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N° 19, 28 FÉVRIER 2014
ÉDITION FR ANÇAISE
IFAB
LES GARDIENS
MODERNES DU
GRAAL
JORDANIE
L’ESSOR INATTENDU
DU FOOTBALL
SEPP BLATTER
LES CONSEILS DU
PRÉSIDENT AUX
VOYAGEURS
100 jours avant la Coupe du Monde
FELIPÃO
W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY
DANS CE NUMÉRO
24
L e nouveau visage du football autrichien
Pendant des décennies, les deux géants viennois, le Rapid et
l’Austria, ont monopolisé les titres. Aujourd’hui, l’équilibre des
forces est en train de changer radicalement. Le Red Bull Salzbourg domine désormais les débats et même le promu Grödig
tient la dragée haute aux clubs de la capitale.
25
’essor du football jordanien
L
Malgré la lourde défaite concédée face à l’Uruguay en barrage
intercontinental pour la Coupe du Monde, le football jordanien
est en pleine croissance. Le pays mise avant tout sur le développement, faisant de la formation l’une de ses priorités.
26
L es règles du football sont-elles démodées ?
Depuis 1863, les grands principes du football n’ont guère évolué.
Dans ce domaine, le dernier mot revient toujours à l’International Football Association Board, qui tiendra son assemblée
générale annuelle le 1er mars prochain. “Le football ne doit pas
perdre ses valeurs fondamentales, mais il doit aussi savoir vivre
avec son temps”, déclare pour sa part le Président de la FIFA.
28
E n voyage avec Sepp Blatter
Une bonne sieste, peu de nourriture et des sudokus : lorsqu’il
voyage en avion, le Président de la FIFA suit un régime strict.
Nous avons retracé pour vous son périple de ces derniers mois.
31
Le Top 11 de la semaine : les héros de la Coupe du
Monde
Maradona, Matthäus, Zidane… notre Top 11 de la semaine
dresse la liste des plus grands héros de l’histoire de la Coupe du
Monde. La première place revient à un Anglais rendu célèbre par
un but controversé.
35
37
2
“ Il est temps de témoigner notre reconnaissance”
Walter Gagg, directeur de la FIFA, souhaite voir plus de respect
et de solidarité entre les entraîneurs. L’expert place également
chacun devant ses responsabilités sur les questions de développement : “Tout le monde mise sur les joueurs africains. Il est
temps de témoigner notre reconnaissance à ce continent en
mettant à sa disposition notre savoir-faire.”
A u marquage de Maradona
En finale de la Coupe du Monde 1990, Guido Buchwald s’est vu
confier une mission difficile, marquer le meilleur footballeur de la
planète. Au bout du compte, Maradona et l’Argentine mordent la
poussière 1:0 et la RFA remporte sa troisième couronne mondiale.
“Cette victoire a changé ma vie”, affirme aujourd’hui Buchwald.
Amérique du Sud
10 membres
www.conmebol.com
Felipe Scolari
L’interview
Groupes A à C
Groupe A
Groupe B
Groupe C
Brésil
Espagne
Colombie
Croatie
Pays-Bas
Grèce
Mexique
Chili
Côte d’Ivoire
Cameroun
Australie
Japon
T H E F I FA W E E K LY
Cover: Agency / fotogloria / freshfocus
6
Amérique du Nord
et centrale
35 membres
www.concacaf.com
Plus que 100 jours avant la Coupe du Monde
La grande fête du football se profile à l’horizon. Mardi 4 mars,
nous serons à 100 jours exactement du match d’ouverture
entre le Brésil et la Croatie. Nous vous proposons un état des
lieux sur place et les impressions des principaux acteurs de
l’événement : un entretien exclusif avec le sélectionneur
brésilien Felipe Scolari et les déclarations des entraîneurs de
toutes les équipes qualifiées.
L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL
Europe
53 membres
www.uefa.com
Afrique
54 membres
www.cafonline.com
Asie
46 membres
www.the-afc.com
Océanie
11 membres
www.oceaniafootball.com
Fabio Capello
“C’est au Brésil que bat le
cœur du football”
Philipp Huspek
agace les clubs viennois
avec le SV Grödig
Felipão
Champion du monde en
2002. Espoir du Brésil en
2014. On voit ici le
sélectionneur Luiz Felipe
Scolari lors d’une séance
photo il y a deux semaines à São Paulo, ville
hôte du match d’ouverture du 12 juin contre la
Croatie.
Kwesi Appiah
L’entraîneur du Ghana
croit en ses chances
Alessandro Del Piero
Indispensable à Sydney à
39 ans
Groupes D à H
Groupe D
Groupe E
Groupe F
Groupe G
Groupe H
Suisse
Argentine
Allemagne
Belgique
Costa Rica
Equateur
Bosnie-Herzégovine
Por tugal
Algérie
Angleterre
France
Iran
Ghana
Russie
Italie
Honduras
Nigeria
USA
République de Corée
Getty Image
Uruguay
T H E F I FA W E E K LY
3
www.kia.com
Totalement transformé,
plus stylé que jamais
Le tout Nouveau
*La disponibilité des équipements et des options varie selon les marchés locaux
À DÉCOUVERT
À l’approche
du carnaval
Les dirigeants de la Coupe du Monde - rangée arrière de gauche à droite : Eduardo Julio Urtasún, directeur technique Colombie ; Abdelhafid Tasfaout, entraîneur
adjoint Algérie ; Demetrio Albertini, vice-commissaire Fédération italienne ; James Appiah, sélectionneur Ghana ; Oliver Bierhoff, directeur technique Allemagne ; Carlos Alberto
Parreira, directeur technique Brésil ; Vital Borkelmans, entraîneur adjoint Belgique ; Didier Deschamps, sélectionneur France ; Luiz Felipe Scolari, sélectionneur Brésil ; Ottmar
Hitzfeld, sélectionneur Suisse, Claudio Oscar Gugnali, entraîneur adjoint Argentine. Rangée avant de gauche à droite : Jorge Luis Pinto, sélectionneur Costa Rica ; Fabio
Capello, sélectionneur Russie ; Fernando Santos, sélectionneur Grèce ; Stephen Keshi, sélectionneur Nigeria ; Paulo Bento, sélectionneur Portugal ; Louis van Gaal, sélectionneur
Pays-Bas ; Roy Hodgson, sélectionneur Angleterre ; Safet Susic, sélectionneur Bosnie-Herzégovine ; Ange Postecoglou, sélectionneur Australie ; Niko Kovac, sélectionneur
Croatie ; Kun-Ha Park, entraîneur adjoint Corée du Sud ; Volker Finke, sélectionneur Cameroun ; Oscar Tabarez, sélectionneur Uruguay ; Vicente del Bosque, sélectionneur
Espagne; Luis Suarez, sélectionneur Honduras ; Sabri Lamouchi, sélectionneur Côte d’Ivoire ; Miguel Herrera, sélectionneur Mexique ; Carlos Queiroz, sélectionneur Iran.
Thomas Renggli
Andre Penner / A P Photo
C
e vendredi commence le carnaval de Rio
de Janeiro. Ce spectacle attire des millions de personnes et mêle samba, caipirinha, parures de plumes et nudité. Mais
la plus grande fête de l’année est prévue
pour le 13 juillet, lorsque le stade Maracanã accueillera la finale de la Coupe du Monde.
Le Brésil tentera alors de faire la fête qui devait
normalement avoir lieu en 1950, mais qui avait
été gâchée par les intrus uruguayens.
Cependant, tous les chantiers ne sont pas
encore terminés. Les stades sont enfin prêts et
Curitiba pourra bel et bien accueillir des rencontres. Il reste toutefois encore beaucoup de
choses à régler avant le match d’ouverture, le
12 juin, entre le Brésil et la Croatie. “Nous travaillons à vitesse grand V – à un rythme bien
plus élevé que la normale. Et ce sera le cas jusqu’en juin”, a déclaré le Secrétaire Général de la
FIFA, Jérôme Valcke, en marge du séminaire
des équipes à Florianópolis, au cours duquel 23
des 32 entraîneurs nationaux ont été informés
du déroulement du tournoi. La liste des tâches
en attente concerne surtout les infrastructures
et l’organisation des stades, ainsi que les constructions temporaires.
Pour le volet sportif, les gens font entièrement confiance aux acteurs principaux de la
compétition. Au cours d’une interview exclusive, le sélectionneur du Brésil, Luiz Felipe Scolari, nous a expliqué comment il gérait la pression
qui pèse sur son équipe, pourquoi il préférait se
mesurer à des adversaires difficiles et ce qu’il
pensait de l’échec de 1950.
Le Brésilien de 65 ans a également confié ce
qu’il ressentait par rapport aux critiques émises
sur la Coupe du Monde et sur la politique du
pays. Mais il a principalement évoqué sa joie à
l’approche de l’événement exceptionnel que
sera la compétition reine organisée dans ce
pays féru de football. Joachim Löw, le sélectionneur allemand, s’est exprimé dans le même
sens : “Cette Coupe du Monde va certainement
surpasser tout ce qu’on a connu ces dernières
T H E F I FA W E E K LY
années. Je suis allé deux fois au Brésil et j’ai
senti la force qui règne dans ce pays dès qu’il
s’agit de football.”
Le Brésil et le ballon rond forment une association magique, ils entretiennent une relation amoureuse empreinte de passion. Le joga
bonito s’est déjà hissé cinq fois sur le trône du
football mondial et le maillot jaune brésilien
est pratiquement devenu la marque de la perfection et de l’esthétique du jeu.
“Chaque sport a ses lieux mythiques :
Wimbledon pour le tennis, Ascot pour l’équitation, Monaco pour la Formule 1… et le stade
Maracanã de Rio de Janeiro pour le football”,
écrivait le Président de la FIFA Sepp Blatter
dans son billet hebdomadaire au moment du
tirage au sort des groupes à Costa do Sauipe.
Toute la magie du Maracanã ne sera néanmoins
palpable que le 13 juillet vers 18h (heure locale),
si la Seleção remporte son sixième titre mondial. Les Brésiliens auront alors l’impression de
fêter Noël, Pâques et un anniversaire en même
temps – sans oublier le carnaval. Å
5
P L U S Q U E 10 0 J O U R S
Christophe Simon / A FP
Alors que plus de 20 sélectionneurs nationaux étaient réunis
pendant quelques jours, l’ambiance au Brésil monte tout doucement. Mais où en sont donc les qualifiés à 100 jours du début de
la Coupe du Monde ? Reportage à Florianópolis, dans le sud du
pays, et interview avec Felipe Scolari, l’entraîneur “auriverde”.
6
T H E F I FA W E E K LY
Parfum de Coupe du
Monde à Florianópolis
L
Alan Schweingruber, Florianópolis
e vieux portier se tient là, nerveusement, une feuille de papier et un
stylo à la main. Il aimerait profiter
de sa pause pour décrocher un ou
deux autographes, mais se fait complètement déborder. Les sélectionneurs des équipes qualifiées pour la
prochaine Coupe du Monde passent
à côté de lui d’un pas décidé, accompagnés de leurs assistants, sans un
regard pour le pauvre homme. Il y a
là Scolari, Capello, Deschamps, van
Gaal, Hitzfeld, Del Bosque, Hodgson, Bento…
Derrière l’employé de l’hôtel, là où les drapeaux
des 32 pays participants flottent au vent, une
séance photo vient d’avoir lieu. Vingt sélectionneurs sont présents, la crème de la crème : des
champions du monde, des champions d’Europe,
des vainqueurs de la Ligue des Champions, des
champions nationaux, tous réunis sur quelques
mètres carrés. Le photographe tient un cliché
pour l’éternité ; un cliché, surtout, qui vient
rappeler que la Coupe du Monde approche à
grands pas.
Cet instant, tiré du séminaire organisé par
la FIFA à Florianópolis la semaine dernière, a
quelque chose de magique, parce qu’il ne réunit
que des vainqueurs. Des grands et des petits, des
connus et des plus obscurs, des nouveaux et des
vieux de la vieille, mais ils sont tous là auréolés
du même statut, celui de s’être qualifié pour le
rendez-vous brésilien. Fiers et droits sous tous
ces drapeaux, ils ont l’air invincibles. Il ne
manque que les trompettes pour compléter ce
tableau historique. Dans trois mois en revanche,
ces hommes seront en train de crier et gesticuler
au bord des terrains. Il leur faudra éviter la défaite et conquérir de nouvelles victoires.
Pour arriver à l’hôtel situé dans une petite
baie au sud de São Paulo, certains sélectionneurs ont dû effectuer jusqu’à 25 heures de
voyage. L’absence de Joachim Löw fait quant à
elle beaucoup parler, d’autant qu’il est visible
sur tous les écrans de télévision au premier jour
du séminaire. Mais le technicien allemand est
à Londres et assiste à la rencontre Arsenal –
T H E F I FA W E E K LY
Bayern Munich, en Ligue des Champions. Roy
Hodgson y serait bien allé également. Mais une
fois arrivé au Brésil, au bord de la mer et sous
le soleil, l’Anglais a tôt fait de retrouver sa
bonne humeur. “Je crois qu’il ne faut pas nous
oublier trop rapidement. Si mes joueurs évoluent au niveau dont ils sont parfois capables,
alors nous aurons nos chances.” L’entraîneur
mexicain Miguel Herrera, d’habitude si discret,
laisse lui aussi échapper une déclaration savoureuse : “Peut-être que le Mexique écrira une
page d’histoire au Brésil, tout comme le Brésil a
autrefois écrit une page d’histoire au Mexique.”
Dans l’hôtel, il règne une atmosphère déjà
digne d’une Coupe du Monde et la fatigue du
voyage semble ne pas vouloir s’installer. On enregistre bien sûr les informations prodiguées
par la FIFA, mais on utilise également le temps
libre en dehors du séminaire pour tâter le pouls
de la concurrence. Au petit déjeuner, dans le hall
d’entrée ou en faisant son footing sur la plage.
Si seulement le vieux portier l’avait su… Å
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P L U S Q U E 10 0 J O U R S
Scolari :
“Je sais
que nous pouvons
prendre du plaisir”
Propos recueillis par
Bruno Sassi et Jonas Oliveira
La Coupe du Monde commence dans
100 jours. Le Brésil est-il prêt pour remporter
le titre ?
Felipe Scolari : En ce qui concerne notre
préparation pour la Coupe du Monde, les
choses sont en ordre. Tout est organisé,
planifié et en bonne voie. Si nous nous en
tenons à cette feuille de route, nous aurons
fait un grand pas dans la bonne direction.
Tout autre résultat qu’une victoire en finale
serait considéré comme un échec par le public
brésilien. Êtes-vous du même avis ?
Absolument pas. Certaines équipes parviennent à conquérir le cœur des supporters,
sans pour autant devenir championnes du
monde ou même monter sur le podium. J’ai
déjà été témoin de telles situations, j’en ai
même vécu certaines de l’intérieur. Tout
dépend de ce que montrent les joueurs. Lorsqu’une équipe aussi cotée que le Brésil prend
part à une Coupe du Monde, tout le monde
s’attend évidemment à la voir gagner. C’est
notre objectif, mais nous nous lançons dans
cette aventure avec un grand respect pour les
autres équipes, qui nourrissent une ambition
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T H E F I FA W E E K LY
similaire. Devant son public, le Brésil va mettre
en œuvre toutes ses qualités pour réaliser son
rêve. Si nous n’y parvenons pas, cela signifiera
simplement que nous sommes tombés sur une
équipe plus forte que la nôtre.
Le fait de disputer une Coupe du Monde dans
son propre pays génère-t-il une pression
supplémentaire ?
Les attentes sont très élevées car il s’agit de
la deuxième Coupe du Monde organisée au
Brésil. On nous offre la chance de faire quelque
chose que nous n’avons pas été capables de
réussir la première fois. Mais nous allons
trouver sur notre route des adversaires redoutables, qui poursuivent leurs propres objectifs.
Vous avez déjà eu l’occasion de disputer une
grande compétition internationale à domicile :
l’Euro 2004 avec le Portugal. À l’époque, vous
aviez été battu en finale par la Grèce. Quelles
leçons avez-vous tirées de cette expérience ?
Cet épisode m’a été très utile. Désormais,
j’ai une meilleure idée de la façon d’aborder
une finale et, surtout, de la façon dont une
équipe à domicile doit appréhender une
rencontre de cette importance. Je sais quelle
organisation et quelles méthodes de travail
sont nécessaires pour atteindre un tel but. J’ai
Agency / fotogloria / freshfocus
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T H E F I FA W E E K LY
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EVERY GASP
EVERY SCREAM
EVERY ROAR
EVERY DIVE
EVERY BALL
E V E RY PAS S
EVERY CHANCE
EVERY STRIKE
E V E R Y B E AU T I F U L D E TA I L
SHALL BE SEEN
SHALL BE HEARD
S H A L L B E FE LT
Feel the Beauty
BE MOVED
THE NEW 4K LED TV
“SONY” and “make.believe” are trademarks of Sony Corporation.
P L U S Q U E 10 0 J O U R S
“Je ne pense pas qu’une équipe asiatique
ou africaine soit en mesure de remporter
la Coupe du Monde cette année.”
Discours. Scolari lors d’un entraînement pendant la Coupe des Confédérations 2013. Ses joueurs l’écoutent attentivement. Le Brésil remportera la compétition.
Eugene Hoshiko / AP Photo
également appris que l’on peut prendre
beaucoup de plaisir en jouant chez soi. Parallèlement, il faut aussi savoir que le prix à
payer est beaucoup plus lourd, lorsqu’on ne
remplit pas ses objectifs. Je me sers de toutes
ces expériences dans mon travail.
Quel regard portez-vous sur le Mexique, le
Cameroun et la Croatie, vos adversaires au
premier tour ?
La Croatie pratique un football technique
très agréable. Par son jeu avec le ballon, elle se
rapproche beaucoup des équipes sud-américaines. Elle a définitivement abandonné le jeu
à l’anglaise qui la caractérisait autrefois. Elle
possède désormais un excellent niveau
technique et joue sur ses points forts. Le
Cameroun possède lui aussi de sérieux arguments dans ce domaine. Cette équipe nous a
souvent déçus lorsqu’elle figurait parmi les
favoris. À l’inverse, elle a réussi à créer la
surprise quand on ne l’attendait pas. Le
Mexique est un adversaire que nous connaissons bien. Il pratique un football de qualité.
Les chocs entre le Brésil et le Mexique ont
donné lieu à des rencontres haletantes et sont
toujours très serrés.
Le fait que ces équipes pratiquent un football
technique constitue-t-il un avantage ?
T H E F I FA W E E K LY
Oui, car leur jeu ressemble beaucoup au
nôtre. C’est une bonne chose de débuter le
tournoi en affrontant des formations qui
jouent bien au football. Le Brésil a souvent
connu des difficultés face à des nations qui
ont une philosophie plus défensive et destructrice. Pour nous, il est plus intéressant d’affronter des adversaires d’un bon niveau, voire
même plus forts que nous. Face à de telles
équipes, nous savons que nous avons toujours
une chance de l’emporter. Nous pouvons
aborder un match contre l’Espagne avec notre
enthousiasme habituel, sans avoir à nous
soucier des circonstances extérieures ou
d’obstacles psychologiques.
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P L U S Q U E 10 0 J O U R S
Les récents succès de l’Espagne et du
FC Barcelone n’ont-ils pas, en quelque sorte,
contraint les autres équipes à adopter le jeu
court ?
Je crois que les joueurs du FC Barcelone
sont devenus de plus en plus complémentaires
au fil du temps. Aujourd’hui, tout le monde
cherche à démonter cette belle mécanique
pour en comprendre le fonctionnement. Mais
le succès d’un système est toujours limité
dans le temps. Par le passé, nous avons pu
analyser à loisir le jeu mis en place par les
Italiens ou les Allemands. D’autres équipes se
sont appuyées sur diverses qualités. Au fil du
temps, les entraîneurs ont observé, appris et
ils ont tiré leurs conclusions.
Le Brésil est une équipe prestigieuse. Est-ce
quelque chose dont vous vous servez pour
motiver vos joueurs ?
Nous leur fixons des objectifs. Nous leur
montrons ce qu’ils peuvent réaliser dans leur
carrière et avec l’équipe nationale. Nous leur
rappelons de quelle manière le Brésil a remporté ses titres : avec panache, avec du caractère et aussi avec beaucoup d’engagement.
Enfin, nous leur donnons la confiance nécessaire pour exprimer au mieux leurs qualités,
car tous sont d’excellents footballeurs.
En 2002, vous avez remporté la Coupe du
Monde en vous appuyant sur des champions
exceptionnels comme Cafu, Roberto Carlos,
que citoyens et Brésiliens. Mais il faut savoir
faire la part des choses. C’est la raison pour
laquelle j’ai demandé à mes joueurs de prendre
du recul et de se concentrer sur la tâche qui les
attend sur le terrain. Chacun a le droit d’avoir
son opinion, mais nos internationaux doivent
consacrer toute leur attention et toute leur
énergie à la mission qui leur a été confiée.
Certains joueurs ont réagi de manière très forte.
Nous en parlons librement entre nous et ils ont
la possibilité de s’exprimer sur les réseaux
sociaux. Mais il existe des règles au sein du
groupe et chacun se doit de les respecter.
Vous aviez deux ans lors de la précédente
Coupe du Monde au Brésil…
“Il y a douze ans, le vécu a fait la différence,
mais qui sait si l’enthousiasme et l’énergie
ne sont pas plus importants aujourd’hui ?”
C’est possible mais ces nations auront
bien du mal à remporter le tournoi, car les
grandes puissances du football mondial
disposent encore d’un potentiel largement
supérieur. Elles s’appuient sur une longue
tradition et pratiquent un football plus
cohérent. Ces sélections possèdent une riche
expérience et bénéficient en outre d’effectifs
particulièrement riches. Tous les éléments
sont réunis pour gagner. Une équipe européenne ou sud-américaine inattendue peut
venir jouer les trouble-fêtes. En revanche, je
ne pense pas qu’une équipe asiatique ou
africaine soit en mesure de remporter la
Coupe du Monde cette année.
12
Rivaldo, Ronaldinho ou encore Ronaldo. La
génération actuelle est-elle au niveau de sa
devancière ?
La comparaison ne se limite pas au talent.
L’équipe de 2002 avait énormément d’expérience. Celle que je dirige actuellement est
plus enthousiaste et dynamique. Il y a douze
ans, le vécu a fait la différence, mais qui sait
si l’enthousiasme et l’énergie ne sont pas plus
importants aujourd’hui ?
À l’approche du tournoi, on parle beaucoup
des problèmes d’organisation, des retards
dans les stades et des querelles politiques.
Avez-vous une quelconque influence sur ces
dossiers ?
Non. Je veille simplement à ce que ces
questions n’affectent pas mon équipe, car elles
ne nous concernent pas. Bien entendu, elles
nous intéressent en tant qu’individus, en tant
T H E F I FA W E E K LY
Je ne me souviens évidemment pas du
dernier match du Brésil en 1950. Nos aînés
gardent un souvenir amer de cette défaite
face à l’Uruguay. Je ne suis pas du même avis.
Je pense que les joueurs de cette époque ont
ouvert la voie qui nous a menés vers ces cinq
titres mondiaux. C’est en tout cas le point de
vue que je défends devant nos internationaux,
lorsque nous parlons de la Coupe du Monde
1950.
Que ferez-vous le 13 juillet prochain à
16 heures ?
Je sais que la finale aura lieu le 13 juillet.
Si elle débute à 16 heures, je serai au bord du
terrain, en train de préparer mon équipe. J’aurai sans doute déjà chanté l’hymne national
avec joie, ferveur et enthousiasme. J’espère
pouvoir en dire autant de mes joueurs et du
public ! Å
Oleg Popov / Reuters
Vous avez également travaillé dans les pays
arabes. Vous connaissez le football mondial
mieux que personne. Pensez-vous qu’une
équipe asiatique ou africaine puisse créer la
surprise l’été prochain ?
Jubilation. Le Brésil remporte le
titre mondial au Japon en 2002.
Ronaldo (à g.) prend Scolari dans ses
bras. Roberto Carlos (à d.) et Kaka
(en haut) viennent également
célébrer les deux buts inscrits en
finale contre l’Allemagne.
13
A FIFA World Cup
in Brazil is just like Visa:
everyone is welcome.
™
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P L U S Q U E 10 0 J O U R S
Déjà 2,3 millions de
billets alloués aux fans
Un total de 473 076 billets pour la Coupe du Monde ont été
alloués durant le deuxième tirage au sort. Les fans brésiliens
ont reçu environ 60 % des places.
S
ur l’ensemble des phases de vente au
grand public sur FIFA.com, y compris la
vente des quotas des équipes participantes, 1,5 million de billets ont été alloués aux supporters à ce jour : 57 % aux
Brésiliens et 43 % aux fans du reste du
monde. Le Brésil demeure le pays le mieux représenté en nombre de billets alloués (avec
906 433 billets attribués), suivi des États-Unis
(125 465), de la Colombie (60 231), de l’Allemagne
(55 666), de l’Argentine (53 809), de l’Angleterre
(51 222), de l’Australie (40 446), de la France
(34 971), du Chili (32 189) et du Mexique (30 238).
Ces pays forment donc le top 10 en matière de
billets alloués. Au total, à travers l’ensemble des
canaux de vente, y compris le programme
d’hospitalité et les autres groupes constitutifs,
2,3 millions de billets ont été attribués.
1966
D’ici le 11 mars 2014, tous les demandeurs
recevront un e-mail ou un SMS qui leur fera
savoir si leur demande a été partiellement ou
intégralement fructueuse. Le tirage au sort
électronique a été supervisé par des représentants de la Caixa Econômica Federal et du ministère brésilien des Sports. En tout, près de dix
millions de billets ont été demandés par des
fans de 228 pays et territoires au cours des deux
phases de vente.
“Avec 290 169 billets déjà alloués aux supporters des équipes participantes, nous commençons à voir un équilibre dans l’attribution
des tickets. Les sélections pourront compter
sur le soutien de leurs fans dans les douze
stades brésiliens. Cela montre l’attente énorme
qui existe autour de la Coupe du Monde 2014
aux quatre coins de la planète. Nous pouvons
nous attendre à une atmosphère incroyable à
chaque match et dans chaque stade en juin et
juillet prochains, comme c’était déjà le cas lors
de la Coupe des Confédérations l’année dernière”, a déclaré Thierry Weil, directeur marketing de la FIFA et responsable de la billetterie.
1962
Pour assister à un match de Coupe du
Monde dans un stade, tous les spectateurs, y
compris les enfants quel que soit leur âge,
doivent posséder leur propre billet. Il est important de rappeler aux demandeurs qu’ils
doivent disposer de suffisamment de fonds
sur leur compte, car si leur demande aboutit,
les sommes correspondant aux billets seront
prélevées immédiatement. Si le prélèvement
se révèle impossible, la demande sera annulée
et les billets réservés seront proposés à
d’autres fans.
Les billets restants (environ 160 000) seront rendus disponibles au public lors du prochain créneau de la deuxième phase de vente,
qui débutera le 12 mars à 12h00, heure centrale
européenne, et 8h00, heure de Brasília. Le principe sera celui du premier arrivé, premier servi.
Le nombre final de billets en vente dépendra
des paiements et des autres billets rendus disponibles par nos partenaires. Cette phase de
vente prendra fin le 1er avril 2014, mais les billets devraient partir très vite. Des places seront
proposées pour toutes les rencontres sauf le
match d’ouverture à São Paulo, la finale à Rio
de Janeiro, Angleterre-Italie et États-Unis-Portugal, tous les deux organisés à Manaus, ainsi
que les huitièmes de finale à Porto Alegre et São
Paulo et la demi-finale à Belo Horizonte. La
FIFA souhaite rappeler que FIFA.com est la seule plateforme autorisée de vente de billets pour
la Coupe du Monde. Å
1930
MAI 1928, UNE DÉCISION NOVATRICE DE LA FIFA
Si la FIFA commence à discuter dès 1905 d’un tournoi de football international, l’idée est d’abord rejetée.
Trois ans plus tard, le Comité International Olympique (CIO), lui, agit : il organise à partir de 1908 des
tournois de football dans le cadre des Jeux Olympiques. Seuls des joueurs amateurs sont toutefois autorisés à y participer.
Avant qu’une première compétition internationale ouverte à toutes les associations membres et aux
footballeurs amateurs ou professionnels ne soit instaurée, il faudra attendre encore 22 ans. Le 25 mai 1928,
lors du Congrès de la FIFA à Amsterdam, les 29 fédérations nationales acceptent la proposition de “championnat international” du Français Henri Delaunay. Son projet à long terme : un championnat du monde de
football organisé tous les quatre ans. La Coupe du Monde est née.
En 1930, douze équipes nationales entreprennent le voyage qui les sépare de l’Uruguay. Pour les sélections
européennes, cela implique une longue traversée maritime jusqu’à Montevideo. Du 13 au 30 juillet 1930, les
13 équipes se disputent le premier titre mondial sur le sol uruguayen. La compétition sera finalement
remportée par le pays hôte.
T H E F I FA W E E K LY
Yvonne Lemmer
15
P L U S Q U E 10 0 J O U R S
Coaching Clinic
Cesare Prandelli (Italie)
“Nous allons nous préparer minutieusement pour aller en finale. Les favoris sont
le Brésil, l’Argentine, l’Allemagne et
­l’Espagne. Nous sommes juste derrière.
Avec nos joueurs expérimentés et tous nos
jeunes talents, je suis optimiste pour le
futur de l’Italie. L’avenir nous appartient !”
Ange Postecoglou (Australie)
“Toute l’Australie se réjouit déjà.
Nous voulons bien nous préparer. L’acclimatation au Brésil est
importante et nous serons une
des premières équipes à nous y
installer.”
Fabio Capello (Russie)
“Participer de nouveau à une Coupe du Monde
après douze ans d’absence a un goût particulier, d’autant plus qu’elle a lieu au Brésil. C’est
là que bat le cœur du football.”
Alberto Zaccheroni (Japon)
“La culture japonaise se développe, non seulement en termes
de football mais aussi dans les
autres aspects de la vie. Je crois
que le Japon sera bientôt une
puissance mondiale majeure.”
Fabio Capello
Russie
16
Cesare Prandelli
Italie
Alberto Zaccheroni
Japon
Carlos Queiroz (Iran)
“Nous ne faisons pas partie des favoris
et je sais qu’avant le tirage au sort, les
31 autres équipes voulaient tomber
contre l’Iran. Mais notre objectif est
de leur montrer qu’elles ont eu tort.”
Didier Deschamps (France)
“Le principal dans une Coupe du Monde, c’est
l’état d’esprit. La fraîcheur peut aussi jouer un
rôle important. Nous allons vivre ensemble
pendant plusieurs semaines, du début de la
préparation à la fin du tournoi. Une bonne
entente ne fait pas gagner de matches à elle
seule, mais elle est un élément indispensable.”
Niko Kovac (Croatie)
“Ce sont des équipes solides, qui
ont toutes leurs forces et leurs
faiblesses. Nous les avons analysées
avec soin et nous nous préparerons
en conséquence.”
Ange Postecoglou
Australie
Carlos Queiroz
Iran
T H E F I FA W E E K LY
Niko Kovac
Croatie
Didier Deschamps
France
P L U S Q U E 10 0 J O U R S
Jürgen Klinsmann (États-Unis)
“Les attentes sont un peu plus grandes
aux États-Unis. Depuis 1990, le pays
s’est tout de même qualifié sept fois
consécutivement pour la phase finale.
Malgré un groupe difficile, j’aborde la
compétition avec optimisme : notre
équipe est jeune, motivée et elle vient
de vivre l’année la plus réussie de son
histoire.”
Jorge Sampaoli (Chili)
“Il est évident que le Chili
aura son mot à dire. Nous
ne laisserons pas nos
adversaires nous dicter
leur loi. Nous affronterons
tout le monde les yeux
dans les yeux.”
Joachim Löw (Allemagne)
“Cette Coupe du Monde surpassera
certainement tout ce que nous avons
pu connaître ces dernières années.
Je suis allé deux fois au Brésil et j’ai
pu me rendre compte de la profonde
passion de ce pays pour le football.
Ce serait un rêve de disputer la
­finale le 13 juillet prochain à Rio de
Janeiro.”
Paulo Bento (Portugal)
“Nous espérons que le Brésil
nous accueillera à bras ouverts.
Nous nous sommes battus pour
venir, non seulement à cause de
la compétition, mais aussi parce
qu’elle sera organisée dans un
pays où notre culture est encore
très présente.”
Getty Images / Keystone / AFP / Imago / Reuters / Corbis
Reinaldo Rueda (Equateur)
“J’étais à la tête du Honduras en 2010 et
maintenant le hasard me fait rencontrer
mon ancienne équipe au premier tour.
C’est le football, c’est la vie. La Suisse et
la France sont bien sûr les favoris de
notre groupe, mais nous allons tout
faire pour saisir notre chance.”
Jürgen Klinsmann
États-Unis
Joachim Löw
Allemagne
Louis van Gaal (Pays-Bas)
“Heureusement, nous ne débutons pas
notre tournoi dans la partie la plus chaude
du Brésil. Les temps de trajet auraient
également pu être pires. C’est positif pour
la récupération des joueurs. Nous pouvons
établir notre camp d’entraînement à Rio
de Janeiro, comme prévu.”
Reinaldo Rueda
Equateur
Jorge Sampaoli
Chili
T H E F I FA W E E K LY
Marc Wilmots (Belgique)
“Si on se qualifie pour les huitièmes de
finale, tout peut arriver. Mon équipe
est surmotivée. Nous avons de la
confiance et de la qualité. Je suis sûr
que dans un bon jour, nous pouvons
battre n’importe qui.”
Alejandro Sabella (Argentine)
“Le tournoi se joue dans notre arrière-­
cour, mais il ne faut pas oublier que le
propriétaire de cette arrière-cour est
quintuple champion du monde.”
Paulo Bento
Portugal
Louis van Gaal
Pays-Bas
Alejandro Sabello
Argentine
Marc Wilmots
Belgique
17
P L U S Q U E 10 0 J O U R S
Hong Myung-Bo (Rép. de Corée)
“La Coupe du Monde est un évènement
particulier, qui requiert une préparation minutieuse. Il n’est pas facile de
transmettre mon expérience aux
jeunes joueurs, surtout que la plupart
disputeront une telle épreuve pour la
première fois. Le plus important pour
eux sera d’être prêts à relever le défi.”
Fernando Santos (Grèce)
“C’est magnifique que la Grèce soit à la
Coupe du Monde. Le pays est en crise et
notre participation va faire énormément
de bien au peuple grec. Pour moi qui suis
Portugais, le tournoi revêt un caractère
particulier. Le Brésil est un pays dont
nous sommes proches.”
Roy Hodgson (Angleterre)
“Je crois qu’il ne faut pas nous
oublier trop rapidement. Si mes
joueurs évoluent au niveau dont
ils sont parfois capables, alors
nous aurons nos chances.”
Sabri Lamouchi (Côte d’Ivoire)
“Ne nous fixons pas de limite !
L’objectif numéro 1 est d’essayer
de faire mieux que lors des deux
dernières éditions, c’est-à-dire de
sortir des poules.”
Oscar Tabarez (Uruguay)
“Nous sommes des rabat-joie. En Afrique
du Sud, nous avons battu le pays hôte 3:0
et il est devenu le premier organisateur à
être éliminé dès le premier tour. Nous
avons ensuite battu le dernier représentant africain, le Ghana, pour rejoindre les
demi-finales. Nous avons également gagné
notre 15ème Copa America sur le sol argentin. Avant cela, l’Argentine et nous étions
à égalité avec 14 titres.”
Hong Myung-Bo
Rép. de Corée
18
Fernando Santos
Grèce
Oscar Tabarez
Uruguay
Volker Finke (Cameroun)
“À l’approche de la Coupe du
Monde, on ressent clairement
l’espoir de vivre à nouveau des
jours meilleurs. Le football local
est aux abois, rien ne fonctionne.
Mais maintenant, il existe une
chance énorme de faire bouger
les choses.”
Luis F. Suárez (Honduras)
“Je suis persuadé que ce sera la
meilleure Coupe du Monde de
tous les temps. Tout le monde au
Honduras parle de nos chances.
Les gens attendent quelque chose
de grand. La plupart des Latino-­
Américains considèrent le Brésil
comme notre meilleur représentant. D’une certaine manière,
cette Coupe du Monde est donc
aussi un peu la nôtre.”
Vahid Halilhodzic (Algérie)
“Le football m’a parfois fait souffrir,
mais il m’a aussi beaucoup offert. Je
lui suis redevable.”
Roy Hodgson
Angleterre
Sabri Lamouchi
Côte d’Ivoire
Luis F. Suárez
Honduras
T H E F I FA W E E K LY
Volker Finke
Cameroun
Vahid Halilhodzic
Algérie
P L U S Q U E 10 0 J O U R S
Miguel Herrera (Mexique)
“Le tournoi va être sensationnel et je n’ai aucun
doute sur le fait que le Mexique présentera un
tout autre visage que pendant les qualifications.
Peut-être même que le Mexique écrira une page
d’histoire au Brésil, tout comme le Brésil a autrefois écrit une page d’histoire au Mexique.”
Safet Susic (Bosnie-et-Herzégovine)
“C’est d’abord une très grande joie de
disputer la Coupe du Monde. Mais
aucun entraîneur et aucune équipe au
monde n’y va que pour le plaisir de
participer. Nous voulons passer le
premier tour.”
José N. Pékerman (Colombie)
“Je suis très heureux pour les
joueurs et tout ce qu’ils ont
accompli. Ils ont tout fait pour
que la Colombie soit présente et
ils sont probablement seulement
en train de réaliser ce que nous
allons vivre.”
Kwesi Appiah (Ghana)
“Je crois que nous possédons
certains des meilleurs joueurs
de la planète et j’ai entièrement
confiance en leurs capacités.
Rien ne nous empêche d’aller au
bout et de soulever le trophée.”
Getty Images / Keystone / AFP / Imago / Reuters / Corbis
Jorge Luis Pinto (Costa Rica)
“Je n’ai pas peur de notre groupe. Au
contraire, ces grandes équipes nous
motivent encore plus. Notre rêve
serait de passer la phase de groupes
et de nous qualifier avec l’Italie.”
Safet Susic
Bosnie-et-Herzégovine
José N. Pékerman
Colombie
Jorge Luis Pinto
Costa Rica
Miguel Herrera
Mexique
T H E F I FA W E E K LY
Vicente del Bosque (Espagne)
“Nous avons la qualité et l’expérience nécessaires pour gagner le titre. Nos joueurs
évoluent en Espagne, mais aussi dans
d’autres championnats européens de haut
niveau. Les performances durant la saison
sont la base du succès de l’équipe nationale.”
Ottmar Hitzfeld (Suisse)
“Notre objectif principal est
de passer la phase de groupes.
Ensuite, il n’y a aucune limite.
Mais parler d’ores et déjà des
quarts de finale serait inapproprié.”
Stephen Keshi (Nigeria)
“Je suis très excité et impatient de me
rendre au Brésil. Tous les joueurs rêvent
de jouer une Coupe du Monde. C’est du
football de très haut niveau.”
Stephen Keshi
Nigeria
Vicente del Bosque
Espagne
Kwesi Appiah
Ghana
Ottmar Hitzfeld
Suisse
19
First Love
Lieu : Recife, Brésil
Date : 17 ju i n 2013
Heure : 10h36
Marcos Brindicci / Reuters
T H E F I FA W E E K LY
21
LE S CHAMPIONN AT S À L A LOUPE
VU DES TRIBUNES
Hyundai A-League
Les marquee players
et le maestro
Jordi Punti est écrivain et
auteur de nombreux articles
sur le football dans les
médias espagnols.
Il serait intéressant de
dresser une carte mondiale des entraîneurs
revendiquant la philosophie de jeu du FC
Barcelone et, plus concrètement, de Pep
Guardiola. Òscar Garcia en fait partie. Sacré
champion d’Israël avec le Maccabi Tel Aviv la
saison dernière, il dirige aujourd’hui Brighton & Hove Albion, en deuxième division
anglaise. Parmi les globetrotters qui ont
exporté encore plus loin le football basé sur
la possession de balle, on recense également
Josep Gombau, actuel entraîneur d’Adelaide
United, en Australie. Gombau a travaillé
pendant six ans avec les équipes de jeunes
du Barça, où il a côtoyé Frank Rijkaard et
Pep Guardiola. Il est ensuite parti à Hong
Kong pour s’occuper de Kitchee, club avec
lequel il a remporté deux championnats.
ville, est parfaitement conscient des limites
du football en Australie : “Nous allons au
stade pour encourager sans relâche, comme
nous le ferions dans une rencontre de
football australien ou de rugby, mais parfois,
le rythme est lent. Cela dit, on a la chance de
voir beaucoup de buts.” Selon Robert, le
cœur du débat, ce sont les marquee players, à
savoir les joueurs dont le salaire peut dépasser le plafond fixé par la ligue. Chaque club
peut avoir trois marquees : un étranger, un
Australien et un joueur de moins de 23 ans.
Parmi les étrangers les plus connus aujourd’hui, citons Emile Heskey (Newcastle,
ex-Aston Villa), William Gallas (Perth Glory,
ex-Tottenham) et Alessandro Del Piero
(Sydney FC), dont le contrat de deux ans fait
de lui le joueur le plus cher de l’histoire de
l’A-league. “Del Piero illustre parfaitement ce
que je dis, à savoir ce qui peut être à la fois le
problème et la solution d’un football partiellement professionnel reposant sur des
franchises privées. À 39 ans, l’ancien Juventino
ne sprinte plus. Il se promène plus qu’il ne
court, mais il fait jouer ses coéquipiers. Ses
éclairs de génie se traduisent par des passes
décisives et des actions dangereuses à
proximité de la surface. Il nous offre ce qu’il
y a de mieux dans ce championnat.”
L’A-League comporte une saison régulière de
27 journées, qui voit les neuf clubs australiens, plus les Néo-zélandais du Wellington
Phoenix, s’affronter à trois reprises. Les six
premiers se disputent les play-offs pour le
titre. Auteur de 14 buts la saison dernière,
Del Piero en compte huit dans cet exercice, à
sept journées de la fin. Le week-end dernier,
il a joué un rôle clé dans la victoire 2:0 du
Sydney FC face aux Newcastle Jets avec un
penalty et un centre décisif. Sa prestation lui
a valu le titre d’Italian maestro dans la
presse. Les figures de proue de l’équipe
nationale évoluant généralement à l’étranger, l’A-League est un cocktail de jeunes
promesses espérant un football meilleur et
d’anciennes gloires venant profiter d’un
rythme de jeu plus tranquille pour s’amuser
et gagner de l’argent. Å
Darrian Traynor / Getty Images
Cette saison, Gombau a pris les rênes d’Adelaide United, où ses débuts ont été pour le
moins mitigés, avec une seule victoire en
neuf matches. Familiariser des joueurs à un
style de jeu basé sur la qualité technique et
le toque n’est pas une sinécure. Il n’empêche,
les dirigeants lui ont maintenu sa confiance
dans la tourmente et aujourd’hui, les critiques ont fait place aux louanges. Battus
une seule fois sur leurs dix derniers matches,
les Reds pointent désormais dans le haut du
classement et visent les play-offs. Leur
revers 4:3 face au Melbourne Victory, lors de
la dernière journée, n’a pas hypothéqué leurs
chances. Car l’homogénéité est de mise cette
saison dans l’A-League, comme en témoigne
la défaite 1:0 de Brisbane Roar, confortable
leader, face à la lanterne rouge, Melbourne
Heart.
Alors que Gombau s’efforce d’ancrer sa
philosophie footballistique, son principal
ennemi pourrait bien être la tendance soupe
au lait du championnat australien. “Nous les
fans, nous sommes exigeants car nous
voulons peut-être que nos joueurs ressemblent aux vraies stars”, me racontait
Robert Schofield, auteur de romans policiers
rencontré lors d’un salon littéraire à Perth.
Lui qui supporte Perth Glory, le club de sa
Coup franc indirect Les leaders de Brisbane Roar se sont inclinés 0:1 sur le terrain de Melbourne Heart.
T H E F I FA W E E K LY
23
Bundesliga autrichienne
Le Red Bull et
Grödig en tête
Sven Goldmann est spécialiste du
football au quotidien Tagesspiegel
de Berlin.
Le football autrichien est
devenu un peu ennuyeux. Les
plus critiques d’entre nous argueront qu’il n’a
jamais été particulièrement passionnant. Il
faut dire que pendant des décennies, les deux
grands clubs rivaux de Vienne, le Rapid et
l’Austria, ont été les seuls à se disputer la
première place. Ils n’ont pas tardé à mettre
des bâtons dans les roues des formations
d’Innsbruck, de Salzbourg ou de Graz, les
quelques années où celles-ci ont réussi à se
hisser au sommet.
Vingt-quatre journées sur trente-six se sont
écoulées et le championnat est devenu une
farce. Car le premier poursuivant en question
n’est ni le Rapid ni l’Austria, mais le SV Grödig,
un club du Land de Salzbourg qui n’est autre
que… le promu de la saison.
Pire encore pour les Viennois : lors de la 24ème
journée, Grödig a réussi à obtenir un nul
vierge contre le Rapid. Il y a quelques mois,
personne ne connaissait cette équipe en
Grödig joue les premiers rôles Florian Hart (à g., SV Grödig) échappe à Marcel Sabitzer (Rapid) lors du nul vierge
entre les deux équipes.
Aujourd’hui, ce sont deux clubs de Salzbourg
qui donnent le ton. Vienne, dont les formations
dominaient jusqu’à présent et comptaient
dans leurs rangs des acteurs prestigieux, de
Mathias Sindelar dans les années 30 à Herbert
Prohaska dans les années 80, n’est plus la
capitale de l’Autriche sur le plan footballistique.
Il y a là de quoi offusquer les traditionalistes,
mais il se pourrait que cette situation ne soit
pas que temporaire. Certes, peut-être le rebelle
Grödig finira-t-il par rentrer dans le rang et par
réintégrer les profondeurs de la Bundesliga.
“Le dauphin du Red Bull Salzbourg
est le promu Grödig.”
dehors de l’Autriche. Son stade, d’une capacité
de 4 000 spectateurs, se trouve à quelques
kilomètres seulement de l’enceinte ultramoderne des Taureaux de Salzbourg. Si Grödig
parvient à tenir à distance ses concurrents
viennois, c’est bien la preuve que les rapports
de force ont évolué dans le football autrichien.
24
Mais le Red Bull, lui, risque de jouer pendant
quelque temps dans une autre catégorie. Grâce
aux apports du fabricant de boisson énergisante, le club de Salzbourg dispose de moyens
financiers dont les formations de Vienne
n’oseraient même pas rêver. Après quelques
années passées à chercher leurs marques, les
T H E F I FA W E E K LY
Salzbourgeois ont complété leur puissance
économique par des qualités sur le plan sportif.
Deux Allemands jouent un rôle majeur dans
ce succès : le directeur sportif Ralf Rangnick,
ancien entraîneur de Hanovre, Schalke et
Hoffenheim, et l’entraîneur Roger Schmidt,
qui a officié précédemment à Paderborn en
deuxième division allemande. Ils apportent
aujourd’hui à Salzbourg ce dont l’homme
d’affaires autrichien Dietrich Mateschitz, le
sponsor du club, rêvait depuis des années : le
Red Bull est désormais une formation compétitive au niveau international.
Certes, pour la huitième fois depuis le rachat
du club par la marque de boisson, tout cela n’a
pas suffi pour que le club décroche une place
en Ligue des Champions. En revanche, le Red
Bull met l’Europa Ligue sens dessus dessous.
En seizième de finale aller, il s’est imposé 3:0
contre l’Ajax Amsterdam ! Frank de Boer, la
star mondiale qui entraîne les Lanciers, a
déclaré : “Nous n’avions aucune chance. Pas
parce que nous étions mauvais, mais parce
que Salzbourg était très bon !” Voilà longtemps qu’on n’a pas entendu un tel compliment à Vienne. Å
Herbert P. Oczeret / Keystone / A PA
Mais cette année, tout est différent. L’Austria
et le Rapid se retrouvent dans le ventre mou
de la Bundesliga, loin, bien loin du fauteuil de
leader. Celui-ci est occupé par l’un de leurs
nouveaux concurrents, le Red Bull Salzbourg.
Après sa victoire 6:1 de dimanche dernier
contre l’Admira Wacker Mödling, celui-ci
affiche 19 longueurs d’avance sur son premier
poursuivant.
Premier League jordanienne
Place aux jeunes
Andrew Warshaw est journaliste
à Inside World Football.
Les douze pensionnaires de la
Premier League jordanienne ne
sont peut-être pas très connus
au-delà des frontières de leur pays, mais les
dirigeants espèrent que les récents succès de
l’équipe nationale vont bénéficier au football de
club. Certes, le parcours des Al-Nashāmā a
connu une fin abrupte face à l’Uruguay, en
barrage intercontinental. Pour autant, la présence à ce niveau de l’une des nations les moins
cotées d’Asie a été célébrée comme un triomphe
par les supporters jordaniens.
Les habitués du championnat vous diront que la
course au titre se résume chaque année à un
duel au sommet comme par exemple en
­Espagne. Al-Wehdat et Al-Faisaly ont remporté
le titre 44 fois à eux deux. Les frères ennemis
d’Amman dominent donc la compétition de la
tête et des épaules. Il arrive parfois qu’une
équipe parvienne à briser ce duopole, à l’image
de Shabab Al-Ordun (aussi orthographié Urdan).
Ce club relativement jeune a débuté directement
parmi l’élite et s’est adjugé le titre dès sa
“Le passage au professionnalisme
n'a pas été facile, car il implique
de lourdes charges financières.”
première saison, en 2005/06. Il a renouvelé
l’exploit l’année passée. Il a récemment participé
à la Coupe de l’AFC, qu’il avait remportée en
2007. L’exercice en cours se terminera à la fin du
mois de mai. Au terme des débats, deux équipes
seront reléguées en deuxième division et seront
remplacées par deux clubs de l’échelon inférieur,
qui rassemble 16 formations. Tout indique que le
suspense sera au rendez-vous. Al-Faisaly et
Al-Wehdat (aussi orthographié Al-Wihdat)
étaient à égalité en tête du classement le weekend dernier. Mais Al-Ramtha, quatrième, n’est
qu’à deux points. Al-Buqa’a occupe quant à lui la
troisième position.
Al-Faisaly est, de loin, le doyen des clubs jordaniens. Il a été fondé en 1932. Ses confrontations
avec Al-Wehdat, qui compte plusieurs joueurs
palestiniens dans ses rangs, attirent fréquemment 20 000 spectateurs. Malheureusement, les
autres équipes sont loin de jouir d’une telle
popularité. Il n’est pas rare que les matches de
Premier League se déroulent devant moins de
1000 personnes. La signature d’un nouvel accord
de diffusion a redonné le moral aux dirigeants,
qui misent désormais sur une forte croissance
des investissements. Il y a deux ans, une chaîne
jordanienne a repris les droits de diffusion des
matches de coupe et de championnat à Al-Jazeera. En échange de 2 millions de dollars par
saison, elle peut diffuser les rencontres librement. “Notre objectif était d’obtenir un maximum d’argent, tout en veillant à ce que les
matches restent gratuits”, explique le représentant de la Fédération jordanienne de football.
“Cette dynamique est très importante. Le
problème des affluences n’est pas seulement lié à
la couverture télévisée. Il faut garder à l’esprit
que le football professionnel fait encore ses
premiers pas en Jordanie.” Conformément au
règlement en vigueur, les clubs jordaniens
doivent inscrire au moins 16 professionnels et au
maximum trois étrangers. Ces derniers viennent
généralement des pays asiatiques voisins et
d’Afrique. “Le passage au professionnalisme n’a
pas été facile, car il implique de lourdes charges
financières”, poursuit notre interlocuteur. Les
infrastructures posent également problème, de
nombreuses équipes ayant fait le choix de
partager un même stade. Certaines sont donc
obligées de disputer leurs matches à domicile
sur terrain neutre. Pourtant, certains signes
sont encourageants. Shabab Al-Ordun est
récemment devenu le premier club jordanien à
participer au tour préliminaire de la Ligue des
Champions. Cet exploit marque un tournant
important dans la promotion du football au
niveau national. L’excellent parcours de l’équipe
nationale a également contribué à changer
l’image du beau jeu en Jordanie. De plus en plus
de grandes entreprises étudient la possibilité de
signer des accords de sponsoring.
La formation fait maintenant l’objet d’une
attention soutenue. Le chemin sera encore long
avant d’atteindre le niveau des grandes puissances de la région, mais l’optimisme est à
nouveau de mise. Les résultats sont là, à commencer par la troisième place obtenue lors du
récent Championnat d’Asie U-22 à Oman. Å
Abonné au succès Al-Faisaly rêve d'ajouter un titre à sa collection.
T H E F I FA W E E K LY
25
LE DÉBAT
Les gardiens des règles
Cours de rattrapage (1930) Sur les bancs de la Springfield Council School, à Sheffield, le professeur H.B. Kinman enseigne à ses élèves les secrets du football.
Thomas Renggli et Perikles Monioudis
A
u football, le ballon est rond et un match
dure 90 minutes, comme l’a déclaré un
jour le célèbre entraîneur allemand Sepp
Herberger. Là-dessus, tout le monde est
d’accord. Pour le reste, c’est l’International Football Association Board qui est
aux commandes. Depuis 128 ans, ce conseil
doté de huit voix décide des modifications à
apporter aux Lois du Jeu.
L’IFAB se réunit pour la première fois le­
2 juin 1886 à l’initiative de la Fédération anglaise. Deux représentants de chacune des
quatre fédérations du Royaume-Uni (Angleterre, Écosse, Pays de Galles et Irlande) sont
alors présents. À une époque où le règlement
varie d’un pays à l’autre, l’IFAB, dans sa volonté
de standardisation, devient le gardien des règles
du jeu. Lors de sa création en 1904, la FIFA
­reconnaît l’autorité de l’IFAB dans ce domaine.
26
En 1906, Daniel Burley Woolfall, ancien
président de la Fédération anglaise, succède au
Français Robert Guérin à la tête de la FIFA. La
même année, la FA adhère à la FIFA, qui, en
1913, devient membre de l’IFAB. La Fédération
irlandaise est alors remplacée par son homologue nord-irlandaise.
Le 1er mars 2014, l’IFAB se réunira à Zurich
à l’occasion de sa 128ème assemblée annuelle, qui
sera orchestrée par le Président de la FIFA,
Sepp Blatter. Il étudiera une proposition en vue
de modifier la Loi 4 (“Équipement des joueurs”)
et discutera de l’autorisation des couvre-chefs
(la période d’essai de deux ans approuvée à
l’unanimité par l’IFAB en 2012 touche à sa fin)
et de la présence de slogans ou de publicité sur
les sous-vêtements des joueurs.
Le conseil analysera également une proposition d’amendement permettant davantage de
flexibilité dans le remplacement des joueurs
lors de rencontres amateurs ou de loisir (rolling
T H E F I FA W E E K LY
subs). Il se penchera par ailleurs sur la question
des fautes de main dans le cadre de la Loi 12
(“Fautes et incorrections”) ainsi que sur l’utilisation de systèmes électroniques de contrôle
des performances.
La catégorie “Autres” portera sur le concept
d’exclusion temporaire dans le football loisir,
sur l’application du carton rouge (“triple
peine”), ainsi que sur l’utilisation potentielle de
ralentis vidéo pour aider les arbitres.
Suite à la restructuration de l’IFAB, c­ ertains
points pourront être renvoyés vers l’un ou
l’autre des deux nouveaux comités de conseil,
le comité technique et le comité du football.
Ces derniers sont composés de divers acteurs
du football international désireux de mettre
leurs connaissances au service de l’IFAB. Les
gardiens des règles sont à l’écoute, pour le bon
déroulement des matches. Å
Les débats de The FIFA Weekly
Qu’est-ce qui vous interpelle ?
De quels sujets aimeriez-vous
discuter ? Envoyez vos propositions à :
feedback-theweekly@fifa.org.
Imagno / Getty Images
Créé en 1886, l’International Football Association
Board (IFAB) est chargé de contrôler et d’amender
les Lois du Jeu. Le 1er mars, il se réunira à Zurich.
LE DÉBAT
Ma critique porte sur la Loi 12. Je ne comprends pas pourquoi la FIFA estime qu’un
joueur qui commet une faute annihilant une
occasion de but manifeste doit être expulsé,
alors qu’un penalty est déjà sifflé contre lui et
son équipe. Cette loi se contredit elle-même,
car avec ce penalty, l’adversaire bénéficie de
nouveau d’une occasion de but manifeste.
Sans cette règle, des centaines de matches
intéressants n’auraient pas été “tués”.
Andreas Ilgner, Cologne (Allemagne)
“La Loi 12
se contredit
elle-même.”
Une modification des Lois du Jeu est indispensable afin que celles-ci suivent l’évolution du football. À mon avis, il faudrait
laisser le moins de place possible à l’interprétation de l’arbitre. Une main dans la surface,
par exemple, devrait toujours être sanctionnée d’un penalty, peu importe qu’elle soit
volontaire ou non.
Michele Schillizzi, Rome (Italie)
Je suis clairement opposé à l’introduction
des exclusions temporaires : les règles n’en
LE BILLET DU PRÉSIDENT
deviendraient que plus compliquées et le
nombre de mauvaises décisions augmenterait en proportion. Chaque modification de
règle doit avoir pour objectif de simplifier le
jeu, c’est la seule manière de réduire le
nombre de mauvaises décisions !
Bill Sand, Birmingham (Angleterre)
Deux points sont sujets à discussion, à mon
sens. Le premier est l’expulsion du gardien
ou du joueur de champ qui commet une faute
sanctionnée d’un penalty. L’équipe est déjà
punie avec ce penalty et un simple avertissement suffirait, à moins qu’il ne s’agisse d’une
grosse faute. Le deuxième concerne l’introduction d’une nouvelle règle : les deux
équipes ainsi que l’arbitre devraient pouvoir
prendre un temps mort de deux minutes
dans le match. L’entraîneur pourrait ainsi
avoir plus d’influence pendant la rencontre,
sans que celle-ci ne dure indéfiniment.
L’arbitre aurait quant à lui un moyen supplémentaire de calmer les esprits lors des
moments “chauds”.
Thomas Maag, Küsnacht (Suisse)
Pour moi, les lois du football ne sont plus
adaptées aujourd’hui, à l’image de la règle
controversée du hors-jeu. Cette dernière
devrait être supprimée, ce qui entraînerait la
mise en place de nouvelles stratégies défensives. Tous les joueurs dans la moitié de
terrain adverse devraient être marqués. Si on
autorise les joueurs à rester en position de
hors-jeu, c’est alors le problème de la défense.
Un carton jaune devrait en outre être accompagné d’une exclusion temporaire.
Werner Furrer, Zurich (Suisse)
Le football est devenu le dernier des sports
populaires à ne toujours pas faire appel aux
outils dont le football américain, le rugby ou
le basketball, par exemple, se servent avec
réussite. L’assistance vidéo, au seul usage de
l’arbitre, donnerait plus de crédibilité aux
résultats. L’arbitre resterait tout de même le
seul juge, mais il aurait plus de moyens à sa
disposition pour prendre les bonnes décisions.
Marco Ferrara, Latina (Italie)
“Une modification
des Lois du Jeu est
indispensable.”
T H E F I FA W E E K LY
Des gardiens du
Graal à l'écoute
L
a popularité du football repose en partie sur
la stabilité de ses règles. Établies en 1863 par
la Football Association anglaise, elles n’ont
quasiment pas connu de changements fondamentaux depuis. L’International Football Association Board, créé en 1886, est chargé de contrôler,
de surveiller et, si nécessaire, d’amender les Lois
du Jeu. Parallèlement aux réformes engagées
par la FIFA, l’IFAB a lui aussi adopté une structure adaptée à l’époque actuelle. Le 13 janvier
2014, il est ainsi devenu une association indépendante. Il figure également dans les Statuts de
la FIFA. Ces mesures garantissent la transparence et la crédibilité de l’ensemble des débats
portant sur le règlement. Grâce à la création de
comités de conseil, l’IFAB est aujourd’hui encore
plus près de la réalité du football lors de ses
prises de décision. La critique selon laquelle le
poids des fédérations du Royaume-Uni serait
disproportionné, relayant les autres pays du
monde au rang de simples figurants, n’a pas lieu
d’être. La FIFA (qui dispose de quatre sièges sur
huit au sein de l’IFAB) représente en effet les 205
autres fédérations nationales. Pour qu’une décision soit validée, une majorité de trois quarts
des voix est nécessaire. Chaque fédération est
libre de soumettre une proposition. Ainsi, les
portes restent toujours ouvertes.
La préservation de l’essence du football doit
toutefois rester au centre des préoccupations.
Chaque amendement voté par l’IFAB est le fruit
de longues discussions et de périodes d’essai sur
le terrain. C’était le cas en 1992 avec l’introduction de la règle interdisant les passes en retrait,
en 1993 avec le verdict sur le carton rouge en cas
d’annihilation d’une occasion de but manifeste,
en 1995 pour l’autorisation d’un troisième remplacement de joueur au cours d’un match, ou
encore en 2012 avec l’introduction de la technologie sur la ligne de but. Le football ne doit pas
perdre ses valeurs fondamentales, mais il doit
aussi savoir vivre avec son temps.
Votre Sepp Blatter
27
E N VOYAG E AV E C B L AT T E R
Promenade autour du monde,
entre le Brésil et Viège
→ 10 janvier, Zurich :
Rencontre avec les dirigeants du
football de Serbie et du Kosovo
→ du 24 au 26 janvier, Saint-Pétersbourg :
Coupe de la CEI
→ du 1er au 7 décembre,
Costa do Sauípe:
Tirage au sort des groupes
de la Coupe du Monde
2014 au Brésil
→ 13 janvier, Zurich:
Gala FIFA Ballon d’Or et
réunion de fondation de l’IFAB
→ du 4 au 7 février :
126ème Congrès du CIO et
XXIIèmes Jeux Olympiques d’hiver
28
T H E F I FA W E E K LY
E N VOYAG E AV E C B L AT T E R
Chaque année, Sepp Blatter parcourt près
de 200 000 kilomètres, principalement en
avion. Il sait donc mieux que quiconque
comment gérer les vols longue distance et
les décalages horaires.
Qui dort dîne
Les grands principes du
Président de la FIFA :
→ Noël :
Soirée tranquille à son
domicile de Viège
“Bien dormir, c’est essentiel. Le
bruit des moteurs de l’avion me
fait plus d’effet qu’un somnifère.
Je ne dors jamais aussi bien que
dans les airs.”
“Pour les vols long courrier, il
est important de se régler
aussi vite que possible sur le
nouveau fuseau horaire. C’est
ce que je fais dès que je monte à
bord, en me projetant mentalement vers ma destination.”
“La clé d’une bonne adaptation
réside dans une alimentation
judicieuse. Si, par exemple,
je pars à 18 heures (heure
locale) de New York à destination de Zurich, je sais qu’il est
déjà minuit en Suisse. Dans ce
cas, je renonce à dîner. Je
prends simplement un verre
d’eau au décollage ou éventuellement un peu de vin. L’air est
souvent très sec dans l’avion,
ce qui signifie qu’il faut boire
beaucoup d’eau. En ce qui
concerne les repas, à l’exception de la soupe, les plats
chauds sont cuisinés d’avance.
Ils provoquent des montées
acides. En bref, moins on
mange, mieux on se porte.”
“Pour moi, le temps du voyage
est consacré au repos. Je ne
travaille jamais en avion : pas
de documents à lire, pas
d’interview, pas d’écriture.”
“Il m’arrive de lire, des journaux ou des romans policiers.
Je veux me changer les idées et
recharger mes batteries.”
“J’adore les sudokus. C’est
l’une de mes passions et un
excellent passe-temps en
avion. Pour réussir, il faut un
esprit ouvert et un certain sens
des combinaisons. Cela me
fascine.”
→ du 13 au 22 décembre, Maroc :
Coupe du Monde des Clubs
de la FIFA
→ du 30 janvier au 2 février, Afrique du Sud :
Hommage à Mandela et finale du
Championnat d’Afrique des Nations
Monika Fauler, Getty Images
→ 3 février :
rencontre avec les dirigeants du
football d’Israël et de Palestine
T H E F I FA W E E K LY
29
emirates.com
Tomorrow
brings us
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Here’s to reaching all the places we’ve never been.
Fly Emirates to 6 continents.
TRIBUNE
L E T O P 11 D E L A S E M A I N E
Ils ont mené leur pays
au sacre mondial
Histoires d’eau
Thomas Renggli
C
e dimanche, le rideau est définitivement
tombé sur les 22èmes Jeux Olympiques
d’hiver de Sotchi. Les athlètes présents
en Russie se sont disputé 98 médailles, à
travers sept grandes disciplines sportives. Plusieurs épreuves ont fait leur
apparition cette année, comme le saut à ski féminin, le relais mixte en biathlon ou encore le
relais en luge (sans départ groupé !).
Le crachat ne figure pas encore au nombre
des disciplines olympiques, ce qui n’empêche
pas cette activité de faire l’objet d’un suivi rigoureux. Le record du monde de cracher de
noyaux de cerises s’établit à 28 mètres 51. Celui
du cracher de coquilles de bigorneaux a été mesuré (à la main) à 10 mètres 41.
Le crachat est un sport très populaire en
Chine. On a beau inviter les habitants de ce
grand pays à faire un usage modéré de leur
­salive, installer des crachoirs ou distribuer des
sacs en cas d’urgence, beaucoup de gens considèrent encore cette pratique comme un droit de
l’homme inaliénable.
La population chinoise, qui s’élève à 1,35 milliard d’individus, possède donc un point commun avec les 265 millions de footballeurs répertoriés. Les seconds ne sont pas majoritairement
issus de l’espace asiatique, ce qui ne les empêche
nullement de produire une quantité de salive à
faire baver d’envie l’Empire du Milieu. Pour les
besoins de notre démonstration, prenons les
événements qui se déroulent chaque week-end
sur les terrains du monde entier, d’Adelaïde à
Zurich. La conclusion s’impose d’elle-même : le
football est un spectacle si alléchant qu’il met
l’eau à la bouche de ses principaux acteurs…
jusqu’à la faire déborder. Homonyme d’un camélidé connu pour ses talents en la matière,
­Bernard Lama a mis un terme à sa carrière en
2001. Comme on pouvait s’y attendre, le départ
de l’ancien gardien international n’a pas mis fin
à une pratique très répandue.
Contre le vent, aux pieds d’un adversaire ou
sur un carré de pelouse encore vierge… chaque
semaine, la salive coule à flots. Contrairement
à leurs collègues du baseball (amateurs de tabac
à mâcher) ou du hockey sur glace (gros consommateurs de snus), les footballeurs n’ont aucune
circonstance atténuante. Les règles exigent que
l’on rentre son maillot dans son short, p
­ unissent
d’un carton jaune les célébrations un peu trop
exubérantes, mais restent curieusement
muettes en ce qui concerne le crachat (à condition qu’aucun adversaire ne se trouve sur la
trajectoire).
Les médecins expliquent la surproduction
salivaire des grands sportifs par les montées
d’adrénaline que génère la compétition. On ne
peut pourtant pas se satisfaire de cette théorie.
Car curieusement, dès que le sport se déroule
en salle, les crachats se tarissent : basketteurs,
volleyeurs et champions d’échecs adhèrent
scrupuleusement aux règles du savoir-vivre. Au
handball aussi, les lancers se font exclusivement avec le ballon. Å
La rubrique hebdomadaire de la
rédaction de The FIFA Weekly
T H E F I FA W E E K LY
1
Geoff Hurst, Angleterre. Qui ne connaît
pas l’auteur du but le plus légendaire de
l’histoire de la Coupe du Monde ? Son triplé
en finale permet en outre à l’Angleterre
d’être couronnée sur son propre sol en 1966.
2
Diego Maradona, Argentine. En quart de
finale de l’édition 1986, sa “main de Dieu”
renvoie les Anglais chez eux. Ses coéquipiers et lui s’imposent ensuite en finale
contre l’Allemagne.
3
Lothar Matthäus, Allemagne. “Mister
Coupe du Monde” (il en a disputé cinq, un
record) emmène la Mannschaft jusqu’au
titre en 1990, en Italie.
4
Z inédine Zidane, France. Si les Bleus
battent le Brésil 3:0 et décrochent ainsi
leur première étoile en 1998, ils le doivent
en grande partie au doublé de leur maître
à jouer.
5
Ronaldo, Brésil. En 2002, il Fenomeno
écrit l’une des plus belles pages de sa carrière et remporte la Coupe du Monde, au
cours de laquelle il inscrit huit buts.
6
Franz Beckenbauer, Allemagne. Le Kaiser
est considéré comme l’inventeur du libéro
moderne. Il mène ses partenaires au titre
lors de l’édition 1974, disputée à domicile.
7
Fabio Cannavaro, Italie. Il est en 2006 le
chef incontesté de la défense des champions
du monde. Celle-ci n’encaisse que deux buts
durant toute la compétition.
8
F ritz Walter, Allemagne. Le symbole du
“miracle de Berne”. Ses deux penalties
transformés en demi-finale ouvrent la voie
vers la dernière étape et vers le titre en 1954.
9
Paolo Rossi, Italie. Notamment rendu célèbre pour son implication dans un scandale de matches arrangés, Rossi termine
meilleur buteur du tournoi 1982 et devient
un héros national.
10
Héctor Scarone, Uruguay. El Mago (le magicien) est l’un des joueurs majeurs de
l’équipe qui remporte la toute première
Coupe du Monde de l’histoire. Assurément
le sommet de sa carrière.
11
Iker Casillas, Espagne. Le capitaine et
gardien de la Roja joue un rôle déterminant dans la conquête du premier titre
espagnol grâce à ses nombreuses parades.
Nous en avons oublié ?
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feedback-theweekly@fifa.org
31
LE MIROIR DU TEMPS
T
H
E
N
Rio de Janeiro
Brésil
Samba, carnaval, football. Au Brésil, le sport
et la danse ne font qu’un. La fête fait partie
intégrante du quotidien. Le premier carnaval
officiel a été organisé à Rio de Janeiro en 1823.
Le terme “carnaval” trouve ses racines dans le
mot italien carne, la viande, qui était consommée en grande quantité avant les mois de
jeûne. Ici en 1972, les danseuses de samba se
trémoussent au rythme des victoires de la
Seleçao. Cette dernière a décroché sa troisième
couronne mondiale au Mexique en 1970, grâce
notamment à un Pelé alors au faîte de sa gloire.
32
T H E F I FA W E E K LY
Bill Ray / Time Life Pictures / Getty Images
1972
LE MIROIR DU TEMPS
N
O
W
Rio de Janeiro
Brésil
Christophe Simon / AFP
2012
Quarante ans plus tard, les tenues sont toujours
aussi légères et riches en plumes multicolores.
Le carnaval a pris encore plus d’importance et
la parade a désormais lieu sur le Sambodromo,
dans le quartier d’Estacio. L’avenue de 700
mètres est bordée de gradins pouvant accueillir
88 500 spectateurs. Cette véritable Mecque du
carnaval est par conséquent plus grande que le
Maracanã (73 531 places). Le concours des
meilleures écoles de samba rappelle les plus
grandes heures du pays sur le plan sportif :
après deux folles nuits de danse, c’est toujours
le Brésil qui gagne.
T H E F I FA W E E K LY
33
LE CL ASSEMENT FIFA
Classement ÉquipeÉvolution Points
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
18
20
21
22
23
24
25
26
27
27
29
30
31
32
33
34
35
35
37
38
38
40
41
42
43
44
45
46
47
48
49
50
51
52
53
54
55
56
57
58
59
60
61
62
62
64
65
66
67
68
69
70
70
72
73
74
75
75
77
34
Espagne
Allemagne
Argentine
Portugal
Colombie
Suisse
Uruguay
Italie
Brésil
Pays-Bas
0
0
0
1
-1
2
-1
-1
1
-1
1506
1314
1255
1219
1211
1159
1157
1135
1125
1122
Belgique
Grèce
États-Unis
Chili
Angleterre
Croatie
Bosnie-et-Herzégovine
Ukraine
France
Danemark
Mexique
Russie
Côte d’Ivoire
Équateur
Suède
Algérie
Slovénie
Cap-Vert
Serbie
Arménie
République tchèque
Panamá
Roumanie
Écosse
Costa Rica
Venezuela
Ghana
Égypte
Iran
Honduras
Pérou
Turquie
Autriche
Hongrie
Tunisie
Cameroun
Nigeria
Islande
Paraguay
Japon
Pays de Galles
Monténégro
Australie
Slovaquie
Albanie
Israël
Ouzbékistan
Émirats arabes unis
Mali
Norvège
République de Corée
Burkina Faso
Guinée
Afrique du Sud
Finlande
Sénégal
République d'Irlande
Libye
Jordanie
Pologne
Bolivie
Bulgarie
Sierra Leone
Maroc
Zambie
Arabie saoudite
Trinité-et-Tobago
0
0
1
1
-2
0
2
0
2
5
0
0
-6
-1
1
1
2
8
1
8
-3
4
0
3
-3
4
-13
-7
-4
3
1
3
4
2
-1
4
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1
2
-2
4
0
3
6
1
7
8
5
-19
-1
-8
-4
-1
-10
1
2
0
-6
3
7
-1
2
3
0
-6
-2
1
1117
1084
1044
1038
1032
966
919
917
917
907
887
862
841
831
821
819
799
799
775
771
760
754
746
742
734
734
733
729
729
716
704
703
678
673
656
626
616
613
603
601
598
594
576
574
571
570
569
565
561
557
556
554
554
550
540
529
528
523
514
494
494
486
484
454
450
450
444
Rang Sept. 2013
Oct. 2013
Nov. 2013
Déc. 2013
Jan. 2014
Fév. 2014
1
-41
-83
-125
-167
-209
78
79
80
80
82
83
84
85
86
87
88
89
90
91
91
93
94
95
96
97
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100
101
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103
104
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106
107
108
109
110
111
111
113
114
115
116
117
118
118
120
121
122
123
124
124
126
127
128
129
130
131
132
133
134
135
136
137
138
139
140
141
142
143
144
1ère place Hausse du mois Salvador
Haïti
Oman
Jamaïque
Belarus
ARY Macédoine
Ouganda
Irlande du Nord
Congo
Gabon
RP Chine
Nouvelle-Zélande
Togo
RD Congo
Estonie
Azerbaïdjan
Botswana
Angola
Liberia
Bénin
Cuba
Qatar
Zimbabwe
Éthiopie
Lituanie
Géorgie
Niger
République centrafricaine
Bahreïn
Moldavie
Kenya
Koweït
Tadjikistan
Lettonie
République dominicaine
Canada
Irak
Malawi
Tanzanie
Nouvelle-Calédonie
Mozambique
Guinée équatoriale
Luxembourg
Liban
Chypre
Soudan
Namibie
Burundi
Guatemala
Philippines
Kazakhstan
Turkménistan
Myanmar
Malte
Suriname
Syrie
Rwanda
Grenade
RDP Corée
Gambie
Afghanistan
Lesotho
Tahiti
St-Vincent-et-les-Grenadines
Belize
Vietnam
Hong Kong
10
0
-1
1
1
1
3
5
-1
-2
4
2
-19
-10
2
1
3
-6
1
2
2
2
5
-6
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0
2
4
-11
1
-3
3
5
3
-2
1
2
2
4
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-10
2
2
3
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0
-14
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0
4
-1
-1
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2
-4
-1
-1
1
0
-1
1
14
10
0
-7
Baisse du mois (Togo)
Baisse du mois (Mali)
436
430
426
426
423
402
400
397
393
386
380
378
376
373
373
372
360
356
354
335
334
331
330
329
326
325
316
310
308
305
300
299
285
282
282
275
269
268
254
252
251
251
247
243
240
236
234
234
229
219
214
203
200
199
197
196
195
194
191
190
184
182
179
177
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170
T H E F I FA W E E K LY
144
146
147
148
148
150
150
150
153
154
154
156
157
158
159
160
161
162
163
164
165
166
167
168
169
170
171
172
172
174
175
176
177
178
179
180
181
182
183
184
184
186
187
187
189
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190
190
193
194
194
196
196
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198
200
200
202
203
204
205
206
207
207
207
Palestine
Antigua-et-Barbuda
Thaïlande
Sainte-Lucie
Kirghizistan
Liechtenstein
Singapour
Malaisie
Saint-Kitts-et-Nevis
Inde
Guyana
Laos
Porto Rico
Indonésie
Mauritanie
Guam
São Tomé-et-Principe
Tchad
Maldives
Bangladesh
Pakistan
Dominique
Nicaragua
Barbade
Népal
Chinese Taipei
Sri Lanka
Aruba
Îles Féroé
Îles Salomon
Bermudes
Seychelles
Maurice
Curaçao
Vanuatu
Mongolie
Fidji
Samoa
Guinée-Bissau
Swaziland
Bahamas
Yémen
Madagascar
Montserrat
Cambodge
Brunei
Timor oriental
Tonga
Îles Vierges américaines
Îles Caïmans
Papouasie-Nouvelle-Guinée
Îles Vierges britanniques
Samoa américaines
Comores
Andorre
Érythrée
Macao
Soudan du Sud
Somalie
Djibouti
Îles Cook
Anguilla
Bhoutan
Saint-Marin
Îles Turks-et-Caicos
-2
-2
1
-2
-2
6
-1
4
-3
2
-3
-3
-1
3
-14
2
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2
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0
7
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-8
-2
3
-3
-2
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-2
-2
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0
0
0
0
1
1
1
1
2
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0
0
0
1
-1
0
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0
0
0
0
0
170
164
158
155
155
152
152
152
150
149
149
146
141
135
127
123
122
121
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116
107
103
102
101
98
97
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67
66
65
55
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47
45
43
40
40
39
33
33
30
26
26
26
23
21
21
18
18
17
17
11
11
10
8
6
5
3
0
0
0
L’ E X P E R T
“Nous avons une dette
envers l’Afrique”
Remplacer l’opportunisme par la solidarité et l’obéissance muette par la
crédibilité : telle est la mission de l’Alliance of European Football Coaches’
Associations (AEFCA), une organisation qui représente les intérêts des
entraîneurs de football et souhaite soutenir l’Afrique en matière de formation.
Walter Gagg
Xinhua News Agency / eyevine / Dukas
S
i dans les romans noirs, “l’assassin est toujours le jardinier” (pour reprendre le refrain
d’une chanson allemande), au football,
quand il s’agit de désigner un responsable,
c’est très souvent vers l’entraîneur que les
doigts pointent. Rien qu’en Bundesliga, on
a en effet assisté à 642 remplacements sur le banc
de touche en 51 ans. La première victime fut Herbert Widmayer du 1. FC Nuremberg, c’était le
30 octobre 1963. Le dernier en date à avoir fait les
frais de ce jeu de chaise musicale est le Néerlandais Bert van Marwijk, pas plus tard que la semaine
dernière à Hambourg.
Mais c’est Christian Constantin, le président
du FC Sion, club de Super League suisse, qui détient le record en la matière : en quinze ans, il a
changé d’entraîneur à 38 reprises.
On pourrait penser que dans un secteur où le
personnel se fait remplacer à tour de bras et où le
respect passe souvent à l’arrière-plan, une forme
de solidarité existerait entre les personnes directement concernées (les entraîneurs) et que les
clubs (ou plutôt leurs dirigeants) se feraient remettre à leur place de temps à autre. De cette
manière, le fair-play à l’égard des entraîneurs et
la crédibilité de la branche pourraient être revalorisés. Malheureusement, la réalité est toute
autre. Dès qu’un président de club aux poches
suffisamment pleines claque des doigts, les entraîneurs se bousculent au portillon. J’aimerais
que cela change.
L’Alliance of European Football Coaches’ Associations (AEFCA) a pour mission de développer
un sentiment d’appartenance à une communauté
et de solidarité entre les entraîneurs.
Notre réunion annuelle, à laquelle ont déjà
participé de grands noms du football comme
Alex Ferguson, Fabio Capello, Marcello Lippi
ou Vicente del Bosque, est consacrée aux sujets suivants :
– Représenter les intérêts des associations
membres
– Préserver les intérêts des entraîneurs
Des rêves à concrétiser En Afrique (ici à Dakar, au Sénégal), les infrastructures et les programmes de formation
peuvent être améliorés.
– Intensifier les offres de formation à l’attention
des entraîneurs
– Travailler en étroite collaboration avec l’UEFA,
ses fédérations membres, ainsi qu’avec la FIFA
et d’autres organisations sportives internationales
– Encourager la mise en place d’une formation
intensive, individuelle et créative à l’attention
des jeunes talents européens
– Asseoir la position du football, premier sport
d’Europe
– A méliorer l’image de la profession d’entraîneur
auprès du public
– Préserver le fair-play et encourager les entraîneurs à appliquer le règlement
– Développer les sentiments d’ordre et de loyauté
au sein de la profession d’entraîneur
La formation des entraîneurs est au centre
de nos préoccupations. Si, en Europe, les structures sont bien organisées, il y a encore beaucoup à faire sur les autres continents, particulièrement en Afrique. Ce n’est pas un hasard si
de nombreuses fédérations africaines décident
de confier leurs équipes à des professionnels
européens. La liste des participants à la prochaine Coupe du Monde est éloquente : c’est un
T H E F I FA W E E K LY
Allemand (Volker Finke) qui est à la tête du Cameroun, tandis que la Côte d’Ivoire est entraînée
par un Français (Sabri Lamouchi) et que les Algériens ont placé leur sort entre les mains d’un Bosnien (Vahid Halilhodzic). Seuls le Ghana (avec
James Kwesi Appia) et le Nigeria (avec Stephen
Keshi) comptent sur le talent de l’un des leurs.
Pourtant, si les Africains parvenaient à
rééquilibrer la balance dans ce domaine, cela leur
permettrait de faire un pas de géant en matière
de développement footballistique. Pour exploiter
pleinement le formidable réservoir de talents
dont ils disposent, ces pays doivent pouvoir
compter sur des entraîneurs compétents. La balle
est aujourd’hui dans le camp des fédérations et
des clubs européens, mais aussi dans celui de
l’AEFCA. En effet, tous les grands clubs européens misent sur de talentueux joueurs africains. Il serait grand temps à présent de témoigner notre reconnaissance au continent noir en
mettant à sa disposition notre savoir-faire et
nos ressources humaines. Å
Walter Gagg, directeur à la FIFA,
préside l’Alliance of European Football
Coaches’ Associations (AEFCA)
35
THE SOUND OF FOOTBALL
L’ O B J E T
Perikles Monioudis
Hanspeter Kuenzler
L’artiste Gilberto Gil est l’un des plus grands
philosophes du football. Il se considère comme
un fils spirituel d’Afonsinho, la star de la Seleção des années 30.
Lors des bouleversements des années 50 et
60, alors que le Brésil était encore un jeune pays,
le football a constitué l’un des liens les plus
importants de la nation, tant du point de vue
matériel que spirituel, a-t-il déclaré au quotidien
allemand Berliner Zeitung : “C’est pour cette
raison que notre premier titre de champions du
monde, obtenu en 1958, est celui qui a la plus
grande importance pour moi. C’est la même
chose qu’avec ma première fille, elle sera toujours mon enfant préféré.”
Il n’est donc pas étonnant que Gil ait toujours introduit la poésie du football dans sa
musique. L’artiste est né en 1942 à Salvador, la
capitale de l’État de Bahia, dans le nord-est du
Brésil. La musique de Bahia est imprégnée de
rythmes africains, mais également du swing des
accordéons du forró. Gil pensait que la bossa
nova, inspirée de la vie balnéaire élégante de Rio
de Janeiro, ne s’adressait pas aux jeunes de son
époque.
C’est pourquoi, aux côtés des musiciens
Caetano Veloso, Maria Bethania et Gal Costa,
avec qui il avait des affinités, il s’est mis à créer
36
une nouvelle musique brésilienne influencée
par Bob Dylan, les Beatles, Fela Kuti et les traditions folk locales : le tropicalisme était né. Il
s’agissait d’une musique au caractère politique.
Elle a d’abord entraîné Gil et Veloso en prison,
les a ensuite poussés à l’exil à Londres, avant
que les deux hommes ne rentrent en héros dans
leur patrie, en 1972. L’engagement de Gil pour
l’environnement, la justice sociale et une vie
culturelle intense l’a mené à la fonction de
ministre de la Culture, qu’il a occupée de 2003
à 2008.
Gil a composé sa première grande chanson
sur le football en 1972 pour Elis Regina, qui a
chanté le tube “Perdao Nao Tem” avec Pelé.
La chanson commence par un “dribble” magique
des doigts sur le piano et parle du milieu de
terrain Afonsinho, à l’origine de nombreuses
attaques lors de la Coupe du Monde 1938.
­Gilberto Gil voyait en lui un père spirituel.­
La chanson explique qu’Afonsinho était un
homme simple, calme et doux, qui croyait tout
simplement à la justice.
Dans les années 70, un autre Afonsinho s’est
battu avec acharnement pour que les footballeurs ne deviennent pas des esclaves de leurs
clubs et a d’ailleurs été le premier joueur brésilien à obtenir une licence sportive libre. Æ
T H E F I FA W E E K LY
Sion Ap Tomos
Gilberto Gil, le rebelle
On acquiert certains talents par les gênes,
d’autres nous sont transmis à la naissance et
d’autres encore doivent être gagnés au fil des
ans. Ils deviennent de plus en plus nets, jusqu’à
devenir incontournables et finir par se retrouver représentés au fond d’une assiette.
Extraite de la collection de la FIFA, l’assiette en porcelaine en photo ci-dessus a été
produite aux alentours de 1905, en Europe de
l’Est. Elle est encastrée dans une cuvette en tôle
avec un bec verseur muni d’une fermeture à vis.
Ainsi, la soupe de nos chères têtes blondes reste
toujours chaude, même après un long séjour à
température ambiante.
Au fond de l’assiette, l’enfant peut voir trois
footballeurs d’époque : un attaquant gaucher,
un défenseur en short et chaussettes mauves,
ainsi qu’un gardien en tenue complète, avec sa
casquette. Quelle que soit la quantité de soupe
qu’il engloutit, l’enfant ne saura cependant
­jamais si le tir de l’attaquant parviendra à tromper le portier.
Une image, en l’occurrence celle de ces trois
footballeurs figés pour l’éternité, peut stimuler
l’imagination, mais elle peut aussi décevoir.
C’est particulièrement vrai lorsque cette situation indécise se dérobe totalement au regard et
que l’attention de l’enfant finit par être attirée
vers la brouette de forme allongée, qui paraît
un peu ancienne. Elle est là pour rappeler à
­l’enfant qu’il vaut mieux tenir les deux poignées
que le bord de l’assiette, qui est aussi chaud que
la soupe elle-même.
Nous supposerons que l’attaquant a marqué.
Après tout, il faut encourager les efforts enfantins, surtout lorsque ceux-ci sont constructifs.
Ce n’est pas toujours le cas, notamment en football. Autrement, tous les matches se termineraient sur des scores fleuves, 10:10 ou 20:20.
Cette assiette à soupe le sait depuis longtemps.
Sinon, elle n’aurait jamais pu traverser toutes
ces années. Å
LE TOURNANT
“Guido, marquage
individuel sur
Maradona !”
Telle est la mission que Guido
Buchwald s’est vu assigner par son
entraîneur Franz Beckenbauer pour
la finale de la Coupe du Monde 1990.
Buchwald l’a remplie avec brio.
Nom
Guido Buchwald
Date et lieu de naissance
24 janvier 1961, Berlin (Allemagne)
Carrière de joueur
1979–1983 : SV Stuttgarter Kickers
1983–1994 : VfB Stuttgart
1994–1997 : Urawa Red Diamonds
1998–1999 : Karlsruhe SC
Carrière d’entraîneur
2004–2006 : Urawa Red Diamonds
2007 : Alemannia Aix-la-Chapelle
2012 : Stuttgarter Kickers (intérim)
Équipe d’Allemagne
76 sélections, 4 buts
Lukas Maeder / 13 Photo
A
vant, les Stuttgarter Kickers constituaient
le vivier de talents du VfB Stuttgart. Évidemment, ce n’était pas très bien vu de
quitter les Kickers pour le club rival de la
ville, mais c’était accepté. Ce transfert a
été pour moi une chance incroyable de lancer ma carrière. Quand tu es sportif professionnel,
tu rêves toujours de jouer dans de grands clubs et
bien sûr d’être appelé en équipe nationale.
Mon vœu d’intégrer l’équipe en noir, rouge
et or a été exaucé pour la première fois en 1984
et mon rêve s’est complètement réalisé en 1990,
lors de notre participation à la Coupe du Monde
en Italie. Nous nous sommes montrés convaincants du début à la fin et avons disputé la finale
le 8 juillet, contre l’Argentine. L’Albiceleste, qui
comptait dans ses rangs le petit – et pourtant si
grand – Diego Maradona. Franz Beckenbauer est
venu me trouver avant la rencontre et m’a dit :­
“Guido, marquage individuel sur Maradona !” Il
n’était pas du genre à faire de longs discours.
Cette mission était un immense honneur pour
moi, mais constituait également un très grand
défi. Je devais tout simplement empêcher Maradona d’exploiter son talent pendant la finale.
J’étais tellement concentré sur le match et sur
mon adversaire qu’au coup de sifflet final, je ne
me suis pas rendu compte de ce qui venait de
se passer. En fait, dans ce genre de moments,
trop de choses te tombent dessus à la fois.
Après la rencontre, j’ai passé un contrôle de
­dopage en même temps que Maradona. Il était
abattu, mais il m’a tout de même félicité. Il était
très fair-play. Ensuite, il y a eu les réceptions,
les fêtes et les rencontres avec la presse. Nous
n’avions pas une minute à nous. Je n’ai pleinement pris conscience de notre exploit que trois
semaines plus tard.
Champion du monde ! Quel sentiment ! Ta
vie change à jamais. Pour le moment, l’équipe
de 1990 est la dernière à avoir décroché le titre
pour l’Allemagne. C’est pour cela qu’il a encore
une telle signification aujourd’hui. “Dans l’histoire de mon pays, nous avons en tout 3 équipes
championnes du monde.” Je suis très fier d’en
faire partie. Le football a encore une très
grande importance pour moi. Ce sport, c’est
toute ma vie, c’est ce que je fais de mieux.
J’ai passé onze merveilleuses années à
Stuttgart. Je suis très attaché au VfB. Pourtant,
j’aurais aimé partir en Italie en 1990. Ce championnat m’attirait énormément, mais le VfB n’a
T H E F I FA W E E K LY
pas voulu me libérer. Quatre ans plus tard, je
voulais à tout prix faire mes preuves à l’étranger,
mais les grands clubs européens n’étaient plus
intéressés, car j’avais déjà 33 ans. Quand un club
japonais m’a fait une proposition, je n’ai pas hésité. Elle était vraiment alléchante, y compris sur
le plan financier. J’ai été accueilli très chaleureusement à Saitama et mon entourage s’est révélé
extrêmement professionnel. Je n’ai dû m’occuper
de rien et je me suis tout de suite senti à l’aise.
Les Japonais étaient absolument fascinés par le
football. Les rencontres professionnelles pouvaient attirer jusqu’à 50 000 spectateurs dans le
stade. Au départ, je ne comptais rester au Japon
qu’un an et demi, mais finalement j’y suis resté
trois ans et demi. Je n’ai jamais perdu contact
avec les amis que je me suis faits là-bas. En 2004,
quand j’ai commencé ma carrière d’entraîneur
avec les Urawa Red Diamonds, j’ai presque eu
l’impression d’être retourné chez moi. Å
Propos recueillis par Sarah Steiner
Dans la rubrique “Le Tournant”, de
grands noms du football reviennent sur
les moments qui ont marqué leur vie.
37
game onor game over
all in or nothing
adidas.com/worldcup
© 2014 adidas AG. adidas, the 3-Bars logo and the 3-Stripes mark are registered trademarks of the adidas Group.
COUPE MYSTÈRE DE L A FIFA
The FIFA Weekly
Revue hebdomadaire publiée par
la Fédération Internationale de
Football Association (FIFA)
Franziskus & Lionel, Gerd & Paul, Jesse & Ferenc sont à l’honneur cette semaine. À vous de jouer !
Site Internet :
www.fifa.com/theweekly
Éditeur :
FIFA, FIFA-Strasse 20,
Case postale, CH-8044 Zurich
Tél. +41-(0)43-222 7777
Fax +41-(0)43-222 7878
1
Quel pays a déjà pris part à des qualifications pour la Coupe du Monde de football bien qu’il ne
soit pas membre de la FIFA ?
Président :
Joseph S. Blatter
Secrétaire Général :
Jérôme Valcke
Directeur de la Communication
et des Affaires publiques :
Walter De Gregorio
B Groenland
D Monaco
R Tuvalu
L Vatican
Rédacteur en chef :
Thomas Renggli
Conception artistique :
Markus Nowak
Gerd Müller a inscrit 14 buts en 13 matches de Coupe du Monde, soit
une moyenne d’un peu plus d’une réalisation par rencontre. Qui a signé
le plus de buts par match en Coupe du Monde ?
2
Rédaction :
Perikles Monioudis (rédacteur en
chef adjoint), Alan Schweingruber,
Sarah Steiner, Doris Ladstaetter
Collaborateurs réguliers :
Jordi Punti (Barcelone), David Winner
(Londres), Hanspeter Kuenzler
(Londres), Roland Zorn (Francfort),
Sven Goldmann (Berlin),
Sérgio Xavier Filho (São Paulo),
Luigi Garlando (Milan)
L Sandor
O Ernest 3
M Just
M Cristiano
Quel sportif a été le premier à porter des chaussures Dassler (qui n’étaient pas encore ornées des
trois bandes d’adidas) ?
Service photo :
Peggy Knotz, Andreas Wilhelm
M
Production :
Hans-Peter Frei (directeur),
Richie Krönert,
Marianne Bolliger-Crittin,
Mirijam Ziegler, Susanne Egli,
Peter Utz
O
A
L
Correction :
Nena Morf
Ont collaboré à la rédaction
de ce numéro :
Bruno Sassi, Jonas Oliveira, Andrew
Warshaw, Yvonne Lemmer
Secrétaire de rédaction :
Honey Thaljieh
4
Dans quelle discipline peut-on également marquer ce type de but ?
T Fistball M Futsal K Quidditch
F Showbol
Traduction :
Sportstranslations Limited
www.sportstranslations.com
Responsables de projet :
Bernd Fisa, Christian Schaub
Impression :
Zofinger Tagblatt AG
www.ztonline.ch
Contact :
feedback-theweekly@fifa.org
La reproduction des photos et
des articles, y compris sous forme
d’extraits, est interdite, sauf
accord de la rédaction et sous
réserve de la mention
“The FIFA Weekly, © FIFA 2014”.
La rédaction n’a aucune obligation de
publier des textes ou des photos non
sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont
des marques déposées par la FIFA.
Produit et imprimé en Suisse.
Solution de l’énigme de la semaine précédente : CARD (explications détaillées sur www.fifa.com/theweekly).
Inspiration et application : cus
Faites-nous parvenir vos réponses le 5 mars 2014 au plus tard à
feedback-theweekly@fifa.org. Les concurrents qui auront correctement
répondu à toutes les questions jusqu’au 11 juin 2014 participeront à un
tirage au sort pour tenter de remporter deux billets pour la finale de la
Coupe du Monde, qui aura lieu le 13 juillet 2014. Avant de participer,
nous vous invitons à consulter les conditions générales, ainsi que le
règlement du concours. Vous trouverez toutes les informations à :
http://fr.fifa.com/aboutfifa/organisation/the-fifa-weekly/rules.pdf
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DEM ANDE Z À L A F IFA !
LE SONDAGE DE L A SEMAINE
À quoi ressemblera le football
féminin dans dix ans ?
Voici une question que je me
pose depuis longtemps :
­pourquoi une équipe de football est-elle composée de onze
joueurs ?
Katharina Nabokowa, Rostov
(Russie)
Technique et rapidité. En football féminin, les
championnes du monde japonaises placent la barre
haut. Constitueront-elles la référence à l'avenir ?
Envoyez votre avis à feedback-theweekly@fifa.org
anglais a prolongé son contrat
49+51
187,
5
7
70
Conte, à l’été 2011. Aucun entraîneur turinois n’avait
cm) et les Allemands de Wolfs-
avec Manchester United jusqu’en
plus obtenu de telles statistiques depuis le milieu des
bourg (186,17). Pour autant,
2019, en échange d’une somme
années 70. Pour sa première saison, le technicien italien
la valeur ne se mesure pas tou-
annuelle de 18,2 millions d’euros.
a remporté le Scudetto sans concéder la moindre
jours en centimètres. Le FC
Aujourd’hui âgé de 28 ans, Rooney
défaite. L’année suivante, il a défendu son titre avec
Barcelone (177,44 cm) possède le
a rejoint les Red Devils en 2004, en
succès. Après 25 journées, la Juventus caracole toujours
deuxième effectif le plus
provenance d’Everton.
en tête de la Serie A cette saison.
petit d’Europe.
2137
TAUX HOR AIRE
soit le salaire horaire de
Wayne Rooney, calculé
en euros. L’international
40
R É S U LTAT S D E L A S E M A I N E D E R N I È R E :
Une équipe européenne
peut-elle gagner la Coupe
du Monde 2014 sur le sol
sud-américain ?
OUI
51 %
NON
49 %
L A MACHINE À GAGNER
LES GÉANTS
centimètres, c’est ce que mesurent,
en moyenne, les joueurs de Volyn,
un club de Premier League ukrainienne. Cette équipe est la plus
pour cent de victoires, c’est ce qu’affiche le compteur de
grande d’Europe, suivie de près par
la Juventus depuis l’arrivée aux commandes d’Antonio
les Serbes de Novi Pazar (186,32
T H E F I FA W E E K LY
Frank Augstein / AP Photo, Getty Images
Réponse de Thomas Renggli,
rédacteur en chef : Si dans le
premier règlement, datant de 1863,
la règle du hors-jeu était présente,
le nombre de joueurs, lui, n’était
pas fixé. Les équipes étaient alors
composées de 15 à 20 footballeurs.
En 1864, le Trinity College de
Cambridge a envoyé une équipe de
14 joueurs sur le terrain, mais en
l’appelant “le onze”. Il est possible
que ce soit parce que ses dortoirs
n’avaient de place que pour onze
étudiants. Cette idée a peu à peu
fait son chemin. À partir de 1870,
les formations de Cambridge et
d’Eton College ne jouaient plus
qu’à onze. En 1897, le nombre de
joueurs a fini par être fixé par la
Fédération anglaise.