Les autorités algériennes protestent officiellement auprès

Décès du militant de la cause nationale et ancien ministre du Travail, Mohamed Saïd Mazouzi
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N° 6346 Prix 10 DA France 1 C
Quotidien national d'information
Mercredi 6 avril 2016
DÉNONÇANT UNE CAMPAGNE DIFFAMATRICE MENÉE PAR LE MONDE CONTRE L’ALGÉRIE
Les autorités algériennes protestent
officiellement auprès du Quai d’Orsay
Par
La protestation des autorités a
fait réagir le quotidien Le Monde,
qui a publié hier une précision sur
son site Internet. Le quotidien
français a indiqué que «contraire-
LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’AGENCE NATIONALE
D’AMÉLIORATION ET DE DÉVELOPPEMENT DU LOGEMENT :
LE DIRECTEUR général de
l’Agence nationale d’amélioration et
de développement du logement
(Aadl) M. Tarek Belaribi, a affirmé,
hier sur les ondes de la radio nationale, que «l’opération de choix des
sites de logements pour les souscripteurs au programme Aadl 2 sera
lancée en juillet prochain».
M. Belaribi a expliqué que «l’opéra-
DIPLOMATIE
„ Non-intervention en dehors
des frontières : un principe
intangible de l'Algérie............p2
Par
Ziad Abdelhadi
tion de choix des sites pour Aadl 2
était prévue pour le mois de mars,
mais a été décalée pour permettre le
déroulement de l’opération de
remise des pré-affectations et les
ordres de versement pour Aadl 1»
ajoutant que «vu le nombre très
important de souscripteurs à
Aadl 2, et pour mieux se préparer
sur le plan humain et matériel, le
choix des sites sera pour la première
semaine ou la première quinzaine du
mois de juillet».
Suite en page 5
Le mécanisme de
soutien à la production de lait cru mis
en place depuis
quelques années par
le ministère de
l’Agriculture, du
Développement rural
et de la Pêche, commence à donner des
résultats sur le terrain,
comme le montre un
rapport du Centre national de l’informatique et des statistiques des
Douanes algériennes (Cnis), rendu public hier.
Suite en page 24
Supplément Théma
L'Algérien s'impose
un modus vivendi
Lire pp 11 à 15
intervenue une journée après la
publication par le journal français
d’une enquête planétaire sur les
paradis fiscaux, réalisée par plus de
100 journaux à partir de quelque
11,5 millions de documents.
L’enquête a cité le nom du
ministre de l’Industrie, Abdesselam
Bouchouareb, en tant que propriétaire d’une société. Mais, la Compagnie d’études et de conseil (CEC)
mandatée pour agir pour le compte
du ministre a précisé, dans un message adressé à l’APS, que cette
société, dénommée «Royal Arrival
Corp», a été créée «pour gérer son
patrimoine privé, mais n’a jamais
été active» et «ne possède aucun
compte bancaire». Selon la CEC,
M. Bouchouareb, «en apprenant nos
d é m a rc h e s , a i m m é d i a t e m e n t
demandé de geler (pendant l’exercice de ses mandats publics) toute
utilisation de cette société et l’ouverture du compte bancaire à la
Nbad Genève n’a, de ce fait, pas été
concrétisée». La société «avait pour
objet de reprendre et gérer des biens
patrimoniaux existants avant l’entrée en fonction de Monsieur
Bouchouareb», a précisé encore le
message signé par le fondé de pouvoir de la Royal Arrival Corp,
M. Guy Feite.
S. B./APS
ACTUALITÉ
Baisse de la facture d’importation
de lait de 43,3% en janvier-février
Photo : S. Zoheir
Abdallah Kaddour
dans les ‘‘Panama papers’’. Ce sont
des proches du chef de l’État qui
sont soupçonnés d’avoir détourné
une partie des ressources du pays».
Rappelons que cette réaction est
SELON LE CENTRE NATIONAL DE L’INFORMATIQUE
ET DES STATISTIQUES DES DOUANES ALGÉRIENNES
«Le choix des sites de logements AADL 2
à partir de juillet prochain»
Par
ment à ce que la photo en Une du
Monde daté du 5 avril (édition
imprimée) a pu laisser croire,
le nom du président algérien,
Abdelaziz Bouteflika, n’apparaît pas
Photo : S. Zoheir
SUITE au traitement réservé à
l’Algérie, dans le cadre de l’affaire
dite «Panama papers», par le quotidien français Le Monde, les autorités algériennes ont «protesté, hier
lundi 4 avril, officiellement auprès
du Quai d’Orsay», a indiqué le site
d’information en ligne Tout sur
l’Algérie (TSA). Ce média a
expliqué que «la diplomatie algérienne a dénoncé une campagne diffamatrice et manipulatrice menée
par Le Monde contre l’Algérie».
Les mêmes sources rappellent que
les autorités algériennes «ont été
particulièrement choquées par la
Une d’hier du journal français». Le
journal a, en effet, illustré sa première page avec les photos de cinq
dirigeants dont le président de la
République, Abdelaziz Bouteflika,
sous le titre «L’argent caché des
chefs d’État», alors que le nom du
Président n’est à aucun moment cité
dans l’article consacré à l’Algérie.
Selon toujours TSA, les autorités
algériennes ont estimé qu’il s’agit
d’une «campagne (qui) s’inscrit
dans une campagne plus large qui
cible l’Algérie de manière négative
depuis quelques temps».
Photo : Archives
Smaïl Boughazi
SANTÉ
„ Lancement du réseau
algérien de télémédecine
«RT-DZ» ................................p5
MONDE
„ Cessez-le-feu au NagornyKarabakh .............................p17
2
L ’ É V É N E M E N T
Mercredi 6 avril 2016
LES RELATIONS ALGÉRO-SAOUDIENNES À L’ÉPREUVE DES ÉVÉNEMENTS
Non-intervention en dehors des frontières :
un principe intangible de l’Algérie
Par
Moumene Belghoul
e chef de l’Etat,
Abdelaziz Bouteflika, a
chargé son conseiller
Tayeb Belaïz de porter un message au roi d’Arabie saoudite.
Une visite qui intervient alors
que des informations ont fait
état de froid entre les deux
capitales. Le message apporte
«des éclaircissements» sur la
position de l’Algérie par rapport aux crises et événements
qui secouent le monde arabe.
«Les positions de l’Algérie visà-vis de certaines questions
sensibles que connait la scène
arabe sont sous-tendues par
son legs historique quant à la
non-ingérence dans les affaires
internes d’autres pays, et ne
sont pas, contrairement à ce
qui pourrait être perçu, une
opposition à des partenaires
arabes.» L’Algérie a refusé de
suivre la vague et de faire
partie d’une coalition intervenant au Yémen, dans le cadre
d’un groupement mené par
l’Arabie saoudite. Alger a
également refusé de déclarer
comme organisation «terroriste» le mouvement de
résistance et parti libanais
Hezbollah. Ces positions de
principe n’auraient pas agréé
Riyad, résolument dans une
posture anti iranienne particulièrement excessive. Il faut dire
que le poids de l’Algérie est tel
qu’une autre position serait
intenable dans un contexte
international des plus instables.
La position de l’Algérie
«émane de ses Constitutions
qui interdisent le déploiement
des forces armées algériennes
hors des frontières du pays», a
fait remarquer le Président
Photo : Archives
L
algérien dans sa missive.
L’Algérie «privilégie toujours
les solutions politiques pacifiques, tout comme elle rejette
la violence qui n’engendre que
la violence», a ajouté le
Président. La clarté de la position de l’Algérie s’inscrit dans
la droite ligne des principes en
vigueur depuis l’indépendance.
La doctrine de non-intervention
de l’Armée nationale populaire
en dehors des frontières est toujours de mise, même si certains
appellent à une certaine «évolution» pour faire face, notamment, aux nouvelles menaces.
«D’aucuns pourraient croire, à
zzz AU FIL DES JOURS
Par
Kamel Amghar
LA DOCTRINE diplomatique de
l’Algérie s’articule sur trois principes
cardinaux : le droit des peuples à l’autodétermination, la non-ingérence dans
les affaires internes d’Etats tiers, et le
règlement politique et diplomatique des
conflits. Cette profonde conviction,
héritée de l’idéologie indépendantiste
de la délégation extérieure du FLN du
temps du colonialisme français, fait
l’unanimité absolue au sein du peuple
algérien qui, soit dit en passant,
approuve totalement la politique
étrangère du pays depuis toujours.
Aucun dirigeant, quel que soit son rang,
ne peut remettre en cause ces trois
principes fondamentaux. Cette vérité,
objet d’un véritable consensus national,
est parfaitement respectée par tous les
présidents algériens. Dans son message
au roi d’Arabie saoudite, le président
Abdelaziz Bouteflika a nettement
tort, que les positions
exprimées par l’Algérie à
propos de certaines questions
sensibles sur la scène arabe,
voire régionale, s’opposent à
celles de nombre de ses partenaires arabes». Rappelons que
l’Algérie avait réagi en son
temps par l’entremise du
ministre des Affaires étrangères
Ramtane Lamamra, qui avait
rappelé que la Ligue arabe
n’avait pas besoin d’avoir une
force conjointe puisque dans sa
charte il est écrit qu’elle a
vocation à régler les problèmes
à l’amiable. Une position
rappelée par le Président :
«L’Algérie favorise toujours le
règlement des problèmes dans
le cadre des canaux internationaux à l’instar de l’ONU»,
ajoutant que «même si
d’aucuns croient, à tort, que
certaines positions de l’Algérie
sont en porte-à-faux avec celles
de pays frères, il ne s’agit nullement de toucher à l’essence
même de ses relations avec ces
pays». Les relations entre
l’Algérie et l’Arabie saoudite
restent, malgré les «fâcheries»,
empreintes de respect mutuel
malgré ce qu’on en dit. Une
relation personnelle privilégiée
existe entre le chef de l’État
algérien et la monarchie saoudienne. Alger, qui avait décrété
un deuil national de trois jours
suite au décès du roi Abdallah,
garde des liens d’amitié avec
certaines personnalités de haut
rang de la famille régnante. Le
prince Nayef Ben Abdelaziz,
décédé en 2012, était un ami
intime du président algérien.
Il avait passé sa dernière
convalescence en Algérie. Son
fils, le prince héritier Mohamed
Ben Nayef, appelle à la nécessité d’œuvrer à l’enrichissement et à la concrétisation des
liens d’amitié entre les deux
pays. La visite annoncée du Roi
d’Arabie saoudite en Algérie
constituera une occasion importante pour examiner les principales questions convergentes au
double plan arabe et régional.
M. B.
Poursuite des entretiens entre Tayeb Belaïz
et le ministre saoudien de l’Intérieur
LES ENTRETIENS entre Tayeb Belaïz, ministre d’Etat, conseiller spécial
auprès du président de la Républiquen Abdelaziz Bouteflika, et le prince
héritier, vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur saoudien l’émir,
Mohamed Ben Neyef Ben Abdelaziz se sont poursuivis, hier, à Riyad, la
capitale de l’Arabie saoudite. Ces entretiens s’inscrivent dans le cadre
du «renforcement des relations bilatérales et de l’examen des moyens
d’élargir les domaines de coopération bilatérales en vue de répondre aux
aspirations des deux peuples». M. Belaïz est arrivé dimanche dernier dans
la capitale du royaume, porteur d’un message du président de la
République, Abdelaziz Bouteflika au serviteur des deux Lieux Saints de
l’islam, le roi Salmane Ben Abdelaziz Al Saoud.
Mise au point
rappelé l’attachement viscéral de
l’Algérie à cette doctrine qui, du reste,
adhère et s’accommode scrupuleusement à la charte de l’Organisation des
Nations unies (ONU) et aux autres
traités internationaux ratifiés par le
pays. La lettre transmise au souverain
saoudien, et remise par Tayeb Belaïz,
conseiller spécial du Président, lors de
sa récente visite à Riyad, sonne comme
une mise au point et un net éclaircissement des positions de principe de
l’Algérie sur nombre de dossiers
d’intérêt commun, à l’instar de ce qui se
passe actuellement dans le monde
arabe (Syrie, Irak, Yémen, Palestine,
Libye et Sahara occidental). Ces positions, tranchées et inébranlables, ne
s’accommodent pas avec l’attitude franchement belliciste et interventionniste
du royaume saoudien et de ses sosies
dans la région. En clair, l’Algérie
milite résolument pour une sortie de
crise négociée en Syrie, en Irak, en
Libye et au Yémen. Elle rejette toute
intervention militaire dans ces pays et
dénonce vivement les sponsors et les
commanditaires des groupes terroristes
qui sèment le chaos et la désolation aux
quatre coins du monde. L’Algérie
appuie aussi le droit du peuple sahraoui
à l’autodétermination et celui de la
Palestine à l’indépendance sur les frontières de 1967. L’Arabie saoudite,
engagée militairement au Yémen,
s’ingérant directement dans les affaires
internes du Liban, de l’Irak et de la
Syrie, soutenant ouvertement la
colonisation du Sahara occidental par le
Maroc, regarde d’un mauvais œil cet
attachement de l’Algérie à la légalité
internationale et aux bonnes valeurs
émancipatrices de la diplomatie. La missive du président insiste sur la souveraineté des options prônées par l’Algérie
et souligne que cette différence de vues
n’empêche pas les deux pays de développer des relations bilatérales harmonieuses, d’insuffler une coopération
économique qui profiterait aux deux
pays. Voilà un message qui a le mérite
de la clarté. On ne partage pas la même
vision sur nombre de dossiers diplomatiques, mais on peut s’entendre sur
d’autres questions d’intérêt mutuel,
comme les échanges économiques, l’investissement et la régulation du marché
pétrolier où les deux pays partagent des
intérêts communs colossaux. Il s’agit
aussi d’un désaveu indirect adressé à
certaines parties arabes qui profitent de
cette situation, somme toute naturelle,
pour approfondir la brouille entre les
deux Etats. Les Saoudiens savent,
désormais, à quoi s’en tenir de manière
nette et précise. L’Algérie met les point
sur les «i», insiste sur sa souveraineté et
fait montre de sa volonté à s’engager
dans des partenariats économiques
«gagnant-gagnant». Comme le dit
si bien un confrère chroniqueur :
l’honneur et la dignité du pays ne se
négocient pas. Voilà, en bref, le fin fond
du texte.
K. A.
L ’ É V É N E M E N T
Mercredi 6 avril 2016
3
LES RÉVÉLATIONS ONT PROVOQUÉ
UNE ONDE DE CHOC
LA PHOTO DU CHEF DE L’ETAT ET SON NOM À LA UNE
DU MONDE SUR L’AFFAIRE «PANAMA PAPERS»
«Panama papers» :
réactions, explications
et accusations
Impair ou acte délibéré
pour nuire à l’Algérie
Par
Photo : DR
Hassan Gherab
Par
Karima Mokrani
aute d’éthique grave à la Une
du quotidien français Le
Monde dans son édition du
04/04/2016, révélant une affaire d’évasion fiscale, qualifiée de la plus
importante dans le monde. Une
affaire qui implique des responsables
politiques de différents pays dont des
chefs d’Etat. Et le nom du chef d’Etat
algérien, Abdelaziz Bouteflika, avec
sa photo, à côté de quatre autres dont
le président russe, Vladimir Poutine
et celui syrien, Bachar El Assad, de
même que le roi marocain Mohamed
VI, accompagnent un titre tranchant:«L’argent caché des chefs
d’Etat».
La partie «chefs d’Etat» en rouge.
Rouge sang! Pourtant, à lire le
contenu de l’article, le Président algérien n’est aucunement cité dans les
11,5 millions de fichiers qui ont
atterri dans la rédaction du journal
allemand «Süddeutsche Zeitung» et
le Consortium international des journalistes d’investigation (Icij). Ni
d’ailleurs dans l’article du quotidien
français qui évoque plutôt des
proches «soupçonnés» d’y être impliqués. Pourquoi alors la photo en Une
du chef de l’Etat algérien et son nom,
avec un titre aussi affirmatif? Le quotidien français «Le Monde» de
manière délibérée ou non (difficile de
croire à une simple erreur) s’en prend
à nouveau à l’Algérie. Par cet acte, il
ne porte pas atteinte seulement à la
personne du chef de l’Etat, mais aussi
à l’institution et donc pour le pays;
l’Algérie. Cela à quelques jours seulement de l’arrivée dans le pays
d’une autre personnalité française, en
l’occurrence, le Premier ministre,
F
Manuel Valls, dans le cadre du renforcement des relations entre les deux
pays. Le gouvernement français
affirme en permanence sa disponibilité et son engagement à travailler
dans le sens d’un apaisement réel des
relations bilatérales et le développement sur tous les plans, Valls n’est
pas le premier responsable politique à
venir en Algérie dans le cadre de
cette stratégie, mais la presse fait
autrement. Acte délibéré ou non, l’erreur professionnelle du «Monde»
porte lourdement atteinte à l’Algérie.
Le journal n’en est pas à sa première
attaque, ligne éditoriale oblige,
depuis que la société des rédacteurs a
cédé ses parts à des hommes d’affaires avides davantage de richesses,
mais aussi nostalgiques de la «France
coloniale». Ses positions, lui et
d’autres rédactions de la presse
française, de soutien clair chaque fois
que les décideurs français annoncent
une éventuelle intervention armée
dans un pays d’Afrique en témoignent. En effet, d’aucuns ne peuvent
nier que des pays comme le Niger, le
Tchad, le Mali et d’autres, sont
encore sous domination française.
C’est la France qui installe et démet
les présidents dans ces pays.
Les positions du journal et
d’autres journaux de la presse
française, quand il s’agit de traiter de
l’affaire du Sahara occidental et du
Maroc est une autre preuve; les
rédacteurs toujours souples avec le
Maroc, non seulement pour l’affaire
du Sahara occidental, mais aussi
pour leurs bien nombreux dans ce
pays et les facilités d’acquisition
d’autres dans ce même pays. Autres
preuves de l’éloignement des nouvelles rédactions des règles d’éthique
et de déontologie qui étaient les prin-
cipes fondamentaux intangibles des
grands journaux qu’ils étaient, principalement «Le Monde» considéré
comme une institution, leurs positions par rapport à la question de «la
déchéance de la nationalité», ainsi
que l’émigration. D’autres cas sont à
citer, en ce qui concerne par exemple
«la guerre» en Syrie. Sans compter,
bien sûr, l’affaire du «qui tue qui?»
qui, durant des années a ensanglanté
l’Algérie plus que ne l’a fait le terrorisme jusqu’à ce que les criminels
barbares arrivent sur les sols étrangers et les capitales les plus
puissantes. A en croire le site électronique «Tout sur l’Algérie»,
l’Algérie a officiellement protesté
auprès du Quai d’Orsay et a dénoncé
«une campagne diffamatoire et
manipulatrice menée par Le Monde
contre l’Algérie». Suite à quoi ou
suite à des commentaires citoyens ou
autres, le quotidien français a apporté
une précision: «Contrairement à ce
que la photo en ‘une’ du Monde daté
du 5 avril (édition imprimée) a pu
laisser croire, le nom du président
algérien, Abdelaziz Bouteflika, n’apparaît pas dans les «Panama
papers». Ce sont des proches du chef
de l’État qui sont soupçonnés
d’avoir détourné une partie des ressources du pays, comme le relève
l’article ci-dessus, paru en page 7 du
quotidien». C’est une précision, pas
une excuse.
Le journal ne dit pas avoir
commis une erreur, du tout, c’est
juste qu’il demande au lecteur de ne
pas mal interpréter la photo. Et
encore ! Pourtant, il ne peut y avoir
d’autres interprétations, les professionnels de la rédaction du quotidien
français le savent.
K. M.
LES RÉVÉLATIONS des «Panama
papers», qui ont dévoilé un vaste système d’évasion fiscale mondial utilisant les sociétés offshore, ont provoqué une onde de choc et ont fait
réagir certaines personnalités citées alors que
d’autres assument pleinement affirmant avoir agi
dans la légalité. La première victime de ce grand
déballage de linge sale est assurément le Premier
ministre islandais, Sigmundur David Gunnlaugsson, qui détenait avec son épouse secrètement
une société établie dans les îles Vierges britanniques jusqu’en décembre 2009. Après avoir
déclaré qu’il ne démissionnera pas de son poste,
il a été finalement obligé de le faire sous la pression de la rue et a quitté hier ses fonctions. Mais
la réaction la plus musclée est venue du président russe, Vladimir Poutine, qui est désigné
indirectement à travers trois de ses proches
(Serguei Rodulgin, célèbre violoncelliste et parrain de sa fille) et les frères Arkady et Boris
Rotenberg) détenteurs de sociétés offshore.
Comme à son habitude, M. Poutine n’ira pas par
quatre chemins pour accuser ouvertement les
américains d’être à la base de ces révélations,
affirmant que ce sont d’anciens agents de la CIA
qui ont tout monté. Dmitry Peskov, le porteparole de Poutine, dira, lui, qu’«il est évident que
la principale cible de ces attaques est notre président», soutenant que ces publications pleines
d’«inventions» et de «falsifications» visent à
«déstabiliser le pays». Pour le Kremlin, qui
soupçonne l’Icij, dont les bureaux sont à
Washington, d’avoir des liens avec le gouvernement américain et la CIA, il s’agit de «spéculations» participant d’une attaque à l’encontre de
l’Etat. «Poutine, la Russie, notre pays, notre stabilité, les prochaines élections sont la cible principale. Il s’agit de déstabiliser la situation»,
a-t-il affirmé. Le président ukrainien, Petro
Porochenko, qui possède une société auprès du
cabinet Mossack Fonseca, s’est aussi exprimé,
hier, sur sa page Facebook. «Je pense qu’il est
possible que je sois le premier responsable officiel de très haut rang en Ukraine qui gère de
manière très sérieuse la déclaration de ses
actifs, le paiement de ses impôts et les problèmes
de conflit d’intérêts, et ce dans le respect total
du droit privé ukrainien et international», écrit
M. Porochenko. Le Premier ministre britannique, David Cameron, dont le père, Ian, a
détenu un fonds de 1989 jusqu’à sa mort en
2010, ne réagira pas directement.
Interrogée par le quotidien britannique The
Guardian sur la présence d’argent familial dans
la société offshore, la porte-parole du Premier
ministre a indiqué qu’il s’agissait «d’une affaire
privée», ajoutant qu’il avait «pris une série de
mesures pour s’attaquer à l’évasion fiscale». En
France, le président français, François
Hollande, s’est réjoui des révélations qu’il qualifiera de «bonne nouvelle […] parce que ça va
nous faire encore des rentrées fiscales», promettant que «toutes les enquêtes seront diligentées,
toutes les procédures seront inscrites et les
procès éventuellement auront lieu». «Une fois
que ces informations seront détenues et vérifiées,
nous disposons d’outils juridiques permettant de
redresser les impôts éludés et d’appliquer les
pénalités […]. La justice pénale pourra dans le
même temps être saisie d’affaires de blanchiment de fraude fiscale», indiquent dans un communiqué commun le ministre français des
Finances, Michel Sapin, et le secrétaire d’Etat
chargé du Budget, Christian Eckert. Mais
Nombreuses sont les personnalités citées qui se
sont refusées à tout commentaires et réactions.
H. G.
L ’ É V É N E M E N T
Mercredi 6 avril 2016
POUR UNE PLUS LARGE ET MEILLEURE COUVERTURE MÉDICALE
SELON LA DIRECTION
GÉNÉRALE DES
DOUANES
Lancement du réseau algérien
de télémédecine «RT-DZ»
L’éclatement
du tarif douanier
en vigueur dans
trois mois
Par
Chahira Cheref
e réseau de télémédecine en Algérie
«RT-DZ» a été officiellement lancé, hier à Alger,
augurant une prise en charge
médicale à distance pour les
patients, notamment pour ceux
du Sud et des Hauts-Plateaux,
au moyen des technologies de
l’information et de la communication (TIC). Le ministre de
la Santé, Abdelmalek Boudiaf,
et la ministre de la Poste et des
TIC, Imane-Houda Faraoun,
ont procédé à la signature de
l’accord-cadre portant lancement du réseau de télémédecine. Impliqués et concernés,
les responsables des opérateurs de téléphonie mobile
intervenant dans la réalisation
de ce chantier, à savoir
Algérie-Télécom et Ooredoo,
respectivement, Azouaou
Mehmel et Joseph Ged, étaient
également présents à la cérémonie inaugurale de cet outil
qui contribuera au développement et la modernisation de la
médecine.
Le réseau, déjà partiellement opérationnel, assure une
liaison entre cinq centres hospitalo-universitaires (CHU),
douze Établissements publics
hospitaliers (EPH) et un site
central qui sert de plate-forme
de pilotage du réseau, au
niveau de l’Agence nationale
de documentation de la santé
(Ands).
De par son caractère
national, le réseau est appelé à
Photo : S. Zoheir
L
rattacher l’ensemble des
établissements de santé et à
s’étendre au niveau national,
selon ses promoteurs. Avant la
signature de l’accord, il a été
procédé à la présentation
d’une démonstration technique
de la méthode de télémédecine
entre le CHU de Beni-Messous (Alger), abritant la cérémonie, et la structure
hospitalière de Tindouf, durant
laquelle l’équipe médicale de
celle-ci a présenté, pour avis,
le cas d’un malade pris en
charge dans le service de rhumatologie et au sujet duquel
les confrères exerçant à Alger
ont ébauché un bilan et donné
les orientations de traitement
nécessaires. Dans le cadre du
réseau de télémédecine, il a été
également annoncé le projet de
réalisation, ultérieurement,
d’un réseau pilote national de
télé-radiologie, en recourant à
des solutions de radiologie,
facilitant, à leur tour, la prise
en charge-diagnostic
des malades.
Le réseau, qui fera épargner
aux malades les déplacements
lointains, permettra également
de relier des centres d’imagerie opérationnels avec les
établissements de santé dotés
d’équipements de radiologie,
mais dépourvus de spécialistes
dans le domaine. La finalité
étant d’assurer une couverture
sanitaire étendue aux régions
enclavées du pays et de
garantir une meilleure prise
en charge radiologique
des urgences médicochirurgicales. Il est à noter
que la télémédecine a été pratiquée pour la première fois au
monde aux États-Unis en 1920
lorsqu’une licence pour radio
de service médical aux
bateaux a été publiée. Mais
c’est le 8 novembre 1994 qu’a
eu lieu la première démonstration de télémédecine lorsque le
premier examen scanner à
rayons X a été piloté depuis
Montréal (Canada) sur un
patient hospitalisé à Paris
(France).
Cependant, en Algérie, les
premiers pas de la télémédecine remontent au début des
années 2000, date à laquelle le
CHU de Beni-Messous avait
lancé des formations à
distance avec des hôpitaux
étrangers. Pour rappel, en
2011, le ministère de la Santé
a conclu une convention avec
le département de la Poste et
des TIC portant rattachement
des cinq CHU du nord du pays
avec ceux du Sud et des
Hauts-Plateaux.
C. C./APS
«Le choix des sites de logements AADL 2 à partir de juillet prochain»
Suite de la page 1
L’intervenant a affirmé que «l’opération de choix des sites pour Aadl 1 a été
effectuée, et la deuxième tranche a été
payée, on passe maintenant, à la remise
des pré- affectations et au paiement de la
troisième tranche». Il a fait savoir que «la
cadence de réception des souscripteurs
pour le paiement de la troisième tranche
a augmenté de 300 souscripteurs/jour à
700/jour au niveau d’Alger et le nombre
total des souscripteurs concernés par les
décisions de pré-affectations Aadl 1 au
niveau national est de 40 000 souscripteurs dont 20 000 à Alger». En ce qui
concerne Aadl 2, M. Belaribi a fait savoir
que certaines wilayas qui n’avaient pas un
programme Aadl 1 «pourront prendre
possession de leurs logements d’ici la fin
de l’année 2016», ajoutant que «les opérations de cession se poursuivront au
fur et à mesure de la réception des chantiers». Il ajoutera que «la question de la
remise des clés n’est plus d’actualité».
«L’Aadl a entamé récemment la remise
des clés à 600 souscripteurs Aadl 2 de la
wilaya d’Annaba», a-t-il rappelé. Il
affirme, par ailleurs, que suite à des instructions données par le ministre de
l’Habitat, Abdelmadjid Tebboune, «tous
les projets Aadl lancés en 2013 doivent
être achevés en 2016 et permettront de
répondre aux demandes formulées par
les souscripteurs de la formule Aadl1».
M. Belaribi assure que les 215 000 logements, dont 185 000 sont en cours de
construction avec un taux d’avancement
«assez considérable», seront en état de
répondre «largement» aux demandes
exprimées en 2001 et 2002, par près de
80 000 souscripteurs au niveau national,
dont 66 000 au niveau de la wilaya
d’Alger. «Les décisions de pré-affectation
ne sont remises que lorsque le taux de
réalisation des logements atteigne les
70%», a-t-il rappelé. Il dira que «tous les
efforts de l’agence et de la tutelle sont
consacré à l’opération Aadl 1. L’objectif
est de terminer avec le programme Aadl 1
vers fin 2016». Il a fait savoir que «le
ministre de l’Habitat avait déclaré que la
première opération de remise des clés
aura lieu avant le mois sacré de
Ramadan, et l’agence œuvre à relever ce
défi». M. Belaribi signale, d’autre part,
que 39 512 recours de demandeur de
logements Aadl ont été réceptionnés au
niveau de l’agence, dont 15 519 restent
encore à étudier et que les services de
l’agence traitent 150 demande de recours
par jour. Selon M. Belaribi, «la commission chargée de l’examen des recours a
rejeté 10 000 demandes car les personnes
concernées n’ont pas présenté des documents fiables les justifiants», ajoutant que
«l’opération de vérification continuera
jusqu’à la remise des clés». Il dira que
«certains souscripteurs n’ouvrent pas
droit à un logement car possédant des
biens dans l’indivision (lots de terrain,
logements). Les personnes concernées
seront convoquées par la commission et
appelées à justifier ou fournir certains
documents, tels le certificat négatif,
ensuite la commission tranchera si la personne qui est dans l’indivision ouvre le
droit à un logement Aadl».
A. K.
5
LE PROJET de révision de la structure du tarif douanier, qui vise à définir le
type exact du produit pour appliquer le
droit de douane adapté, devra être validé
définitivement vers la fin avril et entrera
en vigueur dans deux à trois mois au plus
tard, a indiqué, hier à Alger un responsable à la Direction générale des Douanes
(DGD). «Le projet d’éclatement du tarif
douanier a été transmis à toutes les administrations concernées, les organisations
patronales et autres représentations d’entreprises. Il ne reste pas beaucoup pour le
valider d’une manière définitive pour
qu’il soit publié vers la fin avril», a
affirmé Mourad Ami, sous-directeur du
tarif douanier et de l’origine des marchandises à la DGD. Ce responsable s’exprimait lors d’une journée technique
organisée par la DGD et la Chambre algérienne du commerce et d’industrie (Caci)
sur ce dispositif en vue d’expliquer les
enjeux de sa révision mais surtout pour
inciter les opérateurs économiques à faire
des propositions. Une fois publié, sur
décision du directeur général des
Douanes, le texte devra entrer en vigueur
dans les deux à trois mois suivant sa
publication, a ajouté M. Ami. Lancé par
l’administration douanière en 2012, le
projet d’éclatement du tarif douanier
consiste à ajouter deux chiffres à celui-ci
pour arriver à 10 contre 8 actuellement.
Le tarif douanier est un code d’identification des produits (nature, type, utilisation,
etc.) dans les opérations du commerce
extérieur qui permet de définir les taxes et
droits de douane applicables à chaque produit. En Algérie, la limitation à 8 chiffres
de ce tarif ne permet pas de savoir exactement le type du produit, ce qui induit un
manque de précision dans les statistiques
du commerce extérieur. De plus, quand
des produits ne sont pas identifiés dans
leur juste catégorie et objet d’utilisation,
ils peuvent être soumis à des droits de
douane qui ne devraient pas leur être
appliqués. Par exemple, le fil texturé
importé pour une activité industrielle ne
doit pas subir le même taux de droit de
douane que le fil importé pour être commercialisé en son état. Or, la structure du
tarif douanier actuel ne permet pas d’identifier la destination de ce fil (commerce ou
industrie). M. Ami explique qu’avec la
nouvelle structure du tarif douanier, la
destination du fil texturé est clairement
indiquée, ce qui rend possible l’application de deux tarifs douaniers différents :
15% pour le fil destiné à l’industrie contre
30% pour le fil destiné à la revente en
l’état. Il ne s’agit nullement de modifier la
fiscalité actuellement en vigueur - qui est
d’ailleurs du ressort des lois de finance-,
ni de modifier les formalités douanières
particulières, il s’agit plutôt de définir le
type exact du produit et de lui appliquer le
droit de douane adapté précise M. Ami.
Les Samsung Galaxy S 7 et Galaxy S7 Edge disponibles chez Mobilis
MOBILIS vient d’étoffer sa haute gamme de terminaux «Mobiles by Mobilis» par la
commercialisation des deux derniers-nés de Samsung, le Galaxy S7 et le Galaxy S7
Edge. Les clients adeptes des nouvelles technologies peuvent s’offrir la dernière
technologie de pointe de cet équipementier en profitant du prix d’achat le plus
attrayant sur le marché, soit 108 900 DA TTC pour le Samsung Galaxy S7 Edge et
93 500 DA TTC DA pour le Samsung Galaxy S7. Jusqu’au 3 mai prochain, toute
acquisition sera accompagnée d’un casque de réalité virtuelle Samsung Gear
VR qui sera offert.
6
I D É E S
Mercredi 6 avril 2016
ÉDITORIAL
Les enseignants contractuels ont
des droits, mais aucun privilège !
Aider ensemble les réfugiés
Par
Quotidien national d’information
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Tous les documents remis au journal ne peuvent faire l'objet d'aucune
réclamation, sauf accord préalable avec la direction.
Photo : DR
Noureddine Khelassi
LES ENSEIGNANTS vacataires ont entamé depuis une semaine
une longue marche de 300 kilomètres pour revendiquer, ici et maintenant et sans condition aucune, leur titularisation. C’est-à-dire sans
passer par la voie du concours réglementaire. Après sept jours de
macadam et un début de grève de la faim, des pourparlers ont été
engagés avec le ministère de l’Education nationale qui a accepté d’installer une commission mixte. Un groupe de travail chargé d’examiner
les préoccupations des contractuels protestataires notamment la régularisation des salaires et de certaines primes. Toutefois la revendication
essentielle des marcheurs reste insatisfaite : la ministre refuse toujours
leur intégration sans concours. Mme Benghabrit a rappelé aux représentants des enseignants bloqués à l’orée d’Alger, et à juste titre
d’ailleurs, l’impossibilité réglementaire à procéder à un recrutement
direct. Tout en leur concédant, ce qui est louable, la prise en compte de
leurs années d’expérience qui seraient bonifiées. Et elle a le beau rôle
Mme la ministre de l’Education nationale lorsqu’elle affirme que la
décision de valoriser l’expérience professionnelle des enseignants
contractuels par «bonification des points» est un «énorme effort»
consenti par la Fonction publique. Rappel utile, un concours sera
organisé le 30 avril pour le recrutement de plus 28 000 enseignants
pour les trois paliers d’enseignement (primaire-moyen-secondaire).
Mme Benghabrit a, en toute logique, invité les contractuels à s’y inscrire avant la date limite du 14 avril. On retient donc que le ministère a
fait preuve de souplesse et d’ouverture d’esprit en engageant le dialogue et en faisant des efforts appréciables. Dans les limites de la loi, il
faut le préciser. Car les contractuels sont soumis au SGFP, le statut
général de la Fonction publique qui distingue entre grade et fonction.
Ceci dit, les contractuels ont absolument tous les droits sauf celui de se
présenter en victimes expiatoires de l’Administration ou de revendiquer
des privilèges. Ils ont certes le droit absolu de s’exprimer et de manifester, y compris à Alger où les manifestations sont toujours interdites
en vertu d’un texte devenu scélérat et signé en son temps par l’ancien
Premier ministre, Ali Benflis. Mais leur démarche n’est pas juste. Pour
plusieurs raisons. Elle est de nature à créer un précédent préjudiciable
et un appel d’air injustifié. Beaucoup d’autres contractuels seraient
tentés à l’avenir de faire la même chose. Sans compter que les principes de mérite et surtout l’égalité devant la loi seraient allégrement
bafoués. Et sans oublier que le recrutement par concours serait sérieusement remis en cause. Si ces enseignants vacataires sont si capables et
méritants que ça, pourquoi n’ont-ils pas réussi aux concours précédents ? Enfin, n’oublions pas que les postes de contractuels sont laissés
à l’appréciation des directeurs d’établissements et des responsables des
directions de l’éducation au niveau des wilayas. Ce qui donnait lieu
parfois à de la cooptation et au sempiternel clientélisme. Il n’y a donc
pas de raison pour que ces contractuels bénéficient de passe-droits par
rapport à d’autres diplômés.
N. K.
Par
Peter Sutherland*
ous vivons probablement l’année la plus lourde
de conséquences pour les migrations et la protection des réfugiés depuis la signature de la
Convention de Genève, en 1951. Les choix que nous
allons faire contribueront à créer ou bien des sociétés
plus ouvertes, fondées sur la coopération internationale, ou bien à l’inverse encourageront des États autoritaires et leurs objectifs nationalistes.
Les crises des réfugiés et des migrations, en
Méditerranée, en Asie, en Afrique et en Amérique
centrale répandent leurs épouvantables souffrances sur
l’humanité. On ne saurait surestimer leur portée. Car
l’incapacité du monde à aider les populations les plus
vulnérables traduit un effroyable effondrement moral
dans la communauté internationale.
Nous courons le risque d’oublier ce que nous comprenons collectivement des raisons du système multilatéral et de la coopération internationale. Lorsque
nous refusons de protéger ceux qui sont en butte aux
persécutions, non seulement nous les mettons en
danger, mais nous réduisons à néant nos principes de
liberté civile et mettons en péril notre propre liberté.
L’an dernier, nous avons littéralement un million
de fois l’occasion de nous rappeler que le système de
protection des réfugiés ne fonctionnait plus. Chaque
demandeur d’asile traversant courageusement la
Méditerranée nous disait que quelque-chose n’allait
pas dans les pays de premier asile.
Comment avons-nous pu permettre que pèse sur la
Jordanie, le Liban et la Turquie la charge de recevoir
presque cinq millions de réfugiés sans soutien ou
presque du reste du monde ? Il en coûte au moins 3
000 dollars par an de fournir à un réfugié un niveau
décent d’assistance – une somme dont la communauté
internationale n’assume qu’une bien petite part. Quand
les failles du système qui devrait les protéger deviennent des trous béants, les réfugiés votent avec leurs
pieds.
Alors, dans un effort désespéré pour décourager
leur venue, l’Union européenne – berceau du système
de protection international – jette aux orties sa tradition des droits de l’homme et les normes fondamentales du droit d’asile. Le signal envoyé aux pays de
première arrivée – en substance qu’ils ne sont pas
tenus de respecter complètement les règles de protection – pourrait être dévastateur.
Imaginant à tort qu’ils sauvegarderaient leur souveraineté en agissant unilatéralement, les États se sont
refusé à donner aux migrations une réponse internationale. Mais comme l’ont crûment montré les événements en Méditerranée, cette politique est vouée à
l’échec. Elle n’affirme qu’une souveraineté de tigres
de papier et sape la crédibilité des États démocratiques
et du système multilatéral, au bénéfice des passeurs et
des populistes autoritaires. Nous devons mettre un
terme à cette spirale descendante.
Une crise mondiale systémique exige une réponse
mondiale systémique. Avant que les dirigeants de la
planète ne se retrouvent au sommet des Nations unies
sur la gestion des grands mouvements des migrants et
des réfugiés, en septembre, la communauté mondiale
doit reconnaître ce qui ne va pas – et s’accorder pour y
remédier.
Plutôt que de faire porter sur d’autres le poids du
fardeau, nous devons commencer à partager les responsabilités. La façon la plus intelligente de sauvegarder la souveraineté nationale, c’est de réduire les
N
risques que courent les migrants lorsqu’ils tentent de
se mettre en sûreté, et d’augmenter les moyens mis à
leur disposition pour qu’ils puissent faire quelque
chose de leurs vies.
À cela, trois conditions sont nécessaires. Tout
d’abord, il nous faut tirer parti de la dynamique politique qui s’est construite autour de la question des
réfugiés pour que chacun s’engage à améliorer sur des
points précis le système international de protection des
migrants et, d’une façon générale, pour réduire leur
vulnérabilité.
Il est tout simplement inacceptable que dix pays
seulement soient contraints de porter la plus grande
part du fardeau, que 86% de réfugiés résident dans des
pays en développement et que moins de 100 000 par
an soient relogés. Nous devons aider les réfugiés.
Nous n’avons pas le choix. Et nous ne pouvons tolérer
que cette responsabilité ne soit dictée que par la proximité d’une crise.
Nous ne pouvons plus nous permettre, d’une année
sur l’autre, de crise en crise, de mendier des promesses
(qui trop souvent demeurent lettre morte). Nous
devons calculer, comme si nous préparions un budget
familial, les coûts de l’aide aux migrants forcés et aux
pays qui les hébergent, puis collectivement réunir les
fonds nécessaires dans le contexte d’un plan construit
sur le long terme.
Nous devons aussi étendre nos capacités d’accueil
des réfugiés par le relogement et par les autres filières
légales – études, emploi et visas de regroupement
familial.
En deuxième lieu, le renforcement du système de
protection international nous demande de repenser
l’idée même de notre responsabilité envers les réfugiés. Nous ne pouvons plus nous permettre de les
considérer comme un poids mort et de les héberger
dans des camps permanents. Au contraire, nous
devons les aider à devenir des membres actifs, parmi
d’autres, de nos communautés. Notre modèle doit se
fonder sur l’intégration complète des réfugiés, le plus
tôt possible, sur les marchés du travail et dans le
système scolaire. Et nous devons nous jurer de ne
jamais retenir des enfants prisonniers.
Enfin, le système des Nations unies doit se doter de
moyens renforcés de gestion des migrations et permettre aux migrants de parler d’une voix plus forte au
niveau mondial. Alors seulement nous pourrons nous
accorder sur un ensemble de missions dans le but de
réduire les risques encourus par tous les migrants,
d’assurer leur sauvetage en mer, d’offrir un accès sûr à
la réinstallation et de fournir des titres de séjour.
Réfugiés et migrations attirent cette année l’attention des responsables politiques et des opinions
publiques. Ces préoccupations atteignent un degré qui
n’aura sans doute pas d’équivalent, à l’avenir, pour les
gens de ma génération ou même de la suivante. Il
dépend de la façon dont nous nous saisirons de la
situation que la condition de nombreux humains – sans
parler de la condition humaine elle-même – s’améliore
ou s’aggrave.
P. S.
(Traduction François Boisivon)
*Représentant spécial du Secrétaire général de
l’ONU pour les migrations internationales et le
développement. Ancien directeur général de
l’Organisation mondiale du commerce (OMC),
commissaire européen de la concurrence, et
procureur général de l’Irlande.
In project-syndicate.org
R É G I O N S
Mercredi 6 avril 2016
Tizi Ouzou : retard
des trois projets
d’inspections territoriales
du commerce
GRÂCE À DIVERS PROJET EN COURS DE RÉALISATION
Vers l’extension de la télédiffusion
dans le Grand Sud
Par
Algérie presse service
ivers projets sont en
cours d’exécution,
certains en voie de
réception, pour étendre le champ
de couverture de la radio
diffusion et télédiffusion et
l’améliorer à travers les wilayas
du grand Sud, notamment dans
les zones frontalières, a indiqué
la direction régionale Sud-est de
l’entreprise de télédiffusion
algérienne (TDA). Pas moins de
82 émetteurs destinés au réseau
de radiodiffusion en modulation
de fréquence (FM), de capacités
allant de 100 watts à 2 kilowatts,
sont en cours de réalisation,
dont 66 en phase de livraison,
à travers les wilayas de
Tamanrasset, Ouargla, El Oued,
Ghardaïa et Illizi, a-t-on
signalé. D’autres équipements
de même type sont projetés
dans les wilayas d’Ouargla
(3 localités), Tamanrasset (7),
El Oued (2) et Ghardaïa (4),
a-t-on ajouté en précisant que
toutes ces installations viendront
s’ajouter au réseau FM actuel,
constitué de pas moins de
82 émetteurs opérationnels.
TDA, qui compte un réseau
radio en ondes moyennes (OM)
regroupant 8 sites opérationnels
et un émetteur de 100 kw en
cours de réalisation à In Amenas
(Illizi) et d’autres projetés dans
les localités de Djanet, Debdeb,
Illizi, Tamanrasset et Métlili,
prévoit un équipement radio en
ondes courtes (OC) de 300 kw
dans son centre de Berkaoui
(Ouargla), avec un champ de
couverture s’étendant jusqu’aux
pays du Sahel. Ce dernier site
compte déjà un équipement radio
en ondes longues (OL) d’une
capacité de 2x1 000 kw.
Concernant la télédiffusion,
une vingtaine de sites de la Télévision numérique terrestre (TNT)
sont opérationnels dans les
wilayas de Ghardaïa et
Tamanrasset (5 émetteurs
chacune), Ouargla et Illizi
Photo : DR
D
(4 chacune) et El Oued (2),
a-t-on également fait savoir.
Pour ce qui est de la région du
Sud-ouest du pays, TDA fait état
d’un total de 57 émetteurs radio
en FM qui sont opérationnels,
outre 32 émetteurs à réceptionner
à juin de 2016, pour étendre au
mieux le champ de couverture de
la radiodiffusion, et d’un émetteur de 300 kw en ondes courtes
(OC) projeté, tout comme pour
celui d’Ouargla, avec un champ
de rayonnement atteignant les
pays du Sahel. Pour la radiodiffusion en ondes longues et
moyennes, là aussi des installations sont développées, pour
assurer une meilleure couverture
de la région, avec un débordement sur les pays limitrophes.
La télédiffusion par la TNT
devra permettre dans cette région
du Sud ouest, à fin juin 2016,
une couverture de 95%, assuret-on en précisant que le reste
(5%) devra être desservi par
satellite, «à l’instar de ce qui se
fait dans beaucoup de pays».
Selon les responsables du secteur
de la communication, le ton est
ainsi donné par les pouvoirs
publics pour une «approche
stratégique» qui fait du développement de la radiodiffusion dans
les régions frontalières une
«priorité primordiale», à la fois
pour répondre à une «attente
citoyenne légitime» qui s’exprime en termes de qualité de
diffusion et d’adaptation des
contenus, et pour remédier à une
«situation anomique de domination du ciel hertzien par des
radios étrangères et donc aussi
par des contenus imposés de
l’étranger».
En moins de deux années, les
taux de couverture ont connu une
évolution jugée remarquable,
grâce aux investissements
consentis par l’Etat en matière
d’équipement et de multiplication des points d’émission
et de réémission, a-t-on fait
remarquer. Ainsi, pour s’attaquer
à la problématique de la
radiodiffusion dans l’ensemble
des zones frontalières, des projets ont été lancés pour avoir «la
plus grande portée stratégique»
devant aboutir «fin 2017», et
consistant en un développement
effectif de la puissance de la
radiodiffusion au point de couvrir l’ensemble des zones frontalières Sud et, au-delà, pouvoir
arroser l’ensemble des pays du
Sahel et d’autres pays de la
région, y compris l’Egypte,
relève-t-on.
La Radio algérienne,
parallèlement à cette politique
volontariste en matière de
développement de la radiodiffusion, a été instruite pour
«élaborer une stratégie des
contenus à la fois adaptée pour
valoir en matière de proximité,
et pour être à la hauteur de son
rôle de diffuseur des valeurs
algériennes dans les pays du voisinage», selon les responsables
du secteur.
APS
7
LES TROIS PROJETS de
réalisation d’inspections territoriales du commerce à Azazga,
Boghni et Draâ El Mizan connaissent un retard dans l’avancement
des travaux, a indiqué à l’APS le
directeur du commerce de la
wilaya de Tizi Ouzou. Ces chantiers lancés à la fin de l’année
2013 demeurent non achevés à ce
jour à cause de plusieurs
contraintes liées notamment aux
entreprises réalisatrices et à la
nature du sol, a expliqué Dogmane Akkacha. L’inspection territoriale d’Azazga est la seule à
connaître un avancement dans les
travaux avec un taux estimé à
60%, signale-t-il, tout en
relevant que l’aspect glissant du
terrain et «les lenteurs dans la réalisation» ont retardé la livraison de
la structure. Au niveau de Boghni,
la direction du commerce a été
contrainte de résilier le contrat qui
l’a lié à l’entreprise en charge de
la réalisation de l’inspection et de
l’ester en justice après avoir abandonné le chantier pendant plusieurs mois, a-t-il observé. Le
troisième projet qui est à la charge
de la même entreprise est également à l’arrêt au niveau de la localité de Draâ El Mizan à cause de
la contrainte naturelle liée à l’affaissement de terrain censé
accueillir l’établissement, affirme
M. Dogmane. Concernant le
projet du nouveau siège de la
direction du commerce en réalisation au niveau de la ville de Tizi
Ouzou, le chantier est en voie
d’achèvement et le taux d’avancement des travaux dépasse les
90%, a-t-il fait savoir. «Cet
ouvrage devait être réceptionné en
mars dernier, mais comme le
chantier n’est pas finalisé à 100%,
nous étions contraints de le
décaler de quelques mois», a-t-il
assuré. Outre les inspections territoriales et le siège de la nouvelle
direction, le secteur du commerce
compte un projet de réalisation
d’un laboratoire régional de
contrôle de la qualité et de la
répression des fraudes au niveau
de Draâ Ben Khedda, dont les travaux sont actuellement à 25%
d’avancement, a-t-il précisé.
CONÇUE DANS LES NORMES INTERNATIONALES EN MATIÈRE D’ACCUEIL
La nouvelle gare routière d’Oran opérationnelle
LA NOUVELLE gare routière
El Bahia d’Oran, située au niveau
du 3e boulevard périphérique, est
entrée en service hier, a-t-on
constaté. En parallèle, des opérations de démolition ont touché les
deux anciennes gares routières de
Yaghmoracen et d’El Hamri, dont
les bus ont été transférés vers la
nouvelle gare. La cérémonie
d’inauguration a été présidée par
le wali d’Oran, Abdelghani
Zaalane, qui a donné le coup
d’envoi à l’exploitation de cette
infrastructure, qui devra assurer
des rotations (aller-retour) vers
plus de 400 destinations à travers
le territoire national.
Gérée par la Sarl SogecarOran, cette nouvelle gare a été
réalisée à haï Dhaya (ex-Petit lac)
sur une superficie de sept
hectares. Un budget de 950 millions de dinars dans le cadre du
Calpiref a été nécessaire pour la
réalisation de cette nouvelle infrastructure, conçue dans les normes
internationales en matière d’accueil des usagers. Cette gare est
dotée de trois blocs (A, B et C)
disposant chacun de grands
espaces pour le stationnement des
autocars selon le programme des
destinations, ainsi que deux grands
parkings, l’un pour le stationnement des taxis et l’autre pour les
particuliers. Chaque bloc de cet
ensemble est doté d’une salle d’attente spacieuse, de guichets pour
la vente des tickets informatisés,
de locaux commerciaux, de
consignes à bagages, d’une salle
de prière et autres commodités.
Selon les informations fournies au
wali d’Oran lors de l’inauguration,
la gare routière El Bahia emploie
250 agents, entre guichetiers,
agents de sécurité, administrateurs
et personnel d’entretien.
A noter que près de 50 agents
s’occupent de la sécurité et l’orientation des voyageurs. En outre, un
hôtel destiné aux passagers est
prévu sur le même site.
Selon les estimations, plus de
2 millions de voyageurs devront
transiter par cette nouvelle
gare routière, qui accueille
182 transporteurs, gérant quelques
5 000 bus, a-t-on indiqué. Concernant les destinations, 18 lignes
longs trajets, 16 lignes courts trajets Oran-est et 16 autres lignes
courts trajets Oran-ouest sont prévues. Cette nouvelle gare routière
a été réalisée dans le cadre de l’application du plan de transport de la
wilaya d’Oran. Cela permettra aux
quartiers d’El Hamri et de
Yaghmoracen de mieux respirer,
notamment avec des projets d’espaces de détente et de loisirs, ainsi
que des infrastructures sportives
qui y seront implantés. Il s’agit
également de lever la pression sur
le centre d’Oran, a souligné le wali
lors des opérations de démolition
des anciennes gares routières.
L’espace récupéré à El Hamri sera
transformé en espace vert et de
détente et aires de jeux pour
enfants, a-t-il indiqué, tandis que
l’espace récupéré à Yaghmoracen
servira à la réalisation d’une
piscine et d’une salle omnisports.
Pour rappel, l’entrée en service de
la gare routière de transport de
voyageurs El Bahia d’Oran,
prévue la semaine dernière, avait
été reportée par les services de la
wilaya. Cette mesure a été prise
sur instruction des autorités
locales, afin de réunir toutes les
conditions nécessaires pour
assurer un service public de qualité aux usagers au niveau de cette
importante gare-relais, selon un
communiqué de la wilaya. Ce
report est intervenu à la suite de la
visite d’inspection qu’a effectuée
sur site, mardi dernier, le wali,
pour s’enquérir de visu si cette
infrastructure est en mesure
d’accueillir convenablement les
usagers.
APS
8
Mercredi 6 avril 2016
C O N J O N C T U R E
LES ETATS-UNIS RESTENT LE PAYS LE PLUS DÉPENSIER
Les dépenses militaires repartent
à la hausse en 2015
Par
Agence France Presse
es dépenses militaires dans
le monde ont augmenté
en 2015 après quatre
années de recul du fait de la
multiplication des tensions
dans le monde, a indiqué hier
l’Institut international de
recherche sur la paix de
Stockholm (Sipri).
Sur l’ensemble de l’année,
les dépenses militaires se sont
élevées à 1 676 milliards de
dollars, une hausse de 1% sur
un an.
Outre cette hausse globale,
principalement portée par
l’Europe de l’Est, l’Asie et le
Moyen-Orient, le centre de
recherches a constaté que
la diminution des dépenses
militaires en Occident avait
ralenti.
Les Etats-Unis restent le pays
qui dépense le plus, de très loin.
Leur budget, de 596 milliards de
dollars, est en repli de 2,4% par
rapport à l’année précédente,
soit moins que les années
précédentes. Sam PerloFreeman, chercheur du Sipri, a
invoqué «des dépenses
Photo : DR
L
supplémentaires sur les théâtres
extérieurs dues à la guerre
contre» l’organisation Etat
islamique (EI). Le deuxième plus
gros budget, celui de la Chine,
est estimé à 215 milliards de
dollars, suivi par celui
de l’Arabie saoudite
(87,2 milliards) qui a dépassé la
Russie (66,4 milliards).
Sur une période de dix ans
(2006-2015), alors que le
budget des États-Unis a baissé
(-4%), celui de la Chine a
explosé (+132%), tandis que
ceux de l’Arabie saoudite
(+97%) et de la Russie
(+91%) grimpaient rapidement.
La France, cinquième
budget en 2014, est tombée à la
septième place, derrière le
Royaume-Uni et l’Inde.
Dans l’ensemble de l’Europe
occidentale, les budgets baissent
toujours, mais moins vite.
«Les raisons de ce
changement de tendance sont
la Russie, l’organisation
EI et l’OTAN», selon
M. Perlo-Freeman. Les membres
de l’Otan se sont engagés à respecter d’ici 2024 l’objectif
de dépenses militaires
correspondant à 2% du produit
intérieur brut.
En Asie, la hausse des
dépenses de l’Indonésie, des
Philippines mais aussi du Japon
et du Vietnam reflète les
tensions, plus ou moins ouvertes,
avec la Chine et avec la Corée du
Nord.
AFP
AU BORD DE LA CESSATION DE PAIEMENT
La crise budgétaire dégénère à Atlantic City
jusqu’au 2 mai, au moins,
espérant qu’une échéance fiscale
au 1er mai permet de renflouer la
ville.
«Si les impôts collectés par la
ville ne sont pas reversés
immédiatement, les écoles
devront fermer», a prévenu le
département de l’éducation du
New Jersey.
L’action s’est faite en
concertation avec le gouverneur
du New Jersey Chris Christie,
ancien candidat à la primaire
présidentielle républicaine et
désormais soutien de Donald
Trump.
Chris Christie est engagé dans
un bras de fer avec le maire Don
Guardian, qu’il veut contraindre
à accepter une reprise en main
des finances de la ville par l’Etat
du New Jersey.
Le gouverneur a de nouveau
critiqué lundi, lors d’une
conférence de presse, la politique
du maire, l’accusant de continuer
à mener une politique qui
consiste «à repousser les
problèmes» sans les traiter.
Il a également demandé à
l’Assemblée du New Jersey de
voter lors de sa prochaine
séance, jeudi, le texte permettant
la prise de contrôle temporaire
des finances d’Atlantic City par
ses services. Le président de
l’Assemblée, Vincent Prieto
(démocrate), est opposé au
texte et soutient le maire Don
Guardian.
AFP
Photo : DR
LA CRISE budgétaire et
politique à Atlantic City s’est
encore aggravée lundi avec une
action en justice des services
éducatifs de l’Etat du New
Jersey pour s’assurer que la
municipalité de la côte est
américaine respecterait bien ses
engagements financiers envers
les écoles.
Au bord de la cessation de
paiement, la municipalité doit
verser 8,49 millions de dollars à
l’administration scolaire du
district d’Atlantic City le 15 avril
pour faire fonctionner le système
éducatif de la ville.
Mais selon le document du
recours, consulté par l’AFP, la
ville n’a plus en caisse que huit
millions de dollars pour assurer
ses dépenses de fonctionnement
courant.
Inquiète de la capacité
d’Atlantic City à honorer ses
engagements financiers,
les services éducatifs de l’Etat
du New Jersey ont donc saisi
lundi, de manière préventive,
la cour supérieure d’Atlantic
City.
La municipalité doit encore
33,9 millions de dollars,
provenant des impôts locaux, à
l’administration scolaire du
district d’ici au 15 juillet,
répartis en quatre versements
égaux de 8,49 millions à un mois
d’intervalle chacun.
Avant cette action en justice,
le maire républicain d’Atlantic
City, Don Guardian, avait
déjà annoncé que les services
municipaux «non essentiels»
seraient mis en veille du 8 avril
Ford investit 170 millions de dollars en Afrique du Sud
Par
Agence France Presse
LE CONSTRUCTEUR
automobile américain Ford a
annoncé mardi qu’il allait
investir 2,5 milliards de rands
(170 millions de dollars) dans
une usine en Afrique du Sud
pour y accroître sa production.
L’entreprise veut «étendre
son activité en Afrique du Sud
dans l’usine d’assemblage
Silverton à Pretoria afin de
produire sa nouvelle version (du
4X4 de ville) Ford Everest, ainsi
que le nouveau (pick-up)
Ford Ranger lancé à la fin de
l’an dernier», souligne un
communiqué.
«Cet investissement va créer
environ 1 200 nouveaux emplois
dans la filiale de Ford en
Afrique du Sud et au sein de son
réseau de fournisseurs sudafricains», ajoute le document.
«En produisant l’Everest en
Afrique du Sud, nous serons
capables de le rendre plus
facilement disponible et dans
une plus grande variété de
modèles pour les clients
d’Afrique sub-saharienne», a
commenté Jim Farley,
responsable de la zone Europe,
Moyen-Orient, Afrique pour
Ford.
Cet investissement «réaffirme
l’importance de ces marchés
dans notre stratégie de
croissance au Moyen-Orient et
en Afrique», a-t-il ajouté.
La production de la Ford
Everest à Pretoria débutera au
troisième trimestre et l’usine
devrait à terme en produire
10 000 par an.
Le groupe va aussi augmenter
ses capacités de production de la
nouvelle Ranger, actuellement
à son maximum à l’usine
de Silverton.
AFP
C O N J O N C T U R E
VÉRITABLE PAVÉE DANS LA MARRE
Les noms et les pratiques fiscales
opaques continuent de sortir
des «Panama Papers»
Par
Fabien Zamora de l’AFP
olitiques, hommes d’affaires,
sportifs... la liste des
personnes éclaboussées par
les «Panama Papers» s’allongeait
mardi au troisième jour des révélations par des médias du monde
entier sur ces pratiques fiscales
opaques au Panama.
Le Premier ministre islandais
Sigmundur David Gunnlaugsson
est le plus en difficulté, sous la
pression de milliers de manifestants qui réclament son départ
après les révélations sur ses avoirs
dans un paradis fiscal.
Le Président Olafur Ragnar
Grimsson a écourté son séjour aux
Etats-Unis pour rentrer
précipitamment dans son pays.
C’est pour l’instant l’effet le
plus marquant de ces vastes révélations du Consortium international
des journalistes d’investigation
(Icij), qui a eu accès à plus de
11 millions de documents du
cabinet d’avocat panaméen
Mossack Fonseca, mettant en
lumière les pratiques financières et
fiscales de tout un éventail de
clients, du simple entrepreneur au
chef d’Etat en passant par des
banques ou des sportifs.
Le Premier ministre britannique
David Cameron était dans une
moindre mesure sous pression de
la presse, son père Ian ayant dirigé
un fonds d’investissement basé aux
Bahamas dont les profits ont
échappé au fisc britannique grâce à
un montage via Mossack Fonseca.
Mardi matin, le quotidien
français Le Monde, un des
participants à l’opération de l’ICIJ,
a mis en cause l’entourage de
Marine Le Pen, la présidente du
Front National, un des principaux
partis politiques français.
Selon le journal, ces proches de
Mme Le Pen ont utilisé des
sociétés écrans et des fausses
factures pour sortir de l’argent de
France. L’un d’entre eux, Frédéric
Chatillon, avait pris les devants
lundi et affirmait avoir «mis à
disposition de ces deux journalistes
les documents prouvant la parfaite
légalité» des opérations le
concernant. Aux Pays-Bas, le quo-
P
tidien Trouw affirme que des
centaines de Néerlandais ont utilisé
les services du cabinet panaméen
pour créer des sociétés dans des
paradis fiscaux, dont l’ancien
footballeur international Clarence
Seedorf.
Le Monde a aussi ciblé la
banque française Société Générale,
cinquième banque qui a eu le plus
recours à Mossack Fonseca pour
créer des sociétés offshore, derrière
HSBC, UBS, Credit Suisse.
Créer une société offshore n’est
pas en soi une pratique illicite et le
PDG de Credit Suisse, Tidjane
Thiam, a déclaré mardi à Hong
Kong à l’agence Bloomberg News
que la banque n’approuvait que les
opérations offshore «légitimes».
Certains noms font en revanche
planer un nuage plus sulfureux sur
les «Panama Papers».
Selon Trouw, John
Bredenkamp, un négociant
d’armes, aurait eu «au moins 13
sociétés» via Mossack Fonseca,
dont «au moins cinq se sont
retrouvées sur des listes internationales de sanctions pour son
implication présumée dans la
vente d’armes au président du
Zimbabwe» Robert Mugabe.
Les médias britanniques BBC
et The Guardian font aussi état
d’activités allant au delà de la
simple évasion fiscale, affirmant
qu’une société écran nordcoréenne utilisée pour financer le
programme nucléaire de
Pyongyang a figuré parmi les
clients de Mossack Fonseca.
DCB Finance, domiciliée à
Pyongyang, a été enregistrée dans
les Iles Vierges britanniques en
2006 et fut légalement constituée
par Mossack Fonseca, qui a cessé
de la représenter en 2010. La DCB
a été visée à partir de juin 2013 par
des sanctions de Washington qui la
soupçonnait d’avoir, à compter de
2006, fourni des services financiers
à deux entités nord-coréennes
jouant un «rôle central» dans le
développement des programmes
nucléaire et balistique
nord-coréens. Depuis les premières
révélations dimanche soir,
plusieurs pays ont annoncé
l’ouverture d’enquêtes et la plupart
des personnes mises en cause ou
leur entourage ont affirmé
respecter la loi ou ont tout
simplement balayé les accusations.
L’avocat de Michel Platini,
président de l’UEFA mais
suspendu dans le cadre du scandale
de la Fifa, et qui aurait eu recours
aux services de Mossack Fonseca
en 2007 pour administrer une
société au Panama, a écarté toute
idée d’irrégularité.
«Cette situation est connue de
l’administration fiscale suisse,
pays dont Michel Platini est résident depuis 2007», a assuré au
journal français Le Figaro,
Me Yves Wehrli.
Lundi, le président ukrainien
Petro Porochenko, l’argentin
Mauricio Macri ou la famille du
Premier ministre pakistanais
Nawaz Sharif avait tous affirmé
respecter la loi.
AFP
Mercredi 6 avril 2016
9
CITÉ DANS
LE LISTING DES
«PANAMA PAPERS»
Le Crédit Suisse
se défend
LE Pdg de Credit Suisse a
assuré mardi, dans la foulée des
révélations des «Panama
Papers», que la banque
n’approuvait pas les comptes
offshores servant parfois à
faciliter l’évasion fiscale ou
d’autres activités illégales.
Une centaine de journaux
dans le monde ont enquêté sur
quelque 11,5 millions de documents provenant du cabinet
d’avocats panaméen Mossack
Fonseca.
Ces enquêtes lèvent le voile
sur un vaste système d’évasion
fiscale impliquant hauts responsables politiques, sportifs ou
milliardaires. Selon les Panama
Papers, plus de 500 banques ont
aidé leurs clients à gérer des
sociétés offshore, parmi lesquelles Credit Suisse, UBS et
HSBC. Les sociétés offshore ne
sont pas illégales mais dans les
affaires de corruption, elles ont
pu servir à dissimuler à
l’étranger des gains mal acquis.
Le PDG de Credit Suisse,
Tidjane Thiam, a déclaré mardi à
Hong Kong, à l’agence Bloomberg News, que la banque n’approuvait que les opérations
offshore «légitimes».
«Nous n’acceptons les structures offshore que si elles servent
des buts légitimes», a-t-il dit.
«De toute évidence, l’évasion
fiscale n’en fait pas partie. Nous
insistons pour connaître le
propriétaire bénéficiaire. Si
(l’information) n’est pas révélée,
nous ne faisons pas affaire avec
l’entité» en question.
La banque HSBC s’est également démarquée de l’affaire.
«Ces allégations sont historiques, datant pour certaines de
20 ans. Elles sont préalables aux
importantes réformes, bien
connues, que nous avons mises
en place ces dernières années»,
a indiqué Gareth Hewett à l’AFP
un porte-parole dans un
communiqué.
Hong Kong se retrouve sous
les feux de la rampe, les
enquêtes du Consortium
international des journalistes
d’investigation (ICIJ) ayant
révélé que la firme panaméenne
comptait dans l’ancienne colonie
britannique le plus «d’intermédiaires» lui adressant des clients,
loin devant le Royaume-Uni et la
Suisse.
AFP
365 BANQUES DANS LE MONDE ONT FAIT APPEL AUX SERVICES DU CABINET PANAMÉEN
HSBC et UBS en tête des banques ayant créé le plus de sociétés offshore
LA BANQUE britannique
Hsbc et les établissements suisses
UBS et Credit Suisse constituent le
trio de tête des banques qui ont
créé le plus grand nombre de
sociétés offshore par l’intermédiaire du cabinet d’avocats
panaméen Mossack Fonseca, a
détaillé mardi le quotidien Le
Monde, après analyse des données
«Panama Papers».
La banque française Société
générale vient ensuite. «Au total,
elle compte à son actif
979 sociétés, derrière la
britannique HSBC (2 300 sociétés),
les suisses UBS (1 100 sociétés) et
Credit Suisse (1 105 sociétés)»,
selon le journal français. Selon
l’analyse du Monde des «Panama
Papers» - quelque 11,5 millions de
documents provenant du cabinet
Mossack Fonseca - 365 banques
dans le monde ont fait appel aux
services du cabinet panaméen.
Ainsi, sur les 214 488 sociétés
offshores immatriculées par
Mossack Fonseca, 15 579 l’ont été
par des établissements bancaires
pour leurs clients. Outre Société
Générale, UBS, Credit Suisse et
Hsbc, sont aussi citées l’allemande
Deutsche Bank et la scandinave
Nordea. Les sociétés offshores ne
sont pas illégales mais dans les
affaires de corruption, elles ont pu
servir à dissimuler à l’étranger des
gains mal acquis. Les banques
citées par Le Monde se sont toutes
défendues d’avoir pu faciliter évasion fiscale ou autres activités illégales. «Nous n’acceptons les
structures offshore que si elles servent des buts légitimes», a déclaré
hier à Hong Kong Tidjane Thiam,
Pdg de Credit Suisse, à l’agence
Bloomberg News. «De toute évidence, l’évasion fiscale n’en fait
pas partie».
Un porte-parole d’UBS a assuré
à l’AFP que sa banque «conduit
ses affaires en pleine conformité
avec les lois et régulations
applicables. La banque n’a aucun
intérêt pour des fonds qui sont pas
fiscalement conformes ou qui
proviendraient d’activités
illégales». Hsbc s’est également
démarquée de l’affaire. «Ces allégations sont historiques, datant
pour certaines de 20 ans. Elles
sont préalables aux importantes
réformes, bien connues, que nous
avons mises en place ces dernières
années», a indiqué Gareth Hewett
à l’AFP un porte-parole dans un
communiqué. Quant à la Société
Générale, elle a affirmé lundi ne
plus détenir depuis 2012, directement ou indirectement, aucune
implantation en activité dans les
Etats et territoires noncoopératifs. Selon Le Monde, la
création de sociétés offshore par la
banque française a nettement
ralenti depuis 2012 et des
structures ont été fermées, mais
«une centaine des entités ouvertes
par la Société Générale chez
Mossack restent actives».
«Les structures auxquelles il est
fait référence dans les médias ne
sont pas détenues par Société
Générale mais par des clients»,
s’est défendu le groupe bancaire.
Une centaine de journaux dans
le monde ont enquêté sur quelque
11,5 millions de documents provenant du cabinet d’avocats
panaméen Mossack Fonseca.
Ces enquêtes lèvent le voile sur
un vaste système d’évasion fiscale
impliquant hauts responsables
politiques, sportifs ou milliardaires.
AFP
10
F O C U S
Mercredi 6 avril 2016
AVEC L’OBJECTIF D’EN FAIRE UNE MONNAIE DE RÉSERVE VIABLE
L’Europe mise sur le renminbi
Par
Nicola Casarini*
et Miguel Otero- Iglesias**
es Chinois ont de moins
en moins confiance en
leur monnaie nationale.
Confrontée au ralentissement
de la croissance économique du
pays, la Banque populaire de
Chine redouble actuellement
d’efforts pour stabiliser le renminbi, usant de ses importantes
réserves de devises étrangères
pour appuyer son taux de
change et endiguer la fuite des
capitaux hors du pays. Bien que
le gouverneur de la BPC, Zhou
Xiaochuan, ne cesse de répéter
que la situation n’est pas celle
d’une dépréciation prolongée,
peu de Chinois semblent l’entendre. Rien qu’au dernier trimestre 2015, les sorties nettes
de capitaux se sont élevées à
367 milliards de dollars.
Or, cet effondrement de la
confiance au sein même de la
Chine n’empêche pas les pays
occidentaux -et notamment
l’Europe - de miser toujours
plus sur la monnaie chinoise.
Lorsque le Fonds monétaire
international (FMI) a annoncé
au mois de décembre que le
renminbi allait rejoindre le
dollar américain, la livre sterling, l’euro et le yen japonais
au sein du panier de devises
fondant son unité de compte, à
savoir les Droits de tirage spéciaux (DTS), la décision était
clairement de nature politique.
Rare sont en effet les observateurs à considérer que le renminbi répond pleinement aux
critères imposés par le FMI
pour une intégration au panier
de devises composant les DTS.
La monnaie chinoise n’est pas
librement convertible, et n’offre
qu’un accès limité, que ce soit
depuis l’intérieur ou l’extérieur
de la Chine. Les branches
étrangères de certaines banques
chinoises proposent des
comptes de dépôt libellés en
renminbi, et les investisseurs
Photo : DR
L
de contrats sont émis en renminbi, le dollar demeurant
souverain en matière de facturation, suivi de loin par l’euro.
Dans ce domaine, même le yen
japonais et la livre sterling,
pourtant très peu présents proportionnellement, l’emportent
sur le renminbi.
La décision du FMI consistant à intégrer la monnaie chinoise au panier des DTS repose
en grande partie sur la décision
des États-Unis de s’en remettre
à l’Europe. Pendant des années,
l’Amérique a considéré que le
renminbi ne pourrait intégrer
les DTS que si la Chine ouvrait
son compte de capital, laissait
sa monnaie fluctuer librement,
et conférait davantage d’indépendance à sa propre banque
centrale. Mais rien de tout cela
n’a eu lieu. C’est seulement
après que la Chine ait créé la
Banque asiatique d’investisse-
Photo : DR
éligibles ont la possibilité
d’acheter des instruments de
dette arrimés à la monnaie de
Chine continentale. Le volume
en question est toutefois plafonné.
Bien entendu, le renminbi
enregistre de bonnes performances dans les statistiques
liées aux échanges commerciaux. D’après le réseau d’échange d’informations
financières Swift, le renminbi
figure en deuxième position des
devises les plus utilisées en
matière de financements commerciaux, surpassant l’euro, et
en cinquième position du côté
des paiements internationaux.
Ces chiffres se trouvent toutefois gonflés par la quantité de
transactions effectuées à Hong
Kong, qui représente environ
70% des paiements commerciaux internationaux réglés en
renminbi. Une quantité infime
ment pour les infrastructures,
avec le soutien de l’Europe, que
les États-Unis ont accepté de
lever leurs objections. Après
tout, les Américains ont
considéré que le panier des
DTS ne jouait qu’un rôle
mineur dans la finance planétaire, et que l’acceptation du
renminbi représentait finalement un faible prix à payer pour
maintenir la Chine intégrée aux
institutions de Bretton Woods.
Pour autant, les efforts
fournis par l’Europe autour du
renminbi revêtent une finalité
bien au-delà du simple symbole
politique. Les dirigeants du
continent soutiennent vivement
l’internationalisation du renminbi, ainsi que les démarches
des responsables chinois favorables aux réformes, tels que
Zhou. L’Europe a pour espoir
que l’actuelle intégration du
renminbi aux DTS encourage la
Chine à libéraliser davantage
son compte de capital.
Les gouvernements et
banques centrales d’Europe travaillent également activement
pour faire du renminbi une
monnaie de réserve viable, afin
de développer les échanges
commerciaux avec la Chine. Le
chancelier de l’Échiquier britannique, George Osborne, a
fait clairement savoir qu’il souhaite voir la ville de Londres
jouer le rôle de premier marché
étranger des transactions et services en renminbi. Ce n’est pas
un hasard si lors de la visite
d’État du président Xi Jinping
au Royaume-Uni, en octobre
2015, la Chine a choisi Londres
pour lancer à l’étranger sa toute
première émission de dette souveraine chinoise en renminbi.
L’enthousiasme est le même
partout en Europe. C’est
aujourd’hui sur ce continent
que s’effectue le plus grand
nombre de compensations bancaires en renminbi. Des plateformes étrangères en renminbi
ont désormais été créées à
Francfort, Paris, Milan,
Luxembourg, Prague et Zurich,
sachant par ailleurs que la plupart des banques centrales
d’Europe ont ajouté la monnaie
chinoise à leur portefeuille, ou
envisagent de le faire. En
octobre 2013, la BPC et la
Banque centrale européenne
ont conclu un accord bilatéral
de swap de devises pour
un montant de 45 milliards
d’euros, soit le plus important
qu’ait conclu la Chine hors du
continent asiatique.
En appuyant le renminbi
pour en faire une monnaie de
réserve, l’Europe espère soutenir les partisans du libreéchange à l’intérieur de la
Chine, et accueillir le pays au
rang des puissances mondiales
en charge des affaires monétaires internationales. Seulement voilà, l’Europe se lance
dans cette entreprise alors
même que le renminbi fait face
à une attaque spéculative, et
que la confiance des Chinois
s’érode. Il est possible que les
efforts de l’Europe aboutissent
à un succès. Mais si la Chine ne
rend pas sa monnaie plus largement accessible, et que le pays
n’ouvre pas davantage son
marché, les efforts européens
seront quasiment voués à l’échec.
N. C./M.-O. I.
(Traduit de l’anglais par
Martin Morel)
*Responsable de recherche
pour l’Asie à l’Institut International Affari à Rome.
**Analyste principal pour
l’économie politique internationale à l’Institut Royal
Elcano à Madrid.
In project-syndicate.org
T
A
E M
H
SUPPLÉMENT HEBDOMADAIRE DE LA TRIBUNE
P13
P12
P15
Constantine
Tizi Ouzou
La police en quête d'implication
citoyenne
Université de Béjaïa
La peur habite toujours la société
La genèse de la violence
et ses remèdes, objet d'un colloque
ENTRE SÉCURITÉ VIRTUELLE ET INSÉCURITÉ EFFECTIVE
L’Algérien s’impose un modus-vivendi ?
Par
A. Lemili
L
a sécurité des personnes et des biens
est à l’avenant depuis le début des
années 1990, le pays s’est retrouvé
soudainement plongé dans la violence
politique. A L’avenant dans la mesure où
les Algériens où qu’ils se situent à travers
le territoire national ont vécu brutalement
cette rupture et de fait donc n’y étaient
nullement préparés. Ce qui explique les
raisons pour lesquelles leur mode de vie
s’est subitement modifié et perduré
pratiquement jusqu’à nos jours même si la
sérénité revient estompant graduellement
les peurs.
Toutefois, la violence politique a
installé une autre forme de violence
laquelle même si elle existait auparavant
relevait, sommes-nous tentés de dire,
presque de l’ordre normal des choses d’une
société apaisée. La nouvelle forme de
violence qui s’installait s’est nourrie des
dysfonctionnements sociétaux en plus
d’évoluer psychologiquement socialement
et psychologiquement avec celle plus générale qui fait le fonctionnement de la planète.
Elle est donc devenue d’autant plus
présente, plus dure et sans tenir compte,
loin s’en faut, des habituels comportements
sociaux et autres rapports humains
engageant par voie de conséquence une
sorte de compétition avec les éléments de
contrainte organisée de l’Etat en leur
opposant un rapport de forces lequel
parfois s’avérait au désavantage de l’action
légitime compte tenu de l’évolution
en parallèle des notions de libertés
individuelles et collectives désormais
moins ignorées ou mieux connues et
maîtrisées aussi bien par le citoyen que par
la cohorte d’acteurs notamment les
organisations et associations qui se
chargeaient de le défendre avec ou sans son
assentiment. En réalité, ce n’était ni plus ni
moins que la rançon à payer pour le plein
exercice des règles démocratiques.
La nouvelle configuration de la société
et surtout les règles nouvelles établies
parce que bien exploitées par les acteurs de
la violence sinon par ceux qui les assistent
et a contrario mal maîtrisées par les
représentants de l’Etat de droit, faisant en
sorte le lit d’une impunité laquelle, si elle
ne l’était pas effective, n’en était pas moins
exploitée en ce sens pour des raisons qui
arrangeaient sans nul doute certaines
parties dont des médias peu soucieux d’un
professionnalisme obligé sinon du respect
de l’éthique et de la déontologie dans ce
Photo : DR
Il est de notoriété publique
que la sécurité en milieu
urbain est loin de régner,
comme il est également
certain qu’il n’y a pas pour
autant de loi de la jungle dans
la mesure où les gens ont
appris à régler leur mode de
vie en fonction de la situation,
réduisant ainsi des
déplacements inappropriés,
des veillées tardives
nocturnes, des comportements
trop ostentatoires et/ou
provocateurs, la fréquentation
de lieux présumés
potentiellement à risques. Si
cette attitude réduit
l’expression de la violence en
milieu directement urbain, elle
va toutefois la confiner en
grande partie à sa périphérie,
autrement dit en la ghettoïsant
dans les grands ensembles
d’habitations. Ce qui
malheureusement ne manque
pas eu égard à l’atomisation
des villes, la bidonvilisation
de leurs abords encouragée
par l’exode rural, une
«généreuse» démographie, la
promiscuité, le décrochage
scolaire, le chômage… qui
sont loin d’agir en faveur de
statistiques d’une diminution
de la violence sous toutes
ses formes
cas de figure. Il est de notoriété publique
que la sécurité en milieu urbain est loin de
régner, comme il est également certain
qu’il n’y a pas pour autant de loi de la
jungle dans la mesure où les gens ont
appris à régler leur mode de vie en fonction
de la situation, réduisant ainsi des
déplacements inappropriés, des veillées
tardives nocturnes, des comportements
trop ostentatoires et/ou provocateurs, la
fréquentation de lieux présumés
potentiellement à risques. Si cette attitude
réduit l’expression de la violence en milieu
directement urbain, elle va toutefois la
confiner en grande partie à sa périphérie,
autrement dit en la ghettoïsant dans les
grands ensembles d’habitations. Ce qui
malheureusement ne manque pas eu égard
à l’atomisation des villes, la bidonvilisation
de leurs abords encouragée par l’exode
rural, une «généreuse» démographie, la
promiscuité, le décrochage scolaire, le
chômage… qui sont loin d’agir en faveur
de statistiques d’une diminution de la
violence sous toutes ses formes. Tout cela
malgré les fameuses opérations «coup de
poing», élément sémantique si prisé par la
corporation, des services de police parfois
combinés à ceux de la gendarmerie, et dont
les résultats ne sont qu’à la hauteur du
sensationnalisme des titres de presse.
Suite en page 13
12
T H E M A
Mercredi 6 avril 2016
Mercredi 6 avril 2016
13
CONSTANTINE
Photo : DR
La police en quête
d’implication citoyenne
interviennent pour dissuader les offenseurs.
Et à ses endroits, les agents de l’ordre se
font rare», témoigne une femme.
Le terrain est miné par les comportements querelleurs. Personne n’est vraiment
à l’abri d’un affront.
La police nationale aura engagé des
séries de mesures pour assainir la situation :
des rondes et l’implantation de plusieurs
unités de proximité et mobiles. Ajouter à
cela, les multiples numéros vert mis à la
disposition des citoyens pour alerter sur un
quelconque danger. Cela reste insuffisant
tant la population se dit «hantée» par des
scènes de brutalité au quotidien. Pourtant la
couverture sécuritaire a atteint un ratio
appréciable à la faveur des unités fixées
stratégiquement dans des zones enclavées
de la wilaya. La sûreté ne peut accomplir sa
Photo : DR
TIZI OUZOU
La peur habite toujours la société
De notre correspondant à Tizi Ouzou
D
Malik Boumati
epuis quelques années, les effectifs
des services de sécurité ont connu
une hausse qui a permis un redéploiement important de ses forces. Des
Sûretés urbaines sont créées régulièrement
sur tout le territoire national. Des sièges de
Sûreté de daïras également intensifiant ainsi
le maillage du territoire national en
parallèle avec les éléments de la
Gendarmerie nationale. Entre temps, la
Direction générale de la Sûreté nationale
(DGSN) a initié de nouvelles actions avec
l’objectif principal de sécuriser les villes
algériennes, particulièrement grâce à
l’installation de caméras de surveillance.
Cette action est en cours d’exécution dans
de nombreuses wilayas du pays. Il y a
même des wilayas où une partie des
caméras prévues ont déjà été installées.
Dans certaines autres wilayas, l’installation n’a pas encore été entamée mais elle ne
saurait tarder. Il en est ainsi de la wilaya de
Tizi Ouzou où les éléments de la Sûreté de
wilaya en charge de l’installation des
caméras de surveillance sont sur le terrain
pour la prospection des lieux et dans certains cas l’installation des équipements.
Selon la commissaire Djamila Temmar,
chargée de la communication à la Sûreté de
wilaya, «l’opération d’installation des
caméras de surveillance va être concrétisée
très bientôt. Elle concerne plusieurs localités, et pas uniquement le chef-lieu de
wilaya». Mme Temmar précisera également
que l’opération concerne l’installation et
l’équipement de plusieurs postes de
contrôle dont les lieux n’ont pas encore été
déterminés avec exactitude. Probablement
au niveau des dix Sûretés urbaines et des
dix-neuf Sûretés de daïras existantes dans la
wilaya.Toutes ces mesures prises par la
Sûreté nationale et la Gendarmerie nationale pour sécuriser les biens et les personnes au niveau national n’ont pas encore
réussi à installer la sérénité au sein de la
population. L’angoisse est toujours là dans
les rues et même dans les foyers. Malgré
également les différentes mesures prises par
l’Etat et différents démembrements, comme
le ministère de l’Education qui a signé
récemment une convention avec les
ministères de l’Intérieur et de la Défense
autour de la sécurisation des établissements
scolaires. Comment expliquer la persistance
de cette peur au sein de la société ? Les
Algériens n’ont pas encore oublié les assassinats, les kidnappings, les attentats et les
massacres des années quatre-vingt-dix.
Certes, le terrorisme est vaincu militairement et ses dernières poches sont acculées
quotidiennement par l’ANP, mais la situation régionale continue à inquiéter les
Algériens.
Mais en dehors de la question terroriste
qui a enregistré un recul certain, la population est toujours inquiétée par la violence
«ordinaire» qui prend des proportions alarmantes. Que ce soit les agressions verbales
et physiques, les vols ou le phénomène des
kidnappings, les Algériens vivent dans la
peur parce qu’ils se disent que le déploiement des services de sécurité peut empêcher
des délits et des crimes, mais il ne peut pas
les éradiquer, certaines mesures allant plus
vers l’élucidation de crimes déjà commis.
Mais ce qui maintient le plus la peur parmi
la population, ce sont paradoxalement les
campagnes de sensibilisation contre les violences multiformes qui traversent la société.
Les discours développés à cette occasion
participent au renforcement de l’inquiétude
parmi les citoyens. Exemple : récemment,
une association a organisé une conférence à
la maison de la culture Mouloud de
Tizi Ouzou sur les kidnappings d’enfants.
Les gens qui ont assisté à cette rencontre,
particulièrement les femmes, ont quitté la
salle terrifiées par les interventions des
conférenciers, notamment en ce qui
concerne le nombre de kidnappings et de
tentatives de kidnappings enregistrés dans
la capitale et aux alentours. L’assistance
avait appris que le nombre d’enlèvements
d’enfants est loin de celui rapporté par la
presse, certains crimes étant élucidés rapidement et les enfants kidnappés libérés sans
que la presse ne rapporte les informations.
Pour eux, le phénomène des kidnappings
s’avère important à l’issue de cette
conférence et cela ne les encourage pas à
changer leurs habitudes concernant leurs
propres enfants.
M. B.
L’Algérien s’impose un modus-vivendi ?
Car, il y a lieu quand même de s’interroger sur les miracles nés de ces opérations avec
les centaines de délinquants arrêtés en l’espace de 24 heures alors que la même masse circulait librement le reste du temps. Faudrait-il attendre à chaque fois une action «coup de
poing» pour terroriser et mettre hors d’état de nuire, de manière provisoire faut-il le préciser, des bandes qui écument cités et quartiers et qui vont par ailleurs se régénérer aussi
vite que la paramécie de Trembley ?
Pour l’anecdote, ce genre d’opération peut tourner parfois au vaudeville. Ainsi, au milieu
des années 2000, la cellule de communication de la Sûreté de wilaya de Constantine informait et conviait pour le lendemain les représentants de la presse à accompagner ses
patrouilles à travers la ville dans le cadre d’une «opération coup de poing». Pressé de
donner l’information, un confrère en faisait ainsi l’annonce le jour «j» et du coup rendait
publique une opération qui se voulait inopinée. Au lieu d’être annulée, celle-ci est renvoyée
au lendemain, faisant chou blanc question résultats. C’est dire.
L’Algérien se sent-il finalement en sécurité ? Peu probable, s’il ne s’en tient pas à des
règles notamment celles énumérées précédemment, sachant que mêmes ceux qui sont
chargés de le protéger, s’enferment à double tour dans leurs bâtiments notamment les sièges
de Sûreté urbaine, une fois la nuit tombée.
A. L.
Photo : DR
Suite de la page 11
Photo : Archives
L’
Nasser Hannachi
insécurité plane toujours
dans les villes et cités malgré
les efforts consentis par les
pouvoirs publics d’éradiquer
cette «tendance» belliqueuse qui s’est
ancrée progressivement dans la société
algérienne. «C’est un phénomène social
nouveau qui s’est emparé de la cellule
durant ces dernières années.
Le mal de vivre et le chômage sont pour
beaucoup dans la prolifération de l’insécurité», soutient un sociologue enseignant à
l’université. En plus, ajoutera-t-il, «les multiples opérations de relogements opérés ces
dernières années ont donné lieux à des cités
hétéroclite, puisque les bénéficiaires du
logement social sont introduits dans des
cités habitées par ceux issus de l’habitat
précaire et bidonville.
L’osmose n’a pas eu lieu en raison de
l’incapacité d’adaptation des uns et des
autres», Constantine vit presque au quotidien de cette configuration en particulier à
la nouvelle ville Ali-Mendjeli où chaque
groupe veut instaurer son propre règlement
dans la cité empoisonnant la vie à son
entourage.
Ce fragment d’insécurité est répandu au
chef-lieu. Parfois au cœur de la ville sous le
regard des passants et service de l’ordre.
Des tentatives d’agressions ou vol à la sauvette jaillissent en plein jour. «On a toujours peur de sillonner quelques quartiers
désertiques ou isolés (raccourcis) au risque
de nous faire dépouiller. Peu de personnes
Photo : DR
De notre correspondant à Constantine
mission sans l’implication de la société
civile, qui doit dénoncer des actes de violence perpétrés par des groupuscules. C’est
ce qui ressort à chaque séminaire consacré à
ce fléau. De visu l’insécurité plane toujours
et continue de sévir. Aucune logique n’est
liée à la résurrection du délit. La thèse de ne
pouvoir poster un policier derrière chaque
personne demeure de mise tant ce dernier
fait fi de son action de sensibilisation à circonscrire le mal. Pas que, certains citoyens
pointent du doigt la passivité du service de
l’ordre en pensant qu’il fait l’impasse au
niveau des espaces névralgiques ou populeux.
Les scènes de violences il y a quelques
mois à la nouvelle ville Ali-Mendjeli, unités
de voisinage (UV) 14, habitées par les
relogés de Oued El Had et de Fedj Errih
témoignent de la gravité de la situation,
pour le moins aplanie depuis que les responsables ont organisé des réunions avec
les comités de quartiers. A constater le
nombre de commissariats programmés ou
déjà réceptionnés dans les zones «à risque»,
la nouvelle ville par exemple tout augure à
une meilleure prise en charge du quotidien
paisible des populations.
En plus, ce maillage sécuritaire a été
conforté par la réalisation des caméras de
surveillances au moins 285 caméras de
vidéosurveillance ont été installées jusqu’ici
à Constantine. Un outil qui, selon la sûreté
nationale locale, permet une prévention et
une sécurisation des personnes ainsi que
leur bien. Plusieurs actes de vols et agressions ont été identifiés grâce à la vidéosurveillance.
Quand bien même la technologie viendrait au secours des victimes de la violence,
il reste à creuser davantage pour tenter de
circonscrire l’origine du mal. L’exclusion
scolaire en est une cause, liée à d’autres
problèmes sociaux tels que le chômage qui
mènent les jeunes vers un sentiment de
marginalisation.
Cela engendre un «terreau fertile de la
violence». D’où, selon des experts, «la
nécessité d’apporter une thérapie consciencieuse apte à extraire les germes néfastes à
la société». Le mouvement associatif
détient son rôle pour conforter les divers
plans de lutte contre la violence et
l’insécurité dans le milieu.
N. H
14
Mercredi 6 avril 2016
T H E M A
SÉCURITÉ
ANNABA
Police : sous-effectif important
et des conséquences
De notre correspondant à Annaba
Mohamed Rahmani
a sécurité des biens et des
personnes est l’affaire de
tous, chacun doit y contribuer pour qu’elle soit effective et profitable à tout le monde. On ne peut pas
mettre un agent de police derrière
chaque citoyen et donc il ne peut y avoir
efficacité sans la collaboration des
citoyens.» C’est là, la déclaration que
nous a faite un commissaire de la Sûreté
de wilaya d’Annaba.
«L
Un inspecteur de police donne
son avis
«Ce n’est pas comme dans les films,
nous dit un inspecteur, la situation est
bien plus complexe que cela dans la réalité, car la plupart du temps on est
confrontés à des situations où personne
n’a rien vu ou le prétend, une loi du
silence, une sorte d’omerta locale bien
observée, car le milieu se protège et se
serre les coudes, on ne se donne pas
entre criminels ou délinquants, et donc
le travail de la police pour suivre une
piste, rassembler des preuves devient
encore plus difficile, cela peut prendre
beaucoup de temps, mais à la fin on
arrive toujours à des résultats. Ce
travail, même s’il dure pour aboutir,
parfois après des mois, dissuade les
bandits de tous bords car ces derniers
savent que tôt ou tard, ils tomberont
dans nos filets.»
hommes de main y ont élu domicile et
font leur loi. Certains de ces quartiers
sont devenus des zones de non-droit où
la police ne pénètre qu’en force pour des
rafles ou des opérations coup de poing,
ce qui n’est pas facile car tout le monde
se soutient.
Les effectifs de la police très réduits
ne répondent pas aux normes
internationales admises pour préserver
la paix, réduire la peur, assurer un environnement sécuritaire en protégeant les
personnes et les biens et lutter contre le
crime (prévention et répression).
Quartiers «chauds»
et intervention ponctuelle
de la police
Augmentation du nombre
de plaintes
Les quartiers chauds à Annaba, il y
en a plusieurs, petite délinquance, grand
banditisme, deal de toutes sortes de
drogues même celles dites dures, chefs
de bande avec leurs lieutenants et
Ainsi les plaintes des citoyens se
multiplient et les commissariats
débordés ne peuvent les prendre en
charge convenablement, ce qui amène
les victimes à ne plus s’adresser à ces
services sachant qu’ils se déplaceraient
au niveau de ces postes et que la plupart
du temps cela se limite à établir des PV
qui finissent par être classés sans suite.
Quelques policiers pour plus
de 10 000 habitants
Le 2e arrondissement de police
d’Annaba qui en principe couvre la
vieille ville fonctionne avec quelques
policiers pour une population qui
dépasse les 10 000 habitants dans un
quartier où la délinquance prend des
proportions alarmantes. Des règlements
de compte, des batailles rangées entre
bandes rivales, des expéditions punitives
qui s’étendent la nuit et dans le Cours de
la Révolution cœur battant de la ville
avec parfois des blessés graves à l’arme
blanche.
Cités de la peur
Photo : DR
Dans cette ville de l’est du pays, avec
une population qui dépasse les
650 000 habitants dont près de 80% sont
concentrés au chef-lieu de wilaya, la
situation est difficilement maîtrisable et
les services de sécurité, en sous effectif,
sont souvent soumis à des pressions du
fait du nombre d’affaires qu’ils sont
tenues de résoudre.
Affaires d’agressions, vols à
l’arraché, cambriolages, escroquerie,
cybercriminalité, mouvements de foule,
manifestations, batailles rangées entre
bandes ou quartiers rivaux, dealers de
drogue, meurtres et autres chantages et
de destruction ou dégradation de biens
publics, mobilier urbain, administration,
tout cela est du ressort de la police qui
doit intervenir pour rétablir l’ordre, pour
mener des enquêtes, arrêter les
coupables et les présenter à la justice.
Photo : DR
Sous-effectif et multiplication
des délits
A la cité Boukhadra, l’un des plus
anciens bidonvilles d’Annaba où
des constructions illicites ont poussé
par centaines, le petit commissariat n’en
peut plus, drogue, agressions, vols et
autres délits sont légion. El Fakharine,
Sidi Harb, Sidi Brahim cité Auzas,
La Colonne et même les quartiers
huppés sont logés à la même
enseigne, les effectifs font cruellement
défaut.
A Sidi Amar c’est pire, la Sûreté
urbaine extra muros gère l’université
avec ses 45 000 étudiants, la nouvelle
cité de Chaiba où ont poussé des
dizaines d’immeubles, El Qaria, le
bidonville qui grossit de jour en jour,
H’djar Eddis Bargouga et de petites
agglomérations. Les citoyens qui se sont
plaints de cette situation ont réclamé, il
y a quelques mois, l’ouverture de
nouveaux services de police dans ces
cités. En vain.
«Nous vivons chaque jour dans la
peur d’être agressés, volés ou
cambriolés. A chaque fois, il faut laisser
quelqu’un à la maison sinon on est sûr
de recevoir la visite de cambrioleurs. Le
soir, il n’est pas question de rentrer en
retard car on risque d’être agressé et
dépouillé de ses biens, c’est déjà arrivé
à des voisins et je ne veux pas être la
prochaine victime», nous dit une jeune
femme habitant à Chaiba.
Redresser la situation
Redresser la situation, assurer la
sécurité des biens et des personnes est
subordonné à une augmentation des
effectifs de la police tout en la dotant
des moyens indispensables pour réussir
cette mission difficile dans un
environnement qui n’est pas toujours
favorable. Cela implique aussi une
adhésion et une aide des citoyens aux
agents de police pour contribuer à leur
propre sécurité ; tout le monde sait que
plus un pays est civilisé, moins sa police
est nombreuse. Hélas, ce n’est pas
encore le cas chez nous.
M. R.
T H E M A
Mercredi 6 avril2016
15
SÉCURITÉ
UNIVERSITÉ DE BÉJAÏA
La genèse de la violence et ses remèdes,
objet d’un colloque
De notre correspondant à Béjaïa
Kamel Amghar
a violence se banalise dans toutes
les strates de la société algérienne.
Les associations, les ligues des
droits de l’Homme, l’assistance sociale, le
corps médical et les universitaires tirent la
sonnette d’alarme et appellent à une prise
de conscience des conséquences,
fâcheuses et multiples, qui en découlent.
Une violence multidimensionnelle qui va
de l’abus de pouvoir à l’agression
physique caractérisée, en passant par la
destruction de biens, le vol, l’harcèlement,
l’insulte, l’outrage et la diffamation
gratuite et préméditée. Ce fléau ravageur
mine en profondeur tous les domaines de
la vie quotidienne. Tout le monde est
constamment sur ses gardes, suspectant
partout la menace et se préparant en
conséquence. Pour ainsi dire, chacun se
sent intimement visé et se tient prêt à
«dégainer» à la moindre anicroche.
Ce conditionnement psychologique
complique davantage la situation. Malgré
tous les efforts déployés sur le plan
strictement sécuritaire (caméras de
surveillance, mise en service de numéros
d’appel aux secours, police de proximité,
redéploiement de la gendarmerie, création
de sociétés de gardiennage), le problème
de la sécurité des biens et des personnes
se pose toujours et à tous les niveaux.
Afin de préserver l’école de cette brutalité
ambiante, le ministère de l’éducation
nationale a récemment paraphé une
convention avec les services de police et
ceux de la gendarmerie pour veiller sur la
tranquillité des établissements scolaires.
L’espace public, les stades, les milieux
professionnels, l’arène politique et même
le «cocon» familial sont devenus
le théâtre de violences et de luttes
spectaculaires et visibles, générant
inquiétudes et traumatismes divers. Cette
schizophrénie suspicieuse se manifeste
également parmi les élites, dans le milieu
des affaires et les médias. Certains
universitaires qui s’étaient penchés sur la
question font régulièrement le lien avec la
tragédie des années 1990. D’autres
remontent très loin aux épisodes les plus
douloureux de l’occupation coloniale pour
expliquer la genèse de cette violence
multiforme. La petite délinquance et la
Photo : DR
L
brutalité ordinaire - celles qu’on voit à
tous les coins de rue - ne peuvent pas
dissimuler l’autre violence plus
préoccupante, plus profonde et plus
dangereuse qui caractérise les échanges et
les rapports aux niveaux les plus élevés de
la hiérarchie sociale. On l’aurait tous
remarqué, le discours politique est
truffé de propos violents, de graves
dénigrements, d’accusations dangereuses
et d’offensives verbales qui n’épargne
rien, y compris la vie privée des acteurs
concernés. Les opérateurs économiques
n’échappent pas, non plus, à cette logique
de confrontation et de lutte qui dépassent
largement le simple cadre du jeu
d’influence. Les milieux culturels se font
aussi violence. Les chicanes opposant
arabophones et francophones font
régulièrement la Une des journaux.
L’arabité et l’Islam sont souvent
injustement invoqués pour contrarier la
diversité culturelle, linguistique et
civilisationnelle du peuple algérien. Dans
le sport, la rivalité se mue très souvent en
bagarres rangées par galeries et médias
interposés. Non, pour parler vraiment de
violence, on doit remonter très haut pour
cerner ses origines, identifier clairement
ses acteurs et envisager des solutions
multiples et complémentaires. Le volet
sécuritaire, à lui seul, ne suffira jamais. Il
y a d’abord un grand effort à accomplir en
matière de moralisation de la vie
publique. Politiques, personnalités,
acteurs de la société civile, responsables
administratifs, grands artistes et
champions sportifs se doivent de donner,
en premier, l’exemple à travers une
conduite irréprochable, éthique et
citoyenne. Les discours haineux doivent
être bannis à ce niveau. Il appartiendrait,
ensuite, à des institutions comme les
écoles, les universités, les mosquées, les
médias d’étendre et de promouvoir cette
bonne culture citoyenne à l’ensemble de
la population. Ce sujet de la violence
préoccupe au plus haut point les
institutions de l’Etat. Les scientifiques et
les académiciens planchent aussi sur ce
thème extrêmement sensible. L’université
de Béjaïa s’apprête à accueillir, les 10 et
11 mai prochain, un colloque national sur
le sujet, placé sous l’intitulé : «Figures
de la violence en Algérie. Aspects
psychologiques et sociologiques». De
nombreuses questions sont soumises au
débat. Quels sont les ressorts, l’impact et
les objets de la violence ? Quelles sont les
expressions psychiques, sociétales et
sociales de la violences ? Quel rapport à la
perte de repères symboliques (non respect
de la loi, effondrement des idéaux et
déclin de l’image paternelle) ? Quels
moyens pour se prémunir contre la violence ? A l’évidence, la question est très
complexe. La solution ne saurait être
qu’une démarche globale qui prendrait en
charge, de manière complémentaire, plusieurs volets à commencer par les élites,
elles-mêmes, et les centres de l’autorité et
du pouvoir.
K. A.
INSÉCURITÉ AU SEIN DE LA SOCIÉTÉ ALGÉRIENNE
La sévérité de la justice s’avère nécessaire pour le bien des citoyens
Par
Chahira Cheref
MALGRE tous les efforts consentis
par les autorités publiques afin d’assurer
une vie parfaite au citoyen, ce dernier se
sent toujours en manque de sécurité
puisqu’il est exposé quotidiennement à
l’agression sous toutes ses formes.
Dans certains quartiers, les habitants et
les visiteurs sont menacés par des groupes
de jeunes qui imposent leur loi forcément
sur les gens. «J’habite un quartier populaire à Alger. On insulte quotidiennement
les filles, on frappe les enfants et on
dérange les habitants mais personne ne
peut réclamer sinon il sera dans la cible»,
nous a confié un quadragénaire tout en
ajoutant, «puisque on vit dans l’insécurité,
les gens deviennent de plus en plus
ignorants, chacun cherche son intérêt et
celui de ses proches et il ne s’intéresse
pas à ce qui ce passe avec son voisin».
Seuls, en famille ou entre amis,
les individus subissent chaque jour des
harcèlements dans les rues, ce qui mène
dans la plupart des cas à des bagarres qui
finissent dans la majorité des temps par
des crimes. «Je suis un jeune algérien qui
n’arrive pas à marcher avec ma famille
dans la rue tranquillement. Faute de ceci,
j’évite de sortir avec mes sœurs ou ma
mère à pied et même en voiture, on n’est
pas tranquille», dira un trentenaire.
Même dans les milieux éducatifs
tels que les universités et les écoles,
l’insécurité persiste. Qui n’a pas
entendu parler d’un crime au sein d’un
établissement scolaire, à l’université ou à
la résidence universitaire. «Je suis maman
de deux filles, l’aînée est en 3 e année
primaire. On doit l’accompagner tous les
jours à l’école. Vu que je travaille, je
trouve parfois des difficultés mais il est
hors question de la laisser rentrer seule.
Si on est dans une société là où la sécurité
des citoyens est assurée, j’aurai laissé ma
fille partir seule à l’école mais avec le
phénomène du kidnapping et la situation
qui fait de plus en plus peur je n’ai plus le
choix», nous a dit une maman.
A partir de 20h du soir, la circulation
dans les différentes ruelles de la capitale
et des autres wilayas devient de plus en
plus dangereuse et ce malgré l’installation
des caméras, la multiplication de la
surveillance et la mise en place des
institutions de sécurité. «A Alger-Centre
et dans certains quartiers résidentiels, la
situation est beaucoup meilleure mais
cela ne suffira jamais puisque, la situation
doit être similaire dans les différents coins
du pays», estimera un citoyen, la
cinquantaine.
Pour la majorité des citoyens, la raison
principale de l’insécurité en Algérie est le
manque de sévérité de la justice
algérienne. «Si le délinquant paye cher
son crime, il ne le refera jamais mais là on
parle d’un pays où l’un peut tuer l’autre
devant tout le monde et en plein jour pour
passer quelques années en prison.
Des enfants ont été tués, des femmes
lâchement agressées et plusieurs autres
crimes mais rien n’a changé. A mon avis,
les lois de la justice doivent être vérifiées
afin de mettre fin à l’insécurité,
aux crimes et aux autres maux de la
société.
C. C.
16
Mercredi 6 avril 2016
C U L T U R E
EN MARGE DES 1ER JOURNÉES NATIONALES DU THÉÂTRE POPULAIRE À BORDJ BOU ARRÉRIDJ
Mihoubi souligne la nécessité d’une carte
nationale des monuments culturels
Le ministre de la Culture dira que son département de la Culture œuvre à mettre à la page les spécificités culturelles et
historiques des différentes régions du pays, en vue de la valorisation du patrimoine culturel national
Par
Sihem Bounabi
e coup d’envoi de la première édition des Journées
nationales du théâtre populaire à Bordj Bou Arréridj, organisées par la coopérative «Tadj»,
en collaboration avec la direction
de la culture de la wilaya, a été
donné, hier, au complexe culturel
Aïcha-Haddad, par le ministre de
la Culture, Azzedine Mihoubi, en
présence de nombreuses personnalités de la culture et du 4e art algérien ainsi qu’un nombreux public.
Au cours de la cérémonie d’ouverture, le ministre a indiqué que «la
stratégie de son département axe
sur la relance du théâtre populaire, l’école, d’où les figures
emblématiques du 4e art en Algérie
ont émergé», rapporte l’APS.
Une quinzaine de troupes de
théâtre, entre amateurs et professionnels, prendront part à ces 1res
Journées nationales du théâtre
populaire qui se poursuivront jusqu’au 7 avril prochain.
Des troupes en provenance de
plusieurs villes du pays, à l’instar
de Constantine, Sétif, Mostaganem
ou encore Annaba participe à ces
journées. Lors de cette manifestation, l’art du théâtre populaire de la
Halqa sera à l’honneur avec la
troupe Halqa de Sidi Bel-Abbès
tout comme le théâtre d’expression
amazigh représenté par la coopérative Timizdourar de Béjaïa, ainsi
que le conte populaire. Plusieurs
metteurs en scène du théâtre popu-
Photo : DR
L
laire dont Rabii Guechi, Mourad
Oudjit ou encore Fouzi Ben
Brahim présenteront leurs œuvres,
à raison de cinq représentations par
jour. Les organisateurs prévoient
d’organiser pour chaque spectacle
des représentations dans les centres
culturels, musées et places
publiques de la ville afin de toucher un plus large public. Des ateliers de formation sur l’actorat et le
métier de comédien de théâtre
seront animés par Mbarek Chemali
et Djamel Guermi, indiquent les
organisateurs de la manifestation
qui abritera également un colloque
scientifique sur le théâtre populaire.
Par ailleurs, le ministre de la
Culture, qui effectuait une visite de
travail dans la wilaya de Bordj Bou
Arréridj, a mis en exergue, la
nécessité d’élaborer une carte
nationale des monuments culturels
en Algérie, en précisant que «toute
wilaya se doit de répertorier ses
monuments culturels, de retracer
son histoire, les étapes historiques
de ses monuments sur le plan local
avant de rassembler les données
sur le plan national en se basant
sur les normes d’usages en pareil
cas». M. Mihoubi a souligné à ce
propos que «cette opération permettra de mettre en valeur la
dimension culturelle, historique et
touristique des ces monuments».
Estimant l’apport indéniable d’une
telle démarche dans la valorisation
de la mosquée Ouled Sidi Brahem
dont l’édification remonte au
6e siècle, le château d’El-Mokrani
ou encore la mosquée Al Atik de la
ville de Bordj Bou Arréridj notamment.
Azzedine Mihoubi a également,
précisé que le département de la
culture œuvre avec une grande
volonté à mettre à la page les spécificités culturelles et historiques
des différentes régions du pays, à
travers la valorisation du patrimoine culturel national. Au cours
de son passage au chantier de la
bibliothèque publique urbaine, le
ministre a appelé à la relance du
rôle des bibliothèques, en garantissant aux scolarisés une carte de
bibliothèque gratuite pour inciter
les jeunes à la lecture. Il a aussi
annoncé la relance prochaine du
colloque international du roman
dans la wilaya. Le ministre de la
Culture a appelé lors de cette visite
à «une meilleure optimisation des
structures culturelles, expliquant
que retenir des espaces tels que la
Maison de la culture MohamedBoudiaf pour le théâtre ou le
cinéma permettra d’intéresser les
jeunes et de les inciter à assister à
l’activité culturelle». Ajoutant que
«la démarche permet de découvrir
des talents dans les différents
aspects de l’art».
S. B.
TASSAFT OUGUEMOUNE PLEURE SON ARTISTE
Décès de l’écrivain Chabane Ouahioune
L’ÉCRIVAIN et chroniqueur
algérien Chabane Ouahioune est
décédé, lundi dernier à Tassaft
Ouguemoune (Tizi Ouzou), à l’âge
de 94 ans, a annoncé la directrice
de la wilaya de la culture, Nabila
Goumeziane, à l’APS. Tout en
présentant ses condoléances à la
famille et amis du défunt, elle a
déploré cette «grande perte d’un
grand homme de lettres humble
et modeste, qui a marqué de
son emprunte la littérature algérienne». «L’aigle a quitté son
rocher et pris son envol vers son
créateur», ajoutera-t-elle. La directrice de la culture a également
indiqué qu’un hommage appuyé
sera rendu à Chabane Ouahioune à
travers une exposition de son
œuvre et de son parcours, depuis
hier, à la Maison de la culture
Mouloud-Mammeri, a indiqué la
directrice de la culture.
Né le 22 avril 1922 à Tassaft
Ouguemoune, Chabane
Ouahioune, avocat de formation,
est l’auteur de huit romans, sur la
Kabylie et le Djurdjura, sa région
natale à savoir «La maison au bout
des champs», qui raconte son village Tassaft durant la période coloniale, «Tiferzizouith où le parfum
de la mélisse», un hymne au
Djurdjura, «Parmi les collines
invaincues», «Ce mal des siècles»,
Itinéraires brûlants et L’aigle du
rocher, son dernier roman écrit à
l’âge de 89 ans, une déclaration de
son amour ardente à son village
natale .
Son premier contact avec l’écriture romanesque remonte à l’année
1946 lorsqu’il rencontra Mouloud
Mammeri.
Il est souligné dans l’une des
biographies qui lui est consacrée
qu’«alors étudiant en droit, dans
un hôtel d’Alger-Centre où il a
loué une chambre avec un de ses
amis, il fait la connaissance d’un
locataire qui aime cuisiner, préparer du thé à satiété et écrire».
Ce locataire n’est autre que Mouloud Mammeri alors enseignant au
lycée de Ben Aknoun. Il apprécie
les qualités morales et intellectuelles de son hôte Chabane Ouahioune. Mouloud Mammeri lui
confie sitôt écrites, des pages de
son manuscrit de son premier
roman, La colline oubliée. Chabane Ouahioune s’en délecte dans
sa chambre d’hôtel où, sur la
demande appuyée de Mouloud
Mammeri, il se fait lecteur de son
manuscrit.
Ainsi c’est tout naturellement
que Dda Chaavane sera des
années plus tard; lecteur correcteur
aux éditions de la Société nationale
d’édition et de diffusion (Sned).
Chabane Ouahioune a également
touché, dans ses écrits, les problèmes de l’émigration avec la
délicatesse de l’humaniste, dans
une série de chroniques, pleines de
bon sens et de modération, dans la
presse algérienne, au moment de la
violence intégriste. Pour rappel,
vendredi passé son village natal
Tassaft Ouguemoune dans la commune d’Iboudrarene, avait rendu
un hommage à celui que les villageois appellent affectueusement et
par respect Da Chaavane. Le
regretté écrivain, n’avais pas pu
assister à cet hommage étant alité.
Les organiseurs avaient indiqué
que cet hommage se veut «un geste
de reconnaissance à cet écrivain
romancier, et chroniqueur, pour sa
contribution à l’enrichissement de
la littérature algérienne, témoignant ainsi de l’amour du village
et de la patrie dans ses œuvres.
R. C.
Photo : DR
Par
Rédaction culturelle
17
M O N D E
Mercredi 6 avril 2016
LA TRÊVE A ÉTÉ ANNONCÉE PAR L’AZERBAÏDJAN ET LES SÉPARATISTES
6 morts dans un
attentat-suicide près
d’une école à Kaboul
Cessez-le-feu au Nagorny-Karabakh
Un kamikaze circulant à moto s’est fait
exploser hier près d’une école dans un
district au nord de Kaboul, la capitale
afghane, tuant au moins six personnes,
rapportent les autorités. Vingt-six personnes, dont trois enfants, ont été
blessées par l’explosion, a précisé
Wahid Sediqqi, porte-parole du gouverneur de la province de Parwan.
L’attaque n’a pas été revendiquée. Le
22 février dernier, les taliban s’étaient
attribué la responsabilité d’un attentat
suicide qui a fait 14 morts et 11 blessés
dans une clinique du même secteur.
Les bombardements se sont arrêtés, hier, après une nuit ponctuée par des tirs
d’artillerie sporadiques
Par
Reda Cadi
Azerbaïdjan et les
autorités de la région
séparatiste du NagornyKarabakh ont annoncé, hier,
avoir conclu un cessez-le-feu
pour mettre un terme à quatre
jours de violents affrontements
ayant fait au moins 64 morts
dans cette zone stratégique du
Caucase. «Les opérations militaires ont été stoppées mardi à
12h (8h GMT)», a indiqué le
ministère azerbaïdjanais de la
Défense dans un communiqué.
«Un accord pour une cessation
des hostilités a été conclu. Nous
avons donné l’ordre d’arrêter de
tirer», avait précédemment
annoncé à l’AFP un porte-parole
du ministère de la Défense de la
région séparatiste.
Les bombardements se sont
arrêtés, hier, après une nuit ponctuée par des tirs d’artillerie sporadiques, selon un photographe
de l’AFP présent dans le village
azerbaïdjanais de Terter, situé
près de la ligne de front. Jusqu’à
hier, les affrontements faisaient
encore des victimes. Seize militaires azerbaïdjanais ont été tués
au cours des deux derniers jours
dans les affrontements avec les
séparatistes du Haut-Karabakh, a
annoncé, hier, le ministère de la
Défense à Bakou. Lundi dernier,
les combats dans cette région
contestée avaient fait au
moins 13 morts. Hier encore,
l’Azerbaïdjan et le Haut-Karabakh s’accusaient mutuellement
d’être responsables de cette escalade de violence. «Toute la responsabilité est imputable à
l’Arménie qui ne se préoccupe
pas de résoudre le conflit et viole
le droit international», a déclaré
le vice-ministre azerbaïdjanais
des Affaires étrangères, Khalaf
Khalafov, lors d’une réunion
à Bakou. Dans un communiqué,
les forces armées du HautKarabakh ont accusé
L’
Photo : DR
La Corée du Nord menace
de bombarder Séoul
l’Azerbaïdjan «d’augmenter jour
après jour le calibre de ses
munitions» et d’avoir utilisé
lundi soir des lance-roquettes
multiples Smerch contre des
positions militaires et des installations civiles. Le président
arménien, Serj Sargsyan, a, de
son côté, mis en garde, lundi dernier, contre le risque de guerre
ouverte avec l’Azerbaïdjan. Les
affrontements, qui impliquent
des chars, des missiles, de l’artillerie et des hélicoptères, avait
lieu autour de la zone de contact,
un no man’s land truffé de mines
qui sépare les forces séparatistes,
positionnées au pied des monts
Karabakh, des troupes azerbaïdjanaises retranchées plus bas
dans la plaine. Une réunion du
groupe de Minsk sur le HautKarabakh au sein de l’Osce,
coprésidé par la France, les
Etats-Unis et la Russie et chargé
de trouver une issue à ce «conflit
gelé» depuis plus de 20 ans, doit
commencer à Vienne à 13h
GMT, tandis que le président
turc Erdogan, allié de Bakou,
semblait attiser les tensions en
assurant que ce territoire «retournera un jour» à l’Azerbaïdjan.
Les hostilités - les pires
depuis un cessez-le-feu instauré
en 1994 - avaient éclaté dans la
nuit de vendredi à samedi derniers et ont fait depuis au moins
64 morts, tant parmi les civils et
que les militaires, et des centaines de blessés. Les combats,
dans cette zone autonome inté-
grée à l’Azerbaïdjan à l’époque
soviétique, sont les plus violents
depuis cette trêve négociée sous
l’autorité de la Russie en 1994.
Après une guerre ayant fait
30 000 morts et des centaines de
milliers de réfugiés, principalement azerbaïdjanais, le NagornyKarabakh est passé sous le
contrôle de forces séparatistes
proches de l’Arménie. Cette
région est désormais majoritairement peuplée d’Arméniens.
Aucun traité de paix n’a été signé
et après une période de calme
relatif, ce territoire a connu ces
derniers mois une nette escalade
des tensions, Erevan estimant fin
décembre qu’on était revenu à la
«guerre».
R. C./Agences
L’ORGANISATION TERRORISTE A DÉJÀ UTILISÉ CETTE ARME BIOLOGIQUE
L’armée syrienne attaquée au gaz moutarde par l’EI
L’armée syrienne a été attaquée au gaz moutarde par des
combattants de l’organisation
Etat islamique près de la ville de
Deir Ezzor (est), chef-lieu de la
province éponyme frontalière de
l’Irak, a fait savoir l’agence officielle Sana lundi soir dernier.
«Les terroristes de Daesh ont
visé l’aéroport militaire de Deir
Ezzor avec des obus contenant
du gaz moutarde, provoquant
des cas de suffocations», a précisé l’agence.
Le gaz moutarde, qui provoque des détresses respiratoires,
une cécité momentanée et des
cloques très douloureuses, a déjà
été utilisé par l’EI en Syrie et en
Irak, avaient rapporté à plusieurs
reprises des responsables américains, des observateurs et des
militants syriens.
La ville de Deir Ezzor est
contrôlée à 60% par les djihadistes de Daesh qui tentent
depuis 2014 de capturer l’aéroport militaire, situé au sud-est de
la cité. Plus de 200 000 civils
sont quasi-encerclés par Daesh et
des aides sont régulièrement larguées par les avions russes.
Lundi dernier, sept civils dont
trois femmes ont été tués dans un
bombardement de l’EI sur deux
quartiers tenus par le régime,
d’après l’Observatoire syrien des
droits de l’Homme (Osdh).
L’Osdh n’était pas en mesure de
confirmer l’attaque au gaz moutarde mais a rapporté par ailleurs
que l’EI a mené lundi un assaut
contre le village de Jafra, près de
l’aéroport, au moyen de deux
kamikazes qui se sont fait
exploser, sans fournir de bilan.
La province de Deir Ezzor est
cruciale pour l’EI car elle est
située entre celle de Raqqa, bastion du groupe et la frontière irakienne, contrôlée en grande
majorité par ses djihadistes.
Depuis quelques semaines,
l’EI est sous pression en Syrie et
a notamment été chassé par
l’armée syrienne appuyée par
l’aviation russe de la ville
antique de Palmyre et de la ville
d’al-Qaryatayn, qui étaient parmi
ses derniers fiefs de la province
centrale de Homs.
In 20minutes.fr
La Corée du Nord a diffusé une nouvelle vidéo de propagande, menaçant la
capitale de son voisin sudiste de tirs de
roquettes. Une précédente vidéo imaginait une attaque nucléaire contre
Washington. Un clip de propagande
nord-coréen a été diffusé par le site
Dprk Today sur sa chaîne YouTube,
dépeignant un bombardement fictif de
Séoul. La vidéo, intitulée «En cas d’absence de réponse à l’ultimatum», montre
des lance-roquettes BM-21 Grad, de
conception soviétique, tirer du côté
nord-coréen sur la Maison Bleue, le
siège de la présidence sud-coréenne.
Elle se conclut par cet avertissement :
«Tout sera réduit en cendres». Dix jours
auparavant, une autre vidéo montrait
une attaque nucléaire nord-coréenne
sur Washington.
L’ANC s’opposera
à la destitution
de Jacob Zuma
Le Congrès national africain (ANC) a
apporté au président sud-africain Jacob
Zuma le soutien nécessaire pour faire
échec à l’ouverture d’une procédure de
destitution à l’encontre du chef de
l’Etat, mis en cause pour avoir effectué
des travaux avec des fonds publics dans
une résidence privée. La Cour constitutionnelle a ordonné jeudi à Jacob Zuma
de rembourser une partie de la somme
totale (l’équivalent de 14 millions
d’euros) dépensée pour sa résidence
de Nkandla, au Kwazulu-Natal. La
procédure de destitution réclamée par
l’opposition doit être débattue dans la
journée à l’Assemblée nationale,
chambre basse du parlement sud-africain, où l’ANC dispose d’une large
majorité (62% des 400 sièges). Jacob
Zuma a promis vendredi de rembourser une partie des sommes
engagées et a présenté des excuses
pour «le malaise et la confusion» suscités par cette affaire. «Le président s’est
excusé et a fait preuve de l’humilité
nécessaire pour tout dirigeant», s’est félicité Gwede Mantashe, secrétaire
général de l’ANC, à l’issue d’une réunion de la direction du parti.
Pékin sanctionne Pyongyang
LE MINISTÈRE du Commerce chinois a interdit, hier, les
importations d’or et de terres
rares nord-coréens et les exportations vers la Corée du Nord de
kérosène et d’autres produits
pétroliers susceptibles d’être utilisés pour des fusées. Le secteur
minier est l’un des piliers de l’économie nord-coréenne, qui est
en grande partie coupée du
monde. Ces sanctions s’inscrivent dans le cadre de la résolution adoptée le 2 mars par le
Conseil de sécurité des Nations
unies en réponse au quatrième
essai nucléaire effectué le 6 janvier par Pyongyang, suivi, le
7 février, par un tir de fusée largement considéré comme un
essai de missile balistique
déguisé. Des images satellite
récentes témoignent d’activités
«suspectes» sur le principal complexe nucléaire de Corée
du Nord de Yongbyon, qui
pourraient être le signe que
Pyongyang retraite du plutonium
afin de fabriquer de nouvelles
bombes nucléaires, ont annoncé,
hier, les spécialistes de l’Institut
américano-coréen de l’université
Johns Hopkins.
18
Mercredi 6 avril 2016
S P O R T S
SPORT SCOLAIRE
1/4 DE FINALE ALLER DE LA LIGUE DES CHAMPIONS
Abdelhafid Izem :
«le sport scolaire
en Algérie est en
déperdition»
Zidane et le Real, une faim de «Loups» à Wolfsburg
A Wolfsburg, «ZZ» devrait reconduire la même ossature que lors du clasico, avec peut-être
quelques petits changements à la marge : l’intégration du latéral droit Danilo à la place de
Dani Carvajal, qui s’est beaucoup dépensé samedi, ou l’éventuel retour au milieu de
James Rodriguez si Zidane décide de faire souffler un joueur comme Toni Kroos
Par
Agence presse service
appétit vient en
mangeant pour Zinédine
Zidane et son Real
Madrid, qui ont dévoré le
FC Barcelone samedi en Liga
(2-1) et ambitionnent mercredi
d’aller croquer les «Loups»
de Wolfsburg, novices à
ce stade des quarts de finale
aller de la Ligue des champions
(18h45 GMT).
Quel gouffre entre l’ogre
Real, 10 sacres en C1 et 33 participations aux quarts, et l’inexpérimenté club allemand, dont
c’est seulement la deuxième
apparition dans l’épreuve-reine
européenne après 2009-2010!
A Wolfsburg, l’équipe de
Zidane rêve d’un nouveau festin:
il s’agit de surfer sur la probante
victoire obtenue samedi dans le
clasico et de montrer que le
Real a de nouveau les crocs
après une saison en dents de scie.
«(Cette victoire) nous place
mentalement dans une position
très solide, nous pouvons battre
n’importe qui quand nous
sommes dans un bon jour», a
prévenu l’attaquant gallois
Gareth Bale.
Auteur d’un coup d’éclat
mémorable au Camp Nou,
Zinédine Zidane en est ressorti
conforté. Et il peut sereinement
préparer l’objectif N°.1 de la fin
de saison merengue: tenter de
conquérir la «Undecima», la
11e C1 du club le plus titré de
l’histoire de la compétition.
La réussite Casemiro
«Nous connaissons l’importance de la Ligue des champions
et nous savons ce que nous voulons réaliser», a prévenu l’en-
Photo : DR
L’
traîneur français samedi, l’air
déjà concentré sur l’échéance
Wolfsburg. L’une des décisions
de «Zizou» les plus saluées par la
presse madrilène ces dernières
heures est l’installation dans le
onze titulaire du milieu défensif
brésilien Casemiro, auteur d’une
prestation de haute volée samedi
pour éteindre notamment
l’attaquant-vedette barcelonais
Lionel Messi.
Ce choix a relégué sur le banc
des stars comme Isco et James
Rodriguez mais avec l’assise
offerte par Casemiro, le Real
vient d’enchaîner six victoires
d’affilée toutes compétitions
confondues, donnant raison au
technicien français.
«(Zidane) en sait énormément
parce qu’il a été un joueur d’exception», l’a encensé Casemiro
sur le site du Real. «Il est en voie
de devenir un grand entraîneur,
il fait du bon travail.»
A Wolfsburg, «ZZ» devrait
reconduire la même ossature que
lors du clasico, avec peut-être
quelques petits changements à la
marge : l’intégration du latéral
droit Danilo à la place de
Dani Carvajal, qui s’est
beaucoup dépensé samedi, ou
l’éventuel retour au milieu de
James Rodriguez si Zidane
décide de faire souffler un joueur
comme Toni Kroos.
Ronaldo, record
en vue
Devant, le trio offensif
«BBC» (Bale-Benzema-Cristiano Ronaldo) a donné pleine
satisfaction contre le Barça.
Ronaldo, auteur de 13 buts
dans cette édition de la C1, a
l’occasion mercredi de se
rapprocher de son propre record
(17 buts en 2013-2014) et également de la barre mythique des
100 buts dans l’épreuve reine
européenne (90 à ce jour).
Quant à Karim Benzema,
indifférent aux polémiques liées
à ses démêlées judiciaires et à
son éventuel retour en équipe de
France, il continue d’étinceler
en pointe et espère briller à
nouveau en Allemagne. Gare
néanmoins à Wolfsburg! Certes,
les «Loups», dauphins du Bayern
Munich la saison dernière, ne
sont actuellement que 8 e en
Bundesliga, et viennent de se
faire corriger 3-0 à Leverkusen.
Mais ces dernières saisons,
les clubs allemands n’ont pas
toujours souri au Real, éliminé
par le Borussia Dortmund en
demi-finales en 2013 (1-4, 2-0),
bousculé par cette même équipe
en quarts en 2014 (3-0, 0-2) et
victime d’une grosse frayeur à
domicile contre Schalke 04 en
huitièmes en 2015 (2-0, 3-4).
Reste que dans leur compétition fétiche, les Madrilènes
savent être au rendez-vous quand
il le faut : ils peuvent obtenir lors
du match retour mardi prochain
leur sixième qualification
consécutive pour le dernier carré.
Et alimenter ainsi leur appétit
grandissant.
AFP
MC ALGER
Zekri ne fait pas l’unanimité, Bourayou et Farhi pressentis
LA DIRECTION du
MC Alger choisira entre Youcef
Farhi et Abdellatif Bourayou
dans les prochaines heures pour
renforcer la barre technique de
son équipe première de football
au moment où Noureddine Zekri
ne fait pas l’unanimité, a appris
l’APS hier auprès du club de
Ligue 1 algérienne Mobilis.
Cette décision a été prise au
cours de la réunion du conseil
d’administration du club tenue
lundi soir, a indiqué un membre
de cette instance, précisant au
passage que Lotfi Amrouche,
l’actuel coach des Vert et Rouge
sera maintenu en qualité de
co-entraîneur.
Le MCA, qui misait sur une
place sur le podium, n’est
désormais qu’à cinq points de la
zone de relégation. Amrouche,
l’ex-directeur technique des
jeunes catégories du club, avait
succédé à Meziane Ighil après la
troisième journée de la phase
retour, mais il n’a réussi à
remporter aucun match en
championnat. En revanche, le
jeune technicien a conduit son
équipe en demi-finales de la
Coupe d’Algérie où elle donnera
la réplique à l’US Tébessa
(Div. amateur) le 16 avril au
stade 5-Juillet. Le MCA
avait débuté la saison avec le
Portugais Artur Jorge comme
entraîneur en chef, assisté de
l’ancien international brésilien,
Valdo. Les deux hommes ont été
démis de leurs fonctions au
milieu de la phase aller pour
«mauvais résultats».
APS
Coupe arabe 2016 : 32 clubs participants
dès l’été prochain
LA COUPE arabe des clubs,
sous sa nouvelle version,
regroupera 32 clubs issus
d’Afrique et d’Asie, alors que les
primes globales atteindront les
6 millions de dollars, rapporte
mardi la presse saoudienne.
Réunie lundi à Riyad, l’Union
arabe de football (UAFA) a
décidé officiellement de relancer
la Coupe arabe des clubs, gelée
depuis 2013 et dont le dernier
détenteur n’est autre que l’USM
Alger. Le club algérois devrait
représenter l’Algérie dans cette
épreuve en sa qualité de tenant
du titre. 32 clubs seront sur la
ligne de départ à la prochaine
édition prévue l’été prochain,
dont 16 issus du continent africain, précise la même source.
Le tour éliminatoire tiendra
compte de la partie géographique
des clubs engagés, alors que la
phase finale aura lieu en Egypte.
Le vainqueur empochera la
somme de 3 millions de dollars,
ce qui représentera la prime la
plus élevée parmi les compétitions africaines et asiatiques.
Le président de l’UAFA, le
Prince Tourki Ben Khaled
Ben Fayçal, a annoncé en mars
dernier la relance de la Coupe
arabe sous une nouvelle formule.
L’annonce a été faite à l’issue
de la réunion du comité exécutif
de l’UAFA au cours de laquelle
un «accord de principe» a été
conclu avec un nouveau sponsor
devant dorénavant parrainer les
compétitions de l’UAFA. APS
LE SPORT scolaire est en
«constante déperdition, particulièrement chez les filles», a
déploré, hier à Alger, le
président de la Fédération algérienne du sport scolaire (FASS),
Abdelhafid Izem.
Suivant les derniers recensements «8 millions d’enfants
sont scolarisés en Algérie, dont
4 millions au niveau des
écoles primaires, mais seuls
300 000 d’entre eux disposent
d’une licence sportive. Ce qui
est vraiment trop peu», a
regretté Izem au forum du
journal El Moudjahid.
Le président de la FASS a
expliqué cette déperdition par le
manque d’infrastructures dans
les établissements scolaires,
particulièrement au niveau des
écoles primaires, dont aucune
ne dispose d’un espace spécifique pour la pratique du sport.
«Il existe 19 000 écoles primaires
à
travers le territoire national et
aucune d’entre elle ne dispose
d’un terrain ou d’une salle
pouvant abriter des activités
sportives», a détaillé Izem, en
révélant qu’il «compte profiter
des prochaines assises avec la
tutelle et les pouvoirs publics»,
pour demander à ce que «les
nouvelles écoles primaires, en
cours de construction, soient
dotées d’un espace pour la
pratique du sport».
Izem a déploré également
«un manque d’intérêt» pour le
sport scolaire, comme en témoignent «les subventions dérisoires qui lui sont allouées»,
sans oublier «la place peu reluisante qu’on lui accorde dans
l’échelle des valeurs», puisque
les problèmes exposés par la
FASS semblent toujours de
«moindre importance» par
rapport à d’autres secteurs
d’activité.
«Pourtant, le sport scolaire
s’intègre dans les travaux
d’intérêt général, contribuant
de manière étroite à l’essor de
la société, notamment, à travers
la lutte directe contre la délinquance et les problèmes de
santé, comme l’addiction et
l’obésité», a encore expliqué
Izem. Le président de la FASS a
tenu a rappeler au passage que
de grands sportifs algériens,
comme le champion olympique
de 1500 m, Taoufik Makhloufi,
l’attaquant de l’USM Alger,
Oussama Derfalou, la judoka
Salima Souakri et bien d’autres
talents encore ont été «découverts grâce au sport scolaire»,
d’où la nécessité de le relancer.
Izem (53 ans), ancien
international de volley-ball et
président de la FASS depuis
2009, a conclu en affirmant que
«l’essor du sport scolaire est
tributaire d’une volonté politique», ajoutant que «malgré les
efforts des techniciens, tout
reste entre les mains des décideurs».
19
S P O R T S
Mercredi 6 avril 2016
SUSPENSION DE SIX MOIS DU PRÉSIDENT DE LA JS SAOURA
MC Oran : blessé, Zaâbia
incertain face au Kawkab
Marrakech
A quand une charte de bonne conduite ?
L’attaquant libyen du MC Oran,
Mohamed Zaâbia, est incertain
pour la réception du Kawkab
Marrakech (Div 1 Maroc), samedi
prochain (18h00) au stade AhmedZabana, dans le cadre des huitièmes
de finale (aller) de la Coupe de la
Confédération de football. Absent
lors de la séance de reprise lundi,
Zaâbia ne s’est pas entraîné également hier matin car ne s’étant pas
encore rétabli de sa blessure, a
appris l’APS auprès du club de Ligue
1 algérienne de football.
Le meilleur buteur du championnat
algérien avait contracté sa blessure
lors du précédent match de son
équipe sur la pelouse de la JS
Saoura (0-0), samedi passé pour le
compte de la 24 e journée de la
compétition locale. Zaâbia avait
déclaré forfait pour le match en
déplacement contre les Ivoiriens de
Sporting Gagnoa, lors des seizièmes
de finale retour de la Coupe de la
Confédération, également pour
blessure.
Malgré la sensible réhabilitation morale de la scène footballistique, des
anachronismes persistent et donnent plutôt une mauvaise image au football algérien
Par
A. Lemili
ohamed Zerouati, président de la Jeunesse
sportive de Saoura est
de nouveau frappé par une
sanction de la commission de
discipline de la Fédération
algérienne de football. La
mesure relève presque de la
banalité tant les dirigeants du
football national semblent être
cuirassés contre des sanctions
qui n’ont aucune valeur effective en matière d’application.
En effet plus d’un président
de club interdit de stade tout au
long des ces dix dernières
années a brillé par sa présence
non seulement au sein de l’infrastructure mais, quoiqu’en
retrait du banc de touche se
trouvait mêlé avec les représentants de la presse, les ramasseurs de balle et stadiers à
hauteur de la main courante.
Jamais aucun arbitre, commissaire de match et autres responsables de l’organisation et le
maintien de l’ordre n’ont
bronché.
Le président de la JSS a été
suspendu parce qu’il aurait
proféré des menaces et recouru
à des intimidations à l’encontre
vraisemblablement d’un officiel (le communiqué officiel ne
donnant aucun détail sur les raisons), il n’en serait pas alors à
son premier essai puisqu’il y a
quelques semaines, il s’est
signalé par une déclaration
publique dans laquelle il affirmait que le président de la JS
Kabylie dont l’équipe devait
évoluer à Béchar (la rencontre
s’est soldée par la défaite des
Canaris par 3-0) y était indésirable.
A partir de cette bagarre de
chiffonniers, le président de la
JSK s’était juré de saisir les
instances sportives sur ce qui se
M
Photo : DR
Sporting Lisbonne : Slimani
dépasse la barre de 50 buts
passait. Cela a-t-il été suivi
d’effet ou non ? Quoiqu’il en
soit, il appartenait à ces mêmes
instances de s’autosaisir de
cette affaire d’autant plus que
le président de la JSS n’en est
pas à son premier «coup d’éclat».
En 2013, déjà il était l’objet
d’une accusation formulée par
le président du CA Batna au
motif que Med Zerouati aurait
approché des joueurs du club
des Aurès dans le but d’arranger le résultat de la rencontre opposant leurs deux
équipes respectives. Cette
affaire qui avait défrayé la
chronique avait eu pour suite la
condamnation à 18 mois de
prison ferme pour le président
de la JSS. Bien entendu, celui-
ci avait fait appel de la décision
du tribunal de la ville d’AïnM’lila où s’était déroulée la
première audience.
En ce qui concerne la FAF,
elle avait laissé la justice suivre
son cours et ne devait se prononcer qu’une fois un jugement
définitif pris. Néanmoins, le
président du CAB s’arcboutait
sur la nécessité de ne tenir
compte que de la mesure prononcée par le tribunal d’AïnM’lila et menaçait de boycotter
la compétition si les instances
sportives ne prenaient pas la
décision de rétrograder la JSS
conformément à l’article 80 des
règlements généraux de la fédération. Nezzar poussera le bouchon encore plus loin en
saisissant la Fifa et en fin de
compte écopera d’une suspension d’une année prononcée par
la LFP, ce qui le contraindra à
se délester momentanément de
ses obligations vis-à-vis du
CAB.
Ceci étant, à quelques
exceptions près, les directions
de clubs semblent être la parfaite émanation de la Cour des
miracles et malgré la sensible
réhabilitation morale de la
scène footballistique, il n’en
demeure pas moins que des
anachronismes donnent plutôt
une mauvaise image au football
algérien sans que des mesures
sérieuses quant à l’étayage ne
soient prises par qui de droit.
A. L.
SÉLECTION ALGÉRIENNE
Christian Gourcuff : «Mon départ peut être contre mes intérêts»
LE DÉSORMAIS exentraîneur de la sélection algérienne de football, Christian
Gourcuff, a reconnu hier avoir
pris un risque en quittant
l’Algérie, mais admet qu’il
fonctionnait plus à «l’affectif et
à la passion qu’à la pression
des grands rendez-vous». «J’ai
eu la chance dans ma carrière
de pouvoir partir quand je n’étais pas bien. Là encore, je le
fais. Ca peut-être contre mes
intérêts car cette équipe
d’Algérie peut faire quelque
chose de grand à la Coupe du
monde dans deux ans. Mais de
toute manière, plus qu’un palmarès, j’ai besoin de me sentir
bien au quotidien. Pour moi,
c’est ça qui compte», a déclaré
Gourcuff au journal L’Equipe.
Le contrat de Gourcuff avec la
sélection algérienne a été résilié
dimanche sur sa demande. Il
avait succédé à Vahid
Halilhodzic en août 2014.
«La sélection a récemment
franchi un cap. C’est une
équipe qui a du talent et qui est
très attachante. Sur le plan
relationnel et dans l’application à l’entraînement, c’était un
régal», a-t-il ajouté.
Revenant sur les raisons de
son départ, le technicien
français a expliqué qu’il s’était
engagé avec la Fédération algérienne de football (FAF) pour
«impulser une politique technique globale, pour aider au
développement du football
algérien», mais son projet est
vite «tombé à l’eau».
«De manière générale, je ne
me retrouvais pas du tout dans
ce contexte. Je me sentais en
décalage. A l’automne dernier,
il y’a eu une forme de rupture.
J’en ai tiré les conséquences
car je n’allais pas rester à
Alger pour ne rien faire. J’ai
donc quitté mon domicile et je
ne me rendais en Algérie que
pour les rassemblements. C’était donc un peu un travail à
mi-temps qui ne pouvait pas me
satisfaire», a-t-il détaillé.
«Je n’avais que trois entraînements lors de chaque rassemblement. Pour moi qui a
vécu ce métier au quotidien
pendant vingt-cinq ans, c’est
peu», a-t-il encore dit.
Gourcuff avait été conspué par
une partie des supporters algériens lors des deux matchs
amicaux face à la Guinée
(défaite 1-0) et le Sénégal (victoire 2-1) en octobre dernier au
stade 5-Juillet. Un comportement qui avait, selon ses dire,
scellé le divorce entre les deux
parties.
Depuis d’ailleurs, la sélection algérienne est revenue au
stade Mustapha-Tchaker de
Blida où elle a gagné ses deux
derniers matchs à domicile sous
l’ère de Gourcuff face à la Tanzanie (7-0) en éliminatoires du
Mondial-2018 et l’Ethiopie (71), en qualifications de la
CAN-2017.
APS
L’international algérien, Islam
Slimani, a réussi un nouveau doublé,
cette fois sur le terrain de
Belenenses, lors de la victoire de
son équipe Sporting Lisbonne (2-5),
lundi soir dans le cadre de la
28e journée du championnat de première division portugaise de football.
Le meilleur buteur de la sélection
algérienne (23 buts) est à son
51e réalisation en 103 matchs avec
le club de la capitale portugaise
depuis qu’il l’a rejoint en août 2013.
Slimani porte aussi à 22 son capital
but en «Liga Nos» cette saison et
préserve sa deuxième place au classement des meilleurs buteurs de
cette compétition derrière le
Brésilien Jonas (Benfica), qui en
compte 30. Le Sporting est toujours deuxième au classement du
championnat avec 68 points, distancé de deux unités par le leader
Benfica.
Ligue 2 Mobilis : un match
de suspension pour
les entraîneurs Bouhellal
et Cherif El Ouezzani
Les entraîneurs du MC El Eulma et
du Paradou AC, Kamel Bouhellal et
Si Tahar Cherif El Ouezzani ont été
sanctionnés chacun d’un match de
suspension à l’issue de la rencontre
des deux équipes (1-0), disputé
vendredi passé dans le cadre de la
25e journée du championnat de
Ligue 2 Mobilis algérienne de football.
La commission de discipline de la
Ligue de football professionnel
(LFP), a précisé que Bouhellal et
Cherif El Ouezzani ont écopé de
leurs sanctions pour «contestation
de décision».
Pour sa part, l’entraîneur adjoint du
MCEE, Saâd Alah Lazhar a été suspendu pour six mois pour «avoir jeté
des ballons dans l’air de jeu».
Une amende de 100 000 DA a été
également prononcée à l’encontre
du MCEE pour «mauvais comportement des ramasseurs de balles».
M A G A Z I N E
Mercredi 6 avril 2016
21
DIGNE D’UN FILM DE SCIENCE-FICTION
Technicolor concentre l’âge d’or d’Hollywood
dans l’espace d’une petite fiole
Par
Frankie Taggart
echnicolor, la mythique
société de post-production
hollywoodienne, se trouve
aujourd’hui à l’avant-garde
d’une révolution technologique
digne d’un film de science-fiction : elle parvient à stocker un
million de copies d’un vieux titre
dans l’espace d’une petite fiole.
La société, dont les caméras
et traitements de films
«trichrome» ont donné ses
couleurs aux joyaux du vieil
Hollywood comme «Le magicien
d’Oz» ou «Autant en emporte le
vent», célébrait cette semaine
son centenaire. Elle en a profité
pour dévoiler à la presse sa dernière technologie de pointe : le
codage et stockage de films
numérisés sur de l’ADN de synthèse.
Dans le site historique sur
Sunset boulevard du groupe
désormais passé sous pavillon
français - il a été racheté par
Thomson en 2000 - Jean Bolot,
vice-président de la recherche et
de l’innovation, a créé l’étonnement en montrant à un parterre
de journalistes une fiole grande
comme un échantillon de
parfum. Elle contenait d’après
lui un million de copies du film
silencieux de 1902 «Le voyage
dans la lune», le premier à avoir
utilisé des effets spéciaux.
L’ADN (acide désoxyribonucléique) est qualifié de macromolécule, mais malgré tout
infiniment petite, et invisible
pour l’oeil humain : on peut en
loger 90 000 dans l’épaisseur
d’un cheveux et stocker ainsi
Photo : DR
T
1 million de copies de vieux
films numérisés et codés en
ADN dans l’espace de quelques
gouttelettes.
«Ceci, croyez-le, est ce à quoi
ressemble l’archivage cinématographique du futur», assure
M. Bolot en tenant la petite fiole
dans sa main, avec au fond un
petit peu d’eau.
Les scientifiques expérimentent l’ADN comme moyen
de stockage depuis des années.
Le projet de Technicolor s’appuie notamment sur les travaux
de chercheurs de l’université
d’Harvard, qui en 2012 ont
réussi avec succès à stocker
5,5 pétaoctets de données, soit
5,5 millions de gigaoctets, dans
un seul gramme d’ADN.
Transférer des films sur de
l’ADN de synthèse présente
d’énormes avantages, souligne
M. Bolot, expliquant que l’archivage de tout le catalogue d’un
studio d’Hollywood, qui prend
actuellement des kilomètres
carrés, pourrait tenir dans le
volume de quelques morceaux
de Lego.
La conversion en ADN du
«Voyage dans la Lune» a pris six
semaines et des dizaines de
milliers de dollars, mais Technicolor tente de peaufiner la
technologie pour la rendre
commercialement viable.
M. Bolot ne sait pas encore
s’ils vont y parvenir, mais il
pense le savoir «d’ici un an».
S’ils y parviennent, ce sera
vraiment «le début d’une nouvelle ère de l’archivage». Fondé
à Boston en 1915, Technicolor
s’est installé à Hollywood au
début des années 20 et a fait la
post-production de milliers de
films depuis.
«The Revenant», d’Alejandro
Inarritu, était cette année le cinquième film d’affilée récompensé par l’Oscar de la meilleure
photographie dont l’image a été
retouchée par des ingénieurs de
Technicolor.
Richard Crudo, directeur de
l’American Society of Cinematographers et lui-même directeur
de la photographie de nombreux
films, travaille avec les équipes
de la société depuis 1978 et les
qualifie d’«exceptionnelles».
«Avec l’adoption de la technologie numérique, il y a eu beaucoup de changements et
beaucoup de sociétés s’y sont
cassées les dents, mais Technicolor a réussi la transition», a-til expliqué. L’innovation la plus
marquante dans l’industrie du
film ces dernières années a été
l’émergence de la réalité virtuelle, des films souvent interactifs, mêlant images filmées et
générées sur ordinateur, aujourd’hui souvent regardés avec des
casques offrant une immersion à
360 degrés.
Technicolor, qui a rebondi
après avoir frôlé la faillite à la
fin des années 2000, a été l’un
des premiers à adopter l’innovation. L’an dernier, le groupe a
annoncé l’acquisition pour 295
millions de dollars de The Mill,
le plus gros studio d’effets
visuels et de création pour le secteur publicitaire.
Le portefeuille d’actifs de
Technicolor comprend aussi la
société d’effets spéciaux MPC,
qui a travaillé avec Ridley Scott
pour «Seul sur Mars», et a conçu
pour sa sortie un film de réalité
virtuelle à 360 degrés qui met le
spectateur dans la peau d’un
astronaute en plein vol vers
Mars. Frédéric Rose, qui dirige
le groupe depuis 2008, ne sait ce
que le futur réserve à
Technicolor mais pour lui une
chose est sûre : on voudra
toujours se divertir.
Quelle forme cela prendra-t-il
dans 100 ans ? Il assure, en plaisantant, qu’un bon moyen de
trouver l’inspiration est de «toujours se référer à la série d’origine de (Star Trek)».
AFP
LA TECHNOLOGIE EST DISPONIBLE UNIQUEMENT QUE DANS CINQ PAYS ANGLOPHONES
L'intelligence artificielle vient en aide aux malvoyants sur Facebook
Agence France Presse
FACEBOOK a lancé hier
une nouvelle fonctionnalité qui
utilise des avancées de l’intelligence artificielle, notamment en
termes de reconnaissance d’objets, pour décrire le contenu de
photos publiées sur son réseau
aux aveugles et aux malvoyants.
La technologie est disponible
uniquement dans un premier
temps sur les appareils mobiles
d’Apple (iOS) et pour les utilisateurs anglophones de 5 marchés
spécifiques (Etats-Unis,
Royaume-Uni, Canada,
Australie, Nouvelle-Zélande).
L’objectif est toutefois de
l’étendre rapidement à d’autres
langues et à d’autres plateformes. La nouvelle fonctionnalité, baptisée «automatic
alternative text», fonctionne
avec les logiciels utilisés par les
aveugles pour obtenir une description audio de ce qui s’affiche
sur leur écran. Dans le cas d’une
image publiée sur Facebook, ce
type de logiciel se contentait tou-
tefois généralement jusqu’ici de
dire qu’il s’agissait d’une photo
avec le nom de son auteur, et de
lire le cas échéants les commentaires écrits en dessous, ce qui ne
donnait pas forcément d’indication sur son contenu.
La nouvelle fonctionnalité
ambitionne d’enrichir cette description en fournissant à l’utilisateur quelques mots sur ce qui a
pu être automatiquement
reconnu dans l’image. Lors
d’une démonstration pour des
journalistes, le système indiquait
par exemple qu’une photo pouvait montrer du ciel et un arbre,
une pizza, ou trois personnes qui
sourient en extérieur. Cela reste
une description partielle du
contenu de l’image, avec pour
l’instant une centaine d’éléments
reconnus automatiquement, qu’il
s’agisse de modes de transport
(voiture, bateau, avion, vélo...),
d’éléments naturels (extérieur,
montagne, arbre, océan, soleil...),
de types de sports (tennis, natation, golf...) ou de nourriture
(pizza, sushi, café, dessert) ou
encore de mots aidant à décrire
l’apparence d’une personne
(bébé, lunettes, barbe, souriant...) Le choix des éléments de
cette liste, qui a vocation à
s’allonger au fil du temps, repose
sur la fréquence d’apparition des
choses en question dans les
photos publiées sur Facebook,
mais aussi sur la capacité du
système à les reconnaître de
manière fiable, ont expliqué aux
journalistes Jeff Wieland, un des
membres de l’équipe s’occupant
des questions d’accessibilité
chez Facebook, et Matt King, un
ingénieur du groupe qui a perdu
la vue quand il était à l’université. Dans le futur, le système
pourrait être développé pour
fournir des descriptions plus
complètes, par exemple en précisant les activités auxquelles se
livrent les personnes sur une
photo, ou peut-être leur identité,
ont-ils détaillé. Facebook n’est
pas le seul groupe technologique
à envisager d’utiliser l’intelligence artificielle pour aider les
handicapés. Lors d’une conférence pour les développeurs la
semaine dernière, Microsoft
avait également évoqué l’intégration de fonctions de reconnaissance d’objet ou de texte à
des applications mobiles. Il avait
notamment montré dans une
vidéo comment ce type de
fonctionnalité pourrait par
exemple s’intégrer à des lunettes
ou un smartphone pour «voir» à
la place d’un aveugle et lui
décrire les gens qui l’entourent
et leurs réactions, ou encore lui
lire le menu d’un restaurant.
AFP
Photo : DR
Par
www.latribunedz.com
FAUTE DE PERSPECTIVE D’UN GEL DE L’OFFRE
Mercredi 6 avril 2016
MÉTÉO
Les cours du pétrole
poursuivent leur chute
Par
Bahia Aliouche
es prix du pétrole étaient
hier toujours sous pression
en cours d’échanges
européens, dans un marché où la
perspective d’un gel coordonné
de la production devient de
moins en moins probable. Le
baril de Brent de la mer du Nord
pour livraison en juin valait
37,44 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de
Londres, en repli de 25 cents par
rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques
sur le New York Mercantile
Exchange (Nymex), le baril de
«light sweet crude» (WTI) pour
livraison en mai perdait 20 cents
à 35,50 dollars.
Les cours du Brent et du
WTI, qui ont débuté la semaine
dans le rouge au cours d’une
séance particulièrement volatile,
semblaient de nouveau hésiter
hier sur la marche à suivre, les
investisseurs digérant les derniers propos de l’Arabie saoudite
en amont de la réunion prévue le
17 avril à Doha et attendant en
outre d’en savoir plus sur le
niveau des stocks américains de
brut. Le Brent comme le WTI
ont en effet signé hier en début
d’échanges européens de nouveaux plus bas en un mois à respectivement 37,27 dollars et
35,24 dollars.
Le prince Mohamed Ben Salmane, vice-prince héritier et
numéro trois de l’Arabie saoudite, avait prévenu dans un entretien à l’agence Bloomberg que le
royaume, membre dominant de
l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), ne gèlerait sa production que si les
grands producteurs faisaient de
même. «Les attentes ont changé,
L
Centre Max. 18°
Min 12°
Pluie
Ouest
Max. 16°
Min 10°
Légère
pluie
Est
Max. 13°
Min 09°
Pluie
Sud
Max. 25° Plutôt
Min 12° ensoleillé
Source
http://fr.weather.yahoo.com
Horaires des prières
Fadjr...........04.58
Echourouk ...06.27
Dohr...........12.50
Assar ..........16.27
Maghreb ....19.17
Icha ............20.38
„ 47 morts sur les routes en une semaine
Photo : DR
47 personnes ont trouvé la mort et 1 457 autres ont été blessées dans 1 215 accidents de
la circulation, survenus entre le 27 mars et le 2 avril au niveau national, selon un bilan
établi, hier, par les services de la Protection civile. Le bilan le plus lourd a été enregistré
dans la wilaya de Bechar avec 13 personnes décédées et 18 autres blessées suite à
11 accidents de la circulation.
l’optimisme relatif sur les
chances d’un accord de gel de
production le 17 avril s’évanouit, (car) il est maintenant tout
à fait patent que les Saoudiens
ne seront pas prêts à s’y
conformer seuls, et en tout état
de cause sans que l’Iran fasse
preuve de bonne volonté», a
expliqué Bart Melek, chez
TD Securities.
Or, le ministre iranien
du Pétrole, Bijan Namdar
Zanganeh, a déclaré dimanche
que les exportations pétrolières
de son pays dépassaient désormais les 2 millions de barils par
jour (mb/j) grâce à la levée
des sanctions internationales en
janvier.
La Russie également n’a rien
arrangé en annonçant que sa production avait atteint 10,91 millions de barils par jour en mars,
un record depuis près de trente
ans. Les analystes de Commerzbank précisaient, de leur côté,
que «les investisseurs spéculatifs
ayant parié sur une hausse des
cours dans l’attente d’un accord,
qui avaient joué un rôle essentiel
pour faire monter les prix entre
la mi-février et la mi-mars, vont
probablement se retirer vu la
situation actuelle».
Par ailleurs le recul du dollar
semblait enrayé lundi, privant le
marché d’un soutien. En effet
tout recul du dollar bénéficie aux
acheteurs de brut munis d’autres
devises, les échanges étant
libellés en billets verts.
Pour M. Baruch, le dollar a
des chances de se renforcer dans
les jours qui viennent, notamment après la publication mercredi des minutes de la dernière
réunion de la Réserve fédérale,
ce qui, combiné à l’annonce probable d’une nouvelle augmentation des stocks américains le
même jour, «devrait encore
exercer une poussée supplémentaire sur les cours», potentiellement jusqu’à 32,5 dollars
le baril.
B. A./Agences
Baisse de la facture d’importation
de lait de 43,3% en janvier-février
Suite de la page 1
On y lit en effet que les quantités importées de
lait en poudre, crèmes de lait et matières grasses
laitières utilisées dans les laiteries du pays ont
baissé de 31,41%, passant à 55 473,86 tonnes en
janvier-février dernier, contre 80 872,19 t sur les
deux premiers mois de l’année 2015. Concernant la
facture d’importation relative au deux premiers
mois de l’année en cours, le Cnis indique que les
prix à l’importation des poudres de lait étaient en
recul de 40% en 2015, passant à 2 800 dollars/t
contre 4 800 dollars/t une année auparavant. Par
ailleurs, il faut souligner que cette baisse des
importations est aussi due au fait que le gouvernement accorde des avantages à tous les acteurs de la
filière, en amont comme en aval, dans le circuit de
la production de lait cru. Rappelant aussi que le
gouvernement a décidé, le mois de mars dernier, de
fixé le prix de référence du litre de lait cru de
vache à 50 DA, à savoir 36 DA le prix de cession
du lait cru aux laiteries et 14 DA de subvention de
l’Etat, contre respectivement 34 DA et 12 DA
auparavant. De plus, et en réponse à la préoccupa-
tion des éleveurs relative à l’accès à l’aliment de
bétail et à la régulation du marché de ce produit,
l’exécutif avait décidé d’approvisionner directement les éleveurs en matière de son (résidu de
mouture de blé). Toujours dans cette perspective
de booster la filière lait, d’autres mesures de facilitation à moyen terme ont été prises par le gouvernement afin d’asseoir une stratégie de relance de la
filière lait. Il s’agit, notamment, de l’accès des professionnels de la filière lait au foncier agricole pour
leur permettre d’investir en amont de cette filière et
concourir au développement des grandes cultures
(céréales et fourrages). Les pouvoirs publics ambitionnent, dans ce cadre, de promouvoir la création
de fermes modernes intégrées pour l’élevage bovin
laitier et la production de céréales et de fourrages
dans le cadre de contrats-programmes. Il s’agit
aussi d’encourager l’utilisation du crédit de campagne «R’fig» pour investir dans la production des
fourrages, tandis que les coopératives d’éleveurs
seront incitées à recourir à l’exploitation des
périmètres irrigués, notamment dans les HautsPlateaux et le Sud.
Z. A.
„ Pluies assez marquées sur le nord du pays
Des pluies assez marquées affecteront les wilayas de Bouira, Médéa, Blida, Alger,
Boumerdes, Tizi Ouzou, Tipaza, Ain Defla, Tissemsilt, Chlef, Relizane, Mostaganem,
Mascara, Sidi Bel Abbes, Oran, Aïn Témouchent et Tlemcen, avec des cumuls pouvant
atteindre ou dépasser les 60 mm durant la validité Bulletin météorologique spécial (BMS)
émis, hier, par les services de l’Office national de météorologie du BMS qui court jusqu’à
21h. Selon les mêmes prévisions, les pluies affecteront également les wilayas de Laghouat,
Djelfa, Bordj Bou Arreridj, M’sila, Biskra et Batna, où les cumuls estimés pourront
atteindre ou dépasser localement 40 mm et ce jusqu’à 12h. Des rafales de vent sous
orages sont, également, prévus durant la validité du BMS. Par ailleurs, des vents assez
forts accompagnés de fréquents soulèvements de sable souffleront sur les wilayas de
Béchar, Adrar, Ghardaïa et Ouargla, avec des vents de nord-ouest à nord de l’ordre de
60 à 70 km/h avec des rafales pouvant atteindre ou dépasser localement 80 km/h.
„ 41 réseaux de criminels démantelés dans l’ouest du pays depuis
début 2016
Les services de la Gendarmerie nationale ont démantelé durant le premier trimestre de
l’année en cours 41 réseaux de crime organisé dans l’ouest du pays, ont indiqué, hier à
Oran, des responsables du 2e Commandement régional de ce corps d’arme. Les réseaux
démantelés activaient notamment dans la contrebande, le trafic de drogue, le vol, la
falsification de véhicules et de devises. Parmi les réseaux démantelés, 25 sont spécialisés
dans la contrebande et le trafic international de drogue (kif traité, cocaïne et
psychotropes) à partir du Maroc. La même période a connu une hausse du volume des
saisies de kif traité dépassant 17 quintaux, contre 14 qx durant le premier trimestre
de 2015, ainsi que celle des psychotropes, surtout de l’ecstasy dont plus de
48 000 comprimés ont été saisis depuis le début de l’année courante, contre
12 000 seulement durant la même période de 2015.
„ Un réseau de drogue démantelé à Biskra
6 membres présumés d’un réseau de trafic de drogues ont été interpelés par les services
de la sûreté de la wilaya de Biskra, a indiqué, hier, le chargé de communication de la
Sûreté de wilaya. Trois des mis en cause, dont une jeune fille, âgée de 19 ans, ont été
appréhendés au niveau d’un barrage de sécurité près de la ville de Biskra. Les
investigations ont conduit, par la suite, à l’arrestation des trois autres complices dans la
wilaya voisine d’El Oued, en vertu de l’extension des prérogatives territoriales des
enquêteurs. 4 kilogrammes de drogues qui se trouvaient entre les mains des membres de
ce réseau activant le long de l’axe Biskra-El Oued ont été également saisis.
„ Décès de l’ancien journaliste de l’APS Rachid Stihi
L’ancien journaliste de l’agence Algérie presse service (APS) Rachid Stihi est décédé, hier,
à l’âge de 60 ans, des suites d’une longue maladie, a-t-on appris auprès de ses proches. Le
défunt a intégré l’agence nationale en novembre 1983 au service de traduction avant de
rejoindre différents services, dont la rédaction régionale et le secrétariat général de
rédaction, avant de faire valoir ses droits à la retraite en 2015. Le personnel de l’APS
gardera de Rachid, l’image d’un collègue ayant le sens de la responsabilité, la rigueur
professionnelle et une courtoisie exemplaire. En cette douloureuse circonstance, le
directeur général et l’ensemble des journalistes et travailleurs de l’agence pour laquelle le
regretté a consacré 32 années de vie présentent à sa famille et proches leurs sincères
condoléances.
„ Découverte d’une cache contenant une quantité d’armes à El Oued
Une cache contenant une quantité d’armes a été découverte, hier dans la région de
Bir Dher, à El Oued, durant l’opération de ratissage et de recherche menée par les
éléments de l’Armée nationale populaire (ANP) dans cette zone, a indiqué, hier, un
communiqué du ministère de la Défense nationale. La cache découverte par un
détachement de l’ANP contenait un mortier de calibre 60 millimètres, une mitrailleuse
14,5 millimètres, une autre 12,7 millimètres, 44 obus de mortier ainsi que 2 560 balles de
différents calibres, a précisé le communiqué.
Décès du militant de la cause nationale et ancien ministre du Travail,
Mohamed Saïd Mazouzi
Le militant de la cause nationale et ancien ministre du Travail, Mohamed Saïd Mazouzi,
est décédé, hier à Alger, à l’âge de 92 ans. Militant du Parti du peuple algérien (PPA),
dès son jeune âge dans la région de la Kabylie maritime (Tigzirt), aux côtés de Omar et
Mansour Boudaoud, Ahmed Zerouali et de Amar Haddad, le défunt avait fait partie du
noyau ayant préparé l’insurrection du 8 mai 1945.