Sellal installe l`Autorité de régulation de l`audiovisuel

Concours de la chanson chaâbi amateur à l'OPLA d'Alger
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N° 6410 Prix 10 DA France 1 C
Quotidien national d'information
Mardi 21 juin 2016
POUR RÉGULER UN SECTEUR BAIGNANT DANS L’ANARCHIE
Sellal installe l’Autorité
de régulation de l’audiovisuel
Par
POUR combler un vide dans un
secteur qui, depuis son ouverture, il
y a quatre années, multiplie les
déviances, dérives et atteintes, et
qui jusque-là était livré à lui-même,
le gouvernement a finalement
concrétisé la mise en place de
l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (Arav). Ainsi, le Premier
ministre, Abdelmalek Sellal, a
procédé, hier à Alger, à l’installation officielle de l’Arav. «Les actes
de diffamation, de chantage, et
d’appels à la violence et à la fitna
seront également et fermement combattus et sanctionnés», a déclaré
M. Sellal lors de la cérémonie d’installation des membres de l’Arav,
ajoutant que le gouvernement et
l’Autorité de régulation, chacun
dans son champ de compétence,
«soutiendront et seront aux côtés
des médias qui s’inscriront dans
cette démarche vertueuse dans le
respect de la loi et de la liberté
d’information et d’expression».
Cette même loi «sera strictement
appliquée pour protéger les droits
Photo : DR
Adel Boucherguine
des journalistes et des artistes qui
travaillent et travailleront dans ce
domaine, veiller au respect de la
législation et de la réglementation
en vigueur et sévir en cas d’atteinte
à la mémoire collective aux réfé-
rents religieux, à l’identité nationale
ou à la cohésion de la société algérienne», a affirmé le chef de l’exé-
ACTUALITÉ
DEPUIS SA MISE EN PLACE, CE SYSTÈME
DE PERMANENCE N’A JAMAIS FONCTIONNÉ
L’EXAMEN DU BACCALAURÉAT SE POURSUIT
DANS LES MÊMES CONDITIONS
SÉCURITÉ
Le ministère rassure sur la réquisition
des commerçants pour l’Aïd
Les maths, l’épreuve décisive
divise les candidats
„ 18 terroristes abattus
et 4 autres arrêtés à Médéa
depuis le 8 juin ................p2
Par
Chahira Cheref
LES ÉPREUVES partielles du
baccalauréat pour la session juin
2016 se poursuivent dans les mêmes
conditions. Hier, les candidats ont
passé une épreuve importante, celle
de mathématiques. les avis des postulants sont divisé sur cette épreuve.
Pour certains, le sujet était abordable et à la portée de tous même
plus facile que celui de la première
session. «J’ai bien travaillé aujourd’hui car c’est un sujet que je maitrise bien. Pour moi, il est plus
facile par rapport à celui de la première session.»
Suite en page 5
ÉCONOMIE
A MOINS de quinze jours de la fête
de l’Aïd El Fitr qui sera suivie de celle
de l’indépendance, le ministère du
Commerce assure de la réquisition d’un
nombre de commerçants pour la permanence nettement plus élevé que celui de
l’année dernière. Une hausse de 23% !
Ainsi, indique l’APS, reprenant les
déclarations du directeur de la régulation
et de l’organisation des activités commerciales au département ministériel,
Abdelaziz Aït Abderrahmane, le nombre
de commerçants réquisitionnés pour les
deux jours de l’Aïd, auquel s’ajoutera
celui de la fête de l’indépendance, sera
de 33 776.
Suite en page 24
„ Déficit commercial de
10 milliards de dollars durant
les 5 premiers mois ..........p3
CULTURE
Photo : Archives
Photo : Archives
Karima Mokrani
Par
cutif. Et de préciser : «L’Arav est un
organe indépendant dont l’action
n’est encadrée que par les seules
dispositions de la loi.» «Aussi, nous
attendons de ses membres une
action volontariste pour veiller au
libre exercice de l’activité audiovisuelle, à l’impartialité, à l’objectivité, à la transparence, à la
promotion des langues nationales,
et au respect des valeurs et des
principes de la société algérienne»,
a ajouté le Premier ministre.
Présidée par le journaliste, communicant, gestionnaire d’organismes publics Zouaoui Benhamadi,
cette instance est composée de l’historien et journaliste Zahir
Ihaddadène, de l’anthropologue et
chercheur Zaïm Khenchelaoui, de
Abdelmalek Houyou, haut fonctionnaire, gestionnaire d’organismes
publics, du Dr Ahmed Bayoud, universitaire, haut fonctionnaire, Aïcha
Kassoul, professeur, universitaire,
diplomate, Zouina Abderrezak, professeur des universités, de l’ancien
ministre de la Justice El Ghaouti
Mekamcha, et enfin du journaliste
Lotfi Cheriet.
Suite en page 2
Supplément international
Falloudja reprise,
Mossoul en ligne
de mire
Lire pp 11 à 14
„ La production algérienne
à l'Open Film Festival
de New York ..................p17
2
L ’ É V É N E M E N T
Mardi 21 juin 2016
L’OPÉRATION SE POURSUIT ENCORE, SON BILAN S’ALOURDIT
18 terroristes abattus et 4 autres arrêtés à Médéa depuis le 8 juin
Par
Hasna Yacoub
ix-huit terroristes ont été
abattus et quatre autres
arrêtés depuis le 8 juin dernier, et un important lot d’armement
récupéré dans le cadre de l’opération
de recherche, de bouclage et de
ratissage, toujours en cours, menée
par les forces de l’Armée nationale
populaire (ANP) dans la zone de
Rouakeche à Médéa. Cette opération
de lutte antiterroriste a permis aux
éléments de l’ANP d’identifier
douze terroristes sur les dix-huit
abattus et récupéré un lot important
d’armements composé, entre autres,
de pistolets mitrailleurs de type
Kalachnikov, de ceintures explosives, de fusils semi-automatiques
de type Simonov, de bombes de
confection artisanale et de détonateurs ainsi qu’une quantité de munitions. Selon un premier décompte,
les militaires ont mis la main sur 485
Kalachnikov, 723 grenades et 16
lance-roquettes de type RPG. Des
caches et des casemates ont été également, découvertes et détruites au
cours de l’opération menée à
Médéa. Un premier abri et une
bombe de confection artisanale ont
été détruits dès le déclenchement de
Photo : DR
D
l’opération, le 8 juin dernier. Par la
suite, les communiqués réguliers du
MDN ont fait état de la découverte
et la destruction de sept casemates
pour terroristes, et d’une quinzaine
de bombes, ceintures explosives et
des outils de détonation. Le plus
grand nombre de terroristes éliminés
a été enregistré durant la journée de
dimanche dernier. En effet, selon le
ministère de la Défense nationale
(MDN), l’opération de ratissage a
permis d’abattre ce jour là 14 terroristes et récupérer 14 pistolets
mitrailleurs de type Kalachnikov,
une ceinture explosive, un fusil
semi-automatique de type Simonov,
deux paires de jumelles, dix télé-
phones portables et une quantité de
munitions. Il est à rappeler qu’au
cours de cette opération, l’ANP
avait réussi en date du 9 et du 11
juin derniers, à arrêter quatre terroristes et récupérer un important lot
d’armement, dont des jumelles nocturnes, chargeurs et téléphones portables.Au déclenchement de
l’opération, à savoir le 8 juin dernier, les éléments de l’ANP, suite à
une embuscade tendue, avaient
abattu quatre terroristes et récupéré
quatre pistolets mitrailleurs de type
kalachnikov et une quantité de
munitions. Il y a lieu de remarquer
que la présence importante des terroristes dans la zone de Rouakeche
ainsi que le nombre élevé d’abris et
de casemates remplies d’armes, renseigne sur le fait qu’Al-Qaïda au
maghreb islamique (Aqmi), ou peutêtre des groupes dissidents d’Aqmi
qui ont fait allégeance à Daech, tentaient de s’y implanter et de l’utiliser
comme base arrière pour relancer
leurs actes terroristes. Mais c’était
compter sans la vigilance des forces
de sécurité qui restent sur le quivive. «Ces opérations de qualité
menées inlassablement sur le terrain
par les forces de l’ANP, en toutes
conditions et circonstances dénotent
de la permanente vigilance et la
ferme détermination à venir à bout
des groupuscules terroristes et à
assainir notre pays de ces criminels», a d’ailleurs souligné le MDN
dans un communiqué. Rappelons
enfin que depuis le début de l’année,
plus d’une centaine de terroristes ont
été abattus par les forces de sécurité.
H. Y./APS
Sellal installe l’Autorité de régulation de l’audiovisuel
Suite de la page 1
Plusieurs missions sont attribuées à l’Arav.
Composée de neuf membres, elle doit, selon la
loi 14-04 du 24 février 2014 relative à l’activité audiovisuelle, veiller à l’impartialité des
personnes morales exploitant les services de
communication audiovisuelle relevant du secteur public. Elle est chargée de garantir l’objectivité et la transparence, de veiller à la
promotion et au soutien des deux langues
nationales et de la culture nationale et au respect de l’expression plurielle des courants de
pensée et d’opinion dans les programmes des
services de diffusion sonore et télévisuelle,
notamment lors des émissions d’information
politique et générale. Selon la même loi, l’Autorité doit veiller à ce que tous les genres de
programmes présentés par les éditeurs de services de communication audiovisuelle reflètent la diversité culturelle nationale, le respect
de la dignité humaine et la protection de l’enfant et de l’adolescent. Elle doit faciliter
l’accès des personnes souffrant de déficiences
visuelles et/ou auditives aux programmes mis
à la disposition du public par toute personne
morale exploitant un service de communication audiovisuelle, veiller à valoriser la protec-
tion de l’environnement et à la promotion de la
culture environnementale et la préservation de
la santé, de la population, de façon permanente. L’Arav est appelée aussi à veiller à ce
que les évènements nationaux d’importance
majeure définis par voie réglementaire, ne
soient pas retransmis en exclusivité, de
manière à priver une partie importante du
public de la possibilité de les suivre en direct
ou en différé, sur un service de télévision à
accès libre. Pour accomplir ses missions, cet
organisme est doté de prérogatives d’instruire
les demandes de création de services de communication audiovisuelle et de se prononcer
sur leur recevabilité, d’octroyer les fréquences
mises à sa disposition par l’organisme public
chargé de la télédiffusion, en vue de la création de services de communication audiovisuelle terrestre. Dans le même contexte,
l’Autorité applique les règles relatives aux
conditions de production, de programmation et
de diffusion des émissions d’expression
directe ainsi que des émissions des médias
audiovisuels lors des campagnes électorales,
conformément à la législation et à la réglementation en vigueur. Elle applique, aussi, les
modalités de diffusion des émissions consa-
zzz AU FIL DES JOURS
Par
A. Samil
LE GOUVERNEMENT, ainsi que le président
de la représentation nationale ne pouvaient,
décemment, laisser à la seule force d’inertie
éolienne (pour autant qu’elle existe) le soin
d’emporter au large les propos intentionnellement provocateurs d’un député retors et
porté sur une théâtralité qui a fini par paraître
douteuse. Mais mal lui (le député) a en pris,
car si l’élu a compris les ressorts du populisme
et de la démagogie à peu de frais, son intelligence, ou plutôt son flair politique, ne lui a pas
permis d’appréhender ceux du «Système» et
encore moins de prévoir l’inévitable retour de
boomerang. Et c’est ainsi que ce qui devait
arriver arriva. En application des dispositions
du règlement intérieur de la chambre basse du
Parlement, l’élu-trublion, coqueluche des
réseaux sociaux, se retrouve frappé de suspension de participation à six séances plénières de
crées aux formations politiques et aux organisations nationales syndicales et professionnelles agréées, et fixe les conditions dans
lesquelles les programmes de communication
audiovisuelle peuvent comporter des placements de produits ou des émissions de téléachat, ainsi que les règles relatives à la
diffusion des messages d’intérêt général émis
par les pouvoirs publics. L’Autorité formule
des avis sur la stratégie nationale de développement de l’activité audiovisuelle, sur tout
projet de texte législatif ou réglementaire
concernant l’activité audiovisuelle et formule
des recommandations pour le développement
de la concurrence dans le domaine des activités audiovisuelles. En matière de règlement
des différends, elle arbitre les litiges opposant
les personnes morales exploitant un service de
communication audiovisuelle, soit entre elles,
soit avec les usagers, et instruit les plaintes
émanant des partis politiques, des organisations syndicales et/ou des associations et toute
autre personne physique ou morale, faisant
état de violation de la loi par une personne
morale exploitant un service de communication audiovisuelle.
A. B.
Les membres de l’ARAV
L’Autorité de régulation de l’audiovisuel (Arav), installée, hier à Alger, par le Premier ministre,
Abdelmalek Sellal, est présidée par Zouaoui Benhamadi, journaliste, communicant, gestionnaire d’organismes publics. Elle est composée de six membres :
- Zahir Ihaddadène, journaliste, historien
- Zaïm Khenchelaoui, anthropologue, chercheur
-Abdelmalek Houyou, haut fonctionnaire, gestionnaire d’organismes publics
- Dr Ahmed Bayoud, universitaire, haut fonctionnaire
- Aïcha Kassoul, professeure, universitaire, diplomate
- Zouina Abderrezak, professeur d’universités
- El Ghaouti Mekamcha, professeur d’universités et ancien ministre de la Justice.
- Lotfi Cheriet, journaliste.
Crétinisme spécifique
l’Assemblée nationale. La manière, fort dégradante et trémulante à l’excès, avec laquelle il
avait trainé dans la boue, en plénière dans l’hémicycle, le ministre de l’Industrie, puis la
ministre de l’Education nationale, pour ne
citer que ses dernières victimes, a dû fortement déplaire en haut lieu.
Le problème avec l’élu de Ksar El-Boukhari,
dans la wilaya de Médéa, c’est qu’à force de
mélanger la pitrerie et la politique au sein d’un
temple censé incarner la souveraineté populaire, il fausse l’angle de perception de sa
propre personnalité et contribue à jeter le
trouble sur le sens de sa démarche. Qui pourrait dire si ses manifestations de colère
baveuse et résonnante comme des coups de
tonnerre en rafale sont sincères ou simulées ?
C’est certain, le député se complait dans une
ambiguïté comportementale cultivée à dessein. Il est incontestable qu’il vise toujours à
faire le buzz (prononcer «beuz») et pour s’en
convaincre, il n’est que de jeter un œil sur les
commentaires et appréciations des internautes sur les sites qui le portent au pinacle en
diffusant les vidéos de ses prises de parole en
plénière. Mais on doit aussi à la vérité de dire
que beaucoup de ses louangeurs sont plus
séduits par la violence de ses critiques paroxystiques que par la qualité de ses argumentaires.
Au passage, la toile algérienne regorge d’intervenants de niveau Bac-10 hérauts d’une sousculture à 4 sous faite d’un mélange de débilité
assumée et de crétinisme ne répugnant pas à
jouer les donneurs de leçons. Cette catégorie
d’Algériens, hélas de plus en plus nombreuse,
est profilée pour être la plus à l’écoute de personnages comme l’«enfant terrible» de
l’Assemblée nationale que faire entrer dans
cette institution, par son vote, des scientifiques, écrivains ou intellectuels compétents et
dévoués à leur pays. C’est malheureux, mais
c’est comme ça ! Quel besoin avait le FLN,
sous Boumediene, d’offrir un siège de député,
en 1976, au très populaire comédien comique
Boubagra (Hassan El-Hassani) ? D’autant plus
que cet artiste qui avait excellé dans le théâtre
populaire, n’avait pas pris une seule fois la
parole pendant toute la législature de cinq ans
où il siégea à la première APN.
Le mal est-il «spécifiquement» algérien ?
Certainement pas. Même dans les pays les plus
avancés, des speakers de télévision qui lisent
ce qu’ils disent sur le prompteur se font écrire
des livres insipides acquérant statut de bestsellers du premier coup, quand des productions intellectuelles de haut niveau ne se
frayent que péniblement un chemin dans le
monde de l’édition.
La façon d’exercer son magistère politique et
parlementaire par le député de Médéa, qui
plus est, démocratiquement élu, pose un vrai
problème pour la vie politique en Algérie.
C’est plus une question de culture et sous-culture politiques que de codification et de lois :
les électeurs sont supposés voter pour qui ils
veulent.
A. S.
L ’ É V É N E M E N T
Mardi 21 juin 2016
LES EXPORTATIONS ONT RECULÉ DE 5,57 MILLIARDS DE DOLLARS
EN RAISON D’UN CONTEXTE
GLOBAL DES MARCHÉS FAVORABLE
Déficit commercial de 10 milliards
de dollars durant les 5 premiers mois
Le pétrole
de nouveau
au dessus
des 50 dollars
Par
Bahia Aliouche
e déficit commercial de
l’Algérie s’est creusé à
9,8 milliards de dollars
(mds usd) au cours des cinq premiers mois de l’année 2016,
contre 7,23 mds usd à la même
période de 2015, soit une hausse
du déficit de 35,5%, rapporte
l’APS citant les Douanes algériennes. Les exportations ont
nettement reculé à 9,82 mds usd
durant les cinq premiers mois
contre 15,39 mds usd sur la
même période de 2015
(-36,2%), soit une baisse de
5,57 mds usd, selon les données
du Centre national de l’informatique et des statistiques des
Douanes (Cnis). Les importations se sont également réduites
mais à un moindre rythme, en
s’établissant à 19,62 mds usd
contre 22,62 mds usd
(-13,26%), en baisse de trois
mds usd, précise la même
source. Le taux de couverture
des importations par les exportations est ainsi passé de 68% à
50% entre les deux périodes de
comparaison.
Les hydrocarbures continuent à représenter l’essentiel
des ventes algériennes à l’étranger pour une part de 92,96%
du volume global des exportations, avec un montant de
9,13 mds usd durant les cinq
premiers mois, contre 14,5 mds
usd à la même période de 2015
(-37%).
Les exportations hors hydrocarbures, qui ont représenté 7%
du montant global des exportations, ont diminué à 691 mil-
Par
L
Photo : S. Zoheir
Rafik Elias
lions usd, en baisse de 23,14%
par rapport aux cinq premiers
mois de 2015. Les exportations
hors hydrocarbures sont composées des demi-produits avec
519 millions usd (contre
712 millions usd), des biens alimentaires avec 115 millions usd
(contre 136 millions usd),
des produits bruts avec
31 millions usd (contre 39 millions usd), des biens d’équipements industriels avec
19 millions usd (contre 7 millions usd) et des biens de
consommation non alimentaires
avec 7 millions usd (contre
5 millions usd).
Pour ce qui est des importations, tous les groupes de produits ont connu une baisse
durant les cinq premiers mois de
2016. Les produits alimentaires
ont reculé à 3,36 mds usd
(-21,7%), les biens d’équipement à 6,7 mds usd (-15,36%),
les biens destinés à l’outil de
production à 6,24 mds usd
(-7,71%) et les biens de
consommation non alimentaires
à 3,32 mds usd (-9,1%). Sur les
19,62 mds usd d’importations
enregistrées, un montant de
11,4 mds usd a été payé par
cash (58,04% des importations),
soit un recul de 15,84% des
règlements par cash par rapport
aux cinq premiers mois de
2015. Les lignes de crédit ont
financé les importations à hauteur de 37,78% pour un montant
de 7,413 mds usd, en baisse de
12,62%, alors que le reste des
importations a été réalisé par le
recours à d’autres moyens de
paiements. Les cinq premiers
clients de l’Algérie, au cours
des cinq premiers mois de 2016,
sont l’Italie avec 2,096 mds usd
(21,34% des exportations globales algériennes durant cette
période), suivie de l’Espagne
avec 1,416 md usd (14,42%), de
la France avec 1,192 md usd
(12,14%), du Canada avec
607 millions usd (6,18%) et des
Etats-Unis avec 537 millions
usd (5,47%).
Quant aux principaux fournisseurs de l’Algérie, la Chine
est encore en tête avec
3,528 mds usd (17,98% des
importations globales algériennes entre janvier et mai),
suivie de la France avec
2,27 mds usd (11,57%), de
l’Italie avec 2,016 mds usd
(10,27%), de l’Espagne avec
1,526 md usd (7,78%) et de
l’Allemagne avec 1,1 md usd
(5,6%).
B. A./APS
SELON LE BILAN DU SECTEUR POUR LE 1ER TRIMESTRE 2016
Domination persistante des assurances «Dommages véhicules»
Par
Ziad Abdelhadi
LE CHIFFRE d’affaires
(CA) du marché des assurances
s’est établi à 36,7 milliards de
dinars (mds DA) au premier
trimestre 2016 contre 36,6 mds
DA à la même période 2015.
Un marché qui, selon le
Conseil national des assurances, repris hier par l’APS,
reste dominé par les assurances
dommages notamment celles
relatives aux véhicules. Le
CNA rapporte en effet qu’entre
janvier et mars 2016, les assurances dommages ont réalisé
un CA de 33,7 mds DA contre
33,6 mds DA à la même
période 2015. Avec plus de
59% des parts de marché, l’assurance automobile reste la
principale branche du secteur
des assurances de dommages
cumulant un total de
20 mds DA, soit une hausse de
2,5% comparativement à la
même période 2015. Les assurances dommages continuent
d’accaparer la part de lion avec
91,8% du total du marché,
3
contre 6,6% pour les assurances de personnes. Le CNA
indique par ailleurs que les
données du 1er trimestre 2016
sont calculées sans les résultats
de trois assureurs privés qui
n’ont pas encore fourni leur
bilan. Le CNA révèle également que la branche incendie et
risques divers (IRD), qui représente 33,5% du marché des
assurances dommages et une
croissance de 12,3% avec un
CA de 11,3 mds DA, alors que
la branche transports (3,4% du
marché) a baissé de 1,2%
tandis que les risques agricoles
(2,7% du marché) ont maintenu
leur croissance de 2,3%. Les
indemnisations des assurances
de dommages ont atteint
11,8 mds DA dont 82,1%
affectées à l’assurance automobile pour un montant de
9,7 mds DA de sinistres réglés.
L’assurance crédit (1% du
marché) a, elle, enregistré une
hausse de 24% pour se chiffrer
à 338 millions de dinars.
Par ailleurs, il est constaté
que les sociétés d’assurances
publiques dominent le marché
des assurances dommages avec
une part de 76,7% du marché
pour un CA de 25,8 mds DA,
contre 23,3% du marché pour
les compagnies privées avec un
CA de près de 7,9 mds DA
(hausse de 4%). Sur un autre
chapitre, les assurances de personnes ont réalisé un CA de
2,4 mds DA (+15,6% entre les
deux périodes de comparaison).
Cette évolution s’explique par
la hausse du chiffre d’affaires
de la branche «Prévoyance collective» avec une croissance de
+156,2% en raison du renouvellement d’un important
contrat en assurance «Groupe».
De même pour la branche
«Accident» qui a progressé de
5,9%. Les branches «Assistance», «Maladie» et «Vie et
décès» ont enregistré des
baisses respectives de 12,3%,
45,1% et 20,4%.
La part des assureurs privés
a atteint 31,6% pour les assurances de personnes avec une
production de 768,6 millions
de dinars. Par ailleurs il est
mentionné dans le bilan que
l’état des sinistres réglés au
31 mars 2016 par l’ensemble
des sociétés s’est établi à
12,3 mds DA, en hausse de
0,9%. La structure des règlements reste dominée par les
assurances de dommages avec
95,9% contre 4,1% pour les
assurances de personnes. Il est
aussi mentionné que le stock
des sinistres à payer pour l’ensemble des assurances s’élève à
64,9 mds DA à fin mars 2016.
Quant à la cadence de règlement des sinistres, elle a
régressé de 4% pour l’ensemble du marché. Les assurances de personnes marquent
un taux d’évolution de 22,7%
contrairement aux assurances
de dommages qui ont fléchi de
près de 5%. Sur un autre plan,
l’activité de la réassurance
a enregistré un CA de
6,7 mds DA (contre 6,9 mds
DA), soit une baisse de 2,5%.
Les affaires ont représenté
91,6% du total de ce montant
contre 8,4% pour celles internationales. Sur ce montant,
la Compagnie centrale de
réassurance (CCR) a réglé
2,2 mds DA.
Z. A./APS
LES COURS du pétrole continuent de jouer au yoyo dans un
marché attentif à la conjoncture
économique et aux événements
géopolitiques. Profitant d’un
regain d’optimisme des investisseurs à trois jours du référendum
au Royaume-Uni sur l’appartenance du pays à l’Union
européenne (UE), les cours ont
évolué hier dans le positif dépassant le seuil des 50 dollars. Ainsi,
le baril de Brent de la mer du Nord
pour livraison en août valait
50,11 dollars sur l’Intercontinental
Exchange (ICE) de Londres, en
hausse de 1,91 dollar par rapport à
la clôture de vendredi dernier.
La même tendance a été
relevée pour «light sweet crude»
dont le baril gagnait 1,83 dollar à
48,86 dollars dans les échanges
électroniques sur le New York
Mercantile Exchange (Nymex).
Des analystes de Commerzbank,
cités par les agences, affirment
que «les cours du pétrole se sont
repris de façon spectaculaire
depuis vendredi: le baril de Brent
a pris environ 3 dollars et s’est
même hissé au-dessus du seuil de
50 dollars». «Ce rebond est principalement à mettre sur le compte,
comme d’ailleurs les pertes qui
l’ont précédé, du contexte global
sur les marchés», assurent les
mêmes experts. L’on assure dans
ce sens que les cours sont particulièrement sensibles, ses dernières
semaines, aux fluctuations du
moral des investisseurs sur les
marchés mondiaux. Ils ajoutent
que les fondamentaux de l’offre et
de la demande du marché de l’or
noir ont été quelque peu mis de
côté.
«Un ton plus optimiste s’est
emparé des marchés pour le début
de la dernière semaine avant le
référendum sur le “Brexit” (pour
“British exit”)», souligne par
ailleurs un analyste chez CMC
Markets. A ses yeux, «les actifs
risqués- en particulier les actions,
le pétrole et la livre britannique sont brusquement montés tandis
que les valeurs refuges que sont
l’or et le yen subissaient des
ventes» dans un changement de
tonalité sur les marchés qui en a
pris beaucoup par surprise. Ce
regain d’optimisme est également
expliqué par les derniers sondages
publiés au Royaume-Uni qui ont
montré un sursaut du soutien au
camp pro-maintien du pays au sein
de l’UE quelques jours après le
meurtre de la députée travailliste
pro-européenne Jo Cox. L’on
explique ainsi que le regain
d’appétit des investisseurs pour les
actifs à risque soutenait les cours
de l’or noir comme l’accès de faiblesse que subissait du coup le
dollar, qui est vu comme une
valeur refuge par les investisseurs.
La baisse du billet vert figure aussi
parmi les facteurs ayant contribué
à cette reprise des prix.
R. E.
4
Mardi 21 juin 2016
L ’ É V É N E M E N T
TRANSFERT DES EAUX DE BÉNI HAROUN VERS LES WILAYAS DE BATNA, OUM EL BOUAGHI ET KHENCHELA
e ministre des
Ressources en eau et de
l’Environnement,
Abdelkader Ouali, a insisté
dimanche à Oued Seguin (Mila)
sur l’impérative mise en place
des mesures, dispositifs
techniques et opératoires en
prévision de la mise en service
de la station de pompage de la
localité au titre de la seconde
phase des transferts des eaux de
Béni Haroun vers les wilayas
de Batna, Oum El Bouaghi et
Khenchela.
Lors de sa première sortie de
terrain à la tête du département
des Ressources en eau,
M. Ouali a appelé à entamer, à
compter du 24 juin courant, les
travaux de raccordement à l’énergie et les tests techniques en
vue d’effectuer en juillet la
mise en service progressive
puis définitive de cet équipement qui sera «le cœur battant»
du système des transferts du
barrage de Béni Haroun.
Affichant un taux d’avancement des travaux de 95%, cette
station qui compte 10 pompes
aura une capacité de pompage
de 16,2 m3/seconde, selon les
explications de l’Agence
nationale des barrages et
Photo : DR
Mila : prendre toutes les mesures pour mettre
en service la station de pompage de Oued Seguin
L
transferts. Ce système des
transferts des eaux comprend
cinq barrages dont les plus
importants sont Béni Haroun
(Mila), Koudiet Lemdouar
(Batna) et Ouerkiss (Oum
El Bouaghi) ainsi que deux
stations de pompage à
Oued Seguin (Mila) et Ain
Kerchna (Oum El Bouaghi) et
un bassin d’équilibrage à Ouled
Hamla (Oum El Bouaghi). Ce
projet de grands transferts des
eaux qui s’inscrit dans le cadre
du programme du Président de
la République Abdelaziz
Bouteflika vise à mobiliser
364 millions m3 et à les
destiner aux wilayas de Batna,
Oum El Bouaghi et Khenchela
dont l’essentiel, soit 276 millions m3, pour l’alimentation
en eau potable des principales
agglomérations de ces wilayas.
M. Ouali a insisté également
sur la nécessité d’établir un
calendrier précis des actions
techniques en rapport avec la
mise en service des «articulations» de ce grand système
hydraulique. Il a également
insisté sur l’intérêt à accorder à
la sécurité des infrastructures,
la formation et l’accompagnement continu.
Le directeur de l’Agence
nationale des barrages et
transferts, Arezki Beraki,
a mis l’accent sur les efforts
déployés actuellement pour
assurer la concrétisation de ce
système hydraulique dans les
délais fixés. Le ministre a
également inspecté le chantier
du projet de la station de
pompage d’Ain Kercha
(Oum El Bouaghi).
Le taux d’avancement des
travaux de cette infrastructure
est «très avancé», a affirmé le
directeur de l’Agence nationale
des barrages et transferts.
APS
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La Tribune du 21/06/2016/ANEP N° 420 682
L ’ É V É N E M E N T
Mardi 21 juin 2016
5
ARRÊT DU TÉLÉPHÉRIQUE DE CONSTANTINE
Les explications alambiquées
des responsables locaux
De notre correspondant à Constantine
A. Lemili
nvités à débattre, voire à expliquer, en tant que responsables
représentants la direction de
wilaya des transports, MM. Hamlaoui et Sedrati se sont perdus en
conjectures devant les questions
pourtant très simples de la journaliste de la Radio régionale de
Constantine. Mais, rien qu’au ton
de leurs voix, ils avaient certainement des raisons de paniquer car à
aucun moment ils ne sont parvenus
à expliquer les raisons pour
lesquelles le téléphérique est à
l’arrêt depuis plus de quatre mois.
Se contredisant, se corrigeant pour
ensuite tenter de coordonner leur
démarche, les deux représentants
de la direction de wilaya des transports réussiront la performance
de mettre fin à la patience de
l’animatrice de l’émission pour
qu’elle décide carrément de mettre
fin au sujet pour s’attaquer à un
autre épineux dossier relevant des
attributions de la même structure.
A les croire, et c’est au demeurant la réponse la plus loufoque qui
puisse être donnée, cet arrêt qui
dure est à mettre sur le compte du
transfert de gestion du téléphérique
à une entreprise spécialisée en l’occurrence l’Etac. Ledit moyen de
transport relevait jusque là de
l’Entreprise de transport urbain et
suburbain. Sauf que quelle que
pourrait être le phénomène bureaucratique évoqué il paraissait pour le
moins inconcevable, voire
irrationnel qu’une procédure administrative mette plus de trois mois à
Photo : A. Lemili
I
être finalisée et encore moins
qu’elle soit la raison directe de la
cessation ou interruption d’activité
d’un service public. Ensuite, l’un
des deux représentants de la
direction concernée soulignera
qu’il s’agirait en réalité d’une
«grosse» opération de maintenance
sachant que les capacités théoriques du téléphérique seraient
arrivées à échéance. Autrement dit
qu’il aurait épuisé le nombre
d’heures d’usage ou d’utilisation,
c’est selon, qui imposent une sorte
de révision générale. Or, il parait
pour le moins, et c’est plus que
logique, qu’une opération de maintenance reste un quart d’année sans
pour autant qu’aucune date de
remise en exploitation ne soit
avancée. Mais miracle soudain,
l’un des cadres avouera que les travaux de maintenance sont euxmêmes à l’arrêt sans toutefois
pouvoir en donner le motif. Est-ce
une question de moyens financiers,
est-ce en raison d’un contentieux
avec la société étrangère qui a livré
les équipements et réalisé l’ouvrage et dont il était dit lors de la
conclusion du contrat qu’elle restait engagée par le service après
vente ? Or, à l’époque même,
c’est-à-dire à la fin de l’année 2007
et au prélude de 2008, une rumeur
massacrante quasiment organisée
par des informateurs appartenant à
différentes direction de l’exécutif
local, laissait entendre qu’en réalité
«le gros à gagner» pour l’entreprise suisse Garaventa (spécialiste
des remontées mécaniques) résidait
beaucoup plus en le SAV qu’en le
coût primaire des équipements
et des travaux de réalisation.
Des indiscrétions, faits de quelques
cadres de la direction des transports, confirmaient que l’entretien
et les actions de maintenance qui
suivraient la mise en exploitation
du téléphérique coûteraient «très
chers» au Trésor public, d’où donc
l’idée de se «libérer» graduellement de ses engagements avec
ladite entreprise étrangère. Ce qui,
quelque part, expliquerait les nombreux retards mis pour remettre en
activité le téléphérique à chaque
fois que survenait un impondérable
technique.
Désormais, l’exploitation de ce
moyen de transport relèvera de
l’Entreprise des transports aériens
par câble (Etac) sauf qu’il ne se
trouve toujours pas de réponse
plausible, exception faite de la ridicule difficulté de passation de
consigne et transfert de gestion
entre deux sociétés. En attendant et
même si les deux représentants de
la direction des transports n’ont eu
cesse de souligner que l’arrêt du
téléphérique a été pallié par l’affection de quatre autobus pour assurer
le trajet situé au point de départ et
au terminus. En effet, il y a lieu de
préciser que les trente cabines
aériennes permettaient de
transporter relativement dans de
bonnes conditions plus de
400 personnes en l’espace de
10 minutes alors qu’il faudrait
plus d’une heure à un bus pour
parcourir la même distance
avec en «prime» tous les
désagréments possibles dus à la
surcharge, les risques d’accidents,
les arrêts répétés qu’ils soient
réglementés ou non.
A. L.
TIZI OUZOU
Le sujet de maths trop long, des candidats manquent de motivation
De notre correspondant
à Tizi Ouzou
Malik Boumati
LE MORAL n’était pas au
beau fixe chez les candidates et les
candidats scientifiques engagés
dans la seconde session de
l’examen de baccalauréat. Pour l’épreuve de mathématiques subie
hier lundi, à l’occasion de la
deuxième journée de cet examen
partiel, les candidats rencontrés à
leur sortie des centres d’examen
n’étaient pas très rassurés.
Pourtant, ils sont conscients qu’en
terme de difficulté, le sujet de
mathématiques de la première
session, tenue du 29 mai au 2 juin,
était plus compliqué que celui de
cette seconde session. «C’était trop
long. Quatre exercices dont une
problématique trop longue. Nous
avons souffert avec ce sujet»,
estime quelque peu dépitée une
candidate, accompagnée de deux
de ses camarades, devant le lycée
Hamlat de Tizi Ouzou. «C’est trop
long même si la nature des
questions était plus directes, donc
moins compliquée que celle de la
première session», indique pour sa
part sa camarade, esquissant un
sourire qui en dit long sur sa
déception. «Nous les scientifiques,
avons été sanctionnés doublement.
Nous refaisons le plus d’épreuves
que toutes les autres filières (sept
épreuves, ndlr) et nous tombons
sur un sujet difficile, comme si les
responsables voulaient nous punir
à cause de la fuite des sujets
d’examen», ajoute mi-coléreuse
mi-déçue le dernier membre
du trio.
Il faut dire que sur le terrain, les
candidats manquent cruellement de
motivation, en raison de la
programmation de cette session
partielle de cet examen de passage
vers la vie universitaire. Une
reprogrammation due à la fraude
massive que la première session a
connue à travers notamment les
réseaux sociaux, comme facebook.
D’ailleurs, la connexion Internet
est sérieusement perturbée depuis
samedi soir, dans le but justement
d’empêcher les fuites des sujets à
travers le net. Et ce sont les candi-
dats de la filière scientifique qui
sont le plus touchés par cette
deuxième session, dans la mesure
où ils sont appelés à refaire sept
matières, alors que les candidats
des autres filières ne refont que
quatre matières, de surcroît secondaires. D’ailleurs, hier, il n’y avait
que les candidats de la filière économie qui ont passé l’épreuve
d’histoire et géographie qualifiée
d’abordable.
M. B.
Les maths, l’épreuve décisive divise les candidats
Suite de la page 1
«C’est le même cas pour l’histoire-géo et
l’anglais», nous a confié Amine, 17 ans. Mais il est
contredit par son camarade : «C’est vrai que le sujet
de maths était facile par rapport à celui de la première session mais il était quand même compliqué et
demandait plus de la concentration. Il était un peu
long, demandant du temps également. Le sujet d’histoire-géo était abordable mais pas celui de l’anglais.»
Rencontrée devant la porte du lycée Bouamama à
Alger, une candidate estime que le sujet n’est ni facile
ni difficile par rapport à celui de la première session.
«Dès que j’ai vu le sujet, j’ai pensé qu’il est très facile
mais une fois j’ai commencé à répondre aux questions, j’ai réalisé qu’il est compliqué», a-telle précisé.
Un autre groupe de candidats infirme la facilité du
sujet. «Le sujet de la première session était plus facile
pour nous, il était juste un peu plus long. Celui là est
trop compliqué à mon avis», dira Mohamed qui a pris
la parole à la place de ses amis. Pour ce qui est des
rumeurs qui circulent sur la publication des sujets
sur les réseaux sociaux pour la deuxième fois, les
candidats rencontrés n’ont pas confirmé ni infirmé la
fuite. «On dit que le sujet des maths était publié mais
je ne sais pas si c’est vrai et je souhaite que ces
rumeurs ne soient pas exactes. On est fatigué, on ne
veut pas d’autres surprises», dira une lycéenne. «Je
n’ai pas vu les sujets publiés sur les réseaux sociaux
durant la première session et je ne veux pas voir même
ceux qui sont publiés ces jours-ci. Je veux juste finir
mes examens», affirmera une autre. Pour l’après-midi
d’hier, c’est relâche, les candidats n’ont eu aucune
épreuve à passer.
Rappelons que de nombreux candidats concernés
par les épreuves partielles du baccalauréat, session
juin 2016, qui ont débuté dimanche dernier à travers le
territoire national, ont souligné avoir eu des difficultés
à reprendre les révisions étant démotivés et épuisés par
la première session. 555 177 candidats sont concernés
par cette nouvelle session qui se poursuit jusqu’à
jeudi. Plus de 44 000 candidats de la wilaya d’Alger
passent les épreuves partielles du baccalauréat dans
164 centres d’examen.
C. C.
Promo Ramadhan pour le Club Jeux de Ooredoo
A l’occasion du mois de Ramadhan, Ooredoo baisse les tarifs d’abonnement à son service Club Jeux, et lance une promotion qui permet à ses clients de profiter de deux fois plus de jeux, et d’une remise de 50% sur le prix
de l’abonnement, durant tout le mois sacré ainsi que les deux jours de l’Aïd El Fitr. Pour toute nouvelle souscription au Club Jeux de Ooredoo, les clients bénéficient d’une semaine gratuite et pourront aussi télécharger
2 jeux par semaine au lieu d’un seul et ce, à 50 DA au lieu de 100 DA. Les clients pourront ainsi profiter deux fois plus du large éventail de jeux passionnants à moitié prix et découvrir les dernières innovations ludiques sur
leurs Smartphones, Android et téléphones multimédia. Pour profiter de cette promotion exceptionnelle, il suffit au client Ooredoo de cliquer sur la rubrique «Jeux» de son portail Ospace.dz depuis son mobile, ou y accéder
directement sur http://jeux.ospace.dz pour s’inscrire au «Club Jeux». A travers cette promotion spéciale Ramadhan sur son Club Jeux, les clients ont la possibilité de se divertir à tout moment de la journée sur leur
Smartphone durant tout le mois sacré et profiter ainsi pleinement des avantages du réseau 3G++ de Ooredoo.
L ’ É V É N E M E N T
Mardi 21 juin 2016
ÉDITORIAL
Absurde 2.0
Par
Noureddine Khelassi
FACILITÉ, excès de zèle, médiocrité, radicalité ou incompétence :
les mots de la colère souvent teintée d’ironie des internautes algériens
ne manquent pas pour qualifier la décision des deux ministères
concernés de bloquer l’accès total à Twitter et Facebook et, accessoirement, à tout l’Internet. Acte pour le moins absurde et sans doute
inutile, destiné officiellement à «protéger les candidats (aux épreuves
partielles du Bac) de la publication de faux sujets sur les réseaux
sociaux». L’argument brandi parait généreux mais en réalité il s’agissait de se prémunir contre des fraudes à grande échelle comme celles
qui ont abouti à la fermeture presque totale de l’accès au Web par les
ministères de l’Education et des Télécommunications. Curieuse est
donc cette décision qui consiste à arracher l’arbre en entier au lieu
d’élaguer les branches pourries ! Absurde et même contreproductive
est aussi cette décision de facilité qui n’empêche pas de nouvelles
éventuelles fraudes mais qui pénalise à coup sûr des millions d’usagers
y compris des professionnels. C’est vraiment l’absurde 2.0 au pays
nommé Absurdistan ! Cette solution du moindre effort est d’autant
moins efficace que les internautes, et notamment les éventuels tricheurs ont bravé l’interdiction en se connectant à des VPN localisés à
l’étranger. Ils ont pu utiliser ces réseaux privés virtuels grâce, entre
autres, à des hashtags sur Twitter et Facebook qui fournissent des
listes de VPN gratuits pour PC, tablettes et Smartphones, VPN
disponibles par ailleurs sur le Playstore. Les deux ministères ont donc
pris cette décision risible alors même que leurs experts n’ignorent pas
que les Virtual private network sont un système qui permet de créer des
liens entre ordinateurs distants mis ainsi dans un réseau virtuel. Ce qui
permet de passer outre les restrictions sur les réseaux premiers. Ces
mêmes experts savent pertinemment que l’usage du VPN permet de
changer l’adresse IP, source apparente des connexions. Dans ce cas,
l’identification et la localisation des ordinateurs émetteurs deviennent
difficiles pour le fournisseur d’accès. Mais l’identification n’est toutefois pas impossible étant donné que le VPN dispose lui-même, par
définition, d’un serveur identifiable, mais cela demandera du boulot
pour les fournisseurs de service ou les cyberpoliciers. On le voit bien,
ceux qui ont pris cette décision de fermeture et de blocage ont pris le
risque du ridicule qui ne tue pas, mais qui est finalement une punition
collective qui ne règle pas pour autant le problème et ne contrarie surtout pas les vocations à frauder. On a même vu d’ailleurs sur Twitter
un hashtag moqueur de candidats au Bac qui narguent la ministre de
l’Education nationale et sa consœur de la Poste et des TIC. Pourtant
les choses étaient simples au départ. Il aurait fallu installer des
systèmes de brouillage électronique, contrôler les sacs et les cartables
et interdire dans les établissements des examens les smartphones et
autres tablettes. Mais le mieux c’était de prévenir au lieu de guérir et
surtout pas à l’aide d’un remède de cheval mortel de…ridicule ! C’est
en amont qu’il faudrait agir pour sécuriser de manière quasi absolue le risque zéro n’existe nulle part- les épreuves d’examen. Et surtout
sévir de manière impitoyable et prioritaire contre ceux qui organisent
les fuites.
N. K.
Quotidien national d’information
Edité par la SARL Omnium maghrébin de presse
au capital de 100 000 DA
Maison de la Presse Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar Place du 1er Mai, Alger
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Constantine : Tél./Fax: 031.92.17.03
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Sud : SARL TDS
Fax: 021.73.95.59 / 021.73.99.19
Membres fondateurs
Ameyar Kheïreddine, Cherif Tifaoui,
Hassen Bachir-Cherif, Baya Gacemi, Djamel Djerad
Tous les documents remis au journal ne peuvent faire l'objet d'aucune
réclamation, sauf accord préalable avec la direction.
Mali : la diplomatie algérienne
pour relancer la dynamique de la paix
Photo : S. Zoheir
6
Par
Algérie presse service
a onzième session du Comité bilatéral
stratégique algéro-malien sur le nord
du Mali, dont les travaux se tiendront
aujourd’hui à Bamako, intervient dans un contexte
marqué par des efforts déployés par la diplomatie algérienne pour relancer la dynamique de mise en œuvre
de l’Accord de paix et de la réconciliation au Mali issu
du processus d’Alger.
La réunion, qui coïncidera avec le premier
anniversaire de l’Accord, sera co-présidée par le
ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de
la coopération internationale, Ramtane Lamamra et
son homologue malien Abdoulaye Diop.
Les problèmes survenus lors de l’application de
l’Accord, durant sa première année de mise en œuvre,
seront au cœur des discussions du Comité de suivi de
l’accord (CSA), piloté par l’Algérie, lors de sa réunion
à laquelle prendra part M. Lamamra. Il s’agit, à ce
titre, d’une réunion d’évaluation de la première année
de mise en œuvre de cet Accord signé, dans une première phase, en mais 2015 et dans une deuxième étape
le 20 juin de la même année à Bamako.
M. Lamamra, qui a reçu à Alger plusieurs
responsables maliens de la Coordination, de la
plate-forme et du gouvernement, s’est montré optimiste, avant son départ à Bamako, quant à l’avenir de
la mise en œuvre de l’Accord, dont le premier anniversaire marquera, selon lui, «un nouveau départ avec le
même esprit constructif pour la concrétisation de
toutes les exigences de paix et de réconciliation». La
rencontre de Bamako sera une occasion pour évaluer
les réalisations accomplies, depuis la signature de
l’Accord, et «relever les difficultés qui ont entravé la
cadence de sa mise en œuvre», avait déclaré le chef de
la diplomatie algérienne, à l’issue de sa rencontre avec
le représentant de la Coordination des mouvements de
l’Azawad (CMA), Bilal Ag Cherif. A la veille de cette
réunion, les efforts diplomatiques déployés par la
médiation, et en particulier par l’Algérie, notamment
suite à la 9e réunion de la CSA à Bamako, les 13 et
14 juin, ont débouché sur des résultats probants, à travers l’annonce de l’entente entre le gouvernement
malien et les groupes politico-militaires signataires de
l’accord de paix de 2015 pour la création d’autorités
intérimaires dans les cinq régions administratives du
nord du Mali.
Cette entente, qualifiée par les parties signataires
de l’Accord, «d’avancées significatives», est intervenue, dimanche à Bamako, coïncidant ainsi avec la
première journée de la visite de Lamamra dans la capitale malienne. Elle constitue, également, une étape
nécessaire pou relancer la mise en œuvre de l’Accord
issu du processus d’Alger.
L’Algérie, qui a déployé des efforts diplomatiques
depuis l’entame du processus du dialogue, en juillet
2014, de par sa qualité de chef de file de la médiation
internationale pour la paix et la réconciliation au nord
du Mali, est en phase d’assumer sa mission, en réunissant les parties signataires de l’Accord, en vue d’évaluer l’état d’avancement dans la mise en œuvre de cet
Accord et d’identifier les moyens de dynamiser le processus. Dans son approche globale du règlement de la
crise au nord du Mali, et conformément à l’esprit de la
feuille de route tracée lors du processus du dialogue,
L
l’Algérie demeure attachée à l’impératif d’œuvrer à
l’amélioration des conditions de vie des habitants de
ces régions qui exige des efforts de développement
dans la région. C’est ce qui a fait dire à M Lamamara,
à la veille de sa visite à Bamako, que l’Algérie insiste
sur la paix et la réconciliation de même qu’elle souligne «l’impératif d’améliorer les conditions de vie des
habitants de ces régions et de mieux répondre à leurs
revendications objectives», toute en estimant qu’un
«effort s’impose aussi bien pour le développement, les
aides humanitaires et l’investissement que pour la
création d’infrastructures économiques productives
dans ces vastes régions».
Mise en œuvre de l’Accord :
des réalisations et des attentes
Une année après la signature de l’Accord, plusieurs
réalisations sont à mettre à l’actif du CSA, présidé par
l’Algérie, dont entre autres, la mise en place et l’installation des Agences de Développement Régional
(ADR), la nomination et l’installation des gouverneurs
des deux régions nouvellement créées, Taoudénit et
Ménaka, et l’adoption en cours par l’Assemblée nationale malienne des projets de textes relatifs aux autorités intérimaires, conformément aux dispositions y
afférentes de l’Accord. Il y a lieu de citer, également,
l’amorce de la révision constitutionnelle, à travers l’élaboration de projets de décrets destinés à prendre en
charge les dispositions de l’Accord relatives à la
création de la deuxième chambre du parlement.
D’autres avancées, en matière de défense et de
sécurité, ont été réalisées, dont particulièrement, la
création du cadre institutionnel de la Réforme du secteur de la sécurité (RSS) et la nomination d’un commissaire à la RSS, la création de la Commission
nationale Désarmement-Démobilisation-Réinsertion
(CN-DDR) et de la Commission d’Intégration (CI) et
la réalisation de la première patrouille mixte (Forces
Armées Maliennes, Plateforme et CMA), formule
susceptible d’évoluer, selon le vœu des parties
elles-mêmes, vers des «unités mixtes».
Il reste, cependant, que des attentes sont exprimées
pour parachever l’agenda de la paix arrêté, à l’issu du
processus d’Alger, à savoir la mise en place des autorités intérimaires et l’indisponibilité de tout le financement nécessaire à la réalisation des projets et
programmes prévus à l’annexe 3 de l’Accord.
L’entente entre les mouvements politicomilitaires du nord du Mali et le gouvernement pour la
création des cinq régions administratives du nord du
Mali et des autorités intérimaires, annoncée dimanche
à Bamako, constitue une amorce de relance «
sérieuse» de la dynamique de la mise en œuvre de
l’Accord, si toutefois son agenda accepté par l’ensemble des parties est respecté, selon les observateurs.
La persistance de l’insécurité qui freine la relance
des actions de développement, en particulier, au Nord
du Mali, les menaces liées à la persistance du terrorisme et du narcotrafic et la complexité des procédures
de décaissement du financement déjà acquis et, d’une
manière générale, certaines lenteurs dans le processus
décisionnel pour la concrétisation des mesures stipulées dans l’Accord, sont autant de difficultés,
énumérées par Lamamra lors d’un entretien accordé à
l’APS, le 15 mai passé, à l’occasion du premier anniversaire de la première phase de signature de l’Accord.
APS
R É G I O N S
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Mardi 21 juin 2016
7
TIZI OUZOU
Photo : DR
Début de règlement du conflit
autour de la répartition d’eau
potable dans la commue d’Illilten
e conflit autour de la répartition d’eau
potable dans la commue d’Illilten,
70 km à l’est de Tizi Ouzou, connaît
un début de règlement suite à un accord
trouvé entre les villages antagonistes et la
wilaya pour sa prise en charge, a-t-on
indiqué dans un communiqué diffusé
dimanche par la wilaya.
Cet accord autour de la répartition de
l’eau potable provenant de captages de
sources a été dégagé lors d’une réunion
tenue ce dimanche au niveau de la cité administrative présidée par le wali en présence
des directeurs des ressources en eau, de
l’unité de Tizi Ouzou de l’Algérienne des
eaux, d’un membre d’un bureau d’étude
technique, du président d’Assemblée populaire (APC) d’Illilten, et de représentants des
quatre village en conflit à savoir Iguefilene,
Azrou, Tifilkout et Taghzout.
Selon ce même document «après débat,
un programme de travail a été établi pour le
court et moyen terme». Il s’agit «dans
l’immédiat, de procéder à la réparation du
répartiteur endommagé et au rétablissement
de la distribution d’eau potable».
A moyen terme, le bureau d’étude déjà
désigné recensera toutes les sources dispo-
L
nibles dans le territoire de la commune
d’Illilten, lesquelles seront captées et reliées
à un ou deux réservoirs qui desserviront de
manière équitable l’ensemble des populations de la commune, a-t-on détaillé.
Dans une déclaration publiée ce weekend, le président d’APC d’Illilten, qui
redoute «un embrasement généralisé», a sollicité l’intervention des autorités compétentes pour régler, de manière définitive, ce
conflit qui perdure depuis 1973 et qui
oppose les villages d’Azrou et d’Iguefilene,
d’un côté, à Tifilkout et Taghzout, de l’autre.
Ces deux derniers villages étant privés d’eau
suite au saccage du répartiteur et de la
conduite d’alimentation, rappelle-t-on.
La première démarche entamée par la
wilaya pour le règlement de ce conflit avait
consisté en l’envoi, la semaine dernière à
Illilten, d’une commission de wilaya
conduite par le secrétaire général et composée des directeurs de l’hydraulique, de
l’ADE et du responsable du bureau d’étude
et réalisation, où elle a rencontré et écouté
les représentants des villages concernés par
ce problème.
APS
CONSTANTINE
Ouverture d’un centre de désintoxication
à l’internet et aux réseaux sociaux
La Tribune du 21/06/2016/ANEP n°420 690
UN centre pour traiter l’addiction à
internet et aux réseaux sociaux a été ouvert à
Constantine à l’Etablissement public de
santé de proximité (Epsp) BachirMentouri, a-t-on appris hier du directeur de
cet établissement. Opérationnel depuis la fin
du mois de mai dernier, le centre de désintoxication à internet, pionnier du genre dans
le monde arabe et le continent africain est
rattaché au Centre intermédiaire de soins en
addictologie (Cisa) de l’Epsp BachirMentouri a précisé M. Raouf Bougouffa.
Affirmant que trois personnes ont été
admises à ce centre depuis son ouverture, le
même responsable a expliqué que l’établissement dispose d’une équipe de psychiatres,
de psychologues et de conseillers qui offrent
aux patients une solution contre l’utilisation
maladive des réseaux sociaux. Il a détaillé
que l’addiction à l’internet débute quand «un
sujet passe plus de cinq heures par jour sur
internet» ou, a-t-il ajouté «lorsque une personne tente de réduire, sans succès, sa présence sur Internet, et que ces tentatives sont
accompagnées d’irritabilité» a encore
expliqué le responsable de l’Epsp BachirMentouri. Il a déclaré qu’il ne fallait pas
minimiser l’addiction à internet par rapport à
d’autres drogues, soulignant que le phénomène peut toucher une population de
différents horizons et âges.
A côté de la lutte contre l’addiction au
web, M. Bougouffa a aussi mis l’accent sur
le travail de prévention effectué par son
équipe contre l’utilisation abusive et non
contrôlée des réseaux sociaux et qui, de son
avis, «expose des individus fragiles psychologiquement à toutes formes de dangers»,
souhaitant que ce travail de prévention soit
élargi à d’autres secteurs, celui de l’éducation notamment.
APS
8
C O N J O N C T U R E
Mardi 21 juin 2016
«BREXIT»
Peur sur la City de Londres
Par
punitive, et Francfort, qui est une
petite ville, ont laissé passer leur
chance.» En 2000, M. Oppetit a
créé son hedge fund, Centaurus
Capital. «Si Londres avait été hors
de l’UE, ça aurait été bien plus
difficile.» En ce qui le concerne,
le problème n’était pas tant le
passeport financier que la libre
circulation des personnes garantie
par l’UE. «Faire venir des gens
d’Italie ou de France ne posait
aucun problème. Sur une
quarantaine de personnes, environ
80% étaient européens.»
M. Oppetit a désormais cédé
Centaurus Capital, dont il reste
conseiller.
Eric Albert
a scène avait été arrangée
pour les caméras de
télévision et les besoins de la
campagne électorale. Le 3 juin,
Jamie Dimon, le patron de
JPMorgan, avait fait le déplacement des Etats-Unis pour être
aux côtés de George Osborne, le
chancelier de l’Echiquier
britannique. Des centaines
d’employés avaient été installés
dans le grand auditorium des
bureaux de la banque américaine à
Bournemouth, les deux hommes
trônant au milieu.
Leur message, résumé par le
banquier américain, était simple :
«Un vote pour quitter (l’Union
européenne) serait terrible pour
l’économie britannique.» En
particulier pour sa propre banque,
qui utilise le Royaume-Uni comme
base pour l’ensemble de l’Europe.
Un «Brexit» l’obligerait à
délocaliser des emplois vers
l’Union européenne (UE),
affirme-t-il. «Je ne peux pas
vous dire le nombre exact :
1 000, 2 000, ça pourrait être
4 000.» Jusqu’au quart de sa
main-d’œuvre basée outre-Manche.
Alors que le référendum
britannique pour rester ou sortir de
l’Union européenne se déroule ce
jeudi 23 juin, la City tremble.
Toutes les grandes institutions
financières veulent rester.
L’ensemble des lobbys organisés –
la corporation de la City,
TheCityUK, les représentants des
grands fonds d’investissement… –
sont sur la même ligne. La plupart
des grandes banques ont brisé leur
habituelle retenue sur les sujets
politiques pour dire ouvertement
leurs craintes. Hsbc parle de
délocaliser un millier d’emplois.
Gary Cohn, le numéro deux de
Goldman Sachs, estime qu’avoir
«le Royaume-Uni dans l’Union
européenne est la meilleure chose
pour nous tous». John Cryan, le
directeur général de Deutsche
Bank, menace lui aussi de déplacer
des emplois : «Il serait étrange de
faire du trading d’obligations et de
devises européennes dans une
filiale hors de l’UE.»
L
La City n’est
pas britannique
L’inquiétude est également
répandue dans les institutions
financières asiatiques. «J’étais
récemment à Hong Kong, témoigne
Jonathan Hill, le commissaire
européen britannique en charge de
la finance. Pour eux, Londres
est une marque, qui veut dire
flexibilité de l’emploi, langue
anglaise, melting-pot, mais aussi
accès au marché européen et à ses
500 millions d’habitants. Sortir de
l’UE ferait beaucoup de mal à
cette marque.»
Pour le centre financier
britannique, les risques du «Brexit»
sont très sérieux pour une raison
simple : la City n’est pas
britannique, mais internationale.
Mille quatre cents institutions
financières étrangères y sont
installées, dont un tiers
d’américaines et un tiers de
suisses, le reste venant du monde
entier. En grande partie, elles
utilisent la capitale britannique
comme base arrière pour le reste de
l’UE. Cela n’a pas toujours été le
cas, comme l’illustre l’exemple de
Photo : DR
Hors de l’euro, mais au
cœur de l’euro
JP Morgan. Aujourd’hui, la banque
américaine emploie 16 000 personnes à travers le Royaume-Uni.
Cela représente 84% de ses
employés pour toute l’Europe.
«Mais à la fin des années 1980, JP
Morgan et toutes les banques
américaines avaient des bureaux
importants un peu partout à
travers l’Europe : Bruxelles, Paris,
Francfort… se rappelle Karel
Lannoo, le directeur du Centre for
European Policy Studies, basé à
Bruxelles. Progressivement, ils
ont presque tout rassemblé à
Londres.»
Les raisons en sont multiples :
libéralisation du secteur financier
britannique avec le big bang de
1986, langue anglaise, flexibilité
de la main-d’œuvre… Mais au
cœur de l’explication se trouve
l’Union européenne. Lentement,
directive après directive, celle-ci a
abattu les barrières du marché
européen de la finance. Il existe
désormais un système de
«passeport», qui permet de vendre
un produit financier réalisé dans un
pays européen à travers toute l’UE.
Pas besoin d’obtenir l’approbation
de chacun des vingt-huit
régulateurs.
24 milliards
d’euros d’exportations
financières
Il s’est donc produit ce que la
théorie économique promettait,
avec une spécialisation
géographique toujours plus
grande dans chaque secteur : au
Royaume-Uni la finance, à
l’Allemagne les machines-outils, à
la France le tourisme… Londres
s’est imposée comme la place
financière internationale par
excellence. Là où Wall Street est
demeurée très adossée à
l’économie américaine, la City
n’a pas grand-chose à voir avec
l’économie britannique.
Résultat, les exportations
financières britanniques affichent
un surplus commercial
impressionnant. En 2013, dernière
année pour laquelle les chiffres
sont disponibles, elles s’élevaient à
19,4 milliards de livres
(24,3 milliards d’euros),
pour 3,3 milliards de livres
d’importations. Selon une étude de
Capital Economics, au ton pourtant
très eurosceptique, la perte du
passeport pourrait entraîner à terme
une réduction de moitié de ces
exportations, soit 12 milliards
d’euros perdus.
La Suisse offre un parfait
contre-exemple. Malgré de
nombreux accords bilatéraux avec
l’UE, elle ne bénéficie pas du
passeport européen sur la finance.
Les grands établissements
helvétiques, comme UBS, ont donc
installé leur base européenne à
Londres.
«Quand j’étais enfant, la City
était perçue comme un club un peu
poussiéreux. Aujourd’hui, c’est le
symbole du succès, un centre de la
mondialisation.»
«Il faut se rappeler que la taille
de la place financière de Londres
était relativement comparable à
celle de Paris ou de Francfort il y
a trente ans, souligne M. Lannoo.
La domination de Londres est
assez récente.» Jeremy Browne, un
ancien secrétaire d’Etat britannique
aux affaires étrangères, aujourd’hui
représentant de la corporation de la
City à Bruxelles, le résume bien :
«Quand j’étais enfant (il est né en
1970), la City était perçue comme
un club un peu poussiéreux.
Aujourd’hui, c’est le symbole
du succès, un centre de la
mondialisation.»
Sur cette base, la finance est
sans doute le secteur économique
du Royaume-Uni qui a le plus à
perdre d’un «Brexit». Alors que le
reste de l’économie enregistre un
fort déficit commercial, la City a
profité au maximum de cette
ouverture au marché unique.
Quand Bernard Oppetit s’est
installé pour la BNP en 1995 à
Londres, la City avait déjà
commencé à prendre de l’avance
sur ses concurrentes européennes.
Mais ce n’était que le début.
«La France a vraiment perdu une
occasion, dit-il. Beaucoup
d’Américains auraient préféré
s’installer à Paris, pour la qualité
de l’infrastructure et la qualité de
vie… Mais Paris, avec sa fiscalité
Outre le passeport et la libre
circulation des personnes, le succès
de Londres comme place
financière repose sur un paradoxe.
Le Royaume-Uni n’a pas rejoint la
monnaie unique européenne, mais
la City est la première place
financière pour les transactions en
euros. «Les banques sont à
Londres, tandis que les industriels,
qui sont leurs clients, se trouvent
sur le continent», résume Stephane
Boujnah, le président du directoire
d’Euronext.
En 2011, la Banque centrale
européenne a voulu s’attaquer à
cette anomalie. Elle a exigé que les
chambres de compensation soient
basées au sein de la zone euro.
Cette décision apparemment
technique s’apparentait à une
déclaration de guerre.
Les chambres de compensation
sont des organismes qui servent à
réconcilier acheteurs et vendeurs
lors d’une transaction boursière :
elles vérifient que le vendeur
possède effectivement le titre
qu’il cède, et que l’acheteur a
effectivement transféré l’argent.
Elles sont actuellement pour
l’essentiel basées à Londres. La
décision de la BCE les obligeait à
déménager.
Le Royaume-Uni n’a pas
rejoint la monnaie unique
européenne, mais la City est la
première place financière pour les
transactions en euros.
Furieux, le gouvernement
britannique a porté le dossier
devant la Cour européenne de
justice. En 2015, il a obtenu
satisfaction. Verdict des juges : les
chambres de compensation doivent
être au sein de l’UE, mais pas
nécessairement de la zone euro. En
clair, le marché unique prime sur la
monnaie unique.
En cas de «Brexit», ce délicat
équilibre serait brisé. «Nous
perdrons presque certainement le
droit à réaliser la compensation en
euro», estime Mark Boleat, le
directeur des politiques de la
corporation de la City. Pour lui, la
victoire britannique face à la Cour
européenne de justice est la preuve
que la City doit rester dans l’UE.
Hors du club européen, aucun
recours n’aurait été possible.
«Notre influence sur les décisions
européennes est vitale.»
A Liverpool Street, dans
l’impressionnante tour en verre au
cœur de la City où il est basé, Greg
Jones confirme. Il est le directeur
pour l’Europe de Henderson
Global Investors, un grand fonds
d’investissement britannique
qui gère un portefeuille de
115 milliards d’euros. Beaucoup de
ses investisseurs sont basés sur le
continent européen. «Que le
Royaume-Uni soit dans l’UE ou
pas, on va devoir continuer à se
conformer à ses règles pour
continuer à vendre nos produits.
Pour nous, plus que le passeport,
ce qui compte est de pouvoir
influencer la régulation.» En clair,
mieux vaut être à la table des
négociations, même face à un
agaçant commissaire européen, que
d’être isolé.
Londres, Hongkong
d’Europe ?
Face à ces arguments sonnants
et trébuchants, les partisans du
«Brexit» imaginent une City
«libérée» de l’UE, qui deviendrait
le centre de la finance mondiale,
tournée vers le reste de la planète.
«Nous nous concentrons sur
l’UE mais nous sous-exploitons
165 autres pays, estime David
Buik, un des principaux soutiens
au «Brexit», qui travaille pour la
maison de courtage Panmure
Gordon. Bien sûr, à court terme,
une sortie de l’UE poserait des
problèmes. Mais regardez ce que
la City a réussi à construire depuis
des décennies. Dès la fin des
années 1970, nous avons dominé le
marché de l’euro-dollar, et
300 banques étrangères étaient
présentes à Londres. Nous avons
ensuite aboli le contrôle des
changes, puis apporté la
dérégulation de la City avec le big
bang. Je suis très fier de notre
succès.»
Pour lui, l’idée que le reste de
l’UE pourrait bénéficier d’un
«Brexit» est risible. «Paris et
Francfort peuvent rêver…» Cette
vision d’une City tournée vers
l’international ne convainc
pourtant pas grand monde. «Est-ce
que Londres va devenir un Jersey,
un Hongkong ?», interrogeait, un
brin moqueur, Emmanuel Macron
lors d’un récent déplacement dans
la capitale britannique.
Pour l’instant, les exportations
financières britanniques vers la
Chine et Hongkong ne représentent
que 2% du total des exportations
de la City. Si Londres veut devenir
une place tournée vers les pays
émergents, le chemin à parcourir
sera long.
Pour M. Boleat, de la
corporation de la City, être tourné
vers le grand large n’est de toute
façon pas contradictoire avec une
participation à l’UE. Il prévient :
«Tout ne va pas s’effondrer du jour
au lendemain avec le Brexit, bien
sûr. Mais progressivement, il
risque d’y avoir de nombreuses
décisions marginales qui vont aller
contre la City, par exemple des
firmes qui choisissent d’investir
ailleurs, ou d’investir un peu moins
à Londres. Progressivement, JP
Morgan, qui réalise l’immense
majorité de son travail européen
ici, pourrait réduire cette
domination. A terme, la banque
n’aura peut-être plus que 70% de
sa présence européenne à Londres
(contre 84% actuellement).
Ça peut ne pas paraître
impressionnant, mais cela
représente beaucoup d’emplois.»
A l’en croire, le «Brexit»
marquerait un point de
basculement historique, la fin de la
domination hégémonique de la
place financière britannique sur le
reste de l’Europe.
E. A.
In lemonde.fr
C O N J O N C T U R E
Mardi 21 juin 2016
9
LA PRESSION BAISSIÈRE SUR LES ACTIONS EN EUROPE ET AUX ÉTATS-UNIS ALLÉGÉE
Forte progression des marchés
à l’ouverture en Europe
Par
Reuters
es Bourses européennes ont
ouvert en forte progression
hier, prolongeant leur rebond
de vendredi, et la livre sterling se
reprend elle aussi, dans des
marchés ragaillardis par les sondages publiés pendant le week-end
montrant que le camp pour le
maintien du Royaume-Uni dans
l’Union européenne regagne du
terrain.
Trois sondages ont montré que
le camp du «Remain» reprenait des
couleurs mais l’incertitude reste
totale sur l’issue du référendum de
jeudi.
A Paris, l’indice CAC
40 prenait 2,83% à 4 312,33 points
vers 9h30. A Francfort, le Dax
gagnait 2,95% et à Londres, le
FTSE 2,40%. L’indice EuroStoxx
50 de la zone euro avance de
2,93% et le FTSEurofirst 300 de
2,89%.
Wall Street a fini en baisse
vendredi, sous le coup d’une chute
d’Apple, mais la suspension en fin
de semaine de la campagne pour le
référendum après le meurtre de la
députée travailliste pro-UE Jo Cox
avait déjà commencé à allégé la
pression baissière sur les actions,
en Europe et aux Etats-Unis.
Le regain d’appétit pour le
risque au vu des derniers sondages
Photo : DR
L
à l’approche du référendum britannique profite surtout aux valeurs
cycliques et financières.
L’indice des valeurs bancaires
fait un bond en avant de 4,4%, plus
forte hausse sectorielle en Europe,
suivi par les indices des assureurs
(+3,67%) et de l’automobile
(+3,61%). A Paris, BNP Paribas
prend 4,84%, Crédit agricole
4,54%, Axa 4,65% et PSA 4,15%.
UniCredit progresse de 5,8% à
Milan. Selon le journal Il Fatto
Quotidiano, Corrado Passera,
ancien ministre de l’Industrie, va
être désigné administrateur délégué
de la banque italienne en remplacement de Federico Ghizzoni.
L’éditeur de jeux vidéo Ubisoft
gagne 4,1% à Paris. Vivendi a
annoncé vendredi avoir poursuivi
sa montée dans le capital du
groupe en dépit de l’opposition de
la famille fondatrice Guillemot.
Sur le marché des changes, la
livre prolonge sa reprise entamée
jeudi et prend 1,4% face au dollar,
à 1,4560, après avoir atteint un pic
de 1,4625. Face au yen, elle gagne
plus de 2% face au yen à
152,42 après un pic de 152,94.
L’euro reprend également du terrain, en hausse de 0,63% face au
dollar, à 1,1348, et face au yen, à
118,72 en début de matinée. Le
pétrole prolonge son rebond,
soutenu par le repli du dollar et le
retour de l’appétit pour le risque.
Le baril de Brent de la mer du
Nord se traite tout près des
50 dollars, en hausse de 1,6%. L’écart qui s’était creusé entre les
rendements des dettes souveraines
de la zone euro s’est rétréci. Les
rendements des obligations
allemandes, les mieux notées de la
zone, sont remontés, le 10 ans étant
à son plus haut niveau en dix jours,
tandis que les rendements des pays
du sud de l’Europe se sont
détendus à la faveur d’un courant
d’achats sur ces titres, jugés plus
risqués.
L’or, qui comme les Bunds et le
yen avait bénéficié d’achats
refuges la semaine dernière,
retombe de 1%.
La semaine sera marquée, outre
le référendum britannique jeudi,
par la décision de la cour constitutionnelle allemande mardi sur le
programme d’«opérations monétaires sur titres» (OMT) de la
Banque centrale européenne, l’un
des mécanismes d’urgence nés de
la crise financière, et, aux
Etats-Unis, par une audition de la
présidente de la Réserve fédérale,
Janet Yellen, au Congrès
aujourd’hui et demain.
In latribune.fr
REPORT DE LA POLITIQUE DE RELÈVEMENT DES TAUX
Le changement de stratégie de la Fed devrait profiter
aux pays émergents
Par
Anatole Cheysson, Stéphane Luissier
et Fabien Tripier
LE 15 JUIN, le comité de
politique monétaire américain
(Fomc) a décidé de ne pas changer
la cible du taux des fonds fédéraux,
actuellement entre 0,25% et 0,50%.
Cette décision s’inscrit dans le prolongement de celles prises lors des
précédentes réunions de janvier,
mars et avril.
La hausse «historique» de
décembre 2015, mettant fin à sept
années de ciblage de taux entre 0%
et 0,25%, apparaît bien isolée et ne
marquera pas finalement le début
d’une phase de normalisation de la
politique monétaire maintes fois
annoncée. L’examen attentif des
décisions du comité, notamment de
ses prévisions, montre que nous
n’assistons pas qu’à un simple
report de la hausse des taux mais
plutôt à une substantielle révision
de la trajectoire de sortie de la
politique de taux zéro préconisée
par la Banque centrale américaine.
En décembre 2015, les
membres du Fomc préconisaient
(1) d’élever le taux jusqu’à
1,30% pour 2016. Mais le taux
moyen observé sur les six premiers
mois de 2016 est resté très en deçà
(0,36 %) compte tenu des décisions
du comité. Pour l’année en cours,
le comité a revu ses préconisations
et suggère désormais d’atteindre un
taux de 0,83%. La révision à la
baisse de la cible de taux concerne
également les années 2017 et 2018,
voire même au-delà (voir
graphique). Le rythme de progression des taux a aussi été révisé à la
baisse. En décembre 2015, le
comité préconisait de relever les
taux de plus d’un de pourcentage
par an en 2016 et 2017 (1,30% et
1,13%, respectivement) contre
seulement 0,80% et 0,83% en juin
2016. Au final, nous assistons à la
fois à un report de la politique de
relèvement des taux et à une
atténuation marquée de la trajectoire qui devrait être suivie.
Une décision qui affecte
l’ensemble de l’économie
mondiale
Cette décision de politique
monétaire était très attendue, et pas
uniquement aux Etats-Unis. En
effet, par leurs impacts sur le dollar
et les marchés financiers
internationaux, ces décisions affectent l’ensemble de l’économie
mondiale. Les économies émergentes sont particulièrement
concernées et peuvent se révéler
plus affectées par ces décisions que
l’économie américaine elle-même.
Dans une récente Lettre du CEPII,
nous estimons qu’un relèvement
rapide des taux d’intérêt américains
pourrait coûter (2) un point de
croissance aux pays émergents,
contre un demi-point pour les
Etats-Unis (le détail des résultats
des simulations est consultable sur
le site : http://visualdata.cepii.fr/).
Dans le contexte économique
actuel, cette révision de la
trajectoire de sortie de la politique
de taux zéro aux Etats-Unis est
plutôt une bonne nouvelle pour les
économies émergentes. Elle pose
néanmoins la question de la
crédibilité des préconisations du
comité de politique monétaire si
systématiquement elles venaient à
être révisées à la baisse.
(1) Il s’agit ici de la moyenne
des réponses des 17 membres du
Fomc sur leur évaluation de la politique monétaire appropriée pour les
années à venir et à long terme.
(2) Le travail empirique réalisé
consiste à mesurer l’impact d’un
choc monétaire exogène défini
comme une variation de taux
d’intérêt (ici une hausse) qui ne
s’explique pas par une variation
des fondamentaux de l’économie
américaine ou la réaction de la
Banque centrale à cette variation.
A. C. / S. L. / F. T.
In latribune.fr
Le FMI appelle à revoir les «Abenomics»
LE FONDS monétaire
international (FMI) a invité hier le
gouvernement japonais à revoir sa
stratégie de relance afin de privilégier les politiques de revenu et
d’emploi, accompagnées de
nouvelles mesures de soutien
monétaires et budgétaires.
Le FMI demande un assouplissement du cadre de la politique
monétaire du pays, avec en
particulier l’abandon par la Banque
du Japon d’une date fixe
pour atteindre son objectif de
2% d’inflation.
«Dans le cadre des politiques
actuelles, l’objectif élevé de
croissance nominale, l’objectif
d’inflation et l’objectif d’excédent
budgétaire primaire restent tous
hors de portée dans le calendrier
fixé par les autorités», écrit-il dans
un communiqué à l’issue
des consultations annuelles concernant la politique économique du
Japon.
Cette évaluation de la situation
du Japon par le FMI intervient
alors que la politique de relance de
l’inflation du Premier ministre,
Shinzo Abe, appelée «Abenomics»,
est remise en cause face à la
stagnation de l’inflation et de la
croissance.
Malgré les succès initiaux
remportés par les politiques
monétaire et budgétaire de soutien
massif à l’économie, la «troisième
flèche» de la stratégie de relance de
Shinzo Abe, qui prévoit des
réformes structurelles, peine à se
mettre en place.
«Les Abenomics ont commencé
à revitaliser l’économie
japonaise», a dit David Lipton,
premier directeur général adjoint
du FMI, lors d’une conférence de
presse à Tokyo. «Toutefois, la
consultation de cette année a
révélé les défis persistants
auxquels sont confrontés les
Abenomics pour atteindre leurs
objectifs, objectifs de croissance
plus forte, d’inflation plus élevée et
de situation budgétaire viable.»
Selon le FMI, Tokyo devrait
porter sa taxe sur la valeur ajoutée
(TVA) - actuellement à 8% - au
niveau de 15% pour tenter
d’atteindre le juste équilibre entre
la croissance et une situation
budgétaire viable à long terme au
Japon. Le Premier ministre
japonais vient de reporter de deux
ans et demi, à octobre 2019,
l’augmentation de la TVA, une
décision attendue, qui relègue au
second plan l’assainissement des
finances publiques face à la
faiblesse de la reprise économique.
S’efforçant visiblement de prévenir
les critiques sur l’échec des
«Abenomics», il a justifié ce report
par la nécessité de combattre les
risques liés à la conjoncture
internationale, à commencer par le
ralentissement en Chine.
«Sans réformes structurelles
plus audacieuses et sans
consolidation budgétaire plus
crédible, la demande intérieure
pourrait rester morose et toute
nouvelle mesure d’assouplissement
monétaire pourrait amener le pays
à se reposer trop sur la dépréciation du yen», écrit encore le FMI.
Pour le yen, l’appréciation de
son taux de change réel depuis le
début de l’année l’a porté vers un
niveau reflétant globalement les
fondamentaux à moyen terme,
estime-t-il.
Reuters
10
Mardi 21 juin 2016
F O C U S
LUTTE CONTRE L’ÉVASION FISCALE
L’Europe avance à marche forcée
malgré les résistances
Par
Cécile Ducourtieux
es scandales «LuxLeaks» et
«Panama papers» ont beau avoir
créé une forte pression politique
en Europe pour en finir avec les pratiques d’évasion et d’optimisation
fiscales abusives des multinationales,
les Etats membres, connus pour leur
attitude conciliante à leur égard, ont du
mal à accepter de changer leurs pratiques. C’est le cas de la Belgique :
elle avait jusqu’au lundi 20 juin minuit
pour accepter le compromis auquel le
reste des Européens a abouti.
En cause, un projet de directive
«anti-évasion fiscale» mis sur la table
par la Commission européenne fin janvier, que la présidence néerlandaise de
l’Union européenne (UE) veut faire
adopter avant la fin de son mandat, le
1er juillet. Vendredi 17 juin, lors d’une
réunion des ministres des Finances de
l’UE, un accord politique a été arraché,
mais la Belgique résistait encore, bloquant l’adoption du texte, les sujets
fiscaux requérant l’unanimité des
Vingt-Huit.
L
Pour sortir par le haut de cette situation, il a été décidé d’adopter la
«procédure de silence» propre au
Conseil de l’UE (réunion des Etats
membres). Si le premier ministre
belge, Charles Michel, ne formule pas
d’objection avant lundi minuit, le
projet de directive sera adopté définitivement, le Parlement européen ayant
rendu un avis positif mi-juin. Les Etats
membres auront jusqu’à fin 2018 pour
le transposer dans leurs droits nationaux. Les Belges s’émeuvent d’une
disposition bien particulière de la
future directive, celle destinée à lutter
contre les pratiques de certaines multinationales, qui font remonter à une
filiale placée dans un pays à législation
favorable un maximum de frais financiers liés à des dettes. Elles peuvent
ainsi déduire des assiettes fiscales les
intérêts des emprunts. La Commission
propose de limiter ces déductions à
30% du résultat net avant impôt des
sociétés.
La Belgique craint que les mesures
préconisées au niveau européen ne fassent fuir des entreprises du pays. Johan
Van Overtveldt, son ministre des
Finances (du parti nationaliste flamand
N-VA), a réclamé qu’«aucune date
butoir» ne soit inscrite pour l’adoption
des règles européennes, souhaitant
qu’elles soient d’abord étendues «à
tous les pays de l’Organisation de
coopération et de développement économiques (Ocde)».
Pour lever sa résistance, le Conseil
a proposé à la Belgique de n’adopter le
dispositif qu’en 2024 (contre 2019
pour les 27 autres). «C’est un sacré
compromis, a averti le ministre néerlandais des Finances, Jeroen Dijsselbloem, vendredi. Franchement, je ne
vois plus de marge de manœuvre».
Des sources proches des discussions
étaient relativement confiantes,
dimanche, sur un feu vert belge, expli-
Photo : DR
«Plus de marge
de manœuvre»
quant qu’il n’est pas dans l’ADN de ce
royaume très pro-européen de s’opposer à une disposition poussée par
tous les autres. Avec l’Irlande, le
Luxembourg ou les Pays-Bas, la
Belgique fait partie des pays qui ont
beaucoup joué de leur fiscalité accommodante pour attirer les multinationales. En janvier, elle a d’ailleurs été
épinglée par la Commission pour aides
d’Etat illicites et 35 multinationales
ont été condamnées à rembourser
700 millions d’euros à l’Etat fédéral
belge à la suite de «rulings» (des
accords fiscaux entre les entreprises et
l’administration) jugés trop généreux.
Limiter la concurrence fiscale
Le projet de directive comporte
aussi un chapitre sur les «sociétés
étrangères contrôlées», dont le bénéfice doit être taxé dans le pays de la
société exerçant le contrôle, s’il est
peu, voire pas du tout taxé à l’étranger.
Il prévoit encore une taxation des plusvalues latentes «à la sortie» en cas de
transfert d’actif au sein d’un même
groupe, d’un pays à l’autre.
L’enjeu du texte est de limiter au
maximum la concurrence fiscale entre
Etats membres, conformément aux dispositions de «BEPS» (Base Erosion
and Profit Shifting), le projet de
l’Ocde adopté fin 2015 et visant à
lutter contre l’érosion des bases d’imposition des entreprises. La Belgique
n’a pas été la seule à traîner des pieds.
L’Autriche a obtenu une phase de
transition pour adopter les règles
européennes sur le plafonnement des
déductions des intérêts, et les Irlandais
ont arraché une réécriture partielle du
texte sur les sociétés étrangères
contrôlées.
Le Luxembourg et les Pays-Bas, en
revanche, ont joué aux bons élèves, le
Grand-Duché ayant le souci de
racheter son image après le scandale
«LuxLeaks» et La Haye, qui préside
l’UE depuis janvier, se devant d’être
exemplaire. Certaines ONG ont jugé le
texte trop édulcoré. «Nous avons
abouti à un texte satisfaisant, ferme
(…). S’il ne l’était pas, cela n’aurait
pas été si difficile de parvenir
à un accord», a répliqué vendredi
M. Dijsselbloem, en se félicitant
qu’avec la directive «l’UE soit aux
avant-postes de la lutte contre la
fraude et l’évasion fiscale dans le
monde». Même si des résistances
demeurent, après des décennies d’inaction, l’Europe avance à marche forcée
vers l’harmonisation fiscale. «Pour
adopter une disposition, auparavant il
fallait des années. Si la Belgique cède,
cette directive anti-abus aura été entérinée en six mois», se félicite une
source européenne. La Commission ne
s’arrêtera pas là. A l’automne, elle
veut s’attaquer à une autre montagne :
l’harmonisation de l’impôt sur les
sociétés.
C. D.
In lemonde.fr
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La Tribune du 21/06/2016/ANEP Alger
INTERNATIONALE
SUPPLÉMENT
HEBDOMADAIRE
Pp12-13
P14
La crise migratoire a un impact
économique
Donald Trump met à mal le parti
Le calvaire
des Républicains
Réfugiés :
une question
pour les économistes
ALORS QUE LA CATASTROPHE HUMANITAIRE GUETTE
La reprise de Falloudja
risquerait ainsi d’obliger
les combattants de Daech
à se replier au nord sur
Mossoul, objectif ultime
de la reconquête
gouvernementale du
territoire irakien. La
bataille de Mossoul
s’annonce donc comme
décisive dans la lutte
contre Daech. En effet, la
ville de Mossoul est
devenue aujourd’hui un
fort symbole de la force
de Daech en Irak et dans
la région. Sa reconquête
constituerait
probablement la fin de
l’organisation qui a
remplacé depuis quelques
années Al Qaïda dans
l’intérêt médiatique
internationale. La reprise
de Mossoul pourrait
également ouvrir de
nouvelle reconfiguration
dans un Irak
particulièrement
fragilisé. Les Kurdes
mènent parallèlement leur
propre opération sur le
terrain accordant leur
propre agenda qui
servirait leurs propres
objectifs. La question
du Kurdistan irakien,
région riche en
champs pétrolifères, reste
toujours pendante dans
l’avenir immédiat
de l’Irak
Photo : DR
Falloudja reprise, Mossoul en ligne de mire
Par
Moumene Belghoul
n Irak, en Syrie et même en Libye,
plusieurs offensives visent les fiefs
de Daech dans un objectif évident
d’affaiblir l’organisation extrémiste.
Cette nébuleuse, qui il y a peu faisait
trembler des Etats entiers dans le monde
arabo-musulman et même occidentale, se
trouve aujourd’hui acculée dans des
zones définies par les armées gouvernementales. La concordance subite des
offensives dans ces trois pays peut être
expliquée par l’existence d’un accord
tacite entre les puissances et autre acteurs
sur la nécessité d’affaiblir, voire de
mettre fin à l’organisation dans l’objectif
probablement de «passer à une autre
étape». La plus importante de ses offensives aura été pour l’heure celle qu’a
menée et mène toujours l’armée irakienne à une cinquantaine de kilomètres
de la capitale Baghdad. Il s’agit de la
reprise de Falloudja, 250 000 habitants,
la première grande ville tombée aux
mains de l’organisation extrémiste à
l’extraction trouble en janvier 2014. Une
ville qui était tombée sans combat,
avait-on dit, à cause des clivages confessionnels particulièrement exacerbés
depuis l’invasion américaine de ce pays.
Aujourd’hui, l’armée gouvernementale
irakienne aidée par les groupes de
«al-Hached al-chaâbi» a pratiquement
extirpé les éléments de Daech de la ville
et sauvé la population dans sa majorité.
E
La reprise de Falloudja risquerait ainsi
d’obliger les combattants de Daech à se
replier au nord sur Mossoul, objectif
ultime de la reconquête gouvernementale
du territoire irakien. La bataille de
Mossoul s’annonce donc comme décisive
dans la lutte contre Daech. En effet, la
ville de Mossoul est devenue aujourd’hui
un fort symbole de la force de Daech en
Irak et dans la région. Sa reconquête
constituerait probablement la fin de l’organisation qui a remplacé depuis
quelques années Al Qaïda dans l’intérêt
médiatique internationale. La reprise de
Mossoul pourrait également ouvrir de
nouvelle reconfiguration dans un Irak
particulièrement fragilisé. D’un autre
coté, les Kurdes mènent parallèlement
leur propre opération sur le terrain accordant leur propre agenda qui servirait
leurs objectifs. La question du Kurdistan
irakien région riche en champs pétrolifères reste toujours pendante dans
l’avenir immédiat de l’Irak.
Désastre humanitaire
Cette reprise en main méthodique du
gouvernement irakien des bastions de
Daech complique particulièrement la
situation humanitaire. Les villes en question se caractérisent notamment par la
concentration humaine. Les populations
vivant déjà dans des conditions difficiles
se retrouvent piégés face à de véritables
situations de guerre. Au moins
30 000 personnes ont fui les combats
rejoignant les dizaines de milliers déjà
déplacées, selon les ONG travaillant sur
le sujet à l’instar du Conseil norvégien
pour les réfugiés (NRC). Et des milliers
d’autres habitants de la ville sont toujours bloqués dont des femmes enceintes,
des personnes malades, âgées ou handicapées particulièrement dans les quartiers
non encore récupérés de la ville. Le
NRC, qui gère les camps de déplacés
autour de Falloudja, a été submergé par
l’afflux massif de civils, dont certains
dorment en plein air tandis que les combats se poursuivent. L’ONG a averti
qu’elle ne pouvait plus continuer à
fournir l’assistance nécessaire, avec un
déficit de rations d’eau, alors que les
conditions sanitaires deviennent de plus
en plus précaires. Le Haut commissariat
de l’ONU pour les réfugiés (HCR),
estime que 84 000 personnes ont été
forcées de fuir leurs maisons depuis le
début de l’offensive lancée le 23 mai. Cet
exode a été provoqué par l’avancée des
forces irakiennes qui ont repris à Daech
le contrôle de la ville de Falloudja. Des
milliers de civils, qui étaient jusque-là
pris au piège et parfois utilisés comme
boucliers humains par Daech, ont pu
quitter la ville. Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a bien promis de
récupérer l’intégralité du territoire des
mains de Daech. Cet objectif demeure
réalisable au vu de l’évolution récente de
la situation sur le terrain. Mais bien
malin sera celui qui pourrait augurer de
quoi serait fait l’avenir de l’Irak. M. B.
INTERNATIONALE
INTERNATIONALE
LA CRISE MIGRATOIRE A UN IMPACT ÉCONOMIQUE
SELON DES PRÉVISIONS DU FMI ET DE L’OCDE
Mardi 21 juin 2016
Réfugiés : une question pour les économistes
Robert Louis Shiller*
a crise mondiale des réfugiés à
laquelle on assiste aujourd’hui n’est
pas sans rappeler celle qui a suivi la
Deuxième Guerre mondiale. Selon une
estimation de cette époque, l’Europe à elle
seule en comptait plus de 40 millions. Ces
«personnes déplacées», ainsi qu’on les
appelait alors, étaient contraintes de fuir
en raison de violences, de déplacements
forcés, de persécutions, de destructions de
biens et d’infrastructures.
La situation catastrophique de
l’après-guerre en matière de réfugiés a
conduit en 1950 à la création du Haut
commissariat des Nations unies pour les
réfugiés (HCR) dont le mandat - protéger
les personnes déplacées pendant une
période de trois ans - ne devait être que
temporaire. Mais le problème des réfugiés
n’a jamais disparu, bien au contraire ; et
non seulement le Haut commissaire est
toujours là, mais il sonne l’alarme.
U
Dans la mesure où ce sont les
vainqueurs qui écrivent l’Histoire, ce
n’est pas surprenant. Insister sur le fait
que notre propre pays a terrorisé une
minorité au point que ses membres ont dû
fuir ou bien qu’une partie non négligeable
de nos aïeux sont arrivés défaits et
terrorisés n’est pas exactement une source
d’inspiration pour l’identité nationale.
Aussi la mémoire de ces récits se perd.
C’est pourquoi il faut davantage
d’études sur ce qui peut et doit être fait à
long terme pour les réfugiés. Le HCR fait
un travail important pour protéger les
réfugiés, mais il ne peut à lui tout seul
répondre à leurs besoins. Son budget,
7 milliards de dollars en 2015, peut
sembler important, mais il ne représente
que 100 dollars par personne déplacée –
ce qui est insuffisant pour couvrir les
besoins essentiels comme la nourriture et
un abri.
Un problème économique
En tant que président de l’Association
américaine d’économie pour 2016, j’ai
ressenti l’obligation morale d’utiliser
notre réunion annuelle début janvier
Photo : DR
Quand les vainqueurs
des guerres écrivent l’histoire...
Photo : DR
Une problématique peu étudiée
Dans son rapport publié courant 2015,
le HCR estime à 59,5 millions le nombre
de personnes «déplacées de force» à
travers le monde à la fin de 2014, il s’agit
notamment des personnes qui ont dû
quitter leur pays (celles définies comme
de véritables réfugiés). Selon ce rapport,
le nombre de personnes déplacées de
force dépassait le demi-million en
Afghanistan, Azerbaïdjan, Birmanie,
Colombie, Irak, Nigéria, Pakistan,
République centrafricaine, République
démocratique du Congo, Syrie, Somalie,
Soudan, Soudan du Sud et en Ukraine à la
fin de 2014 - et ce chiffre a dû augmenter
substantiellement depuis.
Malheureusement, ce rapport souligne
notre difficulté à appréhender le problème
des réfugiés. A travers l’Histoire, le sort
des réfugiés cherchant asile dans un autre
pays a été peu étudié. Les historiens
étudient les guerres, mentionnent les
diasporas, mais s’intéressent peu à la
manière dont se produisent les crises liées
aux réfugiés ou à la manière de les
résoudre.
13
L’afflux de réfugiés en Europe,
un impact positif
Par
L
Mardi 21 juin 2016
pour attirer l’attention sur les problèmes
économiques les plus graves. Et la crise
des réfugiés est entre autres un problème
économique. Face au nombre de
présentations sur le sujet, j’ai décidé de
créer une session intitulée 60 millions de
réfugiés à laquelle j’ai invité quelques-uns
des meilleurs économistes spécialistes de
la question. Je leur ai demandé de décrire
le problème des réfugiés en termes
économiques et de proposer des mesures
pour y répondre.
Un impératif moral
L’une des présentations, celle de
Timothy J. Hatton de l’université d’Essex
et de l’université nationale d’Australie,
examinait le flux des réfugiés à travers le
monde pour en comprendre les causes. Il
va à l’encontre d’un argument fréquent
opposé à l’admission des réfugiés : les
demandeurs d’asile ne sont pas vraiment
dans une situation désespérée, ils
utilisent une crise comme prétexte pour
s’introduire dans un pays riche. Il a établi
que, contrairement à ce que certains
croient, les flux de réfugiés sont dus
essentiellement à la terreur politique et à
des violations des droits humains, et non à
des motivations économiques.
Les gens fuient pour sauver leur vie
vers le pays d’asile le plus proche, et non
pas le plus riche. Il n’y a pas d’échappatoire à l’impératif moral de leur venir en
aide.
Dans sa présentation, Semih Tumen de
la Banque centrale de Turquie a étudié
l’impact des 2,2 millions de réfugiés
syriens sur le marché du travail dans la
région frontalière. Il va lui aussi à
l’encontre d’un argument fréquemment
utilisé pour s’opposer à l’admission des
réfugiés : ils prendraient le travail de la
population locale et pousseraient les
salaires à la baisse. Il a conclu que dans le
secteur formel, le nombre d’emplois
offerts à la population locale a en réalité
augmenté après l’arrivée des réfugiés,
probablement parce qu’elle a stimulé
l’économie de la région. Si d’autres
études confirment cette conclusion, les
pays d’accueil ont des raisons de se
réjouir de l’afflux de main d’œuvre.
Une autre présentation, celle de Susan F.
Martin de l’université de Georgetown,
décrivait l’arbitraire de nos procédures
d’accueil des réfugiés.
Pour un cadre légal
Elle appelle à un «cadre légal basé sur
la nécessité de protéger, plutôt que sur les
causes de la migration». Mais cela
suppose au préalable une réflexion économique approfondie. Il faut prendre en
compte l’effet incitatif sur les migrants
potentiels et sur les gouvernements de
leurs pays d’origine. Par exemple, il ne
faut pas faciliter le travail d’un tyran qui
voudrait expulser de son pays une
minorité désignée comme indésirable.
Ne pas accueillir seulement
les plus utiles
Enfin, Jeffrey D. Sachs de l’université
de Columbia a présenté en détail les
principes d’un nouveau système destiné à
gérer les migrations. Il se préoccupe de la
manière dont ces principes dessineront
l’économie mondiale à long terme. Pour
éviter qu’un tel système n’encourage la
fuite des cerveaux, il doit inclure
l’engagement d’admettre les immigrés en
situation désespérée, même s’il s’agit de
travailleurs non qualifiés - et pas
exclusivement ceux qui seront les plus
utiles au pays d’accueil. Par ailleurs, il
faut réguler le flux des migrants, et pour
cela les économistes doivent trouver le
moyen de répartir équitablement le
fardeau entre les différents pays. Dans le
cadre juridique actuel qui est archaïque et
manque de cohérence, les réfugiés doivent
prendre d’énormes risques pour parvenir
dans un pays d’asile, tandis que les coûts
et les bénéfices liés leur accueil sont
répartis un peu trop au hasard. Les choses
pourraient se passer autrement. Les économistes peuvent y aider en déterminant
la réglementation et les institutions
internationales nécessaires pour réformer
un système inefficace et souvent
inhumain.
R. S. (Traduit de l’anglais par Patrice
Horovitz)
Prix Nobel d’économie 2013.
Professeur d’économie à l’université
de Yale.
In project-syndicate.org
n million de réfugiés sont arrivés
l’an dernier en Europe. C’est ce
que révélait en décembre dernier
l’ONU. A l’époque, l’économiste Bernard
Martinot assurait sur BFM Business que
«n’importe quel économiste dirait
qu’accueillir des migrants qualifiés, à
long terme, est une bonne chose d’un
point de vue économique». Mais dans
quelle mesure ?
Le Fonds monétaire international
(FMI) a apporté certains éléments de
réponse dans une étude publiée le
20 janvier dernier. A court terme, le FMI
explique que le PIB européen pourrait être
augmenté de 0,05 point en 2015,
0,09 en 2016 et 0,13 en 2017. Avec,
certes, des effets plus forts pour les pays
les plus accueillants comme l’Autriche
(0,5% en 2017), la Suède (0,4%) et
l’Allemagne (0,3%).
Ces prévisions sont de fait en ligne
avec une précédente étude de l’Ocde de
novembre dernier qui tablait sur une
fourchette de 0,1 à 0,2% sur 2015-2016.
Mais ces estimations sont en fait liées aux
dépenses budgétaires des Etats pour
l’accueil de ces nouvelles populations. Le
FMI estime à ce titre que ces dépenses
représentaient 0,14% du PIB européen en
2015 ; 0,20% pour l’Allemagne et jusqu’à
0,5% du PIB en Suède.
L’effet d’offre sur le marché
«Tout cet effet de court terme vient de
l’impact sur la demande de la relance
budgétaire qui se traduit par une hausse
de la dépense publique. Celle-ci augmente
la demande de produits fabriqués
en Europe avec des conséquences
positives sur la production de court
terme», explique Jean-Christophe
Dumont, chef de la division migration à
l’Ocde.
Tout l’enjeu va venir du moyen terme.
Le FMI se risque à donner un impact sur
le PIB à l’horizon 2020 qui pourrait
atteindre 0,25% du PIB avec une
fourchette de 0,5 à 1,1% pour les pays qui
accueillent le plus de réfugiés (Autriche,
Allemagne et Suède).
Le FMI précise que le PIB par habitant
serait néanmoins plus faible de 0,4%, tout
simplement parce que «les réfugiés sont
moins performants que les natifs sur le
marché du travail et contribuent donc
moins au PIB». L’impact est cette fois dû
Photo : DR
12
à l’«effet d’offre sur le marché du
travail», indique le FMI. Mais toutes ces
estimations restent soumises à de
nombreuses hypothèses. Et la plus
importante d’entre elles est que les
réfugiés doivent pouvoir être intégrés
efficacement et progressivement au
marché du travail.
Pas une mince affaire. «Si l’on regarde
les flux de réfugiés arrivés sur les
30 dernières années, le taux d’emploi se
situe autour de 50-60% en fonction des
pays», explique Jean-Christophe Dumont.
La question de la qualification
L’Ocde estime que d’ici à décembre
2016, au moins 680 000 réfugiés
pourraient rejoindre le marché de l’emploi
en Europe soit 0,3% de la main d’œuvre
(Europe + Suisse comprise).
Tout va alors dépendre des politiques
mises en place par les gouvernements
pour faciliter l’inclusion des migrants. «Si
on ne réussit pas mieux que ce que l’on a
pu faire jusqu’à maintenant pour les
intégrer dans de meilleures conditions,
l’impact sera positif» mais pas optimal,
prévient Jean-Christophe Dumont. Et
dans cette optique, «l’intégration se
réussit dans des contextes où les
communautés qui accueillent les réfugiés
sont partie prenante», poursuit
l’expert.
Une phrase à méditer alors que les
agressions de la Saint-Sylvestre à
Cologne ont relancé les débats sur les
migrants au sein de l’opinion publique
allemande, jusque-là relativement
favorable.
Le FMI remarque néanmoins qu’un
facteur peut jouer. Il s’avère que les
migrants arrivant en Europe depuis 2014
présentent un niveau d’éducation
plus élevé. «C’est vrai pour les Syriens
qui représentent 50% des nouveaux
migrants. Mais il y a des réfugiés
provenant d’autres pays (Afghanistan,
Erythrée) pour qui le constat est très
différent», complète Jean-Christophe
Dumont.
Et même dans le cas des Syriens, «il
faut qu’ils puissent valoriser leurs
compétences qui ne sont pas
automatiquement transférables. Ils
devront par exemple franchir la barrière
de la langue», poursuit-il.
Des pistes
Le jeu en vaut la chandelle car
Jean-Christophe Dumont estime qu’avec
une intégration réussie les réfugiés
peuvent à long terme doper la croissance
potentielle de l’Europe. «En leur donnant
la chance de réussir une nouvelle vie nous
avons la possibilité d’en tirer un bénéfice
pour nos sociétés», assure-t-il. Le FMI
suggère plusieurs pistes pour faciliter
l’intégration des réfugiés. Le fonds
propose par exemple d’accorder, en
Allemagne, des dispenses aux réfugiés
pour que ceux-ci puissent avoir une
rémunération inférieure au salaire
minimum pendant les six premiers mois
où ils sont employés. Autre idée :
accorder des subventions aux entreprises
choisissant d’embaucher des réfugiés. En
ce sens, des études ont prouvé que cette
mesure, introduite en 1999 au Danemark,
permettait aux réfugiés de trouver un
poste de 14 à 24 semaines plus vite.
AVEC UN QUOTIDIEN ÉPROUVANT SUR LES PLANS PHYSIQUE ET PSYCHOLOGIQUE
Réfugiés : une vie en transit
EN ROUTE pour une nouvelle vie
vers l’Europe, les réfugiés endurent un
quotidien éprouvant sur les plans
physique et psychologique. A quel point
l’instabilité et le manque de ressources
fragilisent-ils l’état de santé ? Fuir un
quotidien délétère, un pays en guerre, le
parcours des réfugiés pour rejoindre les
portes de l’Europe est jonché d’obstacles.
«La grande vulnérabilité» des réfugiés
fait réagir Médecins du monde.
Et les chiffres sont là : selon une
enquête menée auprès des réfugiés principalement la population syrienne «86% des personnes interrogées
déclarent avoir subi des violences dans
leur pays d’origine et/ou au cours de leur
parcours migratoire». Les jours et les
mois passent depuis que la vague
migratoire s’étend vers l’Europe. Mais les
autorités européennes peinent à trouver
des solutions pour juguler les arrivées
massives. Les conditions de vie
deviennent de plus en plus déplorables. Et
suscitent notamment de forts désaccords
entre politiques et ONG. Le 18 mars
2016, l’Union européenne et la Turquie
ont signé un accord visant à régulier les
flux migratoires vers l’Europe.
Ce texte prévoit le renvoi de tous les
déplacés en situation irrégulière de la
Grèce vers la Turquie. Résultat, les temps
de transfert laissent de nombreuses
personnes en errance.
«Depuis l’entrée en vigueur (de cette
mesure), 50 000 réfugiés sont bloqués en
Grèce et survivent dans des conditions
sanitaires dégradées», atteste Médecins
du monde (MdM). Aujourd’hui, plusieurs
centaines de milliers de réfugiés sont en
transit sur le sol grec. Ce vendredi 17 juin,
Médecins sans Frontières (MSF) a pris
des mesures contre cet accord. Opposée à
la politique migratoire européenne,
l’ONG a en effet annoncé le refus des
aides financières en provenance des
institutions et des Etats membres
de l’UE. Une mesure immédiatement
appliquée.
Dans une lettre datée du
13 mai 2016, la présidente de MSF
dénonçait déjà une «abstraction
historique» des autorités dans la gestion
de cette crise migratoire qui repousse «les
gens avec leurs souffrances, loin des côtes
européennes». «Parmi les personnes
ayant atteint l’Union européenne via la
Grèce, seuls 14% se déclarent en bonne
santé». Et plus des trois quart des
réfugiés pris en charge par MdM se
sentent en «souffrance psychologique».
En réaction, MdM a renforcé ses effectifs
sur place et intervient aujourd’hui dans
28 lieux différents de Grèce. «En 2015,
plus de 30 000 consultations médicales et
psychologiques ont été réalisées à Lesbos
et Chios, 14 000 à Idomeni», relève
MdM. «Les soins sont en priorité
adressés aux plus vulnérables, les femmes
enceintes, les enfants ainsi que les
personnes blessées ou atteintes de
maladies chroniques».
Pour faciliter le quotidien des réfugiés,
MdM demande «l’ouverture des voies
d’accès légales et sécurisées pour toutes
ces personnes, avec la possibilité de
demander le droit d’asile dans le pays de
leur choix».
A ce sujet, les demandes d’asile sont
réparties géographiquement : les réfugiés
sont sélectionnés puis répartis dans les
pays membres en fonction de quotas
européens.
In destinationsante.com
14
Mardi 21 juin 2016
INTERNATIONALE
DONALD TRUMP MET À MAL LE PARTI
Par
Elizabeth Drew*
n Amérique, les temps sont durs
pour le Parti républicain. Si la base
s’est ralliée à la candidature de
Donald Trump, les élus républicains du
Congrès ont plus de mal à l’accepter
comme enseigne. Rien de pareil n’est
jamais arrivé dans la vie politique
américaine.
On aimerait croire que ces
Républicains qui n’ont pas pris position
(ou ont exprimé leurs réticences) sont
motivés par leurs principes. Pourtant, s’ils
peuvent effectivement nourrir quelque
inquiétude sur le comportement et les
capacités de leur candidat présomptif à
exercer la fonction présidentielle, la
plupart sont surtout préoccupés de
l’impact qu’il peut avoir sur leur propre
avenir. Ainsi se retrouvent-ils déchirés
entre leurs états d’âme et leur électorat,
qui aime Trump, quelles que soient son
E
inexpérience, son imprévisibilité et sa
vulgarité. En dépit de tous les discours sur
l’unité du parti, seuls 11 des 54 sénateurs
que comptent les Républicains
soutiennent officiellement Trump, et à la
Chambre des représentants, seuls 27 des
246 élus républicains se sont prononcés
en sa faveur.
Quand bien même Trump n’aurait pas
remporté la nomination, la domination
républicaine sur le Sénat aurait cette
année été mise en péril. Vingt-quatre
Républicains sont en lice pour leur
réélection, un chiffre inhabituellement
élevé, et dix au moins risquent de perdre
leur siège, dont six seulement soutiennent
officiellement Trump.
Les principales inquiétudes concernant
Trump – parmi les Républicains tout
autant que parmi les Démocrates et les
Indépendants – sont dues à son manque
d’information sur les questions auxquelles
le confronterait la fonction présidentielle
et, plus inquiétants encore, à son
égocentrisme, à son impulsivité et à sa
conduite irréfléchie. Il n’éprouve aucun
remords à se servir du racisme pour
nourrir ses ambitions, et ses détracteurs,
craignant qu’il ne s’aliène en masse
les minorités, y voient un danger
supplémentaire. En accusant les migrants
musulmans du meurtre de 49 personnes
dans un bar gay d’Orlando, en Floride,
alors même que le tueur était né, tout
comme lui, dans le Queens, à New York,
Photo : DR
Les principales
inquiétudes concernant
Trump – parmi les
Républicains tout autant
que parmi les
Démocrates et les
Indépendants – sont dues
à son manque
d’information sur les
questions auxquelles le
confronterait la fonction
présidentielle et, plus
inquiétants encore, à son
égocentrisme, à son
impulsivité et à sa
conduite irréfléchie. Il
n’éprouve aucun
remords à se servir du
racisme pour nourrir ses
ambitions, et ses
détracteurs, craignant
qu’il ne s’aliène en
masse les minorités, y
voient un danger
supplémentaire
Photo : DR
Le calvaire des Républicains
Trump recourt simplement à sa tactique
habituelle. Pour ce qui est des
Républicains, cette crainte de blesser les
minorités n’est pas sans hypocrisie. Les
candidats républicains, depuis la
campagne de Barry Goldwater aux
élections présidentielles de 1964,
marquent une certaine sympathie envers
les sentiments racistes. Ils le font
néanmoins avec assez de subtilité pour
échapper à la réprobation générale.
Ainsi Richard Nixon, par exemple,
a-t-il fait comprendre aux électeurs des
Etats du Sud et aux ouvriers du Nord qu’il
n’était pas favorable aux tentatives jugées
autoritaires de déségrégation scolaire. Et
Ronald Reagan a lancé sa campagne, en
1980, non loin de la ville de Philadelphia,
dans l’Etat du Mississippi, où trois
militants des droits civiques avaient été
assassinés par des partisans de la
suprématie blanche en 1964.
Ce recours au double langage, à des
allusions qui fonctionnent comme des
«sifflets à chien», audibles et compréhensibles par ceux-là seuls auxquelles elles
sont destinées, permet aux candidats
et à leurs partisans de nier tout soutien
explicite aux thèses racistes. Mais Trump
a franchi la ligne rouge. En qualifiant de
«violeurs» les sans-papiers mexicains, en
proposant d’interdire aux musulmans le
sol américain, il a peut-être touché la
corde sensible d’une part suffisante de la
base républicaine, mais il a réduit à néant
la marge de dénégation de ses partisans.
Mitch McConnell, chef de la majorité
républicaine au Sénat et Paul
Ryan, président de la Chambre des
représentants, tentent tous deux de
protéger leurs troupes en maintenant une
certaine distance avec Trump. Ryan a
moins de raisons que McDonnell de
craindre l’effondrement de sa majorité,
mais il ne veut pas courir le moindre
risque, et les membres les plus
conservateurs de la Chambre le pressent
d’apporter à Trump un soutien sans
réserve. Bien qu’il n’ait obtenu aucune
concession de Trump quant aux
différences de fond entre ce dernier
et le programme du parti (concernant
notamment les accords commerciaux et
les programmes de dépenses obligatoires
liées aux régimes des pensions de
vieillesse et d’invalidité ou à Medicare),
pas même la promesse de tempérer sa
rhétorique, Ryan a publié le 2 juin, dans
un journal local, une tribune sans
enthousiasme, où il affirme qu’il votera
pour Trump. Le jour même, Trump se
livrait publiquement à une attaque raciste
envers le juge fédéral Gonzalo Curiel, qui
instruit les plaintes pour fraude portées
contre la Trump University, laquelle
incitait ses élèves à dépenser de grosses
sommes d’argent afin de s’entendre
révéler le secret des techniques d’investissement ayant fait la fortune de Trump. Le
magnat de l’immobilier n’a pas apprécié
qu’on qualifie d’escroquerie sa défunte
«université». S’exprimant devant des
foules nombreuses, Trump a prétendu que
Curiel, parce qu’il était mexicain, ne
pouvait pas se montrer impartial à son
égard. Curiel est né dans l’Indiana. Cet
appel sans ambages à l’intolérance, au
service de ses propres intérêts, fut pour
certains Républicains, qui avaient toléré
ses précédentes attaques contre les
Latinos, le mot de trop. Désormais
candidat, Trump réduisait d’autant plus
les chances de son parti auprès d’un des
groupes démographiques dont la
croissance est la plus rapide du pays.
Ryan, pourtant, a feint la surprise, et
jugé que ces propos «venaient comme un
cheveu sur la soupe». Lorsqu’elles se sont
renouvelées, il a considéré les attaques
contre Curiel comme un «cas d’école de
racisme», mais néanmoins réitéré son
appui à Trump, car la candidate
présomptive des Démocrates, Hillary
Clinton, n’offre pas une issue acceptable.
Le premier objectif de McDonnell est
de protéger la majorité républicaine au
Sénat. Mais s’il soutient officiellement
Trump, il en est aussi fréquemment le
détracteur. Ainsi a-t-il récemment affirmé
s’inquiéter du fait que Trump «ne
comprend pas grand choses aux
problèmes». Mark Kirk, sénateur
républicain qui devra livrer une âpre
bataille pour sa réélection, a retiré son
soutien à Trump. McDonnell a dit qu’il
n’excluait pas d’en faire autant.
Les attaques racistes de Trump contre
Curiel ainsi que sa réaction à la tragédie
d’Orlando ont ravivé les spéculations sur
les tentatives de lui faire barrage lors de la
convention du parti en juillet. Mais une
fois de plus, les conversations achoppent
sur l’identité de celui ou de celle qui p
ourrait sauver le parti de cet hôte
indésirable.
E. D.
(Traduction François Boisivon)
* Collaboratrice régulière du New
York Review of Books
In project-syndicate.org
15
M O N D E
Mardi 21 juin 2016
SELON LE DERNIER RAPPORT STATISTIQUE ANNUEL DU HCR
C’EST LA DEUXIÈME
ÉTAPE
DU PROCESSUS
RÉVOCATOIRE
Réfugiés : 65,3 millions en 2015,
nouveau record mondial
Les Vénézuéliens
appelés à confirmer
leur rejet de Maduro
Le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés indique qu’«un être humain sur
113 est aujourd’hui déraciné, il est demandeur d’asile, déplacé interne ou réfugié»
Par
Marie-Noëlle Blessig de l’AFP
n nouveau record a été
battu dans le monde en
2015, avec 65,3 millions de
personnes déracinées, qui ont dû
quitter leur foyer ou leur pays en
raison des guerres et des
persécutions, annonce le Haut
commissariat de l’ONU pour les
réfugiés. Année après année,
depuis 2011, date du début du
conflit syrien, ce chiffre ne cesse
d’augmenter, selon le dernier
rapport statistique annuel publié,
hier, par le HCR, alors qu’il a été
relativement stable entre 1996 et
2011. Par rapport à 2014, la hausse
est de 9,7%. Ces 65,3 millions de
personnes représentent plus que la
population du Royaume-Uni.
«Nous vivons dans un monde
inégal», il y a des guerres, des
conflits et «il est inévitable que les
gens veuillent aller vers un monde
plus sûr», a commenté Filippo
Grandi, haut-commissaire aux
Réfugiés, lors de la présentation à
Genève de ce rapport, publié à
l’occasion de la Journée mondiale
des réfugiés.
De son côté, Jan Egeland,
secrétaire général de l’ONG
norvégienne NRC (Conseil
norvégien pour les réfugiés, qui a
contribué à la rédaction de ce
rapport), a estimé que les réfugiés
«sont victimes d’une paralysie
générale» de la part des gouvernements dans le monde, qui
«renoncent à prendre leurs
responsabilités».
Selon M. Grandi, la plupart des
crises qui poussent les déracinés
sur le chemin de l’exil, sont les
mêmes, d’une année sur l’autre,
avec la Syrie qui arrive en
première position.
L’année 2015 a cependant vu
l’émergence de nouvelles
situations d’urgence, au «Burundi,
Photo : DR
U
au Soudan du Sud et en
Afghanistan». Les Afghans, a
indiqué M. Grandi, forment
aujourd’hui le deuxième groupe de
réfugiés dans le monde, derrière les
Syriens, qui sont près de
5 millions. «Même des Afghans,
qui sont réfugiés depuis plusieurs
années en Iran, se rendent à
présent en Europe» pour demander
l’asile, a ajouté M. Grandi.
Parmi les 65,3 millions de
déracinés dans le monde,
21,3 millions sont des réfugiés
ayant quitté leur pays et
40,8 millions, un chiffre record,
sont des «déplacés internes» qui
ont quitté leur foyer sans quitter le
pays. Les 3,2 millions restant sont
des demandeurs d’asile dans les
pays industrialisés.
Selon le HCR, «un être humain
sur 113 est aujourd’hui déraciné, il
est demandeur d’asile, déplacé
interne ou réfugié». Sur ces
65,3 millions de personnes,
16,1 millions sont sous mandat du
HCR, soit «le chiffre le plus élevé
depuis 20 ans». Les autres
réfugiés, 5,2 millions, sont des
Palestiniens. Ils dépendent d’une
autre agence spécialisée de l’ONU.
En 2015, plus de la moitié des
nouveaux réfugiés viennent de
Syrie, soit 1 million de personnes.
Fin 2015, 55% des
16,1 millions de réfugiés sous
mandat du HCR étaient établis en
Europe ou en Afrique subsaharienne.
L’Afrique accueille à elle seule
4,41 millions de réfugiés
(20%), qui proviennent essentiellement de 5 pays (Somalie, Soudan
du Sud, RDC, Soudan et
Centrafrique). L’Europe arrive en
deuxième place dans le monde,
avec 4,39 millions de réfugiés
(43%). Outre la Turquie, les
réfugiés se rendent surtout en
Allemagne, Russie, France, Suède,
au Royaume-Uni et en Italie.
Dans la région Asie-Pacifique,
le nombre de réfugiés a légèrement
diminué en 2015 pour atteindre
3,8 millions (-2%).
A la fin 2015, sur les 10 pays
accueillant le plus de réfugiés,
5 sont situés en Afrique subsaharienne.
La Turquie est le pays qui
accueille le plus de réfugiés au
monde, avec 2,5 millions de
personnes, suivie par le Pakistan
(1,6 million) et le Liban
(1,1 million). La situation s’est
particulièrement aggravée au
Yémen, où 10% des habitants ont
fui leur foyer.
AFP
LES ATTAQUES ONT ÉTÉ REVENDIQUÉES PAR LES TALIBANS
23 morts dans trois attentats en Afghanistan
AU MOINS 23 personnes dont
14 employés de sécurité népalais
ont été tuées, hier, dans trois
attentats quasi simultanés à Kaboul
et dans le nord-est du pays, les
premiers de ce type depuis
l’annonce d’un renforcement de
l’engagement américain contre les
insurgés.
Le premier attentat, perpétré par
un kamikaze à pied contre un
minibus sur la route reliant Kaboul
à Jalalabad, la grande ville de l’Est,
a fait 14 morts, tous Népalais, a
indiqué le ministère de l’Intérieur.
En outre, neuf personnes ont été
blessées, dont «cinq Népalais et
quatre Afghans», a-t-il précisé dans
un communiqué «condamnant
fermement cette action terroriste
contre un bus transportant des
étrangers». Il a été suivi peu après
par l’explosion d’une autre bombe
au passage d’un convoi transportant un élu provincial, selon le
ministère de l’Intérieur. Une
personne est morte et 4 autres ont
été blessées dont le responsable
politique. Les Népalais tués dans la
première attaque travaillaient pour
une compagnie de sécurité qui
officiait pour le compte de l’ambassade canadienne à Kaboul, a
indiqué cette dernière sur Twitter.
L’ambassade canadienne a
confirmé que «l’attaque d’aujourd’hui a visé notre compagnie de
sécurité», mais précise-t-elle qu’«il
n’y a pas eu d’attaque contre les
locaux de l’ambassade».
Des traces de sang étaient
visibles sur les flancs du minibus
jaune et blanc, dont les fenêtres ont
été entièrement soufflées par la
déflagration, a rapporté un
photographe de l’AFP.
L’explosion, qui s’est produite à la
sortie du complexe abritant ces
gardes selon la police, a été
entendue dans un vaste périmètre à
la ronde.
Un porte-parole taliban a revendiqué sur les réseaux sociaux les
deux attaques dans la capitale, qui
sont les premières de cette ampleur
depuis le début du Ramadhan le
6 juin. «Ce matin tôt, nous avons
conduit une attaque martyre contre
des gardes des forces d’agression,
faisant 20 morts et blessés», a
annoncé sur la messagerie
WhatsApp, un porte-parole taliban,
Zabihullah Mujahid, promettant
«davantage de détails»
ultérieurement.
Peu après, une moto piégée a
explosé dans la petite ville de
Keshim, dans la province afghane
du Badakhshan (nord-est), ont
annoncé les autorités locales, faisant au moins huit morts. «Toutes
les victimes sont des civils», a
précisé à l’AFP le porte-parole du
gouverneur de la province, Naweed
Froutan. «Le bilan des tués et des
blessés pourrait évoluer», a-t-il
ajouté.
La dernière attaque en date
revendiquée par les talibans dans la
capitale afghane avait fait 64 morts
et plus de 340 blessés le 19 avril.
Les rebelles islamistes, qui exigent
le départ de toutes les troupes
étrangères d’Afghanistan, ne
cessent de gagner du terrain depuis
le début du retrait des forces de
l’Otan : ils progressent
principalement dans le sud et l’est
du pays mais aussi dans les provinces du Nord. Ils avaient conduit
à l’automne dernier une opération
éclair et tenu brièvement la grande
ville septentrionale de Kunduz.
Plus de 5 000 membres des forces
de sécurité afghanes ont été tués en
2015 et les Nations unies ont fait
état d’un bilan record de plus de
11 000 victimes civiles, dont
3 550 morts.
Face à cette situation, le
président Barack Obama a décidé
début juin de freiner le retrait des
troupes américaines. Un contingent
de 9 800 hommes doit demeurer
dans le pays pendant la plus grande
partie de 2016 puis passer à
5 500 hommes en janvier
2017 dans le cadre de l’opération
«Resolute Support» sous l’égide de
l’Otan, qui compte au total près de
10 000 hommes.
AFP
LES CENTAINES de
milliers de Vénézuéliens ayant
signé en faveur d’un référendum
pour révoquer le président
Nicolas Maduro doivent
confirmer leur choix en personne
à partir de lundi, une étape
cruciale pour l’opposition qui
veut organiser cette consultation
d’ici fin 2016. D’ici vendredi, ils
devront se rendre dans l’un des
128 points de validation habilités
par le Conseil national électoral
(CNE) pour y apposer leur
empreinte digitale. Le CNE a
validé 1,3 des 1,8 million de
signatures déposées par l’opposition, qui accuse l’organisme de
jouer le jeu du chavisme (du nom
de l’ex-président Hugo Chavez,
1999-2013). Pour passer à la
prochaine phase de ce long
processus, il faudra au moins
200 000 empreintes, que le CNE
vérifiera une nouvelle fois d’ici
le 23 juillet. Le temps presse
pour l’opposition de centre droit,
majoritaire au Parlement et
déterminée à provoquer le départ
anticipé du socialiste Nicolas
Maduro, élu en 2013 jusqu’en
2019 : si le référendum a lieu
d’ici le 10 janvier 2017, il pourra
provoquer de nouvelles élections.
Au-delà, le changement serait
minime car le chef de l’Etat ne
serait que remplacé par son viceprésident. Le temps presse aussi
pour la population, excédée par
la violente crise économique :
sept habitants sur dix souhaitent
le départ immédiat du président.
Surfant sur le mécontentement
populaire, la coalition de la Table
pour l’unité démocratique
(MUD) a remporté une victoire
historique aux élections
législatives de décembre. Elle
veut désormais transformer
l’essai en faisant partir Nicolas
Maduro, prévenant du risque
d’explosion sociale si le
référendum n’a pas lieu dans les
temps. Pour faciliter l’étape de
cette semaine, elle a mis en place
tout un dispositif, incluant un site
internet, «revocalo.com»
(révoque-le), détaillant la carte
des points de validation des
signatures. Des caravanes
permettront de transporter les
signataires vers ces différents
points, où seront installées
300 machines biométriques. Si
cette phase est franchie avec
succès, l’opposition devra encore
réunir quatre millions de
signatures en trois jours. Enfin,
seulement, elle pourra organiser
le référendum, où il faudra
dépasser le score obtenu par
Nicolas Maduro en 2013
(7,5 millions de votes) pour le
faire partir. La consultation reste
toutefois suspendue à l’issue du
recours judiciaire déposé par le
camp présidentiel, qui veut faire
annuler le processus pour
«fraude» à la signature. Elle est
aussi menacée par les récentes
émeutes, la présidente du CNE,
Tibisay Lucena, ayant prévenu :
«La moindre agression, trouble
(de l’ordre) ou incitation à la
violence entraînera la suspension immédiate du processus
jusqu’au rétablissement de
l’ordre.»
AFP
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Mardi 21 juin 2016
S O C I É T É
BLIDA : DURANT CE RAMADHAN
LA CORNICHE STORA
Les vendeurs saisonniers en force
au niveau des trottoirs et places publiques
es vendeurs saisonniers
activant dans le commerce
informel sont revenus en
force durant ce mois de Ramadhan
à Blida, squattant trottoirs et
places publiques après que les
autorités locales aient réussi, dans
une large mesure, à mettre le holà
au phénomène grâce à de
nombreuses campagnes d’éradication, a constaté l’APS.
En effet, Diouls, pains de
toutes formes et saveurs, boissons
en tous genres, gâteaux traditionnels, œufs et autres produits de
large consommation sont exposés
à la vente, en plein soleil, par ces
vendeurs activant illicitement dans
un déni total des règles de
conservation et d’hygiène
nécessitées pour ces produits de
consommation périssables.
Le marché de «Bab Dzair» est
le prototype même des espaces
commerciaux squattés par ces
«vendeurs à la sauvette», maintes
fois délogés des lieux par les
services de sécurité, mais
persistant à y revenir.
Il faut dire que l’engouement
des citoyens pour leurs
marchandises n’est pas fait
pour les dissuader dans leur
démarche.
Au contraire, le consommateur
préfère s’approvisionner chez eux,
au lieu d’aller faire emplette chez
des commerçants réguliers, faisant
fi des règles d’hygiène battues
en brèche par ces vendeurs, et
constituant un risque pour leur
santé (consommateurs).
Pis encore, ces vendeurs, des
deux sexes et de différents âges
dont des enfants activant dans
l’informel, se voient davantage
sollicités durant ce mois sacré,
exploitant ainsi l’occasion pour
multiplier leurs gains tout en
ignorant délibérément les
encombrements créés, par eux,
tant sur la chaussée que les
trottoirs, et leur corollaire de
disputes interminables avec les
passants.
La destination nocturne
privilégiée des Skikdis
Les espaces
commerciaux réguliers
boudés par les vendeurs
de l’informel
En dépit de leur achèvement,
de nombreux marchés de
proximité réalisés à l’intention de
ces vendeurs continuent d’être
boudés par ces derniers, aux
motifs de leur «isolement» et
éloignement du tissu urbain, ou
encore pour cause de manque de
certains aménagements et
commodités vitales nécessaires,
ont-ils évoqué.
En effet, de nombreuses
agglomérations de la wilaya de
Blida, dont Mouzaia, Bouarfa,
Bouinane et Bouguera, abritent
des structures commerciales
réglementées, qui demeurent, à ce
jour, fermées et inexploitées par
leurs propriétaires et autres
locataires pourtant détenteurs
d’actes légaux pour leur exploitation, au moment où ces communes
font face à une prolifération de
commerces informels sur les
places publiques et autres espaces
commerciaux.
Un état de fait qui a abouti, au
fil du temps, à la dégradation de
Photo : DR
L
ces structures, quand elles ne
servent pas de repaires à tous les
vices. Dans un exposé fait au
wali, dernièrement, sur la situation
du secteur, il est relevé que sur un
total de 22 marchés de proximité
réalisés, seuls 5 sont opérationnels
et abritent 112 commerces.
Un fait qui a poussé le wali
a instruire, lors d’un conseil,
les responsables concernés en
vue de
prendre les mesures
qui s’imposent en vue de permettre l’exploitation des locaux
inoccupés et ce, a-t-il martelé,
quitte à transférer les décisions
les concernant à d’autres
bénéficiaires.
Sur six marchés
programmés pour le
Ramadhan, seuls deux
sont opérationnels
La prolifération du commerce
informel en ces jours de
Ramadhan trouve une autre
explication dans l’ouverture, à ce
jour, de seulement deux marchés
de proximité sur un total de six
programmés par la direction du
commerce de la wilaya pour ce
mois sacré.
Ces deux espaces commerciaux, où agriculteurs et producteurs proposent directement leurs
produits aux consommateurs à des
prix étudiés, sont opérationnels au
niveau de la place de la liberté du
centre ville de Blida et à Beni
Mered.
Le wali avait insisté, lors dudit
conseil, sur l’impérative ouverture
des marchés programmés restants
«dans les plus brefs délais». APS
NOUVELLE ATTRACTION DES ALGÉROIS
Ramadhan : l’iftar en bord de mer...
DE PLUS en plus de familles
optent, en ce mois sacré de
Ramadhan, pour les plages et
autres espaces de détente de la
capitale (la Sablette, Ardis et Sidi
Fredj...) pour rompre le jeûne en
plein air et passer leurs soirées en
bord de mer.
A l’approche de l’appel à la
prière d’Al Maghreb (heure de
rupture du jeûne), ces espaces
s’emplissent de centaines de
familles qui s’y rendent munis de
leurs victuailles pour un iftar en
bord de mer et une soirée
ramadanesque ponctuée de brise
marine.
Ces espaces sont devenus, en
ce mois sacré, les lieux de
prédilection des familles
algéroises qui viennent de toutes
les communes de la capitale non
sans créer des embouteillages,
notamment au niveau des accès de
la Sablette et d’Ardis, a constaté
l’APS sur place. Outre ces deux
espaces de détente, les plages
d’El Kettani à Bab El Oued,
d’El Djamila à Aïn Benian et de
Sidi Fredj sont elles aussi prises
d’assaut, peu avant l’heure de
l’iftar, par des familles en quête de
fraîcheur et voulant échapper au
train-train quotidien.
A titre d’exemple, la plage
ouest du complexe touristique de
Sidi Fredj enregistre une forte
affluence avant et après l’iftar. Les
familles y viennent des régions
alentour pour rompre le jeûne dans
un cadre doux et agréable, se
promener en bord de mer et
déguster des glaces au port de
plaisance.
A quelques minutes de la
rupture du jeûne, les mères de
familles s’affairent à agrémenter
les tables plantées à même le sable
avec toutes sortes de mets
traditionnels, notamment la
chorba, plat phare du Ramadhan.
Après l’iftar, les familles
prolongent le plaisir en passant
leurs soirées sur ces plages pour
profiter de l’air marin en dégustant
la zlabia, le kalb el louz, les ktayef
et autres gâteaux traditionnels
autour d’un bon thé à la menthe.
Ces espaces ont été renforcés
par des agents de la Sûreté
nationale et de la Protection civile
qui veillent à la sécurité des
citoyens. Ils sont d’ailleurs souvent invités par les familles à
rompre le jeûne avec elles.
Les soirées sont animées par
des artistes algériens de différents
genres musicaux, notamment le
chaâbi et l’andalou. A la Sablette,
ces soirées sont organisées par
l’Office national de la culture et
de l’information (ONCI).
Pour Mohamed habitué avec sa
famille composée de cinq
membres depuis l’année dernière à
rompre le jeûne à la Sablette, ce
choix est motivé par la quête de
fraîcheur marine dans une
ambiance conviviale.
Djamel, rompre le jeûne en
plein air est une occasion aussi
pour ses enfants de jouer et de
côtoyer d’autres enfants.
Des aires pour enfants
et des soirées artistiques
Aménagés avec des jeux et des
manèges, ces espaces sont beaucoup plus les lieux privilégiés des
bambins durant les vacances d’été
en dépit de la cherté relative des
tarifs variant entre 100 et 150 DA.
Fatima qui a choisi la brise
marine de Sidi Fredj a souhaité
voir cette culture de sorties
perpétuée chez les Algériens tout
au long de l’année.
Pour Djamila qui préfère la
promenade Ardis, les Algérois
optent de plus en plus pour les sorties en soirée notamment durant la
saison estivale. «Une virée à cet
espace me permet également de
faire des courses au niveau du
centre commercial pour préparer
l’Iftar du lendemain», a-t-elle dit.
APS
LA CORNICHE Stora, lieu
emblématique de la ville de Skikda,
s’est transformée durant les veillées de
Ramadhan en une fourmilière
grouillant de vie et d’animation au
grand bonheur des familles,
notamment celles venues de certaines
villes voisines.
Paradoxalement à la langueur
diurne imprégnée à la ville par la chaleur et le jeûne, une vitalité
singulière s’empare de la corniche de
Stora dès la rupture du jeûne pour
atteindre son paroxysme avec la fin
des prières surérogatoires des
Tarawih. Des familles au complet
prennent d’assaut par dizaines, voire
par centaines, la corniche pour surtout
se laisser fouetter par la brise marine
après une journée chaude et dure.
L’ouverture de l’autoroute Est-ouest a
même amené les habitants des wilayas
voisines, notamment Constantine et
Guelma, à disputer cet espace de fraîcheur et d’animation aux Skikdis.
Depuis le début de Ramadhan
2016, Karima Nouaoui, de Constantine, assure s’être rendue à quatre
reprises à la corniche de Stora en compagnie de son mari et leurs trois filles.
Ils y rencontrent deux autres familles
skikdies avec lesquelles ils passent une
grande partie de la nuit sur la plage
avant de prendre le S’hour puis
repartir vers El Khroub (Constantine)
vers les coups de 2h du matin. «Le
trajet de retour nous prend à peine
une heure et quart en empruntant
l’autoroute», confie cette dame
rencontrée en pleine causerie avec ses
deux amies, anciennes copines de
l’université.
Pour Constantine, Skikda est la
plus proche ville côtière, note Karim
(28 ans) qui affirme s’y rendre avec
sept des amis originaires tous de la
ville d’Aïn Smara depuis le début de
Ramadhan pour des bains de minuit à
Stora. L’autoroute, assure Karim tout
sourire, «permet un gain important de
temps que nous exploitons à profiter
des plaisirs de la mer, de rentrer à
temps, faire un petit somme et entamer
de bonne humeur une nouvelle journée
de jeûne et de labeur».
Le long des trois kilomètres de
plage de Stora qui s’étend jusqu’au
port de plaisance, les familles se
baladent et se reposent sur le sable,
entourées de leurs enfants en face de la
grande bleue fuyant la chaleur des
maisons.
Les multiples commerces parsemant ce front de mer et qui lèvent
rideau dès la rupture du jeûne
proposent des glaces et boissons
rafraîchissantes très prisées après une
longue journée torride de jeûne. Riadh
Souamesse, 45 ans, tient un de ces
commerces pignon sur rue. Il affirme
rompre le jeûne dans son commerce,
question de satisfaire ses clients dont
certains ne lui laissent même pas le
temps de vider son assiette de chorba
f’rik, relève-t-il tout sourire. Proposés
à des prix compétitifs, ses glaces, sorbets, crèmes glacées et boissons
déclinées en de multiples saveurs font
le petit bonheur des habitués de Sotra.
La sécurité règne sur la Corniche
de Stora avec la présence parfois
visible, et souvent discrète, des agents
de police. Moussa 25 ans, policier en
civil, veille au grain sur les lieux
depuis le début du Ramadhan. Cela,
confie-t-il, ne l’empêche pas pour
autant de jouir de la fraîcheur de la
brise marine.
Pendant que la corniche de Stora
s’anime toute la nuit, le centre-ville de
Skikda avec son avenue des arcades
prend l’allure d’une cité abandonnée
au point que beaucoup se demandent
ce qu’aurait été Skikda sans sa
corniche Stora.
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C U L T U R E
Mardi 21 juin 2016
LA PRODUCTION ALGÉRIENNE À L’OPEN FILM FESTIVAL DE NEW YORK
Malika and the witch remporte
le prix du Country Best Award
Malika et la sorcière du Burkinabais Nabaloum Boureima est l’un des six contes africains du long métrage
d’animation Tales of africa, Papa Nzenu conte l’Afrique qui se veut une œuvre artistique dédiée
à la sagesse des peuples africains et aux cultures de l’Afrique
Par
Sihem Bounabi
Agence algérienne pour
le rayonnement culturel
(Aarc) annonce dans un
communiqué parvenu à notre
rédaction que le court-métrage
Malika and the witch (Malika et
la sorcière) de la collection des
films d’animation Tales of
Africa produit par Dynamic art
vision et l’Aarc vient de
remporter en tant que finaliste, le
prix du Country Best Award
dans la compétition du
International Open Film Festival
(Ioff) de New York. Le film est
réalisé par le Burkinabais
Nabaloum Boureima dans les
studios de Dynamic art vision à
Alger.
Djilali Beskri le producteur et
concepteur de Tales of Africa a
exprimé sa joie «je suis content
parce que nous sommes
finalistes dans une compétition
où ont participé plus 4 000 films
de 105 pays avec 338 jury à
travers le monde. Ceci est
stimulant pour aller de l’avant et
encourager ce genre de cinéma,
car il ne faut pas oublier que ces
films sont fabriqués par des
jeunes algériens et africains»,
souligne l’Aarc dans un
communiqué.
Pour rappel, Malika et la
sorcière est l’un des six contes
africains, formant le long
métrage d’animation Tales of
africa, Papa Nzenu conte
l’Afrique, présenté en avant-
Photo : DR
L’
première à Alger en mai dernier.
Il est précisé dans la présentation
de cette œuvre cinématographique que la démarche du
concept Tales of africa, Papa
Nzenu conte l’Afrique, se veut
une œuvre artistique dédiée à la
sagesse des peuples africains et à
la culture des Afriques.
«Le vieux sage Papa Nzenu,
dans son habit blanc, promène
sa canne à travers les villes. Il
raconte aux passants ses
histoires, au son de son
instrument de musique, il dévoile
des vérités pour éloigner ses
auditeurs de leurs préoccupations quotidiennes. Le monde
matériel s’efface peu à peu
devant les messages du vieux
sage. L’oralité prend toute son
ampleur dans la voix du narrateur qui nous guide à travers les
images du continent.» Ainsi
«incontestablement riche en
couleurs, en formes et en sons,
l’Afrique nous révèle toute sa
grandeur à travers son oralité.»
Ainsi, racontés, en poèmes et
en prose, des contes mettant en
valeur les récits traditionnels de
six pays d’Afrique centrale et
occidentale : le Congo, le
Cameroun, le Bénin, le Burkina
Faso, le Mali et le Sénégal.
Il est souligné dans des écrits
consacrés à cette œuvre qu’il est
en fait constitué autant de fables
que de messages riches en
morale et en enseignements à
l’instar de la confiance en soi
dans «Shamazulu», le respect de
la parole donnée dans «Le chasseur et l’antilope», vivre du fruit
de son labeur, les méfaits de la
médisance et la force de la vie en
communauté dans «Les trois
vérités», avoir souvent besoin du
plus petit que soi dans «Malika
et la sorcière», la valeur d’un
geste bien intentionné dans «Le
cadeau», le devoir de garder
espoir, dans «Le lutteur».
Ainsi, Tales of Africa à la
particularité de consacrer un
épisode à un pays différent. La
collection forme une mosaïque
de contes, donnant ainsi un
panorama exhaustif des récits
traditionnels africains. Chaque
culture est représentée à travers
une histoire, à travers les péripéties d’un personnage et chaque
court-métrage est réalisé par un
jeune cinéaste du pays d’origine.
Cette collection mosaïque de
contes a été rendue possible
grâce au concours de Jérémie
Nsingi, Wakili Adehane, Louiza
Beskri, Nabaloum Boureima,
Narcisse Youmbi, Ismael Diallo
et Abib Cissé, jeunes et
talentueux réalisateurs formés
dans les ateliers de Dynamic Art
Vision, producteur du projet, en
collaboration avec l’Aarc et sous
la direction artistique de Djilali
Beskri, qui a réussi à mettre en
symbiose le travail remarquable
de tous ses collaborateurs.
Au terme de cette soirée, il a
déclaré : «Le but de cette formation est de permettre à ces jeunes
réalisateurs de travailler
ensemble et de leur donner les
outils et les moyens techniques
nécessaires à leurs projets à
travers lesquels ils pourront
raconter l’Afrique par
eux-mêmes, c’est-à-dire les
Africains.»
S. B.
AFIN D’APPLIQUER LA CONVENTION SIGNÉE ENTRE LES DEUX SECTEURS EN 2015
Par
Rédaction culturelle
LE MINISTRE de la
Culture, Azzedine Mihoubi, a
présenté, dimanche dernier, une
conférence intitulée «la voie vers
la connaissance» dans laquelle il
a abordé le rôle de la production
scientifique et culturelle dans le
développement des sociétés et
des peuples, dans le cadre d’une
visite d’inspection dans la wilaya
de Guelma.
Il a rappelé, à ce propos, que
la dernière révision constitutionnelle a consacré la culture en
Algérie, la considérant comme
un droit fondamental pour les
citoyens. Le ministre a évoqué
des modèles des pays qui ont pu
réaliser un saut qualitatif dans le
développement à travers l’amélioration de leurs productions
scientifiques et culturelles, citant
la Chine, le Japon et la Jordanie.
Le ministre a également
annoncé dans le cadre de cette
visite qu’une feuille de route
devant dynamiser la coordination
entre les secteurs de la culture et
du tourisme, en incluant les sites
touristiques sera prochainement
élaborée. Une première
rencontre sera tenue avec le
ministre de l’Aménagement du
territoire, le tourisme et
l’artisanat incessamment pour
concrétiser sur le terrain les
clauses de la convention signée
entre les deux secteurs en 2015,
a précisé le ministre au cours
d’une conférence de presse tenue
à la salle de conférence Sassi
Bouhamla, de l’université de
Guelma. Il a, dans ce sens, ajouté
que la convention stipule
l’organisation du secteur de la
culture conjointement avec celui
du tourisme d’activités pour la
promotion des sites touristiques
et archéologiques du pays dans
l’objectif de les rentabiliser.
M. Mihoubi a souligné que
l’exploitation des divers sites
touristiques et archéologiques
répartis sur le territoire du pays
constitue «un appui considérable» pour l’économie nationale
rappelant que l’Algérie est un
véritable musée à ciel ouvert.
Dans les détails, le ministre a
souligné que la promotion des
Photo : S. Zoheir
Dynamisation des liens entre la culture et le tourisme
sites touristiques et archéologiques, l’élaboration des études
sur ces lieux avec l’édition des
guides constituent le rôle du
secteur de la culture.
Par ailleurs, le ministre a
révélé que plusieurs ateliers de
travail regroupant des spécialistes et des professionnels
œuvrent à relancer le secteur du
cinéma et à organiser la
réhabilitation des salles de
cinéma. Le ministre a également
annoncé qu’un travail de
coordination avec le ministère de
l’Intérieur et des collectivités
locales pour assurer l’encadrement des bibliothèques commu-
nales soulignant que l’action vise
à redynamiser le rôle des
bibliothèques pour drainer les
jeunes à travers notamment des
cartes d’accès gratuites et
l’organisation de cercles de
débats autour de plusieurs
thèmes.
R. C.
18
S P O R T S
Mardi 21 juin 2016
PARALYMPIQUES-2016
Ligue 2 Mobilis/WA Boufarik :
Hocine Yahi nouvel
entraîneur
Pas de repos pour les athlètes de judo,
powerlifting et athlétisme
Le technicien Hocine Yahi est
devenu le nouvel entraîneur du WA
Boufarik, nouveau promu en Ligue 2
algérienne de football, en remplacement de Sofiane Nechma, a appris
l’APS hier auprès de la direction du
club. Nechma a conduit le WAB à
l’accession en Ligue 2 après plusieurs saisons en divisions inférieurs,
terminant leader du championnat
amateur (Gr. Centre) avec
55 points. Yahi (56 ans) avait dirigé
auparavant plusieurs formations à
l’image du CR Belouizdad, du RC
Arbaâ ou encore du RC Kouba.
Outre le WAB, les équipes du GC
Mascara et de l’US Biskra ont également composté leur billet pour la
Ligue 2.
Du bi-quotidien pour le powerlifting. Après un repos mérité à l’occasion de l’Aïd, les athlètes reprendront le
travail avec un déplacement en Pologne, pour un regroupement du 10 au 24 juillet, entrecoupé d’un tournoi
en Lituanie (le 22). «C’est le dernier tournoi auquel les athlètes prendront part, après avoir raté celui de
Londres (Grand Prix IPC) que les athlètes regrettent, d’ailleurs, beaucoup, pour sa qualité car ils devaient
retrouver là-bas tous les judokas qualifiés à Rio», a regretté Belkacem
Par
Algérie presse service
es athlètes algériens des disciplines handisports de judo,
powerlifting et athlétisme,
qualifiés aux Jeux paralympiques (JP) de Rio (septembre
2016), n’ont pas de repos en ce
mois de juin, coïncidant avec le
Ramadhan, et poursuivent leur préparation en Algérie.
«Vu l’enjeu, les entraîneurs
nationaux ont préféré continuer le
travail avec les athlètes, même si
c’est avec un volume horaire et
une intensité assez réduite, par
rapport aux précédents mois», a
indiqué le Directeur des équipes
nationales (DEN), Salim
Boutabcha.
Ainsi, les trois judokas, les
deux powerlifteurs et quelques
athlètes, sans oublier l’équipe
de goal-ball masculine, sont
regroupés depuis quelques jours à
Alger pour des stages de courtes
durées pour certains et non stop
pour d’autres.
Les judokas qualifiés aux
JP-2016, Noura Mouloud, Mehdi
Meskine et Abdelaoui Chérine, ont
repris le travail en groupe, sous la
houlette de l’entraîneur national
Rezki Belkacem qui a opté pour
l’option d’une semaine de stage
bloqué (en internat) et une autre en
libre, pour ne pas trop forcer sur
les athlètes.
«On connaît les aléas du mois
sacré sur l’athlète. On a programmé à nos judokas des séances
d’entraînement avec une charge
réduite, d’une heure maximum,
avant la rupture du jeûne, consacrées à la condition physique et au
volet technique et une autre tard
dans la nuit. Pour l’instant cela
marche très bien», a indiqué
Belkacem. La séance nocturne est
L
Photo : DR
CS Constantine :
le franco-algérien
Amir Bourekab 4e recrue,
Belameiri et Zerara
annoncés
consacrée aux combats avec des
sparring-partners de l’équipe nationale juniors des valides qui prépare
les championnats d’Afrique.
«Certes, avoir des adversaires
pareils est une bonne chose, mais
je n’autorise à mes judokas qu’un
maximum de quatre combats par
séance», a expliqué l’entraîneur
national.
Du bi-quotidien pour le powerlifting. Après un repos mérité à
l’occasion de l’Aïd, les athlètes
reprendront le travail avec un
déplacement en Pologne, pour un
regroupement du 10 au 24 juillet,
entrecoupé d’un tournoi en
Lituanie (le 22).
«C’est le dernier tournoi
auquel les athlètes prendront part,
après avoir raté celui de Londres
(Grand Prix IPC) que les athlètes
regrettent, d’ailleurs, beaucoup,
pour sa qualité car ils devaient
retrouver là-bas tous les
judokas qualifiés à Rio», a regretté
Belkacem.
De leur côté, les powerlifteurs
Hocine Bettir et Samira
Guerioua continuent leurs entraînements en stage bloqué, sous la houlette de l’entraîneur national
Mohamed-Salah Ben Atta. Leur
stage qui devra se poursuivre jusqu’au 2 juillet comprend deux
séances par jour (avant la rupture
du jeûne et en soirée).
«Les JP-2016 arrivent à grande
vitesse, donc on n’a pas le droit de
s’endormir sur nos lauriers, surtout en ce mois de Ramadhan. Je
sais que ce n’est pas facile, mais
nos athlètes doivent maintenir la
cadence et continuer à travailler,
même si c’est avec un rythme réajusté, selon les conditions du
jeûne», a indiqué Ben Atta.
Les deux powerlifteurs sont
soumis à du bi-quotidien, avant la
rupture du jeûne et en soirée, avec
des moyens jugés de «très bonne
qualité» par le coach national.
«Nous sommes satisfaits des
moyens que la fédération a mis à
notre disposition. Les athlètes réagissent bien aux séances réservées
au volet technique, mais aussi à la
condition physique», s’est-il félicité. Le seul souci reste la blessure
de Bettir qui s’est réveillée et qui
inquiète l’athlète et son entraîneur.
«Bettir ressent des douleurs au
niveau de l’épaule. Pour l’instant,
son suivi est assuré par le docteur
Réda H’mida qui lui prodigue une
bonne assistance médicale», s’est
contenté de dire Ben Atta.
Quant à l’athlétisme, le travail
s’effectue individuellement ou en
groupe selon le programme établi
par les entraîneurs nationaux. Mais
la plupart des coachs préfèrent
l’option du diurne et plus exactement quelques heures avant l’iftar.
APS
ATHLÉTISME / CHAMPIONNATS D’AFRIQUE 2016
Plus de 700 athlètes attendus à Durban
ENVIRON 720 athlètes de
43 pays, dont l’Algérie, devraient
participer à la 20 e édition
des championnats d’Afrique
d’athlétisme, prévue du 22 au
26 juin à Durban (Afrique du
Sud). «Une participation record»,
s’est félicité le président de la
Fédération sud-africaine d’athlétisme, Aleck Skhosana, ajoutant
que «cette compétition sera une
grande fête» et une «fenêtre
ouverte sur le continent africain»
pour tout le reste du monde.
Un record a été établi même en
termes de présence médiatique
puisque, d’après les organisateurs,
plus de 100 journalistes ont été
accrédités pour assurer la couverture des différentes épreuves.
«Les meilleurs athlètes du
continent seront présents à
Durban et beaucoup seront en
quête de minima pour les Jeux
olympiques de Rio. On devrait
donc assister à une compétition de
haut niveau et il n’est pas exclu
que certains records soient pulvérisés pendant ces championnats
d’Afrique», a espéré Skhosana.
La cérémonie d’ouverture aura
lieu le 21 juin à partir de 18h
(heure locale) dans le grand stade
Growth Point Kings Park de
Durban et «l’accès sera gratuit
pour tout le monde», a annoncé le
président de la Fédération sudafricaine d’athlétisme.
Néanmoins, après l’entame de
la compétition, l’accès deviendra
payant, mais pour les adultes seulement, à raison de 100 rands la
journée, l’équivalent de six euros
environ.
L’Algérie participe à ces
championnats d’Afrique avec
9 athlètes, alors qu’elle avait
réussi à en qualifier 16 au départ.
Seulement, et pour diverses raisons, sept d’entre eux y ont finalement renoncé, dont le champion
d’Afrique en titre du décathlon et
5e mondial en 2015 à Pékin, Larbi
Bouraâda. Sans oublier le champion olympique du 1 500 m en
2012 à Londres, Taoufik
Makhloufi. Des absences de taille
au sein de la sélection algérienne
qui l’obligeront à revoir ses objectifs à la baisse, car les espoirs de
médailles étaient placés en grande
partie sur les athlètes défaillants.
Outre Bouraâda et Makhloufi
qui ont demandé à être «dispensés» de ces championnats
d’Afrique pour pouvoir se consacrer à la préparation des Jeux
olympiques de Rio, Hicham
Bouchicha et Billal Tabti
(3 000 m steeple) n’ont pas été du
voyage à Durban pour le même
motif.
Pour leur part, Amine
Belfarar (800 m) et Louhab Kafia
(triple saut) n’ont pas obtenu leur
visa à temps alors que Saber
Boukemouche (400 m / haies), a
été victime d’une déchirure mus-
culaire à une cuisse et sera indisponible pendant les trois prochaines semaines.
Enfin, Abdelmalek Lahoulou
(400 m haies) et Romaïssa
Belabiod (longueur) qui avaient
dépassé la date de séjour autorisée
en Afrique du Sud lors d’un
précédent stage de préparation
dans ce pays n’ont pas pu obtenir
un nouveau visa. Donc, eux aussi
seront absents de ces championnats d’Afrique, au grand dam de la
Fédération algérienne d’athlétisme, car ces deux athlètes
représentaient des chances de
médailles.
La participation algérienne se
limitera donc à Hicham Cherabi
(perche), Athmani Skander
(200 m), Bariza Ghezlani,
Mohamed Ameur, Hicham
Medjber (20 km marche), Zouina
Bouzebra (marteau), Soufiane
Bouhada, Miloud Laâredj et Fethi
Benchaâ (4x400 m).
APS
Le milieu offensif franco-algérien
Amir Bourekab s’est engagé
dimanche soir pour deux saisons
avec le CS Constantine (Ligue 1
algérienne de football), a appris
l’APS hier auprès de la direction du
club de l’Est. Formé au Paris SG
(France), Bourekab (19 ans) rejoint
ainsi les autres nouvelles recrues
estivales : Karim Baiteche et
Mohamed-Amine Aoudia de l’USM
Alger ainsi que le défenseur du RC
Arbaâ Nacereddine Zaâlani. Par
ailleurs, les deux joueurs de l’ES
Sétif El Hadi Belameiri et Taoufik
Zerara auraient donné leur accord à
la direction du CSC qui vient d’enregistrer le retour de l’ancien dirigeant
Mohamed Boulahbib. Le CS
Constantine, huitième de la Ligue 1
Mobilis lors de la saison 2015-2016,
sera toujours entraîné la saison prochaine par le Franco-Portugais
Didier Gomes da Rosa.
MC Oran : la piste
de l’entraîneur Henkouche
abandonnée
La direction du MC Oran a finalement écarté la piste de l’entraîneur
Mohamed Henkouche alors qu’elle
était sur le point de finaliser avec lui,
a appris l’APS auprès de ce club de
Ligue 1 algérienne de football.
Henkouche avait pourtant tout
conclu ou presque avec le président
du MCO, Ahmed Belhadj, le weekend. Il était prévu qu’il signe son
contrat dimanche soir avant que les
dirigeants oranais ne se rétractent et
abandonnent sa piste. Selon une
source dans le club, l’arrivée de l’ancien sélectionneur national n’a pas
fait l’unanimité parmi les membres
du conseil d’administration de la formation de la capitale de l’ouest algérien, obligeant Belhadj à renoncer à
l’engagement de ce technicien. Cela
se passe au moment où le MCO
s’apprête à clôturer son opération
de recrutement après l’arrivée de
9 nouveaux joueurs : Heriat,
Hichem Cherif (USM Blida), Sebbah,
Bentiba, Boudoumi (ASM Oran)
Gafaiti (équipe B de Norwich City,
Angleterre), Ferrahi (JS Kabylie),
Aguid et Benali (MO Béjaïa).
19
Ligue 1 - MCA :
arrivée
imminente
d’un attaquant
pour clore
le recrutement
S P O R T S
Mardi 21 juin 2016
EURO-2016
Les Islandais mettent à mal une stratégie
technique et bien des certitudes
A la veille de leur dernière rencontre face aux Autrichiens, lesquels sont lanterne rouge du
groupe, il n’est pas exclu que les Islandais, deuxième au classement, passent en huitièmes de
finale et ce ne sera vraisemblablement pas une hérésie
Par
A. Lemili
rente-et-un pour cent et
28%. S’agissant de
l’Europe, ce n’est pas le
taux dégressif de la popularité du
Président français, mais celui de
la possession de balle au cours de
deux rencontres en attendant que
se joue la troisième. Ces taux
sont à mettre au «crédit» de la
sélection islandaise de football
laquelle une première fois contre
le Portugal de CR7 «le magnifique» et la Hongrie de Kiraly «le
quadra» que les Bleus ont
condamné à un partage des points
en pratiquant un football carrément venu d’une autre planète
par sa forme débridée laquelle
n’est pas sans rappeler le très
aride catenaccio du fumeux
Helenio Herrera, «H.H» pour les
intimes.
Les coéquipiers de
Gudjhonnson ont ainsi apporté la
preuve qu’il ne suffit pas de
monopoliser la balle pendant
l’essentiel de la durée d’une rencontre pour la gagner sachant que
les Islandais ont pris le même
nombre de points (1) que leurs
adversaires. A ce stade de la
réflexion, la seule formation qui
confirme l’idée que la possession
du ballon permet à la formation
qui en recourt à multiplier ses
chances de victoire, voire de
suprématie dans la discipline
reste bien entendu le FC Barcelone, quoique pour la saison en
cours, les Catalans avec 61,5% se
classent pourtant derrière le PSG
(63,7) et bien loin du Bayern
Munich (67,1). Néanmoins, la
régularité dans cette «vérité» des
coéquipiers d’Iniesta depuis 2008
Photo : DR
T
plaide largement en leur faveur.
Quant au PSG, il s’agit plutôt là
de l’invité incongru compte tenu
de la faiblesse de la compétition
hexagonale pour la saison
écoulée et surtout la nature même
de la composante du club de la
capitale et d’une valeur financière
qui ne permet aucune comparaison avec le reste des autres formations.
Pour en revenir aux Islandais,
autant dire qu’ils ont affectivement emballé le public autre que
le leur, plus particulièrement par
leur hargne, leur engagement
physique et de manière générale
par leur pratique presque naïve
d’un football hurrah...payant et
qui l’aurait été encore plus s’ils
avaient réussi à préserver leur
avantage contre les Hongrois
qu’ils ont menés à la marque
presque jusqu’au temps additionnel. A la veille de leur dernière rencontre face aux
Autrichiens, lesquels est-il besoin
de le souligner, sont lanterne
rouge du groupe, il n’est pas
exclu donc que les Islandais
(deuxième au classement) passent
en huitièmes de finale et ce ne
sera vraisemblablement pas une
hérésie. Pour cela il leur suffira
de battre leur adversaire et
que dans l’autre match, la
Hongrie neutralise les Portugais.
Ce qui n’est pas impossible
même avec un CR7 survolté qui
confirme toutefois qu’il est loin
d’être à la hauteur des grands
rendez-vous.
En conclusion, il y a nécessité
de rebondir sur la question de la
possession de balle et de l’avantage ou non que celle-ci confère.
Incontestablement, elle fournit
une supériorité à l’équipe qui en
fait son son arme absolue en ce
sens qu’elle prive l’adversaire du
ballon et ce faisant conduit ce
dernier à l’énervement, à la faute
ensuite et à l’inéluctable sentiment de défaitisme. Par ailleurs,
contrairement à ce qui pourrait
être imaginé la possession du
ballon permet de nettement
mieux gérer l’effort en raréfiant
les déplacements grâce aux
passes répétées et en faisant donc
plus courir l’adversaire.
En attendant et malgré le
temps fou qu’ils mettent à courir
sur le terrain, les Islandais donnent l’impression de démonter
tous les bien-dits sur la possession de balle et l’invincibilité ou
du moins la suprématie qui en
résulterait. Si demain, ils parviennent à passer en 1/8e de finale à
l’issue de leur rencontre face aux
Autrichiens autant dire que bien
des certitudes risquent de tomber
et que des choix tactiques d’être
revus par ceux qui se font du
temps de possession de balle dans
un match un plus sûr moyen de
gagner.
A. L.
COUPE DE LA CONFÉDÉRATION
Le pari gagné du MO Béjaïa
AVEC un effectif décimé et
une préparation perturbée, le MO
Béjaïa s’est illustré là où personne ne s’y attendait en réussissant le pari après sa victoire face
aux Tanzaniens des Young
Africans (1-0), dimanche soir à
Béjaïa dans le cadre de la
1re journée de la phase de poules
(Gr.A) de la Coupe de la
Confédération africaine de football (CAF). Un but marqué par le
milieu de terrain Salhi à la
20 e minute, a permis au MOB
d’éviter le piège dans lequel était
tombé la veille à domicile le
représentant algérien dans la
Ligue des champions, l’ES Sétif
qui a été battu par les Sud
Africains de Mamelodi
Sundowns (0-2). Le nouvel
entraîneur des «Crabes», Nacer
Sendjak, avait tout à fait raison
de jubiler à l’issue de la rencontre
après avoir mené son équipe à
une victoire inespérée devant
contribuer au retour du calme
dans le club. Ce dernier a vécu
des semaines mouvementées
juste après la clôture de la précédente saison, suite au départ de
l’entraîneur Abdelkader Amrani
et plusieurs joueurs cadres de
l’effectif.
Sur le plan administratif, cette
formation n’a pas été également
épargnée puisque le président
Boubekeur Yekhlef a jeté l’éponge, cédant sa place à Zahir
Attia, qui s’est retrouvé vite
contesté pour avoir échoué à
retenir les meilleurs joueurs de
l’équipe, sans pour autant parvenir à engager de nouvelles
recrues de valeur.
«Pour ne rien vous cacher,
j’étais sous pression avant le
match, car on a joué amoindris,
sans parler des moments difficiles qu’on a vécus», a déclaré
Sendjak à la presse à l’issue de la
partie. Des propos qui résument
la conjoncture très difficile dans
laquelle les protégés de l’entraîneur de la sélection algérienne en
1998 avaient abordé leur premier
rendez-vous dans cette phase de
poules, eux qui ont déjà réussi un
exploit en se qualifiant à cette
étape avancée de l’épreuve, et ce,
pour la première participation de
l’histoire du club dans une
compétition internationale.
C’est dire combien ce succès
est intervenu au bon moment,
puisqu’il va permettre tout simplement aux Béjaouis de se
remettre en confiance. «Cette victoire va nous permettre d’entrevoir la suite avec confiance et
dans la totale sérénité», explique
encore Sendjak.
Dans l’autre match du groupe
le TP Mazembe (RD Congo) a
battu Medeama (Ghana) sur le
score de 3 buts à 1.
La formation béjaouie affrontera en déplacement les Ghanéens
de Medeama lors de la 2e journée
prévue les 28 et 29 juin, alors que
les Young Africans reçoivent le
TP Mazembe.
APS
UN NOUVEL attaquant est
attendu «au plus tard» aujourd’hui au MC Alger pour clôturer l’opération de recrutement
estivale, a appris l’APS hier
auprès de la direction de cette
formation de Ligue 1 algérienne
de football.
Un accord est en passe
d’être trouvé avec cet attaquant,
a indiqué Omar Ghrib, responsable dans le club algérois, sans
pour autant dévoiler le nom du
joueur.
Le Doyen’, qui participera la
saison à venir à la Coupe de la
Confédération africaine de football (CAF), a engagé jusque-là
sept nouveaux éléments. Il
s’agit de Zahir Zerdab, Zidane
Mebarakou (MO Béjaïa),
Brahim Boudebouda (USM
Alger), Antar Djemaouni (ASM
Oran), Hadj Bougueche (USM
Harrach), Zakaria Mansouri (à
titre de prêt du Paradou AC),
ainsi que du gardien de but,
Kheireddine Boussouf (NA
Hussein Dey). Le club récupère
aussi son portier international
olympique, Farid Chaâl, prêté
la saison passée à l’USM
Harrach.
Par ailleurs, la reprise des
entraînements au MCA est
fixée pour mardi à partir de 18h
au niveau du terrain annexe du
stade 5-Juillet, a informé la
même source.
Le Mouloudia, sous la houlette de son nouvel entraîneur
Djamel Menad, se rendra vendredi prochain à Ain Draham
(Tunisie) pour effectuer un premier stage d’intersaison qui se
poursuivra jusqu’au 3 juillet.
Un deuxième regroupement
à l’étranger est également au
programme de préparation des
Vert et Rouge. Il aura lieu en
Pologne à partir du 9 juillet, et
ce, pour une durée de deux
semaines.
Le staff technique mouloudéen, attend également
l’engagement d’un nouvel
entraîneur des gardiens de but
après la décision de Menad de
mettre à la disposition des staffs
des catégories jeunes Ali
Lezzoum qui occupait cette
fonction la saison passée.
Des contacts ont été établis
avec Halim Tifour, l’ex-entraîneur des gardiens du RC Arbaâ,
mais ils n’ont pas abouti,
apprend-on encore auprès de
Ghrib.
APS
Éliminatoires CAN-2017 (U17) : les Verts débutent leur dernier stage avant d’affronter la Libye
La sélection algérienne des moins de 17 ans (U17) a débuté
hier au Centre technique de Sidi Moussa son dernier stage
précédant la double confrontation contre la Libye en éliminatoires de la Coupe d’Afrique de la catégorie (CAN-2017).
Sous la houlette de l’entraîneur Saber Bensmain, les jeunots des
Verts avaient effectué un regroupement d’une semaine
du 10 au 16 juin, durant lequel ils sont passés à la vitesse supérieure dans la préparation des deux matchs face aux
Libyens prévus les 25 et 29 juin au stade Omar-Hamadi pour le
compte du premier tour des qualifications africaines.
La fédération libyenne avait accepté de jouer les deux matchs à
Alger en raison de la situation sécuritaire difficile régnant dans
son pays.
Les protégés de Bensmain ont participé, du 28 mai au 4 juin, au
tournoi de l’Union nord africaine de football (UNAF) de la
catégorie au Maroc, et au cours duquel ils ont fait trois matchs
nuls face au Burkina Faso (0-0), au Maroc (2-2) et à la
Tunisie (1-1).
www.latribunedz.com
INITIATIVE DE L’ASSOCIATION QASBAOUIYA ET L’ORGANISATION
NATIONALE DES ASSOCIATIONS POUR LA SAUVEGARDE DE LA JEUNESSE
Mardi 21 juin 2016
MÉTÉO
Centre Max. 27° ensoleillé
Min 14°
Concours de la chanson chaâbi
amateur à l’OPLA d’Alger
Par
Ouest
Max. 30°
ensoleillé
Min 17°
Est
Max. 28°
ensoleillé
Min 12
Sud
Max. 34° Plutôt
Min 20° ensoleillé
Abdallah Kaddour
Office des parcs des
sports et des loisirs
d’Alger abrite depuis
dimanche dernier le Concours de
la chanson chaâbi amateur. Le
concours organisé par l’Organisation nationale des associations pour
la sauvegarde de la jeunesse
(Onasj), en collaboration l’association culturelle Qasbaouiya ainsi
que l’établissement Art et culture
de la wilaya et la radio El Bahja, se
déroulera jusqu’au 3 juillet.
Ce concours se veut un espace
d’échanges et de rencontres entre
les chanteurs professionnels du
chaâbbi et les jeunes amateurs. Le
coup d’envoi du concours a été
donné dans la soirée du dimanche
au sein de l’Opla, ou un espace
gazonné a été aménagé pour abriter
cet événement. Les chanteurs
professionnels ont ouvert le bal
durant cette soirée qui a vue la
présence de nombreux jeunes et
familles venus apprécier la
chanson Chaâbi dans toute sa
splendeur et son symbolisme. Plusieurs chanteurs se sont succédé
interprétant différentes mélodies du
répertoire chaâbi au grand bonheur
des invités. Le cheikh Mahdi
Tamache était sans doute la vedette
de cette soirée. Tamache, ancien
élève de Hadj M’Hamed El Anka,
a ébloui l’assistance par son interprétation de la fameuse chanson
«Elhamdoulila ma Bkach istimar fi
bladna». Les chanteurs professionnels laisseront la place aux jeunes
durant les prochaines soirées qui
seront organisées les dimanches et
les mercredis. Les quatre premiers
lauréats de ce concours seront
accompagnés et pris en charge par
l’établissement Art et culture de la
wilaya d’Alger. Le président de
l’Onasj, Abdelkrim Abidat, nous
dira que «le but de ce concours est
de mettre en valeur de jeunes
talents. Nous avons voulus leur
donner une chance pour se présenter et se produire sur scène.
Aujourd’hui, la soirée est animée
par des professionnels de la
chanson chaâbi, tandis que les
jeunes amateurs se produiront à
partir de mercredi prochain».
«C’est une première expérience au
niveau de la wilaya d’Alger. Cette
L’
Source
http://fr.weather.yahoo.com
Horaires des prières
Fadjr...........03.38
Echourouk ...05.29
Dohr...........12.50
Assar ..........16.42
Maghreb ....20.13
Icha ............21.55
Photo : S. Zoheir
„ CRAAG : séisme de 3,5 degrés à Bordj Bou Arréridj
initiative va s’étaler sur d’autres
wilayas durant l’année prochaine
à la recherche de nouveaux
talents», ajoutera-t-il. Le président
de l’Onasj dira que cette dernière
«gère une population spécifique, à
savoir les jeunes touché par le phénomène de la toxicomanie. Notre
objectif principal est de récupérer
les jeunes en difficultés». Ajoutant
que «les jeunes touchés par la toxicomanie une fois récupérés par
l’Organisation sont orientés et pris
en charge au niveau du centre de
prévention et de psychothérapie sis
à El Mohamadia». Il ajoutera aussi
que «l’Organisation a mis en place
des psycho-bus et une équipe de
psychologues et de sociologues à
écoute des jeunes. L’Organisation
a par ailleurs mis en circulation
des Samu scolaires pour combattre
la violence en milieu scolaire».
l’Onasj a aussi formée plus de
1 000 éducateurs et éducatrices
pour accompagner et encadrer les
jeunes en difficulté, l’opération est
baptisée «Sauvons un jeune par un
jeune».
L’Onasj «prendra en charge
5 000 enfants nécessiteux privés
de vacances. Cette opération est
baptisée «Pas d’enfants sans
vacances». L’Onasj est aussi
connue pour son opération «Un
bac sans stress» organisée chaque
année et qui vise à encadrer et
assurer un accompagnement
psychologique aux candidats du
baccalauréat. L’Organisation met
en place également «la Coupe du
fair play, pour lutter contre la violence dans les stades. Cette Coupe
est parrainée par le président de la
République et baptisée ‘‘le trophée
de la réconciliation sportive’’. Elle
est décerné aux supporters et non
pas aux joueurs». Il dira aussi que
«nous avons récupéré les médecins, psychologues et sociologues
qui sont fraîchement diplômés et
manquant d’expérience. On leur
offre un stage où ils peuvent
acquérir une certaine pratique et
participer aux différentes activités
de l’Organisation».
Le président de l’association
Qasbaouiya, Atbi Nasser, nous dira
que «le but de l’association est de
regrouper les chanteurs de la
chanson chaâbi, ainsi que les
jeunes chanteurs pour leur donner
une occasion de se produire sur
scène». «Je ne me suis pas produit
sur scène pendant de longues
années et j’ai constaté que de nombreux chanteurs de chaâbi ne trouvent pas de lieux adéquats pour se
produire, alors j’ai décidé de
regrouper différents chanteurs
pour préserver ce riche patrimoine
culturel», ajoutera-t-il. Notre interlocuteur a également appelé «les
pouvoirs publics à encourager ce
genre d’initiative durant le mois
sacré ainsi que la saison estivale
qui devrait avoir lieu au niveau de
chaque commune afin de préserver
notre patrimoine». L’intervenant a
déploré le fait que «plusieurs
artistes de chaâbi soient victimes
de marginalisation et de
l’oubli tel Aâlilou, le fameux
percussionniste d’El Anka, ainsi
que Omar Mekraza». Il déplore
aussi «la fermeture du Conservatoire de la musique chaâbi au
niveau de la place des martyrs».
A. K.
Le ministère rassure sur la réquisition des commerçants pour l’Aïd
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Et la même source de préciser que cette
permanence concerne, en premier lieu, les boulangers
dont le nombre de ceux réquisitionnés est de 4 932, en
hausse de 9% par rapport à l’Aïd 2015, alors que
pour l’alimentation générale, leur nombre est de
20 167 (28% de plus par rapport à l’année dernière).
Aussi, 7 711 commerçants d’activités diverses seront
au rendez-vous. Les unités de production sont également concernées, indique le même responsable qui
précise qu’il s’agit notamment des laiteries, des minoteries et des unités de fabrication des eaux minérales,
et leur nombre (celles réquisitionnées pour la permanence) est de 435 unités. Pour veiller au respect de
cette permanence, poursuit le même responsable,
2 314 agents de contrôle seront mobilisés, ce qui
représente une augmentation de 15% par rapport à
l’année 2015. C’est une bonne chose que le ministère
s’y prenne à temps, selon les dires de son représentant,
afin d’assurer un service, disons minimum, les 3 jours
fériés. Force est de reconnaître toutefois que chaque
année, le même département ministériel annonce le
maintien de ce système de permanence sans toutefois
que ses consignes ne soient suivies d’application sur le
terrain. En effet, très peu de commerçants affichent
leur présence le jour J. Les citoyens dénoncent particulièrement les boulangers qui, même en temps
normal, depuis notamment quelques années, baissent
rideau. Ce système de permanence, de l’avis de tous,
n’a jamais fonctionné et les menaces de sanction ne
dissuadent nullement les contrevenants. Comme
chaque fête, le citoyen prend son mal en patience en
attendant que les commerçants reprennent du service
selon leur bon gré. «Il ne faut surtout pas les forcer.
Ce sont eux les maîtres» lancent, indignés, ceux qui
ont subi maintes fois les désagréments causés par tels
comportements irresponsables. En revanche, d’autres
restent sereins et font montre de prévoyance en
s’approvisionnant en produits nécessaires y compris
le pain, quelques jours avant la fête. Avoir un
congélateur chez soi est loin d’être une mauvaise idée.
K. M.
Une secousse tellurique d’une magnitude de 3,5 degrés sur l’échelle ouverte de Richter
a été enregistrée hier dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, a indiqué le Centre de
recherche en astronomie astrophysique et géophysique (Craag) dans un communiqué.
L’épicentre de cette secousse survenue à 11h19, a été localisé à 1 km au sud de
Sidi Embarek, wilaya de Bordj Bou Arréridj, a-t-on précisé de même source.
„ Accidents de la circulation : 11 morts et 14 blessés en 24 heures
Onze personnes ont trouvé la mort et 14 autres ont été blessées dans huit accidents de
la circulation enregistrés durant les dernières 24 heures au niveau national, selon un bilan
rendu public lundi par les services de la Protection civile. Le bilan le plus lourd a été
enregistré au niveau de la wilaya de Batna où trois personnes sont décédées suite a une
collision entre un véhicule léger et un camion semi-remorque, survenue sur la RN 3,
dans la commune de Batna. Par ailleurs, les secours de la Protection civile de la wilaya de
Chlef sont intervenus pour repêcher un adolescent âgé de 16 ans, décédé noyé dans une
réserve d’eau près de la RN 19, dans la Commune d’El Chatia.
„ Saisie de 11 quintaux de kif traité à Béchar et Tlemcen
Onze quintaux de kif traité ont été saisis par des éléments de l’Armée nationale
populaire (ANP) lundi à Béchar et Tlemcen, dans le cadre de la lutte contre la criminalité
organisée, indique un communiqué du ministère de la Défense nationale. «Dans le cadre
de la lutte contre la criminalité organisée, un détachement de l’Armée nationale
populaire a intercepté, le 20 juin 2016 à Béni Ouenif, wilaya de Béchar (3e Région
militaire), un camion chargé de dix quintaux de kif traité», précise le communiqué. A
Tlemcen (2e Région militaire), «des éléments des Gardes-frontières ont saisi une autre
quantité s’élevant à 100 kilogrammes», note la même source, ajoutant qu’à Biskra (4e
Région militaire), «des éléments de la Gendarmerie nationale ont arrêté un
contrebandier à bord d’un camion chargé de 32 quintaux de tabac».
„ Biskra : plus de 480 hectares de la forêt de Mezbel ravagés
par les flammes
Plus de 480 hectares ont été détruits par un incendie dans la forêt de Mezbel, dans la
commune de Meziraa, wilaya de Biskra, a-t-on appris hier auprès du Conservateur des
forêts de Biskra. L’incendie qui s’est déclaré le 14 juin et qui a progressé de manière
significative à cause des vents enregistrés mercredi et jeudi derniers, a pu être maitrisé à
95% grâce à la mobilisation des agents de la Protection civile et ceux de la Conservation
des forêts des wilayas de Biskra, Batna et Khenchela, a affirmé Chikousse Abdelatif. Il a
également fait savoir que tous les efforts sont déployés à l’heure actuelle pour atteindre
le dernier foyer d’incendie et éviter sa propagation à Beni Maloul, forêt d’une superficie
de 65 000 hectares et qui s’étale sur trois wilayas (Batna, Biskra et Khenchela). De son
côté, le directeur du service de la protection de la faune et de la flore de la Conservation
des forêts de Batna, Othmane Briki, a indiqué que tous les agents de son service sont
mobilisés afin de surveiller l’évolution des flammes et d’éviter qu’elles ne se propagent
aux forêts de Kimmel qui se trouvent à seulement 500 mètres de la forêt de Mezbel.
„ Blida : arrestation de six individus impliqués dans la création
de parkings fictifs
Les services de la sûreté de wilaya de Blida ont procédé à l’arrestation de six individus
impliqués dans la création de parkings de véhicules fictifs, a-t-on appris hier auprès de la
cellule d’information de ce corps constitué. Dans le cadre de la lutte contre la
prolifération des parkings anarchiques à Blida, la brigade criminelle de la sûreté de wilaya
a arrêté six individus impliqués dans la création de parkings de véhicules, sans
autorisation de la part des services concernés, a-t-on ajouté de même source. Les mis en
cause contraignaient les citoyens à leur verser de l’argent contre le stationnement de
leurs véhicules dans des sites sis à Bab Dzair, la cité du 13-Mai et la placette Ettoute,
entre autres. Les citoyens ont salué cette opération ayant également permis la saisie
d’une somme de 3 895 dinars, issue des revenus de cette activité illégale. Présentés
devant la justice, quatre parmi les prévenus ont été placés en détention, au moment où
deux ont été cités à comparaître.
„ Tébessa : tentative d’introduction de 18 tonnes de pêche déjouée
Une tentative d’introduction de dix-huit tonnes de pêche sur le sol algérien à partir des
frontières Est a été déjouée dimanche soir par la Brigade mobile de la police judiciaire
(Bmpj) de la commune de Bir El Atter (Tébessa), a-t-on appris hier auprès de la sûreté
de wilaya. Cette opération, effectuée suite à des informations parvenues à la Bmpj, a
permis le contôle d’un semi-remorque transportant 18 tonnes de pêche et l’arrestation
de deux individus âgés de 40 et 80 ans, a précisé la même source. L’enquête ouverte a
dévoilé l’implication dans cette affaire de contrebande de trois autres personnes,
identifiées, actuellement activement recherchées. Les deux personnes appréhendées ont
été présentées devant le procureur de la République, a-t-on encore fait savoir de même
source.