Tournoi Juniors FIFA / Blue Stars LIGUE DES

N O 31, 23 MAI 2014
ÉDITION FR ANÇAISE
Fédération Internationale de Football Association – depuis 1904
LIGUE DES CHAMPIONS
LUTTE DES CLASSES
À MADRID
BLATTER
ENTHOUSIASME
AU BRÉSIL
ÎLES SALOMON
UNE COUPE DU MONDE
APRÈS LE CHAOS
Tournoi Juniors FIFA / Blue Stars
LES STARS
DE DEMAIN
W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY
DANS CE NUMÉRO
6
Amérique du Nord
et centrale
35 membres
www.concacaf.com
La nouvelle génération
Les 28 et 29 mai 2014, l’élite du football junior
se retrouvera en Suisse pour le prestigieux
Tournoi Juniors FIFA / Blue Stars. Cette
compétition a derrière elle une longue histoire.
De nombreuses stars mondiales, au nombre
desquelles George Best, David Beckham ou plus
récemment Adnan Januzaj, ont fait les premiers
pas de leur carrière internationale à Zurich.
23
Sepp Blatter : Brésil, Russie, Qatar
Le Président de la FIFA nous parle dans son
billet hebdomadaire de trois Coupes du
Monde. Il se réjouit à l’approche de Brésil
2014, pose un regard optimiste sur le
tournoi à venir en Russie et affirme que
l’édition qatarie “devra se jouer pendant
l’hiver européen”.
25
F IFA : 4 reproches – 4 réponses
Plus que 20 jours avant la Coupe du Monde.
La FIFA est confrontée quotidiennement à de
nombreuses critiques. The FIFA Weekly répond
clairement aux quatre reproches qui reviennent
le plus fréquemment.
36
“J’étais devenu un jouet”
L’Arménien Artur Petrosyan a eu
l’opportunité de signer un contrat avec
Arsenal. Mais des responsables des
fédérations et un agent ont contrecarré
ses plans.
Amérique du Sud
10 membres
www.conmebol.com
18
Mickaël
Landreau
Le gardien remplaçant des Bleus est
prêt pour le Brésil.
“La France est un bon
outsider”, dit-il.
13
De retour au
sommet
Trois ans après la
relégation, Ramón
Diaz et River Plate
s’imposent en
Argentine.
Les stars de demain
Un sourire aux photographes suisses :
cette image de 1968 montre George Best
sous le maillot de Manchester United.
Getty Images
Coupe du Monde 2014 : Groupes A à C
VERS LE
GRAND
BUT™
2
T H E F I FA W E E K LY
Groupe A
Groupe B
Groupe C
Brésil
Espagne
Colombie
Croatie
Pays-Bas
Grèce
Mexique
Chili
Côte d’Ivoire
Cameroun
Australie
Japon
L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL
Europe
54 membres
www.uefa.com
Afrique
54 membres
www.cafonline.com
Asie
46 membres
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Océanie
11 membres
www.oceaniafootball.com
26
Rêves de Coupe
du Monde
Les problèmes financiers sont
désormais surmontés.
La Fédération salomonaise de
football doit maintenant
réenclencher la marche avant.
16
Juan Dali, Rachel Anna Skeates, Getty Images (2)
Finale
de la Ligue
des Champions
Après son titre de
champion d’Espagne,
l’Atlético Madrid veut
conquérir le plus
prestigieux trophée du
football de club
européen.
Coupe du Monde 2014 : Groupes D à H
Groupe D
Groupe E
Groupe F
Groupe G
Groupe H
Uruguay
Suisse
Argentine
Allemagne
Belgique
Costa Rica
Équateur
Bosnie-Herzégovine
Por tugal
Algérie
Angleterre
France
Iran
Ghana
Russie
Italie
Honduras
Nigeria
USA
République de Corée
T H E F I FA W E E K LY
3
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À DÉCOUVERT
La tête dans
les étoiles
T
out le monde a commencé petit. On l'oublie parfois, en
voyant les plus grands noms du football à la télévision.
Leur puissance, leur vivacité et leur adresse balle au pied
sont tout simplement incroyables. En tribunes, les footballeurs du dimanche que nous sommes se sentent parfois
comme un écolier devant un comité de grands professeurs.
Le meilleur tournoi de football de jeunes a lieu tous les ans à
Zurich, non loin du siège de la FIFA. C'est ici que les stars de
demain marquent leurs derniers buts d'enfants insolents et insouciants. Nous avons voulu consacrer ce numéro au Tournoi
Juniors FIFA / Blue Stars. Thomas Renggli s'est penché sur la
riche histoire de cette compétition pour y puiser quelques anecdotes croustillantes. Alors âgé de 18 ans, George Best, dont le
sourire orne notre couverture, écrivait à ses parents depuis la
Suisse : “La cuisine n’est pas trop à mon goût, mais les filles sont
très jolies.” Le casting de ce reportage a de quoi faire rêver :
Bobby Moore, David Beckham, Pep Guardiola… Demain, d'autres
stars se souviendront aussi avec émotion de leurs premiers pas
à Zurich.
P
B
endant ce temps aux Îles Salomon, la nouvelle génération
se découvre des ambitions. Ces jeunes ont découvert le
football dans les rues ou au cœur de la jungle, ce qui ne les
empêche pas de rêver à une qualification pour la Coupe du
Monde U-20 2015, qui aura lieu en Nouvelle-Zélande.
Quand on sait que la Fédération salomonaise de football
a récemment connu de graves problèmes financiers, cette situation a de quoi surprendre. En quatre pages, Elio Stamm revient
sur les atouts de la petite nation insulaire et sur les raisons de
ses récents succès en futsal.
NASA
ien entendu, nous nous intéressons aussi à la Coupe du
Monde 2014, qui débutera dans vingt jours à São Paulo.
Dans son éditorial, le Président de la FIFA invite ceux qui
critiquent l'événement à faire preuve d'un peu plus d'objectivité. “La FIFA n’enlève rien aux Brésiliens. Au
contraire : elle verse 2 milliards de dollars pour les coûts
opérationnels.” Parallèlement, nous avons souhaité traiter
quatre sujets fréquemment abordés. Ainsi, on entend souvent
dire que seuls les Brésiliens les plus riches pourront se rendre
dans les stades. C'est faux : les billets les moins chers coûtent
seulement 15 dollars. Å
Alan Schweingruber
T H E F I FA W E E K LY
5
TOURNOI
J U N I O R S F I F A / BLUE S TARS
La nouvelle star ?
Le jeune prodige
Adnan Januzaj
(Manchester
United)
6
T H E F I FA W E E K LY
TOURNOI
J U N I O R S F I F A / BLUE S TARS
David Beckham
Beckham et le
sélectionneur actuel
de l’Angleterre Gary
Neville (à g.) étaient
bien loin
du strass
et des paillettes à
Zurich au début des
années quatrevingt-dix.
foto-net / Hans-Rudolf Ottiker
La nouvelle
génération
À quelques semaines du coup d’envoi de la Coupe du Monde,
l’élite de demain s’est donné rendez-vous à Zurich.
L’histoire du Tournoi Juniors FIFA / Blue Stars est riche de
nombreuses anecdotes, des frasques de George Best à la surprise
de Bobby Charlton en passant par le vertige des Croates.
T H E F I FA W E E K LY
7
T O U R N O I J U N I O R S F I F A / B L U E S TA R S
“P
Thomas Renggli
our maîtriser son sujet, il
faut s’entraîner de bonne
heure”, disait Friedrich
Schiller il y a 200 ans de cela.
Aujourd’hui, tous les clubs
du monde suivent son
conseil, de A comme Arsenal
à Z comme le Zénith
Saint-Pétersbourg. En 2011,
le Real Madrid a défrayé la
chronique en recrutant le
petit Leonel Angel Coira, 7
ans. Le FC Barcelone a répondu du tac au tac en
attirant le jeune Irlandais Zak Gilsenan, 9 ans.
Seuls les enfants qui portent encore des couches
semblent encore à l’abri d’un transfert, de nos
jours. En effet, tous les clubs ne sont pas équipés de tables à langer et ne disposent pas de
nourrices diplômées au sein de leur personnel.
Le FC Blue Stars, en tout cas, ne compte pas
parmi ceux-là. Cette situation n’a pas empêché le
club zurichois de mettre en place l’une des compétitions de jeunes les plus prestigieuses de la
planète, qui existe depuis maintenant 75 ans. La
dernière édition a été largement dominée par
Adnan Januzaj, 18 ans, qui s’est adjugé le Ballon
d’Or du tournoi récompensant le meilleur joueur.
L’attaquant de Manchester United s’inscrit ainsi
dans la longue tradition de son club. Presque
tous les grands Red Devils sont passés par Zurich
Les débuts Fritz Rey, fondateur du tournoi, salue les premiers participants en 1939.
dans leur jeunesse. Dans les années 90, un gamin
aux joues rouges répondant au nom de David
Beckham a, lui aussi, fait escale en Suisse. À
l’époque, personne n’imaginait qu’il deviendrait
l’icône de la mode qu’il est aujourd’hui. Depuis,
le Spice Boy est aussi devenu le seul joueur anglais à avoir inscrit au moins un but lors de trois
éditions de l’épreuve suprême. Le mois prochain,
Januzaj, l’Albano-kosovar né à Bruxelles, fera un
pas de plus sur les traces de son glorieux aîné en
prenant part à sa première Coupe du Monde,
sous les couleurs de la Belgique.
Lorsque le FC Blue Stars lance en 1939 ce
qui va devenir l’un des plus grands tournois
BOBBY
CHARLTON
HELMUT
HALLER
CLUB : Manchester United
PARTICIPATIONS : 1954–58
Figure emblématique de Manchester United
et de l’équipe d’Angleterre. Survivant d’une
catastrophe aérienne en 1958. Champion du
monde huit ans plus tard, vainqueur de la
Coupe d’Europe des Clubs Champions en 1968.
CLUB : Augsbourg
PARTICIPATION : 1956
Technicien exceptionnel et dribbleur de
génie. Révélé lors de l’édition 1956.
Auteur de l’ouverture du score pour
la RFA face à l’Angleterre en finale
de la Coupe du Monde dix ans plus tard.
“Where Stars are Born”… Chaque année,
la devise du Tournoi Juniors FIFA / Blue Stars se vérifie. Quelques-uns des
plus grands noms du football européen
ont fait leurs débuts internationaux grâce
à cette compétition. Les origines de cette
prestigieuse lignée remontent à l’équipe
d’Angleterre championne du monde en
1966 et à celle de Manchester United
lauréate de la Coupe d’Europe des
Clubs Champions deux ans plus tard.
L’Espagne, l’Allemagne et le Portugal
ont aussi envoyé leur lot de futures stars.
Aujourd’hui, l’historique du tournoi
ressemble un peu à un Who’s who du
football mondial.
Retrouvez la liste des participants
les plus connus sur :
www.youthcup.ch
8
T H E F I FA W E E K LY
Peter Bischoff / Archiv FC Blue Stars
La piste aux étoiles
T O U R N O I J U N I O R S F I F A / B L U E S TA R S
juniors au monde, les sceptiques sont encore
nombreux. Comme le montrent les archives, la
direction du club n’a souscrit à l’idée d’organiser une compétition réservée aux jeunes,
émise par le responsable de la section juniors
Fritz Rey, qu’au terme de débats “enflammés
et contradictoires”, le 3 décembre 1938. Dans
les minutes de cette fameuse réunion, on peut
lire : “Le président et le trésorier expriment
leurs réserves quant aux conséquences financières de l’organisation d’une telle manifestation.” Rey ayant proposé de financer l’événement sur ses propres deniers, la direction finit
par céder.
Les Anglais en force
Par bonheur, l’éducateur visionnaire échappe à
la banqueroute. Sur le plan sportif, le bilan se
révèle largement positif. En mai 1939, douze
équipes suisses se retrouvent au stade Heiligfeld de Zurich, offrant au public un divertissement bienvenu en ces temps difficiles. Le
Grasshopper Club devient à cette occasion le
premier lauréat de l’épreuve.
En 1940, la Seconde Guerre mondiale réduit
le stade Heiligfeld en cendres. Le tournoi Blue
Stars survit et déménage dans l’antre du FC
Zurich. Très vite, la réputation de cette compétition dépasse largement les frontières politiques et linguistiques. En 1946, le FC Mulhouse
est la première équipe étrangère à prendre part
au tournoi.
Dans un premier temps, la compétition profite de la neutralité politique de la Suisse. En
outre, dans une Europe ravagée par la guerre,
rares sont les structures capables d’organiser
un tournoi sportif de cette importance.
Depuis 1991, la FIFA est officiellement partenaire de l’événement. Toutefois, les bonnes
relations entre l’instance dirigeante du football
mondial et les organisateurs remontent bien
plus loin. Hermann Gutzler, président du CO, a
longtemps entretenu des rapports étroits avec
le président de la Fédération anglaise de football (et futur Président de la FIFA) Sir Stanley
Rous. En 1951, le pays des Three Lions est représenté pour la première fois au Tournoi Blue
BOBBY
MOORE
GEORGE
BEST
PEP
GUARDIOLA
CLUB : West Ham
PARTICIPATION : 1959
Capitaine, gentleman, champion du monde,
chevalier de Sa Majesté.
Moore est une légende du
football anglais et l’âme de l’équipe
championne du monde en 1966.
CLUB : Manchester United
PARTICIPATION : 1964
Entre génie et folie. “L’alcool, les femmes
et les grosses voitures m’ont coûté
beaucoup d’argent. Le reste, je l’ai
dépensé bêtement” : la philosophie de la
première pop star du football.
CLUB : Barcelone
PARTICIPATION : 1988
En tant que milieu de terrain défensif, il a
battu tous les records au sein de la Dream
Team du FC Barcelone. Devenu entraîneur, il
a poursuivi son œuvre en remportant la
Ligue des Champions avec le Barça.
Getty Images / Keystone
Entraînement Le jeune George Best fait le spectacle (photo de
droite).
T H E F I FA W E E K LY
9
T O U R N O I J U N I O R S F I F A / B L U E S TA R S
Stars, grâce aux Wolverhampton Wanderers.
C’est le début d’une longue tradition. Depuis,
pratiquement tous les grands clubs anglais ont
envoyé au moins une fois leurs meilleurs jeunes
à Zurich. Les dates du tournoi conviennent parfaitement aux Britanniques. Traditionnellement, la finale de la FA Cup a lieu le premier
samedi de mai. Par la suite, les clubs se retrouvent libres de toute obligation. Depuis
cette époque, les clubs anglais ont soulevé le
trophée à 23 reprises.
Charlton toujours sous le charme
De tous les représentants anglais, Manchester
United est incontestablement celui qui a marqué le plus durablement l’histoire du tournoi.
Emmenés par le manager de l’équipe première
Sir Matt Busby, les Red Devils font leur première
apparition en Suisse en 1954… et s’adjugent immédiatement le titre. Depuis, le club a inscrit
son nom au palmarès de l’épreuve à 17 reprises.
Sir Bobby Charlton, champion du monde, vainqueur de la Coupe d’Europe des Clubs Champions et véritable légende du football anglais, a
participé à toutes les éditions entre 1954 et 1958.
Aujourd’hui encore, il tient cette compétition en
haute estime : “C’est le meilleur tournoi juniors.
À chaque fois que mon regard se pose sur les
trophées que nous avons ramenés de Zurich, je
ressens une immense fierté.”
Les Anglais ont réalisé cette moisson dans
des circonstances difficiles. En effet, ils n’ont
Duel au sommet Arsenal affronte Mantoue en finale de l’édition 1963.
jamais réussi à s’adapter à la cuisine zurichoise.
Les fish and chips ou les œufs au bacon n’ont
pas vraiment droit de cité en Suisse, à l’époque.
Pour fêter leur victoire en 1954, les joueurs reçoivent 100 francs suisses chacun. Les jeunes
Red Devils décident de mettre leur nouvelle
fortune à profit en s’offrant immédiatement un
vrai petit-déjeuner anglais à la gare de Zurich.
Dix ans plus tard, George Best a lui aussi maille
à partir avec la gastronomie suisse. Mais l’attaquant nord-irlandais sait déjà se consoler,
comme il le confie dans une lettre adressée à
ses parents : “La cuisine n’est pas trop à mon
goût, mais les filles sont très jolies.”
En 1952, les joueurs de Côme sont les premiers Italiens à s’aventurer dans cette compéti-
RYAN
GIGGS
DAVID
BECKHAM
NANI
CLUB : Manchester United
PARTICIPATION : 1991
ManU un jour, ManU toujours.
Le Gallois est l’une des figures marquantes
de l’histoire du club.
Il a disputé plus de 1 000 matches
avec les Red Devils.
CLUB : Manchester United
PARTICIPATIONS : 1992–95
Tireur d’élite, meneur d’hommes,
icône de la mode. Aucun footballeur
moderne ne suscite autant
de fantasmes et de jalousies que
l’Anglais David Beckham.
CLUB : Manchester United
PARTICIPATIONS : 2004–05
Ce fin technicien fait partie depuis 2009
des incontournables à Manchester United.
À 27 ans, il a déjà remporté
onze titres avec son club.
10
T H E F I FA W E E K LY
G. Horvath / Uschi Kurmann
La piste aux étoiles
T O U R N O I J U N I O R S F I F A / B L U E S TA R S
l’occasion de se confronter à d’autres cultures
footballistiques, le tournoi ouvre des horizons.
“En Angleterre, nous affrontions des équipes
comme Blackpool, Bolton ou Bury”, raconte
Bobby Charlton. “À Zurich, il y avait des Italiens. Ils étaient tous retranchés dans leur surface de réparation et ils se contentaient de défendre. Nous étions complètement déstabilisés
et nous avons perdu 1:0. Cette leçon a été très
utile à nos entraîneurs, qui ont appris à s’adapter tactiquement à de nouvelles situations.”
Sélectionneur de la Suisse entre 2001 et
2008, le Zurichois Jakob Kuhn a été l’un des
grands footballeurs helvètes des années 60 et
70. “Quand nous avions la chance de voir des
joueurs comme Bobby Charlton, Nobby Stiles
ou Billy Whelan chez nous, nous n’avions
qu’une idée en tête : imiter leurs exploits”, explique-t-il.
tion. Contrairement aux Anglais, ils n’ont rien à
reprocher à la cuisine. Ils s’installent à l’Hôtel
Italia, où le cuisinier exauce tous leurs désirs :
pizza, pâtes, vin… Contraints de réaliser des économies, les Italiens acceptent en contrepartie de
se partager une douche à l’étage. Le Président de
la FIFA Sepp Blatter est peut-être aujourd’hui le
plus haut représentant des footballeurs. Mais en
1955, venu à Zurich avec le FC Siders pour participer au tournoi, il s’est retrouvé à dormir dans
l’abri anti-aérien d’une école. “Ce tournoi a lancé
ma carrière dans le football international”, se
souvient-il avec émotion.
La leçon de défense des italiens
À une époque où les joueurs n’ont que rarement
La disparition d’Edwards
Les organisateurs ont toujours accordé une
grande importance à la diversité footballistique. Jusqu’à présent, on recense 230 clubs
participants, issus de 40 pays différents. Les
Brésiliens ont fait leur première apparition
dans le tournoi en 1991, avec Botafogo. Il a cependant fallu attendre 1999 pour voir un représentant sud-américain enlever le trophée (le
São Paulo FC). Cette victoire est aussi la première d’une formation issue d’un autre continent que l’Europe. En tout, des équipes de 14
GERARD
PIQUÉ
XHERDAN
SHAQIRI
ADNAN
JANUZAJ
CLUB : Manchester United (Barcelone)
PARTICIPATION : 2005
Champion du monde, champion d’Europe,
triple vainqueur de la Ligue des Champions,
le défenseur central est l’assurance tous
risques de Barcelone et de l’Espagne.
CLUB : Bâle (Bayern Munich)
PARTICIPATION : 2009
Remplaçant de luxe au Bayern,
titulaire indiscutable en équipe de Suisse,
Shaqiri allie vélocité et qualité technique.
CLUB : Manchester United
PARTICIPATION : 2013
Ce jeune prodige a la moitié du monde
à ses pieds. Il a finalement opté pour
la Belgique. Voilà qui n’augure rien
de bon pour ses futurs adversaires
en Coupe du Monde.
Getty Images / foto-net
Sur un air de samba São Paulo fête son deuxième titre consécutif à Zurich.
T H E F I FA W E E K LY
11
T O U R N O I J U N I O R S F I F A / B L U E S TA R S
Le laboratoire
Thomas Renggli
L
e Tournoi Juniors a toujours été un
champ d’expérimentation pour la
FIFA. Cette compétition est notamment l’occasion pour les instances dirigeantes de tester des innovations en
termes de règles dans le cadre d’une
compétition de haut niveau.
Les principales modifications :
La passe en retrait
Elle fait partie des grandes innovations de l’époque moderne, au point de
faire partie intégrante des Lois du Jeu.
La touche au pied
Afin d’accélérer le jeu, la touche à la
main a été remplacée par un coup
franc indirect. Cette innovation n’a
finalement pas été retenue.
Retrouvailles à Zurich Sir Bobby Charlton, la légende
de Manchester United, et le Président de la FIFA Sepp
Blatter.
76ÈME TOURNOI JUNIORS FIFA / BLUE STARS
Le shoot out
Les tirs au but d’avant-match
Dans le même ordre d’idée, il a été procédé à une séance de tirs au but avant
le coup d’envoi. Mais là encore, l’essai
n’a pas été transformé.
Plus de ballons
Avec la passe en retrait, cette nouveauté est celle qui s’est révélée la plus
efficace pour augmenter le rythme et
l’intensité des matches. Plusieurs ballons sont placés tout autour du terrain. Ainsi, il y a toujours une balle à
disposition des joueurs et moins de
possibilité de jouer la montre. Å
12
T H E F I FA W E E K LY
DATES : 28 mai (à partir de 15h) et 29 mai
(à partir de 9h15).
Participants : Bayern Munich (Allemagne), Altético
G
bulous”
ls are fa
es.
“ T he gir
ss
se
is
u
de s S
charme
e
succo
orge Best
mb e au
pays ont remporté l’épreuve. Parmi eux sont
représentés tous les champions du monde (à
l’exception de l’Uruguay), mais aussi d’autres
grandes nations de football comme la Russie, la
Serbie ou le Portugal.
L’argent n’a jamais été une motivation première. Les équipes participantes se voient offrir uniquement le gîte et le couvert. Les responsables du tournoi ont versé leur première
indemnisation à l’occasion du 50 ème anniversaire de la compétition. Cette année-là, le FC
Barcelone, qui venait pour la première fois, a
reçu 10 000 francs suisses pour couvrir ses
frais de déplacement.
À défaut de perspectives financières, les organisateurs misent sur des attractions et spécialités locales pour convaincre les grands clubs
européens et mondiaux de faire étape en Suisse.
En 1968, les joueurs de West Ham ont ainsi eu
droit à une excursion dans les Alpes. Les futurs
internationaux Trevor Brooking et Frank Lampard (le père de l’actuel joueur de Chelsea)
étaient de la partie. “Les Anglais avaient très
envie de découvrir le panorama”, raconte l’ancien directeur du tournoi Werner Staub. “Mais
Paranaense (Brésil), Benfica Lisbonne (Portugal), Olympiakos
Piraeus (Grèce), Asante Kotoko (Ghana), Villarreal (Espagne),
Sion, Zurich, Grasshopper Club, Blue Stars (Suisse).
Site : Sportanlage Buchlern, Zurich. Entrée libre.
arrivés à mi-chemin, certains se sont découragés. Ils n’avaient pas l’habitude de la marche en
altitude.” Les jeunes du Dinamo Zagreb ont
connu une expérience similaire. Plusieurs
d’entre eux ont été victimes d’un malaise durant
un transport en téléphérique dans les Alpes et
ont dû s’allonger. En 1954, l’Anglais Duncan Edwards a lui aussi été “victime” des charmes de
la Suisse. Après une balade en centre ville de
Zurich, l’intrépide jeune homme a provoqué la
surprise de ses coéquipiers en descendant du
tramway une station trop tôt. Le soir, il manquait toujours à l’appel. On raconte qu’Edwards
aurait préféré fêter la troisième mi-temps en
galante compagnie, comme George Best dix ans
après lui. Quelle que soit la vérité, ces anecdotes
font aussi la légende du tournoi… Å
Uschi Kurmann / Museum Manchester United
Pour tenter de trouver une conclusion
plus juste qu’une simple séance de tirs
au but en cas de match nul, les participants ont essayé le shoot out. Comme
au hockey sur glace, le tireur partait de
la ligne médiane et courait en direction du gardien de but. L’idée est restée
au stade de l’expérience.
LE S CHAMPIONN AT S À L A LOUPE
VU DES TRIBUNES
P r i m e r a D i v i s i ó n d ’A r g e n t i n e
Retour au sommet
pour River
Sven Goldmann est spécialiste du
football au quotidien Tagesspiegel
de Berlin.
Les Millionarios dansent en
bas, sur la pelouse, pendant
que la foule chante en haut. Millionarios, c’est
ainsi que sont appelés les joueurs du Club
Atlético River Plate, principalement par ceux
qui dansent là-haut dans les tribunes de
l’immense stade Monumental de Buenos
Aires. C’est une nuit spéciale, même pour les
hinchas (les supporters) de River Plate habitués aux succès. 60 000 d’entre eux sont
présents pour fêter la victoire 5:0 contre
Quilmes, qui équivaut, lors de la dernière
journée du torneo final, à remporter le championnat. Cela fait six ans que le quartier de
Belgrano attend ce triomphe.
Fernando Cavenaghi (2 buts), Gabriel Mercado, Teófilo Gutierrez et l’incroyable Cristian
Ledesma sont les auteurs des réalisations qui
offrent ce 35ème sacre à River Plate. Au bout
de 19 journées, le club compte cinq points
d’avance sur son éternel rival Boca Juniors.
Et ce n’est pas fini, River Plate va peut-être
remporter son 36ème titre. Samedi, les Millionarios rencontreront en effet le champion du
torneo iniciál, leur rival local San Lorenzo,
pour la superfinale qui se déroulera dans le
stade Provinciál de La Punta, dans la province de San Luis.
Mais la fête bat déjà son plein dans le stade
Monumental, dans les rues de Belgrano et
partout dans la capitale, où le cœur des uns
bat pour River et celui des autres pour Boca.
“RiverVuelveASerRiver” peut-on lire sur la
page d’accueil du site Internet du club, c’est-àdire : River est redevenu River !
River n’a pas toujours été River ces dernières
années. D’ailleurs, peu de gens se souviennent
que la formation arborant une bande rouge en
diagonale sur son maillot blanc est la plus
titrée d’Argentine. En 2011, après 80 ans au
sommet, River Plate a quitté la première
division. Les hinchas se sont alors transformés en casseurs et la Fédération argentine de
football (AFA) a interdit l’accès au stade
Monumental pour cinq matches. Le club a
touché le fond. Mais un an après, River Plate
célébrait déjà son retour. Mieux encore :
l’entraîneur Ramón Díaz est revenu dans le
club de sa jeunesse, dix ans après avoir été
poussé vers la sortie par l’ancien président
José María Aguilar. À l’époque, Aguilar n’avait
pas prolongé le contrat de Díaz et avait
préféré engager le Chilien Manuel Pellegrini.
Ramón Díaz est adulé à Belgrano. L’ancien
attaquant a remporté son premier championnat avec River en 1979, alors qu’il avait tout
juste 20 ans. À la fin de sa carrière de joueur,
après avoir voyagé sur la moitié du globe, Díaz
a pris les commandes du club vieux de 113 ans,
dont il est devenu l’entraîneur le plus couronné
de succès. Avec lui, les Millionarios ont remporté trois fois le tournoi d’ouverture, deux
fois le tournoi de clôture, la Copa Libertadores
en 1996 et la Supercopa Sudamericana un an
plus tard. Difficile de faire mieux.
Gabriel Rossi / STF
Dans cette nuit somptueuse de samedi à
dimanche, Ramón Díaz titube sur la pelouse
du Monumental, ivre de joie, le col de sa
chemise ouverte, une médaille de champion
à la place de la cravate. “Cette victoire est le
résultat de notre travail acharné de ces 18
derniers mois”, déclare l’entraîneur de 54 ans.
La finale de samedi prochain sera pour lui une
rencontre particulière, car il est également
très populaire du côté de l’adversaire, San
Lorenzo. En 2007, Ramón Díaz était à la tête
de l’équipe du quartier d’Almagro lorsqu’elle a
gagné le tournoi de clôture. C’était le dernier
succès de San Lorenzo jusqu’à son triomphe
de fin 2013 à l’issue du torneo iniciál. Å
Ramón Díaz (à gauche)
et Fernando Cavenaghi
fêtent la victoire de River
Plate sur Quilmes.
T H E F I FA W E E K LY
13
WELCOME TO
©2014 THE COCA-COLA COMPANY. COCA-COLA® AND THE CONTOUR BOTTLE
ARE REGISTERED TRADEMARKS OF THE COCA-COLA COMPANY.
OFFICIAL SPONSOR
Tippeligaen norvégienne
Molde se sent
pousser des ailes
Nicola Berger écrit sur le football
norvégien.
Lorsque la nouvelle saison de
Tippeligeaen norvégienne a
démarré, le dernier week-end
de mars, elle avait perdu deux attractions par
rapport à l’année précédente. D’abord, Tromso
a été relégué au terme de la saison 2013 et se
retrouve donc dans l’anonymat de la deuxième division. Le Tromso IL a la particularité d’être le club professionnel situé le plus au
nord de la planète : il ne se trouve qu’à 344
kilomètres du cercle polaire. La descente du
club a probablement suscité peu de compassion chez ses concurrents. Les sorties à
Tromsø étaient en effet redoutées par les
autres équipes, Rosenborg étant celle qui
avait la plus petite distance à parcourir avec
“seulement” 1 150 kilomètres.
Le championnat a par ailleurs perdu Ole
Gunnar Solskjaer, sa figure de proue (41 ans).
L’ancien joueur de Manchester United et
tombeur du Bayern Munich en 1999, probablement l’expatrié norvégien le plus célèbre
du football, a mis un terme en janvier à son
travail à la tête du Molde FK pour mettre
ses qualités d’entraîneur au service de
Cardiff City.
Carina Johansen / NTB Scanpix
Pourtant, cette séparation semble finalement
avoir donné des ailes à Molde. Après neuf
journées, le club de l’ouest du pays, qui a
participé à la Ligue des Champions en 2000,
occupe le fauteuil de leader. Sous la direction
de son nouvel entraîneur Tor Ole Skullerud,
l’équipe affiche des statistiques encourageantes, grâce à sa défense compacte. L’été
dernier, Skullerud a emmené l’équipe de
Norvège U-21 jusqu’en demi-finale du Championnat d’Europe. Autre garant du succès de
L’entraîneur de Molde Tor Ole Skullerud avant le match entre Sandnes Ulf et le Molde FK.
Molde : le meneur de jeu Mohamed Elyounoussi, recruté à Sarpsborg. En neuf rencontres, le joueur de 19 ans a déjà signé cinq
buts et deux passes décisives. La grande
forme affichée par le club, sixième l’an passé,
en surprend pourtant plus d’un. À vrai dire,
Molde ne comptait pas parmi les favoris au
coup d’envoi de la saison.
C’était en revanche le cas de Rosenborg.
En 2013, la formation la plus titrée du pays
a dû céder la première place à son concurrent
Stromsgodset à l’issue de la dernière journée.
Elle a depuis renforcé son effectif avec l’arrivée
de Morten Gamst Pedersen. L’ancien de Blackburn Rovers (32 ans), qui évoluait dernièrement
en Turquie, doit dynamiser l’aile gauche. Pour
autant, tout ne va pas comme sur des roulettes.
L’équipe manque de régularité. Le week-end
dernier, elle a enregistré une douloureuse
défaite 1:3 à domicile face au promu Stabaek.
Qui tiendra donc tête à Molde, si même
Rosenborg vacille ? Le trophée pourrait
revenir à Stromsgodset une nouvelle fois
cette année. Le champion en titre manque
certes de grands noms dans ses rangs, si l’on
excepte le gardien international ghanéen
Adam Larsen Kwaresey. Mais c’est sur le banc
que se trouve sa “star”. Ronny Deila (38 ans),
ancien défenseur, affirme qu’il préfère descendre en beauté avec son équipe plutôt
qu’obtenir de bons résultats en proposant un
football médiocre. Deila s’inspire de la philosophie d’Arsène Wenger à Arsenal. Il demande
à ses hommes, dont la moyenne d’âge n’est
que de 25,1 ans, de mettre en pratique un jeu
de passes courtes et résolument tourné vers
l’offensive.
Pour le moment, le plan de Deila fonctionne.
Stromsgodset occupe actuellement la deuxième
place du classement et reste en embuscade. Å
La “star” de Stromsgodset est son entraîneur Deila,
qui préfère descendre avec panache plutôt que tout
sacrifier aux résultats.
T H E F I FA W E E K LY
15
LIGUE DES CHAMPIONS
Duel madrilène :
qui prendra l’avantage ?
Jordi Punti, à Barcelone
N
eptune ou Cybèle ? Le dieu de la mer ou
la déesse de la terre ? La force des
océans ou la fertilité du sol ? Samedi, la
Ligue des Champions livrera son verdict
au terme d’un duel très attendu entre le
Real Madrid et l’Atlético Madrid au
stade de la Luz de Lisbonne. Les supporters des
deux camps savent déjà où ils se retrouveront
pour fêter le triomphe de leurs héros. Si le Real
décroche son dixième titre, ses fidèles se re16
T H E F I FA W E E K LY
trouveront sur la Plaza de Cibeles, avec la fontaine de Cybèle en son centre. Si l’Atlético remporte la compétition pour la première fois de
son histoire, les inconditionnels des Colchoneros se donneront rendez-vous autour de la fontaine de Neptune. Les deux sites sont distants
d’à peine 500 mètres. Pourtant, c’est tout un
monde qui sépare les deux géants madrilènes.
Le derby de la capitale cristallise une rivalité historique. Dès le début, le Real s’est imposé comme un club haut de gamme, qui recrutait ses supporters parmi les catégories les plus
aisées. Fondé par des étudiants basques sur le
modèle de l’Athletic Bilbao, l’Atlético a su
­fédérer autour de lui les quartiers populaires
et ouvriers. Depuis ces premières années, les
­audiences se sont mondialisées et les lignes se
sont brouillées. Certes, les socios de l’Atlético
sont globalement moins aisés, mais le club
compte tout de même un supporter de premier
plan en la personne du prince Felipe d’Espagne.
La différence se retrouve aussi sur le plan
­musical. L’hymne officiel composé pour le centenaire du Real Madrid, diffusé avant chaque
José Manuel Ribeiro / AFP
Real ou Atlético ? La question agite le monde du football.
À l’issue de la finale de la Ligue des Champions 2014, une seule
des deux équipes madrilènes montera sur le trône.
LIGUE DES CHAMPIONS
match, est interprété par le ténor Plácido Domingo. Celui du centenaire de l’Atlético a été
composé et interprété par Joaquín Sabina, un
chanteur populaire.
En route pour les étoiles
Jusqu’à présent, le derby madrilène ne s’est déroulé qu’une seule fois dans le cadre européen :
en demi-finale de la Coupe d’Europe 1958/59.
Cette année-là, le Real n’a validé son billet pour
la finale qu’au terme d’un match d’appoint. En
raison de son immense importance, la finale de
samedi peut être considérée comme le derby
des derbies. Cette fois, la victoire dépasse largement le cadre d’une simple rivalité locale.
Devant des millions de téléspectateurs, tout se
jouera sur un match, disputé sur terrain neutre.
Tout à coup, cette affiche se retrouve transposée au niveau universel et se trouve doublée
d’un enjeu énorme : savoir qui ceindra la couronne de champion d’Europe.
Jamie McDonald / Getty Images
Le derby de la
capitale cristallise une rivalité
historique.
Le Real et l’Atlético abordent cette rencontre sous des auspices similaires et avec la
même soif de victoire. Il existe pourtant une
petite différence entre les deux prétendants :
l’Atlético veut gagner ; le Real doit gagner. Depuis des années, le président du Real, Florentino Pérez, explique à qui veut l’entendre que son
projet sportif et le recrutement onéreux de
stars comme Ronaldo, Benzema, Modric ou
Bale tourne autour d’un seul objectif : offrir
aux supporters du Real un dixième sacre européen, Ligue des Champions et Coupe d’Europe
des Clubs Champions confondues. Au Real,
cette compétition est devenue une obsession.
Il faut dire que les Merengues n’ont plus remporté la “coupe aux grandes oreilles” depuis la
saison 2001/02, soit depuis douze ans. Pour un
club de cette envergure, c’est une éternité. En
dominant le Bayer Leverkusen 2:1, la génération des Galactiques était entrée dans l’histoire.
Zinedine Zidane avait offert la victoire aux
siens d’une superbe reprise de volée. À cette
époque, l’entraîneur du Real était un certain
Vicente del Bosque. Aujourd’hui, Ancelotti a
marqué un premier point en restaurant le
calme au sein d’une équipe qui aurait pu se laisser gagner par l’ampleur de l’événement et la
nécessité impérative de l’emporter.
L’Atlético, champion d’Espagne
Dans le cas de l’Atlético, cette volonté de
vaincre semble davantage relever d’une période
d’euphorie, d’une ivresse qui atteint chaque saison de nouveaux sommets. En arrivant aux
commandes en décembre 2011, Diego Simeone
a trouvé un club en ruines, au bord de la relégation. En s’appuyant sur une philosophie
simple, basée sur le pressing et sur un jeu direct, le technicien argentin a remporté l’Europa
Ligue. L’année suivante, il offrait aux Colchoneros la Coupe du Roi après un duel épique contre
le Real Madrid, ainsi qu’une qualification pour
la Ligue des Champions. À la veille de la finale,
Simeone a signé un nouvel exploit en remportant le titre de champion d’Espagne. L’Atlético
a scellé son triomphe au Camp Nou de Barcelone, au terme d’une confrontation décisive
avec le Barça (1:1). Devant les supporters réunis
autour de la fontaine de Neptune, il s’est exprimé sur la finale à venir : “Mesdames et Messieurs, il n’y a pas que la Liga. Si on y croit et
que l’on travaille dur, rien n’est impossible.
Alors, allons-y ! Tentons l’aventure ensemble !”.
Cette conviction, fondée sur un engagement et
un courage à toute épreuve associés à une
grande intelligence émotionnelle, a fait de
l’Atlético l’une des équipes les plus en forme
du continent européen.
Dans un tel contexte, il paraît risqué de se
livrer au petit jeu des pronostics, d’autant que
les deux clubs ont beaucoup de points communs. L’Atlético a remporté le championnat
devant le FC Barcelone, tandis que le Real s’est
adjugé la Coupe du Roi (2:1) aux dépens des
­Catalans. Cette rencontre a permis d’apprécier
une fois de plus le talent des hommes d’Ancelotti pour mener les contres. En demi-finales de
la Ligue des Champions, les performances des
Madrilènes loin de leurs bases en disent long
sur leurs qualités. Les Merengues ont infligé un
cinglant 4:0 au Bayern sur ses terres. De son
côté, l’Atlético est sorti largement vainqueur de
son déplacement à Stamford Bridge contre
Chelsea (3:1).
Compte tenu de l’intensité que mettent les
deux équipes dans leur jeu, il ne faut pas s’étonner des quelques pertes enregistrées avant la
­finale. Côté Real, Xabi Alonso sera suspendu. Le
défenseur Pepe et l’attaquant Karim Benzema
sont incertains en raison de problèmes physiques. En revanche, Cristiano Ronaldo sera rétabli à temps, de son propre aveu. L’Atlético risque
quant à lui de devoir se passer de son meilleur
attaquant, Diego Costa, pour cause de blessure.
Touché au bassin, le meneur de jeu turc Arda
­Turan pourrait en revanche être opérationnel.
Neptune ou Cybèle ?
Tous ces éléments laissent augurer d’une finale
de Ligue des Champions âprement disputée. On
peut aussi se demander quelle équipe sera la
première à prendre l’initiative. À première vue,
aucun des deux candidats au titre n’est taillé
pour prendre le jeu à son compte. Le Real et
l’Atlético sont plus à l’aise en contre, lorsqu’il
faut réagir aux attaques de l’adversaire. Le premier n’est jamais aussi fort que dans les grandes
occasions ; le second a appris à se transcender.
Pendant ce temps à Madrid, Neptune et Cybèle
attendent patiemment l’arrivée de leurs fidèles
sur le Paseo del Prado. Å
La finale
24 mai 2014 • 20h45 (CET) • Stade de la Luz • Lisbonne
Arbitre Björn Kuipers (NL)
Le parcours des
finalistes
Atlético
AC Milan
(huitième de finale: 1:0, 4:1)
FC Barcelone
(quart de finale: 1:1, 1:0)
Chelsea
(demi-finale: 0:0, 3:1)
Real Madrid
Schalke 04
(huitième de finale: 6:1, 3:1)
Dortmund
(quart de finale: 3:0, 0:2)
Bayern Munich
(demi-finale, 1:0, 4:0)
T H E F I FA W E E K LY
17
Nom
Mickaël Landreau
Date et lieu de naissance
14 mai 1979, Machecoul (France)
Parcours en tant que joueur
FC Nantes, Paris Saint-Germain,
Lille, Bastia
Équipe nationale
11 sélections
Coupe du Monde 2014
Agnès Dherbeys
Matches de groupe :
Honduras (15 juin), Suisse (20 juin),
Équateur (25 juin)
18
T H E F I FA W E E K LY
L’ I N T E R V I E W
“Je suis à la disposition
de mon pays”
Mickaël Landreau a mis un terme à sa carrière en championnat le week-end dernier,
après 618 matches en Ligue 1. Une grande aventure attend encore le gardien remplaçant de l’équipe
de France : il va disputer la Coupe du Monde au Brésil avec les Bleus.
Parmi tous les titres que vous avez remportés,
lequel est le plus beau ?
Mickaël Landreau : C’est difficile d’en
dégager un, parce qu’ils ont tous une saveur
particulière. Le premier, évidemment, a joué
un rôle important et a été un déclencheur,
surtout que je l’ai remporté avec Nantes, mon
club formateur. Le doublé coupe-championnat avec Lille a également été exceptionnel
parce qu’être capable d’être toujours là et de
gagner à ce niveau 10 ans après, c’est quelque
chose de marquant.
Vous êtes le joueur le plus capé de l’histoire du
championnat de France. Quelles qualités
faut-il pour accomplir un tel exploit ?
Beaucoup de travail et de remise en
question. De l’humilité aussi, parce qu’on a
un poste qui est très difficile, et également
du talent parce qu’il en faut à ce niveau-là.
C’est un mélange de tout ça. Qui dit travail
dit aussi hygiène de vie et bonne préparation
pour la compétition et l’entraînement.
Vous souvenez-vous du moment où vous avez
commencé à entrevoir le record de Jean-Luc
Ettori, et celui où vous vous êtes fixé comme
objectif de le battre ?
Ce qui est sûr, c’est qu’on m’en a parlé
rapidement. Je répondais qu’en effet, c’était
envisageable en termes d’âge, mais je savais
trop bien à quel point il est difficile de durer
pour m’emballer. C’est dans les trois dernières années que je me suis dit que j’allais
l’atteindre si je continuais à faire ce qu’il faut
au quotidien et à travailler. Mais il fallait
continuer à être performant, parce qu’aujourd’hui il y a beaucoup d’enjeux dans les
clubs. Le gardien est tellement décisif qu’on
ne peut pas se relâcher.
Réalisez-vous que ce Bastia-Nantes du weekend passé était votre dernier match ?
Complètement ! Je m’y étais vraiment
bien préparé. Alors oui, c’était les dernières
minutes en Ligue 1, mais il faut bien une
dernière à tout. Ce match était un vrai
symbole pour moi et bouclait la boucle. Il
s’est d’ailleurs terminé sur un 0:0 comme
mon premier match ! Dix-huit ans après, ça
devait se finir comme ça.
a forcément envie de jouer et on est libre de
faire des choix et de partir si on n’est pas
satisfait.
Comment imaginez-vous votre tournoi au Brésil ?
Parlons de l’équipe de France. Comment voyezvous le parcours des Bleus ?
La France est un bon outsider. Le premier
match sera très important car il y a toujours
beaucoup de pression. Il y a de telles attentes autour d’une Coupe du Monde qu’il
faut bien vivre l’événement et savoir le
gérer, en plus face à des équipes qui sont
préparées physiquement. Ce premier match
peut idéalement te lancer comme te rajouter
encore plus de pression. Tout le monde a
tendance à sous-estimer le Honduras, mais
par expérience je peux dire qu’un premier
match n’est jamais facile. C’est pour ça que
Didier Deschamps insiste autant là-dessus.
À son arrivée en août 2012, le sélectionneur
vous a rapidement installé comme troisième
gardien. Quelles qualités faut-il pour tenir ce
rôle ?
Il n’y a pas de vérité absolue. Ça dépend
du numéro un et du numéro deux. Il faut en
tous cas être un compétiteur, un passionné
et aimer s’entraîner. J’ai certainement
d’autres qualités dont l’équipe a besoin, qui
correspondent aux deux autres et à Franck
Raviot, l’entraîneur des gardiens.
Personnellement, quand je vais quelque
part, j’imagine toujours réussir le meilleur
parcours possible, en tous cas de m’investir
et d’apporter le maximum. C’était le cas en
2006, où je suis allé à la Coupe du Monde
avec cette envie de remplir mon rôle de la
meilleure des façons, dans un contexte qui
était très difficile entre Fabien Barthez et
Gregory Coupet. Je m’adapte à ce qui se
présente.
Quels gardiens voyez-vous faire une grande
compétition ?
C’est particulier, parce que jouer pour
une grande nation est différent de jouer pour
un pays moins fort où le gardien est beaucoup sollicité. Je pense que Vincent Enyeama
peut faire quelque chose d’extraordinaire
avec le Nigeria, car il a déjà montré qu’il
pouvait être un gardien incroyable. Pour
moi, en l’absence de Petr Cech, deux des trois
meilleurs gardiens du monde seront là-bas
avec Manuel Neuer et Thibault Courtois. Å
Propos recueillis par Pascal de Miramon
Vous comptez en tout 11 sélections comme
numéro un. Auriez-vous aimé une plus belle
carrière internationale ?
J’ai été numéro un à certaines périodes,
notamment lors des qualifications pour
l’Euro 2008. Je n’ai aucun regret par rapport
à ça. La vie de sélection et de club, c’est
complètement différent. Même si on peut
être frustré par moments, on est à la disposition de son pays et on doit apporter le
maximum au groupe et être exemplaire. On
est là pour servir sa nation et il faut essayer
de bien vivre les choix qui sont faits, même
si on estime qu’on mérite mieux. En club, on
T H E F I FA W E E K LY
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First Love
20
T H E F I FA W E E K LY
Lieu: Shaqlawa, Irak
Date: 22 av ril 2005
Heure: 16h00
Ed Kashi
T H E F I FA W E E K LY
21
LE DÉBAT
Aux
quatre
coins du
monde
Asie, Europe, Afrique, Amérique du Sud. Depuis 2002,
la Coupe du Monde est
organisée un peu partout
sur la planète. Le dernier
continent inexploré est
l’Océanie.
Thomas Renggli
C
22
T H E F I FA W E E K LY
À l’approche de la Coupe du Monde
Des enfants brésiliens jouent au “ballon”
sur la plage de Porto Alegre.
À 32 pays depuis 1998
Si jusqu’à cette édition sud-américaine de
1950, le plateau des participants dépend largement de la volonté des différentes nations
(l’Inde refuse par exemple de se rendre au
Brésil parce que ses joueurs ne sont pas autorisés à jouer pieds nus), le tournoi adopte
un format à 16 équipes à partir de 1954.
Quelques années plus tard, en 1982, le
nombre de qualifiés passe à 24. Il faut ensuite attendre 1998 pour voir apparaître la
formule à 32 pays que nous connaissons actuellement.
En l’an 2000, la FIFA décide d’introduire
un principe de rotation des continents. À
compter de 2010, la phase finale doit ainsi se
déplacer de confédération en confédération,
celles-ci étant au nombre de six. Le Comité
Exécutif revient finalement sur sa décision
en 2007 et “libéralise” à nouveau le processus de candidature. Le roulement régulier
entre les continents demeure cependant une
priorité.
L’Australie doit encore attendre
Les pays des deux dernières confédérations à
avoir organisé la Coupe du Monde n’ont en effet
toujours pas le droit de se présenter au vote.
Dans l’optique du tournoi 2026, cela signifie que
seuls les représentants d’Amérique du Sud,
d’Amérique centrale et du Nord, d’Afrique ainsi
que d’Océanie pourront faire acte de candidature.
L’Australie constitue quant à elle un cas
particulier. Dans la mesure où la fédération a
choisi de devenir membre de la confédération
asiatique en 2006, elle doit se soumettre à la
concurrence des pays d’Asie. À moyen terme,
cette grande nation de sport restera donc encore une case inexplorée sur le grand échiquier
de la Coupe du Monde de football. Å
Les débats de The FIFA Weekly
Qu’est-ce qui vous interpelle ?
De quels sujets aimeriez-vous
discuter ? Envoyez vos propositions à :
feedback-theweekly@fifa.org
Victor R. Caivano / AP / Keystone
omme chacun sait, le ballon de foot est
rond et la terre n’est pas un plateau dont
les extrémités ne communiqueraient jamais. Depuis que la Coupe du Monde est
passée par l’Asie pour la première fois de
son existence en 2002, elle a pris une dimension encore plus internationale et universelle. L’organisation de la compétition en Afrique
du Sud en 2010, qui a également permis de faire
participer le continent noir à cette grand fête, a
représenté une nouvelle étape importante dans
l’histoire du beau jeu.
L’évolution des phases finales reflète parfaitement les progrès économiques, techniques et
sociaux de l’ère moderne. À ses débuts, le plus
important tournoi de football au monde est régi
par des considérations logistiques et idéologiques. Pour la première Coupe du Monde de
l’histoire, en Uruguay, seules quatre nations européennes (la Belgique, la France, la Yougoslavie
et la Roumanie) font ainsi l’effort humain et financier d’entreprendre le voyage de trois semaines en bateau. En guise de représailles pour
ce manque de considération, la Celeste décide de
boycotter l’édition suivante en 1934, en Italie.
L’Angleterre brille également par son absence,
puisque le berceau du football se voit de nouveau
refuser l’accueil de la compétition et a de toute
façon quitté le giron de la FIFA depuis 1928.
Sur l’île britannique, on ne s’en laisse cependant pas compter. Après leur victoire 3:2 en novembre 1934 face à une Italie récemment sacrée,
les Anglais se proclament “champions du monde
officieux”. Officiellement, la réalité est toute
autre : pour leurs véritables débuts en Coupe du
Monde, en 1950 au Brésil, les Three Lions s’inclinent 1:0 face aux États-Unis.
LE DÉBAT
LE BILLET DU PRÉSIDENT
The FIFA Weekly a posé la question sur
fifa.com : Pourquoi la Coupe du Monde
2014 va-t-elle être spectaculaire ?
Il va y avoir une ambiance incroyable, car le
Brésil est un pays féru de football, tout le
monde le sait ! Et puis avec un peu de chance,
nous verrons jouer les deux meilleurs footballeurs de tous les temps : Ronaldo et Messi.
Ronaldo-Kake, Finlande
Parce que c’est le Brésil !!! On va voir de
nouveaux joueurs, du nouveau football, un
nouveau style de vie et, le plus important,
c’est le Brésil qui est le pays organisateur.
J’espère qu’il remportera la Coupe du Monde.
jklnhji, Émirats Arabes Unis
Parce que les favoris sont nombreux ! En
effet, des équipes comme l’Allemagne, le Brésil,
l’Espagne et l’Argentine sont au sommet de leur
forme, tout comme leurs joueurs. En outre,
plusieurs équipes telles que l’Uruguay, la France,
l’Italie, la Belgique ou le Portugal peuvent créer
la surprise.
Gabichou12, France
Je m’attends à voir des matches enflammés !
Palpitants ! Et plein de rebondissements !
J’attends beaucoup de la part des grandes
équipes mais j’espère aussi avoir quelques
surprises. J’ai envie de vivre une Coupe du
Monde qui marquera l’histoire en faisant
vibrer les gens comme jamais auparavant. Et
puis, pour finir, j’espère que le Portugal va
lui aussi entrer dans l’histoire.
Je ne crois pas qu’il existe de meilleur endroit au monde que le Brésil pour organiser
une Coupe du Monde. C’est LE pays du football. Ce tournoi va voir s’affronter 32 équipes
formidables. Bien sûr, elles n’auront pas toutes
la chance de remporter le trophée, mais elles
peuvent influencer l’issue de la compétition.
En apprenant qu’elle se déroulerait au Brésil,
j’ai tout de suite su que ce serait la plus belle
Coupe du Monde de tous les temps. Je me
réjouis par ailleurs que le Mexique soit de
la partie.
Tosama, Portugal
“Le Brésil est
un pays féru
de football.”
Tosama, Portugal
Brésil 2014 va être la meilleure Coupe du
Monde de tous les temps. Les artistes du
ballon rond avec leurs talents individuels vont
rendre cette édition palpitante. Grâce aux
spectateurs et à leurs tenues bigarrées, un
vent de folie va souffler dans les stades. Par
milliards, les supporters vont suivre les
matches devant leurs postes de télévision.
Vive le football au Brésil !
puskal, Népal
Je crois que le plus beau, ce sera de voir tous
ces pays se rassembler pour fêter ensemble la
diversité et le suspense qui entoure chaque
match. Du nord au sud, nous montrons notre
solidarité à travers ce sport que nous aimons
tous. Notre passion pour le ballon rond a grandi
au fil des grands tournois, des séances de tirs au
but les plus inattendues aux réactions des
joueurs remplacés en cours de partie. Tout a son
importance.
Afia1234, Canada
“Les artistes du ballon rond vont
rendre cette édition palpitante.”
La Coupe du
Monde aux quatre
coins du globe
A
vec la Coupe du Monde qui débutera dans
20 jours au Brésil s’ouvre l’un des chapitres
les plus passionnants de l’histoire du football. La coupe revient au pays du beau jeu et de
la passion du ballon rond. Le Brésil et le football ne font qu’un. Dans l’ambiance de critique
générale qui règne, on a presque failli l’oublier.
Un peu d’objectivité ferait cependant du bien à
nos détracteurs. La FIFA n’enlève rien aux Brésiliens. Au contraire : elle verse 2 milliards de
dollars pour les coûts opérationnels. En fin de
compte, cet argent peut aussi contribuer au développement durable. Je suis convaincu qu’en
dépit de toutes les prédictions négatives, nous
allons vivre à partir du 12 juin une formidable
fête du football.
Lors de la cérémonie de clôture qui se déroulera au stade Maracanã de Rio de Janeiro, le
Président russe Vladimir Poutine endossera
formellement la responsabilité de l’organisation de la Coupe du Monde 2018, prenant ainsi
le relais des Brésiliens. Il peut le faire en toute
confiance. À l’occasion d’une visite à Moscou en
septembre prochain, j’irai m’assurer personnellement de l’avancée des préparatifs.
Reste la question de l’édition 2022 au Qatar.
Bien que huit ans nous séparent encore de ce
tournoi, c’est un sujet omniprésent. Le premier
coup de pioche pour les stades de cette Coupe
du Monde a été donné en janvier. Je vous promets que la FIFA entreprendra tout ce qui est
en son pouvoir pour que sur place, les conditions de travail sur les chantiers s’améliorent.
Lorsque j’ai parlé d’une erreur concernant la
Coupe du Monde 2022, je ne pensais pas à son
attribution au Qatar. Je voulais parler de la nonprise en compte des réalités climatiques. Il me
semble clair qu’en 2022, la Coupe du Monde
devra se jouer pendant l’hiver européen.
Votre Sepp Blatter
T H E F I FA W E E K LY
23
A FIFA World Cup
in Brazil is just like Visa:
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EN ROU T E POUR LE BRÉ SIL : PLUS QUE 20 JOURS
→ http://www.fifa.com/worldcup
Le saviez-vous ?
Felipe Dana /AP / Keystone
À l’approche de la Coupe du Monde, la FIFA reçoit chaque jour
des centaines de lettres et e-mails. La plupart contiennent des
critiques. Voici notre réponse aux principaux reproches.
Reproche n°1 :
“Jusqu’à présent, la Coupe du Monde a coûté
15 milliards de dollars (US) au Brésil. C’est le
contribuable qui paye, pas la FIFA.”
La FIFA consacre 2 milliards de dollars (US) aux coûts opérationnels du tournoi. Elle ne se sert pas
dans l’argent public, les fonds lui viennent des droits TV et marketing. Par ailleurs, les investissements du pays organisateur (routes, aéroports, systèmes de télécommunication...) profiteront encore à la population après la Coupe du Monde. Selon la Brazil’s Economic Research Foundation, le
pays s’attend à des recettes d’environ 27,7 milliards de dollars (US).
Reproche n°2 :
“Les problèmes sociaux sont considérables dans
le pays. Il serait plus judicieux d’investir dans
l’éducation et la santé.”
Les prêts de la banque de développement pour les stades n’influencent en rien le budget de l’État pour
l’éducation et la culture. La FIFA a créé le Fonds d’héritage pour la Coupe du Monde de la FIFA 2014,
dans le but de léguer un héritage durable au Brésil. 20 millions de dollars (US) ont été accordés pour
le lancement des premiers projets, afin de construire des infrastructures footballistiques, d’encourager
le football junior et le football féminin et d’instaurer un programme de santé et d’éducation pour les
enfants basé sur le football. Au total, le gouvernement a injecté plus de 340 milliards de dollars (US)
dans l’éducation et la santé depuis l’attribution de la Coupe du Monde au Brésil en 2007.
Reproche n°3 :
“La FIFA a voulu 12 stades et accepté que pour
leur construction, les consignes de sécurité
soient ignorées.”
Une des conditions de la FIFA pour le choix du pays hôte de la compétition était la mise à disposition
de huit à douze stades. C’est le Brésil qui a décidé d’accueillir le tournoi dans 12 villes, afin que toutes
les régions puissent profiter de l’événement. La FIFA a sans cesse répété que la sécurité devait être
la première priorité sur les chantiers.
Reproche n°4 :
“Le prix des billets est beaucoup trop élevé. Sur
place, les gens ne se réjouissent pas car il y aura
peu de Brésiliens dans les stades.”
Il est possible d’acheter des billets à partir de 15 dollars (US) pour les matches de poule. En outre,
100 000 places gratuites ont été distribuées aux ouvriers des chantiers des stades et à des foyers à
faibles revenus. Environ 300 000 personnes ont déjà fait la queue pour observer le trophée le plus
convoité du monde du football, à l’occasion de la Tournée du Trophée de la Coupe du Monde à travers
les 27 États brésiliens. En tout, une demande de 11 millions de billets a été enregistrée partout dans
le monde (dont plus de 70 % au Brésil), or il n’y en a que 2,9 millions de disponibles. Jusqu’à maintenant, plus de 2,7 millions de billets ont été vendus, dont 58 % à des Brésiliens.
T H E F I FA W E E K LY
25
ÎLES SALOMON
Les Îles Salomon sont la nation la plus férue de football
de tout le Pacifique Sud. Mais au lieu de former des jeunes,
la fédération a laissé sa situation financière se dégrader.
Aujourd’hui, le pays rêve de se qualifier pour une
Coupe du Monde.
Elio Stamm (texte) et
Rachel Skeates (photos) à Honiara
L
es Îles Salomon n’ont encore jamais participé à une Coupe du Monde de football. Le
petit État insulaire situé dans le sud du
Pacifique entend cependant bien y remédier et se qualifier pour la Coupe du Monde
U-20, qui aura lieu en Nouvelle-Zélande en
2015. En cette belle soirée de printemps, plusieurs jeunes hommes forment un cercle sur le
seul terrain d’entraînement de la fédération
­ ationale à Honiara, la capitale. Ils débutent leur
n
séance par une prière collective. Ils sont les élus.
Leurs chances de qualification sont réelles,
en théorie du moins. L’Australie, plus grande
puissance régionale, évolue désormais au sein
de la Confédération Asiatique de Football et la
Nouvelle-Zélande est qualifiée d’office, en tant
que pays hôte. Puisque l’Océanie pourra, pour
la première fois, présenter deux équipes lors
d’une compétition mondiale, un tournoi qualificatif prévu fin mai aux Fidji déterminera le
second participant. Il “suffira” donc aux Îles
Une organisation inexistante
Ces imprécisions sont compréhensibles dans la
mesure où l’équipe n’est réunie que depuis le
début du mois de mars. Parmi les 56 joueurs
qui ont intégré le programme d’entraînement
des U-19, 17 ont certes déjà évolué dans le championnat national, mais aucun n’est jamais passé par un quelconque centre de formation.
Hormis ce championnat semi-professionnel,
Le sauveur
L’Australien Ian
Shaw a remis de
l’ordre dans la
fédération
salomonaise de
football.
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T H E F I FA W E E K LY
Rachel Anna Skeates
Espoir à l’horizon
Salomon de laisser ses cinq concurrents derrière elles pour valider leur billet.
Quelques doutes se font néanmoins jour en
observant l’entraînement. Celui-ci est dirigé par
Commins Menapi, 37 ans, ancien professionnel
en Australie et en Nouvelle-Zélande, mais aussi
meilleur buteur de l’histoire de la sélection salomonaise. À de nombreuses reprises, il doit
répéter tactiques élémentaires et autres déplacements de base. Du côté des joueurs, des coups
de génie techniques laissent régulièrement la
place à des instants de pure folie tactique. Les
rapides ailiers enchaînent passements de jambe
et passes dans le dos de leurs coéquipiers. Ils
sont loin d’être les seuls.
ÎLES SALOMON
Photothek
généreusement soutenu par l’entreprise publique de télécommunications et organisé
presque exclusivement dans la capitale, les
500 000 habitants des Îles Salomon ne bénéficient d’aucune structure footballistique.
La plupart des vingt garçons présents sur
le terrain ont appris le football dans la rue ou
dans la jungle. Au mieux, ils ont joué dans des
équipes amatrices et ont été sélectionnés dans
le groupe U-19 à l’issue d’une séance d’entraînement ouverte à tous. Ils ressemblent à ces personnes qui participent à une émission de télé-réalité sans que l’on sache vraiment comment
ils sont arrivés là. Tous viennent de Honaria,
sur l’île de Guadalcanal. Aucun système de détection n’a jamais été mis en place pour repérer
les éventuels joueurs prometteurs des quelque
300 autres îles habitées du pays.
Les principaux responsables de cette organisation défaillante, pour ne pas dire inexistante, sont les anciens dirigeants de la Fédération salomonaise de football (SIFF). Tous les
ans, celle-ci est subventionnée par la FIFA à
hauteur de 250 000 dollars américains. Cela
représente beaucoup d’argent pour l’un des
pays les plus pauvres d’Océanie, dans lequel 80
pour cent de la population vit sans recevoir le
moindre soutien de l’État. Malheureusement,
cette somme rondelette n’a pas permis de développer le football local.
Un Australien pour remettre de l’ordre
Toutes les conditions étaient pourtant réunies
pour y parvenir. À l’orée du troisième millénaire,
un projet Goal de la FIFA permet de moderniser
le stade Lawson Tama de Honiara, érigé par l’ancienne puissance coloniale britannique à l’occasion de la fête d’indépendance en 1978. En 2004,
un autre projet Goal aboutit à la construction
d’un centre de formation avec terrain d’entraînement, ainsi que d’un siège pour la SIFF.
Mais petit à petit, la fédération s’enfonce
dans le chaos. Il n’y a certes jamais eu de championnats de jeunes, mais bientôt, les tournois de
jeunes cessent d’exister eux aussi. Les installa-
tions du centre de formation restent inoccupées
et finissent par tomber en décrépitude. Les rares
lueurs d’espoir, telles que l’organisation réussie
de la Coupe d’Océanie à Honiara en 2012, ne parviennent plus à masquer les problèmes.
La FIFA intervient en août 2013. À la demande de l’instance dirigeante du football
mondial, le président de la Confédération Océanienne de Football (OFC) David Chung se rend
à Honiara pour démettre de leurs fonctions les
principaux dirigeants de la SIFF au motif d’une
“mauvaise gestion de l’argent de la FIFA”. Celleci met alors en place un comité de normalisation, chargé de remettre la fédération sur de
bons rails d’ici la fin de l’année 2014, date à laquelle de nouvelles élections auront lieu.
Pendant les dix premiers mois, le comité est
dirigé par l’instructeur australien Ian Shaw, qui
laisse sa place au Salomonais Barnabas Anga au
début du mois de mai. Homme de terrain, Shaw
“Il convient d’exploiter enfin l’énorme potentiel
du pays.” Ian Shaw, ancien président par intérim de la SIFF
Fierté
nationale
La sélection des
Îles Salomon
lors de la Coupe
d’Océanie 2012.
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ÎLES SALOMON
De bons résultats en futsal
Il est en effet étonnant de constater le bon niveau des joueurs malgré l’absence totale de formation et de suivi. L’équipe nationale a peutêtre subi de nombreuses défaites lors des
qualifications pour Brésil 2014, mais lors de la
Coupe d’Océanie 2012, elle arrache également
un nul à la Nouvelle-Zélande, pourtant invaincue depuis la Coupe du Monde sud-africaine, et
atteint les demi-finales de la compétition.
Durant la phase de groupes de la Ligue des
Champions de l’OFC disputée aux Fidji début
avril, les Solomon Warrios, champions salomonais, échouent d’un rien aux portes des demi-finales. Les clubs des pays voisins se renforcent
volontiers avec des joueurs salomonais. Les
Néo-Zélandais de Waitakere United, par exemple,
misent sur le talent de Benjamin Totori, brillant
pendant la Coupe d’Océanie. Il dispose déjà d’une
petite expérience dans les championnats professionnels australien et américain.
Plus étonnantes encore sont les performances des insulaires en futsal et beach soccer.
Il n’existe dans le pays qu’une seule salle pouvant accueillir du futsal et aucun véritable
championnat. Entre 2008 et 2011, l’équipe nationale remporte pourtant la Coupe d’Océanie de
futsal quatre fois consécutivement et décroche
sa première victoire dans une Coupe du Monde
de la discipline face au Guatemala (4:3) en Thaïlande en 2012. La sélection de beach soccer s’est
quant à elle déjà qualifiée à cinq reprises pour
une compétition mondiale. À Tahiti en septembre 2013, elle s’impose même 2:0 face aux
Pays-Bas, avant de subir deux courtes défaites.
Dans le Pacifique, les joueurs des Salomon
sont surnommés les “Brésiliens d’Océanie”.
Un paradis fragile
Les Îles Salomon comptent parmi les États les plus pauvres d’Océanie. Les conflits ethniques à
la fin des années 90, notamment, ont sévèrement endommagé les infrastructures. Cette situation
freine une reprise économique qui pourrait pourtant être soutenue par le tourisme, le pays étant
un véritable paradis pour les plongeurs et les pêcheurs. Les îles ont en outre été touchées par
plusieurs tsunamis au cours des dernières années, menaçant un équilibre déjà précaire.
Plus de 90 pour cent de la population autochtone est mélanésienne, tandis que le reste est
d’origine polynésienne ou micronésienne. On retrouve également des immigrés chinois, indiens,
australiens et européens. Le football et le futsal sont deux des sports les plus appréciés de
l’archipel. Les Salomon ont réalisé l’un des exploits les plus retentissants de l’histoire du
football en battant la Nouvelle-Zélande, six fois plus grande, dans le cadre des qualifications
pour la Coupe du Monde 2006. À l’inverse, l’équipe nationale s’est également inclinée en
1994 face à Nauru, un petit État non membre de la FIFA.
Après la crue
À Honaria,
on joue aussi au
football au milieu
des débris.
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Rachel Anna Skeates (4)
se refuse à commenter les rumeurs voulant que
l’argent de la FIFA ait été dépensé dans des casinos ou que l’incompétence ait été la cause de
tous les maux. Si les défaillances ont été nombreuses, “il convient maintenant d’exploiter
enfin l’énorme potentiel du pays”, explique-t-il
comme pour résumer sa mission.
ÎLES SALOMON
Rêves de Coupe
du Monde Les
joueurs s’entraînent pour gravir
les échelons du
football mondial.
Star hier,
entraîneur
aujourd’hui
Commins
Menapi entraîne
ses joueurs dans
des conditions
difficiles.
Football sur
les îles Génie
technique et folie
tactique vont
souvent de pair.
Même une catastrophe naturelle comme les
inondations qui ont privé de toit des milliers
d’habitants de Honiara début avril ne peut arrêter les footballeurs des rues. Ils jouent dorénavant entre les arbres arrachés et les débris
qui jonchent le sol.
Ian Shaw se montre enthousiaste lorsqu’il
évoque la passion et le talent dont regorgent les
îles. Différentes études montrent qu’il faut 10 000
heures de travail pour arriver au niveau technique des footballeurs professionnels actuels.
“Aux Salomon, la plupart des enfants ont déjà
joué 4 000 heures à l’âge de 12 ans, c’est beaucoup plus que dans mon pays”, se réjouit l’ancien président par intérim de la fédération.
L’argent de la FIFA coule à nouveau
Mais avant que les jeunes pousses puissent être
correctement formées sur l’ensemble du territoire, le comité doit encore s’employer à éteindre
quelques incendies. Pour Anga, le successeur de
Shaw, et pour Neil Poloso, secrétaire général par
intérim, la priorité est de réduire les dettes. Ils
doivent ainsi regagner la confiance des institutions, des compagnies aériennes ou encore des
hôtels qui ont fourni des prestations à la fédération sans voir un seul centime. La semaine dernière, la SIFF a ainsi demandé au gouvernement
salomonais de lui apporter son aide.
D’un point de vue administratif, les dirigeants ont déjà pu assainir quelque peu la situation financière et poser des bases saines
pour le futur. Un cabinet d’audit contrôle désormais tous les ordres de paiement avant que
ceux-ci puissent être effectués. Suite à cette
mesure, la FIFA a décidé de renouveler son soutien financier, qu’elle avait bloqué l’an passé.
Les choses s’améliorent lentement mais sûrement sur les Îles Salomon. Les U-19 sont ainsi
devenus la première équipe junior à voir le jour
depuis la crise et la fédération s’est engagée à ce
qu’elle puisse prendre part au tournoi de qualification aux Fidji à la fin du mois. En avril, cette
participation s’est en effet soudainement retrouvée mise en question. Vingt-cinq mille dollars
américains avaient été promis à l’équipe à l’occasion d’une soirée de dons, mais seuls 60 pour cent
de cette somme ont finalement été versés. La
SIFF est donc intervenue et a mis la main à la
poche. “Les joueurs se sont bien entraînés, ils méritent de tenter leur chance pour la Coupe du
Monde U-20”, justifie Poloso, le secrétaire général.
Il faut dire que ces jeunes Bonitos apprennent diablement vite : s’ils ont perdu 7:0
leur premier match de préparation contre une
sélection de joueurs du championnat local, ils
se sont rattrapés une semaine plus tard en dominant cette même équipe 4:1. De tels résultats
autorisent à rêver d’un avenir plus radieux. Å
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TRIBUNE
W E E K LY T O P 11
Finales mémorables
de Ligue des
Champions
1
2005 : AC Milan – Liverpool, 5:6 t.a.b.
L’AC Milan mène 3:0 à la mi-temps, la
messe semble dite, mais Liverpool retourne
la situation et l’emporte aux tirs au but.
2
1999 : Manchester United – Bayern
Munich, 2:1. Les Red Devils attendent la
90ème minute pour égaliser, avant de crucifier les Bavarois dans le temps additionnel.
La chance fait aussi 3
partie du jeu
4
Sarah Steiner
I
l y a de cela 13 ans, sur la pelouse du stade
Giuseppe-Meazza, le Bayern Munich décrochait son premier titre en Ligue des
Champions depuis la mise en place du nouveau format. 74 500 spectateurs ont alors
eu le plaisir d’assister à 120 minutes de jeu
puis à la séance de tirs au but. Ce n’est qu’au
terme de cette dernière que les Allemands sont
venus à bout de Valence. Trois penalties
avaient déjà ponctué le temps règlementaire.
À l’issue de la prolongation, la part de
chance augmente considérablement car les
joueurs ont depuis longtemps perdu une bonne
partie de leurs forces. Le capitaine autorisé à
choisir l’équipe qui tirera le premier penalty est
désigné par tirage au sort. Ensuite, chaque
équipe envoie tour à tour l’un de ses joueurs
devant le but. L’opération peut se répéter cinq
fois, voire plus si nécessaire. Mais cette règle
est-elle équitable ?
Des scientifiques du monde entier se sont
penchés sur la question. C’est le cas par exemple
des économistes Ignacio Palacios-Huerta et Jose
Apesteguia de la London School of Economics.
Il n’y a rien d’étonnant à ce qu’on l’on s’intéresse
tout particulièrement à ce sujet dans la capitale
anglaise, quand on connaît le taux de réussite
des Three Lions dans ce domaine. Les deux chercheurs ont analysé 2 820 séances de tirs au but
et 9 000 tirs et sont arrivés à la conclusion que
dans 60 pour cent des cas, l’équipe qui tire en
premier remporte la partie. Soixante pour cent !
Il est donc rassurant de voir son capitaine sortir
vainqueur du tirage au sort.
Selon les scientifiques, pour plus d’équité, il
faudrait donc modifier le rythme de la séance
de tirs au but en laissant l’équipe B tirer deux
fois après le premier joueur de l’équipe A. Les
quatre premiers tirs se feraient ainsi dans
l’ordre A-B-B-A, puis B-A-A-B et ainsi de suite.
C’est d’ailleurs la règle en vigueur au tennis lors
du jeu décisif.
Mais est-ce vraiment ce que nous voulons ?
N’est-ce pas justement cette dose de chance qui
donne tout son charme au football ? La séance
de tirs au but est un condensé d’émotions, de
drames et d’adrénaline. Ou, pour reprendre les
mots de l’ancien international français Christian Karembeu, “c’est charger une balle dans la
chambre d’une arme à feu et demander à chacun d’appuyer sur la gâchette. Tout le monde
sait que quelqu’un va la recevoir et que celui-là
ne s’en remettra pas.” Å
La rubrique hebdomadaire de la
rédaction de The FIFA Weekly
1960 : Real Madrid – Eintracht Francfort,
7:3. Devant une assistance record de 134 000
spectateurs, la Maison Blanche remporte un
match qui restera dans les annales.
1994 : AC Milan – Barcelone, 4:0. Les
Italiens ne laissent aucune chance à leur
adversaire. Savicevic, Desailly et Massaro
(par deux fois) infligent une correction aux
Blaugranas.
5
2001 : Bayern Munich – FC Valence, 5:4
t.a.b. Le premier sacre du Bayern depuis
l’introduction de la Ligue des Champions est
marqué par trois penalties dans le temps
réglementaire et par une séance de tirs au but.
6
1973 : Ajax Amsterdam – Juventus Turin,
1:0. Les Néerlandais remportent le trophée
pour la troisième fois d’affilée et gagnent
ainsi le droit de le conserver.
7
1997 : Borussia Dortmund – Juventus
Turin, 3:1. La Vieille Dame ne parvient pas
à conserver son titre, la faute à des Allemands survoltés.
8
1956 : Real Madrid – Stade de Reims, 4:3.
La toute première finale de l’histoire de la
compétition est remportée par les Madrilènes au Parc des Princes de Paris.
9
2006 : Barcelone – Arsenal, 2:1. Le Suédois
Henrik Larsson, qui entre en jeu à la 60ème
minute, fait rapidement la différence avec
deux passes décisives en quatre minutes.
10
2011 : Barcelone – Manchester United, 3:1.
Le Barça conforte sa place au panthéon du
football mondial en dominant largement
Man U grâce à un Lionel Messi époustouflant.
11
1968 : Benfica Lisbonne – Manchester
United, 1:4. Dix ans après l’accident d’avion
qui a coûté la vie à huit de ses titulaires,
Manchester devient le premier club anglais
à lever la coupe.
Quelle est votre finale préférée ?
feedback-theweekly@fifa.org
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LE MIROIR DU TEMPS
T
H
E
N
Terrain d’entraînement de Tottenham Hotspur,
1962
Tea time à Tottenham : les Spurs s’accordent
une pause pendant l’entraînement.
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Frank Herrmann / Offside Sports Photography
Londres
LE MIROIR DU TEMPS
N
O
W
Terrain d’entraînement du Bayer,
Leverkusen
Christof Koepsel / Getty Images
2014
Eau et boisson isotonique : les professionnels
du Bayer Leverkusen s’hydratent après l’effort.
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EVERY GASP
EVERY SCREAM
EVERY ROAR
EVERY DIVE
EVERY BALL
E V E RY PAS S
EVERY CHANCE
EVERY STRIKE
E V E R Y B E AU T I F U L D E TA I L
SHALL BE SEEN
SHALL BE HEARD
S H A L L B E FE LT
Feel the Beauty
BE MOVED
THE NEW 4K LED TV
“SONY” and “make.believe” are trademarks of Sony Corporation.
LE CL ASSEMENT FIFA
Classement ÉquipeÉvolution Points
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Portugal
Brésil
Colombie
Uruguay
Argentine
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Grèce
Angleterre
Belgique
Chili
États-Unis
Pays-Bas
France
Ukraine
Russie
Mexique
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Côte d’Ivoire
Écosse
Danemark
Égypte
Bosnie-et-Herzégovine
Suède
Algérie
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Slovénie
Serbie
Honduras
Roumanie
Arménie
Costa Rica
Panamá
République tchèque
Iran
Ghana
Turquie
Autriche
Venezuela
Pérou
Cap-Vert
Nigeria
Hongrie
Slovaquie
Japon
Pays de Galles
Tunisie
Cameroun
Guinée
Finlande
Ouzbékistan
Monténégro
République de Corée
Norvège
Paraguay
Islande
Mali
Australie
Burkina Faso
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Sénégal
Jordanie
Afrique du Sud
République d’Irlande
Émirats arabes unis
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497
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Rang
12 / 2013
01 / 2014
02 / 2014
→ http://fr.fifa.com/worldranking/index.html
03 / 2014
04 / 2014
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-41
-83
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-167
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142
143
144
1ère place Hausse du mois Israël
Zambie
ARY Macédoine
Jamaïque
Oman
Belarus
Irlande du Nord
Azerbaïdjan
Ouganda
Gabon
RD Congo
Togo
Cuba
Botswana
Congo
Estonie
Angola
Qatar
RP Chine
Bénin
Zimbabwe
Moldavie
Irak
Éthiopie
Niger
Géorgie
Lituanie
Bahreïn
Kenya
République centrafricaine
Koweït
Lettonie
Canada
Nouvelle-Zélande
Luxembourg
Guinée équatoriale
Mozambique
Liban
Vietnam
Soudan
Kazakhstan
Liberia
Namibie
Tadjikistan
Malawi
Tanzanie
Guatemala
Burundi
République dominicaine
St-Vincent-et-les-Grenadines
Malte
Afghanistan
Chypre
Suriname
Rwanda
Sainte-Lucie
Gambie
Syrie
Grenade
RDP Corée
Nouvelle-Calédonie
Mauritanie
Philippines
Lesotho
Antigua-et-Barbuda
Thaïlande
Belize
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Baisse du mois
450
448
443
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319
315
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293
289
284
284
283
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271
266
261
251
251
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241
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227
227
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215
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204
201
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197
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202
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205
206
207
207
207
Malaisie
Kirghizistan
Singapour
Inde
Porto Rico
Liechtenstein
Guyana
Indonésie
Maldives
Saint-Kitts-et-Nevis
Aruba
Turkménistan
Tahiti
Hongkong
Pakistan
Népal
Barbade
Bangladesh
Dominique
Îles Féroé
Tchad
Palestine
São Tomé-et-Principe
Nicaragua
Bermudes
Chinese Taipei
Guam
Îles Salomon
Sri Lanka
Laos
Myanmar
Seychelles
Curaçao
Swaziland
Yémen
Maurice
Vanuatu
Fidji
Samoa
Comores
Guinée-Bissau
Bahamas
Mongolie
Montserrat
Madagascar
Cambodge
Brunei
Timor oriental
Tonga
Îles Vierges américaines
Îles Caïmans
Papouasie-Nouvelle-Guinée
Îles Vierges britanniques
Samoa américaines
Andorre
Érythrée
Soudan du Sud
Somalie
Macao
Djibouti
Îles Cook
Anguilla
Bhoutan
Saint-Marin
Îles Turks-et-Caicos
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102
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88
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73
73
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64
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43
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10
8
8
6
5
3
0
0
0
35
LE TOURNANT
“J’étais
devenu un
jouet”
Q
uand on me demande quel événement a
été le tournant de ma vie, je n’ai pas besoin de réfléchir bien longtemps. En
1996, j’ai été invité par Arsenal à participer à un entraînement d’essai, il était
prévu que je reste une semaine. C’était
la toute première saison d’Arsène Wenger aux
commandes du club. Finalement, j’ai eu la chance de pouvoir m’entraîner avec l’équipe pendant
17 jours, au cours desquels je me suis senti très
à l’aise. Puis les Anglais m’ont fait une offre.
Mon rêve était en train de se réaliser. Enthousiaste, j’ai téléphoné chez moi. Tout le monde a
explosé de joie. Mais le lendemain, j’ai déchanté
en apprenant que les Anglais ne cherchaient
plus un milieu offensif mais défensif et qu’on
n’avait donc plus besoin de moi. C’était comme
si on m’avait poussé du haut d’un immeuble au
moment où je croyais avoir atteint le bonheur
suprême.
Par la suite, j’ai appris que les parties concernées, à savoir les fonctionnaires des fédérations
et un agent, avaient fait grimper les prix, faisant
passer le montant de mon transfert d’un million
à 3,5 millions de francs suisses. À l’époque, je ne
parlais qu’arménien et russe, je ne pouvais donc
pas m’exprimer moi-même ou me défendre. Je ne
pouvais rien faire, j’étais devenu un jouet dans
les mains de personnes étrangères. Cette expérience m’a fait complètement perdre pied. Je suis
retourné jouer avec mon club d’origine, Shirak
Gyumri, et pendant un an, je me suis senti
anéanti mentalement. Au lieu de signer un
contrat professionnel lucratif, je me retrouvais
avec un salaire mensuel de quelques centaines
de francs suisses.
Quatre années avant cela, j’avais déjà vécu
un autre tournant, politique celui-ci. Cela a été
un choc culturel pour moi et ma famille. Nous
vivions plutôt bien en Union soviétique. Mon
père et ma mère avaient un travail tous les deux.
36
T H E F I FA W E E K LY
Nom
Artur Petrosyan
Date et lieu de naissance
17 décembre 1971, Gyumri (Arménie)
Clubs
1989–1998 Shirak Gyumri
1998–1999 Maccabi Petah Tikva
1999 Lokomotiv Nizhny Novgorod
1999–2000 Shirak Gyumri
2000–2003 Young Boys Berne
2003–2006 FC Zurich
Depuis 2006 Entraîneur des juniors au FC Zurich
Équipe d’Arménie
69 sélections, 11 buts
Mes frères étaient boxeurs, je jouais au football.
Mon frère cadet, Hamlet Petrosyan, a même fait
carrière sur le ring et remporté les titres intercontinentaux de l’IBF et de la WBA. Quant à moi,
je jouais déjà en troisième division de l’Union
soviétique à 16 ans, ce qui me donnait l’occasion
de voyager loin, par exemple jusqu’en Russie centrale, dans les pays baltes ou en Ukraine.
L’indépendance de l’Arménie m’a donné la
chance de signer avec un club étranger. Ma première étape a été le Maccabi Petah Tikva, en Israël. Cela a été une expérience étrange. Aujourd’hui encore, je n’arrive toujours pas à
comprendre ce que l’entraîneur attendait de moi.
Il m’a poussé à endosser un rôle défensif, combatif alors que j’étais plutôt un joueur créatif et
ludique. Malgré tout, cette expérience m’a énormément appris, j’ai compris que quand on jouait
à l’étranger, il fallait travailler encore plus dur.
À 29 ans, une nouvelle opportunité s’est présentée, j’ai reçu une offre des Young Boys de
Berne, qui évoluaient à l’époque en deuxième
division suisse. J’étais le recordman arménien
des sélections en équipe nationale et le meilleur
buteur de mon pays, je devais donc bien réfléchir
avant de prendre cette décision, car j’avais beaucoup à perdre. Mais en fin de compte, le jeu en a
valu la chandelle. Les Young Boys ont été promus
et je suis devenu un de leurs leaders. En 2003, j’ai
signé avec le FC Zurich, où j’ai joué jusqu’en 2006.
J’ai entraîné par la suite les différentes équipes
juniors du club. L’année prochaine, j’aimerais
décrocher la licence Pro de l’UEFA. À moyen
terme, mon objectif est en effet d’entraîner une
équipe professionnelle. J’ai par ailleurs été récemment nommé assistant du sélectionneur de
l’Arménie. Notre équipe a un grand potentiel.
Mais nous sommes tombés dans le même groupe
de qualification pour le Championnat d’Europe
que le Portugal, la Serbie, l’Albanie et le Danemark, la tâche s’annonce donc difficile.
Depuis novembre dernier, je possède également le passeport suisse. Pour être naturalisé,
j’ai dû passer un test comportant des épreuves
d’histoire, de politique et de santé publique. J’ai
obtenu un total de 90,5 points sur 100. Le nom
du prochain champion du monde ne figurait pas
parmi les questions posées, mais je mise sur le
Brésil, l’Espagne ou la Belgique. Å
Propos recueillis par Thomas Renggli
Dans la rubrique “Le Tournant”, de
grands noms du football reviennent sur
les moments qui ont marqué leur vie.
Simon Habegger / Photo 13
Son frère était champion de boxe.
Lui-même est devenu une idole
nationale du football. Mais l’Arménien Artur Petrosyan (42 ans) est
peut-être passé à deux doigts d’une
carrière encore plus brillante.
THE SOUND OF FOOTBALL
L’ O B J E T
Perikles Monioudis
Franz (presque) comme Freddy
Hanspeter Kuenzler
Sion Ap Tomos
Franz Beckenbauer est devenu une immense star lors de
la Coupe du Monde 1966. À
l’époque, il s’est également
lancé dans la chanson et son
single “Du allein” a étonnamment intégré le top 10.
De nombreux exemples
prouvent que dès que le meneur
d’une équipe de football se retrouve seul devant un micro, il
devient doux comme un agneau.
Franz Beckenbauer n’a pas
échappé à la règle. Alors que
tous les jeunes Européens écoutaient les Stones, les Beatles ou
les Kinks sur Radio Luxembourg, la jeune star se disait fan
du chanteur de variétés autrichien Freddy Quinn.
Freddy, de son vrai nom
Franz Eugen Helmut Manfred
Nidl, interprétait de sa voix
grave et résonnante de “nounours” des chansons populaires
qui parlaient de nostalgie, de
cœurs perdus et des joies éprouvées par un groupe d’amis.
Un de ses plus grands succès est sa reprise du vieux titre
“La Paloma”. Elle est sortie en
1961 alors que le futur Kaiser
était âgé de 16 ans, soit trois ans
avant ses débuts avec l’équipe
première du Bayern Munich.
Beckenbauer a vite fait partie
des stars de l’équipe qui a accédé à la nouvelle Bundesliga en
1965 et a remporté la Coupe
d’Allemagne en 1966. Mais c’est
surtout avec la Coupe du Monde
1966 qu’il a acquis une renommée internationale. À la fin de
cette saison-là, il a été élu footballeur allemand de l’année.
Quoi de plus naturel que de
transposer cette célébrité devant un micro, en ces temps où
la musique était reine ? Avec
l’aide de son manager Robert
Schwan (“Je ne connais que
deux personnes raisonnables :
Robert Schwan le matin et Robert Schwan l’après-midi”), il a
négocié des honoraires garantis
de 100 000 marks avec la maison de disques Polydor, qui
avait déjà signé des contrats
avec Bert Kämpfert, James Last
et, bien sûr, Freddy Quinn.
Beckenbauer a enregistré son
premier tube dans un studio de
Cologne, après une rencontre de
championnat contre le FC Cologne. Et, aussi incroyable que
cela puisse paraître, “Du allein”
(Toi seule) a directement propulsé le jeune homme bien coiffé dans le top 10.
Il était pourtant à tous
points de vue, y compris dans
son mode de vie, un véritable
anti-Freddy Quinn. Sa petite
voix résonnait si doucement
que l’on pouvait vraiment se
demander s’il n’était pas plutôt
fait pour réussir dans une
équipe qui jouait au football
avec un ballon en coton au lieu
d’un ballon en cuir. “Je ne sortirai jamais de deuxième chanson”, a-t-il déclaré quelques
années plus tard. Manifestement, il a oublié son très mauvais deuxième single “Du bist
das Glück” (Tu es le bonheur),
assorti d’une face B digne d’un
footballeur : “1:0 für die Liebe”
(1:0 pour l’amour). Æ
Une victoire est une victoire. Mais certaines
victoires peuvent être ternes, avoir un goût
amer ou coûter cher, comme après une guerre
par exemple. “Send her victorious / Happy and
glorious”, implore l’hymne anglais en évoquant
évidemment la tête de la monarchie, en l’occurrence la reine. La gloire ne suffit donc pas ;
après une victoire, il faut aussi être heureux. Ce
n’est pas toujours le cas mais, en football, les
deux vont souvent de pair.
En football, on peut fêter ses succès sans
remord et sans tristesse, du moins le plus souvent. En football, il arrive également que l’on
ressorte victorieux d’une confrontation sans
avoir dominé son adversaire. La chance des
gagnants ou la volonté délibérée de casser le jeu
de ses opposants associée à un coup du sort ont
déjà fait le bonheur de bien des équipes réputées plus faibles. Bien entendu, ces triomphes
sont aussi rendus possibles par les faiblesses
des favoris. Mutatis mutandis, telle aurait pu
être la devise de l’équipe d’Espagne pendant la
Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud,
sacrée championne du monde après avoir été
battue 1:0 d’entrée par la Suisse.
Quel goût une victoire face à un adversaire
(nettement) supérieur peut-elle bien avoir ?
Tout comme les défaites, ces succès ne nous
privent-ils pas finalement d’un certain sens de
la mesure, en dissociant la qualité de la performance et le résultat ? Si les efforts ne sont pas
récompensés, à quoi bon livrer une meilleure
prestation la prochaine fois ?
Le vainqueur “immérité” coiffé par la déesse Niké d’une couronne de laurier serait sans
doute bien inspiré de la jouer modeste. Mieux
vaut éviter d’attraper la grosse tête. Heureusement, le personnage de la statuette présentée
ci-dessus (collection de la FIFA) et issue des
Roaring Twenties est à l’abri d’une telle mésaventure. “Victor” porte en effet un bandeau sur
la tête. Ouf ! Å
T H E F I FA W E E K LY
37
The FIFA Weekly
Revue hebdomadaire publiée par la
Fédération Internationale de Football
Association (FIFA)
COUPE MYSTÈRE DE L A FIFA
Un triomphe le jeudi, une chanson qui vient du ciel et un vainqueur
sans ville sont au programme de cette semaine. À vous de jouer !
Site Internet :
www.fifa.com/theweekly
Éditeur :
FIFA, FIFA-Strasse 20,
Case postale, CH-8044 Zurich
Tél. +41-(0)43-222 7777
Fax +41-(0)43-222 7878
1
Président :
Joseph S. Blatter
F Real & Barcelone
L Juventus & Milan
Secrétaire Général :
Jérôme Valcke
Directeur de la Communication
et des Affaires publiques :
Walter De Gregorio
La finale de la Ligue des Champions masculine européenne a lieu le samedi depuis 2010.
Avant, elle se déroulait le mercredi. Quelles équipes ont remporté une finale de Ligue des
Champions un jeudi ?
2
Rédacteur en chef :
Perikles Monioudis
G Liverpool & Man U
N Bayern & Borussia
Je suis ici en Suisse. C'est de moi que vient le chant probablement le plus populaire dans
les stades du monde. Quelle planète porte le même nom que moi ?
Rédaction :
Thomas Renggli (auteur),
Alan Schweingruber, Sarah Steiner
A
I
L
O
Conception artistique :
Catharina Clajus
Service photo :
Peggy Knotz
Production :
Hans-Peter Frei
Mise en page :
Richie Krönert (responsable),
Marianne Bolliger-Crittin,
Susanne Egli, Mirijam Ziegler
3
Correction :
Nena Morf, Kristina Rotach
Collaborateurs réguliers :
Sérgio Xavier Filho, Luigi Garlando,
Sven Goldmann, Hanspeter Kuenzler,
Jordi Punti, David Winner,
Roland Zorn
Ont contribué à ce numéro :
Nicola Berger, Pascal de Miramon,
Doris Ladstaetter, Markus Nowak,
Dominik Petermann, Elio Stamm,
Andreas Wilhelm
Secrétaire de rédaction :
Honey Thaljieh
Responsables de projet :
Bernd Fisa, Christian Schaub
Traduction :
Sportstranslations Limited
www.sportstranslations.com
Sur cette coupe sont gravés les noms de tous ses vainqueurs
depuis 1956, par ex. "Ajax AFC" (Amsterdamsche Football Club).
Pour un seul vainqueur, il n’est fait aucune mention de la ville
où est basé le club. De quelle équipe s’agit-il ?
R Real, 1956
L Steaua, 1986
4
T Benfica, 1962
M Juventus, 1996
Qui fête ses grandes victoires près de ces
deux fontaines avec des dieux antiques ?
A
E
M
P
AC & Inter Real & Atlético
Boca & River Plate
Flamengo & Fluminense
Impression :
Zofinger Tagblatt AG
www.ztonline.ch
Getty Images
Contact :
feedback-theweekly@fifa.org
La reproduction des photos et
des articles, y compris sous forme
d’extraits, est interdite, sauf
accord de la rédaction et sous
réserve de la mention
“The FIFA Weekly, © FIFA 2014”.
La rédaction n’a aucune obligation de
publier des textes ou des photos non
sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont
des marques déposées par la FIFA.
Produit et imprimé en Suisse.
Les opinions exprimées dans
The FIFA Weekly ne reflètent pas
nécessairement celles de la FIFA.
Solution de l’énigme de la semaine précédente : DIVE (explications détaillées sur www.fifa.com/theweekly).
Inspiration et application : cus
Faites-nous parvenir vos réponses le 28 mai 2014 au plus tard à
feedback-theweekly@fifa.org. Les concurrents qui auront correctement
répondu à toutes les questions publiées depuis le Ballon d’Or 2013 participeront le 11 juin 2014 à un tirage au sort pour tenter de remporter deux billets
pour la finale de la Coupe du Monde, qui aura lieu le 13 juillet 2014. Avant
de participer, nous vous invitons à consulter les conditions générales, ainsi
que le règlement du concours. Vous trouverez toutes les informations à :
http://fr.fifa.com/aboutfifa/organisation/the-fifa-weekly/rules.pdf
T H E F I FA W E E K LY
39
D E M A N D E Z À T H E W E E K LY
LE SONDAGE DE L A SEMAINE
Quel sera le parcours de l’Espagne, tenante
du titre, à la Coupe du Monde 2014 ?
La finale de la Ligue des Champions opposera les deux grands
clubs de Madrid. L’Espagne
est-elle la nation la plus titrée
de l’histoire de la compétition ?
Ron Gravesen, Copenhague
Oui et non. Par 13 fois, une équipe
espagnole a soulevé le trophée de
la Ligue des Champions ou de la
Coupe d’Europe des Clubs Champions. Aucun autre pays n’a fait
mieux. Le Real Madrid compte
neuf sacres à son actif, le FC
Barcelone quatre. Le “classement
individuel” est également emmené
par un Espagnol, Francisco Gento,
lauréat de l’épreuve à six reprises
avec les Merengues dans les années 50 et 60. En revanche, l’Angleterre compte le plus grand
nombre de vainqueurs : Liverpool,
Manchester United, Aston Villa,
Nottingham Forest et Chelsea. (thr)
R É S U LTAT S D E L A S E M A I N E D E R N I È R E
Qui gagnera la finale
de la Ligue des Champions féminine ?
32%
68%
Wolfsbourg
Allemagne
Tyresö
Suède
15 3
LA SEMAINE EN CHIFFRES
matches, 13 championnats
d’Angleterre et deux
Ligues des Champions de
l’UEFA. C’est sur ces
statistiques incroyables
que Ryan Giggs a mis un
terme à sa carrière de
joueur. L’icône de
Manchester United, qui va
poursuivre l’aventure chez
les Red Devils en tant
qu’assistant de Louis van
Gaal, compte 64 sélections
avec le Pays de Galles. Il a
marqué 180 buts, club et
équipe nationale confondus. Le palmarès de Giggs
ans et
trophées nationaux cette
saison pour Benfica, qui
a réalisé une prouesse
sans précédent au
150 jours. C’est
Portugal. Le club
l’âge auquel Martin
lisboète a bouclé
Odegaard est devenu
ce triplé en
le plus jeune buteur
remportant la
de l’histoire de la
Coupe du Portu-
Tippeligaen de
gal. Cela faisait
Norvège. Le milieu de
27 ans que
terrain de Stromsgod-
Benfica n’avait
set a clôturé la marque
pas réussi un
à la 90 ème minute lors de
doublé. Cette
la victoire 4:1 de son club
saison, il a ajouté
contre Sarpsborg. Ce
un titre de plus en
jour-là, il est non seule-
signant le premier
en championnat d’Angle-
ment devenu le plus jeune
triplé depuis
terre est plus riche que
joueur à fouler les pelouses
l’introduction de
celui de tous les clubs
de Tippeligaen, mais il a
la Coupe de la
anglais, hormis Liverpool
également donné une passe
Ligue portugaise
et Manchester United.
décisive.
en 2007/08.
Imago (3), Getty Images
963
L’Espagne compte parmi les grands favoris de l’édition brésilienne. Mais depuis 1962
(vainqueur : Brésil), aucune nation n’est parvenue à conserver son titre mondial.
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