — Correspondant à Rennes. Cœur sensible s’abstenir. A l’occasion du dernier mini-parc d’attractions éphémère, S7 Life Changer Park, organisé par Samsung France à Paris mi-juin près de la BNF, CL Corporation y a créé les différentes attractions, dont un tour en montagnes russes. Equipés de lunettes à 360 degrés de Samsung (Gear VR), les visiteurs calés dans leur siège animé en 4D ont eu droit à des loopings et des accélérés d’autant plus réalistes que l’air fouettait leur visage. Au total, 42.000 personnes se sont assises dans les fauteuils de la société rennaise CL Corporation. Vulcania, l’Aquarium de SaintMalo, la Cité du Volcan sur l’île de La Réunion et plusieurs autres parcsd’attractions,maiségalement des stands, comme ceux de la marque Nissan pour faire vivre aux visiteursdescoursesautomobiles,sont équipés des systèmes immersifs et interactifs de CL Corporation. Le savoir-faire de cette entreprise technologique, qui fait appel à la réalité augmentée, s’exporte jusqu’en Asie. Elle vient de décrocher un contrat de 2,9 millions d’euros pour l’installation de 130 sièges complétés par un dôme de 20 mètres de diamètre et une régie technique dans un tout nouveau parc d’attractions situé en Corée du Sud sur l’île de Jeju. « Les études sont en cours, les fauteuils seront montés dans notre atelier rennais à partir du mois de septembre. Nous nous chargerons ensuite de les installer sur site », indique Christophe Lucchini, qui a fondé CL Corporation en 2000 avec son associé Laurent Mahy. Ils ont décroché ce contrat sur appel d’offres. Six ingénieurs et deux années de R&D ont été nécessaires pour développer ce fauteuil, dont il existe un prototype présenté dans différents Salons internationaux. La tête dans les étoiles L’attraction nommée « Head in the Stars », créée avec la collaboration du studio graphique Polymorph, comprend des effets spéciaux intégrés dans un siège animé en 4D dont le dossier s’allonge complètement pour que la personne ait vraiment « la tête dans les étoiles avec une vision à 360 degrés et se sente complètement dans l’air ». CL Cor- poration, qui emploie 12 personnes, a réalisé un chiffre d’affaires de 1,2 million d’euros l’an dernier et table sur plus de 2,5 millions d’euros en 2016. Les innovations de la PME sont éclectiques. Elle a mis au point un simulateur d’apprentissage du pilotage des péniches pour la Compagnie Nationale du Rhône et créé un ascenseur à sensations nommé « Abyssal Descender ». Il peut contenir 20 personnes ayant l’impression de descendre à 6.000 mètres sous l’eau ! D’après le dirigeant, les Chinois se montrent intéressés par l’attraction qui peut provoquer... des sueurs froides. n Pour son attraction Ratouille, inspirée des aventures de Rémy, un petit rat parisien, véritable chef cuinisier, Eurodisney a mis les petits plats dans les grands. Le parc de Marne -la-Vallée a investi 150 millions d’euros dans ce projet, 15 millions de plus que le budget global du film. Cinq ans de travail et 4.000 personnes ont été nécessaires pour créer cette attraction révolutionnaire. D’abord parce que – et c’est une première – elle a été développée en France sans être au préalable testée dans le berceau américain du groupe. Surtout, celle-ci repose sur une combinaison inédite d’effets spéciaux et d’innovations technologiques. Dans le parcours imaginé par les concepteurs, le spectateur adopte le point de vue du petit rat évoluant dans les cuisines du désormais célèbre restaurant Chez Gusteau. A chaque fois différent Pour ce voyage de quatre minutes trente, le visiteur embarque à bord de « rat-mobiles », basés sur la technologie EMV (Enhanced Motion Vehicule), elle-même développée par Disney dans les années 1990 à partir des simulateurs de vol pour accroître les sensations des passagers. Utilisé sur des attractions comme Indiana Jones ou Installée il y a deux ans, l’animation a été développée en France. Elle mélange décors réels, effets sensoriels, dans des véhicules qui évoluent de manière aléatoire. Dinosaur, ce système a été complété avec la technologie LPS (Local Positioning System), permettant de s’affranchir des traditionnels rails de guidage. Cette technologie multiplie les possibilités de parcours, permettant de recommencer l’attraction plusieurs fois de suite tout en vivant une expérience différente. Côté visuel, les équipes des studios Disney ont aussi réalisé des prouesses. La résolution des nouvelles séquences conçues pour l’attraction au format 4K, une définitionquatrefoisplusprécisequela HD, ont demandé autant de temps de calcul que l’ensemble du long métrage d’animation ! Enfin, les concepteurs ont aussi fait en sorte que les écrans et les décors gigantesques ne fassent qu’un, et que les projections 3D soient d’un même niveau de qualité quel que soit l’angle de vue. « Ratatouille est l’exemple même d’une attraction où l’innovation et le sens du détail sont au service de l’histoire, qui reste le fer de lance de tout nouveau projet dans les parcs Disney. La technologie doit être invisible », a expliqué le parc lors du lancement de Ratatouille, il y a deux ans. n 32 // PME & REGIONS Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 Les Echos 7 AUVERGNE-RHÔNE-ALPES — Une troisième manufacture Hermès pour le Pays de Montbéliard développe mais également l’horlogerie –, qui accueille déjà une centaine d’artisans et en emploiera 280 à terme. « Nous souhaitons garder cette taille humaine et un style artisanal », ajoute Emmanuel Pommier. AHéricourt,lenouvelateliers’est installé dans une ancienne usine textile, Le Tissage du Pâquis. Le groupe participe à la réindustrialisation du centre-ville et a choisi cette proximité de la manufacture de Seloncourt pour permettre la transmission des savoir-faire. FRANCHE-COMTÉ Le groupe de luxe lancera le chantier d’un troisième atelier de sellerie-maroquinerie à la fin de l’été. A terme, au pays de Peugeot Sochaux, elle comptera 780 artisans. Monique Clemens @Mo_clemens — Correspondante à Besançon Le troisième atelier Hermès de maroquinerie du Pays de Montbéliard devrait accueillir ses premiers artisans à la fin 2017, à Allenjoie. La construction de la manufacture de l’Allan démarrera à la fin de l’été sur le site de Technoland 2. « Pour cette troisième implantation locale, nous nousinscrivonsdansleprojetdedéveloppementd’unezoned’activité.Nous seronssurunplateau,avecvuesurles Vosges et nos artisans bénéficieront d’une belle lumière naturelle », explique Emmanuel Pommier, directeur général du pôle artisanal maroquinerie-sellerie d’Hermès. Le sellier-maroquinier de luxe l’avait annoncé en juillet 2013 : pour Modèles signés Le nouvel atelier d’Héricourt s’est intallé dans une ancienne usine textile du centre-ville. Photo Benoît Teillet faire face à la croissance de l’activité, Hermès allait booster sa présence dans le Pays de Montbéliard, où la maison est implantée depuis vingt ans. Attirée par la qualité de l’enseignement du lycée les Huisselets et l’école Boudard, qui forme 90 % de ses artisans, et avec laquelle elle a renforcé son partenariat en passant à 3 conventions, soit 36 personnes formées par an, la griffe avait créé la manufacturedeSeloncourten1996, qui emploie aujourd’hui 250 artisans maroquiniers. Début avril, elle a inauguré sa deuxième manufacture sur cette terre automobile appréciée pour sa main-d’œuvre appliquée – la maroquinerie s’y A Allenjoie, le troisième atelier emploiera, à terme, 250 selliersmaroquiniers, et il sera le seizième de la maison dans l’Hexagone. Hermès compte 2.700 artisans du cuir répartis dans ses 4 pôles : ParisPantin, Rhône-Alpes, Sud-Ouest et Franche-Comté. Chacun d’entre eux est habilité à signer le modèle – le sac Kelly, Birkin… – qu’il a luimême réalisé, de la coupe du cuir aux finitions. L’activité sellerie-maroquinerie affiche un chiffre d’affaires de 590,6 millions d’euros au premier trimestre 2016, en hausse de 15 % par rapport au premier trimestre 2015, sur un chiffre d’affaires global de 1,19 milliard d’euros, en hausse, lui, de 6 %. n Un projet de nouvelle usine pour Céréco, le spécialiste des petits déjeuners bio BRETAGNE L’entreprise investit 5 millions d’euros dans ses trois sites de production. Elle souhaite construire une quatrième usine. Stanislas du Guerny — Correspondant à Rennes Il y a vingt-cinq ans, Gérard Le Goff, le dirigeant et seul actionnaire du groupe Céréco, était agriculteur spécialisé dans le bio. Aujourd’hui, il dirige une entreprise de 150 sala- riés qui réalise un chiffre d’affaires annuel de 22 millions d’euros. Sa recette ? « La fabrication de petits déjeuners uniquement à partir de céréales bio. J’en étais le producteur au début de l’aventure, je travaille désormais avec des groupements agricoles en France situés notamment dans le Sud et le Sud-Ouest », indique Gérard Le Goff. Compte tenu d’une croissance annuelle de ses ventes de l’ordre de 30 %, Céréco, principalement installé à Domagné, près de Rennes, investit 5 millions d’euros répartis entre ses trois outils pour augmenter leurs capacités. « Mais cela ne suffira pas pour notre objectif, qui vise à tripler nos volumes dans les trois prochaines années », continue le dirigeant. Il va donc construire une quatrième usine à Domagné ou dans sa proximité immédiate. « Le projet est à l’étude et devrait être concrétisé en fin d’année, moyennant plus d’une dizaine de millions d’euros d’investissements. » Sans gluten Gérard Le Goff veut aller vite pour conserver son avance face aux majors internationales du marché du petit déjeuner, qui sont encore peu présentes dans le bio, un créneau en croissance annuelle de près de 20 %, quand le secteur conventionnelpeineàmaintenirsespartsde marché. Les céréales sans gluten, les corn flakes et autres galettes de riz enrobées de chocolat de Céréco sont venduspartoutdanslagrandedistribution sous sa marque Grillon d’Or. Pourlesmagasinsbio,oùl’entreprise est également très présente, les produitssontproposéssouscelledeTerres et Céréales. Elle fabrique égalementauxmarquesdesdistributeurs, comme pour La Vie Claire. De 350 à 400 références composent le panel des petits déjeuners de Céréco, qui s’approvisionne en matièrespremièresautantque possible dans l’Hexagone, mais aussi à l’étranger, notamment en sarrasin, la France n’en produisant pas assez. La société est particulièrement dépendante des pays extérieurs pourlesfruitssecs,quientrentpour près de 30 % dans la fabrication de ses différentes recettes. n HISTOIRES D’AVENIR, AVEC Fondée en 2009 à Vallauris par Grégoire et Alexandre Thomas, la société Flying Eye est le pionnier et le leader français de la concepYon de drones civils homologués. Des appareils dotés des technologies les plus pointues en maYère de posiYonnement et de captaYon de données. La société distribue également des modèles qu’elle met aux normes. Par ailleurs, elle développe des briques technologiques et des modules de formaYon spécifiques aux usages mulYples des drones. Car les applicaYons sont nombreuses et touchent des secteurs aussi variés que l’industrie minière, l’agriculture, les réseaux de transport, le BTP, l’énergie ou l’audiovisuel. « Nous équipons 350 sociétés en France, des opérateurs indépendants que nous formons et auxquels nous confions des missions de travail aérien technique dans le cadre d’appels d’offres naQonaux », explique Grégoire Thomas, qui ajoute : « En mai dernier, Bpifrance nous a octroyé un prêt de 700 000 euros pour assurer nos besoins en R&D et notre essor internaQonal. Notre présence est forte en Italie, nous comptons nous déployer en Espagne ceOe année, et à moyen terme en Côte d’Ivoire. » De grandes sociétés comme Engie et Socotec font appel aux services de Flying Eye pour effectuer des missions de relevé topographique, de cartographie, de photogrammétrie, de surveillance de réseaux, de tournages vidéo, d’inspecYons de lignes électriques et d’antennes GMS. En conséquence, sa croissance devrait doubler entre 2016 et 2017 et la société de dix salariés qui a réalisé un chiffre d’affaires de 1,8 million d’euros en 2015 envisage de lever deux millions d’euros prochainement. « Le label Bpifrance Excellence nous donne accès à des services privilégiés, à un accompagnement sur mesure et nous ouvre des portes auprès de fonds d’invesQssement privés. » Entrepreneurs, Bpifrance vous soutient en prêt et capital, contactez Bpifrance de votre région : bpifrance.fr © Flying Eye FLYING EYE : 6 LE GÉNIE AÉRIEN 5 Grégoire Thomas, co-fondateur de Flying Eye. Allecra lève 22 millions pour développer son nouvel antibiotique DR Lyon va expérimenter à partir de juillet un service de location de scooters électriques en libre accès, dans la foulée de Paris, qui vient de déployer 150 de ces deux-roues, a annoncé le gestionnaire de parkings Lyon Parc Auto. Dans un premier temps, dix scooters seront proposés dans trois parcs de stationnement. tisseur, le fonds américain DelosCapital.Cesmoyenssubstantiels permettront à l’équipe de R&D basée à Saint-Louis, dans le Haut-Rhin, près de Bâle, d’accélérer leurs travaux sur le nouvel antibiotique AAI202 pour traiter efficacement les infections bactériennes Gram négatif, résistantes aux médicaments actuels. 2 millions de malades LA LEVÉE DE FONDS ALLECRA THERAPEUTICS Date de création : 2013 Président fondateur : Nicholas Benedict Montant : 22 millions d’euros Effectif : 9 personnes Secteur : biopharmacie Christian Lienhardt — Correspondant à Strasbourg Développant une nouvelle classed’antibiotiquespourcombattre les résistances actuelles, la société franco-allemande Allecra Therapeutics vient de bouclersonsecondtourdetable à 22 millions d’euros. Cette levée de fonds a été souscrite par les actionnaires historiques : Forbion Capital Partners, Edmond de Rothschild Investment Partners, EMBL Ventures et Nicholas Benedict, son président fondateur, qui avaient déjà mobilisé 15 millions d’euros en 2013. Ce second tour de table accueille aussi un nouvel inves- Il s’agit d’une combinaison avec un puissant antibiotique bêta-lactame à large spectre thérapeutique dédié aux patients hospitalisés à la suite d’une infection bactérienne grave. Rien qu’aux Etats-Unis, on estime le nombre de malades touchés à plus de 2 millions. « On est en face d’une épidémie généralisée, comparable au staphylocoque (SARM) de ces dernières années », explique Nicholas Benedict, président fondateur d’Allecra Therapeutics. « C’est pourquoi la FDA américaine nous a octroyé le statut spécifique de Qualified Infectious Disease Product pour accélérer le développement de notre programme antibiotique AAI202 », ajoute-t-il. D’ores et déjà, il s’est assuré de l’exclusivité pour son futur antibiotique sur le marché américain. C’est d’ailleurs outre-Atlantique, mais aussi dans plusieurs pays européens, que les premiers essais cliniques seront menés au premier trimestre 2017. n SeaBird met au point un fil de pêche à la fois biosourcé et résistant d’une décennie pour qu’il soit totalement éliminé dans la mer », estime Morgan Deroiné, ingénieur de recherche à l’université de Bretagne-Sud. DR L a z o n e d ’a m é n a g e m e n t accueillera aussi des logements et d’autres équipements. Une concertation avec les habitants du quartier sera organisée d’ici à l’été 2017 et les travaux sur la parcelle s’étaleront jusqu’en 2025. Shutterstock HECTARES La Mairie va présenter au Conseil de Paris la semaine prochaine la création d’un nouveau grand parc public de 7 hectares porte de la Chapelle sur l’emprise de Chapelle Charbon, qui s’étend pour la partie agençable sur 23 hectares. innovateurs Lyon se met aussi à louer des scooters L’INVENTION SEABIRD Date de création : 2011 Présidente : Marie Chauvel Effectif : 3 personnes Secteur : biomatériaux Il faut, selon les scientifiques, près de quatre cents ans pour faire complètement disparaître unfiletdepêcheenNylonabandonné au fond de l’eau. Spécialiste du bioplastique, le bureau d ’é t u d e s S e a B i r d , b a s é à Lorient, a prévu de commercialiser, d’ici à la fin 2016, le premier fil de pêche monofilament biosourcé. « Conçu principalement à base d’extraits de végétaux, il a réclamé quatre ans de travaux deR&D menés dans le cadre du projet nommé “BioFiMa” »,préciseMarieChauvel, la présidente de SeaBird. L’université de BretagneSud y est asso ciée et s’est notamment chargée « d’effectuer les tests concernant la biodégradation du fil conçu par SeaBird. Il ne faudra pas plus « Aussi solide que le Nylon » Un vrai pas en avant est donc franchi mais, modère Marie Chauvel, « ce fil est biosourcé à 62 %. Pour le reste de sa composition, compte tenu de l’état actuel des recherches, on fait toujours appel à des matières issues du pétrole ». La fabrication du fil, dont le diamètre peut osciller entre 0,22 et 3 millimètres, sera confiée à des fabricants italiens ou espagnols, « cette filière ayant disparu en France ». Un long travail scientifique a dû être effectué sur la résistance du fil de pêche. « La formulation trouvée le rend aussi solide que le Nylon », soutient la présidente de SeaBird, qui vise u n c h i f f r e d ’a f f a i r e s d e 150.000 euros en 2017. « Côté prix, il est proche du double de celui des produits conventionnels. » « Mais, s’empresse de faire remarquer Marie Chauvel, demain, les pêcheurs et les autres usagers de la mer devront certainement supporter le coût des déchets récupérés dans l’eau et sur les plages. Les produits biosourcés limiteront les coûts de cette pollution. » — S. G. // 33 Les Echos Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 FINANCE &MARCHES LA BCE POURRAIT ASSOUPLIR LES CONDITIONS DE SON « QE » Pour éviter de se retrouver à court de titres à acheter dans le cadre de son programme d’assouplissement quantitatif, la BCE réfléchirait à en alléger les règles. Elle pourrait notamment modifier sa clef de répartition qui fixe actuellement la limite de ses achats de dette d’un pays en fonction du poids de celui-ci dans l’économie européenne. les indices INTERVIEW // FRÉDÉRIC OUDÉA Directeur général de la Société Générale « Le Brexit est un “stress test live” qui montre la solidité des banques » l Pour le patron de la Société Générale, le Brexit est un avertissement pour l’Europe. l Il souhaite que le gouvernement allège la taxe sur les salaires pour rendre la place de Paris plus attractive. Propos recueillis par Véronique Chocron, Guillaume Maujean et Sharon Wajsbrot Une semaine après le référendum, commencez-vous à avoir une idée des répercussions que pourra avoir le Brexit ? C’e s t u n ave r t i s s e m e n t p o u r réveiller l’Europe. Dans un monde en tension qui se fragmente, face à la puissance des Etats-Unis et de la Chine, la seule voie possible, pour l’Européen convaincu que je suis, est d’aller vers plus de coopération et de convergence entre les Etats européens. Pour que l’Europe ait une influence dans le monde, l’union vaudra toujours mieux que la division. Je suis donc très triste du vote exprimé par les Britanniques. Mais il ne suffit pas de raisonner en termes d’influence politique. Il faut que l’Europe montre qu’elle n’est pas qu’une bureaucratie qui traite de sujets marginaux. Il faut qu’elle montre qu’elle apporte d e s av a n c é e s c o n c r è t e s a u x citoyens. Sur les enjeux de sécurité – les attentats récents l’ont tristement rappelé – la menace est commune et permanente. Sur les sujets d’immigration, culturels, de modèle social, il me semble que de nombreuses valeurs unissent les Européens. En matière d’économie et d’emplois, l’Europe doit avoir des réponses plus convaincantes et plus alignées. Une reconstruction politique est nécessaire pour montrer aux citoyens que le projet européen est ce qu’il y a de mieux pour chacun d’eux. « Il me paraît inenvisageable que l’Europe accorde au Royaume-Uni un statut particulier. » Le vote anglais ne risque-t-il pas de disloquer l’Europe ? Compte tenu de ce que je viens de dire, pour éviter le risque de précédent conduisant à une dislocation, il me paraît inenvisageable que l’Europe accorde au Royaume-Uni un statut particulier. D’autres pays pourraient être tentés à leur tour de négocier des statuts spéciaux. Mais il est sans doute temps de raisonner à partir de cercles pour construire l’Europe de demain. La zone euro constitue le premier cercle, le noyau dur, elle doit aller plus loin dans la convergence des politiques fiscales et sociales, donc vers une intégration rendue nécessaire pour une monnaie et une politique de taux d’intérêt commune. D’autres cercles peuvent coexister, en fonction des degrés de préparation et d’intégration des différents pays. Les négociations avec le Royaume-Uni vont commencer et peuvent durer plusieurs mois. Il faut donc faire preuve de fermeté ? Il n’est pas question d’entrer dans une logique punitive. Mais il faut que les règles soient claires et cohérentes. Et il faut veiller à lever rapidement cette période d’incertitude et d’attentisme, qui est le principal risque pour l’économie. Quelles seront les conséquences du Brexit sur le plan économique, selon vous ? C’est d’abord un choc pour le Royaume-Uni. Cela va probablement provoquer un coup de frein sur les investissements, peut-être sur la consommation, cela va toucher aussi le secteur immobilier à Londres. Et la chute de la livre aura des effets importants sur le moyen terme. Après, tout dépendra du calendrier de la sortie de l’UE, du déclenchement de l’article 50 et donc de la situation politique du pays, qui est pour l’instant très confuse. Pour le reste de l’Europe, en particulier la zone euro, l’effet devrait être moindre sur la croissance. La politique monétaire reste très accommodante, le niveau de l’euro par rapport aux autres monnaies donne de la compétitivité à l’export, les taux de financement sont toujours très attractifs et les prix de l’énergie restent b on marché. Cela devrait permettre d’amortir le choc. Le Brexit a fait chuter les valeurs bancaires en Bourse. Faut-il craindre une nouvelle crise financière ? La correction boursière a été très violente,carlesmarchésontétépris complètementàcontre-pied.Lavictoire du Brexit a créé un effet de surprise dont les conséquences sur les marchés dépassent l’analyse rationnelle.Silesvaleursbancairesontété particulièrement pénalisées, c’est aussiparcequ’ellesserventd’instruments de couverture aux investisseurs sur d’autres classes d’actifs. Mais le « business model » des banques a complètement changé depuis la crise financière de 2008. La bonne nouvelle, c’est que les marchés ont fonctionné, avec de gros volumes, et une bonne circulation de la liquidité interbancaire. Il n’y a pas de crise de confiance dans la robustesse des banques. Personne n’est venu chercher ses dépôts au guichet. Ce « stress test » de marché en « live » montre que la réglementation mise en place depuis la crise a fonctionné. La réaction des marchés ne traduit-elle pas une inquiétude profonde sur la rentabilité et la santé réelle des banques européennes ? Il est clair qu’au-delà des enjeux de solvabilité, largement traités dans les dernières années, le principal enjeu des banques est aujourd’hui celui de la rentabilité, et donc l’adaptation de leurs modèles au nouvel environnement économique et réglementaire post-crise. Or les nouvelles contraintes réglementaires que veut mettre en place le comité de Bâle ne feraient qu’accentuer la problématique. Il n’y a aucune raison, y compris en observant comment les banques traversent la crise actuelle, de renforcer encore les exigences en capital. D’autant plus que les établissements font par ailleurs face à des défis très « La victoire du Brexit a créé un effet de surprise, dont les conséquences sur les marchés dépassent l’analyse rationnelle. » lourds. Les taux négatifs en zone euro et la courbe plate des taux pèsent sur les marges et les revenus du secteur. Ils impliquent des changements structurels pour toute l’industrie financière. L’impact des technologies numériques pousse également les banques à revoir profondément leurs modèles. On voit George Soros parier à la baisse sur le titre Deutsche Bank, Rome qui se dit prêt à voler au secours des banques italiennes ? Où sont les principaux points de fragilité du secteur ? Selon les « business models » ou les marchés, les défis pour les éta- Frédéric Oudéa. Photo Hamilton/RÉA blissements européens sont plus ou moins compliqués. Le marché italien de la banque de détail n’est pas consolidé et il est aujourd’hui difficile d’être une banque petite ou moyenne, dans cet environnement de taux bas, et alors que les établissements doivent investir dans le digital pour faire face à la concurrence de nouveaux entrants. C’est aussi plus compliqué dans les pays dont l’activité économique peine à redémarrer et avec des crédits douteux à encore provisionner. En banque de financement et d’investissement (BFI), lorsque vous avez des activités, concentrées sur les métiers de taux et de change et une forte présence aux Etats-Unis, c’est difficile de relever le défi de la rentabilité. La Société Générale va-t-elle transférer des activités de Londres à Paris suite au référendum britannique ? Du point de vue opérationnel, nous serons une des banques les moins impactées, car nous avons déjà pour nos activités de BFI un pied à Londres et un pied à Paris. Pour nous, il n’y a aucune urgence à modifier notre dispositif. En revan- che, les banques présentes uniquement au Royaume-Uni vont probablement réfléchir à créer une plate-forme en zone euro, à Paris ou à Francfort par exemple, pour se couvrir, se préparer à toute éventualité. Nous allons vers un monde financierplusmultipolaire.Maisla City gardera une place éminente dans le monde en préservant son caractère international et en jouant la carte de la compétitivité pour attirer de nouveaux emplois. Nous restons donc totalement engagés au Royaume-Uni, par exemple dans la banque privée, car Londres continuera, à mon sens, sur le long terme à attirer les grandes fortunes internationales. Quelles sont les cartes à jouer par la place de Paris pour tirer profit du Brexit ? Quelles sont les mesures qu’il faudrait prendre en priorité ? D’abord un message plus positif et accueillant. Nos principaux handicaps pour attirer les groupes financiers internationaux sont probablement liés à notre droit du travail et à la fiscalité. Ce serait un geste bienvenu de revenir sur l’alourdissement de la taxe sur les salaires inter venue en 2012. L’impact pour les finances publiques p ourrait d’ailleurs être positif, car la venue en France de nouveaux acteurs et la création d’emplois qui seraient générés se traduiront par de nouvelles recettes fiscales. Vous l’avez dit, la politique monétaire de la BCE reste très accommodante, ce qui accroît la pression sur les taux d’intérêt. Est-ce de nature à changer la trajectoire de la Société Générale ? Non cela ne change pas la nature des défis auxquels nous sommes confrontés. La banque de détail en Fr ance rest e u ne act i v i t é solide : si nous gardons une avance dans l’innovation, nous pouvons assister à des déplacements de parts de marché en notre faveur sur le long terme. A l’international, la banque de détail produit de la croissance et, en Russie, la situation économique se stabilise. En banque de financement et d’investissement, nous continuons par ailleurs à transformer notre modèle, nos métiers étant adaptés aux besoins de nos clients et au nouvel environnement réglementaire. n « Il y a une inversion des valeurs invraisemblable dans l’affaire Kerviel » Ces derniers jours, l’affaire Kerviel est revenue sur le devant de la scène. Les réquisitions du procureur de la cour d’appel de Versailles vous sont défavorables. Craignez-vous de perdre cette bataille judiciaire ? Tous nos collaborateurs, notamment ceux qui ont vécu cette affaire de près chez nous, sont extrêmement choqués. Jérôme Kerviel a été condamné trois fois au pénal. Ce qui est dit et écrit par certains pour réécriture de l’histoire est indigne et scandaleux. Il y a une inversion des valeurs invraisemblable dans cette affaire. Elle est liée à la stratégie de guérilla judiciaire et médiatique de ses défenseurs et de ses soutiens. Mais nous restons sereins sur les décisions de justice à venir tant sur l’appel aux prud’hommes que sur le jugement de la cour d’appel de Versailles. Ce jugement peut-il impliquer une nouvelle charge fiscale pour la banque ? La jurisprudence du Conseil d’Etat est claire et constante dans ce domaine. Elle a été confirmée récemment et ne conduit pas à remettre en cause la déductibilité fiscale de la perte encourue du fait des agissements de Jérôme Kerviel dont il est établi définitivement qu’ils ont été commis à l’insu de la banque. La Société Générale a été mise en cause dans l’affaire des « Panama papers ». Qu’avez-vous changé depuis ? Tout a été dit sur ce sujet. Nous avons proactivement accompa- gné les efforts des gouvernements depuis 2010 sur les questions de lutte contre la fraude et l’évasion fiscale. Nous avons vendu nos activités de banque privée en Asie et nous nous sommes recentrés sur les marchés qui participent à l’échange automatique d’informations. Le sujet des sociétés offshore est marginal et ne pose de problème en soi dans la mesure où la transparence fiscale est assurée. Propos recueillis par V. Ch., G. M. et S. W. 34 // FINANCE & MARCHES Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 Les Echos Le Français Jean-Pierre Mustier prend la tête d’UniCredit D BANQUE Un spécialiste des activités de marché Le conseil d’administration d’UniCredit a surmonté ses divisions, pressé par le ministre de l’Economie. Entré chez Société •Générale en 1987, Jean-Pierre La banque a vu sa capitalisation boursière fondre de 62% depuis le début de l’année. Olivier Tosseri — Correspondant à Rome Profondément divisé depuis plusieurs semaines sur la désignation de son nouveau patron, le conseil d’administration d’UniCredit a retrouvé jeudi son unité pour nommer à l’unanimité Jean-Pierre Mustier au poste d’administrateur délégué. Il a ainsi mis fin à une période de grande incertitude, après l’annonce le 24 mai du départ de Federico Ghizzoni. Un délai qui a inquiété les marchés mais aussi le ministre italien de l’Economie, Pier Carl Padoan, qui avait appelé à ce que le choix se fasse « le plus rapidement possible ». Il connaît bien la maison C’est donc un Français, âgé de cinquante-cinq ans, qui prendra le 12 juillet prochain la tête de la première banque d’Italie par l’actif. Un établissement qui a suscité des inquiétudes sur sa solidité et qui a vu sacapitalisationboursièrefondrede 62%depuisledébutdel’année–dont près d’un tiers à la suite du Brexit. Un des atouts majeurs de JeanPierreMustierestqu’ilconnaîtbien la maison. Il en a été le numéro Le 12 juillet prochain, Jean-Pierre Mustier, âgé de cinquante-cinq ans, prendra la tête de la plus grande banque d’Italie par l'actif, UniCredit. Photo Sipa deux, en charge des activités de banque de financement de 2011 à 2014, avant de rejoindre la société de gestion Tikehau Capital. Mais c’est au sein du groupe Société Générale que ce polytechnicien, sorti de l’école des Mines et spécialiste de la finance de marché, a effectué l’essentiel de sa carrière. Il y entre en 1987 et y passe une vingtaine d’années, prenant la direction de sa banque de financement et d’investissement jusqu’en 2008. Le scandaledelaperte de4,9milliards d’euros imputée aux prises de positions non autorisées de Jérôme Kerviel l’éclabousse… et brise son ascension au sein de la Société Générale. Il quitte le groupe en 2009, après avoir organisé le rap- prochement du pôle de gestion d’actifs avec celui de Crédit Agricole pour créer Amundi. « Un choix idéal » Federico Ghizzoni l’appelle auprès de lui deux ans plus tard en évoquant un « choix idéal pour UniCredit en raison de sa connaissance approfondie du secteur, de son expérience internationale et son excellent parcours ». De fait, le marché italien n’est pas inconnu à Jean-Pierre Mustier. En 2007, des projets de fusion entre UniCredit et la Société Générale ont été proches d’aboutir. Un mariage qui aurait donné naissance, à l’époque, à la deuxième banque européenne. UniCredit préfèrera une solution italienne avec Capitalia, mais des liens étroits entre les équipes dirigeantes françaises et italiennes se sont tissés. Ce profil international a joué en faveur de la candidature de JeanPierre Mustier, soutenue par les actionnaires étrangers du groupe et par les fondations bancaires, dont Cr Torino. Sa solide expérience des marchés de capitaux a également pesé, alors qu’UniCredit devra très probablement se soumettre à une recapitalisation de 5 à 10 milliards d’euros après l’été. Une opération qui pourrait être redimensionnée par des cessions d’actifs, notamment la vente d’une partie de ses participations dans sa filiale de courtage en ligne FinecoBank, dans la banque turque Yapi Kredit ou Mustier y a fait la majeure partie de sa carrière. Il y a occupé de nombreuses fonctions dans les activités de marché avant de prendre la direction de la banque de financement et d’investissement du groupe en 2003. l En 2008, suite à l’affaire Kerviel, il change de fonctions et quitte la Société Générale en 2009. l Il devient numéro deux d’UniCredit deux ans plus tard et rejoint la société d’investissement Tikehau début 2015. dans le polonais Bank Pekao. Autre dossier de poids à régler : les plus de 20 milliards d’euros de créances douteuses, qui impactent le ratio de fonds propres durs du groupe (CET1). Cetindice dela solidité d’une banque s’élevait fin mars à 10,85 %. Lafragilitédelapremièrebanque italienne est à l’image d’un secteur fébrile. L’indice bancaire de la Bourse de Milan est à son plus bas niveau depuis 4 ans, miné par le poidsdeplusde80milliardsd’euros nets de créances douteuses dans les bilans des différents instituts. JeanPierre Mustier doit désormais rassurer, mais surtout convaincre. ( Lire « Crible » Page 44 Bruxelles valide un soutien aux banques italiennes La Commission a donné son aval pour la constitution, en Italie, d’un fonds de liquidité de soutien aux banques. Gabriel Grésillon @GGresillon — Bureau de Bruxelles Tout, mais pas les banques italiennes. Une semaine après s’être réveillée sous le choc du référendum britannique, l’Europe s’active pour tenter d’éteindre l’incendie qui menace de se propager aux institutions financières transalpines. Jeudi, la Commission européenne a confirmé avoir donné son aval pour la constitution, en Italie, d’un fonds de liquidité de soutien aux banques, bénéficiant d’une garantie de l’Etat. Selon certains médias, comme le « Wall Street Journal » ou l’agence Bloomberg, il pourrait mobiliser jusqu’à 150 milliards d’euros. Un chiffre que Bruxelles se refuse, toutefois,àconfirmer.Danstouslescas, la Commission a jugé que le soutien de l’Etat était suffisamment proportionné pour ne pas porter atteinte aux règles de libre concurrence en vigueur dans l’Union européenne. Le mécanisme ainsi mis en place n’est valable que pour le second semestre 2016. En confirmant l’existence de ce projet, Bruxelles s’est empressé de tenter de rassurer devant ce qui apparaît comme la preuve d’une situation d’urgence. Les liquidités serontdestinéesàdesbanques« solvables » et « il n’y a pas de prévision selon laquelle il y aurait besoin d’utiliser ce mécanisme » qui n’est, donc, constitué qu’à titre de « précaution ». Attaquées en Bourse Cela suffira-t-il à rassurer ? A l’évidence, les banques italiennes apparaissent, aujourd’hui, comme le maillon faible de l’édifice européen au plan financier. Le système financier italien est très peu concentré (on compte plus de 600 institutions) et aurait accumulé 360 milliards d’euros de créances douteuses, soit le tiers de l’ensemble des créances Les banques italiennes apparaissent, aujourd’hui, comme le maillon faible de l’édifice européen au plan financier. douteuses en zone euro. Depuis le référendum britannique, les banques italiennes ont été violemment attaquées en Bourse. Les cotations d’UniCredit et Intesa Sanpaolo ont été suspendues de cotation, jeudi. Depuis le début de l’année, la valeur moyenne des banques italiennes en Bourse a été divisée par plus de 2 – contre une décote de moins d’un tiers, en moyenne, pour les banques européennes. Une situation qui pousse Rome à envisager une recapitalisation de ces institutions. Dès lors, l’Europe se retrouve, à nouveau, à devoir gérer une situation d’une extrême complexité : si elledoitmontrerqu’elleprendletaureauparlescornes,illuifautimpérativement empêcher que les mesures qu’elle prend n’accentuent pas le stress des marchés. Un point sur lequel Jean-Claude Juncker, le président de la Commission, a probablementfaitunfauxpas,mardisoir,lors du conseil européen, en affirmant que la Commission ferait « tout pour éviter une ruée bancaire ». n Inondations : 1,2 milliard d’euros pour les assureurs Sharon Wajsbrot @Sharonwaj ASSURANCE La CCR pour les catastrophes naturelles anticipe un doublement des sinistres assurés en 2050. Prèsd’unmoisaprèslesinondations qui ont submergé le Centre et l’Ilede-France, les assureurs commencent à percevoir plus précisément l’étendue des dommages. Ce jeudi, le réassureur public CCR (Caisse cen- LES ECHOS n PUBLISHING Concepteur des communications éditoriales de votre marque Les Echos Publishing développent pour les cabinets d’avocats, des magazines et sites internet dédiés à leurs clients professionnels www.lesechos-publishing.fr Un service proposé par Les Echos Solutions trale de réassurance), a indiqué que le coût des dommages pour le secteur serait très certainement proche de 1,2 milliard d’euros, soit dans le haut de la fourchette envisagée initialement, entre 900 millions et 1,4milliardd’euros.« Depuisle5juin, les assureurs ont reçu 150.000 dossiers de sinistres, ce qui nous permet d’avoir une vision plus précise des dégâts. Sur cette catastrophe nous avons par ailleurs une proportion plus élevée d’entreprises et de professionnels touchés que lors de catastrophes précédentes », détaille Bertrand Labilloy, directeur général de CCR. Le réassureur devra prendre en charge un peu plus de la moitié du montantdessinistresassurésdufait des contrats qui le lient à ses clients assureurs. A en croire les prévisions de CCR, cette catastrophe n’est qu’un avantgoût par rapport à celles qui pourraient survenir d’ici à 2050. En se basant sur le scénario médian du « Depuis le 5 juin, les assureurs ont reçu 150.000 dossiers de sinistres. » BERTRAND LABILLOY Directeur général de CCR GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) qui prévoit une hausse de 20cmduniveaudelameràcethorizon, le réassureur envisage un doublement des sinistres assurés : « Ils pourraient atteindre 2 milliards d’euros en 2050, sous l’effet de l’inflation des biens assurés, de la concentration des habitants dans des zones à risques et de l’augmentation des catastrophes naturelles », précise Bertrand Labilloy. Dans le détail, les prévisions du réassureur laissent apparaître une hausse de 20 % des inondations, une stabilité des sécheresses et une hausse de plus de 60 % des submersions marines en 2050. Pour prévenir ces risques, CCR met l’accent sur la prévention : elle incite les communes à préparer des plans de sauvegarde et des plans de prévention des risques. « Nos études montrent que les communes qui ont mis en place un plan de prévention des risques ont 40 % de sinistres en moins que les autres », indique CCR. Si ses ressources se révélaient insuffisantes pour faire face aux catastrophes naturelles, CCR devrait jouer sur la cote part qui lui est versée par les assureurs. Il n’en est pas question aujourd’hui : « Notre solvabilité est robuste. Aujourd’hui nous sommes capables de couvrir 3 à 4 autres sinistres de la même ampleur que les inondations du mois dernier, sans faire appel à l’Etat », assure Bertrand Labilloy. n M&A : lepodium bousculé enFrance FUSIONSACQUISITIONS Le classement Thomson a beaucoup évolué depuis janvier. Rothschild revient en tête, suivi de Morgan Stanley et de Crédit Agricole. Anne Drif @anndrif Branle-bas de combat chez les banques d’affaires en France ce semestre. Les fusions-acquisitions sont en pleine reprise dans l’Hexagone, en hausse de 38 % à 99 milliards de dollars depuis janvier, après un début d’année 2015 atone. Certaines banques ont profité de ce vent porteur pour pousser leur avantage. Selon Thomson Reuters, Rothschild, treizième l’an dernier, prend la tête des « leagues tables » ce semestre, avec plus de 42 milliards de dollars d’opérations conseillées. La banque d’affaires a profité de sa position sur la réorganisation du capital du groupe Crédit Agricole et du rapprochement entre Technip et FMC. Crédit Agricole CIB, troisième sur le podium Autre remontée remarquée : celle de Crédit Agricole CIB justement, qui décroche la troisième position sur le podium (33,5 milliards de dollars d’opérations conseillées), après avoir gravité autour de la douzième au premier semestre 2015. La banque a de facto bénéficié de son intervention auprès de sa maison mère, mais également de son conseil dans la cession par Casino de sa filiale Big C en Thaïlande notamment. Seul Morgan Stanley affiche sa constance, conservant sa deuxième place (40,6 milliards de dollars), avec, contrairement aux deux autresbanquesd’affaires,laparticularité de conseiller Sanofi pourl’acquisitiondel’américain Medivation. Malgré une année très active (Casino, Medivation, Novacap etc.), Goldman Sachs premier l’an dernier, n’a pas pu prétendre à la même position, faute d’un mandat sur la transaction à plus de 20 milliards de dollars du Crédit Agricole. La très forte dynamique d’acquisitions d’entreprises françaises s’explique essentiellement par la nette reprise des transactions entre vendeurs et acquéreurs domestiques, en hausse de 229 % sur un an, à 39,3 milliards de dollars. Le solde représente les rachats étrangers (38 % soit 24,2 milliards de dollars), dont les montants restent supérieurs au volume des acquisitions françaises hors de nos frontières (19,3 milliards de dollars). n FINANCE & MARCHES // 35 Les Echos Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 LaBoursede Parisa réalisé son pire premiersemestre depuis 2008 l Les actions françaises ont perdu près du dixième de leur valeur en six mois. l Un semestre marqué par une volatilité forte, liée à la montée des risques et aux craintes sur la croissance. BOURSE Pierrick Fay @pierrickfay La chute de 8,04 % le 24 juin, à la suite du vote en faveur du Brexit, aura été le point d’orgue d’un semestre perturbé sur les marchés. Après un début d’année exécrable (chute de 16 % en six semaines, le pire démarrage depuis 2000), après un redressement porté par les espoirs d’améliorationéconomiqueetparle rebond du pétrole, le choc du vote « leave » au Royaume-Uni aura fini de noircir le tableau pour les marchés à mi-année. Avec une chute de 8,62 % en six mois à 4.237 points, la Bourse de Paris a enregistré son pire semestredepuis2011,etsonpirepremier semestre depuis 2008. Deux exercices marqués par la crise de la zone euro et par la faillite de Lehman Brothers. Si le Brexit n’a pas la même « portée systémique que la faillite de la banque américaine en 2009 », selon Didier Duret chez ABN AMRO, il est venu s’ajouter à la somme de toutes les peurs qui ont perturbé ce premier semestre : rechute du pétrole (tombé à 28 dollars le baril avant de rebondir à 50), crainte de récession aux Etats-Unis, crainte de « hard landing » en Chine, explosion de la dette en dollars dans les émergents… Jouer la sécurité Pour les investisseurs, il fallait donc avoir le cœur bien accroché. La volatilité a bondi en janvier, puis en juin, pour se rapprocher, sans les atteindre, des niveaux de 2011. Les séances de forte hausse et de forte baisse se sont accumulées, parfois du jour au lendemain. En six mois, l’indice CAC 40 a ainsi connu 13séancesdeprogressiondeplusde 2 % (dont 6 de plus de 3 %) et 15 de repli de plus de 2 % (dont 5 de plus de 3 %), soit une séance de forte volatilité (à la hausse comme à la baisse) tous les cinq jours. Le premier jour de l’année avait d’ailleurs donné le ton, puisque le CAC 40 avait chuté de 2,47 %. Même si cela n’augure pas toujours du bilan en fin d’année. En 1997, il avait plongé de 2,54 % le premier jour, mais gagné 29,50 % sur l’année. Danscecontexte,lesinvestisseurs ontpréféréjouerlasécuritéetcelase lit sur les performances des actions françaises. Il n’y a que 7 valeurs en haussesurleCAC40depuisledébut de l’année, et parmi elles des valeurs liées aux matières premières (ArcelorMittal, Total, Technip…) – dont le rebond est considéré par les experts interrogés par « Les Echos » comme l’une des surprises de l’année –, mais aussi des valeurs jugées défensives (L’Oréal, Vinci, Sodexo, Essilor sur le CAC, Nexity, Casino, SEB sur le SBF120). « L’exposition aux secteurs défensifs offrant de bons rendements reste incontournable à court terme. A pluslongterme,lethèmedela(vraie !) croissance structurelle va gagner en importance »,selonMathiasDesmarais chez Oddo Securities. On a assisté d’ailleurs à une vraie divergence sectorielle sur le marché, selonJean-Louis Mercadalchez OFI AM : « En termes de valorisations, la cote européenne s’est disloquée avec des secteurs très faiblement valorisés comme les banques et les cycliques », alors que « les valeurs de croissance visibles ont logiquement bien mieux résisté ». Le signe, selon Paras Anand chez Fidelity International, d’investisseurs « qui accordent beau- coup plus d’importance à la préservation du capital qu’à la performance potentielle à long terme », au risque de « payer un prix élevé en contrepartie de la sécurité ». « Un été pénible » A l’heure des comptes, le premier semestre est donc médiocre, mais le second pourrait être un peu meilleur, même si la volatilité devrait rester au menu des semaines à venir. Aurel BGC craint d’ailleurs « un été pénible parce que l’attentisme va régner en maître. A l’horizon fin août, la visibilité est nulle ».Silesgérantsn’attendentpas de miracle, la plupart voient le CAC 40 évoluer en fin d’année entre 4.200 et 4.500 points, en deçà de son cours du 1er janvier (4.637 points). Sachant que les taux négatifs impulsés par les banques centrales constituent, selon OFI AM, « la seule force de rappel en faveur des actions ». ( Lire « Crible » Page 44 Les six thèmes qui vont guider les marchés d’ici à la fin de l’année Après un premier semestre agité, la fin d’année s’annonce aussi volatile. Thème fort du premier semestre, la volatilité ne devrait pas disparaître dans les prochains mois alors que les marchés vont faire face à une série d’événements potentiellement risqués et à un environnement économique mitigé. Voici les 6 grands thèmes dont il faudra tenir compte au second semestre. 1 LE FEUILLETON DU BREXIT Ce ne sera pas forcément le feuilleton star de l’été, mais sûrement celui de la rentrée, alors que la nomination du nouveau Premier ministre britannique pourrait ne pas être entérinée avant le 9 septembre. Si le Brexitnedevraitpasavoirunimpact considérable sur la croissance, il créetoutdemêmeunchocd’incertitude, notamment sur l’avenir de la construction européenne. « Quelles seront les conséquences à court terme sur la liquidité, les valorisations ? s’interroge Patrick Legland à la Société Générale. Et, à moyen terme, sur les résultats des entreprises européennes (impact sur les échanges commerciaux, réglementation, etc.) ? Que valorisent les marchés ? Reflètent-ils ces impacts directs ? Intègrent-ils des risques de contagion ? » LeBrexitposeplusdequestionsqu’il n’y a de réponses. D’autant que « l’activation de l’article 50 (préalable à la sortie de l’UE) n’est pas pour demain, surtout si l’Europe refuse de prénégocier. Or, plus le temps passe, plus la légitimité du vote des électeurs décroît », constate Aurel BGC. Au point que le Brexit n’aura jamais lieu ? Une simple hypothèse qui pourrait donner lieu à beaucoup de spéculation si le dossier s’éternise. 2 LE CALENDRIER POLITIQUE Vous avez aimé le Brexit ? Place maintenant au référendum constitutionnel en Italie (le 16 octobre). Matteo Renzi a mis son poste dans labalance.S’ilperd,ilfaudradenouvelles élections, source d’incertitudes. Mais s’il gagne, selon Philippe Uzan chez Edmond de Rothschild AM, « la réforme constitutionnelle donnera une prédominance de l’Assemblée nationale sur le Sénat, ce qui renforcera le pouvoir du Mouvement cinq étoiles. Dans tous les cas, la question de la stabilité politique de l’Italie n’est pas claire ». Voici pour l’apéritif, avant le plat de résistance en 2017 en Europe avec des élections en Allemagne, aux Pays-Bas et en France, durant lesquelles les marchés surveilleront la montée de l’euroscepticisme, qui risque de mettre l’Europe (et les marchés) à rude épreuve. Mais l’élection la plus sensible pourrait bien être celle de la présidentielle aux Etats-Unis le 8 novembre. Le pays n’est pas épargné non plus par la montée du populisme, alors que le vote anti-establishment « se nourrit aussi du fait que beaucoup de gens n’ont pas profitédesfruits de la croissance etde la bonne répartition de la richesse », constate Phil Poole, chez Deutsche AM. Pour lui, « le message de Trump surl’économieestcomparableàcelui des partisans du Brexit, il est plein de contradictions. Trump est très imprévisible dans ses discours ». De quoi provoquer des perturbations sur les marchés. 3 LA CROISSANCE MONDIALE Au-delà de l’impact potentiel du Brexit sur la reprise, fragile, en Europe,lescraintessurlacroissance mondiale se sont atténuées récemment. Notamment sur la Chine, soutenue par la politique budgétaire et monétaire très agressive de Pékin. En attendant la prochaine alerte… L’essentiel des craintes pourrait donc se diriger vers les Etats-Unis. DeutscheAMalégèrementréviséen baisse sa prévision de croissance de 1,8 % et 1,9 % pour 2016 et 2017, pas assez pour parler encore d’une récession globale qui pour l’instant n’a touché qu’une partie de l’industrie aux Etats-Unis. Pour Philippe Uzan,« lepétroleà50dollarsestidéal, il est suffisamment bas pour soutenir la consommation et suffisamment haut pour éviter les faillites des producteurs américains ». La question porte maintenant sur la résistance des services aux Etats-Unis, notamment dans un contexte de hausse dessalaires.Enfin,l’undesenjeuxde l’élection américaine portera aussi surlanécessitéd’unerelance budgétaire, en fonction du gagnant. 4 L’INFLATION Ce pourrait être l’invité surprise de la fin d’année. On peut déjà s’attendre à un choc d’inflation au Royaume-Uni, en raison de la chute spectaculaire de la livre. Mais la question pourrait resurgir aux Etats-Unis, si les prix de l’énergie ne baissent plus. La hausse du coût du travail, dans un pays où la productivitéstagne,pourraitfinirparsefaire ressentir sur les prix, même si « la force du dollar devrait limiter les pressions inflationnistes extérieures »,selonPhilPoole.Lerisquen’est pas neutre, car il pourrait exercer une pression forte sur la politique monétaire de la Fed, mais aussi sur des marchés obligataires gonflés par les taux négatifs. Enfin, la Chine pourrait aussi « exporter moins de déflation à l’avenir », selon Philippe Uzan, alors que l’indice des prix à la production en Chine est reparti à la hausse, une première depuis 2011. 5 L’ACTIVISME DES BANQUES CENTRALES Ce n’est pas une certitude, mais un espoir. Les banques centrales devraient rester à la manœuvre, principalementenEurope,enChine etauJapon.Entoutcas,elles veillent au grain et conservent leur rôle de phare face à la montée des risques sur les marchés, toujours prêtes à déverser des liquidités. La position de la Fed est aussi importante. « Le Brexit lui donne une raison supplémentairedeprendresontemps »,suggèrePhilippeUzan,etdenerienfaire avant décembre, voire début 2017, selon nos experts… Mais ne rien faire, c’est déjà limiter les risques liés à la divergence des politiques monétaires (la Fed seule contre toutes), ce qui pourrait entraîner le dollar sur des hauteurs dangereuses pour la croissance américaine et… pour la valorisation du yuan chinois. Un thème très sensible pour les marchés. Car, derrière les actions des banquescentrales,secachetoujours le spectre d’une guerre des changes. 6 L’AVENIR DES BANQUES Depuisledébutdel’année,les banques européennes ont perdu 32 %enBourse.Unmassacreaccentué encore par l’annonce du Brexit (–22 % en deux jours). Les causes sont connues : fragilité des banques italiennes, taux négatifs qui pressurent les marges et régulation stricte. « Il faudrait plus de flexibilité », estime Phil Poole, qui pointe le problème des « règles rigides mises en place par l’UE sur le secteur bancaire, qui, par exemple, empêchent le gouvernement italien de venir au secours de ses banques ». Surtout, elles sont aujourd’hui perçues comme un indicateur de la peur sur les marchés. Elles sont « le souffre-douleur par défaut dès que le stress envahit les marchés », constate Aurel BGC. Car, en période de stress, les investisseurs se ruent sur les emprunts d’Etat,poussantunpeupluslestaux en territoire négatif. — P. Fay 36 // FINANCE & MARCHES Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 Les Echos Comment les « hedge funds » ont vécu le choc sur la livre sterling LA SÉANCE DU 30 JUIN 2016 « HEDGE FUNDS » Une journée marquée par de rares coups d’éclat et quelques faux pas. Troisième jour de rebond à la Bourse de Paris Les fonds alternatifs avaient abordé prudemment cet événement politique trop imprévisible. La Bourse de Paris a pour•suivi son rebond entamé mardi Nessim Aït-Kacimi @NessimAitKacimi Les « hedge funds » avaient abordé ce rendez-vous de manière plutôt prudenteetdéfensive,afindenepas risquer de réduire à néant leur performance de l’année en une journée. Les performances à deux chiffres et les plongeons ont ainsi été minoritaires durant cette journée particulière qui a vu un fonds alternatif perdre en moyenne 1 %, selon « Hedge Fund Research ». Une contre-performance sans commune mesure avec la débâcle qui avait accompagné la faillite de Lehman Brothers. Pendant la semaine précédant le vote sur le référendum, les fonds spéculatifs avaient certes augmenté de 15 % leurs paris sur la chute de la devise anglaise, mais loin de la folie spéculative qui avait précipité la sortie de la livre sterling du système monétaire européen en septembre 1992. A cette époque, le Quantum Fund de Soros avait à lui seul vendu à découvert de la monnaie britannique pour 10 milliards de dollars (plus de la moitié des volumes quotidiens) pour un profit généré d’un milliard auquel s’ajoutaient les 300 millions de dollars de b é n é f i c e s d e B r u c e Ko v n e r (Caxton) et 250 millions pour Tudor Jones (Tudor). Vendredi, les descendants de ces fonds« globalmacro »(quiinvestissent sur tous les grands marchés) ont connu des fortunes bien moins favorables que leurs aînés. Ainsi, l’anglais Brevan Howard a gagné seulement1 %,aprèsunpremiertrimestre où il avait déjà perdu de l’argentenpariantàtortsurlachute de l’euro contre le dollar. Le fonds de 8 milliards de dollars Caxton (que ne gère plus directement Bruce Kovner) a progressé de 2 %. Le « family office » de George Soros, 35 milliards de dollars, a déclaré ne pas avoir vendu à découvert la livre sterling avant le référendum. Il a toutefois vendu à découvert les actions de la Deutsche Bank, vendredi, pour 105 millions d’euros. Comme la plupart des « hedge funds », le fonds détient toujours une position sur l’or, un actif de fonds de portefeuille, qui avait progressé durant la journée. Les fonds quantitatifs, « suiveurs de tendance », ont progressé en captant une partie des mouvements désordonnés qui se sont produits sur tous les marchés durant cette séance. Ils ont notamment profité de la baisse des taux d’intérêt et des hausses du yen et de l’or. Winton a gagné plus de 3 % vendredi, et Man AHL, 1,3 %. Ventes à découvert Les autres fonds quantitatifs tels le français Capital Fund Management et les américains AQR et Renaissance ont enregistré de bonnes performances. Ainsi, Quantitative Investment Management, le fonds de Jaffray Woodriff, a progressé de 3,6 % vendredi. Généralement, les « machines » et automates de trading gèrent mieux que les traders ces séances de tous les dangers. Les « hedge funds » investis sur les actions ont difficilement pu échapper au plongeon généralisé des marchés boursiers. Ils ont perdu autour de 9,7 % sur les actions européennes, 4,6 % sur les actions américaines et 3,2 % sur les titres asiatiques, selon Morgan Stanley. Seulement, ces fonds pratiquent aussi la vente à découvert (banques européennes et anglaises), qui a généré beaucoup de profits et compensé en partie leurs pertes sur les actions. Le « hedge fund » Lansdowne a été pénalisé par son investissement dans Lloyds Banking, qui avait plongé de 21 % vendredi. L’activiste Bill Ackman a vu la performance de son fonds chuter de 9 % (–700 millions de dollars) depuis le Brexit du fait des chutes sur les titres Mondelez, Valeant, Restaurant Brands. En revanche, le fonds de Crispin Odey, un partisan du Brexit qui avait acheté et commandé des sondages privés jusqu’à la dernière minute, a bondi de 15 % en vingt-quatre heures. Le fonds le doit essentiellement à ses ventes à découvert sur des titres comme Banco Popular, Berkeley Group, Legal & General, Tullow Oil et ArcelorMittal. n Le Club de Paris face à la concurrence des marchés et de la Chine 433 DETTE Le Club de Paris, qui regroupe de grands pays créanciers, fête ses soixante ans. Isabelle Couet @icouet ACCORDS Le nombre d’accords négociés par le Club de Paris avec 90 pays débiteurs depuis 1956. Soit plus de 583 milliards de dollars traités. Soixante ans d’existence mais pas de révolution. Pour cet anniversaire célébré à Bercy ce vendredi, le Club de Paris, présidé par la nouvelle patronne du Trésor, Odile RenaudBasso, ne compte certainement pas se doter d’un statut officiel. Ce club informel créé en 1956 et désormais composé de 21 grands pays créanciers (France, Allemagne, Japon, Russie, Etats-Unis, Corée...) contre 11 à l’origine, entend conserver son statut de « non-institution », selon la formule de Jean-Claude Trichet. C’est même sa force : le Club de Paris exerce son influence sur les restructurations des dettes souveraines au niveau international mais n’a pas de comptes à rendre. Sans définition juridique, il bénéficie d’une grande flexibilité. Un exemple frappant : alors qu’il s’appuie (de façon informelle) sur le Fonds monétaire international – duquel il tire d’ailleurs sa véritable légitimité – en 2014, le Club a trouvé un accord avec l’Argentine pour que le pays lui rembourse près de 10 milliards de dollars et ce, en tenant le FMI à l’écart des discussions ! Le cas de l’Argentine, suite à sa retentissante faillite de 2001, a constitué l’un des grands dossiers de la dernière décennie. Parmi les autres de la restructuration de la dette ukrainienne en 2015, Moscou a refusé de participer à l’effort, profitant de l’ambiguïté de son statut (membre du Club de Paris et créancier obligataire). La suite de cette affaire se déroule actuellement devant les tribunaux anglais. Le Club de Paris cherche maintenant à définir des règles pour ces situations. L’autre concurrent de poids de l’institution sexagénaire est la Chine. Pékin est très offensif dans les pays émergents à qui il prête des milliards en échange de ressources pétrolières, minières, etc. Le pays aurait ainsi prêté quelque 50 milliards de dollars au Venezuela au cours des dix dernières années, selon Reuters. Face à ce créancier très puissant, le Club essaie de resserrer la coopération pour le pousseràseconformeràsesgrands principes (solidarité entre créanciers, consensus, transparence...) et surtout pour obtenir des informations. La Chine est devenue membre ad hoc du Club, ce qui constitue un premier pas. Mais il faudra déployer des trésors de diplomatie pour vaincre les réticences de Pékin et l’intégrer peut-être un jour en tant que membre à part entière. n Odile Renaud-Basso, directrice du Trésor, préside de facto le Club de Paris. Photo Jacques Demarthon/AFP sujets qui ont mobilisé le Club de Paris : la fin du programme d’annulation des dettes des pays les plus pauvres (initiative PPTE), les travaux réalisés sur les clauses d’actions collectives – sorte de pilulesantifonds« vautours »–insérées dans les contrats obligataires, et la création d’un dialogue avec de nouveaux intervenants, à savoir les marchés financiers et la Chine. Maintenir son rang Car l’énorme défi du Club de Paris est aujourd’hui de maintenir sa placedansunenvironnementfinancierquiacomplètementchangé.Les prêts bilatéraux accordés par les 21 membres ne pèsent sans doute pas lourd face au stock d’obligations émises par des pays émergents et détenues par des investisseurs non identifiés. Un certain nombre de pays d’Afrique sont aujourd’hui dansunelogiquederéendettement : or ils font appel aux marchés et non aux pays du Club de Paris. Cette montée en puissance de la finance de marché a donc déjà poussé le Club à se rapprocher de l’Institut de finance international (IIF), ce groupe de créanciers privés (banques, fonds d’investissement...), connu pour être intervenu dans la restructuration de la dette grecque en 2012. LeClubsepencheparailleurssur le cas de la dette obligataire qui est entre les mains de créanciers officiels : c’est le cas de la Russie, qui a prêté de l’argent à l’Ukraine, en lui achetant des titres de marché. Lors après un premier mouvement de panique consécutif à la décision des Britanniques de sortir de l’Union européenne. Le CAC 40 a gagné 1 %, à 4.237,48 points, dans un volume d’échanges nourris de 4,4 milliards d’euros. La séance avait démarré dans le rouge ava n t q u e l a t e n d a n c e n e s’inverse au cours de la journée. Ce rebond n’empêche pas le CAC40dereculerdeprèsde6 % sur le mois de juin, sa plus forte baisse mensuelle depuis décembre dernier. L’indice phare a été porté par la bonne tenue des valeurs défensives : Danone a pro- gressé de 3,34 %, Sodexo de 2,54 %, Schneider Electric de 2,39 %, Vivendi également. Engie a fini en tête de l’indice, avec un gain de 3,38 %. Plus forte hausse sur le SRD, EDF a pris 5,48 %, sa hausse la plus marquée depuis plus de deux mois. A l’inverse, Peugeot a cédé 2,26 %, Bouygues 2,04 % et ArcelorMittal 1,42 %. Airbus Group (–0,39%)aperduduterrain tandis que Safran (+2,73 %) a grimpé après l’annonce de la finalisation de la constitution de leur co-entreprise Airbus Safran Launchers. Le secteur bancaire a terminéenhausse.Société Générale a pris 1,07 %, Crédit Agricole SA gagnant 0,15 % et BNP Paribas 0,62 %. Kering a finalement gagné 0,34 %. Le groupe a été condamné à verser 13 millions de dollars à Hedi Slimane, ex-directeur artistique de sa marque Yves Saint Laurent. en bref Le taux du Livret A devrait théoriquement baisser à 0,5 % ÉPARGNE — Si les premières estimations d’inflation de l’Insee se confirment et que l’exécutif décide d’appliquer la formule de calcul du taux du Livret A, sa rémunération pourrait tomber à 0,5 % début août, contre 0,75 % aujourd’hui. Selon les données de l’Insee publiées ce jeudi, les prix à la consommation ont en effet progressé de 0,2 % sur un an. Et à ce niveau, la formule de calcul du taux du Livret A aboutit à un taux de 0,5 %. La période semble toutefois peu propice à une baisse du taux du placement. « A un an de l’élection présidentielle, nous sommes plutôt entrés dans la période des “cadeaux aux épargnants” », reconnaît Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne. Le gouverneur de la Banque de France pourrait donc n’émettre qu’un simple avis sur ce taux. Laissant le soin à l’exécutif de maintenir le statu quo. La Cour de cassation juge illicite le licenciement des lanceurs d’alerte RÉGLEMENTATION — La Cour de cassation a estimé que les lan- ceurs d’alerte doivent bénéficier d’une « immunité » vis-à-vis de leur employeur dès lors qu’ils dénoncent, « de bonne foi », des actes illicites commis sur leur lieu de travail. Elle a cassé pour cette raison un arrêt de la cour d’appel de Basse-Terre en Guadeloupe. Un manifeste pour la parité dans les comités exécutifs GOUVERNANCE — Pour que les femmes entrent dans les instances de direction (elles n’occupent que 14 % des postes des comités exécutifs), PWN (Professional Women’s Network), un réseau mondial de femmes cadres dirigeantes, a remis jeudi un manifeste à la ministre des Droits de la femme, Laurence Rossignol. L’objectif est de raviver l’esprit de la loi Copé-Zimmermann qui a introduit le quota de 40 % de femmes dans les conseils. BILAN SEMESTRIEL, PERSPECTIVES APRÈS LE BREXIT Demain chez votre marchand de journaux // 37 Les Echos Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 fusions // acquisitions // cessions // partenariats // reprises VOUS SOUHAITEZ PARAÎTRE DANS CETTE RUBRIQUE // ANNONCE@LESECHOSMEDIAS.FR SARAH MEDARD 01 49 53 67 82 – SYLVAIN BASSOULS 01 49 53 67 18 ENTREPRISES COMMERCIALES & INDUSTRIELLES NG;<@' M!+BWG> 8V2S?LV2 Ca )&N !)/Jg PN "/J( BA]]] ;9T\#R8 !;R6#!6 < 6NG< ]D_C>_BD_EB_@D [lg< ]D_C>_BD_]E_DB /)GNl0($lIl((/QJN(_M) iii_lIlPl'l)//2_M) ?+<!7!<C X :)/P&Q'J/0a 0jL/QNa %N0'N PN %jLj'l&g PN ,GNJ0 lJ) :#!&&@' )4G&&G!@'> G9 (FHF$H*F,% X \ZF FFFV&&'+<!& X Z ?+<!7!<C X :)/P&Q'J/0a 0jL/QNa %N0'N PN %jLj'l&g PN ,GNJ0 lJ)a >!<9C' )GD> W' OB!@'<a kl((J0 ')lPJ'J/00NG PN ,)/P&Q'J/0 K/)'JQ/GN :W!'D<AW' < :j,J0Jj)J('N(a ,le(lLJ('N(a Q/GGNQ'J%J'j(a Ng,/)' cE> + D] 1b_ ?+<!&> " +C)'@ X J0('lGGl'J/0( (&) ,l)QNGGN( PN E] Kl N0 G/Ql'J/0 c%N0'N ,/((JkGNb O (N))N( %N))N( PN 2&G'J,GJQl'J/0a Kl0Ll) 'NQK0J*&Na 2&G'J QKl,NGGN(a '&00NG(a ,Gl'NM/)2N( K/)( (/G(a ,JNP(`2h)N( Sl'j)JNG PN ,)/P&Q'J/0 2/PN)0Na ('/QH( %jLj'l&g c%lGN&) < @]] U-b nl'N 9NP)N((N2N0' V&PJQJlJ)N < DD I&J0 D]E@ Tl Pl'N GJ2J'N PN Pj,F' PN( /MM)N( N(' MJgjN l& < 7'D)@')! ,% [9!WW'< *F,$ " ,$ # '8) ,4/4 3779 +:)-/378"5.) #+2)3$+) 1.3 87/3) 1"/) %%%04!4,4/437790&3 1)34 4--)11"2:) 463(1 4--)6/4/"78 ,*.8 )8$4$)9)8/ ,) -78&",)8/"4:"/+_ NR:SVOJ?INR36R1VJT63RM2J8V2S?LV2J=R8?MJ=603T6RMJ53V/ROOVJOINR36R1VJT3R:6031 kG/J(`k/kJL0e`!leN00N`!)j'NJG`\%)N&g`[/)' PN [)l0QN`Z/(JN)`GN Sl0(`Rl0'N(`RN%N)(`;)Gjl0(`:l)J( [Gl0P)J0`:l)J( Tl [leN''N`9N00N(`9/&N0`6/&)(`3N)(lJGGN( 3V:SV3:SV 8V :?M8R8?12 ? 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O? 3V53R2V VM 3V83V22VNVM1 P08R:R?R3V Entreprise Recherche Cessionnaire Département Yonne (89) - AUXERRE • Activité : Achat – Vente – Collecte – Recyclage Palettes bois • Effectif : 8 • Chiffre d’affaires HT 31/12/15 : 667 K€ Les offres tendant au maintien de tout ou partie de l’activité de l’entreprise devront être soumises, au plus tard le 04/08/2016 à 12 heures. Un dossier de présentation peut être obtenu sur demande écrite motivée justifiant d’une capacité financière, industrielle ou commerciale adaptée, après signature d’un engagement de confidentialité. Me Charles-Henri Carboni 24, rue d’Egleny 89000 Auxerre www.bcm-aj.com Contact : C. Ducatte Tél. : +33 (0)3 86 52 08 17 Fax : +33 (0)3 86 52 00 43 f.lacanal@bcm-aj.com Maitre Florence TULIER POLGE, Administrateur Judiciaire ENTREPRISE A CEDER (Articles L 631-22 et L 642-1 et suivants du Code de Commerce) Rue René Cassin 91000 EVRY Tél. : 01.60.87.36.36 Télécopie : 01.60.87.36.37 etude@tulier-aj.com Contact : Pierre VERAN Activité : ACQUISITION DE FONDS DE COMMERCE ET EXPLOITATION PAR BAIL, LOCATION OU AUTREMENT DE FONDS DE COMMERCE DE RESTAURATION Implantation : BRUNOY (91) Salariés à ce jour : 6 C.A au 31/12/2015 : 357 446 € Références à rappeler : 2418 Date limite de dépôt des offres : Label de musique indépendant disposant d’une forte notoriété en France et à l’étranger Activité : production (pop, classique, jazz, musique pour enfants), synchronisation, distribution, édition musicale et littéraire Localisation : PARIS - Chiffre d’affaires : 2,9 M Euros (2015), 6,3 M Euros (2014) Produits d’exploitation : 11 M Euros (2015), 12,5 M Euros (2014) Effectif au 30/06/2016 : 51 salariés permanents Date d’ouverture du Redressement Judiciaire : 09/06/2016 Date limite de dépôt des offres : 18/07/2016 à 16H Contact Procédure : contact@aj-lacombe.fr 6&. +05)")0-. )&*/35- /(#,90/".&/ ,5 &5#0#&7&5- )& +354)&5-"09"-( 045 )& 13,*3"/ 0++()&/ 2 90 )0-0/337 SELASU DAVID LACOMBE, Administrateur Judiciaire 4, place de Wagram - 75017 PARIS - Tél. : 01.85.08.30.30 - Fax : 01.58.57.80.85 SOCIÉTÉ EN REDRESSEMENT JUDICIAIRE RECHERCHE REPRENEUR Activité : Couverture, étanchéité, bardage et revêtements de façade Clientèle : exclusivement professionnelle Localisation : Ile de France Chiffre d’affaires : 16 M€ en 2015 Effectif : 25 salariés Date limite de dépôt des offres : 4 Août 2016 à 12h00 Pour tous renseignements : Me Francisque GAY - Administrateur Judiciaire 3, avenue de Madrid - 92200 Neuilly/Seine Télécopie : 01 55 62 06 41 Email : fgay@etudefg.fr 20 juillet 2016 à 16h00 un dossier de présentation peut être obtenu auprès de Maître Florence TULIER POLGE sur demande écrite. ACTIVITE A CEDER (Articles L 631-22 et L 642-1 et suivants du Code de Commerce) Maitre Florence TULIER POLGE, Administrateur Judiciaire Activité : BROCHAGE Implantation : PALAISEAU (91120) Salariés à ce jour : 92 C.A au 31/12/2015 : 5 542 179,22 € Références à rappeler : 2432 Rue René Cassin 91000 EVRY Tél. : 01.60.87.36.36 Télécopie : 01.60.87.36.37 ag@tulier-aj.com Contact : Allison GUIDOUX Date limite de dépôt des offres : 21 juillet 2016 à 12h00 un dossier de présentation peut être obtenu auprès de Maître Florence TULIER POLGE sur demande écrite. PHILIPPE CONTANT – BENJAMIN CARDON Administrateurs Judiciaires APPEL D’OFFRES DE REPRISE OU PARTENARIAT Société de Pompes Funèbres Implantée dans le département de l’Aube Chiffre d’affaires 2015 : 1 076 843 Euros Effectifs : 18 personnes Date limite de dépôt des offres : vendredi 22 juillet 2016 à 12h Un dossier de présentation sera transmis sur demande écrite motivée auprès de l’Etude après signature d’un engagement de confidentialité. [réf. Etude: n° 7304] Ph. CONTANT - B. CARDON 7 rue Pithou - BP 20080 - 10002 TROYES Cedex Tél. : 03.25.73.97.98 - Fax: 03 25 82 82 29 - E-mail: contact@contant-cardon.fr RECHERCHE CANDIDATS REPRENEURS Entreprise en redressement judiciaire APPEL D’OFFRES : RECHERCHE DE PARTENAIRE OU DE REPRENEUR ENTREPRISE EN REDRESSEMENT JUDICIAIRE Activité : RESTAURANT Situation géographique : Région de REIMS (51) Chiffre d’affaires : 516 K€ au 31/10/2014 (18 mois) Effectif : 7 salariés Date limite de dépôt des offres de reprise : 20 Juillet 2016 à 16h00 Un dossier de présentation sera communiqué sur demande écrite aux candidats justifiant de leur identité et de leur capacité économique et opérationnelle. Les offres de reprise devront être conformes aux dispositions des articles L 631-22 et L 642-2 du Code de Commerce. Selarl Jérôme CABOOTER, Administrateur Judiciaire 4 Boulevard Faraday 77700 SERRIS - MARNE LA VALLEE E-mail : contact@cabooter.fr - Fax : +33.1.70.64.68.14 - Tél : +33.1.74.81.00.31 Activité : Entreprise de propreté et de nettoyage spécialisée en hôtellerie, nautisme, tourisme, spectacle Département : 17 Salariés à l’effectif : 86 salariés à l’ouverture de la procédure, dont 21 en CDI. CA prévisionnel 2016 : 1.300 K€ Date limite de dépôt des offres : lundi 25/07/2016 à 18 heures à l’étude Un dossier complet sera adressé sur demande écrite à : SELARL « Vincent MEQUINION Administrateur Judiciaire» 6 rue d’Enghien - 33000 BORDEAUX Tél. : 05.56.56.91.91- Fax: 05.56.56.91.92 Mail : assistanterj@etude-mequinion.fr APPEL D’OFFRES : RECHERCHE DE PARTENAIRE OU DE REPRENEUR ENTREPRISE EN REDRESSEMENT JUDICIAIRE Activité : Démolition de bâtiments industriels et urbains Situation géographique : Région de REIMS (51) Chiffre d’affaires : 2.842 K€ au 31/03/2015 (sur 12 mois) Effectif : 13 salariés Date limite de dépôt des offres de reprise : 21 Juillet 2016 à 16h00 Un dossier de présentation sera communiqué sur demande écrite aux candidats justifiant de leur identité et de leur capacité économique et opérationnelle. Les offres de reprise devront être conformes aux dispositions des articles L 631-22 et L 642-2 du Code de Commerce. Selarl Jérôme CABOOTER, Administrateur Judiciaire 4 Boulevard Faraday 77700 SERRIS - MARNE LA VALLEE E-mail : contact@cabooter.fr - Fax : +33.1.70.64.68.14 - Tél : +33.1.74.81.00.31 Vente e d’une entreprise d’Ingénierie, études techniques, secteur pétrochimie située dans le Val a d’Oise \7NQ'JM : 17 salariés !KJ7)N P4l7lJ)N( (&) @ 2/J( : 741 K€ (DG<' W!E!<' )'> BQ@'> W' E'@+@')! $ [9!WW'< *F,$ " ,\ #'9@'>K Prendr Pr endree contact avec l’étude de endr Maîtree BLERIOT Pontoise Maîtr 6jG_< ]E_C]_?A_=?_EE ` [lg < ]E_C]_?A_=?_EC \`SlJG_ < #V=A$kGN)J/'_M) SCP PIMOUGUET-LEURET-DEVOS-BOT COMMUNIQUÉ Administrateurs et mandataires judiciaires : des experts au service du chef d’entreprise Lorsqu’ils sont confrontés à des difficultés pressenties ou avérées, malgré les nombreux outils à leur disposition, les chefs d’entreprise se sentent souvent isolés. Dans ces périodes difficiles, ils peuvent compter sur les administrateurs et les mandataires judiciaires pour les accompagner. Disposant de la double compétence du droit et du chiffre, ces professionnels œuvrent en toute indépendance dans l’intérêt des entreprises en crise, de leurs salariés et créanciers. Administrateurs et mandataires judiciaires interviennent, soit sous le contrôle du juge dans le cadre d’un mandat de justice, soit sous le contrôle de l’entreprise qui les a mandatés. Appartenant à une profession réglementée, ces intervenants qui bénéficient de garanties sans commune mesure, agissent à l’abri de tout conflit d’intérêts, proposent et mettent en place des solutions pour assurer la pérennité des structures. Leur mission englobe une analyse juridique et économique approfondie. Ils réalisent un bilan économique et social pour mener la réorganisation de l’entreprise, gérer les litiges en cours, les revendications, le sort des baux et toutes questions ou problèmes devant être traités pour assurer le succès de leur mission. Ils peuvent mettre en place un plan de sauvegarde ou de redressement pour apurer le passif mais aussi, le cas échéant organiser la cession de l’entreprise ou de certains de ses actifs. Leur intervention est trop souvent vécue comme un indicateur négatif de la situation de l’entreprise. Pourtant, nombreuses sont les expériences qui démontrent que leur action permet à l’entreprise de faire face à une conjoncture compliquée ou à un incident de parcours et ainsi de trouver un second souffle. A condition que l’action des administrateurs et mandataires judiciaires démarre à temps ! Vincent ROUSSEAU, Administrateur judiciaire, Président de l’IFPPC APPEL D’OFFRES CESSION EN LIQUIDATION JUDICIAIRE DES TITRES DE PARTICIPATION D’UN GROUPE DE PRÊT-À-PORTER FÉMININ EN REDRESSEMENT JUDICIAIRE EN VUE DE PLANS DE REDRESSEMENT PAR VOIE DE CONTINUATION Titres de participation au sein des 11 sociétés exploitant une activité de conception et vente au détail de prêt-à-porter féminin sous l’enseigne DEPECH MOD : Recherche d’offre(s) de cession - ACTIF IMMOBILIER Bien : Tènement immobilier Localisation : Avenue Maréchal Juin 01000 BOURG EN BRESSE Descriptif : Terrains = 17 481 m² (4 parcelles) Bâtiment principal = 4 702 m² Particularités : Site ayant eu activité industrielle soumise à déclaration Principale parcelle (11 480 m²) classée UC (habitat possible) Coûts démolition et dépollution à considérer 3 5*,A*??*I*H=? ];,!.!L!A*? ,; -+ ];!H -K/' 3 T!C;!,L=!FH? ];,!.!L!A*? ,*? $FZ,!H&? ,; -^ ];!H -K/% 3 4!E&* ?F.!LZ ?!=;G # >A!9* ZL WL!ZZLA,* R/\Q 3 / ?F.!G=G J;A*L; ,6G=;,*?M.*H=ALZ* ,6L.$L=? *= /K ?F.!G=G? ,* ,!?=A!J;=!FH *H A*,A*??*I*H= ];,!.!L!A* € 3 <$!((A* ,6L((L!A*? .FH?FZ!,G ,* ];!ZZ*= -K/' # L9A!Z -K/% !H.Z;? [ -)P" S 3 5G?*L; ,6;H* .!HC;LH=L!H* ,* JF;=!C;*? *H XALH.* R4;,Q *H .FII!??!FHO affiliation 3 -K' ?LZLA!G? LDAE? A*?=A;.=;AL=!FH La reprise des titres et des créances interviendra sous condition suspensive de la mise en œuvre des projets de plan (7 M€ de passif tiers à apurer sur 10 ans). La date limite de dépôt des offres de reprise est fixée L; Z;H,! -' ];!ZZ*= -K/% # /-$N Les tiers sont invités à remettre leur offre au mandataire liquidateur : SCP PIMOUGUETLEURET-DEVOS-BOT représentée par Maître Nicolas LEURET, 2 boulevard du Salan, 19100 Brive. L’accès à une data room électronique sera autorisé après régularisation d’un $1","$2$1) &$ '/10&$1)!,3!)%- la *!"1,)(+$ &( +#"3$2$1)- et une .+%*$1),)!/1 *(''!1')$ &( candidat à la reprise. Référence à rappeler impérativement : Dossier N° 22465 ! Date limite de dépôt des offres : Vendredi 30 Septembre 2016 à 12 h Une note de présentation sera adressée sur demande écrite précisant l’identité du candidat repreneur &- !,.-"405- )& .0 +010+"-( +377&/+"09& &- 4505+"%/& à intervenir dans une telle affaire. T*? .LH,!,L=? !H=GA*??G? ?FH= !H9!=G? # ?* ILH!(*?=*A DLA =GZG.FD!* F; *OIL!Z L;DAE? ,* [ 4<7 7US81W1Y2 TY15Y2 :Y084O>82 O S* TY15Y2 F; SN <VT@42@ *=;,*NJA!9*B?.DI]N(A - ,!,!*AN.$ZL?=LB?.DI]N(A 2GZG.FD!* [ K'N''N^^N\KN-/ '3,- +05)")0- )3"- .& 705"$&.-&/ 10/ (+/"- 0,1/%. )& 8 Maître Maurice PICARD, Administrateur Judiciaire 22, Rue du Cordier - CS 30107 - 01003 BOURG EN BRESSE Tél. : 04.74.45.92.00 - Fax : 04.74.45.92.11 Email : jerome.abadie@ajpartenaires.fr RETROUVEZ UNE SÉLECTION D’ANNONCES SUR : reprise-entreprise.lesechos.fr 38 // FINANCE & MARCHES Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 Les Echos euronext séAncE du 30 - 06 - 2016 CaC 40 : 4237,48 (1,00 %) neXt 20 : 8923,53 (1,34 %) CaC larGe 60 : 4678,38 (1,04 %) CaC all-tradaBle : 3291,34 (1,03 %) Date De ProroGation : 26 Juillet CAC 40 srD suite Valeurs mnémo / info / ost isin / Devise / Date Détach. / Div accor (ac) R a fr0000120404 air liQuiDe (ai) R 27/04/16 0,5 a fr0000120073 23/05/16 2,6 a airBus GrouP (air) R nl0000235190 02/05/16 1,11 arcelormittal (mtp) a lu0323134006 aXa (cs) R 08/05/15 0,17 a fr0000120628 06/05/16 1,1 BnP PariBas (bnp) R a fr0000131104 BouYGues (en) R 02/06/16 2,31 a fr0000120503 26/04/16 1,6 caP-Gemini (cap) R a fr0000125338 30/05/16 1,35 carreFour (ca) R a fr0000120172 23/05/16 0,7 creDit aGricole (aca) R a fr0000045072 Danone (bn) R 27/05/16 0,6 a fr0000120644 enGie (enGi) R 05/05/16 1,6 a fr0010208488 05/05/16 0,5 essilor international (ei) R a fr0000121667 KerinG (Ker) R 17/05/16 1,11 a fr0000121485 KlePierre (li) R 04/05/16 2,5 a fr0000121964 l.V.m.H. (mc) R 22/04/16 1,7 a fr0000121014 19/04/16 2,2 laFarGeHolcim (lhn) a ch0012214059 leGranD (lr) R 17/05/16 1,5 a fr0010307819 l'oréal (or) R 31/05/16 1,15 a fr0000120321 micHelin (ml) R 29/04/16 3,1 a fr0000121261 A : indicateur acompte, solde ou total du dividende. BPA : bénfice par action. PER : price earning ratio. les plus hauts et plus bas ajustés sont sur l’année civile. les valeurs classées par ordre alphabétique sont regroupées en trois classes de capitalisation signalées par les lettres a pour les capitalisations supérieures à 1 milliard d’euros, B pour les capitalisations comprises entre 1 milliard d’euros et 150 millions d’euros et c pour les capitalisations inférieures à 150 millions d’euros. L : valeurs de l’indice cacnext20. R : valeurs de l’indice caclarge60. G : valeurs de l’indice cacmid60. g : valeurs de l’indice cacsmall. les bénéfices par action : source facset Jcf estimates. mise en ligne intégrale des informations réglementées sur www.lesechos-comfi.fr les cours fournis ce jour sont des cours de 17h00 17/05/16 2,85 ouv vol. nb titres 34,44 1712883 237.834.579 92,54 1191886 345.487.545 51,56 2815103 772.678.546 4,12 24643577 3.065.710.869 17,8 10580932 2.428.976.468 39,37 6395072 1.246.429.174 26,175 1980172 345.206.548 77,77 898314 172.181.500 21,925 3736535 756.235.154 7,534 8227800 2.809.290.815 61,16 2571744 655.892.000 14,03 12305089 2.435.285.011 118,35 804221 218.056.738 144,3 232889 126.279.322 39,78 865450 314.356.063 135,1 1271635 507.645.029 36,695 744217 606.909.080 45,235 884876 266.992.861 168,5 843401 562.983.348 84,24 574561 182.022.219 clot + haut + bas 34,69 35,255 33,855 94,06 94,1 92,09 51,73 52,49 51,28 4,091 4,142 3,984 17,805 17,95 17,46 39,755 40,225 38,66 25,93 26,53 25,7 78,2 78,36 76,21 22,21 22,3 21,61 7,56 7,66 7,403 63,41 63,45 61,01 14,51 14,595 13,955 118,85 119,95 118,1 145,45 145,7 142,95 39,85 40,035 39,615 136 136,95 133,8 37,1 37,585 36,15 46,31 46,325 45,02 172 172,35 168,5 85,21 85,52 83,61 % Veil % mois % 52 s. - 0,8 -13,07 - 23,37 + 1,11 - 4,6 - 17,09 - 0,39 - 8,12 - 11,12 - 1,42 - 3,9 - 39,84 - 0,2 -21,56 - 21,32 + 0,62 -20,93 - 26,58 - 2,04 -10,94 - 22,68 - 0,41 - 8,75 - 1,47 + 1,14 - 9,31 - 22,67 + 0,15 -16,9 - 43,33 + 3,34 - 0,24 + 9,35 + 3,38 + 3,79 - 12,8 - 0,08 + 0,51 + 11,07 + 0,35 - 0,92 - 9,18 - 0,01 - 4,24 + 1 + 0,18 - 6,46 - 13,46 + 1,26 - 9,25 + 1,69 - 8,59 - 8,04 + 1,18 + 2,72 + 7,5 + 1,2 - 7,16 - 9,34 % an bpa + haut an per + bas an rDt - 13,29 41,25 29,96 2,88 - 9,25 106,65 88,25 2,76 - 16,56 63,45 49,51 2,51 + 34,82 -0,6 5,438 2,017 - 29,43 24,82 16,11 6,18 - 23,88 52 35,27 5,81 - 29,05 38,595 25,46 6,17 - 8,64 89,01 67,7 1,73 - 16,66 26,74 20,9 3,15 - 30,51 10,84 6,79 7,94 + 1,81 65,78 57,49 2,52 - 11,12 16,19 12,34 3,45 + 3,3 120,1 102,1 0,93 - 7,91 167,85 136,55 1,72 - 2,78 43,37 35,605 - 6,14 163,45 130,55 1,62 - 20,69 46,28 30,33 4,04 - 11,28 51,74 41,54 2,48 + 10,75 172,7 142,65 1,8 - 3,06 97,59 77,4 3,35 Valeurs mnémo / info / ost isin / Devise / Date Détach. / Div noKia (noKia) a fi0009000681 oranGe (ora) R 17/06/16 0,18 a fr0000133308 21/06/16 0,4 a PernoD-ricarD (ri) R fr0000120693 PeuGeot (uG) R 16/11/15 0,98 a fr0000121501 02/06/11 1,1 PuBlicis GrouPe (pub) R a fr0000130577 renault (rno) R 03/06/16 1,6 a fr0000131906 saFran (saf) R 13/05/16 2,4 a fr0000073272 23/05/16 0,78 saint-GoBain (sGo) R a fr0000125007 sanoFi (san) R 06/06/16 1,24 a fr0000120578 10/05/16 2,93 scHneiDer electric (su) R a fr0000121972 05/05/16 2 société Générale (Gle) R a fr0000130809 soDeXo (sW) R 25/05/16 2 a fr0000121220 solVaY (solb) 08/02/16 2,2 a be0003470755 tecHniP (tec) R 13/05/16 1,42 a fr0000131708 total (fp) R 04/05/16 2 a fr0000120271 06/06/16 0,61 uniBail-roDamco (ul) fr0000124711 23/03/16 4,85 Valeo (fr) a DiV 3 06/06/16 fr0013176526 Veolia enV. (vie) R a fr0000124141 Vinci (DG) R 02/05/16 0,73 a fr0000125486 ViVenDi (viv) R 26/04/16 1,27 a fr0000127771 26/04/16 1 ouv vol. nb titres 5,01 3390633 3.992.863.716 14,495 8267257 2.660.056.599 98,02 800610 265.421.592 11,07 8487976 808.615.449 60,31 987468 222.984.688 68,46 1258593 295.722.284 59,19 1688965 417.029.585 34,205 2537494 554.866.859 73,93 3466806 1.286.979.108 51,48 2574904 588.757.922 27,935 7148647 807.650.827 93,81 332541 157.132.025 82,4 471268 105.876.416 47,61 932419 122.323.140 42,68 9212998 2.503.129.261 233 584499 99.075.603 40,285 1211129 238.387.620 19,175 2142392 563.364.823 62,58 2753358 594.648.436 16,48 9080703 1.281.746.141 srD Valeurs mnémo / info / ost isin / Date Détach. coupon / Div aB science (ab) g % Veil % mois % 52 s. + 1,66 - 0,84 - 26,17 + 0,24 - 5,94 + 6,12 + 1,95 + 0,92 - 3,38 - 2,26 -24,32 - 41,37 + 0,55 - 6,76 - 8,73 + 0,16 -19,62 - 26,74 + 2,73 - 3,85 + 0,21 - 0,07 -14,16 - 14,69 + 0,83 + 1,37 - 15,1 + 2,39 - 8,82 - 14,32 + 1,08 -24,39 - 32,62 + 2,54 + 2,55 + 13,59 + 1,21 - 8,77 - 27,73 + 1,91 + 0,49 - 12,08 + 1 - 0,88 - 0,44 + 0,47 - 4,54 + 3,07 + 0,35 -11,15 - 14,83 + 1,7 - 2,82 + 6,45 + 1,87 - 6,54 + 22,76 + 2,39 - 5,82 - 25,3 % an bpa + haut an per + bas an rDt - 21,98 6,987 4,165 5,11 - 5,36 16,67 12,375 2,73 - 4,85 108,85 90 0,98 - 33,26 15,98 10,19 - 1,38 66,72 49,945 2,64 - 26,11 91,52 65,34 3,51 - 3,87 63,64 48,865 1,28 - 13,79 41,175 31,47 3,61 - 4,68 79,13 62,5 3,91 + 0,95 59,81 45,315 3,77 - 33,73 42,04 25 7,09 + 7,34 97,63 81,75 2,27 - 15,29 98,39 70,52 + 6,73 54,36 35,11 4,1 + 5,13 45,225 35,21 1,41 - 0,32 252,95 212,05 - 15,55 47,42 33,883 7,48 - 10,95 22,67 18,01 3,75 + 7,69 68,29 55,91 1,99 - 14,9 20,315 14,87 5,92 Valeurs françaIses ouv vol. nb titres B 13,8 87885 36.341.806 B 6,35 130053 fr0004040608 17/12/15 0,2 56.733.410 acantHe DeV. (acan) g c 0,53 70228 fr0000064602 17/08/15 0,27 147.125.260 aéroPorts De Paris (aDp) G a 97,87 99121 fr0010340141 31/05/16 1,91 98.960.602 aFFine re (iml) g c 15,65 3929 fr0000036105 04/05/16 1 10.056.071 air France-Klm (af) G a 5,72 3768821 fr0000031122 14/07/08 0,58 300.219.278 aKKa tecHnoloGies (aKa) g B 28,6 4041 fr0004180537 30/06/16 0,5 20.277.690 alPes (cie Des ) (cDa) g B 17,8 40871 fr0000053324 15/03/16 0,4 24.317.726 alstom (alo) LR a 20,275 1499035 fr0010220475 04/07/13 0,84 219.127.044 altamir (lta) g B 9,9 21777 fr0000053837 25/05/16 0,56 36.512.301 altarea (alta) g a 173 1468 fr0000033219 19/04/16 11 15.030.287 alten (ate) G a 51,76 38131 fr0000071946 27/05/16 1 33.665.775 altran tecHnoloGies (alt) G a 11,925 263185 fr0000034639 09/05/16 0,19 175.800.265 amunDi (amun) G a 37,66 89207 fr0004125920 17/05/16 2,05 167.245.237 anF immoBilier (anf) g B 22,15 9585 fr0000063091 06/06/16 1,24 19.009.271 aPril GrouP (apr) B 11,53 9042 fr0004037125 05/05/16 0,26 40.904.135 arcHos (JXr) g c 1,45 63108 fr0000182479 34.876.475 areVa (areva) a 3,14 22661 fr0011027143 383.204.852 arKema (aKe) L a 68,04 287648 fr0010313833 09/06/16 1,9 75.470.173 artPrice.com (prc) g c 9,42 3884 fr0000074783 6.651.515 assYstem (asY) g B 22,49 4153 fr0000074148 31/05/16 0,8 22.218.216 atos oriGin (ato) LR a 73,68 495524 fr0000051732 02/06/16 1,1 104.653.273 aurea (aure) c 5,11 1318 fr0000039232 27/06/16 0,1 11.990.468 aVanQuest (avQ) g c 0,11 eX-Ds 13/05/15 449134 fr0004026714 375.222.555 aVenir telecom (avt) g c 0,06 eX-Ds 09/03/15 16712 fr0000066052 21/10/11 0,05 110.501.888 aXwaY soFtware (aXW) g B 20,4 5922 fr0011040500 01/07/15 0,4 20.798.431 Bénéteau (ben) a 8,625 31997 fr0000035164 03/02/16 0,06 82.789.840 Bic (bb) G a 126,25 101673 fr0000120966 30/05/16 5,9 47.934.132 BiomérieuX (bim) G a 119,2 32614 fr0010096479 07/06/16 1 39.453.740 Boiron (boi) g a 70,4 7239 fr0000061129 01/06/16 1,5 19.441.713 Bolloré (bol) G a 3,017 3043727 fr0000039299 08/06/16 0,04 2.897.677.942 BonDuelle (bon) g B 21,85 8153 fr0000063935 06/01/16 0,43 32.000.000 Bureau Veritas (bvi) L a 18,83 1063804 fr0006174348 19/05/16 0,51 442.000.000 casino (co) LR a 49,2 472573 fr0000125585 17/05/16 3,12 112.497.686 catana GrouP (catG) g c 0,49 7490 fr0010193052 26.442.454 ceGeDim (cGm) g B 26,5 1971 fr0000053506 01/07/11 1 13.997.173 ceGiD GrouP (cGD) g B 60,5 3524 fr0000124703 11/05/16 1,25 9.233.057 fr0010557264 aBc arBitraGe (abca) g clot + haut + bas 5,087 5,105 5,002 14,655 14,805 14,385 100,1 100,3 97,68 10,815 11,165 10,6 60,53 61,14 59,9 68,44 68,87 67,22 60,92 61,15 58,89 34,355 34,42 33,755 74,92 75,04 73,24 53,06 53,07 51,01 28,21 28,48 27,3 96,76 97,3 93,27 83,38 83,97 81,4 48,815 48,815 47,01 43,38 43,57 42,545 233,65 235 231,25 40,13 40,63 39,86 19,47 19,495 19,09 63,69 63,88 62,02 16,9 17,16 16,475 clot % Veil % an bpa + haut % mois + haut an per + bas % 52 s. + bas an rDt 13,72 13,9 13,5 6,27 6,35 6,21 0,53 0,53 0,5 99,03 99,04 97,46 15,6 15,89 15,6 5,721 5,735 5,58 27,81 28,72 27,6 18,57 18,57 17,67 20,875 20,93 20,13 10,06 10,1 9,9 173 174 172 53,15 53,15 51,4 11,97 12,03 11,805 37,45 37,66 37,1 21,88 22,25 21,74 11,56 11,56 11,53 1,45 1,45 1,42 3,25 3,25 3,134 69,07 69,33 67,5 9,72 9,94 9,42 22,74 22,74 22,45 74,53 74,73 72,53 5,12 5,14 5,07 0,11 0,11 0,1 0,05 0,06 0,05 20,68 20,81 20,4 8,558 8,625 8,45 126,95 127 124,55 122,15 122,15 118,55 70,51 71,5 70,4 3,05 3,08 2,99 21,68 21,89 21,56 19,005 19,03 18,745 50,22 50,51 48,2 0,49 0,49 0,47 27,47 27,47 26,5 60,54 60,93 60,5 + 1,55 + 12,18 -14,09 19,9 + 0,44 8,62 + 0,32 + 22,22 - 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11,22 114,3 + 2,6 + 11,15 + 4,4 122,15 + 27,96 97,17 + 0,16 - 5,36 - 7,41 76,92 - 19,88 61,01 + 1,09 - 29,02 - 6,93 4,344 - 36,13 2,844 + 0,14 - 5,9 - 6,15 26,16 - 4,91 21,15 + 0,56 + 3,34 - 1,17 21,045 - 8,01 15,87 + 1,79 + 18,4 - 5,32 55,34 - 26,09 34,38 - 30 -12,5 0,72 - 31,94 0,39 + 4,65 - 14,16 + 8,23 33,35 - 27,44 21,02 + 0,07 + 16,2 - 1,56 62,66 + 60,63 45,1 Valeurs mnémo / info / ost isin / Date Détach. coupon / Div ouv vol. nb titres clot % Veil % an bpa + haut % mois + haut an per + bas % 52 s. + bas an rDt cFao (cfao) G a 33,3 33,59 12500 33,8 24/06/16 0,81 62.757.065 33,2 c 9,84 9,96 35883 10 fr0000130692 9,73 17/05/16 0,3 22.966.144 cHristian Dior (cDi) a 144 144,8 131907 145,65 fr0000130403 19/04/16 1,35 181.727.048 142,25 cic (cc) a 158 157,75 action a 296 162,35 fr0005025004 31/05/16 8,5 38.027.493 157 cie Du camBoDGe (cbDG) a /290616 fr0000060501 cHarGeurs (cri) g 3,19 1,93 1,8 2,15 5,57 1,88 1,59 5,47 2,25 2,75 3,52 1,48 1,95 fr0000079659 14/06/16 48 559.735 cnP assurances (cnp) GR a 13,07 13,315 946005 13,4 fr0000120222 04/05/16 0,77 686.618.477 12,86 colas (re) a 128,2 132,25 3597 132,25 fr0000121634 25/04/16 5,45 32.654.499 128,2 Dassault aV. (am) a 909,65 898,05 6742 913,3 fr0000121725 30/05/16 12,1 9.122.538 892,8 Dassault sYstèmes (DsY) LR a 67 68,28 DiV 2 16/07/14 345541 68,28 fr0000130650 02/06/16 0,47 257.244.714 66,64 DBV tecHnoloGies (Dbv) G B 58,15 58,88 62543 59,48 fr0010417345 24.103.749 58,07 DericHeBourG (DbG) g B 2,268 2,301 93058 2,348 fr0000053381 16/02/16 0,05 168.082.030 2,268 DeVoteam (Dvt) g c 43 43 7666 43 fr0000073793 30/06/16 0,5 8.196.149 39,97 Dir. enerGie (Dir) 26,68 27,4 16176 27,57 fr0004191674 13/06/16 0,2 40.792.965 26,5 Dms (DGm) g c 0,17 0,16 131793 0,17 fr0000063224 155.812.003 0,16 DnXcorP (DnX) g c 4,87 4,87 631 4,89 fr0010436584 07/07/15 0,52 2.834.575 4,8 eDenreD (eDen) G a 17,64 18,495 1612167 18,55 fr0010908533 12/05/16 0,84 233.725.031 17,605 eDF (eDf) LR a 10,42 10,97 2843243 11,06 fr0010242511 06/06/16 0,53 1.920.139.027 10,345 eiFFaGe (fGr) LR a 64,82 64,21 701032 64,9 fr0000130452 17/05/16 1,5 98.082.265 62,21 elis (elis) G a 15,89 15,78 86669 15,915 fr0012435121 06/06/16 0,35 114.006.167 15,6 esso (es) g B 39,1 39,83 1693 40,1 fr0000120669 08/07/13 2 12.854.578 39,1 euler Hermes GP (ele) G a 74,5 75,26 46941 75,64 fr0004254035 27/05/16 4,68 42.641.635 74,3 eurazeo (rf) G a 53,31 53,5 130114 53,92 fr0000121121 17/05/16 2,4 73.665.278 53,06 euro DisneY (eDl) g B 1,24 1,25 eX-Ds 19/01/15 209247 1,25 fr0010540740 783.364.900 1,22 euro ressources (eur) c 3,63 3,48 13256 3,69 fr0000054678 14/06/16 0,2 62.491.281 3,44 euroFins cereP (alecr) /290616 fr0012413771 euroFins scientiFic (erf) G 1,93 0,7 4,65 0,82 2,13 1,31 1,98 2,68 6,21 2,07 252.237 a 338 19432 fr0000038259 29/06/16 1,23 15.384.354 eurosic (ersc) a 39,6 81 fr0000038200 26/04/16 2,2 29.652.786 eurotunnel (GrouPe) (Get) LR a 9,642 3925224 fr0010533075 24/05/16 0,22 550.000.000 eutelsat com. (etl) LG a 17,18 1795930 fr0010221234 16/11/15 1,09 232.774.635 FaiVeleY transPort (leY) g B 89 3599 fr0000053142 01/10/15 0,9 14.614.152 Faurecia (eo) G a 29,1 870837 fr0000121147 01/06/16 0,65 137.882.901 FFP (ffp) g a 62,36 11176 fr0000064784 11/05/16 1,6 25.072.589 Fin. oDet (oDet) a 746 173 fr0000062234 14/06/16 1 6.585.990 Foncière Des réGions (fDr) G a 78,88 eX-Ds 02/03/15 171668 fr0000064578 16/05/16 4,3 67.752.283 Foncière DéV. loG. (fDl) B 7,21 114 fr0000030181 18/05/16 0,65 67.873.454 Foncière lYonnaise (flY) a 50 1396 fr0000033409 28/04/16 1,05 46.528.974 Fonciere Paris siic (fDpa) g B 141,99 nom. 3512 fr0000034431 18/05/16 9 10.291.637 333,6 338,55 328,55 39,8 39,8 39,6 9,55 9,67 9,258 17,025 17,65 16,83 88,05 89,7 88 28,735 29,505 28,705 62,9 63 61,52 725 746 720 80,01 80,01 78,75 7,21 7,21 7,21 50 50 49,6 140,51 141,99 140,51 + 0,12 - 1,15 + 3,35 + 2,47 + 1,12 + 49,77 + 0,56 - 1,26 - 17,3 - 0,16 - 9,86 - 13,8 - 4,03 35,3 32 + 10,67 10,09 7,33 - 7,62 172,05 133,75 - 12,6 183,75 145,7 + 3,23 +26,15 9950 - 3,06 6301 + 2,42 + 7,03 -11,82 15,365 - 11,11 10,515 + 2,52 - 6,07 - 0,56 142,4 - 0,56 125 - 0,55 - 21,67 - 9,06 1146,5 - 21,95 846,1 + 1,88 - 7,44 - 4,25 73,42 + 4,69 63,5 + 1,99 - 11,37 + 1,87 66,66 + 13,51 38,69 - 0,04 - 30,61 -13,1 3,333 - 20,08 2,1 + 1,18 + 28,36 + 0,09 46,4 + 70,09 29,6 + 3,2 + 41,97 - 5,81 32,15 +113,06 16,1 - 5,88 - 40,74 -20 0,28 - 33,33 0,16 - 7,94 - 1,02 5,63 - 68,19 4,25 + 5,18 + 5,99 + 9,99 19,05 - 16,56 13,215 + 5,48 - 19,19 -10,23 13,46 - 45,15 9,13 + 3,9 + 7,86 - 5,56 70,17 + 28,68 55,65 - 0,72 + 3,54 - 7,09 17,8 - 10,44 13,955 - 0,43 - 19,01 + 4,19 52,2 - 21,27 36,55 + 1,35 - 15,05 - 2,88 91,22 - 16,77 70,5 + 0,64 - 11,54 - 8,25 60,429 - 5,35 46,643 - 3,1 1,31 - 6,02 1,15 - 4,92 + 28,41 + 3,57 4 + 61,86 2,65 - 5,66 104,95 - 4,71 95 + 1,23 + 3,65 - 3,47 351,8 + 22,15 271,25 + 0,76 + 3,92 - 2,09 44,75 + 4,46 37,45 - 0,42 - 16,67 -17,81 11,815 - 26,48 7,7 - 0,87 - 38,32 - 5,63 30,275 - 41,19 15,19 + 0,06 - 7,78 - 2,18 95,99 + 30,25 85,77 - 0,45 - 22,36 -19,92 37,37 - 22,11 26,635 + 0,64 - 7,5 - 7,5 69,89 - 13,84 47,5 + 1,4 - 24,07 - 5,97 960 - 28,57 550 + 1,38 - 3,02 - 0,99 85,17 + 4,97 68,93 + 0,14 - 7,33 - 0,83 8,02 - 1,9 7,1 + 14,13 - 1,96 52 + 23,3 41,955 - 1,01 + 26,84 - 1,29 154,88 + 26,13 101,41 2,41 3,01 0,93 5,39 0,6 5,78 4,12 1,35 0,69 2,17 1,16 0,73 12,53 2,27 4,83 2,34 2,22 6,22 4,49 5,75 0,44 2,3 6,4 1,02 2,26 2,54 0,14 Valeurs françaIses Valeurs mnémo / info / ouv clot ost vol. + haut isin / Devise / Date Détach. / Div nb titres + bas FromaGeries Bel (fbel) a 510,01 510,01 9 510,01 fr0000121857 18/05/16 9 6.872.335 510,01 Futuren (ftrn) c 0,71 0,71 n/P reGr. 289960 0,71 fr0011284991 186.040.717 0,7 GameloFt (Gft) G B 7,74 7,79 15661 7,79 fr0000079600 87.146.522 7,65 GameloFt (Gftt) B /010616 eX D oP 25/5/16 fr0013140910 87.051.522 Geci international (Gecp) c 0,15 0,15 25899 0,15 fr0000079634 01/10/01 0,1 33.941.720 0,15 Gecina (Gfc) G a 122,6 122,5 150233 123 fr0010040865 07/03/16 2,5 63.260.620 121,8 54 54,79 Gemalto (Gto) L 501265 54,89 nl0000400653 24/05/16 0,4 89.122.209 53,72 GFi inFormatiQue (Gfi) g B 8,57 8,61 1748 8,73 fr0004038099 01/07/15 0,1 65.980.266 8,57 B 15 15 Gl eVents (Glo) g 5995 15 fr0000066672 30/05/16 0,6 22.653.920 14,82 GrouPe crit (cen) g B 56,01 59,99 9739 60 fr0000036675 28/06/16 0,4 11.250.000 56,01 c 0,89 0,92 GrouPe Flo (flo) g 13898 0,92 fr0004076891 08/07/14 0,06 40.271.427 0,87 GrouPe PartoucHe (parp) 35,25 37 reGr. 4754 38 fr0012612646 9.681.560 35,25 Haulotte GrouP (piG) B 13,5 13,74 24276 13,87 fr0000066755 30/05/16 0,22 31.259.734 13,5 HaVas (hav) G a 7,055 6,974 269036 7,139 fr0000121881 17/05/16 0,15 419.655.270 6,921 Hermès international (rms) LRa 338,25 336,95 79745 339,35 fr0000052292 02/06/16 1,85 105.569.412 334,55 Hi-meDia (him) c 4,75 4,74 7380 4,89 fr0012821890 2.959.558 4,74 HuBwoo (hbW) g c 0,14 0,14 306 0,14 fr0004052561 136.345.527 0,14 icaDe (icaD) G a 63,41 63,67 117364 63,98 fr0000035081 27/05/16 3,73 74.111.186 63,2 iliaD (ilD) LR a 181,15 182,5 125234 183,6 fr0004035913 21/06/16 0,41 58.708.906 179,85 a 57 57,53 imerYs (nK) G 165293 57,61 fr0000120859 10/05/16 1,75 79.572.491 56,44 inGenico GrouP (inG) LR a 104,55 105,1 364751 106,85 fr0000125346 06/05/16 1,3 61.493.241 104,1 B 10,39 10,44 innate PHarma (iph) g 416979 10,72 fr0010331421 53.840.654 10,28 inter ParFums (itp) g B 22,63 22,58 11114 22,76 fr0004024222 27/04/16 0,5 35.409.418 22,4 a 54,24 55,43 iPsen (ipn) G 92662 55,61 fr0010259150 02/06/16 0,85 83.249.682 54,03 JacQuet metal serVice (JcQ) g B 12 11,87 10448 12 fr0000033904 01/07/15 0,77 24.028.438 11,61 a 30,41 30,385 JcDecauX (Dec) G 439951 30,965 fr0000077919 24/05/16 0,56 212.303.763 29,89 KauFman & BroaD (Kof) B 34,5 34 27453 34,5 fr0004007813 20/04/16 2 20.837.039 33,43 Korian (Kori) a 28,49 29,1 137705 29,18 fr0010386334 29/06/16 0,6 79.468.673 28,275 laGarDère (mmb) G a 19,625 19,65 667355 19,685 fr0000130213 06/05/16 1,3 131.133.286 19,5 latecoere (lat) g c 3,43 3,41 eX Ds 27/8/15 52110 3,44 fr0000032278 29/06/07 0,75 94.043.676 3,39 laurent-Perrier (lpe) B 66,02 66,45 6360 67 fr0006864484 16/07/15 1 5.945.861 65,91 le Bélier (beli) g c 38,72 39,75 3485 39,75 fr0000072399 07/06/16 0,8 6.582.120 38 lectra (lss) B 13,59 13,81 6859 13,81 fr0000065484 04/05/16 0,3 30.938.845 13,51 lisi (fii) g a 23 22,845 5321 23 fr0000050353 05/05/16 0,39 54.023.875 22,63 a 15,15 15 m6-métroPole tV (mmt) G 190076 15,15 fr0000053225 18/05/16 0,85 126.414.248 14,925 maisons France conF. (mfc) g B 40,8 40,34 9410 41,89 fr0004159473 07/06/16 0,64 6.937.593 40,33 B 13,53 13,81 manitou (mtu) g 7297 13,9 fr0000038606 10/06/16 0,36 39.551.949 13,53 marie BrizarD w & s (mbWs) B 17 17,4 75244 17,4 fr0000060873 27/09/07 0,5 28.315.111 16,87 mauna Kea (mKea) c 1,76 1,75 35989 1,76 fr0010609263 16.176.707 1,71 mercialYs (merY) G a 19,265 19,205 204158 19,28 fr0010241638 22/04/16 0,57 92.049.169 19,045 B 13,5 13,59 mersen (mrn) g 10487 13,59 fr0000039620 02/07/15 0,5 20.636.854 13,09 metaBolic eXPlorer (meteX) g c 1,69 1,66 62127 1,69 fr0004177046 23.261.500 1,66 natiXis (Kn) LR a 3,38 3,409 9154610 3,434 fr0000120685 27/05/16 0,35 3.129.085.133 3,288 natureX (nrX) g B 71,38 71,7 1180 72,08 fr0000054694 03/07/14 0,1 9.247.228 71,38 netGem (ntG) g c 1,9 1,91 14595 1,93 fr0004154060 14/06/16 0,15 41.212.222 1,9 neXans (neX) G a 37,205 37,745 256680 38,15 fr0000044448 17/05/13 0,5 42.615.205 36,82 neXitY (nXi) G a 45,615 45,695 145374 46,015 fr0010112524 03/06/16 2,2 54.783.017 44,83 nicoX (coX) B 12,24 12 reGr. 03/12/15 307556 12,5 fr0013018124 22.869.669 11,835 norBert Dentr. (GnD) g a 192,85 199 538 199 fr0000052870 29/05/15 1,8 9.836.241 192,85 nrJ GrouP (nrG) g B 9,4 9,48 5733 9,55 fr0000121691 15/05/12 0,3 78.417.846 9,4 numericaBle-sFr (num) G 22,785 22,615 851693 23,265 fr0011594233 18/12/15 5,7 438.245.303 22,31 B 7,63 7,58 oeneo (sbt) g 32676 7,63 fr0000052680 31/07/15 0,12 61.563.075 7,52 onXeo (onXeo) g B 2,61 2,54 80508 2,61 fr0010095596 41.470.860 2,52 a 73,76 74,08 orPéa (orp) G 128229 74,33 fr0000184798 08/07/15 0,8 60.273.691 73,25 Parrot (parro) g B 12,96 12,56 65065 12,96 fr0004038263 30.100.939 12,46 PHarmaGest int. (pha) 24,4 24,9 DiV 5 04/08/15 2450 24,9 fr0012882389 30/06/16 0,6 15.174.125 24,4 Pierre & Vacances (vac) g B 37,5 38,65 16480 38,96 fr0000073041 19/03/12 0,7 9.801.723 37,27 Plastic omnium (pom) G a 25,4 25,295 319157 25,4 fr0000124570 10/05/16 0,41 152.476.720 24,91 recYleX sa (rX) c 2,27 2,24 54744 2,31 fr0000120388 04/07/90 0,61 24.110.982 2,23 % Veil % mois % 52 s. + 0,99 + 1,39 + 58,88 % an bpa + haut an per + bas an rDt + 16,73 577 405 1,77 + 20,34 +12,7 0,71 + 16,39 0,48 + 0,91 + 28,55 - 2,38 8,08 +102,86 4,55 - 0,13 - 0,13 8,23 7,98 - 91,62 -11,76 0,44 - 91,62 0,14 - 0,04 + 9,28 - 3,47 131,75 + 10,81 104,6 + 0,66 - 0,87 - 1,3 66,87 - 31,41 49,035 + 0,7 + 3,49 8,79 + 1,53 + 45,93 7,94 1,16 + 1,56 - 9,91 - 7,29 17,88 - 17,13 14,08 4 + 7,13 + 5,36 + 5,65 60,57 + 33,02 43,2 0,67 + 6,98 - 59,47 -8 2,29 - 61,18 0,86 + 6,78 + 59,41 +16,72 38 + 74,53 23,21 + 2,92 - 0,87 -11,92 16,01 - 15,71 12,53 1,6 - 1,36 - 10,09 - 6,95 7,739 - 6,76 6,47 2,15 + 0,18 + 8,08 + 3,92 343,6 + 0,7 281,2 0,55 + 1,28 + 5,8 -22,93 8,78 - 3,85 3,61 - 17,65 -12,5 0,17 - 22,22 0,14 + 0,21 + 2,86 - 3,09 69,92 - 0,61 58,33 + 1,08 - 17,05 - 7,92 238,1 - 8,22 170,05 0,23 + 0,68 - 10,7 - 9,26 65 - 16,14 50,38 3,04 + 0,62 - 9,79 - 3,49 115,65 - 0,19 86,4 1,24 + 1,26 - 22,9 -19,13 14,83 - 20,55 8,26 - 0,09 + 9,42 + 9,71 23,4 + 1,59 17,782 2,21 + 2,29 - 9,13 - 2,74 61,17 + 12,01 45,305 1,53 + 0,17 - 16,99 - 8,69 14,3 - 33,31 10,02 6,49 - 0,41 - 13,92 -16,79 39,78 - 18,82 28,655 1,84 - 0,56 + 22,3 - 1,82 38 + 22,52 27,1 5,88 + 2,11 - 13,6 - 0,63 33,6 - 2,38 22,84 2,06 - 0,08 - 28,57 - 8,07 27,27 - 24,89 18,35 6,62 + 0,59 - 17,23 - 7,84 4,1 - 33,86 3,06 + 0,68 - 19,94 -10,92 83,2 - 19,31 65,91 1,51 + 4,19 + 25,59 + 0,89 41,99 + 32,5 27,24 2,01 + 2,52 + 14,13 - 2,95 14,7 + 7,89 10,76 2,17 - 8,44 - 8,6 25,39 - 9,38 19,04 1,71 - 1,06 - 5,3 - 9,28 16,955 - 13,94 13,375 5,67 - 0,64 + 0,85 - 4,97 44 + 5,74 37,1 1,59 + 2,22 - 2,06 - 7,99 16,6 - 18,81 13,02 2,61 + 3,14 - 13,86 - 3,6 20,44 - 12,43 14,93 - 43 -19,35 3,07 - 56,25 1,54 - 0,29 + 3,06 - 1,61 20,97 - 4,05 17,43 + 2,03 - 20,06 - 8,24 17,15 - 38,11 11,09 3,68 - 1,78 - 36,88 -18,63 2,99 - 55,38 1,42 + 0,95 - 34,66 -22,52 5,255 - 47,19 3,186 10,27 + 0,83 + 0,42 - 3,76 79,85 + 14,96 64,06 + 0,53 - 12,39 - 9,91 2,35 - 6,37 1,88 7,85 + 1,62 + 12 -18,58 47,365 + 12,35 28,8 + 0,67 + 11,98 - 4,61 50,15 + 29,82 37,27 4,82 - 1,96 + 31,72 + 9,64 13 - 82,4 6,32 + 3,73 - 3,77 - 2,69 209 - 8,53 185,2 + 0,64 - 3,95 - 1,25 10 + 31,48 8,67 - 0,86 - 32,49 -20,5 39,22 - 52,43 21,85 + 0,66 + 1,07 - 5,49 8,14 + 28,69 6,2 1,58 - 0,39 - 32,27 -19,87 3,77 - 47,95 2 + 0,6 + 0,41 - 1,41 77,2 + 18,06 64,08 1,08 - 0,32 - 53,46 -17,26 26,58 - 57,32 12,46 + 2,51 + 16,79 + 1,84 26 - 2,73 19,95 2,41 + 3,45 + 31,24 - 5,73 41,98 + 35,61 26,42 + 0,02 - 13,76 -14,59 31,3 + 10,68 24,265 1,62 - 2,18 - 32,93 + 3,23 3,88 + 18,52 1,78 srD suite Valeurs françaIses Valeurs mnémo / info / ouv ost vol. isin / Devise / Date Détach. / Div nb titres rémY cointreau (rco) G a 74,77 197351 fr0000130395 05/08/15 1,53 48.735.014 reXel (rXl) G a 10,96 3109483 fr0010451203 03/06/15 0,75 302.215.263 ruBis (rui) G a 68,6 eX-Ds 21/05/15 95463 fr0000121253 10/06/16 2,42 43.361.565 saFt (saft) G B 36,5 90785 fr0010208165 20/05/16 0,34 25.822.279 sartorius steD. Bio. (Dim) a 60,95 DiV 6 le 10/05/16 52028 fr0013154002 92.180.190 saVencia (bh) B 55 5056 fr0000120107 16/05/16 1 14.032.930 scor (scr) LR a 26,615 521439 fr0010411983 28/04/16 1,5 191.980.457 seB (sK) G a 108,5 70857 fr0000121709 24/05/16 1,54 50.169.049 sécHé enV. (schp) g B 28,1 2111 fr0000039109 13/06/16 0,95 7.857.732 seQuana (seQ) c 2,12 97563 fr0011352590 65.183.351 sHowroomPriVé (srp) g B 18,04 90143 fr0013006558 32.804.103 siPH (siph) g B 30,98 680 fr0000036857 20/06/14 0,98 5.060.790 soitec (soi) g B 0,53 eX-Ds 13/05/16 1012652 fr0004025062 606.040.745 solocal GPe (local) g B 2,124 reGr. 1P30 216910 fr0012938884 38.876.564 somFY sa (so) a 330 343 fr0000120495 01/06/16 5,7 7.400.000 soPra steria GP (sop) a 95,71 54355 fr0000050809 06/07/15 1,9 20.446.723 sPie (spie) G a 15,95 75608 fr0012757854 27/05/16 0,5 150.000.000 st DuPont (Dpt) g c 0,14 110509 fr0000054199 16/09/14 0 524.279.556 stentYs (stnt) g c 2,28 56693 fr0010949404 17.802.190 suez enVironnement (sev) LR a 13,855 1768225 fr0010613471 10/05/16 0,65 544.401.246 sworD GrouP (sWp) g B 23,9 5700 fr0004180578 04/05/16 1,02 9.426.965 sYnerGie (sDG) g B 25,7 77617 fr0000032658 28/06/16 0,6 24.362.000 tarKett (tKtt) g 28,95 57472 fr0004188670 06/07/15 0,38 63.722.696 tecHnicolor (tch) G a 5,54 1000283 fr0010918292 24/05/16 0,06 411.987.199 telePerFormance (rcf) G a 75,2 128593 fr0000051807 16/05/16 1,2 57.201.690 tessi (tes) g B 132,37 1216 fr0004529147 30/06/16 2 2.797.678 tF1 (tfi) G a 9,38 735770 fr0000054900 22/04/16 0,8 210.652.743 tHales (ho) LR a 74,8 477669 fr0000121329 30/05/16 1,01 211.044.034 tHermaDor GrouPe (thep) g B 77,64 397 fr0000061111 07/04/16 3,2 4.499.267 touaX (toup) g c 10,35 101 fr0000033003 30/12/14 0,5 5.883.773 tour eiFFel (eiff) B 53,15 1160 fr0000036816 28/06/16 3 9.463.747 transGène (tnG) B 2,56 68324 fr0005175080 38.545.397 triGano (tri) g B 50 54504 fr0005691656 13/01/16 0,7 19.336.269 uBisoFt entertainment (ubi) G a 32,89 271023 fr0000054470 111.218.465 Vallourec (vK) G a 3,209 8227810 fr0000120354 04/06/15 0,81 444.638.049 ValneVa (vla) g B 2,11 133638 fr0004056851 74.698.099 Vicat (vct) G a 50,72 29219 fr0000031775 10/05/16 1,5 44.900.000 Vilmorin & cie (rin) G a 57,42 6450 fr0000052516 15/12/15 1,57 20.833.902 VirBac (virp) g a 163 12375 fr0000031577 26/06/15 1,9 8.458.000 VranKen-PommerY m. (vrap) B 22,98 932 fr0000062796 13/07/15 1 8.937.085 wenDel (mf) G a 92,05 95258 fr0000121204 06/06/16 2,15 48.007.880 zoDiac aerosPace (Zc) LR a 20,73 1188686 fr0000125684 20/01/16 0,32 289.978.983 clot + haut + bas 77,47 77,9 74,55 11,315 11,335 10,755 68,93 69 67,86 36,54 36,55 36,5 60,98 61,76 60,78 55,06 56 54,99 26,825 26,97 26,43 108,9 109,5 107,65 27,87 28,19 27,86 2,09 2,14 2,07 18,51 18,62 17,95 30,99 30,99 30,71 0,54 0,54 0,52 2,159 2,239 2,124 320 330 320 93,07 97,74 92,9 16,165 16,265 15,95 0,14 0,14 0,13 2,32 2,34 2,26 14,08 14,155 13,76 24,3 24,3 23,8 25,7 26 25,01 29,455 29,865 28,95 5,609 5,624 5,497 76,97 77,12 74,8 134 135,59 132,37 9,559 9,616 9,227 75,01 75,88 74,7 78 78,86 77,64 10,4 10,4 10,35 53,09 53,15 52,57 2,56 2,62 2,48 52 52,2 50 33,01 33,315 32,735 3,214 3,244 3,103 2,09 2,14 2,08 50,9 51,33 50,21 58,24 58,24 57 163,5 164,25 162,4 22,7 23 22,7 93,12 93,64 91,31 21,11 21,265 20,555 % Veil % an bpa % mois + haut an per % 52 s. + bas an rDt + 3,72 + 17,36 + 3,78 77,9 + 19,83 58,1 1,98 + 4,05 - 7,86 -17,44 14,08 - 21,75 8,31 6,63 + 0,63 - 1,43 - 0,03 74,7 + 12,15 59 3,51 + 0,11 + 30,08 - 0,3 38 + 4,4 21,8 1,4 + 0,46 + 3,53 + 6,91 66,008 + 47,86 50,1 - 0,43 - 7,82 - 0,43 59,73 - 3,66 53 1,82 + 0,71 - 22,27 -11,73 34,06 - 15,23 24,77 5,59 + 0,14 + 15,12 - 2,42 116,5 + 30,26 79,9 1,41 - 0,5 - 3,9 -10,24 32,98 - 9,22 23,83 3,41 - 0,48 - 48,65 -24,82 4,04 - 50 1,86 + 3,06 - 7,4 - 3,34 21,85 - 5,08 16,15 + 0,91 + 19,15 - 7,85 37,99 - 8,96 24,52 + 1,89 + 5,13 0,62 - 2,49 0,385 + 1,89 - 68,48 -36,12 6,995 - 73,51 2,001 - 3,03 - 8,31 - 2,44 345 + 20,75 290,05 1,78 - 5,03 - 14,06 -20,76 119,65 + 15,4 85,6 2,04 + 1,35 - 4,57 - 8,52 18,18 - 9,44 14,4 3,09 - 12,5 -12,5 0,17 - 22,22 0,11 + 1,31 - 52,67 -14,71 5,162 - 52,4 1,91 + 1,77 - 18,42 - 7,55 17,465 - 15,61 12,905 4,62 + 1,21 + 6,53 25,3 + 24,62 21,8 4,94 + 1,74 - 3,35 - 4,64 27,08 + 17,19 20,17 2,34 + 2,04 + 2,33 - 2,14 31,92 + 52,22 20,55 1,29 + 1,59 - 25,01 - 7,46 7,541 - 0,58 4,81 1,07 + 2,52 - 0,68 - 1,91 80,46 + 21,46 66,65 1,56 + 1,48 + 5,34 -12,34 164,5 + 54,38 124,36 1,49 + 2,28 - 6,74 -16,15 11,985 - 38,21 8,907 8,37 + 0,08 + 8,55 - 3,26 79,23 + 38,5 59,77 1,35 - 0,14 - 10,34 91,85 + 3,99 75,58 4,1 + 0,58 + 4 - 4,94 11,81 - 29,97 7,45 - 1,69 - 6,7 57,55 + 12,36 47,1 + 1,19 - 7,91 4,4 - 35,84 2,27 + 6,63 - 7,64 - 2,73 61,97 + 44 41,5 1,35 + 0,64 + 23,77 + 1,23 33,995 +106,57 18,6 - 0,06 - 37,52 - 5,89 5,051 - 70,67 1,917 - 0,48 - 45 -37,05 3,79 - 45,71 1,96 + 0,73 - 8,02 -12,63 61,23 - 17,17 45,42 2,95 + 1,25 - 12,02 - 3,01 67,45 - 22,73 55,8 2,7 + 0,31 - 25,61 + 4,81 223,8 - 14,84 144,1 - 1,13 - 18,93 - 6,2 27,99 - 18,05 21,01 4,41 + 1,43 - 15,04 -10,76 109 - 15,31 78,14 2,31 + 1,86 - 3,94 + 1,15 24,135 - 27,71 14,08 1,52 Autres Valeurs de la Zone euro Gemalto (Gto) L 54 501265 24/05/16 0,4 89.122.209 19,38 1702040 lu0088087324 25/04/16 1,11 311.427.239 stmicroelectronics (stm) LR a 5,075 3862364 nl0000226223 usD 20/06/16 0,05 910.970.920 nl0000400653 ses (sesG) LR 54,79 54,89 53,72 19,41 19,585 19,155 5,246 5,246 5,036 + 0,66 - 0,87 - 1,3 66,87 - 31,41 49,035 + 0,6 - 24,11 - 4,83 26,64 - 35,59 18,09 + 2,72 - 15,13 - 3,64 6,5 - 28,67 4,485 VAleurs Zone InternatIonale General electric (Gne) 27,5 27,69 2219 27,89 usD 16/06/16 0,16 9.195.657.000 27,43 5,56 5,56 23458 5,56 Gb0005405286 usD 19/05/16 0,1 19.812.531.971 5,49 laFarGeHolcim ltD (lhn) a 36,695 37,1 eX-Da 09/09/15 744217 37,585 ch0012214059 chf 17/05/16 1,5 606.909.080 36,15 maroc telecom (iam) 11,15 10,97 700 11,15 ma0000011488 maD 24/05/16 5,41 879.095.340 10,96 rusal Plc (rusal) /240616 reG. s us9098832093 usD 27/10/15 0,02 1.636.363.646 scHlumBerGer (slb) a 69,71 70,77 1514 70,77 an8068571086 usD 27/05/16 0,5 1.434.212.164 69,71 stallerGenes Greer (staGr) a 22,15 22,1 4004 22,42 Gb00bZ21rf93 19.765.553 22,01 us3696041033 HsBc (hsb) a + 1,13 - 3,15 + 2,94 28,56 + 16,49 24,08 + 0,91 - 24,46 - 3,97 7,21 - 31,02 4,92 + 1,26 - 20,69 - 9,25 46,28 30,33 - 0,54 + 6,09 - 3,01 12,44 + 11,03 10,2 - 6,75 + 0,96 6,98 - 44,33 4,58 + 0,03 + 8,88 + 2,57 72,55 - 6,88 54,95 - 0,27 - 30,83 -16,57 34,2 - 54,43 21,4 La cote a changé. Vous pouvez retrouver les Bourses internationales sur http://investir.lesechos.fr 6,7 FINANCE & MARCHES // 39 Les Echos Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 euronext//taux&changes//matières premières euronexT hors srd actions françaises isin valeur ouv +ht +bs clôt écart vol fr0000076887 a.s.t. groupeg c 3,25 3,25 3,12 3,24 - 1,22 3679 fr0012333284 abivaxg b 4,76 4,76 4,51 4,59 + 0,44 13462 fr0000076861 acteosg c 1,11 1,12 1,11 1,12 + 0,9 601 fr0000076655 actia groupg c 5,25 5,29 5,23 5,26 + 0,19 7542 be0974269012 ad capital 0,12 fr0000062978 adl partnerg c 14 14,2 13,6 13,9 - 0,71 2335 fr0011184241 adociag b 46,03 46,6 45,3 45,54 - 0,57 23023 fr0004152874 advenisg c 2,42 2,53 2,42 2,53 + 4,98 1604 fr0000053043 advini c 36,01 38 36,01 38 + 5,56 319 fr0000044612 afone c 7,3 7,3 7,02 7,02 - 1,54 462 fr0000130007 alcatel-lucentR a 3,47 3,49 3,47 3,47 683746 fr0000062804 alpha mos c 0,42 0,42 0,41 0,42 3748 fr0000039216 altareit b 173 173 173 173 1 fr0011051598 amoebag c 26,2 26,2 25 25,7 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marocaine c 18,3 fr0000060824 clayeuxg c 0,16 fr0000053399 cnimg b 87 89,6 86,45 89,6 + 3,11 741 fr0010667147 cofaceg a 6,1 6,114 6,067 6,11 + 0,16 128324 fr0004031763 coherisg c 2,05 2,08 2,05 2,08 + 3,48 4186 nl0010489522 constellium 4,41 4,41 4,41 4,41 + 13,08 500 fr0000065393 courtois c 98,51 99 98,51 99 + 0,5 31 fr0000044323 cr alpes prov. c 74,41 74,99 73,2 73,2 - 1,61 398 fr0000185506 cr atl. vendée c 90,51 90,51 90,15 90,15 - 0,4 78 fr0010483768 cr brie picard. b 22,3 22,43 22,24 22,3 + 0,05 1491 fr0000045213 cr ille vilaine c 67,01 67,41 67,01 67,41 + 0,61 431 fr0010461053 cr languedoc c 56,09 56,09 54,87 54,87 - 2,18 1131 fr0000045239 cr loire hte-loire c 62,77 64 62,77 64 + 1,96 137 fr0000045551 cr morbihan c 53,01 53,01 53,01 53,01 + 0,02 1 fr0000185514 cr nord france b 16,04 16,05 15,96 15,98 - 0,13 5975 fr0000044364 cr norm. seine c 94,9 94,9 92,5 92,5 + 0,05 192 fr0000045528 cr paris idf b 80,98 80,98 79,5 80,9 - 0,1 561 fr0000045346 cr rhône-alpes c160 163,79 157,8 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2,23 2,23 2,16 2,2 - 0,9 10921 fr0000062101 fermière cannes b 1310 fr0000061418 fiducial office c 27,26 27,26 27,26 27,26 1 fr0000060535 fiducial re b 127,5 127,5 127,5 127,5 + 0,79 21 fr0000076986 fin. moncey a 5550 fr0000035123 finatis b 48 48 47,55 47,55 - 0,94 159 fr0000074759 fleury michon b 57,84 58,49 57,5 58 + 0,28 513 fr0000065930 foncière 7 inv. c 0,77 fr0000064362 foncière atland c 77,01 77,01 77,01 77,01 1 fr0000060303 foncière des murs a 25,92 26,45 25,92 26,45 + 0,57 690 fr0000038499 foncière euris b 39 39 39 39 + 0,72 16 fr0010341032 foncière inea b 37,25 37,25 37,25 37,25 10 fr0011277391 foncière paris nord c 0,05 0,05 0,05 0,05 1000 fr0000063265 foncière r-paris c 34,97 fr0000053944 foncière volta c 4,35 fr0013030152 française energie c 21 21,39 21 21 - 1,87 179 fr0010588079 frey b 25,81 27 25,81 27 + 4,41 195 fr0000031973 fsdv c 46,33 fr0000034894 gaumont b 45,58 45,58 45,49 45,51 - 0,15 95 fr0000053035 gea c 79,5 80 79,2 80 + 0,63 166 fr0000044471 générale santé b 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degrenne c 0,54 0,54 0,54 0,54 9 fr0000066540 herigeg c 20,7 21,24 20,7 21,24 + 2,61 116 fr0000038531 hf companyg c 13,1 13,38 13,04 13,1 978 fr0000054231 high cog c 8,75 8,95 8,73 8,95 + 2,29 4569 fr0012821916 hipay group c 11,8 11,95 11,79 11,87 + 1,02 6769 fr0000065278 hopscotch groupeg c 7,55 7,6 7,55 7,6 + 0,66 131 fr0010929125 id logisticg b 124,35 125,19 124,07 124,93 + 0,76 1815 fr0000051393 idi b 26,56 26,75 26,5 26,54 1487 fr0000030827 ige + xaog c 71,75 71,75 71,25 71,25 - 0,24 243 fr0000033243 immo. dassault b 40,99 40,99 40,99 40,99 - 0,02 1 fr0000036980 immo. hôtelière c 1,29 fr0010458729 implanetg 1,33 1,33 1,3 1,32 - 0,75 47354 fr0000066219 ind. fin. ent. c 51,2 51,2 51,2 51,2 537 fr0000071797 infotelg c 32,6 33,78 32,33 32,88 + 0,92 5989 fr0000064297 innelec mult.g c 4,75 4,75 4,75 4,75 303 fr0010291245 inside secure c 1,1 1,15 1,1 1,12 + 2,75 51117 fr0000060451 installux sa c320 320 320 320 + 3,23 9 fr0000064958 intexa c 2,33 fr0000073298 ipsosG a 25,35 25,77 25,18 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group signaux girod sii smtpcg soc. fr. casinos sodifrance soditech ing. sofibus soft computingg sogeclairg solucom spir com.g sqli stefg store elect.g supersonic im.g tayninh technofan ouv b 20,96 c 0,65 1,62 c c c 13,52 c 1,57 c b 17,68 a 20,2 b 19,7 c b 7,63 c 2,71 c 7,59 c 82 3,59 c 57,8 b 87,5 c 5,43 b 21,59 c 10,55 c 7,89 a 25,4 c 92,4 c c 9,29 c c 7,1 c 1,17 c 46,51 c 3,4 c b249 a 15,11 c 2,27 c 0,79 b280 b 180,95 b a 21,6 b 123,01 c 14,73 b 48,5 c 5,85 c 68,9 c 11,3 c 15 c 11,71 b 29 c c 17,09 c 0,49 c c 11,61 c 18,73 b 67,3 c 5,31 32,2 b 62,43 b 21,65 c 2,16 c c245 +ht 20,96 0,66 1,65 +bs 20,42 0,64 1,61 clôt écart vol 20,51 + 1,18 7070 0,66 + 1,54 317610 1,64 + 1,24 16735 0,05 767 13,52 1,57 13,45 1,57 17,69 21,16 19,7 16,85 19,83 19,31 17,42 - 1,02 67200 20,78 + 3,33 204450 19,7 3172 7,63 2,71 7,59 82 3,59 57,8 87,5 5,43 21,59 10,55 7,9 25,4 92,64 7,52 2,63 7,59 80 3,58 57,21 87,5 5,3 21,59 10,36 7,77 24,91 91,5 7,58 + 0,66 2,7 - 0,37 7,59 + 0,13 80 - 2,44 3,59 + 1,41 57,8 + 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japon boj tokyo taux JOur le JOur taux repO (refi) 10 ans eur eur usd gbp chf sek dkk jpy cad usd 1 1,1031 0,8331 1,0808 9,4054 7,4389 1,1345 1,4347 gbp chf 0,9066 1,2003 0,9253 1 1,324 1,0208 0,7553 1 0,7709 0,9797 1,2972 1 8,5267 11,2914 8,7025 6,7439 8,93 6,883 1,0285 136,1322 104,965 1,3006 1,7221 1,3276 sek dkk 0,1063 0,1173 0,0886 0,1149 1 0,791 12,0562 0,1525 0,1344 0,1483 0,112 0,1453 1,2642 1 0,1524 19,2845 jpy (100) cad 0,8814 0,9723 0,7346 0,9527 0,0829 6,5598 1 1,2647 0,697 0,7689 0,5807 0,7532 6,5568 5,1855 0,7907 1 51,15 0,39 89,69 75,01 51,83 + 3,12 0,39 + 2,63 89,69 + 0,82 75,01 - 0,03 120 83 35 61 59,13 19,91 c a 132,73 133,1 38 130,99 133,03 + 1,82 319 4,28 c 0,2 isin valeur fr0010493510 fr0010641449 fr0000054652 fr0010397760 fr0012788065 fr0012816825 fr0011648716 fr0010907956 fr0010540997 fr0004031839 fr0000054132 fr0010278762 fr0012819381 fr0010343186 fr0000077562 fr0004153930 fr0013156007 fr0011053636 fr0010304402 fr0010330613 fr0000061608 fr0000037640 fr0000061582 fr0004197747 fr0010949388 acheter-louer.fr agrogeneration ales groupe auplata biocorp biophytis carbio carmat césarg cybergung delfingeng environnement sa groupe guillin heurtey petrochem hiolle industries hybrigenics kerlink leadmedia group millet innovation ober piscines desjoyaux rougier g siparex crois.g theradiag umanisg ouv +ht +bs 0,33 0,33 13,48 13,48 1,09 1,09 10,3 10,33 3,88 3,88 10,25 10,28 27,9 28,2 0,03 0,03 0,12 0,13 21 21 45,99 46,12 23,06 23,25 15 15,28 3,61 3,69 0,86 0,94 10,25 10,25 1,06 1,07 0,33 13,48 1,05 10,21 3,5 10,25 27,53 0,03 0,11 20,9 45,99 23,05 14,85 3,61 0,85 10,05 1,06 9,9 9,9 8,03 8,03 22,02 22,2 28,99 28,99 2,35 2,4 15,55 16,8 9,9 7,81 22,02 28,99 2,35 15,55 clôt 0,03 0,33 13,48 1,06 10,33 3,62 10,28 27,53 0,03 0,13 20,9 46,12 23,1 15 3,69 0,86 10,25 1,07 23,5 9,9 7,95 22,2 28,99 2,35 16,8 cerTiFicaT écart vol 558 1 - 2,75 211840 + 0,29 843 - 6,7 55466 403 - 1,33 4494 31852 89062 + 0,19 1428 + 0,28 158 5109 + 1,28 17957 + 2,5 251 + 1,18 446944 351 - 0,93 2005 - 0,9 - 1 + 0,82 122 1587 95 1 7820 410 + 0,86 investir 10 INVESTIR 10 GRANDES VALEURS igs10 - Fr0011630474 a 125.55 1.561236 LA BOURSE 64,85 12 39,2 27,6 Consultez les cotations en direct sur tous les marchés internationaux http://investir.lesechos.fr Marché obligataire Taux marchés monétaires et eurodevises cours de changes croisés 30-06-2016 51,23 51,83 c 0,39 0,39 89,69 89,69 75,01 75,01 avec 2,04 - 0,49 24,83 + 3,37 c merck and co inc oxis international philip morris int. procter & gamble rorento cdh rusal plc televerbier total gabon vale sa Zci limited aLTernexT (sélection) 800 22311 5135 Taux eT changes changes : cours au comptant us58933y1055 us6918295014 us7181721090 us7427181091 lu0934195610 us9098831004 ch0008175645 ga0000121459 us91912e1055 bmg9887p1068 actions françaises euronexT hors srd suite 30-06-2016 marchés monétaires 1 mois 3 mois jour 6 mois 1 an Zone euro-0,35/-0,45-0,33/-0,43 -0,26/-0,36 -0,15/-0,30 0,03/-0,12 ecarts de taux avec l’allemagne 30-06-2016 6 mois allemagne 100,24 portugal -0,24 france -0,02 espagne -0,13 italie -0,16 2 ans 5 ans 7 ans 10 ans -0,65 1,11 0,11 0,51 0,62 -0,56 2,50 0,20 0,77 0,30 -0,44 2,83 0,27 1,02 1,21 -0,12 3,06 0,28 1,32 1,45 euromts indice var % FraNce 1-3 aNs 5-7 aNs 10-15 aNs Plus 15 aNs Plus 25 aNs eMTxi-be 245,77 172,61 237,61 292,77 357,19 377,19 238,65 0.30 0.24 0.09 0.12 0.26 0.51 0.09 31/12 var % 233,74 4.83 172,08 14.38 230,64 2.92 270,44 8.12 304,48 17.01 307,00 22.25 227,37 4.87 cours a TerMe de l’euro contre les principales devises usd gbp chf sek dkk jpy (100) cad 1,1030 1,1031 0,8330 0,8332 1,0805 1,0810 9,4040 9,4067 7,4381 7,4396 113,4460 113,4590 1,4346 1,4348 -0,0075 -0,0080 0,0052 0,0048 0,0000 -0,0001 -0,0180 -0,0208 -0,0013 -0,0013 -0,7098 -0,7523 -0,0079 -0,0087 -0,0100 -0,0105 0,0055 0,0034 0,0011 0,0008 -0,0143 -0,0170 0,0003 -0,0006 -0,7018 -0,7464 -0,0111 -0,0120 -0,0140 -0,0145 0,0017 0,0013 0,0032 0,0024 -0,0097 -0,0148 0,0022 0,0013 -0,6658 -0,7414 -0,0162 -0,0172 -0,0221 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16 987 16 671 Fix2 17 045 16 873 platine (euro Par kilo) (csFaNMP) Fix1 29 054 28 694 Fix2 28 910 28 904 London BuLLion MarKeT 30/06 29/06 argent (eN ceNTs Par oz) Fixage 1 852 1 837 or (eN dollars Par oz) Fix 1 321 1 322 palladium (eN dollars Par oNce Troy) 574 561 platine (eN dollars Par oNce Troy) 988 979 neW YorK argent (eN ceNTs Par oNce) seTTleMeNT 30/06 JuiN 16 17,84 Juil. 16 18,52 sePT. 16 18,56 déc. 16 18,66 JaNv. 17 18,66 or (eN dollars Par oNce) seTTleMeNT seTTleMeNT 29/06 17,87 18,34 18,37 18,44 18,44 seTTleMeNT 30/06 JuiN 16 1315,3 aouT 16 0 déc. 16 1329,4 Fév. 17 1333,7 aouT 17 1333,7 platine (eN dollars Par oNce) seTTleMeNT JuiN 16 Juil. 16 ocT. 16 JaNv. 17 avr. 17 30/06 978,5 1015 1018,3 1019,5 1021,2 29/06 1314,1 1321,8 1329,2 1329,9 1329,9 seTTleMeNT 29/06 983,2 1010 1013,3 1015,7 1016 caThodes : 4540 a coMPTer du 30/06/ autres demi produits cuivreux : base cuivre 527,51 dePuis le 30/06 base laMiNé laiToN 1 TiTre 449,72 dePuis le 30/06 base laMiNé laiToN 70/30 456,79 dePuis le 30/06 base laMiNé laiToN 85/15 492,15 dePuis le 30/06 base laMiNé broNze 94/6 612,44 dePuis le 30/06 base laMiNé broNze 94/4 584,12 dePuis le 30/06 London MeTaL exchange 30/06 29/06 alliage d`alumin. (en $ par tonne) cash 3 Mois vol. 1525-1535 1550-1560 11900 1525-1535 1550-1560 11900 aluminium (en $ par tonne) cash 3 Mois vol. 1613-1614 1623-1623,5 2393600 1602-1602,5 1611-1613 2400300 cuivre (en $ par tonne) cash 3 Mois sTocks 4779,5-4780 4785-4785,5 194200 4777-4777,5 4784,5-4785 192950 etain (en $ par tonne) cash 3 Mois vol. 17045-17050 17000-17050 6060 17065-17070 17025-17075 6085 9270-9280 9340-9345 380286 ice (eN gbP Par MWh) clôTure 30/06 base 30,06 PoiNTe 33,12 ice futures (eN gbP Par MWh) plomb (en $ par tonne) cash 3 Mois vol. 1733,5-1734 1735,5-1736 186250 1713-1713,5 1717-1718 185350 Zinc (en $ par tonne) cash 3 Mois vol. 2058,5-2059 2059,5-2060,5 426225 2046-2047 2045-2047 428575 neW YorK cuivre (en cents par lb) seTTleMeNT seTTleMeNT Juil. 16 aouT 17 sePT. 16 déc. 16 30/06 2,19 2,21 0 2,2 29/06 2,19 2,21 2,19 2,2 vol 1216 1745 base dec 16 base dec 16 PoiNTe Jul 16 PoiNTe Jul 16 30/06 46,43 46,43 42,21 42,21 etain (en dollars par tonne) seTTleMeNT seTTleMeNT Jou r 30/06 17000 29/06 16850 vol clôTure 29/06 0 0 0 0 vol 338046 170887 vol Juil. 16 aouT 16 sePT. 16 ocT. 16 JaNv. 17 264,5 239 singapour gasoliNe 97 gas oil Fuel oil (180) Fuel oil (380) 60,2 58,47 266 259 59,9 57,36 259 252,5 éMission co2 nymex emissions (eN euros Par ToNNe) clôTure clôTure clôTure clôTure 29/06 49,37 49,88 50,58 51,15 52,6 30/06 5,73 clôTure 29/06 5,73 seTTleMeNT seTTleMeNT 29/06 27 26,5 27 26,5 vol Juil. 16 aouT 16 sePT. 16 30/06 0 0 0 29/06 2,92 2,86 2,86 clôTure 29/06 14,06 vol vol vol vol 30/06 Juil 2016 14,39 aouT 2016 14,74 sePT 2016 14,99 29/06 14,17 14,49 14,76 29/06 64,76 66,26 66,17 clôTure clôTure 30/06 29/06 Juil. 16 2381 2390 sePT. 16 2350 2355 déc. 16 2297 2298 Mai 17 2234 2233 Juil. 17 2228 2225 new york (eN $ Par ToNNe) vol 9716 15871 6011 907 247 Juil. 16 sePT. 16 déc. 16 Mars 17 Juil. 17 30/06 3004 0 0 0 2891 vol 29/06 3062 3034 3005 2972 2945 1 londres-robusta (en $ par tonne) clôTure clôTure vol 30/06 29/06 Juil. 16 1692 1696 1138 sePT. 16 1717 1724 8123 Nov. 16 1732 1737 3346 JaNv. 17 1745 1742 426 Mars 17 1759 1751 7 new york-arabica (en cents par lb) seTTleMeNT seTTleMeNT vol 54 Juil. 16 déc. 16 Mai 17 Juil. 17 30/06 141,75 146,15 150,65 150,7 29/06 142,95 147 151,2 152,4 vol 13 4464 152 38 new york (coNT. No2 - eN ceNTs Par lb) 30/06 304,1 307,7 310,4 29/06 304,1 307,7 310,4 seTTleMeNT seTTleMeNT vol seTTleMeNT seTTleMeNT vol 30/06 29/06 Juil. 16 10,6 10,63 sePT. 16 10,76 10,93 Nov. 16 11,03 11,2 avoine à chicago (eN ceNTs Par boisseau) vol seTTleMeNT seTTleMeNT Jou r 30/06 29/06 112,45 115,7 vol 112.45 46 391 101 seTTleMeNT seTTleMeNT vol 29 173 seTTleMeNT seTTleMeNT 30/06 110 120,25 121,25 vol 29/06 110 120,65 124 6 75 FreT MariTiMe balTic dry iNdex : 640 le 29/06//16 balTic PaNaMax iNdex : 634 le 29/06//16 balTic caPesize iNdex : 955 le 29/06//16 balTic suPraMax iNdex : 606 le 29/06//16 balTic dirTy iNTerN. TaNker :694 le 29/06//16 balTic cleaN iNTerN. TaNker :464 le 29/06//16 indices 30/06 rJ crb chicago (eN $ Par 1000 bdFT) 370 196 30/06 29/06 Juil. 16 372,75 373,25 déc. 16 383 383,5 Mars 17 390,25 391,25 riZ à chicago (eN ceNTs Par lb) vol jus d’orange Juil. 16 sePT. 16 Nov. 16 30/06 29/06 aouT 16 174,25 176,75 Nov. 16 166,5 168 JaNv. 17 169 170 mais à chicago (eN ceNTs Par boisseau) Juil. 16 Nov. 16 JaNv. 17 96 Bois seTTleMeNT seTTleMeNT 153 19 3926 caFé new york (cont. n°2 - cents par lb) seTTleMeNT seTTleMeNT 29/06 20,91 21,15 21,16 19,93 19,01 30/06 29/06 Juil. 16 445,75 429,5 22 sePT. 16 442 444,5 292 déc. 16 460,13 465,25 23 mais à paris (eN euros Par ToNNe) Prix indicatif de l'organisation internationale du café (cents us/livre) : Prix composé : 131.49 Moyenne quinze derniers jours : 205.461 coTon 30/06 63,58 64,95 0 30/06 20,14 0 0 0 0 vol vol iNdice coTlook a : 76,15, le 30/06//16 Juil. 16 Oct. 16 Mars 17 Juil. 16 ocT. 16 Mars 17 Mai 17 Juil. 17 clôTure 30/06 29/06 sePT. 16 156,75 157 déc. 16 162 161,75 Mars 17 167,75 167,75 blé à chicago (eN ceNTs Par boisseau) 30/06 29/06 Juil. 16 210 205 sePT. 16 201,75 202,75 déc. 16 201 201,5 blé fourrager à londres (eN £ Par ToNNe) powernext gas futures seTTleMeNT seTTleMeNT clôTure seTTleMeNT seTTleMeNT nymex ( eN $ Par MbTu) clôTure vol 3880 4576 1648 1118 344 cacao gaz naTureL clôTure clôTure 30/06 29/06 aouT 16 556,1 571,3 ocT. 16 553,8 568,1 déc. 16 550,2 564,5 Mars 17 548,8 561,3 Mai 17 533 546,1 new york (eN ceNTs Par lb) Prix indicatif de l'organisation internationale du cacao (dollars/tonne) : le 28/06/ Prix indicatif : 3058,2 londres (eN £ Par ToNNe) uraniuM 30/06 clôTure blé de meunerie n°2 à paris (eN euros Par ToNNe) vol uranium nymex (en $ par lb) clôTure 30/06 29/06 aouT 16 446,25 453,5 Nov. 16 454 465 13445 Mars 17 467,75 474,75 1761 Mai 17 472,75 481,25 937 Juil. 17 478,5 481,5 263 new york nymex wti (eN $ Par baril) 30/06 49,37 49,88 49,2 49,88 51,15 271,5 249 sPoT céréaLes 20,81 cts/lb londres (eN dollars Par ToNNe) 431,5 fuel Fuel oil (hs 180) Fuel oil (hs 380) 30/06 Nord da 14,14 30/06 29/06 Jour 49,5 50,15 aouT 16 49,5 50,15 22986 sePT. 16 51,32 50,96 londres-gaZole (eN $ Par ToNNe) clôTure sucre london daily price: powernext gas spot londres-brent (eN $ Par baril) clôTure KuaLa LuMpur clôTure 29/06 30,06 33,12 produiTs péTroLiers clôTure produiTs péTroLiers rotterdam (barges - Fob) (eN $ Par ToNNe) gas oil 0.1% sul. 437,5 JuiN 16 aouT 16 éLecTriciTé clôTure 9130-9135 9185-9190 381084 29/06 antimoine 99,65% (par tonne) 6500 6500 bismuth 99,99% (par lb) 4,3 4,3 cadmium 99,95% (par lb) 0,7 0,7 cobalt (cathodes) 99,80% (par lb) 11,05 11,05 eponge de titane 99,60% (par kg) 7,95 7,95 ferro manganese (hc) (par tonne) 635 635 ferro molybdene (par kg) 20 20 germanium (par kg) 1212,5 1212,5 selenium 99,50% (par lb) 7,5 7,5 silicium (par tonne) 1600 1600 nickel (en $ par tonne) cash 3 Mois vol. 30/06 0 29/06 195,5 reuTers coM. 2375,77 2382,41 Moodys coM. 5323,85 5289,42 or iNdusTriel 38334 38594 lMex 2343,8 2359,9 40 // FINANCE & MARCHÉS Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 Les Echos DERNIER DIVIDENDE NET EN EUROS** MONT. DATE CODE ISIN DéSIGNATION DES VALEURS VAL. UNIT DATE HORS FRAIS DE LA EN EUROS** VALOR. DERNIER DIVIDENDE NET EN EUROS** MONT. DATE DéSIGNATION DES VALEURS LU0280430660 PICTET-CLEAN ENERGY Mirabaud Asset Management Tél. +41 58 816 20 20 www.mirabaud.com marketing@mirabaud.com LU0130728842 PICTET-EMERGING EUROPE LU0689230778 MIR. - CONV BONDS EUR A EUR 129,53 30/06 LU0301152442 ÖKOWORLD KLIMA EUR 47,47 30/06 LU0928190510 MIR. - CONV.BONDS GLB A USD 108,98 30/06 LU0061928585 ÖKOWORLD ÖKOVIS.CL. EUR 141,63 30/06 LU0187024954 MIR. - EQ ASIA EX JAP A 168,84 30/06 LU1308314605 MIR. - EQ EUR. EX-UK S&M D GBP 113,05 30/06 OPTIGESTION 39, avenue Pierre 1er de Serbie 75008 PARIS Standard : +33 1 73 11 00 00 Internet : www.optigestion.com LU0800193780 MIR. - EQ GLB EMRG MKT A USD 87,79 29/06 LU1008513852 MIR. - EQ GLOBAL FOCUS A USD 94,21 30/06 LU0334003224 MIR. - EQ PAN EUR A CAP 107,16 30/06 FR0010106450 OPTIGEST MONDE DI 158,22 29/06 LU0787970960 MIR. - EQ SPAIN A EUR 22,57 30/06 FR0010236760 OPTIGEST EUROPE 107,17 29/06 LU0636969866 MIR. - EQ SWISS SM&MID A CODE ISIN 329,42 30/06 95,49 30/06 LU0862027272 MIR. - GLB HIGH YLD BDS A USD 110,24 30/06 LU1256186930 MIR. - GLB INV GRA BDS A EUR 103,01 30/06 LU0963986202 MIR. - GLB STRAT BOND A USD 107,15 30/06 LU0155303323 PICTET-ASIAN EQ. JAPAN 185,65 30/06 LU1308307815 MIR. - US SH. TERM CRD FD A USD 101,78 30/06 LU0090689299 PICTET-BIOTECH 563,93 30/06 DERNIER DIVIDENDE NET EN EUROS** MONT. DATE CODE ISIN DéSIGNATION DES VALEURS VAL. UNIT DATE HORS FRAIS DE LA EN EUROS** VALOR. 69,78 30/06 160,38 30/06 LU0130729220 PICTET-EMERGING MKTS 453,71 30/06 LU0128490280 PICTET-EUR BONDS 554,44 30/06 LU0935268721 RAM (L) SF EM MKT CORE EQ 80,53 29/06 LU0704154292 RAM (L) SF EM MKT EQ 146,71 29/06 LU0375629556 RAM (L) SF EUROPEAN EQ 356,17 29/06 LU0128470845 PICTET-EUR CORP. BONDS 193,99 30/06 LU0167158327 PICTET-EUR SMT BONDS 134,11 30/06 LU0130731986 PICTET-EUROPEAN EQ. SEL. 531,11 30/06 LU0144509717 PICTET-EUROPEAN SUST. EQ. 217,79 30/06 LU1048876350 RAM (L) SF GB SHLDR YLD EQ 97,73 29/06 LU0128467544 PICTET-GLOBAL EMERG.DEBT 359,48 30/06 LU0705072691 RAM (L) SF L/S EM MKT EQ 118,89 24/06 LU0168449691 PICTET-GREATER CHINA 386,66 30/06 LU0188501257 PICTET-HEALTH 235,71 30/06 LU0705071701 RAM (L) SF L/S EUROPEAN EQ 139,91 24/06 LU0375630729 RAM (L) SF NORTH AM EQ 236,39 29/06 LU1074511459 RAM (L) TF CONV EUROPE 138,99 29/06 LU0176900511 PICTET-JAPANESE EQ. SEL. DERNIER DIVIDENDE NET EN EUROS** MONT. DATE 267,24 30/06 LU0255798109 PICTET-EMERG LC DEBT LU0070964530 PICTET-INDIAN EQ. Pictet Asset Management 34, avenue de Messine 75008 Paris Tél. : 01 56 88 71 00 www.pictetfunds.fr LU1008513340 MIR. - GLB EQ HIGH INC A USD VAL. UNIT DATE HORS FRAIS DE LA EN EUROS** VALOR. CLASSIFICATION VAL. UNIT DATE HORS FRAIS DE LA EN EUROS** VALOR. CLASSIFICATION DéSIGNATION DES VALEURS CLASSIFICATION CODE ISIN CLASSIFICATION sicav//fcp 407,42 30/06 10434,76 30/06 LU0256846139 PICTET-SECURITY 185,42 30/06 LU0130732364 PICTET-SMALL CAP EUR. 924,06 30/06 LU0419186167 RAM (L) TF GB BD TOT RET 143,06 29/06 LU0256840108 PICTET-US EQ. SEL 174,38 30/06 LU0935723782 RAM (L) TF II ASIA BD TOT RET 132,3 29/06 LU0104884860 PICTET-WATER 257,92 30/06 Valeur unitaire hors frais : valeur de la part ou de l’action hors droits d’entrée ou de sortie éventuels. Les SICAV éligibles au PEA sont signalées par un astérisque *. Le pictogramme P indique la cotation d’un FCP. Classification des OPCVM : actions françaises (AF), actions de la zone EURO (AE), actions internationales (AI), monétaires EURO (ME), monétaires à vocation internationale (MI), obligations et autres titres de créances libellés en EURO (OE), obligations et autres titres de créances internationaux (OI), sicav luxembourgeoises (LX), diversifiés (DI), garantis ou assortis d’une protection (GP). ** : en euros ou dans la devise indiquée dans la colonne «DéSIGnAtIOn DES VALEURS». carnet fr PORTRAIT par Laurance N’Kaoua lnkaoua@lesechos.fr DR Marco Pacchioni, l’essence dusuccès Marco Pacchioni a le sourire des initiés : ce dirigeant au teint de miel est, à sa manière, un alchimiste. Son or ? 42.000 tonnes de végétaux transformés en huiles essentielles, parées de vertus : minceur, beauté, circulation, articulations, assainissement de l’air… De Puressentiel, qu’il a cofondé en 2005 avec son épouse, ce patron sportif de cinquante-deux ans, a fait le leader européen de l’aromathérapie, présent dans 68 pays avec près de 150 produits et 85 millions d’euros de chiffre d’affaires. En 2015, un Spray 41 s’est vendu, en France, toutes les douze secondes. « Mais Marco aurait réussi dans n’importe quel métier : il a une énergie folle, une vraie générosité et un instinct redoutable », estime son ami, l’ancien rugbyman de l’équipe de France, Denis Charvet. Justement, des métiers, Marco Pacchioni en a eu plusieurs. A commencer par une activité d’import-export que ce fils d’un mineur italien reconverti dans le BTP a lancée après avoir claqué la porte du lycée Lakanal, qui le préparait à une carrière de rugbyman. « J’ai toujours eu besoin d’être libre. C’est ma limite », dit-il. D’Algérie, le jeune homme a importé des pièces automobiles, de Taïwan, des lunettes de soleil, sous la bannière de sa société Pan International Trading Company dans le Val-d’Oise. C’est là que sa famille s’installe après SYNDICAT PROFESSIONNEL SYNDICAT DES FABRICANTS DE BISCUITS ET GÂTEAUX DE FRANCE Charles-Antoine de Fougeroux est élu président. Charles-Antoine de Fougeroux, quarante-six ans, diplômé de l’école d’agriculture d’Angers et de Reims Management School, ingénieur en agriculture et titu- d’innombrables déménagements au gré des chantiers de son père : sa mère y sera facteur, il y sera adolescent. Fonder sa société, c’est aussi pour ce touche-àtout, né à Givet, dans les Ardennes, l’occasion de sillonner le monde. Il a dix-huit ans. Et déjà, l’envie de croquer l’existence. « Ce qui me motive, c’est de créer des choses », dit ce communicant dans l’âme, qui a fait ses armes à l’Institut Georges Chetochine, un des papes du marketing disparu en 2010. « Seul dans Berlin » Mais c’est en 1985, lorsqu’il rencontre celle qui deviendra son épouse que sa carrière bascule. IsabellePacchionitravaillealorsdanslacréation publicitaire. L’univers le fascine. Marco Pacchioni, trop fougueux pour gravir les échelons d’une agence, monte, bientôt, sa propre société d’événementiel et de communication audiovisuelle… Le groupe Master produira, outre des films d’entreprise, « Graines de stars » ou encore des sujets pour « Combien ça coûte » sur M6. Plus tard, ce fan de cinéma produira aussi de longs-métrages, dont « Bye Bye Blondie », de Virginie Despentes, ou « Seul dans Berlin », une « histoire magnifique, interprétée par Emma Thompson et Daniel Brühl, sur fond d’Allemagne laire d’un executive MBA, dirige depuis six ans la Maison Fossier. Il avait intégré Biscuits Fossier en 2002 comme ingénieur production avant d’être promu directeur de production en 2005. ENTREPRISES AST GROUPE Olivier Lamy est promu directeur général délégué d’AST Groupe. Il a, par nazie », qui sortira cet automne. En 1993, son intuition le rattrape. Son épouse est la fille d’un naturopathe et d’une herboriste. Et tandis qu’elle prodigue ses remèdes à leurs trois enfants, les clients du groupe Master, nombreux, dit-il, dans l’industrie pharmaceutique, familiarisent Marco Pacchioni avec les attentes des consommateurs en matière de santé. De quoi inciter le couple à lancer la société de compléments alimentaires Physcience. Histoire, pour eux, de vivre l’aventure en famille. Car aux yeux de MarcoPacchioni,quivientderacheterlamaison de Toscane où sont nés son père et ses aïeux, le clan est essentiel. D’ailleurs, son épouse, une sœur, son neveu et deux de ses trois enfants développent Puressentiel à ses côtés. « C’est une marque 100 % familiale et 100 % internationale », assure son président, qui a pour livre de chevet « Le Soleil des Scorta ». « J’ai choisi mes collaborateurs. Ce sont les mêmes depuis trente ans », dit cet affectif, qui s’avoue, dans un sourire, un brin superstitieux. En 2003, les Pacchioni revendent Physcience. Mais en matière de santé, le pli est pris. Aujourd’hui encore, c’est surtout l’eau plate qui accompagne les repas de ce fan de ski de randonnée et fin cuisinier. Ni sucre ni cigarette. Seulement un, puis deux cafés serrés. Sang italien oblige. Dans son bureau du boulevard Exelmans, qui fut celui de Claude François, comme le rappellent des graffitis sur la façade, sont exposés, près d’une boîte de thé au thym, un ballon de rugby signé Johnny Wilkinson et les baskets dédicacéesdeTonyParker,partenairesdePuressentiel. Pas d’ordinateur. Quelques Post-it et un téléphone portable suffisent à ce patron atypique, qui aime David Bowie, Radiohead et le peintre Soulage.Laforcedesonentreprise ?Avoirconçu des mélanges d’huiles essentielles prêtes à l’emploi. « Nous avons redonné vie à cette science ancestrale. Auparavant le marché était archaïque », précise Isabelle Pacchioni, qui veille à la R&D. La prochaine étape ? Faire de Puressentiel une marque mondiale. Marco Pacchioni va vite. Déjà, son groupe est partenaire du World Rugby qui se déroulera en 2019, au Japon. n ailleurs, été nommé administrateur du groupe. Olivier Lamy, quarante-deux ans, diplômé de l’ESC Dijon, a débuté en 1998, comme auditeur chez PwC. Il devint ensuite senior business analyst chez Worldcom puis auditeur senior chez Arthur Andersen et enfin, de 2002 à 2013, senior manager en audit chez Deloitte. Il avait intégré AST Groupe en 2013, en tant directeur administratif et financier. DEEZER FRANCE Guillaume Pfister est nommé development & coordination manager. Guillaume Pfister, trente ans, ancien élève de l’ENS, est diplômé de l’université de Cambridge et de HEC Paris. En 2010, il a travaillé a u c a b i n e t d e Fr é d é r i c M i t terrand, ministre de la Culture et d e l a C o m m u n i c a t i o n ava n t d’être, en 2011, conseiller auprès de Patricia Barbizet chez Arté- mis. Plus récemment, il était directeur adjoint du Forum d’Avignon. Il est, par ailleurs, maître de conférences à l’Institut d’Etudes politiques de Paris depuis 2013. NATIXIS ASSURANCES Nathalie Broutèle Christophe Le Pape deviendront responsable du métier assurances non-vie et responsable du métier assurances de personnes, à compter du 1er novembre prochain. Nathalie Broutèle, cinquantedeux ans, est diplômée de Neoma Business School. Directeur marketing et communication de Fructivie (filiale des Banques Populaires) dès 1991, elle a ensuite exercé plusieurs fonctions dans le contrôle de gestion, les services clientèles et les systèmes d’information. Elle a été nommée directrice générale adjointe en 2003, puis directrice générale en 2006 de Natixis Assurances. Entrée au comité exécutif de Natixis en 2010, elle a pris la responsabilité du métier assurances de personnes du pôle assurances quatre ans plus tard. Christophe Le Pape, quarantecinq ans, diplômé de l’Isfa, est titulaire du DESE actuariat du CNAM et de l’executive MBA de HEC. Après des débuts chez KPMG Peat Marwick en 1999, il a pris la responsabilité du département financier de La Mondiale Partenaire en 2000. En 2005, il a rejoint le comité de direction de Natixis Assurances comme directeur du département gestion actif-passif, puis, en 2012, le comité exécutif de Natixis Assurances comme directeur de la stratégie, investissements, risques et ingénierie financière. En 2013, il est devenu directeur général adjoint de Natixis Assurances. En 2015, il est devenu directeur général délégué de BPCE Vie et BPCE Prévoyance et directeur général de BPCE Relation Assurances. , Envoyez vos nominations à carnetlesechos@nomination.fr M Retrouvez chaque lundi les personnalités business de la semaine dans notre cahier « Les Echos Business » ILS SONT NÉS UN 1ER JUILLET François Auque, ex-président directeur général d’Astrium, 60 ans. Jean-Michel Beigbeder, président de Cheverny Partners, 78 ans. Leslie Caron, actrice, 85 ans. Stephan Caron, champion d’Europe de natation, managing director de BlackRock, 50 ans. Christian Estrosi, ex-ministre, ancien maire de Nice, 61 ans. Jean-Paul Gut, président d’Armat Group, 55 ans. Olivia de Havilland, actrice, 100 ans. Bernard Laporte, ancien secrétaire d’Etat chargé des Sports, entraîneur de rugby, ex-sélectionneur du XV de France, 52 ans. Pierre Laurent, sénateur, secrétaire national du PCF, 59 ans. Carl Lewis, ex-recordman du monde du 100 m, 55 ans. Léa Seydoux, actrice, 31 ans. Jude Stéfan, poète, 86 ans. Frédéric Thiriez, ex-président de la Ligue de football professionnel, 64 ans. Amélie Verdier, secrétaire générale de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, 39 ans. VENDREDI 1ER ET SAMEDI 2 JUILLET 2016 PATRIMOINE.LESECHOS.FR/ avec ÉPARGNE // Rendements faibles, risques sur le capital garanti, moindre liquidité, choix de supports réduits à la portion congrue… Les nuages s’accumulent sur l’assurance-vie. Marie-Christine Sonkin @mcsonkin HCR pourrait, en cas de nécessité, « suspendre ou restreindre temporairement la libre disposition de tout ou partie des actifs ». Des dispositions qui signeraient la fin de la liquidité de nos contrats, une de leur qualité essentielle. S ale temps pour l’assurancevie.Labaisseinéluctabledes taux bouleverse un système qui a pourtant prouvé sa solidité depuis des décennies. Plusieurs menaces pèsent sur nos contrats à plus ou moins long terme. Décryptage. 1 OUVERTE ? CHUTE DES RENDEMENTS Facts & Figures, cabinet de conseil en stratégie et en management spécialisé sur le secteur de l’assurance, anticipe pour 2016 un taux moyen (net de frais et brut de prélèvements sociaux) de 1,95 %. « Un tel niveau de taux servi resterait encore extrêmement élevé pour un placement sans risque pour l’épargnant, précise le cabinet dans son dernier baromètre de l’épargne-vie individuelle. L’inertie de rendement des fonds en euros se retourne contre eux en incitant les épargnants à continuer à y investir. » Et c’est là que le piège se referme. Les investisseurs acceptent ce rendement très bas car, en contrepartie de cette faible rémunération, ils accèdent au Graal des épargnants français :lasécurité. Sur les fonds en euros, le capital est garanti (lire encadré). Mais cette garantie est relative. D’une part, elle ne porte que sur le rendement facial et pas sur le rendement réel (inflation déduite). Mais surtout, cette garantie porte sur une participation aux bénéfices après prélèvement des frais. En moyenne, ils tournent autour de 0,6 %pourlesfondseneuros.Même en imaginant des frais d’entrée nuls, il suffirait que les rendements soient inférieurs à 0,6 % pour que les fonds en euros ne rapportent plus rien, voirepassententerritoirenégatif.Ce n’est pas impossible. Depuis le Brexit, le rendement de l’OAT 10 ans a plongé à 0,23 % au 29 juin. Le risque diffère en fonction des contrats. « Dans la plupart d’entre eux, il est prévu que les frais soient prélevés après avoir déterminé la participation aux bénéfices revenant à l’assuré. Cequi,aupire,rendraitlerésultatnul. Mais plusieurs sociétés ont déjà prévu de prélever les frais de gestion en B 3 FIN DE L’ARCHITECTURE amont de cette distribution. Ce qui permettrait aux compagnies de piocher le cas échéant dans l’épargne des assurés, explique Nicolas Peycru, conseiller en gestion de patrimoine. Les compagnies qui distribuent des contrats collectifs [par l’intermédiaire d’un distributeur personne morale] peuvent d’ailleurs modifier les conditions générales des contrats encesenssansavoiràdemanderl’avis du souscripteur final. Plusieurs d’entre elles auraient déjà procédé à cette modification. Ce n’est pas le cas pour les contrats souscrits individuellement, où l’accord de l’assuré est nécessaire. » 2 DOUTES SUR LA LIQUIDITÉ Le contexte est tellement compliqué que le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), dans un communiqué du 13 juin dernier, tire la sonnette d’alarme. « Le HCSF estime que l’ajustement à la baisse des rémunérations des contrats d’assurance-vie intervenu en 2015 a été insuffisant au regard des circonstances macroéconomiques et financières actuelles et, en particulier, des rendements prévisibles des actifs Les 3 contrats types Les fonds en euros à capital garanti. C’est l’assureur qui assume le risque de la volatilité des marchés et les gains engrangés chaque année sont définitivement acquis. C’est ce qu’on appelle l’effet de cliquet. l Les multisupports. Ils offrent généralement un fonds en euros et des unités de compte ou UC (sicav, FCP, parts de SCPI ou de SCI) dont la valeur varie à la hausse ou à la baisse. Leur rendement potentiel est supérieur à celui de fonds en euros, mais les UC peuvent engendrer des pertes en capital. l Les contrats eurocroissance. Ils peuvent comporter des fonds en euros, des UC et des fonds eurocroissance. Ces fonds garantissent en totalité ou en partie le capital, mais seulement à une échéance d’au moins 8 ans. Avant cette échéance, l’épargnant peut retirer de l’argent mais ils ne bénéficient alors pas de cette garantie. Leur succès est très mitigé. l sous-jacents. Il rappelle la nécessité de poursuivre la mise en adéquation des rendements des produits d’épargne avec l’environnement financier actueletlaprudencequidoitprésider à leur détermination pour garantir la solidité des acteurs. » En outre, en cas de remontée des taux, une menace pèse sur les assureurs. La plupart des contrats prévoient des retraits libres. Si les taux viennent à remonter, l’énorme inertie des fonds en euros ne permettra pas aux compagnies à la tête de paquebots, c’est-à-dire d’énormes portefeuilles obligataires à taux faibles, de servir rapidement des rendements compétitifs. Il sera alors trèstentantpourlesassurésdequitter le navire pour placer leur épargne sur des supports plus rémunérateurs. A grande échelle, cette réaction pourrait mettre en péril l’équilibre financier des assureurs. Pour prévenir ce danger, un amendement à la loi Sapin 2 prévoit la possibilité de « suspendre, retarder ou limiter, pour tout ou partie du portefeuille, le paiement des valeurs de rachat, la faculté d’arbitrages ou le versement d’avances sur contrat ». En outre, le Le chiffre de la semaine LA MAISON DE LA SEMAINE 2,7 m2 0Maison d’architecte à Pessac Cette belle propriété appartenant à l’ex-footballeur Lilan Laslandes est située à 7 km de Bordeaux en lisière de forêt. D’AUGMENTATION DE POUVOIR D’ACHAT IMMOBILIER 0Une piscine à débordement La villa de 400 m² se compose de 5 chambres, dont une belle suite parentale avec jacuzzi. Des dalles en verre, dans le séjour, laissent voir une vaste cave à vin enterrée. 0Prix 1.700.000 euros DR Retrouvez la maison de la semaine sur a lesechos.fr/patrimoine Autre grande qualité de nombreux contrats multisupport : leur architecture ouverte. Ils offrent un très grand choix de fonds, sicav, SCPI, SCI… de quoi bâtir des produits sur mesure, adaptés à la situation de chacun. Mais cette belle liberté pourrait être mise à mal par la nouvelle réglementation européenne sur les documents d’information clefsrelatifsauxproduitsd’investissement de détail, dite « PRIIPs » (Packaged retail and insurancebased investment products). « Jusqu’à présent, explique Sonia Fendler, présidente d’Expert & Finance et membre du comex de Generali France,l’obligationétaitdefournirle document d’informations clefs pour l’investisseur (DICI) pour les seules unités de comptes souscrites par l’assuré. Avec les PRIIPs, il faudra fournir avant la souscription des documents sur toutes les UC, que l’assuréleschoisisseounon »,regrette-t-elle. Sur 4 pages, sera entassée une foule d’informations et de simulations intégrant plusieurs scénarios, favorables ou défavorables et le calculdeniveauxderisqueintégrantle risque de l’UC et le risque crédit de l’assureur. « Pour le contrat Himalia par exemple, il faudra fournir un document de 1.600 pages ! Il sera impossible de s’y retrouver pour l’assuré et la comparaison entre contrats deviendra très difficile. En outre, cette nouvelle obligation renchérira les frais de gestion. La solution serait alors de réduire de façon drastique le nombre de supports proposés, d’autant qu’il faut prévoir l’enrichissementfuturchaqueannée, ce qui mettrait à mal l’architecture ouverte de nombreux contrats », déplore Sonia Fendler. La nouvelle réglementation doit entrer en vigueur le 1 e r janvier 2017. n C’est ce qu’ont gagné en moyenne les Français entre juin 2015 et juin 2016, soit une hausse de 3,4 % de capacité d’achat, selon les chiffres de la Fnaim. La baisse des prix (–1,1 %), conjuguée à la chute des taux d’emprunt (–0,2 %) en sont les principaux facteurs. Plus d’informations sur lesechos.fr/patrimoine DR Les3menaces quipèsentsur votrecontratd’assurance-vie LA CHRONIQUE DU FISCALISTE — PIERRE DEDIEU Avocat associé, CMS Bureau Francis Lefebvre Dela bonnegestion descessions de titresau regard de l’« exit tax » L’« exit tax » s’applique aux plus-values sur titres constatées la veille du départ, par les résidents français qui transfèrent leur domicile fiscal à l’étranger. Pour éviter le suivi déclaratif annuel requis par ce dispositif, de nombreux contribuables font le choix de céder l’ensemble de leur portefeuille avant leur départ et d’acquitter l’impôt correspondant en tant que résidents français. Cette stratégie est séduisante pour les personnes qui disposent de moins-values reportables ou dont le portefeuille titres recèle des moins-values latentes. Elles auront en effet intérêt à liquider tout ou partie de ce portefeuille avant leur départ deFranceafindepouvoirimputer ces moins-values sur les plus-values ainsi réalisées. Attention au surcoût d’une cession anticipée A défaut, l’« exit tax » ne s’appliquera que sur les plus-values brutes, sans possibilité de tenir comptedesmoins-valueslatentes. Il convient toutefois d’intégrer dans le raisonnement l’éventuel surcoût résultant d’une cession anticipée. En effet, si l’abattement correspondant à la durée de détention au jour de la cession excède celui applicable au jour du départ, alors la plus-value imposable dans le cadre de l’« exit tax » sera réduite par application de l’abattement plus élevé (même si, entre-temps, la valeur du titre a augmenté). Pour les titres détenus depuis moins de deux ans au jour du départ, il peut ainsi s’avérer opportun de les conserver afin de pouvoir bénéficier d’un abattement d’au moins 50 %. n 4 À RETENIR Face aux contraintes •déclaratives attachées au suivi de l’« exit tax », certains contribuables préfèrent céder l’intégralité de leurs titres avant leur départ de France. Pourtant, ce choix n’est pas toujours opportun. 42 // PATRIMOINE IMMOBILIER – 33,70 % FONDS MATIÈRES PREMIÈRES-ÉNERGIE Malgré un sursaut du pétrole, le secteur des matières premières et de l’énergie Le baromètre des fonds continue sur fond de crainte sur la croissance mondiale. Les fonds dédiés perdent 33,70 % sur un an. +51,13 % FONDS ACTIONS SECTEUR MÉTAUX PRÉCIEUX Après plusieurs années noires, c’est le retour en grâce de l’or, l’argent, le platine, le palladium. Le métal jaune, particulièrement, fait office de valeur refuge. Les fonds dédiés gagnent 51,13 % sur 12 mois. Morningstar 29 juin 2016 Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 Les Echos En berne depuis cinq ans, le marché immobilier de vacances redémarre doucement. Malgré cette embellie récente sur la Côte d’Azur, les prix ne remontent toujours pas, certains secteurs continuent même de baisser. Achetersurla Côte d’Azur E n ce début d’été, le beau tempsrègnesurlesplagesde la Côte d’Azur. C’est moins vrai pour le marché immobilier local. Après cinq ans de baisse continue, les prix des résidences secondaires de bord de mer restent toujours au creux de la vague. « La méforme de ces ventes n’est pas neutre sur l’ensemble du marché. Ces transactions représentent un tiers de l’activité immobilière de la région », précise Gérard Mézou, président de la Fnaim Provence-Alpes-Côte d’Azur. Cinq ans de recul des prix D’après les calculs de MeilleursAgents, les diminutions de prix sur cinq ans (période 2011-2016) sont légion et concernent toutes les stations. Les baisses cumulées les plus sévères sont relevées à Carry-leRouet (–12 %), à La Ciotat (–11,4 %), à Bormes-les Mimosas (–10,6 %) et à Cagnes-sur-Mer (–7,9 %). Les stationschicsetchèresdelaRivieraont aussi accusé le coup, mais de façon plus nuancée. C’est le cas du Cap-d’Ail (–2 %), d’Antibes (–2,2 %) et de Saint-Tropez (–6,3 %). Tous les types de biens ont été touchés, du standard au luxe, en passant par le haut de gamme. Les prix des appartementsenfrontdemeretdesbelles villas les pieds dans l’eau ont relativement peu baissé car, en fait, ils n’ont pas trouvé preneur. « Ces trois dernières années, les replis moyens, tousbiensconfondus,ontétécompris entre 8 et 15 %. C’est parfois davantage dans certaines stations balnéaires dotées d’une forte concentration de maisons de vacances », indique Gérard Mézou. Mais, sur un an, le ciel s’éclaircit. Selon des statistiques du site MeilleursAgents, la grande majo- Exemples de transactions Bandol (83) Villa 2007, 200 m2, piscine, 604.000 euros. l Cannes (06) Secteur Californie, 4 pièces de 90 m2, terrasse de 20 m2, 1,06 million d’euros. l Fréjus (06) Villa de 300 m2, 1.900 m2 de terrain, pieds dans l’eau, 3,8 millions d’euros. l Cap-d’Ail (06) 2 pièces de 45 m2, vue mer, terrasse, parking, 350.000 euros. l Hyères (83) 3 pièces de 65 m2, terrasse de 15 m2, 200.000 euros. l Juan-les-Pins (06) 2 pièces de 42 m2, terrasse de 10 m2 plein sud, étage élevé face mer, 395.000 euros. l Le Lavandou (83) 3 pièces de 70 m2, terrasse de 20 m2, à 300 mètres de la plage, 280.000 euros. l Mandelieu-la-Napoule (06) 2 pièces de 54 m2, avec travaux ; vue mer, garage, 515.000 euros. l Mougins (06) Villa de 500 m2, terrain de 3.000 m2, piscine, 4,7 millions d’euros. l Saint-Raphaël (83) 3 pièces neuf de 75 m2, 400.000 euros. l Cogolin (83) Villa de 240 m2, terrain de 10.000 m2, 1,2 million d’euros. l rité des stations balnéaires du Var, des Bouches-du-Rhône et des Alpes-Maritimes accuse seulement une légère baisse des valeurs (de juin 2015 à juin 2016). Les reculs les plus importants – très modestes –, sont relevés à Saint-Jean-Cap-Ferrat (–2,3 %), Menton (–0,1 %) et Fréjus (–0,1 %). Au Lavandou, les valeurs sont étales et quelques stations enregistrent de faibles hausses comme Bandol (+0,6 %) ou Saint-Tropez (+0,4 %). Pour de nombreux agents immobiliersexerçantdanslescommunes touristiques du littoral méditerranéen, ces faibles variations annuelles des prix semblent sonner la fin d’une mauvaise passe. « Le nombre de transactions est en augmentation régulière depuis novembre dernier », indique Fabienne Mayol de l’agence Century 21 Sun Riviera, à Juan-lesPins. Cette animation plus importante se traduit également par davantage de demandes de renseignements et de visites. « Depuis ces huit derniers mois, il y a un retour confirmé des acheteurs de résidences secondaires », complète Nathalie Genet, directrice de l’agence Guy Hoquet à Hyères. « Ceux qui prospectent saisissent les opportunités du moment. Ils profitent à la fois de la baissedesvaleursetdestauxd’intérêt des crédits immobiliers », ajoute Diane Yvon de l’agence Orpi Valescure Immobilier à Saint-Raphaël. Vent de reprise « On a l’impression que, dans cette conjoncturemorosequis’éternise,les gens ont choisi de se faire plaisir. Plutôt que de laisser leur argent en banque, qui ne rapporte presque plus rien, ils ont envie d’investir dans de la pierre située dans un cadre attrayant qui ne peut que se valoriser compte D Cinq points à vérifier avant de signer L’accessibilité •Proximité de la mer, des commerces et des transports. Les nuisances sonores •Attention à l’animation à la terrasse des cafés et à une circulation importante. Le montant des charges Elevé pour les appartements dans des résidences avec piscine, tennis, espaces verts et gardien. Les travaux Pour les biens des années 1960 et 1970, les travaux de réfection des parties communes peuvent être coûteux (toiture, piscine, etc.). Le stationnement Difficile en période estivale. Un emplacement est un gros plus. • • • tenu de la baisse des valeurs », commente Julie Fehringer, de l’agence C21 Marina Immobilier à Mandelieu-la-Napoule. Ce récent sursaut de la demande concerne aussi bien les petites surfaces (studios et 2 pièces) que les grandes (3 pièces et plus, villas). Cette tendance nouvelle n’a toutefois pas eu d’effet sur les prix, qui restent encore en berne. Certains acteurs du marché confient même que la côte continue de baisser, sauf pour des biens rares ou exceptionnels, sans défauts (bonne exposition, étage élevé, terrasse) avec une vue sur la mer et/ou les pieds dans l’eau. « Dans l’immobilier de prestige, il semble que l’on se situe aujourd’hui plutôt en bas de cycle », avance Laurence Chaleil, directrice générale de l’agence S o t h e b y ’s C ô t e d ’A z u r. « Aujourd’hui, le marché est actif pour des biens entre 1,5 et 5 millions d’euros, mais moins animé pour des budgets plus élevés », ajoute cette dernière. Moindre présence des étrangers Si les acheteurs français sont à nouveau actifs sur le marché de la résidencesecondaire,laclientèleétrangère, traditionnellement friande de villégiatures sur la Côte d’Azur, reste timide. C’est l’ombre qui subsiste sur ce marché immobilier, qui a été longtemps porté par le dynamisme de ces acquéreurs. « Les acheteurs non français, qui représentaient, il y a cinq ans, une clientèle régulière non négligeable, animant le marché d’immobilier de loisirs, a fondu depuis trois ans. Depuis quelques mois seulement, elle commence à revenir, mais tout en douceur », indique Vanessa Choplet, de l’agence Guy Hoquet à Cagnes-surMer. Les Scandinaves et les Britanniques sont aujourd’hui les plus présents. En revanche, les Russes et les Italiens ont disparu du paysage immobilier.QuantauxAméricains, ils sont encore peu nombreux. Dans le haut de gamme, même constat. « Les Russes, qui avaient un fort pouvoir d’achat dans le luxe, se sont retirés du marché. Avec des budgets moindres, les Français sont plus présents et profitent du réajustement général des prix », explique Laurence Chaleil. « Le manque d’étrangers continue de peser sur le marché du haut de gamme », précise Dominique Naudes, directrice de Barnes Immobilier à Cannes. — Laurence Boccara Commentnégocier aumieux ? Face à des vendeurs qui campent sur leurs positions, comment obtenir un rabais ? Signe que ce marché azuréen de la résidence secondaire n’a pas complètement retrouvé sa fluidité : les délais de vente restent longs. De 3 à 5 mois il y a encore quatre ans, ils sont aujourd’hui souvent compris entre 6 et 12 mois, voire davantage. Il faut dire que le marché de la résidence secondaire est singulier. Les vendeurs n’ayant souvent pas un besoin urgent de céder, ils n’hésitent pas à laisser plusieurs mois d’affilée leur bien sur le marché à « des niveaux de prix exorbitants ». D’ailleurs, « on dispose de beaucoup de biens à vendre depuis un an, voire deuxans,quisontdanscecas »,constate Eric Hélo, directeur de l’agence ERA, de Bormes-les-Mimosas. Propositions agressives Lorsqu’il s’agit d’une résidence secondaire, la phase des négociations s’avère complexe. Cependant, lemarchédelarésidencesecondaire sur la Côte d’Azur étant mal en point depuiscinqans,lespropriétairesqui ont besoin de boucler la transaction consentent, après plusieurs années de résistance, à lâcher du lest. D’autant plus que les biens sur le marchésontnombreux :« L’offreest encore importante. On est dans un marché d’acheteurs. Ces derniers ont le choix et ont la main lors de la phase denégociation »,reconnaîtEricHélo. Dans cette configuration plutôt déséquilibrée, certains acheteurs opportunistes n’hésitent pas à faire des propositions agressives de 20 à 30 % en dessous du prix annoncé. Parfois cela casse, d’autres fois cela passe. Ainsi, un 3 pièces de 40 m2 à Juan-les-Pins, proposé à 219.000 euros, est parti au bout de trois ans à 170.000 euros. Même histoire pour une maison de ville avec vue sur la mer à Cannes, dans le quartierdelaCroixdesGardes.« Elle s’est adjugée 20 % en dessous du prix proposé, soit 420.000 euros de moins, c’est beaucoup », indique Laurence Chaleil,directricegénéraledeSotheby’s Côte d’Azur. Il semblerait toutefois que l’ère des décotes importantes s’achève. « Si le bien est au prix du marché, il part vite », indique Kim Sauzé de l’agence Orpi Paris-Mer à Bandol. C’est le cas d’une maison à Cogolin. Mise en vente le lundi, elle a trouvé preneur le mardi au prix de présentation, soit 345.000 euros. Payer cash Dans une négociation, l’atout gagnant dont dispose un acheteur c’est sa faculté à payer comptant la transaction. C’est pour le propriétaire un gain de temps dans la transaction car cela ôte la condition suspensive liée à l’octroi du crédit. Or, sur la Côte d’Azur, ce scénario est assez fréquent. « Des acheteurs, français et les rares étrangers, n’hésitent pas à payer cash leur bien de vacances », reconnaît Pascale Peruccio, de Guy Hoquet à Vallauris. — L. B. MARCHÉ DE L’ART Sotheby’s en bref VENTE : LES ARTS PREMIERS ATTEIGNENT DES SOMMETS DEGAS : « TROIS DANSEUSES EN BUSTE » AUX ENCHÈRES Une vente d’arts d’Afrique et d’Océanie a totalisé 11,1 millions d’euros chez Sothebys le 24 juin à Paris. Record de la vente, le Masque-double a été adjugé 5,4 millions, soit le deuxième plus haut prix pour un masque d’Afrique. Un dessin d’Edgar Degas saisi par les nazis et rendu début mai aux ayants droit de son ancien propriétaire sera vendu le 10 juillet par la maison Osenat à Fontainebleau. Il est estimé entre 350.000 et 450.000 euros. Rubens :chefs-d’œuvreet tableauxd’ateliermisàprix LE CONSEIL DU NOTAIRE Toujours dans la vente de Christie’s, « Vénus suppliant Jupiter », une étude sur panneau de Rubens, est estimé 1,2 million de livres. Sotheby’s présente, le 6 juillet, « Diane et ses nymphes chassant », une toile de 3,80 mètres de long, exécutée par son atelier et estimée 300.000 livres. Sa provenance est prestigieuse puisque c’est une commande du roi Philippe IV d’Espagne pour son pavillon de chasse. Le 10 juin dernier, à Drouot, l’étudeFerriavendupour1,9million d’euros une huile sur panneau « Le Jugement de Pâris », estimée 6.000 euros et considérée comme un atelier de Rubens par l’expert Eric Turquin. Commentaire de Georges de Jonckheere : « Certains marchands dans le métier se disent découvreurs. Ils prennent un risque en achetant un tableau, dont ils croient en la paternité. » De même, en 2013, Sotheby’s avait vendu pour 626.500 dollars (estimation : 20.000 dollars) le portrait d’une jeune femme, la fille du peintre, Clara Serena, qui était la propriété du Metropolitan Museum de New York. L’œuvre était alors considérée comme une copie contemporaine de la vie de l’artiste. Par la suite, elle a été réattribuée à Rubens et exposée en 2015 à la Rubenshuis d’Anvers. DR Les 6 et 7 juillet, à Londres, Sotheby’s et Christie’s vendent des Rubens de différentes qualités avec des prix divers, dans un contexte avantageux de chute de la livre. Quand le mariageseconjugue àl’international,quel régimematrimonial ? — ARLETTE DARMON Notaire à Paris, présidente du Groupe Monassier, réseau notarial Dansunmondequi bougeou plutôt dans un monde où les personnes bougent, il est devenu courant de rencontrer des unions présentant un élément d’extranéité. Mais s’il est assez facile de déterminer le régime matrimonial des époux dans un contexte franco-français, en présence d’un élément d’extranéité, les choses se compliquent et parfois même très fortement. Elles peuvent rester simples si les époux ont établi un contrat de mariage. Ils seront alors soumis à la loi et au régime matrimonial choisis dans leur contrat de mariage. Mais en l’absence de contrat, la détermination du régime matrimonial devient moins aisée. Encore des zones d’ombre « Loth et ses filles », un Rubens avéré, est estimé 20 millions de livres. Photo Christie’s Images Ltd, 2016 B ien avant Andy Warhol, qui rêvait de devenir une machine à produire de l’art, l’Anversois Pierre-Paul Rubens (1577-1640), géant de l’histoire de l’art, avait, lui, mis en place une grande usine à peinture. Les 6 et 7 juillet prochains, Sotheby’s et Christie’s mettent en vente, à Londres, pas moins de cinq tableaux qui comportent le nom de Rubens. Soit qu’ils soient définitivement considérés comme de la main du maître, soit qu’ils aient été réalisés par son atelier. Les écarts de prix d’estimation, colossaux – entre 30.000 et 20 millions de livres – entrelesdifférentslots,s’expliquent par les circonstances dans lesquelles les œuvres ont été exécutées. En fait, il existe des Rubens réellementcréésparl’artistevirtuose,et d’autres, très nombreux, exécutés par ses employés. Rubens, qui possède un grand atelier qu’on peut toujours visiter à Anvers, emploie * beaucoup de petites mains. Il procède même par division du travail. Aujourd’hui, c’est un institut anversois situé derrière la maison de Rubens, le Rubenianum, qui fait foi sursaproduction.« 99 %desspécialistes de Rubens font partie de ce comité très sérieux », explique le marchand de tableaux anciens hollandais, installé à Paris, B ob Haboldt. « L’approximation du débutduXXe siècleenmatièred’attribution de Rubens n’a plus cours », ajoute un autre marchand, spécialiste de l’art flamand, installé à Paris et Genève, Georges de Jonckheere. Un talent précurseur Le Rubens le plus attendu de la saison – et qui ne souffre aucune polémique sur sa paternité – est une peinture de grand format (190 × 225 cm), estimée 20 millions de livres. « Loth et ses filles » donne à voir le personnage biblique en état d’ébriété, séduit par ses filles qui veulent assurer la descendance de la famille alors qu’ils ont fui Sodome. La virtuosité de Rubens dans la représentation des corps nus s’y exprime particulièrement bien. La psychologie des personnages est aussi finement exprimée. Paul Raison, le directeur du département des tableaux anciens chez Christie’s, à Londres, souligne que l’œuvre a un impact visuel très fort. Un élément clef auprès des collectionneurs d’aujourd’hui. « La représentation des corps nus tels qu’on les connaît chez Lucian Freud et chez Francis Bacon vient en droite ligne de Rubens, ajoute l’expert. On peut d’ailleurs imaginer qu’un collectionneurd’artmoderneoucontemporain soit intéressé par cette peinture. » Cette œuvre importante, mais méconnue, a appartenu au duc de Marlborough, l’ancêtre de Churchill,avantd’intégrerlescollections delafamilleHirschetderesterdans la descendance. « C’est un artiste dont le corpus d’œuvres réserve encore des zones d’ombre »,estimelemarchandprivé parisien Etienne Bréton, qui remarque qu’une toile présentée comme de l’atelier de Rubens se négocie entre 20.000 et 50.000 euros en moyenne, tandis qu’une belle toile de l’artiste même (à l’exclusion des études sur panneau) part entre 20 et 50 millions d’euros. Enfin, un autre élément joue en faveur des Rubens et des autres tableaux anciens vendus début juilletàLondres.LeBrexitaentraîné la chute de la livre sterling. Sachant que les estimations des ventes aux enchères sont systématiquement indexées sur la monnaie locale, les acheteurs en euros, en dollars ou en dollars de Hong Kong pourraient y voir une excellente opportunité d’investissement. Rappelons que le record pour un tableau ancien est toujours détenu par Rubens. En 2002, « Le Massacre des innocents » avait été vendu pour l’équivalent de 77,1millionsd’euros.L’œuvreappartientdésormaisàlaNationalGallery of Ontario, à Toronto. — Judith Benhamou-Huet Avant ou après septembre 1992 Il faut, alors distinguer selon que les époux se sont mariés avant ou après le 1er septembre 1992. Les époux mariés avant le 1er septembre 1992, seront alors soumis, à défaut de contrat de mariage, à la loi de leur premier domicile stable, ce qui suppose généralement, selon la jurisprudence, un minimum de deux ans. Mais cette contrainte de durée est également doublée d’un élément intentionnel caractérisé par la volonté de s’établir dans ce pays mais sans volonté de retour. Cet élément intentionnel ne sera pas toujours facile à démontrer. Les époux mariés après le 1er septembre 1992 seront soumis à la loi matrimoniale du lieu de leur première résidence commune, à défaut à la loi de leur nationalité commune et, à défaut encore,àlaloidel’Etataveclequel LE GRAPHE DE LA SEMAINE Brexit : un choc pour les marchés européens Le 24 juin restera un vendredi noir pour les Bourses européennes. Nombre d’épargnants, à la recherche de rendement, ont arbitré des fonds sur les placements à risques, en l’occurrence les actions. Ils ont été pris à contre-pied. Les incertitudes économiques et politiques générées par le Brexit vont très probablement ouvrir une période de grande volatilité et d’incertitudes pour les investisseurs. « Trop tard pour vendre, trop tôt pour se renforcer », estiment la plupart des spécialistes de la gestion d’actifs. Reste à laisser passer l’orage… En sachant qu’une mau- vaise journée n’est pas forcément synonyme de catastrophe. En regardant dans le rétroviseur, on constate que les accidents de parcours d’un jour ne plombent pas automatiquement les performances. Nombre de journées « noires » ont été suivies par des rattrapages plus ou moins importants, qui ont permis de revenir dans le vert. « Le Brexit s’est traduit par une chute sans précédent de l’Euro Stoxx 50. La prime de risque incorporée dans les actions de la zone euro apparaîtd’oresetdéjàextrême,cequi incite à ne pas se décourager face au regain de volatilité. S’agit-il d’un point d’entrée ? Rationnellement, nousn’ensommespasloin »,affirme Jérôme Magnin, associé Gefip. — M.-C. S. Osenat PATRIMOINE // 43 Les Echos Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 D A retenir La volatilité devrait perdurer •dans les semaines, voire les mois qui viennent. La période d’ajustement n’est pas terminée. La prime de risque des actions européennes a rarement été aussi élevée. A moyen terme, de belles opportunités boursières vont se présenter, notamment les actions d’entreprises exportatrices britanniques qui profiteront de la chute de la livre. • • le régime matrimonial présente les liens les plus étroits. Un régime mutant Maisleschosespeuventencorese compliquer, car ce couple, marié sans contrat, est soumis à un régime matrimonial mutant. Ce régime, ainsi déterminé, peut se modifier au passage d’une frontière, insidieusement, sans que le couple le sache. En effet, la convention de La Haye prévoit un certain nombre d’hypothèses, dans lesquelles la loi applicable au régime matrimonial va changer, de façon automatique (convergence de la résidence habituelle et de la nationalité, résidence commune de deux époux de même nationalité, résidence habituelle de plus de dix ans). Ainsi, des époux français qui se marient en France sans contrat demariageets’installentdurablementàl’étranger,successivement dans plusieurs pays, peuvent voir leur régime matrimonial muter au cours de leur vie et se voir soumis à plusieurs régimes différents selon les époques. Quelle solution pour éviter à nos époux de tels désagréments ? Comme toujours, il est préférable de choisir plutôt que de subir, et donc tout simplement de faire précéder leur union d’un contrat de mariage. Désigner la loi applicable Mais pour ceux qui auraient oublié de le faire, tout n’est pas perdu.Eneffet,l’article6delaConvention de La Haye leur offre également une solution. Les époux peuvent, en cours de mariage, désigner une loi applicable et soumettre leur régime matrimonial à une loi interne autre que celle jusqu’alors applicable. Ils peuvent également,encasdedoute,confirmer la loi initiale. n ` SUR LE WEB Or Suite au Brexit, les •investisseurs se précipi- tent sur l’or. Cet engouement n’est-il qu’un feu de paille ? Peut-on acheter maintenant ? Immobilier ancien La reprise du marché se confirme. Les taux d’emprunt très bas alimentent l’activité. Bourse Trois raisons de ne pas s’affoler. Après le Brexit, est-il justifié de craindre une débâcle semblable à celle de 2008 ? Toute l’actualité du patrimoine sur lesechos. fr/patrimoine • • • Vendredi 1er, samedi 2 juillet 2016 ` SUR LE WEB WWW.LESECHOS.FR + L'INVITÉ DES ECHOS Renault Divorceà l’anglaise La « nouvelle normalité » boursière entre dans une… nouvelle dimension. TALISMAN « Les Echos » AVEC Quentin Sannié CofondateurdeDevialet LE SALON VIVA TECHNOLOGY « Il y a beaucoup de stands, beaucoup de start-up, c’est assez étonnant d’avoir réussi à monter un tel événement aussi vite. Je pense que c’était nécessaire de le faire à Paris, parce qu’il y a un bouillonnement énorme d’entreprises dans le domaine de la tech et il est bon que cela soit mis en avant. Ce type de Salon permet de montrer que la French Tech est une dynamique très importante pour la richesse de ce pays et pour l’emploi. » L’ACTIVITÉ DE DEVIALET « Devialet se porte très bien, c’est une entreprise en forte croissance, qui double ou triple son chiffre d’affaires tous les ans. Nous ne disons pas que nous sommes un fabricant de hi-fi haut de gamme, nous préférons dire que nous sommes une boîte de haute technologie dans le domaine de l’audio. Nous avons inventé de nouvelles technologies dans le domaine du son et nous avons une plate-forme avec 107 brevets. » UNE NOUVELLE ENCEINTE PHANTOM « Nous lançons aujourd’hui Gold Phantom, qui est la Phantom extrême. Nous avons voulu pousser au maximum toutes les technologies de Phantom pour faire l’objet le plus jubilatoire possible. Gold Phantom, c’est 4.500 watts, 108 décibels, c’est une nouvelle carte électronique, un nouveau traitement de signal. Ce sera le sommet de la gamme, avec une finition très luxueuse en or rose. Il sera vendu au prix de 2.590 euros. » Interview réalisée par Pascal Pogam a L'intégralité de l'émission sur lesechos.fr/invitedesechos « Beaucoup de divorces sont nés d’un malentendu. Beaucoup de mariages aussi », s’amusait Tristan Bernard. On sait depuis Henri VIII qu’au Royaume-Uni, les uns comme les autres peuvent se terminer en schismes irrémédiables. En Bourse, toutefois, la grande rupture de l’Union Jack avec le drapeau étoilé européen n’a finalement pas été si profonde. Le Footsie 100, l’indice des grands capitalisations boursières londoniennes qui vont bénéficier d’une livre sterling affaiblie et d’une banque centrale accommodante, n’a pas beaucoup plus pris l’eau (–5,7 % en euro) que son homologue parisien (–5,1 % pour le CAC 40 %) ou allemand (–5,5%). La Tamise est certes rouge des pertes versées par les valeurs plus domestiques du Footsie 250 (–13,7 % en euro). Tandis que sur les bords de la Seine, la décrue laisse sur le sable la première moitié de cette année (–8,6 %). L’épisode n’en a pas moins montré que l’indice parisien ne manquait pas de bouées de sauvetage (Sanofi, Pernod Ricard, L’Oréal, Essilor, Sodexo) et a même permis à Vivendi de justifier son existence dans les portefeuilles. Reste à voir si la récente remontée des eaux tiendra au-delà de l’habillage technique des gestions, à l’approche de la fin du semestre. Le Brexit n’a en tout cas ralenti ni la gigantesque levée de fonds d’Airbnb, ni l’offensive chinoise sur le roboticien Kuka. La « nouvelle normalité » des marchés depuis la crise financière ouvre un chapitre qui n’a pas fini de se nourrir de paradoxes et de contradictions. Engie 22, 36 Eurodisney 31 Europa-Park 31 Europe 1 19 Ferrari Land 31 Futuroscope 31 Hermès 32 Hershey 19 Intamin AG 31 Intel 19 Itas 27 Kering 36 Lagardère 27 Lu 19 Natixis Assurances 40 Nigloland 31 Norwegian 24 One Ragtime 30 Qui a gagné le plus l’oreille des marchés ? George Soros ou les grands argentiers ? A y regarder de près, Deutsche Bank a enfoncé un nouveau plus bas jeudi, après la diffusion presque simultanée d’un échec au test de résistance organisé par le gendarme bancaire américain et d’une étude du Fonds monétaire international, selon laquelle la firme de Francfort est le plus gros contributeur net de risques systémiques, devant HSBC et Credit Suisse. Loin de s’inquiéter vraiment pour le système financier allemand, les investisseurs guettent néanmoins tout ce qui peut ressembler à un signe avant-coureur de recapitalisation éventuelle. Quant au financier milliardaire américain d’origine hongroise, il avait annoncé avoir « shorté » l’action francfortoise après la victoire du Brexit outre-Manche, avec un certain succès (–21 % depuis), mais sans en faire la plus grosse victime parmi les grandes banques européennes. Car ce triste palmarès est emmené par Royal Bank of Scotland (–32 %) et aussi par UniCredit (–28 %). Cela étant, le poids lourd italien n’avait pas tiré toutes ses cartouches pour accélérer sa restructuration – qui ne peut plus tarder, aux yeux des régulateurs et superviseurs, dans l’environnement actuel. La simple annonce de la nomination comme patron de son ancien numéro deux, le Français Jean-Pierre Mustier, l’a fait rebondir (+2,8 %), juste après avoir enfoncé lui aussi un nouveau plus bas, là où la crainte d’une dilution prévalait jusqu’ici. Le message passe bien : tous unis pour l’un des deux géants du crédit de l’Italie. Ce qui ne veut pas dire que la tâche ne sera pas aussi délicate à mener que celle du britannique John Cryan, le pilote de Deutsche Bank depuis déjà un an. Testpositif Eurofins fait mieux qu’effacer la déconvenue de décembre dernier. Réunis pourlecrédit Deutsche Bank s’est choisi comme patron un banquier étranger aguerri, UniCredit aussi. « Mieux vaut arriver tard qu’en corbillard. » La version québécoise du « mieux vaut tard que jamais » réussit bien à Eurofins. Sa première augmentation de capital depuis seize ans a beau être plus légère que celle abandonnée en décembre dernier (0,6 million et 1 million d’actions, respectivement), tout comme la dilution consécutive (de 3,8 % et de 6,5 %), il ne faut pas en déduire que le patron fondateur, Gilles Martin, en rabat sur ses ambitions de développement. Bien au contraire. Non seulement il a trouvé un prix de 330 euros par action, proche de celui jugé trop élevé par le marché il y a près de sept mois, pour cette émission réservée à la Caisse de dépôt et placement du Québec, mais, en plus, lui et sa famille conservent une sérieuse marge de manœuvre pour l’avenir, compte tenu de leur position de contrôle (42 % du capital et 59 % des droits de vote fin 2015). Pour atteindre son objectif de 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2020, le leader mondial de la bioanalyse (aliments, médicaments et environnement) mise sur son cocktail gagnant de croissance interne et d’acquisitions. Ses dirigeants continuent de croire qu’ils auraient tenu leurs objectifs stratégiques sans apport de capitaux frais. Mais la volatilité des marchés financiers consécutive au référendum sur le Brexit risque de rester non négligeable dans les prochains mois. Un investisseur de long terme, comme l’institution canadienne, pourra remettre au pot s’il fallait accélérer pour saisir une occasion qui se présenterait, tout comme d’autres actionnaires déjà présents au capital. Une flexibilité salutaire, saluée par le cours de l’action (+1,7 %). LES ENTREPRISES CITÉES Air France-KLM 24 Allecra Therapeutics 32 Apple 27 ArcelorMittal 36 Areva 22 AST Groupe 40 Biomodex 28 BNP Paribas 36 Bolliger & Mabillard 31 Bouygues 36 Céréco 32 CL Corporation 31 Danone 36 Daphni 30 Deezer France 40 Deutsche Bahn 22 Ecoisme 28 EDF 28, 36 crible Peugeot 36 Safran 36 Samsung 31 Schneider Electric 36 SeaBird 32 SNCF 22 Société Générale 36 Sodexo 36 Suez 22 TDF 27 Towercast 27 Vivendi 36 Way Konect 28 Wow Air 24 INDEX DES AVIS FINANCIERS BNP Paribas IP 22 EN VUE Les Echos est une publication du PRINCIPAL ASSOCIÉ UFIPAR (LVMH) PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL Francis Morel DIRECTEUR GÉNÉRAL DÉLÉGUÉ Christophe Victor DIRECTEUR DÉLÉGUÉ Bernard Villeneuve DIRECTEUR DE LA PUBLICATION & PRÉSIDENT DE LA SAS LES ECHOS Francis Morel Edité par Les Echos, SAS au capital de 794.240 euros RCS 582 071 437 16, rue du 4-Septembre, 75112 Paris Cedex 02 Tél. : 01 49 53 65 65. 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Ce n’est pas parce que nos amis anglais se sont tirés les premiers qu’on peut oublier notre histoire commune. Le 1er juillet 1916 ne doit pas s’effacer des mémoires : « Le nombre des soldats britanniques tombés en ce premier jour de combat est neuf fois plus élevé que celui des soldats américains morts lors du débarquement de Normandie », a rappelé l’historien américain Jay Winter dans « La Bataille de la Somme ». Il y eut 500.000 Britanniques sur les 1,2 million de morts, disparus et blessés pendant les cinq mois de ladite bataille. David Cameron et toute la famille royale seront là, sauf la reine. Au départ, p our la France, seul Manuel Valls était prévu. Finalement, François Hollande leur fera l’honneur de se déplacer ; on ne peut pas être tous les jours au foot. Quelle meilleure messagère pour ce voyage dans la mémoire que la voix si pure de la soprano Barbara Hendricks ? Celle qui va célébrer les morts de la Somme avait clos par « Le Temps des cerises » l’hommage rendu à François Mitterrand à Notre-Dame. Elle chante Mozart, elle chante le blues, elle est partout chez elle. Afro- américaine née dans l’Arkansas, francophile, elle vit en Suède, où elle a trouvé ses deux maris successifs. Aujourd’hui, à soixante-sept ans, elle est très engagée dans la défense des réfugiés et des droits de l’homme. L’écologie, c’est son homonyme, la ministre allemande de l’Environnement, qui s’en occupe. Celle-là, François Hollande la verra à Fessenheim.
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