Congrès 2014 Compte-rendu de la séance plénière Bernard Basset Président d’ATEC ITS France Jean-Marc janaillac président de Transdev, président de l’UTP L’hôte d’honneur de la séance plénière était M. Jean-Marc Janaillac président de Transdev et président de l’UTP. ces différents modes, aux nouveaux comportements des usagers. L’exploitation durable de ces transports terrestres est également un des sujets d’actualité, au titre de la responsabilité de Transdev en tant qu’acteur de la ville et des territoires. L’importance du numérique dans l’avenir des transports public, est bien entendu un sujet incontournable, qui revient de plus en plus dans leurs discussions avec les élus notamment. La personnalisation des services de mobilité en fonction des types de clientèle, sera bien sûr un facteur de différenciation pour satisfaire leurs clients. À l’ouverture de la séance, M. Claudy Lebreton, président du Conseil général des Côtes d’Armor et de l’AdF, président d’ITS Bretagne, qui venait d’inaugurer l’exposition, a prononcé une brève allocution pour féliciter et remercier les exposants et rappeler l’importance du rôle des Départements. Les Départements sont au cœur d’un champ d’interrelations politiques, économiques, sociales et éducatives apte à produire des dynamiques territoriales positives en matière d’aménagement numérique, et plus particulièrement des services de transport intelligents. Cette place stratégique justifie, pour l’AdF : ▬▬ l’implication importante des départements dans le CEREMA, par l’intermédiaire du Comité des maîtres d’ouvrage ITS ; ▬▬ leur participation à l’élaboration du plan national des ITS, avec le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie. Il a également rappelé que trop de projets développés aujourd’hui dans les territoires sont testés et récupérés hors de France, et estimé que nous devons être capables de proposer un espace de développement à ces projets du début à la fin du processus de création. Ceci suppose notamment que soient levés les freins juridiques et financiers que rencontre l’innovation territoriale, en complément de la mise sur pied d’une stratégie nationale. M. Jean-Marc Janaillac, président de Transdev, a ensuite pris la parole. Il a d’abord fait part de son intérêt pour cette rencontre avec l’association. Transdev partage, en effet, le même intérêt qu’ATEC ITS France sur ses sujets de prédilection, comme : l’approche globale des transports terrestres, au-delà des seuls transports routiers, en étant attentif à l’émergence de nouveaux modes, à l’interaction entre Il nous a ensuite parlé de Transdev et de son expérience Internationale, puis de ses préoccupations comme président de l’UTP. Transdev est un groupe de 95 000 collaborateurs, opérant dans 21 pays répartis sur les 5 continents, et dont les actionnaires sont la Caisse des Dépôts et Veolia. Les 700 filiales du groupe. C’est la plus multilocale et la plus internationale du marché du transport public de voyageurs. Transdev est acteur de la multimodalité, en opérant sur 13 modes de transport différents, en particulier pour prendre en compte la demande privée (taxis, VTC, transport à la demande, transport de personnes handicapées…). 70 % de son chiffre d’affaires est réalisé à l’international. La croissance de la demande de transports collectifs lui semble résulter : ▬▬ dans les pays développés, de la montée des préoccupations de protection de l’environnement et de qualité de la vie ; ▬▬ dans les pays émergents, menacés par la « thrombose automobile », de la préoccupation du développement économique. Face à cette situation, les problèmes principaux sont le manque de moyens financiers des pays développés et l’absence de cadres juridiques et économiques stables dans les pays émergents. Le point clé est évidemment le financement de l’exploitation des TC. En France, ce financement est assuré à 50 % par le versement transport des entreprises, 30 % par les usagers et 20 % par subventions des collectivités publiques. Le versement transport est lié à l’emploi, et plafonne, la contribution des collectivités aussi et on ne peut demander davantage aux clients. De plus, la TVA vient d’être relevée en France, alors qu’elle est plus faible dans le reste de l’Europe, voire que dans certains pays, les TC en sont exonérés. Le taux de couverture des dépenses par les recettes a chuté, en 10 ans, de 39 % à 32 %. Une perspective positive serait d’ouvrir le marché à la concurrence plus rapidement que ne l’imposent les textes européens. L’exemple de l’Allemagne est, à cet égard, encourageant. Enfin, M. Janaillac expose son point de vue sur l’intermodalité. Le monde des transports publics admet aujourd’hui l’intérêt de la voiture qui répond à un besoin des clients ; celui d’un trajet sans couture du point de départ à celui d’arrivée. Après ce tableau de la situation, M. Janaillac nous a montré les défis à relever pour parvenir à une mobilité intelligente, c’est-à-dire durable et économique, pour tous. Il faut d’abord susciter un engagement commun de tous les acteurs, autorités de transport, opérateurs industriels et organismes de recherche, pour un effort collectif et concerté dans tous les domaines du transport de voyageurs et de fret. Il faut ensuite être à l’écoute des clients du système de transport, tout particulièrement public dont les comportements et les besoins évoluent au même rythme que ceux de la société. Le travail collaboratif lui semble primordial, particulièrement pour le développement du numérique dans les transports. S’appuyant sur l’expérience de 10 ans de sa filiale Cityway, il désigne les domaines suivants : ▬▬ relations avec les autorités organisatrices ; ▬▬ relations avec le client ; ▬▬ billettique ; ▬▬ maintenance des véhicules. C’est pour cette raison que Transdev a établi un partenariat avec IBM et se montre attentif au développement du « Big Data » pour mieux comprendre le fonctionnement des territoires et les besoins de leurs populations. Il conclut en nous appelant à inventer notre mobilité par la coconstruction et l’innovation, en vue de mettre véritablement la mobilité au service de la rencontre entre les personnes. 28 [TEC 221] janvier-mars 2014 Inauguration de l’exposition des Rencontres de la Mobilité Intelligente 2014 par Claudy Lebreton et François Malbrunot accompagnés de Bernard Basset, Guy Le coz, Yves Robichon et Jean-Bernard Kovarik Exposants – Partenaires – Sponsors du Congrès ATEC ITS France 2014 Les rencontres de la Mobilité intelligente ACTOLL • ADVANCITY • AITF • ARTELIA Ville & Transport • ASSYSTEM France • ASFA • ADSTD • ADF • AXIMUM • AXIS COMMUNICATIONS • BLUESCAN • BMIA • CAPSYS • CAR2ROAD • CEREMA/ DTSO • CERYX-TS • CF-AIPCR • CISCO • CITILOG • CITYWAY • CLEMESSY TRANSPORT • CNES • COMATIS • CXR Anderson Jacobson • EGIS • ERTICO-ITS EUROPE • EYEVIS • FACTORY SYSTEMES FARECO FAYAT GROUP • FLIR ITS • FLOW • GEA • GREEN WAY SYSTEMS • GUIDE • HIKOB • ICOMS DETECTIONS • ID4CAR • IFSTTAR • INGEROP • I-TRANS • ITS BORDEAUX 2015 • ITS BRETAGNE • IXXI • KAPSCH TRAFFICCOM • KARRUS • LACROIX TRAFIC • LICIT ENTPE • LUTB • MACQ • MAGSYS SA • MICROSENS • MINES PARISTECH • MIOS • MOBIGIS • MOVEO • MOXA EUROPE • MT3 • MULTITOLL • NEAVIA TECHNOLOGIES • ORANGE Business Services • PTV GROUP • Q-FREE ASA • QOS TELECOM • SAFECALL • SANEF ITS Technologies • SCHNEIDER ELECTRIC • SETEC ITS • SICK • SIGNATURE TRAFFIC • SPHINX • SPIE • TELECOM PARISTECH • THALES • TKH SECURITY SOLUTIONS • TOPOS AQUITAINE • TSS (AIMSUN) • VINCI ENERGIES • WAVETRONIX Compte-rendu de l’Exposition ATEC ITS France Succès du 41e Congrès ATEC ITS France, les rencontres de la Mobilité intelligente 2014, dédiées aux défis de la Mobilité pour tous ! Organisé pour la deuxième année consécutive à l’espace Champerret à Paris, ce 41e Congrès ATEC ITS France, sur le thème des Rencontres de la Mobilité Intelligente 2014, est une belle réussite, avec, sur deux jours, 1 300 participants et la présence de 67 exposants. Premier grand événement de l’association en 2014, il a mobilisé les adhérents de l’association, toujours fidèles, et la majeure partie des acteurs du secteur. L’exposition, tenue dans le cadre du Congrès, est un événement incontournable pour l’ensemble des acteurs des systèmes et services de transports terrestres et de la mobilité intelligente. Elle a été inaugurée par Claudy LEBRETON, Président du Conseil Général des Côtes-d’Armor, Président de l’Assemblée des Départements de France, et par François MALBRUNOT, Responsable de l’exposition, accompagnés de Bernard BASSET, président ATEC ITS France, de Guy LE COZ, Secrétaire Général du Conseil Général des Côtes d’Armor, d’Yves ROBICHON, Président du CF-AIPCR, de Jean-Bernard KOVARIK, Adjoint au Directeur Général des Infrastructures, des transports et de la mer du MEDDE. En séance plénière d’ouverture du Congrès, à l’issue de ses rencontres sur les différents stands, Claudy LEBRETON a fait part de son extrême intérêt et de son admiration pour les équipements, systèmes et services présentés et a souhaité la bienvenue aux exposants, congressistes et visiteurs ; il a souligné que les ITS couvrent tous les modes de déplacements : Individuels ou collectifs, automobiles, ferroviaire, urbain, intercités, et sont porteurs de la « mobilité informée et géo localisée ». Lors de la séance plénière d’ouverture, François Malbrunot a souligné le caractère international de l’exposition tant par l’origine des exposants et visiteurs (Algérie, Allemagne, Angleterre, Australie, Autriche, Belgique, Bulgarie, Espagne, Etats-Unis, Grèce, Italie, Luxembourg, Maroc, Norvège, Pays-Bas, Réunion, Russie, Suisse, Tunisie, Ukraine) que par leurs activités réalisées en Europe et dans le Monde. Il a également présenté le panorama des domaines des ITS (Intelligence dans les transports, services et systèmes) couverts par l’exposition : « Transports Collectifs », « Sécurité, Sûreté, Trafic », « Péage et Télépéage », « Formation, Recherche, Modélisation » et « Technologies Transversales ITS ». Ces exposants participent au développement des ITS pour plus d’efficacité économique, de confort lors des déplacements et du stationnement, plus de mobilité des personnes et des biens, et plus de sécurité. La diversité des exposants, qui présentent leurs capacités de conception, de conseil, de réalisation, leurs technologies et leurs services, permet à chacun de mesurer les évolutions (par rapport aux précédents congrès) et d’imaginer les perspectives d’avenir. L’exposition 2014 s’est ainsi parfaitement inscrite dans le thème du Congrès, mettant en évidence les moyens de répondre aux immenses besoins de mobilité en France, en Europe et dans le monde. Je tiens à souligner la diversité des technologies, des services, des équipements et systèmes de nos exposants cette année, qui regroupent des bureaux d’études, ingénierie, industriels et équipementiers, prestataires de service, organismes de recherche et de formation, installateurs sur sites, intégrateurs, réalisateurs de logiciels, opérateurs de télécommunications. Je note aussi que l’innovation est partout dans les « start-up » comme dans les grands groupes de cette exposition. Vous pourrez aussi tenter d’imaginer un peu du futur de la mobilité intelligente, en vous rappelant l’arrivée « inattendue » du smartphone en janvier 2007, dont un milliard d’exemplaire a été vendu en 2013 ! Il a été suivi de toute une famille d’équipements connectés, plus ou moins nomades, disposant d’interfaces infiniment variées pour les utilisateurs. Cela a ouvert un nouveau champ d’activités pour les ITS, et nous parlons maintenant de véhicules connectés, et coopératifs, de conducteurs, d’infrastructures connectées et de voyageurs connectés, donc informés, et aussi capables de transmettre des informations en temps réel, pertinentes et en grande quantité. Enfin, je ne manque pas de rappeler que notre prochain congrès annuel, 42e Congrès ATEC ITS France, se déroulera les 27 et 28 janvier 2015 au Beffroi de Montrouge aux portes de Paris. L’appel à communications du congrès ATEC ITS France 2015 sera lancé début mai et l’ouverture des participations à l’exposition sera effective dès juin 2014. Restez connecté sur nos sites internet : www.atec-itsfrance.net – www.congres-atecitsfrance.fr. En conclusion, ce premier grand rendez-vous de l’année prochaine, Rencontres de la Mobilité Intelligente 2015, aura à contribuer directement à la réussite du Congrès Mondial des ITS qui se tiendra à Bordeaux en octobre 2015 ; nous mettrons à votre disposition les informations et les moyens pour que la participation des acteurs des ITS en France soit extrêmement importante et visible pour les communications et l’exposition, incluant les démonstrations. François MALBRUNOT Vice-président d’ATEC ITS France Responsable Exposition janvier-mars 2014 [TEC 221] 29 Compte-rendu des Ateliers du Congrès 2014 A t e l i e r A 1 Recueil et utilisation des données d’exploitation ▶▶Président : Michel MUNOZ ment de ces capteurs dans le cadre de comptage en temps réel (débit/vitesse/taux d’occupation). La question du temps de parcours est encore à l’étude sur des itinéraires à cause des importants débits de fuite en milieu urbain. En temps différé, les données sont utilisées pour l’alimentation d’un observatoire du trafic. ▶▶Rapporteur : Marie-Christine ESPOSITO Intégration de données externes de recueil de données trafic dans Sirius Adjoint au Chef du Service Déplacements et Patrimoine Routier – Conseil Général de la Seine-Saint-Denis Chargée de mission prospective, recherche et développement – DiRIF/SEER Cet atelier a mis en évidence l’émergence de nouvelles sources de données destinées à l’exploitation de la route, aussi bien en temps réel qu’en temps différé. Ces nouvelles technologies offrent de nouvelles possibilités, potentiellement moins onéreuses en investissement ou en fonctionnement mais l’atelier a également pu soulever leurs limites, les nécessités d’adaptation et du travail encore à mener. Évaluation d’une nouvelle génération de capteurs fixes et mobiles en milieu urbain – Résultats des évaluations réalisées dans le cadre du projet Optimod’Lyon Gilles VERNOUX (Grand Lyon) Eric KLEIN (CEREMA-DTerEst) Dans le cadre du projet Optimod’Lyon piloté par le Grand Lyon, deux nouveaux types de technologies de recueil de données trafic ont été évalués relativement à leurs comportements en milieu urbain, aux contraintes spécifiques pour une gestion du trafic en temps réel. Les dispositifs évalués sont les magnétomètres sans fil de la société américaine Sensys Networks et des données de véhicules traceurs (GPS). Les résultats présentés sont ceux du magnétomètre et concernent l’évaluation des débits, vitesses, taux d’occupation, mesurés avec deux capteurs par voie et des temps de parcours, mesurés avec cinq capteurs par voie. Les résultats métrologiques sont pertinents comparés à des systèmes de référence éprouvés (radar MESTA pour les vitesses, comptage manuel sur vidéo pour les débits). Le taux d’occupation des magnétomètres comparé à celui des boucles est légèrement inférieur et pose la question de la validité de celui des boucles qui peuvent avoir tendance à surcompter. La mesure « temps de parcours », comparée à celle fournie par des systèmes de lecture de plaques d’immatriculation, a nécessité un recalibrage par rapport aux algorithmes adaptés aux réseaux américains mais les résultats présentent, en fin d’étude, une grande fiabilité sur des tronçons intermédiaires. Le Grand Lyon, fort de ces résultats concluants, a effectué une analyse technico-économique relative au déploiement de ces capteurs et considère qu’il est pertinent d’en installer par rapport aux boucles si la distance entre les capteurs et l’unité de bord de chaussées (contrôleur de feu) est supérieure à 50 m. Les coûts de fonctionnement sont encore à évaluer mais le déploiement de 100 000 capteurs dans le monde permet d’en attendre des résultats positifs. Dans le cadre des échanges en salle, il a été ajouté que le Grand Lyon prévoit un déploie- 30 [TEC 221] janvier-mars 2014 Jérémie BUTON – Marie-Christine ESPOSITO (DiRIF) La Direction des Routes d’Ile-de-France (DiRIF) est confrontée aux problèmes de maintenance et vols de ses systèmes de recueil de données et de leurs installations. En effet, équipée en grande partie de stations à boucles électromagnétiques, les interventions nécessitent des fermetures des autoroutes et la maintenance est difficile. Pour pallier à ces problèmes, la DiRIF a lancé trois axes de réflexion : l’achat de données de véhicules traceurs pour récupérer de la donnée vitesse et donc temps de parcours, l’achat de systèmes de capteurs bluetooth également pour la donnée « temps de parcours », et l’expérimentation de systèmes de recueil de données alternatifs à la boucle pour récupérer l’intégralité des données actuellement recueillies. La difficulté commune à ces trois axes est l’intégration de ces nouvelles données dans le système d’information. Les données des véhicules traceurs fournies par les prestataires de données GPS sont de nature différente des données boucles ; il faut donc adapter les différents indicateurs, comme les alarmes bouchons ; la qualification des événements est également différente pour les réseaux non équipés de caméra pour vérification visuelle etc. L’objectif de la DiRIF à terme, est d’intégrer différentes sources de données, pour limiter le nombre de ses installations terrains tout en conservant les données nécessaires à l’exploitation du réseau. Pour cela, une adaptation du système d’information sera à réaliser, pour intégrer ces nouveaux types de données, voire d’autres, comme les données fournies par les systèmes dits coopératifs, consistant à communiquer directement avec le véhicule et permettant de récupérer des informations plus précises. Dans le cadre des échanges en salle, il a été ajouté que les données des véhicules traceurs allaient être évaluées courant 2014 par une comparaison avec les données des boucles, ainsi que des systèmes à lecture de plaques d’immatriculation. Pour l’achat de données de véhicules traceurs, d’autres flottes de véhicules sont utilisables, sous réserve d’un nombre de véhicules suffisant pour le calcul de temps de parcours. Quality in Traffic Information Jeroen BROUWER (TomTom) La société TomTom recueille de l’information de différentes sources, aussi bien provenant des véhicules équipés par ses terminaux (véhicules traceurs) que des données publiques, et réalise une fusion de ces données pour fournir de l’information trafic (événements, vitesses etc.) actualisée à la minute. Ce processus est mis en œuvre dans 33 pays. Les processus de calcul des indicateurs de la qualité de l’information pour chacune des mesures sont présentés. Ces indicateurs sont calculés pour chacun des pays selon différentes définitions de la congestion, du retard etc. déterminées par TomTom, en utilisant entre autres des bases de données de vérité terrain. Enfin, l’expérience de l’utilisateur est testée à l’aide d’expérimentations de conduite en environnement réel. Dans le cadre des échanges en salle, il a été ajouté que le comportement des autorités publiques vis-à-vis de la fourniture de leur donnée ou du positionnement d’une entreprise comme TomTom était très différent selon les pays et qu’une adaptation est en général nécessaire. L’usage du Floating Car Data par un gestionnaire de routes – Témoignage d’un fournisseur Franck RIVEY (SAPN) Jauffrey FAUSTINI (Autoroutes Trafic) La SANEF a présenté les différents cas d’usage des données FCD pour un gestionnaire de route. Les données sont fournies par le prestataire Autoroutes Trafic. En analyse temps différé, ces données permettent d’analyser les phénomènes de congestion récurrente et de préparer des stratégies de gestion de trafic pour y remédier. Elles peuvent également être utilisées pour évaluer ces stratégies mises en place. Par exemple, l’étude des temps de parcours et de leurs évolutions sur de longues périodes de temps peuvent être utilisées pour des études ex-ante et ex-post du déploiement d’un système de régulation de vitesses. Par ailleurs, les données FCD peuvent être utilisées pour reconstituer des matrices origines/ destinations, y compris en dehors du réseau géré. En analyse temps réel, les données FCD sont utilisées pour la surveillance du trafic, aussi bien sur son réseau que sur les réseaux adjacents. Cela permet d’anticiper des stratégies de gestion de trafic à mettre en œuvre en prévision d’une difficulté qui atteindrait son réseau. Cette surveillance atteint une précision géographique de 200 m : cela améliore la détection d’incident par l’analyse des chutes de vitesse en temps réel. Enfin, les FCD sont utilisées pour le calcul de temps de parcours en temps réel sur un réseau plus large que celui géré par la Sanef et donc d’aller jusqu’aux centres villes par exemple. Une analyse comparative avec des boucles et avec des systèmes bluetooth a montré une bonne corrélation avec ces autres systèmes. Il est estimé par Autoroutes Trafic que 5 % des véhicules équipés suffisent pour la réalisation de ces différents cas d’usage. Lors des échanges en salle, il a été précisé que la SANEF, même si elle envisage utiliser les FCD pour la détection d’incidents, n’envisage pas de supprimer les caméras de surveillance, indispensables pour leur qualification. De la même manière, elle souhaite conserver des équipements terrain sur son réseau pour le calcul de temps de parcours et continuera à déployer des capteurs bluetooth ; néanmoins, pour les A t e l i e r s réseaux adjacents, les FCD seront utilisées. La question de l’utilisation de ces données en milieu urbain est enfin évoquée et semble difficile pour l’instant, pour ces différents cas d’usage. Ces différents retours d’expérience confirment l’intérêt des nouveaux systèmes recueil de données, comme les véhicules traceurs par exemple, qui offrent de nouvelles méthodes d’exploitation de la route aux gestionnaires. Ceux-ci souhaitent néanmoins rationaliser les différentes utilisations possibles vis-à-vis des limites et des contraintes à la mise en œuvre des différentes alternatives. a t e l i e r A 2 Traitement des incidents d’exploitation ▶▶Président : Jean-Charles DUPIN Directeur des grands investissements et du développement – Groupe APRR ▶▶Rapporteur : Christophe DESNOUAILLES Responsable de la division de l’optimisation et de l’utilisation des réseaux – CEREMA / DTITM Cette session, relative à l’exploitation et à la sécurité, expose des applications innovantes de sécurité et de gestion du trafic. L’atelier a été consacré à la méthodologie, aux techniques et systèmes d’information mis en œuvre dans le cadre de services finaux à destination des usagers de la route. Le premier intervenant, Thomas BAUDEL chercheur en informatique dans le domaine des villes intelligentes pour le laboratoire français chez IBM, présente une étude sur la détection automatisée d’incidents de trafic à Lyon. Pour fournir une information voyageurs pertinente afin d’inciter au report modal (Thomas BAUDEL a participé au projet OPTIMOD de l’agglomération lyonnaise), il convient d’agir sur 3 leviers : renforcer la collecte d’information, centraliser les informations et leur mise à disposition et enfin, exploiter l’information avec des services innovants. Ainsi, il est alors possible de développer des calculateurs d’itinéraires multimodaux performants capables de faire une projection de l’information dans l’espace et dans le temps pour un choix rationnel de l’usager. L’étude réalisée a permis de qualifier les écarts sur les 3 aspects suivants : prévision de trafic toutes les 6 minutes (taux d’occupation), extrapoler là où l’information est absente, sans oublier la détection d’incident. Les résultats sont prometteurs puisqu’il est obtenu 90 % de taux de prédiction de trafic entre 7 h et 8 h mais on notera une plus grande vulnérabilité des prédictions entre 16 h et 19 h. Le positionnement des capteurs de trafic est important, toutefois, la méthode permet un apprentissage automatique suivant la proximité géographique des capteurs. La détection automatique d’incident a permis de relever environ 100 événements par jour avec certains détectés avant la signalisation par le PC CRITER de Lyon. Même si ces prédictions ont été réalisées en temps différé à partir des données de trafic remontées des capteurs de trafic, cette étude montre qu’à partir de l’analyse de données puis à une optimisation combinatoire, les résultats sont prometteurs. Les travaux de recherche actuels se focalisent sur la détermination de la durée probable de l’incident. Au travers du second exposé intitulé « la fusion de données de capteurs pour l’amélioration de la détection et du suivi des véhicules » présenté par Marcus BRAUN, de KAPSCH TRAFFICCOM, on aborde la problématique de la fusion de données. Cette dernière permet de produire des informations valorisées, améliorant ainsi le résultat individuel de chaque source prise séparément. Les informations produites par la fusion sont donc en général plus précises, plus complètes ou plus fiables. Cette fusion associe des données issues de capteurs sensoriels ou leurs dérivées, c’est-à-dire ayant la même typologie en termes de données mais pouvant provenir de la combinaison de données issues de différents types de capteurs sachant qu’il n’est pas possible de fusionner des données complètement hétérogènes. La fusion de données centralisée ou décentralisée considère l’endroit où se produit la fusion des données. En fusion centralisée, l’ensemble des données à fusionner sont transférées en un point central où une autre entité les met en corrélation et les fusionne. Dans l’approche décentralisée, la fusion est déportée au niveau des sources de données en différents endroits permettant d’avoir un certain degré d’autonomie de prise de décision en fonction du contexte local. La fusion de données développée chez KAPSCH propose un large éventail de combinaisons de systèmes centralisés et décentralisés utilisant des données partiellement fusionnées transmises par des capteurs, afin d’améliorer la qualité des informations remontant vers le système central avec une notion de niveau de confiance en combinant des données de « haut niveau » (alertes) et des données de « bas niveau ». Des exemples réels, illustrent des cas concrets pouvant être mis en application notamment pour la gestion du trafic. La comparaison de différentes sources issues de capteurs de comptage de véhicules fournissant des données similaires permettrait aux opérateurs de détecter les dysfonctionnements relatifs au recueil de données trafic. De même, la détection des incidents peut être améliorée grâce à un niveau de confiance qui pourrait être attribué aux alertes émises par des capteurs renseignant sur le contexte (la météo par exemple). Ainsi, avec un réseau de capteurs de natures différentes, il est possible d’appliquer des algorithmes, en combinant des événements individuels (détecteur de fumée, détection des incidents par caméra, etc.) afin d’obtenir une alerte la plus sûre possible. Avec cette présentation, KAPSCH démontre qu’il est nécessaire de construire une méthodologie pour une fusion efficace sans quoi les informations risquent d’être noyées sans pouvoir être valorisées. L’exposé suivant présenté en binôme par Laëtitia THOMET, cheffe de projet chez LEE Conseil et Fabrice RUSSO, chef du District A89 Est d’Autoroutes du Sud de la France (ASF), traite des enjeux d’exploitation sur la section nouvelle de l’autoroute A89 entre Lyon et Clermont-Ferrand mis en service en janvier 2013. Ce tronçon est relié à l’autoroute A72 au niveau du nœud autoroutier de Nervieux (Loire). Cette section présente un relief sinueux avec deux cols à plus de 800 m, et des rampes de 6 % pouvant engendrer de fortes difficultés en période hivernale. Par ailleurs la présence de tunnels nécessite des conditions d’exploitation particulières. En effet, les tunnels étant peu éloignés du nœud A72/A89 ainsi que de l’échangeur de Balbigny, ceci impose une gestion fine des mesures d’exploitation, pour tout événement inopiné et préjudiciable pouvant s’y produire, mais également pour certaines phases de maintenance et d’entretien courant de ces ouvrages. L’exploitant dispose d’outils pour faire face à ces contraintes d’exploitation mises en œuvre dans le cadre des plans de gestion de trafic comme le Plan Intempéries Rhône Alpes Auvergne (PIRAA) pour le stationnement temporaire obligatoire des poids-lourds (PL), le Plan Paris-Lyon-Marseille (PALOMAR) pour les déviations zonales à grande échelle et le Plan de Gestion de Trafic pour les déviations locales, stockage et retournement PL lors de coupures non-programmées. En complément de ces mesures, ASF a étudié en collaboration de LEE Conseil des procédures opérationnelles en cohérence afin d’améliorer la réactivité et donc l’efficacité des mesures activées notamment au niveau des d’interventions en cas d’incident. La présentation se focalise sur la gestion des nasses tunnel et stationnement temporaire obligatoire poids-lourds sur l’aire de la Loire. Des zones de stockage PL ont été mises en place sur l’aire de la Loire avec une capacité 324 places dans 2 casiers distincts selon la destination et 112 places sur l’aire commerciale. Un document mis à disposition de l’exploitant et des forces de l’ordre explique les différents cas d’activation du stockage PL et ceci selon les périodes diurnes ou nocturnes en comptabilisant les moyens humains. Concernant les tunnels, en complément des Plans d’Intervention et de Sécurité (PIS), le traitement des nasses de véhicules lors des fermetures a été optimisé suivant 5 possibilités de vidage et selon le type de véhicule. En effet, en cas d’incident en tunnel, la circulation est automatiquement stoppée par des barrières retenant ainsi un certain nombre de véhicules dans une nasse : le bouchon se forme à l’air libre pour une meilleure maîtrise de l’évacuation. ASF présente l’outil permettant de gérer les différents événements : caractérisation des nasses, différentes solutions de vidage des nasses en fonction de la localisation de l’incident. Cet exposé montre les impératifs de traitement des différentes catégories de véhicules au niveau de ce nœud autoroutier qui devient un enjeu fort pour l’exploitant, mais également pour ses partenaires (DDT 42, DIR Centre Est, Forces de l’ordre, Préfecture 42, CRICR de Lyon). Le dernier exposé, présenté par Anne-Sophie CROYAL, coordonnatrice des continuités écologiques au Service Développement Durable du Conseil Général de l’Isere et par Simon janvier-mars 2014 [TEC 221] 31 Compte-rendu des Ateliers du Congrès 2014 FAUCHARD, ingénieur d’études chez NEAVIA, concerne la présentation d’une démarche de prévention des collisions animales. Leur nombre s’élève à plus de 42 000 par an soit 5 par heure en 2008 impliquant plus de 30 décès annuels. Afin de préserver des corridors biologiques et de diminuer les points de conflit avec les véhicules, le Conseil general de l’Isère et NEAVIA ont élaboré un projet innovant évitant ainsi la mise en place d’ouvrages spécifiques lourds et coûteux. Cette nouvelle approche pour gérer les collisions animales utilise les technologies infrarouge et vidéo avec de petits panneaux solaires pour l’alimentation en énergie. Les automobilistes sont informés de la présence d’animaux via un panneau de signalisation dynamique affichant un signal de danger ou une limitation de vitesse pendant une durée de 10 minutes configurable. La détection des animaux de type renard, lièvre, sangliers repose sur des capteurs infrarouges passifs et une analyse des signatures numériques faites sur le terrain (détection de différences de températures locales). Des mâts de détection sont disposés sur les deux rives de la route. Chaque mât couvre un linéaire d’environ 150 m de part et d’autre de la chaussée en utilisant deux capteurs latéraux, couplés à un capteur axial. Les mats communiquent leurs alertes vers un mât centralisateur relié en 3G au serveur NEAVIA. C’est plus d’une quarantaine de mâts qui ont été implantés avant la mise en service effective en février 2013. Une période de réglages a été nécessaire pour distinguer les animaux des piétons, VTT, etc. afin d’éviter une décrédibilisation de l’alerte mais également pour renforcer le dispositif contre le vol de panneaux solaires. La période de détection a été ramenée sur une période allant du crépuscule au lever du soleil, là où le risque est maximal. Le bilan est positif avec un taux de détection de plus de 70 % et un retour favorable des riverains. Aucun accident avec les véhicules n’a été constaté depuis. NEAVIA étudie des applications de ce dispositif performant à d’autres domaines (ferroviaire, surveillance d’accès, etc.). En conclusion, ces exposés ont montré l’importance de la construction d’une méthodologie afin d’optimiser l’utilisation des nouvelles technologies et ceci notamment pour parvenir à améliorer la détection et le traitement des incidents. A t e l i e r A 3 Vitesse et comportement des usagers ▶▶Président : Marc Tassone Directeur général, IDRRIM ▶▶Rapporteur : Éric Violette Chef du groupe ESM, Cerema / DterNC L’atelier a traité de la vitesse et du comportement des usagers selon des points de vue relatifs à l’exploitation de la route d’une part et à la sécurité routière d’autre part. Les présentations ont abordé des thèmes diversifiés traitant soit du point de vue de la recherche soit du 32 [TEC 221] janvier-mars 2014 point de vue de l’application terrain. Deux présentations ont traité notamment de l’impact de la vitesse limite autorisée (VLA) sur les comportements des usagers soit par des mesures et des observations soit par l’utilisation de la simulation. Une autre présentation a concerné l’impact de l’utilisation de radar pédagogique sur le respect des vitesses. Les trois autres présentations ont décrit des sujets plus techniques de connaissances des vitesses pratiquées, d’un algorithme de régulation dynamique des vitesses et de l’analyse des comportements en phase d’insertion sur autoroute. La plupart des exposés ont rapporté des projets réalisés ou en cours qui s’appuient sur des données réelles en proposant des démarches d’évaluation et des résultats à finalités opérationnelles. Il a été cependant noté un besoin d’améliorer les méthodes et les critères utilisés pour les travaux d’évaluation afin de consolider les conclusions proposées. Enfin, bien que l’atelier traite du comportement des usagers, aucune présentation n’a abordé ce thème du point de vue des sciences humaines. Évaluation de la modération des vitesses sur A47 Caroline SORAND, Cerema DterCE et Sylvain TROUBETZKY, DirCE La présentation aborde l’évaluation a posteriori d’une mesure de réduction de la vitesse limite autorisée (VLA) sur l’A47 entre Givors et SaintChamond mise en place en novembre 2012. Il s’agit en fait de plusieurs réductions selon le milieu traversé (urbain ou inter-urbain) et selon le type de véhicule (VL ou PL). L’évaluation a posteriori s’est focalisée sur des indicateurs élaborés à partir de mesures de trafic réalisées à partir de 5 stations disponibles sur la section considérée. L’objectif principal est de mesurer l’impact la réduction des vitesses pratiquées sur différents indicateurs tels que : vitesse moyenne, respect de la VLA, temps inter véhiculaires, congestion, dépassement des PL, accidentalité et environnement. En préalable, la présentation rappelle la difficulté de disposer de mesures avant/après considérées comme toutes choses égales par ailleurs. Dans ce cas, il s’est avéré qu’un report d’une partie du trafic de transit sur l’A89 qui a ouvert durant la période conduit à considérer certains résultats obtenus sous réserve, notamment ceux qui décrivent l’évolution de la congestion. Concernant les vitesses pratiquées, il apparaît des résultats conformes à la littérature : baisse de 8 km/h de la vitesse moyenne pour une réduction de 20 km/h de la VLA qui conduit ainsi à des effets positifs du point de vue des impacts environnementaux. Par contre malgré cette réduction de la vitesse moyenne, il a été observé une augmentation de la part des usagers qui ne respectent pas la nouvelle VLA. Pour résumer, les usagers réduisent leur vitesse mais pas suffisamment pour respecter la nouvelle VLA. Du point de vue de l’accidentologie, il a été observé une réduction des accidents dans l’année qui a suivi la mesure. Ce résultat est à considérer sous toute réserve car d’une part il ne porte que sur une année et d’autre part, il n’est pas précisé de test de statistique. Finalement, les résultats obtenus conduisent à s’interroger sur la pertinence de la mesure qui est contraignante pour l’ensemble des usagers dans toutes les conditions de trafic. L’alternative d’une régulation dynamique des vitesses pourrait être envisagée. Impact des modifications des VLA sur les autoroutes de l’agglomération lilloise Simon COHEN, Ifsttar, Hugues AMIOTTE et Jean-Eric PERUCHON, DirN La présentation décrit l’évaluation a priori d’une mesure de réduction de 20 km/h de la VLA sur le réseau des autoroutes qui convergent vers l’agglomération lilloise. Cette mesure s’inscrit dans l’ensemble des autres plans mis en œuvre notamment ceux qui présentent des impacts favorables à l’environnement. Ainsi, cette évaluation s’intéresse plus spécifiquement aux impacts de la mesure sur les conditions de circulation, sur les émissions de polluants et le gaz à effet de serre et sur les accidents. Pour des raisons pragmatiques, cette évaluation mobilise un outil de simulation macroscopique simple (LWR) mis en place sur des sections pour lesquelles on dispose de suffisamment d’informations fournies par Allegro. Ainsi, seules les sections limitées à 110 km/h ont fait l’objet d’une simulation à 90 km/h. L’impact sur la réduction des vitesses moyennes journalières est estimé entre –4 et –15 km/h, les impacts les plus importants étant obtenus sur les sections les plus fluides. L’impact sur les émissions a été évalué à l’aide du logiciel IMPACT de l’ADEME qui s’appuie sur les formulations COPERT. Cette évaluation montre a priori pour la majorité des sections considérées (7 sur 8) des gains en terme d’émission de polluants et une réduction de la consommation de carburant. À partir d’une analyse détaillée des accidents survenus avant, la baisse du nombre d’accidents corporel a été estimée entre 2 et 3,5 %. En dépit des limites communes à tout exercice prédictif, les conclusions de cette évaluation a priori confirment globalement des effets plutôt favorables mais d’ampleur inégale des mesures de réduction de la VLA. Ces résultats dépendent en grande partie de l’acceptabilité des usagers au respect d’une telle mesure. Comme pour la présentation précédente, le débat qui a suivi cette présentation s’est notamment focalisé sur la nécessité d’accompagner ces mesures de campagnes de sensibilisation et d’information des usagers et d’envisager le cas échéant une régulation dynamique des vitesses. Étude de l’effet de l’installation de radars pédagogiques mobiles sur les vitesses pratiquées Thomas COURBON, Cerema DterMED Cette présentation décrit une étude de l’impact de la mise en œuvre d’un radar pédagogique sur la RD999 dans la commune rurale de SaintAndré-de-Majencoules dont l’objet est d’obtenir un apaisement des vitesses pratiquées dans la traversée de l’agglomération. Pour ce faire, des mesures de vitesses pratiquées ont été réalisées en amont, au droit et en aval du radar durant A t e l i e r s les périodes suivantes : avant la pose du radar (2 semaines), pendant sa période de fonctionnement (4 semaines) et après la dépose du radar (2 semaines). Afin de ne pas perturber la circulation des usagers, des matériels non visibles et non détectables ont été utilisés. Malgré quelques difficultés rencontrées dans la complétude des mesures, leur analyse a montré que l’installation d’un tel radar conduit les usagers à un meilleur respect de la VLA. En effet, il est observé une réduction de la proportion des usagers qui dépassent la VLA avec un effet maximal au droit du radar. Il a été noté ensuite une reprise des vitesses. Après dépose du radar, il semble y avoir un effet de persistance qui demandera à être confirmé sur d’autres sites d’une part et pour une durée plus longue d’autre part (limitée ici à deux semaines). Malgré quelques lacunes méthodologiques, cette étude confirme l’impact spatio temporel de ce type d’équipement ce qui justifie son usage mobile. Comparaison croisée de la mesure de temps de parcours sur autoroute urbain : LAPI et Bluetooth Cristina BURAGA et Thomas COURBON, Cerema DterMED Cette présentation décrit des essais de deux technologies émergentes pour élaborer des mesures de temps de parcours : la lecture automatique des plaques minéralogiques (LAPI) et les adresses MAC des équipements Bluetooth présents dans les véhicules. Le principe de ces dispositifs est basé sur l’appariement de 2 détections identiques effectuées en 2 lieux différents à partir d’une même base de temps permettant ainsi de calculer le temps de parcours. Ces essais ont été réalisés sur l’A7 sur une section à 3 voies de 1,5 km sans échangeur et soumise à congestion. Ces essais de comparaison ont principalement montré que les 2 dispositifs permettent de calculer des temps de parcours similaires bien que les taux d’appariement soient de l’ordre de 10 % pour les 2 technologies (LAPI opérationnelle sur une seule voie de circulation). De même, la résolution des mesures délivrées est suffisante pour détecter les phases de congestion sans trop de délais. Dans le cas spécifique des LAPI, des essais complémentaire ont permis d’évaluer l’influence du nombre de caractères utilisés pour l’identification des véhicules en tenant compte des contraintes imposées par la CNIL. Enfin, ces essais sont en concordance avec d’autres similaires menés dans le réseau technique afin de qualifier ces nouvelles technologies. Régulation dynamique des vitesses : présentation et test d’un algorithme en temps réel Aurélier DURET et Sébastien PLANTIER, Cerema DterCE Cette présentation décrit un algorithme complet de régulation dynamique des vitesses visant d’une part à prévenir de l’apparition de la congestion lorsque le réseau est proche de la capacité et d’autre part à protéger la queue de bouchon déjà formé pour éviter les risques d’accidents. Après un rappel des fon- damentaux de la théorie du trafic, la présentation s’est attachée à préciser les différents modes d’activation de l’algorithme en précisant notamment le recueil de données de trafic nécessaire à son fonctionnement. L’intérêt principal de ce travail est de proposer un algorithme qui utilise les données usuelles délivrées en temps réel par les stations de recueil et qui met en œuvre des règles simples d’activation et de désactivation. En complément du travail de définition de l’algorithme, son application a été effectuée sur une section de l’A31 à Thionville à partir d’un jeu de données disponible (différentes conditions de circulation). Elle a permis de vérifier la stabilité et la pertinence de son fonctionnement pour les 2 cas d’activation. Des approfondissements restent encore nécessaires pour vérifier son fonctionnement pour des situations plus diversifiées, mais il peut d’ores et déjà fonctionner en mode semi-automatique (décision validée par l’opérateur). Comportement d’insertion : comparaison empirique entre deux sites d’étude et nouveaux développements théoriques Florian MARCZAK et Christine BUISSON, Ifsttar La présentation décrit une étude empirique de comportement des usagers en situation d’insertion à partir de données microscopiques mesurées sur deux sites d’études : Grenoble et Bodegraven. Ces données ont été élaborées à partir d’images vidéo recueillies à l’aide d’hélicoptère en vol stationnaire au-dessus de la zone à étudier. Cette technique permet de disposer, après traitement des images, de l’ensemble des trajectoires des véhicules circulant sur la voie d’insertion et sur les voies filantes. L’objectif principal de ce travail est d’analyser la manœuvre d’insertion vis à vis notamment de la théorie d’acceptation des créneaux (valeur critique pour accepter ou refuser le créneau) qui est largement utilisée dans les logiciels de simulation de trafic. Le principal résultat de cette étude, pour les situations de congestion, est que contrairement à ce qui est proposé dans la littérature, les observations réalisées sur les deux sites n’ont permis de mettre en évidence un seuil critique de créneau pour l’acceptation ou le refus d’insertion. Il apparaît ainsi que les usagers acceptent de s’insérer avec des créneaux plus courts que les valeurs de seuil prévues par la théorie. En complément, en construisant un modèle de régression logistique, il a été recherché des facteurs explicatifs pour estimer la probabilité d’insertion tels que : la position longitudinale sur la bretelle d’insertion, la longueur du créneau, les différences de vitesses pratiquées entre le véhicule sur la bretelle et ceux sur la filante. Ce travail statistique a permis la construction d’un modèle qui a été testé sur les 2 jeux de données et qui prédit la probabilité d’accepter ou de refuser un créneau dans 98 % des cas. Malgré la difficulté de produire les données de trajectoire nécessaires pour ce type d’études, des approfondissements sont prévus notamment en diversifiant les configurations géométriques des bretelles ainsi que les situations de conduite rencontrées. A t e l i e r A 4 Développements technologiques ▶▶Président : François MALBRUNOT Directeur Général – LOGMA Consulting ▶▶Rapporteur : Bertrand RICORD Chef de projet Péage – LOGMA Consulting ECOTAXE, Système de Télépéage basé sur le GNSS Yves CAPELLE – GUIDE L’exposé présente les besoins en certification de systèmes critiques basés sur la technologie GNSS (Glabla Navigation Satellite Systems). Dans ce cadre, l’exposé présente les techniques de tests appliqués dans le cas du projet Français ECOTAXE ; il permet de comprendre comment s’assurer des performances de localisation pour un système de grande ampleur (réseau routier de plus de 15 000 km et plus d’un million d’Équipements embarqués). DETECTOR : Projet de détection de brouilleurs d’ondes GNSS. Laurent BESSOU – sanef L’exposé porte sur la présentation du projet Européen DETECTOR sur la détection de brouilleurs d’ondes GNSS. Après une présentation du contexte en termes de nombre d’équipements, d’applications et de services concernés, la présentation de la facilité d’achat et d’utilisation des brouilleurs met en évidence les risques de cette fraude. La présentation de la démarche du projet DETECTOR ainsi que les premiers résultats obtenus à partir d’un prototype mettent en évidence la réalité de cette menace. Questions : Qui serait intéressé par cet outil ? En en premier lieu l’État dans le cadre du respect de la loi. Existe-t-il d’autres moyens de diagnostics ? Certains équipements embarqués transmettent les défauts de détection GNSS (erreur GPS). Certification à l’interopérabilité TIS des équipements de télépéage CEN DSRC – Procédures et outils Gwenaëlle TOULMINET – ASFA et Guillaume LAKSHMANAN – KHANALYST L’exposé porte sur les outils et procédures utilisés par l’ASFA pour tester et certifier les équipements CEN DSRC utilisés dans le cadre du Télépéage Inter Société (TIS). L’exposé commence par une présentation du contexte TIS en terme de nombre d’équipements (péage autoroutier, ouvrages à péage, parking) ainsi que du nombre de transactions réalisées à travers ce système. La présentation des moyens d’essais ainsi que des tests réalisés permet de mettre en évidence les résultats obtenus pour assurer l’interopérabilité de près de vingt modèles d’équipements embarqués et côté route. janvier-mars 2014 [TEC 221] 33 Compte-rendu des Ateliers du Congrès 2014 Caractérisation et Structure 3D de l’environnement urbain pour une position GNSS plus précise ◼◼ la concertation élargie au domaine des déplacements et de la gestion de crise . Juliette MARAIS – IFSTTAR L’exposé commence par une introduction de la problématique de la dégradation de la précision des systèmes GNSS dans un environnement urbain suite au masquage de satellites par les immeubles et autres ouvrages. Ce projet de recherche vise à trouver une solution pour améliorer la précision du système de localisation pour arriver à maintenir une précision meilleure que 2 m dans 90 % des cas. Ce système pourrait servir dans le cas de TRAMS automatiques. L’axe de recherche utilisé est d’améliorer le positionnement par analyse d’images vidéo. La coordination des différents vecteurs de communication pour fournir une information cohérente à l’usager. La principale modification concernant la méthodologie d’un PGT « classique » a consisté à sectoriser le réseau en différentes unités surfaciques pour lesquelles des stratégies et actions possibles ont été définies en cas de crise. La production de ce PGT s’est également inscrite dans la démarche de l’agglomération en déclinant les concepts fournis par le Plan d’Intervention Communautaire au domaine de l’exploitation routière. Par ailleurs, les acteurs définis habituellement dans un PGT interurbain ont été élargis aux partenaires de transports en commun et au centre d’appel H24 pour la gestion des astreintes et des crises de l’agglomération. Enfin, la mise en œuvre de ce PGT a montré leur pertinence par rapport au milieu urbain, grâce au grand nombre de vecteurs d’information à l’usager (radios, PMV…). Le débat s’est centré autant sur des questions méthodologiques, que sur des questions « métier ». Les questions sur le plan méthodologique ont porté sur le passage de la « logique d’axe », habituelle aux PGT interurbains, à une « logique surfacique » et sur l’intérêt d’intégrer un outil de simulation du trafic. Les questions sur le plan métier ont porté sur les difficultés, pour un opérateur, de répondre à des appels d’usagers en plus de ses missions et sur les sources d’information concernant les événements à l’origine des situations de crise. A t e l i e r A 6 Modélisation de trafic routier, régulation et analyse de la congestion ▶▶Président : Simon COHEN Directeur de recherche : Ifsttar (Marne-la-Vallée) ▶▶Rapporteur : Hélène DOLIDON Chargée d’études, CEREMA Dter Ouest L’atelier comportait quatre présentations techniques centrées, pour deux d’entre elles, sur des applications de la simulation dynamique du trafic à des projets opérationnels. Ecomobilité et régulation dynamique des déplacements Cette première présentation a été effectuée par M. Michel Munoz du Conseil Général de la Seine-Saint-Denis. Elle portait sur les indicateurs de performance énergétique du réseau routier du département de Seine-Saint-Denis. L’étude s’inscrit dans le cadre du système GERFAUT (Gestion et Exploitation des Régulations de Feux AUTomatisés) pour la gestion des carrefours à feux. Elle vise à optimiser les cycles de feux de façon à diminuer la consommation de carburants et diminuer l’émission de polluants. Les questions, qui ont fait suite à cet exposé, ont porté sur les caractéristiques de la régulation (temps fixe, temps réel), sur l’intérêt des formules spécifiques utilisées pour calculer la consommation d’énergie par rapport à la bibliothèque COPERT et sur l’objectif global à la mise en œuvre des mesures proposées. Plan de gestion de trafic de Nantes métropole – la gestion de crise routière en milieu urbain Cette présentation était proposée par Camille DELEARDE de LEE Conseil et David ROUFFINEAU de Nantes Métropole. Elle avait pour objectif de présenter les particularités du Plan de Gestion de Trafic urbain de l’agglomération de Nantes métropole, qui sont : ◼◼ l’adaptation de la méthodologie interurbaine pour la réalisation de PGT en milieu urbain ; ◼◼ l’intégration du PGT à la structure de crise de l’agglomération, qui va au-delà du domaine routier ; 34 [TEC 221] janvier-mars 2014 Modélisation de la congestion sur voie rapide urbaine à Rouen – vers une approche mésoscopique et dynamique Cette présentation a été effectuée par Michaël SAVARY et David SAVALLE (CEREMA, Dter NC). Le sujet portait sur la fermeture et la réouverture du tunnel de la Grand’Mare à Rouen en fonction des congestions récurrentes du matin dans le sens entrant. Le but de cette étude est d’aider l’exploitant à choisir le meilleur moment pour actionner le système de fermeture, alors qu’il dispose aujourd’hui uniquement de caméras de vidéosurveillance pour en décider. Grâce à la modélisation du trafic, il s’agit d’identifier à la fois des indicateurs, qui permettent de limiter au maximum la durée de fermeture du tunnel et des mesures de régulation dynamique, qui permettraient d’éviter les remontées de file dans le tunnel. L’étude a été présentée en trois parties : ◼◼ le diagnostic (recueil de données, analyse des phénomènes observés et état de l’art) ; ◼◼ le modèle de simulation dynamique ; ◼◼ l’utilisation du modèle (choix des indicateurs de réouverture, proposition de mesures de régulation). La discussion, qui a fait suite à cet exposé, a porté directement et indirectement sur le diagnostic : l’incidence du trafic en provenance de la bretelle shell sur le trafic du pont Mathilde et les possibilités de modification de la configuration du pont Mathilde (suite aux importants travaux en cours) pour limiter la congestion dans le tunnel. Projet ADIT + L’exposé était réalisé par Jean BERGOUNIOUX (ARTELIA Ville & Transport), Jean-Hubert WILBROD (NEAVIA Technologies) et Sylvain TROUBETZKY (DIR Centre Est). Le projet ADIT + vise à mettre en place un système d’information en temps réel consistant à bâtir, sur la base de composants existants, une plateforme de récupération et d’agrégation de données hétérogènes en vue de produire des indicateurs temps réel à l’attention des exploitants de réseaux routiers. La principale innovation de ce projet réside dans l’agrégation de données sur les conditions de circulation issues de capteurs « fixes » (boucles de comptage, capteurs vidéo…) avec des données issues de capteurs « mobiles » : FCD (Floating car data) et FMD (Floating Mobile Data). Les résultats de l’étude sont aujourd’hui encore partiels mais ils montrent d’ores et déjà plusieurs intérêts : le domaine potentiel d’application des données FCD a pu être précisé (type d’axe, niveaux de trafic…) ; l’intérêt de ces données en complémentarité des données issues de capteurs fixes a pu également être démontré pour préciser le lieu d’apparition d’une perturbation trafic, de sa propagation et le moment précis de sa disparition. Suite à l’exposé, des précisions ont été demandées aux orateurs sur les outils utilisés pour agréger les données. Une question a également été posée sur l’intérêt et les potentialités de ces données pour évaluer le trafic ou détecter les incidents sur le réseau secondaire, où les capteurs fixes sont moins nombreux. A t e l i e r A 7 Modèles de trafic routier, régulation et analyse de la congestion ▶▶Président : Fabien LEURENT Chercheur, Professeur – ENPC-LVMT ▶▶Rapporteur : Régine SEIDOWSKY Chargée de Recherche – IFSTTAR La prévision de trafic court terme en temps réel basée sur un modèle : PTV OPTIMA à travers le monde Frédéric REUTENAUER de PTV GROUP, éditeur de logiciels dans le domaine de la modélisation des transports, propose PTV OPTIMA, qui fournit en temps réel une restitution fiabilisée de la situation de trafic routier (véhicules particuliers) actuel et des prévisions du trafic pour l’heure à venir de manière automatisée. PTV OPTIMA combine des méthodes avancées de modélisation du trafic disponibles sous PTV VISUM et des données temps réel issues de détecteurs ou de données FCD (trajectoires des véhicules) collectées en continu sur le réseau routier via les technologies GPS/4G. A t e l i e r s Le système est capable d’identifier et de prévoir les effets sur les temps de parcours, d’une part d’événements produits dans la main courante et, d’autre part d’incidents non prévus et jamais survenus. Le système contribue, à l’aide d indicateurs très synthétiques et globaux, sur les réseaux très denses, à la prise de décision pour les exploitants de la route et aussi à l’information de l’usager via l’info trafic. À l’heure actuelle, le système n’historise pas les données recueillies pour alimenter un module d’apprentissage. PTV OPTIMA est utilisé dans la Région du Piémont en Italie et le sera bientôt à Bruxelles et à Londres. Aide à la décision basée sur la simulation pour la gestion du trafic en temps réel, San Diego Emmanuel Bert, de chez TSS-Traffic Simulation Systems (plus de 3 000 licences à travers le monde) a présenté le projet de déploiement sur 7 ans, financé par la FHWA, à San Diego, sur la côte Ouest d’un système d’aide à la décision pour la gestion du trafic en temps réel, basé sur la simulation de trafic, dans un couloir test largement équipé de systèmes ITS (gestion des voies, HOT, ATIS,…) , qui a été sélectionné par le gouvernement fédéral américain. Le site de san Diego représente plus de 3 000 sections, 500 centroïdes et plus de 150 000 trajets aux heures de pointe. Un tel outil vise à aider les utilisateurs à considérer les différents scénarios possibles (par exemple : ne rien faire ou, au contraire, adopter un certain nombre d’actions sur le trafic) ; il vise aussi à prendre en compte des situations de plus en plus complexes, telles des évacuations par exemple. Le modèle de simulation de trafic est microscopique, multimodal, modélise le trafic de façon dynamique (évolution temporelle basée sur des événements ou sur un pas de temps) et utilise des techniques d’affectation dynamique du trafic dans le réseau, Lié au fait qu’il existe en amont un calage de l’outil, il n’existe aucune incompatibilité pour envisager un déploiement en réseau urbain. En mode de simulation de type mésoscopique, on pourrait envisager de réduire le temps de simulation. En conclusion, il s’agit d’un projet innovant, réussi, et en service depuis 2013. Fiabilité et pertinence des données Floating Car Data dans le cas d’études de trafic routier Renaud PORTA – Autoroutes Trafic. Jean-Baptiste RAY – ARCADIS. Autoroute Trafic et ARCADIS analysent la pertinence et la fiabilité des données Floating Car data en trafic routier. Le recueil de données routières, à moindre coût, sans installation d’infrastructure et avec de nombreux dispositifs de localisation, réalisé à l’aide des données FCD, provenant de flottes non professionnels, des VL et des PL, est issu des terminaux communicants comme les sys- tèmes d’aide à la conduite, de suivi de flotte ou de péage par satellite, ce qui représente une avancée majeure. Toutefois, ces données, très riches, restent délicates à exploiter et nécessitent de faire appel à des méthodologies rigoureuses de redressement ou d’analyse, pour éviter les biais. Pour les temps de parcours, les données historisées de FCD permettent avec une couverture géographique importante, de reconstituer, par tronçon ou par itinéraire, les temps de parcours ou les vitesses de circulation des « sondes » ou véhicules traceurs. Si, en situation de congestion, ces données sont directement exploitables pour une analyse de la congestion, par contre, pour alimenter des modèles de trafic avec des temps de parcours à vide ou en charge, il peut être nécessaire de vérifier que les sondes soient représentatives de l’ensemble des véhicules. Dans ces cas, certaines manipulations avec des méthodes de redressement sur les données sont nécessaires. Si les relevés auprès des Pl sont très bons, ceux sur les motos demeurent rares. The TomTom Congestion Index : Measuring Global Urban Traffic Delay with Probe Data Nick COHN À la place de Edwin KOOLS – TomTom L’intérêt principal de TomTom Traffic Index réside dans la dimension extrêmement large et internationale de sa couverture. Il contribue à la constitution d’un outil d’évaluation de la congestion et a pour vocation principale d’améliorer l’information relative au temps de trajet, avant et pendant le trajet. Il peut informer l’usager sur un temps de départ optimal voire aussi l’inciter à modifier son mode de transport. Le Traffic Index a développé principalement des indicateurs de niveaux de congestion dans les grandes villes et des résultats ont été présentés dans des villes en Europe et aux États-Unis. Le problème d’atteinte à la vie privée ne semble pas se poser car les informations recueillies ne sont reliées qu’à un identifiant non personnalisé. A t e l i e r B 1 Synthèse atelier Plans de déplacement et aménagement ▶▶Président : Jean BERGOUNIOUX Directeur Recherche & Innovation – ARTELIA Ville & Transport ▶▶Rapporteur : Olivier CORMIER Chef du Département Mobilité – CEREMA/DTerIDF Prospective des déplacements et grands projets urbains : le projet Via Silva 2040 à Rennes Jean-Louis Cottin (EGIS France) et Julien Hervé (Rennes Métropole) Le projet Via Silva 2040, une Ecocité qui s’étend sur 560 ha et qui prévoit d’accueillir à terme 40 000 habitants et 25 000 emplois, a vocation à être un modèle urbain exemplaire en matière de développement durable. Rennes Métropole, le cabinet Devillers & Associés et le bureau d’études Egis ont collaboré pendant près de deux ans sur ce dossier pour définir le schéma de mobilité de Via Silva à l’horizon 2040, en croisant une approche qualitative et concertée avec des études opérationnelles utilisant le modèle de prévision de trafic de l’agglomération. Ces réflexions ont permis de définir les grandes orientations en matière de déplacements et de fixer des objectifs ambitieux en matière de mobilité : avoir une répartition modale des déplacements en 2040 dans le cadre de Via Silva comparable à celle des déplacements actuels dans l’hypercentre de Rennes. Ce travail a également permis d’enrichir le projet urbain en adaptant sa programmation, en affinant son schéma viaire, en proposant des orientations relatives au stationnement et à sa mutualisation. Enfin, l’exercice prospectif à horizon 2040 a obligé les acteurs à s’interroger sur des thématiques différentes : comment vivra-t-on dans 30 ans ? Comment gérerons-nous notre temps de travail dans 30 ans ? Quel sera l’impact des outils numériques sur nos déplacements dans 30 ans ? Le débat avec la salle a permis de revenir sur l’une des difficultés rencontrées par le projet, le transfert en phase opérationnelle des objectifs de long terme. Des projets de ZAC sont déjà en cours de réalisation, avec une demande forte d’accessibilité en voiture, alors que la desserte en métro (ligne b) de la zone ne sera effective qu’à partir de 2020. Pour une mobilité fluide, raisonnée et régulée : du Grenelle des mobilités de la métropole bordelaise au nouveau plan des déplacements urbains Eric Monceyron (Communauté Urbaine de Bordeaux) Avec la mise en service du tramway en 2000 et la réorganisation du réseau bus en 2010, la fréquentation des transports en commun dans l’agglomération bordelaise a progressé de 30 % sur les cinq dernières années. Toutefois, des problèmes demeurent : congestion de la rocade aux heures de pointe, omniprésence de la voiture en périphérie et dans le périurbain. Dans ce contexte a été lancé en décembre 2011 le Grenelle des Mobilités, une démarche originale de coproduction visant à apporter des réponses concrètes aux enjeux de mobilité durable de l’agglomération et associant tous les acteurs concernés (collectivités territoriales, État, employeurs, associations, experts,…). Après six mois intensifs de travaux, un nouveau modèle « pour une mobilité fluide, raisonnée et régulée » a été proposé, s’appuyant sur trois grands principes : fluidité lente / rapide selon les et prédictibilité des temps de parcours (selon les activités desservies), mobilité raisonnée (facilitée par les apports des bouquets de services numériques) et « plus de fluidité par plus de régulation » (optimisation des réseaux de transports existants, régulation dynamique,…). janvier-mars 2014 [TEC 221] 35 Compte-rendu des Ateliers du Congrès 2014 Afin de montrer qu’un certain nombre des propositions relèvent d’une convergence des priorités communautaires, départementales et régionales, une charte partenariale a été élaborée par l’agence d’urbanisme Bordeaux Métropole Aquitaine (A-urba), définissant un programme de dix-sept mesures pour structurer la mise en œuvre du nouveau modèle de mobilité de l’agglomération bordelaise. Les éléments issus du Grenelle des mobilités ont permis également de nourrir les documents de planification, qu’il s’agisse de la démarche d’élaboration du ScoT de l’agglomération bordelaise ainsi que des orientations du nouveau plan de déplacements urbains. Ainsi, le projet métropolitain de Bordeaux, avec comme objectif d’atteindre un million d’habitants en 2030, prône un nouveau modèle de développement s’appuyant notamment sur l’intensification des activités économiques et du logement autour des axes et pôles d’échanges, la valorisation des espaces naturels (« 55 000 hectares pour la nature ») et sur la « métropole du quart d’heure ». Le débat avec la salle a permis de souligner l’intérêt de démarches partenariales associant l’ensemble des acteurs, y compris les employeurs et les salariés. La mesure de l’accessibilité géographique : un outil d’analyse des territoires et d’aide à la décision Pascale Gondeaux (Cerema – Direction territoriale Normandie – Centre) Dès 1950, les mesures d’accessibilité ont été utilisées comme de bons moyens de prévision pour le développement urbain autour des grandes aires métropolitaines. L’accessibilité ne renvoie pas uniquement à la seule possibilité d’atteindre ou non un lieu donné, mais elle tient compte également de contraintes spatiotemporelles, en lien avec le niveau de service offert par le ou les systèmes de transports utilisés pour réaliser le déplacement. La méthode d’évaluation de l’accessibilité présentée repose sur la réalisation de cartes isochrones, dont la forme dépend de plusieurs facteurs : structure du réseau de transport, mode de déplacement utilisé,… Le calcul de temps de parcours, qui sert de socle à la réalisation d’isochrones, passe par une étape clef de modélisation du réseau de transports. Il faut différencier les modes de transports individuels (voiture, marche, vélo), pour lesquels le réseau se caractérise par une continuité spatiale (quasiment tous les points du territoire sont desservis) et par une continuité temporelle (le réseau est utilisable en permanence) des modes de transports collectifs, caractérisés par une discontinuité spatiale (seuls les arrêts d’une ligne de TC sont desservis) et par une discontinuité temporelle (variations de la fréquence de la desserte et des horaires de passage aux arrêts). Plusieurs exemples d’utilisation de ces cartes isochrones sont présentés : diagnostic d’accessibilité à un établissement dans le cadre d’un Plan de Déplacements d’Entreprises, test de différents scénarios de relocalisation de centres d’intervention et de maintenance, comparaison 36 [TEC 221] janvier-mars 2014 de l’accessibilité en voiture / en TC à une gare,… Le débat avec la salle a porté sur l’évaluation économique de l’accessibilité et sur l’utilisation possible de tels outils en phase de concertation pour des projets d’infrastructures. Afin de répondre aux enjeux de développement durable, les trois interventions ont souligné le besoin de croiser différentes approches : urbanisme, transports, énergie, développement économique,… et s’associer à la démarche l’ensemble des acteurs publics et privés concernés. A t e l i e r B 2 Acteurs, partenariats et modèles économiques ▶▶Président : Anne ESTINGOY-BERTRAND Chef du département Voirie – CEREMA/DTecTV ▶▶Rapporteur : Dominique PEIGNIER Directeur Technique, EGIS France Faire correspondre le territoire institutionnel à l’espace fonctionnel pour une meilleure politique de transport en commun Mohamed Taoufik BOUZIDI – ISTLS (Tunisie) Lyon et son aire métropolitaine constituent un territoire ou se côtoie plusieurs autorités organisatrices de transport en commun. Hélas, le fort potentiel de transport ferroviaire est malheureusement mal exploité à cause d’un découpage administratif qui parfois bloque la mise en place d’une politique globale de déplacements. Les solutions pour réduire la congestion dans l’entrée ouest de Lyon, en plus des déplacements, doit aussi se concentrer sur les modalités d’implantation des zones résidentielles. En effet, comment coordonner des questions de transports et d’urbanisme qui dépendent de plusieurs autorités locales avec des outils de planification qui apportent des solutions partielles ? Deux types de réponses ont été apportées : d’un côté des investissements lourds comme les TCSP et de l’autre, une approche urbanistique dense et diversifiée. Malgré la mixité des scénarii retenus, la densification urbaine a provoqué la cherté des logements et la périurbanisation maîtrisée a rendu la voiture incontournable pour les plus modestes. L’objectif, forcement politique, est d’arriver à maîtriser urbanisation, mixité et densité urbaine, et déplacements pour trouver l’équilibre. La RUL (Région Urbaine de Lyon) est l’organisation qui pourrait piloter ces deux politiques, en lien étroit avec la Région et le SYTRAL. Une organisation efficace doit être intercommunale et interdisciplinaire pour sortir du système où chaque autorité reste cantonnée sur son périmètre. En effet, la réussite passera par l’efficacité des relations entre les modes de transport. Ceci implique nécessairement la mise en cohérence des informations de circulation et une coordination entre décideurs et acteurs. M. Bouzidi, au travers de son travail s’est intéressé aux rôles joués par les acteurs publics et privés dans ce processus d’urbanisation et de déplacements. Quels modèles économiques pour l’information mobilité et les plateformes de données mobilités ? Jean COLDEFY – coordinateur programmes mobilité urbaine au Grand Lyon et responsable du projet Optimod’Lyon, Cédric VERPEAUX – Caisse des dépôts et Consignation Optimod’Lyon issu d’un appel à projet de l’ADEME a pour ambition d’optimiser la mobilité durable en ville. Il s’agit d’expérimenter et de valider de nouveaux services pour améliorer la mobilité en optimisant et combinant l’usage des infrastructures de transports. Un des axes d’innovation retenu vise donc à développer un GPS multimodal urbain tous modes, temps réel, sur téléphone mobile. Au-delà de la construction d’un entrepôt des données urbaines de mobilité et les conditions d’accès à cet entrepôt, il était nécessaire de définir le modèle économique d’un tel service. Service qui n’existe aujourd’hui nul par ailleurs en Europe et probablement dans le monde. Dans ce cadre, deux études complémentaires ont été menées (les résultats définitifs seront présentés au congrès ITS 2014), il en ressort toutefois déjà plusieurs points forts : gérer au plus près les déplacements, améliorer l’attractivité des territoires, respects des politiques publique et libre concurrence, qualité des services tant sur les plans géographique, modal que temporel, efficacité du service transport induit information multimodale, services à valeur ajoutée indépendants des fonds publics, participation incontournable de la collectivité malgré un retour d’expériences mitigé sur les stratégies OpenData. La chaine de valeur de l’information multimodale comporte des spécificités fortes et pose la question de la cohérence de ces informations. Entre producteurs de données, agrégateurs, développeurs de services et utilisateurs de la données, ce sont plusieurs chaines qu’il faut combiner et nul ne l’ignore (cf intervention précédente), le paysage des transports étant tellement fragmenté, que vouloir opérer un service d’information multimodale relève du défi technique et institutionnel. Pour sortir du fonctionnement en silo monomodal et du fait de la raréfaction de l’argent public, la solution serait de trouver un financement minime par l’usager mais sur des masses importantes, permettant aux gestionnaires de ces services d’être autofinancés. Le modèle contractuel pourrait ainsi évoluer d’1 fournisseur / 1 client, à plusieurs fournisseurs pour des milliers d’usagers. L’étude a permis de réaliser des tests auprès de 200 usagers et il ressort qu’ils sont prêts à payer 0,50 € (75 %), voire 1 € (50 %) pour un navigateur mutlimodal urbain temps réel. La notion de coût global (coût monétaire + coût temporel) résout efficacement le paradigme « prééminence de la voiture et gratuité de l’information » en faisant participer l’usager au financement de services d’information voyageur de haute qualité. Fort de ce constat, l’étude a modélisé 3 scénarii d’accès à la donnée multimodale : payant, gratuit et freemium (anglicisme pour traduire un accès à double détente : une offre de base gratuite et une offre haut de gamme payante, A t e l i e r s 0,99 € dans le cas du GPS multimodal Optimod’Lyon). D’après l’étude, la 3e solution atteint son équilibre financier dès 2016 avec comme cible clé le tourisme, aussi bien celui d’agrément que professionnel, avec un gisement d’environ 10 millions de touristes, renouvelable de surcroît tous les ans. À la question d’un auditeur sur l’effet de l’offre freemium sur le report modal, J. Coldefy répond que l’étude n’a pas mesuré s’il y avait ou non création d’une nouvelle demande, mais dans tous les cas, il rappelle c’est l’infrastructure qui crée les déplacements et non l’information. Une autre question visait les fournisseurs de données et comment les inciter à les mettre à disposition. Ce à quoi J. Coldefy a répondu que l’approche juridique n’était pas la bonne et qu’il fallait privilégier l’approche négociée, tout en sachant que les licences mises en place servaient à sécuriser les échanges. Néanmoins, il reconnaît un point bloquant avec la SNCF qui ne délivre pour le moment que des données théoriques. J. Coldefy fait remarquer aussi que les enjeux divergent entre les opérateurs publics qui ont une logique de complétude maximum du fait de leur responsabilité sur la donnée transmise et les opérateurs privés qui agrègent la donnée sans forcement se soucier de la qualifier. La vraie difficulté est de trouver les moyens de répondre à ces deux enjeux ! de communication et non de partage. Ce qui a pour conséquence d’empêcher la mutualisation des plateformes, la collectivité voulant conserver son indépendance. Les obstacles sont aussi d’ordres techniques. Faute de standards partagés, la multiplicité des formats rend très complexe l’utilisation des données par plusieurs plateformes. Il en est de même pour les licences. Le dernier obstacle, et non des moindres, est la mauvaise qualité des données, leur défaut d’actualisation et une présentation trop technique. À cet aspect, vient s’ajouter le fait que souvent, la donnée publiée n’est pas des plus stratégiques ! Tout en étant d’accord sur le fait que le marché de la data existe bien mais qu’il n’est pas encore arrivé à maturité, que le bon modèle économique qui satisfera les développeurs mais aussi les structures publiques ou privées n’est pas encore écrit, que des freins juridiques et techniques, voire politiques restent à lever, la crainte de certains élus vis-à-vis de cette nouvelle gouvernance existe. Quoi qu’il en soit, la feuille de route 2013 du gouvernement sur le partage des données publiques prône une ouverture croissante, préconise un meilleur accompagnement des pouvoirs publics et souligne la nécessité de cibler les « données stratégiques et de qualité ». Open data et mobilité : Quelles stratégies pour les collectivités françaises ? Étude prospective sur le financement du système de mobilité de Lille Métropole à long terme Laurent CHEVEREAU – CEREMA/DTecTV. Nicolas JOUVE – CEREMA/DTerNP. Comme en écho à l’intervention précédente, celle-ci s’intéresse plus spécifiquement aux stratégies que les collectivités mettent en place vis-à-vis des données de mobilité. Est-ce que la libéralisation des données, jugée profitable à tous, tend vers une dépossession de l’action publique et finit par instaurer une concurrence entre les services créés et le service public ? Face à ces questions, le CEREMA a lancé une étude auprès de 8 collectivités afin de mieux appréhender leurs stratégies et leurs besoins. L’étude met en évidence que les apports de l’open data pour la collectivité sont globaux et transversaux. L’un des objectifs les plus cités dans les écrits analysés est celui de transparence qui rend l’action publique moins opaque. Des effets sur l’attractivité du territoire sont également escomptés en permettant aux professionnels de proposer des services plus complets et attractifs. Un autre apport attendu par les collectivités locales est le décloisonnement, voire la création de partenariat, tout d’abord entre leurs services en interne, mais aussi entre les acteurs publics du territoire L’étude met en évidence les obstacles rencontrés. Il y a tout d’abord les obstacles perçus : une résistance au changement de la part des agents, la peur de la perte du privilège qu’est la détention de l’information, le surcroît de travail pour qualifier la donnée et les coûts associés même si les estimations sont très variable d’une plateforme à l’autre. On trouve aussi le détournement d’usage, où certaines collectivités utilisent la donnée comme un outil Alexis MARCOT – Lille Métropole. Les récents travaux de recherche nationaux et européens sur le sujet du financement des transports publics à moyen et long termes sont préoccupants et insistent sur les énormes enjeux liés au financement des transports publics dans les années à venir. En conséquence, Lille Métropole a lancé une étude articulée autour de 3 étapes : comprendre le financement actuel du système de mobilité, rechercher des pistes d’optimisation et étudier 4 scénarios contrastés et pédagogiques pour les deux décennies à venir. La mobilité des personnes représente chaque année 500 millions d’euros de dépenses publiques pour Lille Métropole, dont deux tiers sont affectés aux transports collectifs et un tiers à la voirie. Entre 1992 et 2009, les coûts d’exploitation des transports collectifs ont connu une très forte hausse liée au développement de l’offre. En parallèle, le versement transport, principale ressource du transport urbain en France, croît depuis 20 ans grâce à un dynamisme économique grandissant et des taux en augmentation avec cependant un plafond réglementaire qui est aujourd’hui atteint. Les usagers quant à eux ne paient qu’un tiers du coût d’exploitation du système et un cinquième du coût total. Face à ces constats, la question de la viabilité du financement de l’exploitation du système de transports est posée et interroge la faisabilité financière des projets à venir inscrits dans les politiques de mobilité (PDU). L’étude a identifié des pistes d’optimisation des dépenses et la recherche de nouvelles ressources, que ce soit au niveau des transports collectifs (tarification, vitesse commerciale,…), de la voiture particu- lière (péage, stationnement,…) ou en considérant les plus values immobilières potentielles à proximité des axes de transports collectifs. Lille Métropole a ensuite projeté son système de mobilité à l’horizon 2030 sur la base d’un modèle économique, via 4 scenarios contrastés et pédagogiques : un scénario de référence, un scénario visant à la maîtrise des dépenses, un scénario axé sur un développement important de l’offre de mobilité et enfin, un dernier scénario traduisant une politique ambitieuse en matière de mobilité associée à des outils générant notamment de nouvelles recettes. L’analyse des scénarios conduit à de grandes disparités de résultats, que ce soit en termes de mobilité, de coûts d’exploitation ou d’investissement, ou en termes de ratios de rentabilité du système. Aucun des scénarios n’apparaît comme la solution « miracle » au vu de l’ensemble de ces indicateurs, mais ils permettent d’objectiver les questions indispensables à l’exercice de prospective de long terme et dans les décisions politiques à venir. L’accent est mis sur les grands enseignements à tirer de cette réflexion pour construire une politique de mobilité raisonné et soutenable à long terme : ◼◼ la prise en compte du renouvellement du matériel roulant des modes lourds en service depuis 30 à 40 ans est aujourd’hui une composante incontournable dans les exercices de perspectives avant que de considérer les nouveaux projets de développement du réseau ; ◼◼ s’ils sont rentables d’un point de vue financier, les systèmes de péage nécessitent un investissement initial important et leurs effets sur la mobilité restent locaux ; ◼◼ les actions sur la vitesse commerciale et la mise en œuvre de politiques volontaristes sur le stationnement apparaissent comme les pistes les plus intéressantes à développer en matière de rendement financier et de mobilité. Au vu de cette intervention très étayée, un auditeur s’interroge sur la part des ITS dans chaque scénario, tant en types d’innovations, qu’en dépenses. Ce à quoi M. Marcot répond que les ITS n’ont pas été pris en compte dans la réflexion car d’un montant trop faible, néanmoins estimés à environ 300 M€. À un autre auditeur, M. Marcot répond que la dépénalisation du stationnement a été prise en compte avec un recouvrement de 60 % au lieu des 20 % actuels. A t e l i e r B 3 Acteurs, partenariats et modèles économiques ▶▶Président : Alexandre FREMIOT Chef d’Agence de la Mobilité – Mairie de Paris ▶▶Rapporteur : Eric PASQUIER Chef de l’unité Sécurité, Planification & Analyse des Déplacements (SPAD) – CEREMA DterCE La taxation du stationnement, un auxiliaire de relocalisations ? Simon GUIOT, Manon RUET – SARECO. Dans une aire urbaine, la proximité des lieux d’emplois, d’achats et de loisirs constitue un janvier-mars 2014 [TEC 221] 37 Compte-rendu des Ateliers du Congrès 2014 critère de choix essentiel d’un lieu de résidence. Les lieux d’emplois sont souvent d’accès facile et gratuit en voiture. Pourtant, modifier ces conditions pourrait massivement conduire les actifs à abandonner la voiture pour se rendre au travail. Le bureau d’études Sareco a étudié les effets d’une taxation du stationnement étendue et généralisée (y compris en parkings privés) à l’ensemble d’une aire urbaine. La taxation du stationnement sur les lieux d’empois, la plus efficace pour modifier les pratiques des usagers, peut prendre la forme de mise en place de normes restrictives de stationnement appliquées à la construction des immeubles, ou la mise en place d’une tarification imposée à l’usager. Une alternative peut consister à verser une indemnité forfaitaire mensuelle aux employés qui renonce à disposer d’une place de stationnement sur leur lieu d’emploi, selon l’exemple du « cash-out » mis en place par certaines entreprises en Californie. Les enquêtes téléphoniques réalisées auprès des ménages de l’aire urbaine nantaise ont permis d’appréhender l’adaptation des ménages à une telle taxation généralisée du stationnement. Cette adaptation apparaît comme progressive : à court terme, la mobilité quotidienne constitue la principale variable d’ajustement des ménages ; à plus long terme, des logiques de re-localisation résidentielle apparaissent. Une taxation généralisée du stationnement serait ainsi de nature à favoriser à terme un développement plus compact de zones de centralité (pôles) dans les villes. Le cœur urbain des agglomérations, ainsi densifié, ne constitueraient plus systématiquement un hypercentre monolithique et serait beaucoup mieux valorisé. Limites et effets croisés de la localisation de l’économie productive et du versement transport David CAUBEL, Alicia ALIAGA – CEREMA/ DTerCE. Les financements des transports publics sont le cœur de discussions intenses au sein des autorités organisatrices des transports urbains et des collectivités territoriales. Voyant la dérive du ratio recette sur dépense, elles cherchent les moyens de maintenir un équilibre économique et financier pour le bon fonctionnement des réseaux de transports collectifs. L’outil de financement que représente le versement transport est l’un des moyens d’alimenter les recettes. Le versement transport laisse cependant transparaître un certain essoufflement, les autorités organisatrices des transports et les collectivités arrivant au maximum de l’usage de ce levier de financement. Elles pourraient chercher à percevoir de nouvelles recettes par des augmentations des taux de prélèvement dans les limites autorisées par la loi et/ou par extension des territoires des PTU. Or, hors Ile-de-France, près de 70 % de la masse salariale des établissements de plus de 9 salariés se trouve déjà au sein des PTU et toute extension de réseau suite à une extension de PTU se traduit par une croissance forte des coûts d’in- 38 [TEC 221] janvier-mars 2014 vestissements et d’exploitation des réseaux de transports collectifs (le coût kilométrique augmentant avec la taille des réseaux et étant plus important dans les espaces périphériques ou périurbains moins denses que les zones centrales). Ces éléments conduisent à considérer que la poursuite d’étalement des PTU pour trouver de nouvelles recettes pour les AOTU est vaine. La mise en œuvre de politique de transports collectifs sur des territoires aussi différents que les zones denses urbaines, périphériques denses, périurbaines peu denses voire rurales nécessite différents niveaux de compétences qui ne sont pas nécessairement celles des AOTU. Ainsi, les analyses menées par la Dter CE interrogent, en filigrane, les modes de gouvernance entre autorités compétentes (AOTU, Départements, Régions) pour répondre aux spécificités et besoins des territoires et de la mobilité. Projet TRAFIKERA, le premier grand PC routier des Caraïbes : bilan après 6 mois d’exploitation Stéphane SEMENZIN – EGIS France. Jean-Gabriel QUILLIN – Routes de Guadeloupe. La fréquentation routière augmente fortement sur tout le territoire de Guadeloupe. On estime ainsi que le trafic entre la Grande-Terre et la Basse-Terre a triplé en 15 ans. Le système d’exploitation dynamique TRAFIKÉRA récemment mis en place permet une gestion optimisée du réseau routier et une information des usagers, en temps réel, des conditions de circulation sur le réseau principal. Il s’agit également avec ce système de prévenir la formation de situations critiques en anticipant par la mise en œuvre de plans d’action. Le dispositif comprend un PC routier, différents équipements de terrain (55 caméras, 10 PMV, 57 stations de comptage routier, 1 station météo), la mise en place du Système informatique expert dit d’Aide à la Gestion de Trafic (SAGT). Trafikéra est pensé comme un réel service à l’usager afin de lui permettre de mieux préparer ses déplacements, voire de les différer ou les annuler si nécessaire, en fonction du niveau des perturbations. Ce système accroît également les échanges d’information avec les autres acteurs institutionnels participant à la gestion de crise : pompiers, police et gendarmerie. Le Conseil Général et les Routes de Guadeloupe ont pour ambition à travers ce projet d’augmenter la capacité des routes existantes aux heures de pointe, de diminuer l’impact environnemental lié à la congestion, de générer un gain économique avec la diminution du temps perdu dans les embouteillages. La baisse du prix du carburant et développement de l’usage de la voiture particulière en Algérie Farès BOUBAKOUR – Université de Batna (Algérie) L’Algérie a connu au cours de ces dernières années un développement important des taux de motorisation et de celui de l’usage de la voiture particulière. Le phénomène d’encombrement et de congestion se fait de plus en plus sentir dans les grandes et moyennes agglomérations. Outre le fait d’être considérée comme un signe de réussite sociale, de nombreux facteurs expliquent cet engouement pour la voiture : augmentation de niveaux de vie, favorisée par l’envolée des prix du pétrole et par la croissance économique ; étalement urbain ; dysfonctionnements des transports collectifs. Mais surtout, l’accès et l’usage de la voiture en Algérie est encouragée par un prix de carburant très bon marché, un litre d’essence étant moins cher qu’un litre d’eau minérale. Une étude menée en 2012 auprès d’automobilistes a montré l’existence d’une importante disposition à payer le carburant plus cher et une tendance à limiter l’usage de la voiture dans cette hypothèse. Une hausse du prix des carburants en Algérie constituerait ainsi un effet levier important pour rationaliser l’usage de la voiture particulière et encourager le transfert modal vers des modes plus respectueux de l’environnement. Utilisation par les autorités publiques des données trafic en provenance des usagers – exemples à l’échelle de la planète Danny WOOLARD, René FRITZ – INRIX. Sylvain NACHEF – Smartimum De plus en plus les autorités publiques à travers le monde se tournent vers des entreprises privées pour fournir les données en temps réel et les historiques concernant la vitesse, le temps de parcours et les congestions sur leurs réseaux de transport. Ces données aident les autorités à renforcer les fonctions de planification et d’exploitation ainsi que la mesure de la performance de leur réseau. Les données de véhicules flottants (ou FCD pour Floating Car Data) constituent en particulier une source permettant de connaître précisément les conditions de circulation en temps réel sur le réseau routier. Plusieurs projets et applications basés sur des données fournies par la société INRIX ont ainsi été développés, comme par exemple : ◼◼ Le Service National de l’Information Routière de la « UK Highways Agency », qui s’appuie désormais sur un mélange de données de capteurs et de véhicules flottants pour surveiller et gérer en temps réel l’ensemble du réseau routier stratégique anglais (depuis 2011). ◼◼ Le centre de gestion du trafic de Bavière (ZVM) utilise de plus en plus les données de véhicules flottants pour étendre les services de recueil, de gestion du trafic et d’information des usagers au-delà du réseau équipé de capteurs de trafic. Il utilise aussi les données de véhicules flottants dans les zones de travaux routiers où les capteurs ne sont pas opérationnels (depuis 2012). ◼◼ Viasuisse, la centrale nationale d’information sur le trafic en Suisse, utilise les données des véhicules flottants comme la principale source d’information sur les vitesses de circulation, les temps de parcours et les informations A t e l i e r s relatives aux congestions dans toute la Suisse. Ces données servent à alimenter les sites web, les applications mobiles, les rapports pour les radios et les télévisions ainsi que les applications de RDS-TMC (depuis 2013). ◼◼ Aux États-Unis, le I-95 Corridor Coalition’s Vehicle Probe Project est basé sur les données de véhicules flottants pour recueillir et surveiller les données de trafic dans 15 états le long de la côte est des États-Unis. Ces données servent à surveiller plus de 60 000 km d’autoroutes et de routes principales, à élaborer une gamme complète d’applications de gestion du trafic et d’information des usagers ainsi qu’à planifier des projets à longterme (depuis 2008). Élaboration d’un schéma de desserte multimodale de la zone industrialoportuaire de Fos-sur-Mer Olivier TROULLIOUD – CEREMA/DTerMED. Magali MOINIER – DREAL PACA. Dans un contexte favorable (stratégie nationale pour une plus grande compétitivité des grands ports maritimes, nouveau projet stratégique 2014-2018 du Grand Port Maritime de Marseille, élaboration d’un nouveau schéma national de mobilité durable), il est apparu important à l’État d’établir une stratégie locale concertée et partagée de desserte multimodale du golfe de Fos-sur-Mer et de l’Ouest de l’Étang de Berre à différents horizons, en cohérence avec les enjeux de développement du territoire et du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM). La démarche a consisté à instaurer un processus de réflexion collective État / GPMM avec l’assistance du cabinet Nicaya conseil, à travers des ateliers de travail afin de co-construire une connaissance des flux actuels et futurs, des dysfonctionnements et des pistes de solutions pour y répondre. De l’évaluation prospective menée à l’horizon 2030, il ressort un problème majeur pour la desserte routière aux portes du port de Marseille et ce malgré la mise en œuvre des projets à court terme. La desserte routière aux limites de l’hinterland routier est également sujette à différents types de congestion (section au droit d’Arles, section Nîmes – Montpellier, section Valence Sud – Loriol). Concernant la desserte fluviale, la capacité de l’infrastructure ne constitue pas un facteur limitant de développement de ce mode sur l’axe Rhône Saône et dans la ZIP. Les facteurs limitants se situent principalement dans l’enclavement du bassin (non réalisation du canal à grand gabarit), dans les mesures tarifaires et dans la capacité des installations portuaires à traiter les volumes attendus. Le facteur limitant majeur de la desserte ferroviaire est le nœud lyonnais et les autres nœuds ferroviaires (dans un contexte où les circulations TER sont en augmentation dans les agglomérations). La capacité des infrastructures en ligne ne pose a priori pas de problème eu égard aux niveaux de trafics projetés, même en très forte augmentation par rapport à la situation actuelle. Les enjeux résident principalement dans la modernisation et la fiabilisation de l’exploitation des circulations ferroviaires, dans la capacité de traitement des installations terminales et dans l’organisation de la massification à l’échelle de la ZIP et de l’agglomération lyonnaise. L’étude se poursuit actuellement par la définition d’orientations pour les différents réseaux de transport desservant la ZIP de Fos. A t e l i e r B 4 Évaluation et enjeux globaux ▶▶Président : Olivier PETIOT Chef de groupe Conception et gestion des réseaux – CEREMA/DTecTV ▶▶Rapporteur : Laurent VIGNEAU Directeur Département Développement Territorial et Mobilité - ARTELIA VILLE & TRANSPORT La séance a porté sur trois thèmes complémentaires en matière d’évaluations que sont les modèles de fréquentations, la prospective territoriale et les ITS. Dans un premier temps, Aurélie BOUSQUET, David CAUBEL et Laurent CHEVEREAU du CEREMA ont exposé les différentes définitions de l’accessibilité comme la « plus ou moins grande facilité pour atteindre les opportunités souhaitées » (Morris et al., 1979), comme un « potentiel d’interaction entre les aménités d’un territoire et les individus » (Hansen, 1959) ou comme une « utilité retirée des avantages du système des transports et de l’usage des sols » (Ben-Akiva, Lerman, 1979). La notion d’accessibilité regroupe 4 grandes composantes : spatiales, transport, temporelles ou individuelles, chacune d’entre elle étant plus ou moins traitée en fonction des modèles utilisés. Suite à ces fondamentaux, l’exposé a visité les différentes étapes de la constitution d’un modèle de déplacements collectifs, abordant tour à tour les données d’entrées, les méthodes et les indicateurs de sortie des modèles. Au final et sur le constat qu’aucun logiciel n’est totalement pour calculer l’accessibilité, le CEREMA recommande de veiller à l’interfaçage des outils entre eux pour en utiliser plusieurs. L’outil utilisé pour le calcul d’accessibilité doit être également le plus ouvert possible, permettre de choisir les algorithmes et les paramètres utilisés, voire de redéfinir soi-même des algorithmes pour répondre à des besoins spécifiques. Virginie LASSERRE et Hélène REGNOUARD, du CEREMA également, ont présenté une publication à venir en 2014 : « Transport, énergie, climat : comment mobiliser la prospective territoriale ? » Le secteur des transports consomme 32 % de l’énergie finale et représente 70 % de la consommation finale de produits pétroliers en France. Il est la cause de plus d’un quart des émissions brutes de gaz à effet de serre en France Métropolitaine. Il doit donc être examiné en fonction des exigences climatiques et énergétiques. Les leviers pour une sobriété et une efficacité des transports sont par exemple l’organisation polycentrique du territoire, la taxation des déplacements en voiture, le renforcement de l’attractivité du réseau de transports en commun, etc. Ils sont décrits au regard de leurs « objectifs transport » : report modal, réduction des longueurs de déplacements, etc. et, par conséquent, de leurs impacts énergie-climat : sobriété, efficacité. Les effets attendus de ces leviers peuvent être ensuite estimés, en matière de consommations énergétiques et d’émissions de gaz à effet de serre. Plusieurs territoires ont mis en œuvre une prospective territoriale adaptée en ce sens pour mettre en perspective l’organisation des territoires et les leviers à déployer en matière de mobilités. La démarche nécessite de connaître l’impact énergie-climat des leviers transport pour construire un scénario de prospective sobre et/ ou efficace, de viser un objectif énergie-climat de sobriété en réduisant le nombre de kilomètres parcourus en modes motorisés et de viser un objectif énergie-climat d’efficacité en réduisant les émissions kilométriques des déplacements réalisés. D’un point de vue méthodologique, pour viser des objectifs énergie-climat, les acteurs d’un territoire peuvent suivre l’une des deux démarches suivantes : ◼◼ soit se fixer des objectifs énergie-climat de sobriété et/ou d’efficacité, les traduire en objectifs transport (report modal, baisse des longueurs de déplacements, etc.) puis choisir des leviers (politique d’urbanisation, taxation de l’usage de la voiture, favoriser l’usage des modes doux, etc.) permettant de viser ces objectifs. À titre d’exemple, c’est la démarche suivie dans l’exercice de prospective sur l’agglomération de Tours ; ◼◼ soit à l’inverse définir les leviers qu’ils jugent mobilisables sur le territoire, identifier les objectifs transports que ces leviers permettent d’atteindre puis traduire leurs contributions aux objectifs énergie-climat. C’est la démarche suivie pour la réalisation de bon nombre de SRCAE – citons le SRCAE Bourgogne, à titre d’illustration. Dans les deux cas, mis bout à bout, les effets supposés de ces leviers peuvent être estimés à partir d’un calcul des émissions de gaz à effet de serre ou de consommation d’énergie. La traçabilité est ainsi assurée de façon globale ou vis-à-vis de chacun des leviers. Philippe FOURNAND, ALGOE CONSULTANTS, a fait un exposé très animé à propos de l’innovation sociale au service des politiques de mobilité. L’innovation dans les projets de mobilité ne saurait dorénavant s’appuyer exclusivement sur des solutions technologiques. Les pistes d’innovation doivent aussi être sociales et sociétales, dans un contexte où les besoins en mobilité évoluent considérablement. Nous assistons ainsi à un changement de paradigme, passant d’un système tiré par l’offre ou les offres, le plus souvent compartimentée(s) à un système piloté par la demande, partant des besoins des utilisateurs et sur lequel les ITS ont un effet levier considérable. janvier-mars 2014 [TEC 221] 39 Compte-rendu des Ateliers du Congrès 2014 Ce nouveau paradigme, en cours de déploiement rapide, est impulsé par quatre grandes tendances : un faisceau de contraintes nouvelles qui agit sur les systèmes de mobilité et la ville (financements par exemple), Une révolution numérique qui reconfigure les chaînes de valeur et rend le marché de la mobilité « contestable », une formidable mise en capacité des utilisateurs, rendue possible par les outils numériques et enfin le rôle croissant que jouent les villes dans le développement des innovations en matière de mobilité. Les conditions sont aujourd’hui réunies pour que soient déployées à grande échelle des solutions socialement innovantes et financièrement soutenables pour les acteurs de la mobilité. Les réponses passent notamment par la responsabilisation du citoyen dans la chaîne de mobilité : il s’agit de faire de l’usager un contributeur et non plus un simple utilisateur. En parallèle, les systèmes de transports urbains sont au bord de la « rupture » : leur capacité à gérer des flux croissants de voyageurs et de marchandises est aujourd’hui questionnée, notamment dans les zones de forte croissance urbaine (Asie, Afrique…). Si la tendance continue, le coût de cette incapacité à gérer les flux sera élevé en termes de croissance économique et d’environnement, tandis que le vieillissement des populations engendrera des besoins différents. Les nouveaux acteurs des plateformes numériques placent l’usager au cœur du processus. En matière de mobilité, certains citoyens pionniers se sont organisés et proposent des services de mobilité auto-opérés. Le numérique simplifie et permet la diffusion de micro-services à grande échelle. Les principes de l’économie collaborative7 se diffusent, catalysés par des ressources monétaires et matérielles limitées : « Faire mieux avec moins » devient tendance. Le transporteur quand à lui disparaît peu à peu du quotidien du voyageur et Chaque véhicule devient potentiellement une offre de transport. Désormais, on partage sa voiture (Buzzcar), une voiture (Zipcar) ou ses trajets (covoiturage). On partage également les informations relatives aux déplacements et aux incidents (Waze), on partage son parking (Zenpark), son logement, ses bureaux, ses bons plans, etc. Chaque voyageur devient un transporteur potentiel. Enfin, ce mouvement souligne bien la nécessité d’un changement d’approche dans l’univers du transport. L’usager est non seulement au centre du système mais il peut aussi aider à le concevoir, à l’enrichir et à développer des alternatives (meilleur en termes d’interface et de dimension communautaire, avec là encore Waze ou Uber par exemple), ce qui veut dire que plus que jamais, il est l’actif clé de toute entreprise de transport. Cela suppose de passer d’une logique fondée sur « que pouvons nous fabriquer et vendre de plus » à une logique de « que pouvons-nous faire de plus pour nos clients ». Un Living Lab. est un concept qui regroupe des acteurs publics, privés, des entreprises, des associations, des acteurs individuels, dans l’objectif de tester en « grandeur nature » des services, des outils ou des usages nouveaux. Il s’agit de sor- 40 [TEC 221] janvier-mars 2014 tir la recherche des laboratoires pour la mettre en connexion et en confrontation avec la « vrai vie ». En matière de mobilité, le rôle de living labs des villes est accru par la question des données, qui sont le nouveau « pétrole » des opérateurs. Au final est souligné le rôle croissant des usagers et de la population en matière d’innovation, sur le champ de la mobilité et des transports. Celui-ci est aujourd’hui pour nous une figure incontournable de toute politique d’innovation et de définition de modèles économiques ; soulevant en cela des questions importantes pour les acteurs en place, de capacité à réellement prendre ce virage stratégique. Il ne s’agit pas simplement de raisonner plus sur le consommateur que sur le produit mais bien de changer de manière d’appréhender les politiques de transport et de mobilité. Les années qui s’ouvrent seront passionnantes de ce point de vue. A t e l i e r B 6 Mobilité et outils de la mobilité ▶▶Président : Christian GONSON Président de l’ADSTD et Directeur Général Adjoint au Conseil Général de l’Essonne ▶▶Rapporteur : Cristina BURAGA (CEREMA DTerMed) responsable de projets systèmes télématiques – CEREMA DTerMed La mobilité des touristes dans les Alpes Maritimes. Méthode d’enquêtes Odile LEDESERT, CEREMA DTerMed. L’article expose les méthodes d’enquêtes de mobilité menées entre 2008-2011 auprès des touristes, qui représentent entre 5 et 10 % de la population du département des Alpes-Maritimes. Les modèles sont issus des standards CERTU pour les EMD (Enquêtes Ménages Déplacements), adaptés sur la base des études expérimentales précédentes (Montpellier, 2005). Les résultats montrent que la mobilité des touristes est liée au mode d’hébergement en résidences principales ou secondaires (mode non-marchand) ou en hébergement marchand. Les touristes se déplacent plus que les résidents, à l’intérieur de leur zone de résidence et avec une utilisation moindre de la voiture, surtout en hébergement marchand. Parmi les propositions d’amélioration de ces enquêtes, on retient la dissociation des EMD par rapport aux enquêtes spécifiques aux touristes, la distinction des questions sur les déplacements par rapport aux budgets, ainsi que la redéfinition des types d’hébergements. Les débats ont porté sur les éléments de coûts des enquêtes d’une manière générale, sur les périodes choisies pour les études auprès des touristes (périodes estivales notamment, qui ne faisaient cependant pas l’objet de l’exposé), ainsi que sur les moyens automatiques de comptage de trafic, difficiles à employer pour les flux touristiques. On peut conclure qu’une attention particulière doit être apportée à la mobilité de cette catégorie de population, qui peut se révéler importante à certaines périodes et que les modèles d’enquêtes précédents doivent être adaptés afin de mieux prendre en compte les modes de déplacements associés. Connaître la mobilité des rhônalpins, construction d’un nouveau protocole d’enquêtes Christophe HUREZ CEREMA DTerCE. Maria TEBAR IFSTTAR. Cet article présente le protocole d’enquête mise en place pour la Région Rhône-Alpes afin d’estimer les flux et les comportements de déplacements pour permettre d’évaluer les politiques de transport à l’échelle régionale (36 000 personnes sondées sur 3 ans : entre 2012 – 2015). L’objectif est d’adapter les standards déjà existants aux spécificités régionales, compte tenu de la répartition du réseau des transports par rapport à la diversité du territoire constitué de pôles urbains, zones périurbaines et zones rurales. Après une revue internationale des pratiques à l’échelle régionale (fonctionnements métropolitains, échanges inter-cités), le choix s’est porté sur le standard EDVM (Enquêtes Déplacements Villes Moyennes) du CERTU, en utilisant de nouvelles méthodes de tirage de l’échantillon (1/3 de personnes enquêtées sur l’ensemble des secteurs géographiques), différents modes d’enquêtes (téléphonique, web, WE, panel, carnet auto-administré, suivi GPS) et de redressement des données recueillies (basé sur des informations sociodémographiques et géographiques). Les premiers résultats montrent les choix techniques (enquêtes de mobilité locales (EMD), enquêtes embarquées (OD), modèles de trafic) opérés pour l’étude, qui concerne tous les modes de transport afin d’évaluer en particulier le report multimodal. Les questions ont porté sur les éléments de coûts de manière générale et de manière plus spécifique sur les tranches d’âge des populations enquêtées, sur les modalités d’enquête en continu, ainsi que sur les dispositifs embarqués (actuellement à l’étude). L’ensemble de la présentation nous révèle l’ampleur du projet pilote qui vise à l’avenir d’élaborer au niveau national une méthodologie certifiée pour l’échelle des régions. Appel à projets : favoriser la mobilité des Nordistes Sébastien BOUCHET Conseil Général du Nord. La communication présente la méthode de réalisation du schéma Mobilité Liberté 2030 du Conseil Général du Nord sous la forme d’appel à projets et d’ateliers citoyens. Cette démarche est innovante de point de vue des thèmes proposés et des méthodes de participation. Le schéma de Mobilité est construit autour de 3 grands axes : augmenter la liberté de déplacement grâce à un système multimodal performant, lever les freins à la mobilité et favoriser une approche responsable de point de vue A t e l i e r s économique et environnemental. L’objectif est de regrouper les différents outils de la politique départementale concernant tous les modes de déplacement, afin notamment d’améliorer les performances du réseau de transport et de diminuer les chiffres de l’accidentologie. Parmi les 20 projets retenus lors de la campagne lancée en mai 2012, la plupart concernent la mobilité à volet social et seront mis en œuvre au niveau local, tandis que certains seront déployés à des échelles plus larges au niveau départemental, voire transfrontalier. Malgré la perspective à long terme de la démarche globale, l’appel à projets permet une opérationnalité rapide, car plus de la moitié des projets ont déjà été mis en place entre juin 2013 et janvier 2014. Les échanges avec le public - qui semblait adhérer au caractère novateur de la présentation, ont porté sur des thématiques pratiques concernant l’accessibilité des personnes en situation de handicap – sujet pris à part entière dans les réflexions au niveau des collectivités et de l’État, ainsi que les éventuels coûts supplémentaires engendrés par une telle démarche, mais qui sont rapidement et largement rentabilisés par le retour des investissements (matériels et humains). Le modèle multimodal des déplacements dans les Alpes Maritimes : une réussite partenariale à l’échelle de la métropole Nice Cote d’Azur Benjamin SAUBION, Laura CLERGUE CEREMA DTerMed. L’évaluation des politiques de transports nécessite des moyens appropriés d’aide à la décision afin de pouvoir élaborer des plans de mobilité pertinents. L’article expose le modèle de déplacements mis en place dans le département des Alpes Maritimes, avec le concours de plusieurs organismes et collectivités impliqués (Agence d’Urbanisme, département, État, métropole et syndicats de transport). L’objectif est de développer un outil partagé et adapté aux spécificités territoriales, capable d’analyser les projets de déplacements multimodaux à différents horizons et suivant différents scénarios (réseaux, population, emplois). Les actions menées entre 2011-2013 ont permis en particulier de mettre à jour les réseaux de transport (TC et VP) et d’élaborer une chaîne de modélisation tenant compte des spécificités du territoire (réseau linéaire sur la côte et en peigne vers l’arrière pays). Ce projet multi-partenarial a abouti à un modèle de déplacements robuste qui joue également le rôle de plate-forme évolutive recueillant un grand nombre de données géo-référencées sur des thématiques transversales autour de la mobilité et de l’aménagement du territoire. Les questions ont porté premièrement sur l’application du modèle par rapport aux transports collectifs (TC), domaine où l’évolution des comportements avec l’ouverture de la ligne 1 de tram imposait une mise à jour de l’outil. Par ailleurs, il a été évoqué la possibilité d’utiliser l’outil développé (algorithmes, bases de données) par d’autres organismes que les participants au projet, compte tenu de la bonne coopération entre les différents partenaires. Conclusion générale de l’atelier L’ensemble des présentations illustre la problématique de la mobilité prise en compte à l’échelle territoriale par diverses instances locales ou nationales, ainsi que la nécessité d’adapter les outils d’enquête existants aux caractéristiques sociogéographiques et aux besoins spécifiques actuels liés à la fois au progrès technologique et au développement durable. A t e l i e r B 7 Mobilité et outils de la mobilité ▶▶Président : Christian GONSON Président de l’ADSTD et Directeur Général Adjoint du Conseil Général de l’Essonne ▶▶Rapporteur : Latifa Oukhellou Directrice de Recherche – Ifsttar Mobil Essonne : Le service en ligne pour se déplacer et vivre en Essonne Gilles BESNARD, Jean-Christophe FRACHET, Cyril ARMAND – Conseil Général de l’Essonne Cet exposé a porté sur la présentation d’un service intitulé MobilEssonne pour se déplacer et vivre en Essonne. Ce service est également présenté comme un outil de développement territorial de proximité favorisant l’ancrage local. L’inauguration de ce service, mis en ligne dans des versions alpha puis beta, est prévue en février 2014. L’objectif est d’offrir à chaque citoyen cherchant un lieu, une activité ou un point d’intérêt, un calcul d’itinéraire multimodale incluant les transports en commun (ViaNavigo/STIF), la voiture avec le temps de circulation (V-Traffic) et les modes doux piéton/ vélo (OpenStreetPlanner). Le service met en avant l’ouverture et le partage en ayant recours aux logiciels libres (OpenstreetMap, Open trip Planner) et aux données ouvertes (Open data). Démarche qui s’inscrit également dans un cadre collaboratif en favorisant et en exploitant le crowdsourcing. La spécificité territoriale du service en fait également une de ses richesses. La notion de micro-communautés y est particulièrement favorisée. Lors du débat qui a suivi, l’orateur a mis en avant la notion de service public au travers de MobilEsonne, ceci est à mettre en perspective avec d’autres moteurs de recherche où des aspects marketing et plus globalisants sont exploités. Il a été également souligné que ce type de démarche s’inscrit dans une dynamique d’innovation territoriale et nouvelles technologies. Ce service, dont la mobilité est le premier point d’ancrage a une vocation plus large qui est celle de la valorisation des territoires. Le covoiturage : des pistes pour favoriser son développement Christophe SAROLI et Marine LERICOLAIS – CEREMA/DTecTV. Cet exposé a porté sur les différentes pistes pouvant favoriser le développement du co- voiturage. Après une présentation générale du CEREMA et de ses missions, l’orateur a commencé par exposer les différents contextes régissant le co-voiturage, à savoir le contexte législatif avec notamment la définition officielle du co-voiturage au JO, le modèle économique du co-voiturage en faisant la distinction entre trajets courts et longs, l’exemple de Blablacar un des leaders du co-voiturage pour de longues distances y a été mentionné. L’orateur a également souligné l’importance de cette pratique au niveau des opérateurs classiques qui se définissent dorénavant comme des transporteurs porte à porte. Il a également été souligné que l’un des freins à la pratique du co-voiturage est la non garantie de retour. La mutualisation de services par les collectivités, les voies réservées avec contrôles automatisés, les aires de stationnement dédiées sont autant de solutions qui ont été citées par l’auteur comme pouvant favoriser la pratique du co-voiturage. Le débat a essentiellement porté sur le modèle économique du co-voiturage sur de courtes distances, et en particulier sur la complémentarité et/ou la concurrence du co-voiturage avec les Transports en Communs. L’orateur a évoqué les investissements faibles que nécessite le covoiturage, qui pouvait être un moyen de déplacement pour les rabattements vers les gares en particulier. i-viaTIC : Plate-forme collaborative pour les mobilités innovantes Guillaume USTER – IFSTTAR. Quentin VALCKE – I-Trans. Cet exposé a porté sur la présentation d’une plateforme d’innovation appelé i-viaTIC porté par le pôle de compétitivité I-Trans. Financée par un partenariat public-privé, cette plateforme est dédiée aux projets de mobilité. L’Ademe et le conseil régional Nord Pas de Calais vont y apporter leur contribution via un fond commun. Les orateurs ont illustré un exemple de projet, la Xee de Eliocity. Ce boîtier, destiné à être branché à la prise diagnostic d’un véhicule est en mesure de collecter une quantité importante d’informations consultables sur différents supports. Lors de la présentation, l’accent a été mis sur les nouvelles données et opportunités qu’un tel dispositif offrirait, mettant en avant la problématique de l’Open Data dans le domaine des ITS. Le débat a porté sur les aspects juridiques quant au branchement d’un tel boîtier. Ces questionnements ont débouché sur une question plus large concernant la compétitivité en France. Il a été mis en exergue le vaste potentiel d’innovation en France tout en mettant en garde sur le fait que cette innovation devrait s’organiser de manière à faire face à une compétitivité mondiale de plus en plus croissante. De manière générale et pour conclure, les présentations lors de cette séance ont permis de rendre compte de la richesse et la diversité des innovations dans le domaine de la mobilité. Offrir un service aux citoyens pour améliorer leur mobilité tout en aidant à un ancrage local et à un développement territoriale, le co-voiturage comme pratique modale sur de longues janvier-mars 2014 [TEC 221] 41 Compte-rendu des Ateliers du Congrès 2014 distance mais aussi pour des courts trajets, i-viaTic plateforme collaborative associant partenariat public et privé sont autant d’illustrations sur les nouveaux enjeux en termes de mobilité. A t e l i e r C 1 Introduction de nouvelles technologies ▶▶Président : Jean-Hubert WILBROD Président – NEAVIA Technologies ▶▶Rapporteur : Jean SEYS Responsable du Département / Directeur de Projets – SETEC ITS ADW Network propose WIFI’Car le Wifi « légal » embarqué dans les cars Brice JEUNET – ADW NETWORK. Stéphanie ETIENNE – VFD. Besoin : Donner accès à internet aux voyageurs internationaux ou à ceux qui n’ont pas d’internet mobile (3G, etc.) ou qui veulent en limiter l’utilisation. Contraintes : Obligation légale de traçabilité des connexions (lutte contre le terrorisme), Liées au déplacement du véhicule : vibrations, chocs, températures extrêmes… etc., La couverture du réseau 3G/4G. La solution d’ADW Network inclut : L’équipement embarqué, compact et robuste (pas de disque dur, mais des mémoires flash rapides), La possibilité d’inclure 2 cartes SIM d’opérateurs différents pour améliorer la couverture, Un partage de l’internet en wifi B/G/L dans le bus, Un portail type hotspot d’accès à la connexion wifi avec enregistrement des données légales, La possibilité de connecter des équipements embarqués via RJ45, La possibilité de piloter des équipements embarqués (ex : BP) par contact secs, Administration à distance & base de données stockée dans le bus ou à distance Questions / réponses : Les débits disponibles pour les voyageurs sont limités par la connexion 3G/4G disponible, et par le nombre d’utilisateurs connectés simultanément : 10 à 20 Mbps. Utilisation pertinente pour des trajets sur route mais difficile dans les régions à forte densité de tunnel tant que la continuité de couverture 3G/4G n’est pas assurée en tunnel. Intégration des données de l’opérateur TomTom dans un système d’aide à l’exploitation Yann SPINNLER – GROUPE APRR. Richard d’HUMIERES – TomTom. Besoin : Renforcer la connaissance de l’état de la circulation sur le réseau APRR par l’utilisation des données GPS collectées sur les équipements TomTom embarqués (GPS, téléphones mobiles, etc.). TomTom a 60 millions d’utilisateurs dans le monde. La volumétrie des données disponibles est énorme. TomTom propose au grand public sur son site web une information sur les incidents, et les conditions de trafic, un calculateur 42 [TEC 221] janvier-mars 2014 d’itinéraire incluant l’état du trafic, des estimations des temps de parcours. TomTom met à disposition une API permettant d’utiliser ces données. La solution TomTom pilote déployée pour APRR permet : ◼◼ La remontée des mesures de vitesse par tronçons de 200 m à 2 km. Ce maillage extrêmement fin donne des données beaucoup plus riches que celles issues des boucles statiques en voirie. Les données remontent toutes les 30s ; 93 % des bouchons sont détectés par le système expert ; la détection d’événements rares est peu pertinente (25 %). ◼◼ La qualification du niveau de fiabilité des données (entre 0 % et 100 %) : 0 % pas de donnée, 50 % donnée issue de l’historique, 100 % donnée issue d’une mesure fiable (suffisamment de mesures par tronçon). ◼◼ Le graphique de synthèse PR x Temps x Vitesse (couleur : vert fluide, rouge congestionné, bleu arrêt). La présentation des niveaux de trafic sur le synoptique de l’exploitant ◼◼ La cartographie « Open LR » permet d’une connexion non propriétaire sur d’autres réseaux. Questions / réponses : TomTom ne propose pas de prédiction à l’exploitant sur l’état du trafic dans « X heures », la durée de la décongestion, etc. (recherche en cours). L’appréciation des impacts est laissée à l’exploitant. L’augmentation des interférences sur les signaux GPS pourrait impacter la fiabilité du modèle. Le délai entre la formation d’un bouchon, son constat par TomTom, et la remontée vers l’exploitant est à préciser. Utilisation des technologies ITS dans les véhicules électriques Pierre MALATERRE – 4Icom. Constat : Le marché du véhicule électrique (VE) peine à décoller : 200 000 VE dans le monde, dont 4 % en France. Le VE consomme 10 à 450 gCO2/km (hors fabrication), suivant source d’énergie (nucléaire, charbon…). La puissance nécessaire est de 40 kW pour 130 km/h à pente 5 %. La puissance de la borne de charge dépend de la durée de charge : 1 min = 3 MW, 10 h = 5 kW. Nombreux freins au développement des VE : coût d’achat encore élevé, autonomie faible (150 km), normes techniques (ex : connecteur/ bornes de recharge), très forte sollicitation du réseau de distribution électrique (smartgrids indispensables), règlementaires, risque de transfert de la TIPP sur l’électricité, responsabilité de la sécurité liée à la charge de la batterie, etc. Le réseau de bornes (et leur interopérabilité) est un frein majeur en raison de la faible autonomie des VE. Volonté européenne : en France 10 000 bornes en 2014, objectif 2 millions en 2020 (coût de la borne entre 10 et 50 k€). Conclusion : La distribution électrique et l’interopérabilité des bornes est un enjeu majeur, Les nouvelles technologies (ITS) permettent de lever les freins techniques, En Europe, très fort besoin de normaliser. Nécessité d’un cadre réglementaire définissant les responsabilités des acteurs des stations de recharge en phase d’exploitation. Questions / réponses : Problématique de traitement des déchets (batterie) et pénurie des matières premières (lithium). Le marché de déploiement des bornes représente 2 milliards d’euros sur 5 ans. Les objectifs sont repoussés d’un an chaque année. Qui paie l’infrastructure, l’utilisateur, les collectivités ? LTE et les transports : au service de nouveaux services Cédric LEVY-BENCHETON – EGIS RAIL. Le Long Term Évolution (LTE) autrement appelé 4G offre des débits très élevés (100 Mbps). Comment l’utiliser pour les infrastructures de transport ? Utiliser un réseau 4G opéré (Orange, Bouygues, Free,…) ou un réseau privé ? Le déploiement d’un réseau privé permet de garantir la QoS (disponibilité, débits…) nécessaire en cas d’événement, que ne garantissent pas les opérateurs. Mais il nécessite : une fréquence dédiée (ARCEP), et un investissement de départ, qui peut être compensé en partie par un partage de l’infrastructure à des tiers. Le réseau opéré présente l’avantage d’une extrême simplicité de mise en œuvre sans implication dans la maintenance, pour le prix d’un abonnement. L’infrastructure LTE est très compacte et peut être déployée facilement sur un tramway (sur poteaux caténaires) ou un métro (murs ou plafonds). Les expérimentations actuelles se font sur réseaux opérés. Questions / réponses : Le Wifi permet de transporter 2 flux vidéo, le wimax 4 et le LTE jusqu’à 8. Les fréquences 5.9xx GHz réservées au transport le sont pour des applications sécuritaires de type métro (CBTC). Actuellement, l’ARCEP ne donne pas de fréquence pour les réseaux privés LTE. En Europe hors France, l’utilisation des fréquences est plus ouverte. A t e l i e r C 2 Introduction de nouvelles technologies ▶▶Président : Patrick LAFFONT Vice-président – AITF ▶▶Rapporteur : Frédéric COMBES Directeur de Projet – Adelia ville & Transport Mise en œuvre d’un réseau de capteurs de trafic multi-technologies Andy FLORIMOND – Dir Est et Denis JACQUET – Karrus. Dans le cadre du déploiement de la régulation dynamique de vitesse sur le secteur de Thionville A31 Nord et de Mulhouse, et avec l’aide d’une jeune société spécialisée dans les solutions de gestion dynamique du trafic routier, A t e l i e r s un marché de fourniture de capteurs multitechnologie a été lancé en 2012 pour permettre le suivi temps réel du nombre d’usagers et le calcul statistique en temps différé des conditions de circulation enregistrées par les stations de comptage. Les deux nouvelles technologies déployées « magnétomètre », station semi-intrusive de marque SENSYS-NETWORKS comprenant des capteurs installés au sol et un point d’accès récepteur sur mat (15 stations sur le secteur de Thionville) et « radar », station nonintrusive de marque WAVETRONIX installée sur mât « mutualisé ou non » en accotement de la chaussée (11 stations sur le secteur de Mulhouse) s’ajoutent à présent aux technologies plus répandues de « boucles au sol (intrusives) » de type SIREDO ou autres capteurs non intrusifs à base de technologie « vidéo ». Pour la technologie « magnétomètre », les discussions ont porté sur la technique de pose (par fraisage avec profondeur de choix nécessitant dans certains cas d’enlever le capteur lorsque l’on refait l’enrobé), sur la précision de cette technologie (niveau de précision équivalent aux technologies « boucles au sol » plus classiques) et enfin sur la fiabilité de la durée de vie annoncée par le constructeur (totale autonomie sur 10 ans et pour laquelle un retour d’expérience « accéléré » est en cours d’élaboration). Pour la technologie « radar », les discussions ont porté sur la très grande précision de réglage en configuration de voirie complexe. Soulignons enfin que la technologie « magnétomètre » semble prometteuse sous réserve que sa durée de vie respecte bien les 10 années annoncées et que les dernières années ne nuisent pas à la qualité de service des années précédentes. La technologie « radar » offre quant à elle l’avantage non négligeable de ne nécessiter aucun travaux en chaussée et de traiter les deux sens de circulation. Toutefois, cette technologie semble trouver ses limites au niveau de la qualité de comptage car attention… comme indiqué sur les passages à niveau de la SNCF : un véhicule (PL) peut en cacher un autre. Connaître l’état des stations de taxis à Paris et moderniser leur usage avec une application smartphone Thierry BOURDAS – Mairie de Paris. Il s’agit ici de moderniser l’usage des stations de taxis parisiens (Le bassin des taxis parisiens se compose de Paris, de 80 communes situées dans les 3 départements limitrophes, des aéroports d’Orly et de Roissy et du parc des expositions de Villepinte. Les taxis parisiens ont l’exclusivité de la prise en charge sur ce territoire.) et de redynamiser le taxi de rue par le développement d’une double application participative destinée à optimiser et à faire converger l’offre « taxi libre » et la demande « client en attente ». Le rapprochement de l’offre et de la demande est effectué à l’aide d’un serveur d’intermédiation. Ce service de réservation concerne les 116 stations les plus fréquentées et permet également de traiter des demandes plus spécifiques à travers l’utilisation de filtres (PMR, Bagages nombreux,…). Pas de questions… ? Notons toutefois que le sujet des « taxis » est devenu depuis notre atelier de fin janvier un sujet brulant et délicat de l’actualité. En effet, depuis le 5 février, les 18 000 chauffeurs de taxi parisiens (pour ne citer qu’eux) exigent du gouvernement qu’il revienne sur la décision du Conseil d’État qui a suspendu mercredi l’exécution d’un décret contesté par les sociétés de voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) qui leur imposait des contraintes à la réservation qu’elles estimaient trop favorable aux taxis (délais imposés de réservation avant prise en charge ainsi qu’entre deux courses). Seulement voilà, le Conseil d’État leur a donné provisoirement raison ! Le Conseil d’État doit à présent étudier le dossier sur le fond, afin de décider, ou non, de l’annulation définitive du décret, sans doute d’ici à la fin de l’année. Soulignons aussi le fait que toutes les applications VTC et Taxis ont des fonctionnements très proche, voire identiques en cas de géolocalisation. Le principe même du co-voiturage, qui s’apparente tout autant au Transport en Commun « TC » qu’au « VTC », pourrait même s’en approcher en cas de participation financière assimilable à une nouvelle offre de transport payante assurée par des particuliers lorsqu’il mutualise le coût du déplacement aux occupants du véhicule. Pour autant, le calcul de la tarification (notamment pour ce qui concerne la course d’approche) et les charges associées restent bien différents. Ce qui est certain, c’est que ces nouveaux services s’inscrivent dans un contexte en pleine mutation du fait même de cette nouvelle possibilité de réservation « en ligne ». Énormément de points de similitudes et de divergences tarifaires. Un vrai casse-tête pour le Conseil d’État qui devra pourtant bien arbitrer ! Projet CoDrive – Intégration données véhicules communicants – Système de gestion de trafic Eric PILLET – Groupe APRR En raison de la généralisation des outils de déplacement embarqués et de téléphonie mobile, APRR expérimente à présent sur son réseau routier dans le cadre de son projet CoDrive, l’utilisation des données FCD (Floating Car Data) comme une source de donnée nouvelle pour le calcul des vitesses et des temps de parcours. Captées par des bornes Wifi disséminées sur le réseau ou remontées via GSM 3G par l’intermédiaire de son partenaire industriel MEDIAMOBILE (pour la réception de données de positionnement pré traitées), ces informations trafic en provenance des véhicules individuels, tout aussi intelligents que communicants, permettent d’alimenter le calculateur SAGERI du projet Co Drive, lui-même en interface avec le Système CESAR II d’Aide à la Gestion et de mesure de Trafic du groupe APRR. Ainsi, il est également possible sur l’utilisation combinée d’un dispositif de capture embarquée (capteur de détection, caméra embarquée, bus CAN…) d’offrir au conducteur un panel de service directement sur son smartphone (mesures inter distances, rappel des limitations de vitesses, position sur voie,…), de récupérer des informations utiles au gestionnaire de tra- fic (freinage d’urgence, utilisation des essuies glaces, détection de choc…) ou encore de réaliser des actions de communication directes vers ces mêmes véhicules équipés de récepteur wifi (VALEO). Sur le plan purement technique, la difficulté de filtrage des informations recueillies a été soulevée. Mais surtout, les discussions ont essentiellement porté sur le risque d’une utilisation « distrayante » par le conducteur de tous ces nouveaux systèmes embarqués. La rapidité de développement des technologies rend la tâche difficile pour la réglementation en matière de sécurité routière qui devra toutefois en tenir compte prochainement. La complémentarité des données en provenance du terrain et de mobiles embarqués semble évidente… l’enrichissement de l’information dans son ensemble aussi. La conjugaison des deux sources d’information devrait permettre un jour de tendre vers le vrai temps réel (détection immédiate des incidents). En attendant, rappelons au lecteur qu’il est interdit de tenir n’importe quel type d’équipement dans sa main lorsque l’on est au volant, smartphone en particulier ! Solutions de communications pour la connectivité et la mobilité Thierry ERNST – Mines Paris Tech et JeanMarie BONNIN – Télécom Bretagne. La plateforme YoGoKo est une plateforme multifonctionnelle qui combine tous les moyens de communications fixes et mobiles et qui permet tous types d’applications. Née d’une coopération impliquant depuis plusieurs années Mines Paris Tech (CAOR), Télécom Bretagne (RSM) et Inria (IMARA), la plateforme YoGoKo repose sur un système de communication performent et sécurisé qui tire profit d’une multitude de technologies d’accès. Elle est à la fois un réseau virtuel, un logiciel spécialisé, un protocole d’échange et un service d’administration à distance d’équipements hétérogènes. Son rôle principal est de standardiser les échanges de données à la norme IPv6. Les discussions ont principalement porté sur le caractère générique et normalisé du système de communication. La conformité aux standards systèmes et protocoles Internet de l’IETF et des ITS coopératifs de l’ISO, CEN et IETSI (distribution géolocalisée, CAM, DENM, SAM, etc.). À noter aussi la conformité ISO 21217 et ISO 21210 pour les communications IPv6 de bout en bout. Une vraie réponse à la convergence des technologies fixes et mobiles, notamment dans le monde des réseaux très hétérogènes et propriétaires du domaine des transports. A t e l i e r C 3 Transports de marchandises ▶▶Président : Jean-Pierre GRASSIEN Responsable Information – ITrans ▶▶Rapporteur : Eric LOUETTE Chargé de mission Fret & Logisitique Mission ITS – MEDDE/DGITM Les systèmes d’information (SI) des acteurs du transport de marchandises sont capables janvier-mars 2014 [TEC 221] 43 Compte-rendu des Ateliers du Congrès 2014 aujourd’hui de répondre aux besoins dictés par la recherche de compétitivité et de rentabilité mais aussi de lutter contre les nuisances environnementales, de prévoir les risques liés à la nature des marchandises (matières dangereuses) et aux volumes transportés (transports exceptionnels) ainsi que de s’adapter aux contraintes urbaines (densité du trafic, conflits avec les autres usagers). Chantal PRALIAUD (chef de projet ChronoServices, Groupe Imprimerie Nationale) et Guy DOUMEINGTS (consultant Interop-Vlab) sont impliqués dans le projet NOSCIFEL (NOrmafret Services/Connecteur Intelligent pour le Fret Et la Logistique) qui s’inscrit dans le cadre des Projets d’investissements d’avenir et dont les travaux ont démarré en juillet 2012. Le but est de favoriser l’interopérabilité des SI de tous les acteurs privés (pratiquement, près de 40 000 entreprises inscrites au registre des transporteurs routiers de marchandises) et publics de la chaîne logistique, grâce à des solutions normalisées d’échanges. Il s’agira, d’une part de mettre en place une plateforme de diffusion de ces normes mais aussi de logiciels autonomes et de services, et d’autre part de construire et de sécuriser les échanges dématérialisés sur toute la chaîne d’approvisionnement depuis l’appel d’offre du chargeur jusqu’à la livraison finale. Fabrice RECLUS (chargé d’études CEREMA Lyon) présente le projet GEOFENCING-MD de gestion des transports de matières dangereuses (TRM) en agglomération urbaine (5 000 mouvements par jour sur le Grand Lyon), porté depuis juin 2011 par le pôle de compétitivité LUTB (Lyon Urban Truck&Bus). Parce que c’est un vecteur important de risques graves et qu’il est soumis à des itinéraires de pénétration ou de transit obligatoires, le TRM sera suivi et maîtrisé par une « tour de contrôle » qui sera, dans un premier temps, un simulateur physique composé de véhicules équipés, d’un serveur centralisé et d’un système de communications et d’interfaces utilisateurs. Il fait appel à la géolocalisation et à la traçabilité en temps réel en s’appuyant sur les résultats de la R&D nationale, européenne et internationale et sur les normes de trafic DATEX 2. Il produira une architecture technique et fonctionnelle d’un système d’information de suivi et de supervision des TMD en temps réel. Jean-Philippe MECHIN (adjoint au chef du groupe TITANE – CEREMA Sud-Ouest) décrit une approche plus large et plus institutionnelle du projet GEOTRANS-MD dont l’objectif est d’anticiper l’évolution de la réglementation par la mise en œuvre d’une architecture dédiée. En effet, les transports terrestres de MD sont régis depuis 1815 par des normes internationales et aujourd’hui par le groupe WP 15 de la Commission Économique pour l’Europe des Nations-Unies (UNECE) : ADR pour la route, ADN pour le fleuve et RID pour le fer. La réunion commune regroupant les experts des différents modes (notamment ceux de l’Organisation des Transports Internationaux 44 [TEC 221] janvier-mars 2014 Ferroviaires) a mis en place, en 2007, un groupe de travail informel pour le déploiement de la télématique (Telematics Workshop) Sont principalement visés les documents de transport (6 millions/an) dématérialisés, accessibles par voie électronique en cas d’accident. L’architecture préconisée fera appel à un format et à des modalités d’échanges ouverts aux services de secours. Contrairement au projet précédent, le système ne demandera pas un équipement embarqué spécifique mais un simple accès internet sur un terminal (PC, tablette ou smartphone) équipé d’un navigateur. En effet, l’architecture minimale retenue en septembre 2013 ne préconise aucun SI particulier mais on pourrait imaginer un connecteur ouvert (de type NOSCIFEL) et un tiers de confiance ainsi qu’une possible extension de l’appel d’urgences européen, eCall. Samuel MELENNEC (Chargé d’études CEREMA Nord-Picardie) s’efforce d’évaluer les enjeux économiques du maintien des itinéraires réservés aux Transports exceptionnels dans la région Nord – Pas-de-Calais (NPdC). Suite au transfert des demandes d’autorisation, la DREAL a passé commande d’une cartographie des itinéraires qui ne sont pas actuellement géo-réferencés. Le référentiel BD-TOPO et le logiciel CIRCE (IGN) vont cependant permettre le géo-codage des tronçons d’itinéraires et la représentation du convoi le plus contraignant autorisé sur ces derniers. Après avoir identifié les enjeux intrarégionaux à partir de la matrice Origine/Destination des demandes de convois exceptionnels, dont 42 % sont générées par des entreprises du NPdC, on s’aperçoit que 31 communes sont particulièrement concernées par près des 2/3 des demandes issues des filières BTP, manutention et location de matériel, ports maritimes et fluviaux, et aciéries, qui représentent en tout près de 15 000 emplois. Suite à cette étude, la DREAL NPdC a mis en lumière les itinéraires à préserver, comme ceux traversant la commune de Douai, incontournable pour assurer les dessertes des entreprises du Valenciennois, en attendant de trouver des alternatives sur d’autres modes comme celles stipulées dans l’étude du SETRA (mars 2011) sur les « Solutions intermodales pour le transport exceptionnel », particulièrement sur le mode fluvial. Enfin, des objectifs de traitement des demandes de réservation sont visés avec de nouveaux supports expérimentés par la DIR : interfaces Web et Google Maps. Les travaux de Thomas BAUDEL (Chef de projet Villes Intelligentes – IBM), au sein du laboratoire français R&D, portent sur la mobilité urbaine professionnelle dans le cadre des projets Investissements d’avenir (ADEME) et du projet OPTIMOD’LYON. Constatant que près de 60 % des déplacements urbains sont à vocation professionnelle, dont 35 % de mouvements de marchandises, que d’autre part, contrairement aux usagers des véhicules particuliers transférables sur les transports collectifs, les véhicules utilitaires n’ont pas actuellement d’autres alternatives, et enfin que leurs coûts directs et indirects pèsent sur les résultats des entreprises, les optimiser est un véritable enjeu pour ces dernières et pour les acteurs de la mobilité. C’est à travers la notion d’information partagée du projet Smart Deliveries que se créera une synergie entre tous les acteurs : transporteurs et gestionnaires de flottes, conducteurs et centres de régulation du trafic et de la mobilité, à travers les services web et les applications « mobile ». Par exemple, un transporteur télécharge chaque matin ses plannings de livraison sur le site dédié géré par la ville. Le planificateur de tournées envoyé au chauffeur-livreur va intégrer les différents paramètres de trafic et les difficultés de circulation en temps réel et pourra ainsi modifier son itinéraire et décaler l’ordre des livraisons. Pendant la tournée, le centre de régulation pourra en outre envoyer une alerte et un nouvel itinéraire, lequel pourra même anticiper et planifier ses pics de trafic et ainsi étaler les mouvements de véhicules professionnels sur des espaces générateurs de trafic. À travers l’analyse de 725 tournées réalisées en 2013 par trois transporteurs sur 8 000 trajets géocodés et temporalisés (cf. http://optimodlyon. edst.ibm.com), les défis restent toutefois nombreux sur la possibilité même de connaître l’intégralité des flux et de prévoir avec précision la durée des itinéraires ainsi que la volonté réelle d’utiliser la solution proposée, surtout que les adresses fournies par les expéditeurs sont souvent peu précises ou non géoréférencées et que l’on constate un écart-type de 6 % sur la durée d’un itinéraire. Par contre, sur 158 tournées parfaitement reproduites, on a réalisé un gain de 11 % en temps et 18 % en distance parcourue. Les résultats seront présentés dans la prochaine revue TEC d’octobre 2014. D’ores et déjà, on voit que les transporteurs ont investi dans l’informatique mobile et dans les solutions de suivi des tournées. Serge MATHIEU (Responsable du domaine Gestion des Trafics – Toulouse Métropole) est en charge du plan des déplacements Marchandises capable de dynamiser la ville tout en respectant les règles d’aménagement et d’urbanisme, comme le PDU. Source de conflits quotidiens, 70 % des livraisons au centre-ville se font en pleine voie tandis que les aires dédiées sont souvent occupées pendant plus de quatre heures par un même véhicule. Par ailleurs, les plates formes logistiques sont situées de plus en plus loin, ce qui génère des encombrements et des kilomètres inutiles. Le Plan de déplacements Marchandises entend tout d’abord re-localiser les plates formes d’éclatement des marchandises sur les zones denses par l’implantation de centres de distribution et l’intégration de la logistique urbaine dans les documents d’urbanisme : PLU, SCOT et PDU. Celles-ci sont hiérarchisées en fonction de leur éloignement du centreville : les zones logistiques au-delà et en deçà de 20 km, les CDU situés à l’intérieur du périphérique ; les hôtels logistiques pour le dernier km et les espaces logistiques urbains de proximité (ELP) au cœur des zones denses (12 000 A t e l i e r s livraisons/jr), comme le site Chronopost hyper-centre. Mais il est évident que le coût du foncier reste le principal frein sauf à favoriser un immobilier logistique renouvelé et innovant, bien intégré dans l’environnement urbain, et à adapter la réglementation par la « charte des livraisons » (2012). Le plan des déplacements Marchandises s’appuiera en outre sur les outils existants FRETURB, le SIG et le Plan Climat-Energie. A t e l i e r C 4 Bases de données pour les transports collectifs ▶▶Président : Guy BOURGEOIS, Ancien Directeur Général de l’INRETS ▶▶Rapporteur : Jean SENG, chargé de mission « Information Multimodale » Un « modèle d’arrêt » en faveur de données interopérables et de qualité ! Gildas BAUDEZ (CBC) Kasia BOUREE (KBIC) Christophe DUQUESNE (AURIGE) Jean SENG (AFIMB) Une enquête réalisée par l’association ATEC ITS France dans le cadre des travaux sur la mise en œuvre de la directive ITS a mis en évidence la forte demande des acteurs en faveur de données de qualité. L’une des propositions d’action issues de la concertation est de « garantir la qualité des données et des services » : ◼◼ qualifier l’information voyageurs multimodale et la notion de fiabilité (pouvoir par exemple identifier l’origine de cette information, la qualifier et la tracer) ; ◼◼ construire des labels qualité pour les données et les services afin de renforcer la fiabilité ; réaliser des tests pour qualifier les services et les informations. Cette exigence de qualité se comprend facilement : les opérateurs étant de plus en plus conduits à réutiliser des données élaborées par d’autres ou à échanger des données, souhaitent que ces données soient fiables et puissent respecter des caractéristiques connues. Le développement de l’open data ou la multiplicité des logiciels : ex. systèmes d’information multimodale (SIM), des systèmes d’aides à l’exploitation (SAE), systèmes d’information géographique (SIG), systèmes billettiques, etc. renforcent encore ce souhait. La communication de l’AFIMB visait à présenter une démarche visant à répondre à ces enjeux. De l’open data en transport public à la gestion du Big data : enjeux pour les autorités organisatrices Emmanuel SCHNEIDER (Accenture) La communication avait pour objet de décrire les enjeux liés au mouvement d’ouverture des données, et la possibilité de les traiter en com- binaison avec d’autres informations collectées à travers différents canaux. Les données de mobilité, comme les informations d’ordre démographique, météorologiques billettique, une fois combinées et retraitées, permettent d’envisager des applications diverses de prédiction de la demande, d’orientation et de production en temps réel, de retour d’expérience. Les projets de type open data soulèvent un certain nombre d’enjeux, dont le problème de la gouvernance des projets de mobilité dans un contexte de morcellement de la compétence transport. Du Big Data des données d’exploitation d’un réseau TC aux cartographies d’aide à la décision Olivier CLARIMON (Tisséo-SMTC), Jean-Baptiste LACOMBE (Tisséo-SMTC) La communication a présenté un projet d’aide à la décision et d’analyse de l’offre. En s’appuyant sur différentes sources de données, les objectifs étaient notamment : ◼◼ d’analyser les temps de parcours pour comprendre le fonctionnement du réseau, des lignes de tramway et de bus ; ◼◼ d’apporter les éléments qui permettent de définir les programmes d’investissements ; ◼◼ d’être en mesure d’analyser l’offre selon les composantes territoriales du syndicat mixte : communes, intercommunalité… ; ◼◼ de produire des cartes de temps d’accès (isochrones) à partir d’un des pôles d’échanges. Les données utilisées relevaient à la fois de l’offre théorique de transport (lignes, itinéraires, courses, arrêts, horaires, etc.) ainsi que les données issues du système d’aide à l’exploitation (temps de déplacement, temps de passage en zone d’arrêt, temps d’échange passager, etc.). Constitution d’une base de données nationale des arrêts de transport collectif Laurent CHEVEREAU (CEREMA) Patrick GENDRE (CEREMA) En France, la connaissance géographique de l’offre de transport collectif est aujourd’hui très limitée et disparate d’un réseau à un autre. Il en résulte des difficultés pour informer l’usager à large échelle et pour faire des analyses statistiques territoriales. S’inspirant des travaux menés en région NordPas de Calais, le Certu a lancé en 2013 un travail de constitution progressive d’une base de données nationale des arrêts de Transport Collectif (ATC) urbains et départementaux. Cette base ATC vise à répondre aux besoins d’études des services du ministère du développement durable (Medde) : services centraux tels que le SOeS - Service de l’Observation et des Statistiques - mais aussi le Cerema et les services déconcentrés régionaux et départementaux. A t e l i e r C 5 L’usager et les nouvelles technologies ▶▶Président : Sébastien CAPELLE Directeur Business Développement Transport – ORANGE BUSINESS SERVICES ▶▶Rapporteur : Serge MATHIEU Responsable de Domaine-Gestion des Trafics – Toulouse Métropole SmartMoove : le 1er gps urbain mutimodal Jean COLDEFY (GRAND LYON) – Laurent BRIANT (CITYWAY) Ce projet coopératif public privé cofinancé par l’ADEME a pour objectif de fournir une information multimodale. Les données issues de 30 bases différentes sont collectées, traitées et agrégées aux fins de diffusion. Les objectifs poursuivis sont propres à l’information multimodale : information à portée de main pour tous automobilistes (60 %) et usagers TC (15 %), objectivité VP/TC, offres alternatives tout en limitant l’usage des fonds publics et précisant la place des applications propres au domaine public. Le système développé par CITYWAY consiste en un calculateur d’itinéraire INTERMODAL (marche, vélo, train, TC, VP qui utilise les différentes données collectées en temps réel.) Il est complété par une prédiction du trafic à une heure. Le système testé sur 100 personnes, montre que 8 % d’usagers sont prêts à modifier leurs habitudes, donc à effectuer un report modal. Commercialisé à 1 €, ce type de service serait susceptible de bonnes intentions d’achat, les temps de parcours affichés présentant une bonne fiabilité due à la richesse et à la précision des données. Il reste à l’issue de cette expérimentation à développer des modèles économiques susceptibles de généraliser l’application. L’intérêt du système génère de nombreuses questions issues de l’auditoire qui amènent les réponses suivantes : ◼◼ l’expérimentation a duré six mois accompagnée de questionnaires ; ◼◼ hors captation GPS (zones d’ombre), l’avancement du mobile est estimé ; ◼◼ ce type d’application doit être en cohérence avec les politiques publiques et ne fait pas forcément appel à l’Open Data. Réseaux sociaux, information voyageur : un débat système centralisé – système délocalisé ? Martine CARUSO (IFSTTAR) Nous sommes en présence des trois acteurs principaux : le régulateur, le conducteur, l’usager. Le régulateur assure son activité spatio temporelle dans un environnement complexe. Les réseaux sociaux se situent sur le réseau physique mais sans impact sur le réseau entreprise. Intégrer le réseau entreprise et le réseau social présente en conséquence un réel intérêt d’autant que le régulateur consacre 50 % de son temps à la régulation janvier-mars 2014 [TEC 221] 45 Compte-rendu des Ateliers du Congrès 2014 et seulement 15 % à la recherche d’information. Les réseaux de transports publics sont complexes dans un milieu hétérogène, éclaté, distribué où tous les points n’ont pas la même sensibilité et sont confrontés à l’événementiel. Comment dans ce cas, juger de la qualité de service des réseaux sociaux qui ne connaissent pas l’environnement et les caractéristiques du réseau de TC et de son exploitation ? Réponses aux questions de l’auditoire : ◼◼ dans ce type d’application, les TIC peuvent masquer la responsabilité de l’entreprise ; ◼◼ concernant la qualité du travail et l’ergonomie des postes des régulateurs, la difficulté du métier et la pression temporelle permanentes sont soulignées. Les défis de la mobilité des aînés Eric CORNELIS (Université de Namur) L’étude porte sur le comportement des aînés de 65 à 74 ans et supérieurs à 75 ans. La mobilité se réduit avec l’âge sur le territoire national et plus encore pour les déplacements à l’international. Par contre, l’usage de la marche augmente : 12 km en moyenne par jour mais 7 km pour les plus de 75 ans. L’usage des T.C. augmente également mais dopé par la gratuité. Les principaux motifs de déplacements sont l’achat tôt le matin, les relations, le « papitaxi ». Le nombre de conductrices âgées augmente sensiblement. L’usage des nouvelles technologies qui luttent contre l’incertitude incite les seniors au déplacement. L’orateur conclut en précisant avec le problème des seniors, doit faire l’objet d’une prise en compte en développant l’information durant le trajet, en facilitant l’accessibilité et en pensant que nous sommes de futurs seniors. L’exposé fait suite aux questions-réponses : ◼◼ l’appréhension semble être le facteur de résistance à l’usage de la voiture pour les seniors ; ◼◼ les motifs achats des seniors équivalent à ceux des actifs ; ◼◼ il faudra adapter les services aux trajets courts dans le but de ne pas pénaliser les seniors vieillissants ; ◼◼ l’acceptabilité du numérique par les seniors évoluera en développant des stratégies de relocalisation des personnes âgées. A t e l i e r C 6 Grand Toulouse : quelques exemples ▶▶Président : Sébastien CAPELLE Directeur Business Développement Transport – ORANGE BUSINESS SERVICES ▶▶Rapporteur : Serge MATHIEU Responsable de Domaine-Gestion des Trafics – Toulouse Métropole Infrastructure spatiale des études transport de Tisseo : une solution intégrée au S.I. de Tisséo Frédéric SCHETTINI – Sabine SABATHIER (MOBIGIS) MOBIGIS a développé pour le compte de Tisséo, Syndicat Mixte Toulousain, un outil basé sur un système d’information géographique sus- 46 [TEC 221] janvier-mars 2014 ceptible de fournir une base de données à jour destinée à différentes études. Le système fournit : 1.des analyses temporelles de l’offre réseau et une aide statistique pour la programmation des travaux : Offre théorique – S.A.E. – S.I.G. ; 2.une base de données études ; 3. une application géo-décisionnelle : Vitesse / Nombre d’arrêts / Isochores Le système se met à jour hebdomadairement et permet d’exploiter un panel important de résultats : ◼◼ atlas géographique et outil de diagnostic comme par exemple arrêts, validations, ◼◼ traitement des isochrores ; ◼◼ vitesses par tronçons ; ◼◼ validations par arrêt. Réponses issues des questions des auditeurs : ◼◼ les données ne sont pas ouvertes au public ; ◼◼ le trafic routier n’est pas intégré à l’outil. Priorité aux feux et sites propres Patrick LAFFONT (Toulouse Métropole) – Laurent BREHERET (CERYX), Cyril LADIER (TISSEO SMTC) La généralisation en cours de la priorité aux feux tricolores pour les bus à Toulouse découle d’une étroite collaboration entre Toulouse Métropole, le Syndicat Mixte des Transports et la société CERYX. Toulouse durant trois décennies a expérimenté de nombreuses technologies pour finalement opter pour la priorité décentralisée avec radio courte portée, GPS et odomètre. À ce jour, tous les bus (500) sont équipés et 200 carrefours disposent de la priorité bus. Les résultats des mesures effectuées sur les premiers carrefours équipés montrent une amélioration de 20 à 25 % des temps de passage et de 45 à 60 % des temps d’arrêts aux carrefours à feux. Concernant la stratégie mise en place pour la généralisation, les études sont menées carrefour par carrefour en examinant les diagrammes, le trafic et les conflits de lignes. Les réseaux de surface T.C. sont hiérarchisés dans l’ordre suivant : ◼◼ 1 = T.C.U. ◼◼ 2 = C.G.31 ◼◼ 3 = Région. A t e l i e r C 7 Modèles pour les transports collectifs ▶▶Président : Olivier NALIN Directeur du développement, STIF ▶▶Rapporteur : Vincent BENEZECH Chargé d’études, RFF Maîtriser l’incertitude des prévisions de trafics Vincent LEBLOND et Crystal LANGLOIS – RATP Les auteurs ont présenté une approche opérationnelle pour contrôler les erreurs dues à la présence d’incertitudes dans certaines hypothèses des prévisions de trafic : connaissance imparfaite de la situation observée (fréquentation, données urbaines…), de la mobilité de la population et de la situation future (configuration du projet et calage macro-économique). La méthodologie proposée s’inspire des méthodes de Monte-Carlo. Elle consiste à appliquer le modèle de prévision de trafic avec un certain nombre de scénarios prédéfinis. Chaque scénario consiste donc en un jeu d’hypothèses probabilisé, la probabilité d’un scénario étant calculé comme combinaison des probabilités placées sur les hypothèses. Cela définit une distribution de probabilité pour les résultats de trafic, distribution qui permet d’estimer à la fois le niveau moyen de trafic et sa dispersion. Pour conclure, les auteurs présentent un cas d’application. Pour le prolongement de la ligne 13 à Pointe-du-Lac, ils montrent comment la connaissance supplémentaire apportée par chaque nouvelle phase du projet (schéma de principe, avant-projet…) permet de raffiner les prévisions de trafic. Il est aussi intéressant de noter que les distributions prévues ne sont pas symétriques, et donc que le raisonnement par écart-type n’est pas approprié. Lors de la discussion, les auteurs insistent sur la simplicité d’application du modèle, tout en reconnaissant le côté arbitraire du choix des distributions de probabilité sur ces hypothèses. Néanmoins, les résultats produits permettent de faire prendre conscience aux décideurs des incertitudes qui entachent nécessairement les prévisions de trafic. ANTONIN 3 : une nouvelle version du modèle de prévision du STIF pour mieux anticiper les besoins futurs Anne-Eole MERET-CONTI – STIF Eric KROES – Significance La deuxième présentation concernait les avancées prévues ou déjà réalisées dans le cadre de la mise à jour du modèle de prévision de trafic du STIF, Antonin 3 : ◼◼ la prise en compte des nouveaux comportements de déplacement. En particulier, Antonin 3 est mis à jour avec la nouvelle EGT et intégrera un module de congestion dans les transports en commun, à travers un aspect confort des voyageurs. Cet effet congestion jouera à la fois sur le choix d’itinéraire et le choix d’horaire ; ◼◼ la prise en compte des nouveaux modes de déplacement, dont l’émergence a été confirmée par l’EGT : les deux-roues motorisés et le vélo. Enfin, la concurrence entre les différents modes TC sera intégrée à l’étape de choix modal ; ◼◼ une amélioration de la qualité des modèles, en intégrant de nouvelles données (de télébillettique en particulier) et en réétudiant la méthode de calage. Les contraintes de capacité dans les trafics de voyageurs et de véhicules en transport collectif Ektoras CHANDAKAS et Fabien LEURENT – École des Ponts ParisTech Ce troisième exposé présentait un modèle d’affectation en transport en commun qui A t e l i e r s prend en compte la congestion de voyageurs par différents mécanismes. Lors de l’exposé, chacun des points était illustré sur l’exemple du RER A en région parisienne. En premier lieu, la congestion dans les véhicules est prise en compte à travers les deux possibilités « assis » et « debout » pour les voyageurs, ce qui peut entraîner un changement d’itinéraire et se mesure également dans les résultats du modèle à travers une augmentation du coût généralisé. En second lieu, un modèle de station permet, à travers un suivi du nombre de passagers en attente à quai, de mieux préciser les temps d’attente des voyageurs à quai. Les auteurs évaluent alors le temps d’attente à quai, en intégrant le fait que certains passagers doivent laisser passer un ou plusieurs véhicules avant de monter à bord. En dernier lieu, l’avancement des véhicules le long de la ligne est modélisé pour prendre en compte l’allongement des temps de circulation dus aux échanges de voyageurs à quai. Tous ces modèles sont ensuite intégrés dans un modèle d’affectation global, avec plusieurs boucles de rétroaction entre l’offre et la demande qui nécessitent d’itérer le modèle de nombreuses fois pour atteindre la convergence. Le temps d’exécution, demandé par une personne dans l’assistance, est alors nécessairement rallongé, mais l’équipe travaille actuellement à améliorer l’efficacité des modules de calcul. Évaluation des bénéfices indirects d’une nouvelle infrastructure de transport Pierre LABORDE – ARTELIA Ville et Transport Fanny PATIN – RFF La dernière présentation concernait la prise en compte d’effets indirects dans l’évaluation socio-économique du projet d’Interconnexion LGV Sud (pour relier les LGVs Atlantique et Sud-Est avec une gare à Orly). Les auteurs tentent d’identifier des gisements de bénéfice indirect qui permettent de mieux valoriser le projet. En dehors des gains habituels, les bénéfices identifiés pourraient venir de : ◼◼ l’amélioration de la régularité, grâce à la dissociation des voies RER C et LGV ; ◼◼ gains liés à l’inter-modalité air-fer à Orly, liés par exemple à l’augmentation du chiffre d’affaires des commerces ou bien aux voyageurs reportés sur cet aéroport ; ◼◼ la synergie entre l’air et le fer à Roissy, dont le bilan reste à évaluer ; ◼◼ la désaturation des gares parisiennes du fait de la construction de nouvelles gares en banlieue ; ◼◼ l’impact des nouvelles gares TGV du fait de l’amélioration de l’accessibilité et de la dynamisation des territoires concernés. En discussion, les auteurs insistent sur la nécessité de bien évaluer ces gains, mais de la difficulté à bien le faire (manque de données sur l’aérien…) en évitant les doubles comptes. Atelier C8 A t e l i e r C 7 Billettique et information des passagers ▶▶Président : Jean-François JANIN Chef de la Mission Transports Intelligents – MEDDE/ DGITM ▶▶Rapporteur : Roger Lambert Chargé de mission – MEDDE/DGITM/DIT L’actualité normative en matière de télébillettique interopérable Isabelle TALABARD, CEREMA Le développement de l’usage des transports collectifs passe par une amélioration de leur attractivité pour les usagers. Il s’agit notamment d’offrir un meilleur service à l’usager en lui permettant d’effectuer des déplacements sans couture. Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire que les systèmes billettiques des différents réseaux de transport permettent ce fonctionnement, c’est-à-dire qu’ils soient interopérables. Or, le meilleur outil pour construire l’interopérabilité de plusieurs systèmes billettiques est la normalisation. Les normes sont donc absolument nécessaires mais elles ne sont pas suffisantes ; la définition d’un projet de télébillettique interopérable sur un bassin doit s’accompagner de l’élaboration de documents locaux traduisant et décrivant le partenariat (politique, fonctionnel et technique) que les AOT concernées veulent bâtir pour atteindre l’interopérabilité. Tout d’abord la charte d’interopérabilité billettique : elle constitue le socle du partenariat et affirme la volonté politique des AOT de construire une interopérabilité fondée sur les normes. Elle pose les principes de gouvernance. Ensuite viennent des documents fonctionnels et techniques qui déclinent les principes de cette charte et la complètent : le référentiel fonctionnel commun (REFOCO), des documents précisant les règles de gestion de l’interopérabilité, les instanciations, les cycles de vie, et la définition des flux de données échangés par les systèmes centraux. Dans ces documents, les références normatives sont indiquées de façon précise. De plus, lorsque cela est nécessaire, ces documents doivent spécifier les choix locaux effectués pour les points d’application de la norme laissés ouverts. Les normes en vigueur et leur évolution ◼◼ INTERCODE (NF P99-405) 2002- Donne les règles de codage des données dans l’application portée par les supports de titres (carte à puce, clé USB, …). Une révision de la version 2.1 de 2009 avec une exigence de rétrocompatibilité est actuellement en cours. ◼◼ INTERTIC (XP P99-410) 2006- Concerne les billets sans contact, elle a les mêmes objectifs qu’INTERCODE mais une architecture différente qui mène à devoir décrire chaque billet du marché. Nouvelle version à publier en 2014. ◼◼ NF P 99-502 Elle définit au niveau français 3 systèmes de numérotation pour l’identification : des AOT, des applications billet- tiques, des jeux de clés de sécurité des applications billettiques. L’AFIMB est l’autorité d’enregistrement. Pas de révision en cours. ◼◼ INTERBOB (FD P99-503) 2006- Donne la définition des flux de données et le format des messages que sont amenés à échanger les back-offices billettiques. Depuis 2011 des déclinaisons sont en cours sur le terrain. Une version finalisée de la norme sera disponible puis publiée en 2014. L’information temps-réel, pour tous, partout, à tout moment Étienne CHEVREAU, THALES La ville de Marseille a mis en place un service d’information temps-réel disponible pour tous, partout et à tout moment. De chez soi, chaque utilisateur peut obtenir une information complète directement sur le site http://map.rtm.fr. Sur une carte, il est possible de voir toutes les lignes de bus, métro et trams, tous les points d’arrêts et toutes les stations. Les bus évoluent sur cette carte et leur position est mise à jour toutes les vingt secondes. En cliquant sur un point d’arrêt ou une station, chaque passager peut voir l’heure de passage du prochain véhicule. En cliquant sur un bus, il pourra voir sa destination. Il peut donc préparer son voyage en toute tranquillité. Plus tard, il pourra utiliser son téléphone partout dans la ville pour obtenir l’heure de passage du prochain véhicule à l’arrêt. Un simple geste sur l’arrêt de bus suffit, grâce à des QR codes ou des tags NFC et l’information est disponible, en temps réel. Ci-dessous l’arrêt Saint Loup Florian. Thales a mis au point ces services à partir des données des Systèmes d’Aide à l’Exploitation et à l’Information des Voyageurs de la ville de Marseille. Toutes les données multimodales, provenant des bus, trams et métros, sont agrégées et organisées dans une base de données unique avant d’être présentées sous forme de Web Services. Le site web, les tags NFC et les QR codes utilisent ces Web Services pour fournir l’information utile au voyageur. Stratégie Mobile pour les systèmes de billettique Étienne CHEVREAU, Jean-Marc LECANU, Thales Chaque autorité de transport a, d’une manière ou d’une autre, une « stratégie mobile », de manière à fournir aux voyageurs de meilleurs services personnalisés en temps réel et partout. La billettique mobile doit être une part intégrante de cette stratégie. Les SMS, codes à barres et NFC sont les principales technologies concurrentes dans la billettique mobile, chacune présentant des avantages et des inconvénients dans des domaines comme la sécurité, l’automatisation, la compatibilité des téléphones, etc. Par exemple, bien que la technologie NFC (Near Field Communication), ait bénéficié de 10 ans d’amélioration technologique, elle souffre toujours de la disponibilité limitée des téléphones compatibles ; c’est actuellement janvier-mars 2014 [TEC 221] 47 Compte-rendu des Ateliers du Congrès 2014 moins de 10 % des téléphones du marché. Cette situation va s’améliorer dans les prochaines années : en effet, les grands fabricants de téléphones tels que Samsung continuent à promouvoir l’utilisation du NFC. Thales a acquis de l’expérience grâce à des projets pilotes sur les systèmes billettiques de ses clients comme à Auckland et à Dubaï et a construit une stratégie mobile complète pour les agences de transport en commun. Thales propose aujourd’hui de tirer le meilleur profit de chaque technologie. En ce qui concerne le NFC, plutôt que d’utiliser le téléphone comme une carte de transport, il est maintenant possible de le transformer en machine de vente mobile pour recharger sa carte de transport, à tout moment et partout. La technologie NFC est alors utilisée en mode lecteur. En ce qui concerne les codes à barres, on peut l’afficher sur l’écran du téléphone pour porter des tickets de faibles valeurs, ou bien des solutions d’interopérabilité entre les Grande Lignes et l’urbain. Atoumod : la mutualisation au service des usagers Cédric MOREL, Chef de projet « Atoumod » Conseil Régional de Haute-Normandie Marc LECHEVALIER, Chef de projet, SETEC ITS Le projet de service Atoumod qui désigne la marque de l’intermodalité en Haute-Norman- die a impliqué depuis 2006 les 15 AOT de ce territoire. En 2012 ont été mis en service le système d’information multimodale et la billettique intermodale. Pour cette dernière, fin 2008, les 15 AOT ont défini un service billettique ambitieux à travers un REFOCO (référentiel fonctionnel commun) qui prévoit : ◼◼ un support unique intermodal : la carte Atoumod ; ◼◼ la vente sur support Atoumod de l’ensemble des titres de tous les réseaux (300 produits tarifaires) ; ◼◼ la vente sur support Atoumod d’une gamme tarifaire multimodale à l’échelle du territoire régional ; ◼◼ un service après-vente sur la totalité des contenus de la carte : tous les systèmes doivent pouvoir distribuer et reconstituer des supports de titres les uns pour les autres. La mutualisation des moyens : 3 groupements de commandes ◼◼ 13 des 15 collectivités ont choisi d’acquérir les mêmes équipements billettiques à travers un groupement de commandes coordonné par la Région (aucun système billettique ne pré-existait) ce Système Billettique Mutualisé (SBM) représente une économie importante. Une Structure d’Exploitation Commune (SEC) achetée par la Région dans le même groupement de commandes centralise les données de tous les systèmes et réalise les échanges avec tous les (4) systèmes présents : ceux du SBM, le système de la SNCF, ceux des CA de Rouen et du Havre. La SEC assure donc l’intermodalité sur la carte Atoumod ; ◼◼ un gestionnaire commun, « gestionnaire Atoumod » missionné par les 15 AOT réalise les tests d’interopérabilité et assure une assistance auprès de la trentaine de transporteurs concernés. (2e groupement de commandes) ; ◼◼ les interconnexions des réseaux informatiques (fibre optique, DSL, GPRS) font l’objet d’un 3e groupement de commandes coordonné par la Région. L’interopérabilité technique L’interopérabilité du « support » s’est appuyée sur la coordination technique entre industriels et la mise en œuvre de la norme INTERCODE. La mise en œuvre de la norme INTERBOB à grande échelle a été nécessaire pour atteindre l’objectif de pouvoir distribuer et reconstituer des titres les uns pour les autres. La gouvernance entre donneurs d’ordres Le mode de fonctionnement adopté par les 15 collectivités fondé sur une charte d’interopérabilité, des documents fonctionnels et techniques partagés a démontré qu’il pouvait aboutir en mode projet grâce à une certaine souplesse et une capacité des acteurs à rechercher le consensus, pour autant, ce modèle montre ses limites en mode gestion, une gouvernance structurée autour d’un syndicat mixte est actuellement à l’étude. Les 27 et 28 janvier 2015 au Beffroi de Montrouge Congrès Exposition Rencontres 2015 Enjeux, Innovations, Performances Le 42ème Congrès ATEC ITS France des Rencontres de la Mobilité Intelligente, aura lieu les 27 et 28 janvier 2015 aux portes de Paris, au Beffroi de Montrouge : lieu d’exception, proposant plus de 10 000 m² d’espace. Avec plus de 1 300 participants en 2014, nous espérons accueillir davantage d’exposants, congressistes et visiteurs pour cette prochaine édition. Proposant plus de 90 conférences d’experts et plus de 60 exposants, cet évènement optimisera les rencontres et échanges entre les professionnels du secteur de la Mobilité Intelligente. Restez connecté, abonnez-vous à la Newsletter du congrès 2 015 (Inscription sur le site du congrès : www.congres-atecitsfrance.net) afin de découvrir début mai le lancement de l’appel à communications et début juin l’ouverture des réservations de stands. Contactez l’association ATEC ITS France 01 45 24 09 09 – contact@atec-itsfrance.net - www.atec-itsfrance.net Exposants – Partenaires – Sponsors du Congrès ATEC ITS France 2014 Les rencontres de la Mobilité intelligente ACTOLL • ADVANCITY • AITF • ARTELIA Ville & Transport • ASSYSTEM France • ASFA • ADSTD • ADF • AXIMUM • AXIS COMMUNICATIONS • BLUESCAN • BMIA • CAPSYS • CAR2ROAD • CEREMA/DTSO • CERYX-TS • CF-AIPCR • CISCO • CITILOG • CITYWAY • CLEMESSY TRANSPORT • CNES • COMATIS • CXR Anderson Jacobson • EGIS • ERTICO-ITS EUROPE • EYEVIS • FACTORY SYSTEMES FARECO FAYAT GROUP • FLIR ITS • FLOW • GEA • GREEN WAY SYSTEMS • GUIDE • HIKOB • ICOMS DETECTIONS • ID4CAR • IFSTTAR • INGEROP • I-TRANS • ITS BORDEAUX 2015 • ITS BRETAGNE • IXXI • KAPSCH TRAFFICCOM • KARRUS • LACROIX TRAFIC • LICIT ENTPE • LUTB • MACQ • MAGSYS SA • MICROSENS • MINES PARISTECH • MIOS • MOBIGIS • MOVEO • MOXA EUROPE • MT3 • MULTITOLL • NEAVIA TECHNOLOGIES • ORANGE Business Services • PTV GROUP • Q-FREE ASA • QOS TELECOM • SAFECALL • SANEF ITS Technologies • SCHNEIDER ELECTRIC • SETEC ITS • SICK • SIGNATURE TRAFFIC • 48 [TEC 221] janvier-mars 2014 SPHINX • SPIE • TELECOM PARISTECH • THALES • TKH SECURITY SOLUTIONS • TOPOS AQUITAINE • TSS (AIMSUN) • VINCI ENERGIES • WAVETRONIX
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