Décès du militant de la cause nationale et ancien ministre du Travail, Mohamed Saïd Mazouzi Lire en page 24 Retrouvez votre journal sur son nouveau site : latribunedz.com N° 6346 Prix 10 DA France 1 C Quotidien national d'information Mercredi 6 avril 2016 DÉNONÇANT UNE CAMPAGNE DIFFAMATRICE MENÉE PAR LE MONDE CONTRE L’ALGÉRIE Les autorités algériennes protestent officiellement auprès du Quai d’Orsay Par La protestation des autorités a fait réagir le quotidien Le Monde, qui a publié hier une précision sur son site Internet. Le quotidien français a indiqué que «contraire- LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’AGENCE NATIONALE D’AMÉLIORATION ET DE DÉVELOPPEMENT DU LOGEMENT : LE DIRECTEUR général de l’Agence nationale d’amélioration et de développement du logement (Aadl) M. Tarek Belaribi, a affirmé, hier sur les ondes de la radio nationale, que «l’opération de choix des sites de logements pour les souscripteurs au programme Aadl 2 sera lancée en juillet prochain». M. Belaribi a expliqué que «l’opéra- DIPLOMATIE Non-intervention en dehors des frontières : un principe intangible de l'Algérie............p2 Par Ziad Abdelhadi tion de choix des sites pour Aadl 2 était prévue pour le mois de mars, mais a été décalée pour permettre le déroulement de l’opération de remise des pré-affectations et les ordres de versement pour Aadl 1» ajoutant que «vu le nombre très important de souscripteurs à Aadl 2, et pour mieux se préparer sur le plan humain et matériel, le choix des sites sera pour la première semaine ou la première quinzaine du mois de juillet». Suite en page 5 Le mécanisme de soutien à la production de lait cru mis en place depuis quelques années par le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, commence à donner des résultats sur le terrain, comme le montre un rapport du Centre national de l’informatique et des statistiques des Douanes algériennes (Cnis), rendu public hier. Suite en page 24 Supplément Théma L'Algérien s'impose un modus vivendi Lire pp 11 à 15 intervenue une journée après la publication par le journal français d’une enquête planétaire sur les paradis fiscaux, réalisée par plus de 100 journaux à partir de quelque 11,5 millions de documents. L’enquête a cité le nom du ministre de l’Industrie, Abdesselam Bouchouareb, en tant que propriétaire d’une société. Mais, la Compagnie d’études et de conseil (CEC) mandatée pour agir pour le compte du ministre a précisé, dans un message adressé à l’APS, que cette société, dénommée «Royal Arrival Corp», a été créée «pour gérer son patrimoine privé, mais n’a jamais été active» et «ne possède aucun compte bancaire». Selon la CEC, M. Bouchouareb, «en apprenant nos d é m a rc h e s , a i m m é d i a t e m e n t demandé de geler (pendant l’exercice de ses mandats publics) toute utilisation de cette société et l’ouverture du compte bancaire à la Nbad Genève n’a, de ce fait, pas été concrétisée». La société «avait pour objet de reprendre et gérer des biens patrimoniaux existants avant l’entrée en fonction de Monsieur Bouchouareb», a précisé encore le message signé par le fondé de pouvoir de la Royal Arrival Corp, M. Guy Feite. S. B./APS ACTUALITÉ Baisse de la facture d’importation de lait de 43,3% en janvier-février Photo : S. Zoheir Abdallah Kaddour dans les ‘‘Panama papers’’. Ce sont des proches du chef de l’État qui sont soupçonnés d’avoir détourné une partie des ressources du pays». Rappelons que cette réaction est SELON LE CENTRE NATIONAL DE L’INFORMATIQUE ET DES STATISTIQUES DES DOUANES ALGÉRIENNES «Le choix des sites de logements AADL 2 à partir de juillet prochain» Par ment à ce que la photo en Une du Monde daté du 5 avril (édition imprimée) a pu laisser croire, le nom du président algérien, Abdelaziz Bouteflika, n’apparaît pas Photo : S. Zoheir SUITE au traitement réservé à l’Algérie, dans le cadre de l’affaire dite «Panama papers», par le quotidien français Le Monde, les autorités algériennes ont «protesté, hier lundi 4 avril, officiellement auprès du Quai d’Orsay», a indiqué le site d’information en ligne Tout sur l’Algérie (TSA). Ce média a expliqué que «la diplomatie algérienne a dénoncé une campagne diffamatrice et manipulatrice menée par Le Monde contre l’Algérie». Les mêmes sources rappellent que les autorités algériennes «ont été particulièrement choquées par la Une d’hier du journal français». Le journal a, en effet, illustré sa première page avec les photos de cinq dirigeants dont le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, sous le titre «L’argent caché des chefs d’État», alors que le nom du Président n’est à aucun moment cité dans l’article consacré à l’Algérie. Selon toujours TSA, les autorités algériennes ont estimé qu’il s’agit d’une «campagne (qui) s’inscrit dans une campagne plus large qui cible l’Algérie de manière négative depuis quelques temps». Photo : Archives Smaïl Boughazi SANTÉ Lancement du réseau algérien de télémédecine «RT-DZ» ................................p5 MONDE Cessez-le-feu au NagornyKarabakh .............................p17 2 L ’ É V É N E M E N T Mercredi 6 avril 2016 LES RELATIONS ALGÉRO-SAOUDIENNES À L’ÉPREUVE DES ÉVÉNEMENTS Non-intervention en dehors des frontières : un principe intangible de l’Algérie Par Moumene Belghoul e chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, a chargé son conseiller Tayeb Belaïz de porter un message au roi d’Arabie saoudite. Une visite qui intervient alors que des informations ont fait état de froid entre les deux capitales. Le message apporte «des éclaircissements» sur la position de l’Algérie par rapport aux crises et événements qui secouent le monde arabe. «Les positions de l’Algérie visà-vis de certaines questions sensibles que connait la scène arabe sont sous-tendues par son legs historique quant à la non-ingérence dans les affaires internes d’autres pays, et ne sont pas, contrairement à ce qui pourrait être perçu, une opposition à des partenaires arabes.» L’Algérie a refusé de suivre la vague et de faire partie d’une coalition intervenant au Yémen, dans le cadre d’un groupement mené par l’Arabie saoudite. Alger a également refusé de déclarer comme organisation «terroriste» le mouvement de résistance et parti libanais Hezbollah. Ces positions de principe n’auraient pas agréé Riyad, résolument dans une posture anti iranienne particulièrement excessive. Il faut dire que le poids de l’Algérie est tel qu’une autre position serait intenable dans un contexte international des plus instables. La position de l’Algérie «émane de ses Constitutions qui interdisent le déploiement des forces armées algériennes hors des frontières du pays», a fait remarquer le Président Photo : Archives L algérien dans sa missive. L’Algérie «privilégie toujours les solutions politiques pacifiques, tout comme elle rejette la violence qui n’engendre que la violence», a ajouté le Président. La clarté de la position de l’Algérie s’inscrit dans la droite ligne des principes en vigueur depuis l’indépendance. La doctrine de non-intervention de l’Armée nationale populaire en dehors des frontières est toujours de mise, même si certains appellent à une certaine «évolution» pour faire face, notamment, aux nouvelles menaces. «D’aucuns pourraient croire, à zzz AU FIL DES JOURS Par Kamel Amghar LA DOCTRINE diplomatique de l’Algérie s’articule sur trois principes cardinaux : le droit des peuples à l’autodétermination, la non-ingérence dans les affaires internes d’Etats tiers, et le règlement politique et diplomatique des conflits. Cette profonde conviction, héritée de l’idéologie indépendantiste de la délégation extérieure du FLN du temps du colonialisme français, fait l’unanimité absolue au sein du peuple algérien qui, soit dit en passant, approuve totalement la politique étrangère du pays depuis toujours. Aucun dirigeant, quel que soit son rang, ne peut remettre en cause ces trois principes fondamentaux. Cette vérité, objet d’un véritable consensus national, est parfaitement respectée par tous les présidents algériens. Dans son message au roi d’Arabie saoudite, le président Abdelaziz Bouteflika a nettement tort, que les positions exprimées par l’Algérie à propos de certaines questions sensibles sur la scène arabe, voire régionale, s’opposent à celles de nombre de ses partenaires arabes». Rappelons que l’Algérie avait réagi en son temps par l’entremise du ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, qui avait rappelé que la Ligue arabe n’avait pas besoin d’avoir une force conjointe puisque dans sa charte il est écrit qu’elle a vocation à régler les problèmes à l’amiable. Une position rappelée par le Président : «L’Algérie favorise toujours le règlement des problèmes dans le cadre des canaux internationaux à l’instar de l’ONU», ajoutant que «même si d’aucuns croient, à tort, que certaines positions de l’Algérie sont en porte-à-faux avec celles de pays frères, il ne s’agit nullement de toucher à l’essence même de ses relations avec ces pays». Les relations entre l’Algérie et l’Arabie saoudite restent, malgré les «fâcheries», empreintes de respect mutuel malgré ce qu’on en dit. Une relation personnelle privilégiée existe entre le chef de l’État algérien et la monarchie saoudienne. Alger, qui avait décrété un deuil national de trois jours suite au décès du roi Abdallah, garde des liens d’amitié avec certaines personnalités de haut rang de la famille régnante. Le prince Nayef Ben Abdelaziz, décédé en 2012, était un ami intime du président algérien. Il avait passé sa dernière convalescence en Algérie. Son fils, le prince héritier Mohamed Ben Nayef, appelle à la nécessité d’œuvrer à l’enrichissement et à la concrétisation des liens d’amitié entre les deux pays. La visite annoncée du Roi d’Arabie saoudite en Algérie constituera une occasion importante pour examiner les principales questions convergentes au double plan arabe et régional. M. B. Poursuite des entretiens entre Tayeb Belaïz et le ministre saoudien de l’Intérieur LES ENTRETIENS entre Tayeb Belaïz, ministre d’Etat, conseiller spécial auprès du président de la Républiquen Abdelaziz Bouteflika, et le prince héritier, vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur saoudien l’émir, Mohamed Ben Neyef Ben Abdelaziz se sont poursuivis, hier, à Riyad, la capitale de l’Arabie saoudite. Ces entretiens s’inscrivent dans le cadre du «renforcement des relations bilatérales et de l’examen des moyens d’élargir les domaines de coopération bilatérales en vue de répondre aux aspirations des deux peuples». M. Belaïz est arrivé dimanche dernier dans la capitale du royaume, porteur d’un message du président de la République, Abdelaziz Bouteflika au serviteur des deux Lieux Saints de l’islam, le roi Salmane Ben Abdelaziz Al Saoud. Mise au point rappelé l’attachement viscéral de l’Algérie à cette doctrine qui, du reste, adhère et s’accommode scrupuleusement à la charte de l’Organisation des Nations unies (ONU) et aux autres traités internationaux ratifiés par le pays. La lettre transmise au souverain saoudien, et remise par Tayeb Belaïz, conseiller spécial du Président, lors de sa récente visite à Riyad, sonne comme une mise au point et un net éclaircissement des positions de principe de l’Algérie sur nombre de dossiers d’intérêt commun, à l’instar de ce qui se passe actuellement dans le monde arabe (Syrie, Irak, Yémen, Palestine, Libye et Sahara occidental). Ces positions, tranchées et inébranlables, ne s’accommodent pas avec l’attitude franchement belliciste et interventionniste du royaume saoudien et de ses sosies dans la région. En clair, l’Algérie milite résolument pour une sortie de crise négociée en Syrie, en Irak, en Libye et au Yémen. Elle rejette toute intervention militaire dans ces pays et dénonce vivement les sponsors et les commanditaires des groupes terroristes qui sèment le chaos et la désolation aux quatre coins du monde. L’Algérie appuie aussi le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et celui de la Palestine à l’indépendance sur les frontières de 1967. L’Arabie saoudite, engagée militairement au Yémen, s’ingérant directement dans les affaires internes du Liban, de l’Irak et de la Syrie, soutenant ouvertement la colonisation du Sahara occidental par le Maroc, regarde d’un mauvais œil cet attachement de l’Algérie à la légalité internationale et aux bonnes valeurs émancipatrices de la diplomatie. La missive du président insiste sur la souveraineté des options prônées par l’Algérie et souligne que cette différence de vues n’empêche pas les deux pays de développer des relations bilatérales harmonieuses, d’insuffler une coopération économique qui profiterait aux deux pays. Voilà un message qui a le mérite de la clarté. On ne partage pas la même vision sur nombre de dossiers diplomatiques, mais on peut s’entendre sur d’autres questions d’intérêt mutuel, comme les échanges économiques, l’investissement et la régulation du marché pétrolier où les deux pays partagent des intérêts communs colossaux. Il s’agit aussi d’un désaveu indirect adressé à certaines parties arabes qui profitent de cette situation, somme toute naturelle, pour approfondir la brouille entre les deux Etats. Les Saoudiens savent, désormais, à quoi s’en tenir de manière nette et précise. L’Algérie met les point sur les «i», insiste sur sa souveraineté et fait montre de sa volonté à s’engager dans des partenariats économiques «gagnant-gagnant». Comme le dit si bien un confrère chroniqueur : l’honneur et la dignité du pays ne se négocient pas. Voilà, en bref, le fin fond du texte. K. A. L ’ É V É N E M E N T Mercredi 6 avril 2016 3 LES RÉVÉLATIONS ONT PROVOQUÉ UNE ONDE DE CHOC LA PHOTO DU CHEF DE L’ETAT ET SON NOM À LA UNE DU MONDE SUR L’AFFAIRE «PANAMA PAPERS» «Panama papers» : réactions, explications et accusations Impair ou acte délibéré pour nuire à l’Algérie Par Photo : DR Hassan Gherab Par Karima Mokrani aute d’éthique grave à la Une du quotidien français Le Monde dans son édition du 04/04/2016, révélant une affaire d’évasion fiscale, qualifiée de la plus importante dans le monde. Une affaire qui implique des responsables politiques de différents pays dont des chefs d’Etat. Et le nom du chef d’Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika, avec sa photo, à côté de quatre autres dont le président russe, Vladimir Poutine et celui syrien, Bachar El Assad, de même que le roi marocain Mohamed VI, accompagnent un titre tranchant:«L’argent caché des chefs d’Etat». La partie «chefs d’Etat» en rouge. Rouge sang! Pourtant, à lire le contenu de l’article, le Président algérien n’est aucunement cité dans les 11,5 millions de fichiers qui ont atterri dans la rédaction du journal allemand «Süddeutsche Zeitung» et le Consortium international des journalistes d’investigation (Icij). Ni d’ailleurs dans l’article du quotidien français qui évoque plutôt des proches «soupçonnés» d’y être impliqués. Pourquoi alors la photo en Une du chef de l’Etat algérien et son nom, avec un titre aussi affirmatif? Le quotidien français «Le Monde» de manière délibérée ou non (difficile de croire à une simple erreur) s’en prend à nouveau à l’Algérie. Par cet acte, il ne porte pas atteinte seulement à la personne du chef de l’Etat, mais aussi à l’institution et donc pour le pays; l’Algérie. Cela à quelques jours seulement de l’arrivée dans le pays d’une autre personnalité française, en l’occurrence, le Premier ministre, F Manuel Valls, dans le cadre du renforcement des relations entre les deux pays. Le gouvernement français affirme en permanence sa disponibilité et son engagement à travailler dans le sens d’un apaisement réel des relations bilatérales et le développement sur tous les plans, Valls n’est pas le premier responsable politique à venir en Algérie dans le cadre de cette stratégie, mais la presse fait autrement. Acte délibéré ou non, l’erreur professionnelle du «Monde» porte lourdement atteinte à l’Algérie. Le journal n’en est pas à sa première attaque, ligne éditoriale oblige, depuis que la société des rédacteurs a cédé ses parts à des hommes d’affaires avides davantage de richesses, mais aussi nostalgiques de la «France coloniale». Ses positions, lui et d’autres rédactions de la presse française, de soutien clair chaque fois que les décideurs français annoncent une éventuelle intervention armée dans un pays d’Afrique en témoignent. En effet, d’aucuns ne peuvent nier que des pays comme le Niger, le Tchad, le Mali et d’autres, sont encore sous domination française. C’est la France qui installe et démet les présidents dans ces pays. Les positions du journal et d’autres journaux de la presse française, quand il s’agit de traiter de l’affaire du Sahara occidental et du Maroc est une autre preuve; les rédacteurs toujours souples avec le Maroc, non seulement pour l’affaire du Sahara occidental, mais aussi pour leurs bien nombreux dans ce pays et les facilités d’acquisition d’autres dans ce même pays. Autres preuves de l’éloignement des nouvelles rédactions des règles d’éthique et de déontologie qui étaient les prin- cipes fondamentaux intangibles des grands journaux qu’ils étaient, principalement «Le Monde» considéré comme une institution, leurs positions par rapport à la question de «la déchéance de la nationalité», ainsi que l’émigration. D’autres cas sont à citer, en ce qui concerne par exemple «la guerre» en Syrie. Sans compter, bien sûr, l’affaire du «qui tue qui?» qui, durant des années a ensanglanté l’Algérie plus que ne l’a fait le terrorisme jusqu’à ce que les criminels barbares arrivent sur les sols étrangers et les capitales les plus puissantes. A en croire le site électronique «Tout sur l’Algérie», l’Algérie a officiellement protesté auprès du Quai d’Orsay et a dénoncé «une campagne diffamatoire et manipulatrice menée par Le Monde contre l’Algérie». Suite à quoi ou suite à des commentaires citoyens ou autres, le quotidien français a apporté une précision: «Contrairement à ce que la photo en ‘une’ du Monde daté du 5 avril (édition imprimée) a pu laisser croire, le nom du président algérien, Abdelaziz Bouteflika, n’apparaît pas dans les «Panama papers». Ce sont des proches du chef de l’État qui sont soupçonnés d’avoir détourné une partie des ressources du pays, comme le relève l’article ci-dessus, paru en page 7 du quotidien». C’est une précision, pas une excuse. Le journal ne dit pas avoir commis une erreur, du tout, c’est juste qu’il demande au lecteur de ne pas mal interpréter la photo. Et encore ! Pourtant, il ne peut y avoir d’autres interprétations, les professionnels de la rédaction du quotidien français le savent. K. M. LES RÉVÉLATIONS des «Panama papers», qui ont dévoilé un vaste système d’évasion fiscale mondial utilisant les sociétés offshore, ont provoqué une onde de choc et ont fait réagir certaines personnalités citées alors que d’autres assument pleinement affirmant avoir agi dans la légalité. La première victime de ce grand déballage de linge sale est assurément le Premier ministre islandais, Sigmundur David Gunnlaugsson, qui détenait avec son épouse secrètement une société établie dans les îles Vierges britanniques jusqu’en décembre 2009. Après avoir déclaré qu’il ne démissionnera pas de son poste, il a été finalement obligé de le faire sous la pression de la rue et a quitté hier ses fonctions. Mais la réaction la plus musclée est venue du président russe, Vladimir Poutine, qui est désigné indirectement à travers trois de ses proches (Serguei Rodulgin, célèbre violoncelliste et parrain de sa fille) et les frères Arkady et Boris Rotenberg) détenteurs de sociétés offshore. Comme à son habitude, M. Poutine n’ira pas par quatre chemins pour accuser ouvertement les américains d’être à la base de ces révélations, affirmant que ce sont d’anciens agents de la CIA qui ont tout monté. Dmitry Peskov, le porteparole de Poutine, dira, lui, qu’«il est évident que la principale cible de ces attaques est notre président», soutenant que ces publications pleines d’«inventions» et de «falsifications» visent à «déstabiliser le pays». Pour le Kremlin, qui soupçonne l’Icij, dont les bureaux sont à Washington, d’avoir des liens avec le gouvernement américain et la CIA, il s’agit de «spéculations» participant d’une attaque à l’encontre de l’Etat. «Poutine, la Russie, notre pays, notre stabilité, les prochaines élections sont la cible principale. Il s’agit de déstabiliser la situation», a-t-il affirmé. Le président ukrainien, Petro Porochenko, qui possède une société auprès du cabinet Mossack Fonseca, s’est aussi exprimé, hier, sur sa page Facebook. «Je pense qu’il est possible que je sois le premier responsable officiel de très haut rang en Ukraine qui gère de manière très sérieuse la déclaration de ses actifs, le paiement de ses impôts et les problèmes de conflit d’intérêts, et ce dans le respect total du droit privé ukrainien et international», écrit M. Porochenko. Le Premier ministre britannique, David Cameron, dont le père, Ian, a détenu un fonds de 1989 jusqu’à sa mort en 2010, ne réagira pas directement. Interrogée par le quotidien britannique The Guardian sur la présence d’argent familial dans la société offshore, la porte-parole du Premier ministre a indiqué qu’il s’agissait «d’une affaire privée», ajoutant qu’il avait «pris une série de mesures pour s’attaquer à l’évasion fiscale». En France, le président français, François Hollande, s’est réjoui des révélations qu’il qualifiera de «bonne nouvelle […] parce que ça va nous faire encore des rentrées fiscales», promettant que «toutes les enquêtes seront diligentées, toutes les procédures seront inscrites et les procès éventuellement auront lieu». «Une fois que ces informations seront détenues et vérifiées, nous disposons d’outils juridiques permettant de redresser les impôts éludés et d’appliquer les pénalités […]. La justice pénale pourra dans le même temps être saisie d’affaires de blanchiment de fraude fiscale», indiquent dans un communiqué commun le ministre français des Finances, Michel Sapin, et le secrétaire d’Etat chargé du Budget, Christian Eckert. Mais Nombreuses sont les personnalités citées qui se sont refusées à tout commentaires et réactions. H. G. L ’ É V É N E M E N T Mercredi 6 avril 2016 POUR UNE PLUS LARGE ET MEILLEURE COUVERTURE MÉDICALE SELON LA DIRECTION GÉNÉRALE DES DOUANES Lancement du réseau algérien de télémédecine «RT-DZ» L’éclatement du tarif douanier en vigueur dans trois mois Par Chahira Cheref e réseau de télémédecine en Algérie «RT-DZ» a été officiellement lancé, hier à Alger, augurant une prise en charge médicale à distance pour les patients, notamment pour ceux du Sud et des Hauts-Plateaux, au moyen des technologies de l’information et de la communication (TIC). Le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, et la ministre de la Poste et des TIC, Imane-Houda Faraoun, ont procédé à la signature de l’accord-cadre portant lancement du réseau de télémédecine. Impliqués et concernés, les responsables des opérateurs de téléphonie mobile intervenant dans la réalisation de ce chantier, à savoir Algérie-Télécom et Ooredoo, respectivement, Azouaou Mehmel et Joseph Ged, étaient également présents à la cérémonie inaugurale de cet outil qui contribuera au développement et la modernisation de la médecine. Le réseau, déjà partiellement opérationnel, assure une liaison entre cinq centres hospitalo-universitaires (CHU), douze Établissements publics hospitaliers (EPH) et un site central qui sert de plate-forme de pilotage du réseau, au niveau de l’Agence nationale de documentation de la santé (Ands). De par son caractère national, le réseau est appelé à Photo : S. Zoheir L rattacher l’ensemble des établissements de santé et à s’étendre au niveau national, selon ses promoteurs. Avant la signature de l’accord, il a été procédé à la présentation d’une démonstration technique de la méthode de télémédecine entre le CHU de Beni-Messous (Alger), abritant la cérémonie, et la structure hospitalière de Tindouf, durant laquelle l’équipe médicale de celle-ci a présenté, pour avis, le cas d’un malade pris en charge dans le service de rhumatologie et au sujet duquel les confrères exerçant à Alger ont ébauché un bilan et donné les orientations de traitement nécessaires. Dans le cadre du réseau de télémédecine, il a été également annoncé le projet de réalisation, ultérieurement, d’un réseau pilote national de télé-radiologie, en recourant à des solutions de radiologie, facilitant, à leur tour, la prise en charge-diagnostic des malades. Le réseau, qui fera épargner aux malades les déplacements lointains, permettra également de relier des centres d’imagerie opérationnels avec les établissements de santé dotés d’équipements de radiologie, mais dépourvus de spécialistes dans le domaine. La finalité étant d’assurer une couverture sanitaire étendue aux régions enclavées du pays et de garantir une meilleure prise en charge radiologique des urgences médicochirurgicales. Il est à noter que la télémédecine a été pratiquée pour la première fois au monde aux États-Unis en 1920 lorsqu’une licence pour radio de service médical aux bateaux a été publiée. Mais c’est le 8 novembre 1994 qu’a eu lieu la première démonstration de télémédecine lorsque le premier examen scanner à rayons X a été piloté depuis Montréal (Canada) sur un patient hospitalisé à Paris (France). Cependant, en Algérie, les premiers pas de la télémédecine remontent au début des années 2000, date à laquelle le CHU de Beni-Messous avait lancé des formations à distance avec des hôpitaux étrangers. Pour rappel, en 2011, le ministère de la Santé a conclu une convention avec le département de la Poste et des TIC portant rattachement des cinq CHU du nord du pays avec ceux du Sud et des Hauts-Plateaux. C. C./APS «Le choix des sites de logements AADL 2 à partir de juillet prochain» Suite de la page 1 L’intervenant a affirmé que «l’opération de choix des sites pour Aadl 1 a été effectuée, et la deuxième tranche a été payée, on passe maintenant, à la remise des pré- affectations et au paiement de la troisième tranche». Il a fait savoir que «la cadence de réception des souscripteurs pour le paiement de la troisième tranche a augmenté de 300 souscripteurs/jour à 700/jour au niveau d’Alger et le nombre total des souscripteurs concernés par les décisions de pré-affectations Aadl 1 au niveau national est de 40 000 souscripteurs dont 20 000 à Alger». En ce qui concerne Aadl 2, M. Belaribi a fait savoir que certaines wilayas qui n’avaient pas un programme Aadl 1 «pourront prendre possession de leurs logements d’ici la fin de l’année 2016», ajoutant que «les opérations de cession se poursuivront au fur et à mesure de la réception des chantiers». Il ajoutera que «la question de la remise des clés n’est plus d’actualité». «L’Aadl a entamé récemment la remise des clés à 600 souscripteurs Aadl 2 de la wilaya d’Annaba», a-t-il rappelé. Il affirme, par ailleurs, que suite à des instructions données par le ministre de l’Habitat, Abdelmadjid Tebboune, «tous les projets Aadl lancés en 2013 doivent être achevés en 2016 et permettront de répondre aux demandes formulées par les souscripteurs de la formule Aadl1». M. Belaribi assure que les 215 000 logements, dont 185 000 sont en cours de construction avec un taux d’avancement «assez considérable», seront en état de répondre «largement» aux demandes exprimées en 2001 et 2002, par près de 80 000 souscripteurs au niveau national, dont 66 000 au niveau de la wilaya d’Alger. «Les décisions de pré-affectation ne sont remises que lorsque le taux de réalisation des logements atteigne les 70%», a-t-il rappelé. Il dira que «tous les efforts de l’agence et de la tutelle sont consacré à l’opération Aadl 1. L’objectif est de terminer avec le programme Aadl 1 vers fin 2016». Il a fait savoir que «le ministre de l’Habitat avait déclaré que la première opération de remise des clés aura lieu avant le mois sacré de Ramadan, et l’agence œuvre à relever ce défi». M. Belaribi signale, d’autre part, que 39 512 recours de demandeur de logements Aadl ont été réceptionnés au niveau de l’agence, dont 15 519 restent encore à étudier et que les services de l’agence traitent 150 demande de recours par jour. Selon M. Belaribi, «la commission chargée de l’examen des recours a rejeté 10 000 demandes car les personnes concernées n’ont pas présenté des documents fiables les justifiants», ajoutant que «l’opération de vérification continuera jusqu’à la remise des clés». Il dira que «certains souscripteurs n’ouvrent pas droit à un logement car possédant des biens dans l’indivision (lots de terrain, logements). Les personnes concernées seront convoquées par la commission et appelées à justifier ou fournir certains documents, tels le certificat négatif, ensuite la commission tranchera si la personne qui est dans l’indivision ouvre le droit à un logement Aadl». A. K. 5 LE PROJET de révision de la structure du tarif douanier, qui vise à définir le type exact du produit pour appliquer le droit de douane adapté, devra être validé définitivement vers la fin avril et entrera en vigueur dans deux à trois mois au plus tard, a indiqué, hier à Alger un responsable à la Direction générale des Douanes (DGD). «Le projet d’éclatement du tarif douanier a été transmis à toutes les administrations concernées, les organisations patronales et autres représentations d’entreprises. Il ne reste pas beaucoup pour le valider d’une manière définitive pour qu’il soit publié vers la fin avril», a affirmé Mourad Ami, sous-directeur du tarif douanier et de l’origine des marchandises à la DGD. Ce responsable s’exprimait lors d’une journée technique organisée par la DGD et la Chambre algérienne du commerce et d’industrie (Caci) sur ce dispositif en vue d’expliquer les enjeux de sa révision mais surtout pour inciter les opérateurs économiques à faire des propositions. Une fois publié, sur décision du directeur général des Douanes, le texte devra entrer en vigueur dans les deux à trois mois suivant sa publication, a ajouté M. Ami. Lancé par l’administration douanière en 2012, le projet d’éclatement du tarif douanier consiste à ajouter deux chiffres à celui-ci pour arriver à 10 contre 8 actuellement. Le tarif douanier est un code d’identification des produits (nature, type, utilisation, etc.) dans les opérations du commerce extérieur qui permet de définir les taxes et droits de douane applicables à chaque produit. En Algérie, la limitation à 8 chiffres de ce tarif ne permet pas de savoir exactement le type du produit, ce qui induit un manque de précision dans les statistiques du commerce extérieur. De plus, quand des produits ne sont pas identifiés dans leur juste catégorie et objet d’utilisation, ils peuvent être soumis à des droits de douane qui ne devraient pas leur être appliqués. Par exemple, le fil texturé importé pour une activité industrielle ne doit pas subir le même taux de droit de douane que le fil importé pour être commercialisé en son état. Or, la structure du tarif douanier actuel ne permet pas d’identifier la destination de ce fil (commerce ou industrie). M. Ami explique qu’avec la nouvelle structure du tarif douanier, la destination du fil texturé est clairement indiquée, ce qui rend possible l’application de deux tarifs douaniers différents : 15% pour le fil destiné à l’industrie contre 30% pour le fil destiné à la revente en l’état. Il ne s’agit nullement de modifier la fiscalité actuellement en vigueur - qui est d’ailleurs du ressort des lois de finance-, ni de modifier les formalités douanières particulières, il s’agit plutôt de définir le type exact du produit et de lui appliquer le droit de douane adapté précise M. Ami. Les Samsung Galaxy S 7 et Galaxy S7 Edge disponibles chez Mobilis MOBILIS vient d’étoffer sa haute gamme de terminaux «Mobiles by Mobilis» par la commercialisation des deux derniers-nés de Samsung, le Galaxy S7 et le Galaxy S7 Edge. Les clients adeptes des nouvelles technologies peuvent s’offrir la dernière technologie de pointe de cet équipementier en profitant du prix d’achat le plus attrayant sur le marché, soit 108 900 DA TTC pour le Samsung Galaxy S7 Edge et 93 500 DA TTC DA pour le Samsung Galaxy S7. Jusqu’au 3 mai prochain, toute acquisition sera accompagnée d’un casque de réalité virtuelle Samsung Gear VR qui sera offert. 6 I D É E S Mercredi 6 avril 2016 ÉDITORIAL Les enseignants contractuels ont des droits, mais aucun privilège ! Aider ensemble les réfugiés Par Quotidien national d’information Edité par la SARL Omnium maghrébin de presse au capital de 100 000 DA Maison de la Presse Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar Place du 1er Mai, Alger http://www.latribunedz.com Directeur de la publication-Gérant Hassen BACHIR-CHERIF Directeur de la rédaction Hassan Gherab Administratrice Sabira Boushaki Publicité : Rédaction : e-mail: latribuneredac@yahoo.fr e-mail: publatribune@yahoo.fr Tél.: 021.67.63.31/021.66.02.60 Alger : Tél.: 021.68.54.24 021.66.02.66/0770.32.98.24 Fax.: 021.68.54.23 Fax: 021.68.54.22 Béjaïa : Tél./Fax: 034.21.29.11 Impression : Oran : Tél./Fax: 041.58.79.06 Centre : SIA - Est : SIE - Ouest : SIO Constantine : Tél./Fax: 031.92.17.03 Sud : SIA Ouargla Tizi Ouzou : Tél./Fax: 026.22.37.32 Diffusion : Centre : OMP la Tribune Bouira : Tél./Fax: 026.94.81.38 Est : AMP - Ouest : KDPO ANEP: Tél.: 021.71.16.64 / 021.73.71.28 Sud : SARL TDS Fax: 021.73.95.59 / 021.73.99.19 Membres fondateurs Ameyar Kheïreddine, Cherif Tifaoui, Hassen Bachir-Cherif, Baya Gacemi, Djamel Djerad Tous les documents remis au journal ne peuvent faire l'objet d'aucune réclamation, sauf accord préalable avec la direction. Photo : DR Noureddine Khelassi LES ENSEIGNANTS vacataires ont entamé depuis une semaine une longue marche de 300 kilomètres pour revendiquer, ici et maintenant et sans condition aucune, leur titularisation. C’est-à-dire sans passer par la voie du concours réglementaire. Après sept jours de macadam et un début de grève de la faim, des pourparlers ont été engagés avec le ministère de l’Education nationale qui a accepté d’installer une commission mixte. Un groupe de travail chargé d’examiner les préoccupations des contractuels protestataires notamment la régularisation des salaires et de certaines primes. Toutefois la revendication essentielle des marcheurs reste insatisfaite : la ministre refuse toujours leur intégration sans concours. Mme Benghabrit a rappelé aux représentants des enseignants bloqués à l’orée d’Alger, et à juste titre d’ailleurs, l’impossibilité réglementaire à procéder à un recrutement direct. Tout en leur concédant, ce qui est louable, la prise en compte de leurs années d’expérience qui seraient bonifiées. Et elle a le beau rôle Mme la ministre de l’Education nationale lorsqu’elle affirme que la décision de valoriser l’expérience professionnelle des enseignants contractuels par «bonification des points» est un «énorme effort» consenti par la Fonction publique. Rappel utile, un concours sera organisé le 30 avril pour le recrutement de plus 28 000 enseignants pour les trois paliers d’enseignement (primaire-moyen-secondaire). Mme Benghabrit a, en toute logique, invité les contractuels à s’y inscrire avant la date limite du 14 avril. On retient donc que le ministère a fait preuve de souplesse et d’ouverture d’esprit en engageant le dialogue et en faisant des efforts appréciables. Dans les limites de la loi, il faut le préciser. Car les contractuels sont soumis au SGFP, le statut général de la Fonction publique qui distingue entre grade et fonction. Ceci dit, les contractuels ont absolument tous les droits sauf celui de se présenter en victimes expiatoires de l’Administration ou de revendiquer des privilèges. Ils ont certes le droit absolu de s’exprimer et de manifester, y compris à Alger où les manifestations sont toujours interdites en vertu d’un texte devenu scélérat et signé en son temps par l’ancien Premier ministre, Ali Benflis. Mais leur démarche n’est pas juste. Pour plusieurs raisons. Elle est de nature à créer un précédent préjudiciable et un appel d’air injustifié. Beaucoup d’autres contractuels seraient tentés à l’avenir de faire la même chose. Sans compter que les principes de mérite et surtout l’égalité devant la loi seraient allégrement bafoués. Et sans oublier que le recrutement par concours serait sérieusement remis en cause. Si ces enseignants vacataires sont si capables et méritants que ça, pourquoi n’ont-ils pas réussi aux concours précédents ? Enfin, n’oublions pas que les postes de contractuels sont laissés à l’appréciation des directeurs d’établissements et des responsables des directions de l’éducation au niveau des wilayas. Ce qui donnait lieu parfois à de la cooptation et au sempiternel clientélisme. Il n’y a donc pas de raison pour que ces contractuels bénéficient de passe-droits par rapport à d’autres diplômés. N. K. Par Peter Sutherland* ous vivons probablement l’année la plus lourde de conséquences pour les migrations et la protection des réfugiés depuis la signature de la Convention de Genève, en 1951. Les choix que nous allons faire contribueront à créer ou bien des sociétés plus ouvertes, fondées sur la coopération internationale, ou bien à l’inverse encourageront des États autoritaires et leurs objectifs nationalistes. Les crises des réfugiés et des migrations, en Méditerranée, en Asie, en Afrique et en Amérique centrale répandent leurs épouvantables souffrances sur l’humanité. On ne saurait surestimer leur portée. Car l’incapacité du monde à aider les populations les plus vulnérables traduit un effroyable effondrement moral dans la communauté internationale. Nous courons le risque d’oublier ce que nous comprenons collectivement des raisons du système multilatéral et de la coopération internationale. Lorsque nous refusons de protéger ceux qui sont en butte aux persécutions, non seulement nous les mettons en danger, mais nous réduisons à néant nos principes de liberté civile et mettons en péril notre propre liberté. L’an dernier, nous avons littéralement un million de fois l’occasion de nous rappeler que le système de protection des réfugiés ne fonctionnait plus. Chaque demandeur d’asile traversant courageusement la Méditerranée nous disait que quelque-chose n’allait pas dans les pays de premier asile. Comment avons-nous pu permettre que pèse sur la Jordanie, le Liban et la Turquie la charge de recevoir presque cinq millions de réfugiés sans soutien ou presque du reste du monde ? Il en coûte au moins 3 000 dollars par an de fournir à un réfugié un niveau décent d’assistance – une somme dont la communauté internationale n’assume qu’une bien petite part. Quand les failles du système qui devrait les protéger deviennent des trous béants, les réfugiés votent avec leurs pieds. Alors, dans un effort désespéré pour décourager leur venue, l’Union européenne – berceau du système de protection international – jette aux orties sa tradition des droits de l’homme et les normes fondamentales du droit d’asile. Le signal envoyé aux pays de première arrivée – en substance qu’ils ne sont pas tenus de respecter complètement les règles de protection – pourrait être dévastateur. Imaginant à tort qu’ils sauvegarderaient leur souveraineté en agissant unilatéralement, les États se sont refusé à donner aux migrations une réponse internationale. Mais comme l’ont crûment montré les événements en Méditerranée, cette politique est vouée à l’échec. Elle n’affirme qu’une souveraineté de tigres de papier et sape la crédibilité des États démocratiques et du système multilatéral, au bénéfice des passeurs et des populistes autoritaires. Nous devons mettre un terme à cette spirale descendante. Une crise mondiale systémique exige une réponse mondiale systémique. Avant que les dirigeants de la planète ne se retrouvent au sommet des Nations unies sur la gestion des grands mouvements des migrants et des réfugiés, en septembre, la communauté mondiale doit reconnaître ce qui ne va pas – et s’accorder pour y remédier. Plutôt que de faire porter sur d’autres le poids du fardeau, nous devons commencer à partager les responsabilités. La façon la plus intelligente de sauvegarder la souveraineté nationale, c’est de réduire les N risques que courent les migrants lorsqu’ils tentent de se mettre en sûreté, et d’augmenter les moyens mis à leur disposition pour qu’ils puissent faire quelque chose de leurs vies. À cela, trois conditions sont nécessaires. Tout d’abord, il nous faut tirer parti de la dynamique politique qui s’est construite autour de la question des réfugiés pour que chacun s’engage à améliorer sur des points précis le système international de protection des migrants et, d’une façon générale, pour réduire leur vulnérabilité. Il est tout simplement inacceptable que dix pays seulement soient contraints de porter la plus grande part du fardeau, que 86% de réfugiés résident dans des pays en développement et que moins de 100 000 par an soient relogés. Nous devons aider les réfugiés. Nous n’avons pas le choix. Et nous ne pouvons tolérer que cette responsabilité ne soit dictée que par la proximité d’une crise. Nous ne pouvons plus nous permettre, d’une année sur l’autre, de crise en crise, de mendier des promesses (qui trop souvent demeurent lettre morte). Nous devons calculer, comme si nous préparions un budget familial, les coûts de l’aide aux migrants forcés et aux pays qui les hébergent, puis collectivement réunir les fonds nécessaires dans le contexte d’un plan construit sur le long terme. Nous devons aussi étendre nos capacités d’accueil des réfugiés par le relogement et par les autres filières légales – études, emploi et visas de regroupement familial. En deuxième lieu, le renforcement du système de protection international nous demande de repenser l’idée même de notre responsabilité envers les réfugiés. Nous ne pouvons plus nous permettre de les considérer comme un poids mort et de les héberger dans des camps permanents. Au contraire, nous devons les aider à devenir des membres actifs, parmi d’autres, de nos communautés. Notre modèle doit se fonder sur l’intégration complète des réfugiés, le plus tôt possible, sur les marchés du travail et dans le système scolaire. Et nous devons nous jurer de ne jamais retenir des enfants prisonniers. Enfin, le système des Nations unies doit se doter de moyens renforcés de gestion des migrations et permettre aux migrants de parler d’une voix plus forte au niveau mondial. Alors seulement nous pourrons nous accorder sur un ensemble de missions dans le but de réduire les risques encourus par tous les migrants, d’assurer leur sauvetage en mer, d’offrir un accès sûr à la réinstallation et de fournir des titres de séjour. Réfugiés et migrations attirent cette année l’attention des responsables politiques et des opinions publiques. Ces préoccupations atteignent un degré qui n’aura sans doute pas d’équivalent, à l’avenir, pour les gens de ma génération ou même de la suivante. Il dépend de la façon dont nous nous saisirons de la situation que la condition de nombreux humains – sans parler de la condition humaine elle-même – s’améliore ou s’aggrave. P. S. (Traduction François Boisivon) *Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour les migrations internationales et le développement. Ancien directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), commissaire européen de la concurrence, et procureur général de l’Irlande. In project-syndicate.org R É G I O N S Mercredi 6 avril 2016 Tizi Ouzou : retard des trois projets d’inspections territoriales du commerce GRÂCE À DIVERS PROJET EN COURS DE RÉALISATION Vers l’extension de la télédiffusion dans le Grand Sud Par Algérie presse service ivers projets sont en cours d’exécution, certains en voie de réception, pour étendre le champ de couverture de la radio diffusion et télédiffusion et l’améliorer à travers les wilayas du grand Sud, notamment dans les zones frontalières, a indiqué la direction régionale Sud-est de l’entreprise de télédiffusion algérienne (TDA). Pas moins de 82 émetteurs destinés au réseau de radiodiffusion en modulation de fréquence (FM), de capacités allant de 100 watts à 2 kilowatts, sont en cours de réalisation, dont 66 en phase de livraison, à travers les wilayas de Tamanrasset, Ouargla, El Oued, Ghardaïa et Illizi, a-t-on signalé. D’autres équipements de même type sont projetés dans les wilayas d’Ouargla (3 localités), Tamanrasset (7), El Oued (2) et Ghardaïa (4), a-t-on ajouté en précisant que toutes ces installations viendront s’ajouter au réseau FM actuel, constitué de pas moins de 82 émetteurs opérationnels. TDA, qui compte un réseau radio en ondes moyennes (OM) regroupant 8 sites opérationnels et un émetteur de 100 kw en cours de réalisation à In Amenas (Illizi) et d’autres projetés dans les localités de Djanet, Debdeb, Illizi, Tamanrasset et Métlili, prévoit un équipement radio en ondes courtes (OC) de 300 kw dans son centre de Berkaoui (Ouargla), avec un champ de couverture s’étendant jusqu’aux pays du Sahel. Ce dernier site compte déjà un équipement radio en ondes longues (OL) d’une capacité de 2x1 000 kw. Concernant la télédiffusion, une vingtaine de sites de la Télévision numérique terrestre (TNT) sont opérationnels dans les wilayas de Ghardaïa et Tamanrasset (5 émetteurs chacune), Ouargla et Illizi Photo : DR D (4 chacune) et El Oued (2), a-t-on également fait savoir. Pour ce qui est de la région du Sud-ouest du pays, TDA fait état d’un total de 57 émetteurs radio en FM qui sont opérationnels, outre 32 émetteurs à réceptionner à juin de 2016, pour étendre au mieux le champ de couverture de la radiodiffusion, et d’un émetteur de 300 kw en ondes courtes (OC) projeté, tout comme pour celui d’Ouargla, avec un champ de rayonnement atteignant les pays du Sahel. Pour la radiodiffusion en ondes longues et moyennes, là aussi des installations sont développées, pour assurer une meilleure couverture de la région, avec un débordement sur les pays limitrophes. La télédiffusion par la TNT devra permettre dans cette région du Sud ouest, à fin juin 2016, une couverture de 95%, assuret-on en précisant que le reste (5%) devra être desservi par satellite, «à l’instar de ce qui se fait dans beaucoup de pays». Selon les responsables du secteur de la communication, le ton est ainsi donné par les pouvoirs publics pour une «approche stratégique» qui fait du développement de la radiodiffusion dans les régions frontalières une «priorité primordiale», à la fois pour répondre à une «attente citoyenne légitime» qui s’exprime en termes de qualité de diffusion et d’adaptation des contenus, et pour remédier à une «situation anomique de domination du ciel hertzien par des radios étrangères et donc aussi par des contenus imposés de l’étranger». En moins de deux années, les taux de couverture ont connu une évolution jugée remarquable, grâce aux investissements consentis par l’Etat en matière d’équipement et de multiplication des points d’émission et de réémission, a-t-on fait remarquer. Ainsi, pour s’attaquer à la problématique de la radiodiffusion dans l’ensemble des zones frontalières, des projets ont été lancés pour avoir «la plus grande portée stratégique» devant aboutir «fin 2017», et consistant en un développement effectif de la puissance de la radiodiffusion au point de couvrir l’ensemble des zones frontalières Sud et, au-delà, pouvoir arroser l’ensemble des pays du Sahel et d’autres pays de la région, y compris l’Egypte, relève-t-on. La Radio algérienne, parallèlement à cette politique volontariste en matière de développement de la radiodiffusion, a été instruite pour «élaborer une stratégie des contenus à la fois adaptée pour valoir en matière de proximité, et pour être à la hauteur de son rôle de diffuseur des valeurs algériennes dans les pays du voisinage», selon les responsables du secteur. APS 7 LES TROIS PROJETS de réalisation d’inspections territoriales du commerce à Azazga, Boghni et Draâ El Mizan connaissent un retard dans l’avancement des travaux, a indiqué à l’APS le directeur du commerce de la wilaya de Tizi Ouzou. Ces chantiers lancés à la fin de l’année 2013 demeurent non achevés à ce jour à cause de plusieurs contraintes liées notamment aux entreprises réalisatrices et à la nature du sol, a expliqué Dogmane Akkacha. L’inspection territoriale d’Azazga est la seule à connaître un avancement dans les travaux avec un taux estimé à 60%, signale-t-il, tout en relevant que l’aspect glissant du terrain et «les lenteurs dans la réalisation» ont retardé la livraison de la structure. Au niveau de Boghni, la direction du commerce a été contrainte de résilier le contrat qui l’a lié à l’entreprise en charge de la réalisation de l’inspection et de l’ester en justice après avoir abandonné le chantier pendant plusieurs mois, a-t-il observé. Le troisième projet qui est à la charge de la même entreprise est également à l’arrêt au niveau de la localité de Draâ El Mizan à cause de la contrainte naturelle liée à l’affaissement de terrain censé accueillir l’établissement, affirme M. Dogmane. Concernant le projet du nouveau siège de la direction du commerce en réalisation au niveau de la ville de Tizi Ouzou, le chantier est en voie d’achèvement et le taux d’avancement des travaux dépasse les 90%, a-t-il fait savoir. «Cet ouvrage devait être réceptionné en mars dernier, mais comme le chantier n’est pas finalisé à 100%, nous étions contraints de le décaler de quelques mois», a-t-il assuré. Outre les inspections territoriales et le siège de la nouvelle direction, le secteur du commerce compte un projet de réalisation d’un laboratoire régional de contrôle de la qualité et de la répression des fraudes au niveau de Draâ Ben Khedda, dont les travaux sont actuellement à 25% d’avancement, a-t-il précisé. CONÇUE DANS LES NORMES INTERNATIONALES EN MATIÈRE D’ACCUEIL La nouvelle gare routière d’Oran opérationnelle LA NOUVELLE gare routière El Bahia d’Oran, située au niveau du 3e boulevard périphérique, est entrée en service hier, a-t-on constaté. En parallèle, des opérations de démolition ont touché les deux anciennes gares routières de Yaghmoracen et d’El Hamri, dont les bus ont été transférés vers la nouvelle gare. La cérémonie d’inauguration a été présidée par le wali d’Oran, Abdelghani Zaalane, qui a donné le coup d’envoi à l’exploitation de cette infrastructure, qui devra assurer des rotations (aller-retour) vers plus de 400 destinations à travers le territoire national. Gérée par la Sarl SogecarOran, cette nouvelle gare a été réalisée à haï Dhaya (ex-Petit lac) sur une superficie de sept hectares. Un budget de 950 millions de dinars dans le cadre du Calpiref a été nécessaire pour la réalisation de cette nouvelle infrastructure, conçue dans les normes internationales en matière d’accueil des usagers. Cette gare est dotée de trois blocs (A, B et C) disposant chacun de grands espaces pour le stationnement des autocars selon le programme des destinations, ainsi que deux grands parkings, l’un pour le stationnement des taxis et l’autre pour les particuliers. Chaque bloc de cet ensemble est doté d’une salle d’attente spacieuse, de guichets pour la vente des tickets informatisés, de locaux commerciaux, de consignes à bagages, d’une salle de prière et autres commodités. Selon les informations fournies au wali d’Oran lors de l’inauguration, la gare routière El Bahia emploie 250 agents, entre guichetiers, agents de sécurité, administrateurs et personnel d’entretien. A noter que près de 50 agents s’occupent de la sécurité et l’orientation des voyageurs. En outre, un hôtel destiné aux passagers est prévu sur le même site. Selon les estimations, plus de 2 millions de voyageurs devront transiter par cette nouvelle gare routière, qui accueille 182 transporteurs, gérant quelques 5 000 bus, a-t-on indiqué. Concernant les destinations, 18 lignes longs trajets, 16 lignes courts trajets Oran-est et 16 autres lignes courts trajets Oran-ouest sont prévues. Cette nouvelle gare routière a été réalisée dans le cadre de l’application du plan de transport de la wilaya d’Oran. Cela permettra aux quartiers d’El Hamri et de Yaghmoracen de mieux respirer, notamment avec des projets d’espaces de détente et de loisirs, ainsi que des infrastructures sportives qui y seront implantés. Il s’agit également de lever la pression sur le centre d’Oran, a souligné le wali lors des opérations de démolition des anciennes gares routières. L’espace récupéré à El Hamri sera transformé en espace vert et de détente et aires de jeux pour enfants, a-t-il indiqué, tandis que l’espace récupéré à Yaghmoracen servira à la réalisation d’une piscine et d’une salle omnisports. Pour rappel, l’entrée en service de la gare routière de transport de voyageurs El Bahia d’Oran, prévue la semaine dernière, avait été reportée par les services de la wilaya. Cette mesure a été prise sur instruction des autorités locales, afin de réunir toutes les conditions nécessaires pour assurer un service public de qualité aux usagers au niveau de cette importante gare-relais, selon un communiqué de la wilaya. Ce report est intervenu à la suite de la visite d’inspection qu’a effectuée sur site, mardi dernier, le wali, pour s’enquérir de visu si cette infrastructure est en mesure d’accueillir convenablement les usagers. APS 8 Mercredi 6 avril 2016 C O N J O N C T U R E LES ETATS-UNIS RESTENT LE PAYS LE PLUS DÉPENSIER Les dépenses militaires repartent à la hausse en 2015 Par Agence France Presse es dépenses militaires dans le monde ont augmenté en 2015 après quatre années de recul du fait de la multiplication des tensions dans le monde, a indiqué hier l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Sur l’ensemble de l’année, les dépenses militaires se sont élevées à 1 676 milliards de dollars, une hausse de 1% sur un an. Outre cette hausse globale, principalement portée par l’Europe de l’Est, l’Asie et le Moyen-Orient, le centre de recherches a constaté que la diminution des dépenses militaires en Occident avait ralenti. Les Etats-Unis restent le pays qui dépense le plus, de très loin. Leur budget, de 596 milliards de dollars, est en repli de 2,4% par rapport à l’année précédente, soit moins que les années précédentes. Sam PerloFreeman, chercheur du Sipri, a invoqué «des dépenses Photo : DR L supplémentaires sur les théâtres extérieurs dues à la guerre contre» l’organisation Etat islamique (EI). Le deuxième plus gros budget, celui de la Chine, est estimé à 215 milliards de dollars, suivi par celui de l’Arabie saoudite (87,2 milliards) qui a dépassé la Russie (66,4 milliards). Sur une période de dix ans (2006-2015), alors que le budget des États-Unis a baissé (-4%), celui de la Chine a explosé (+132%), tandis que ceux de l’Arabie saoudite (+97%) et de la Russie (+91%) grimpaient rapidement. La France, cinquième budget en 2014, est tombée à la septième place, derrière le Royaume-Uni et l’Inde. Dans l’ensemble de l’Europe occidentale, les budgets baissent toujours, mais moins vite. «Les raisons de ce changement de tendance sont la Russie, l’organisation EI et l’OTAN», selon M. Perlo-Freeman. Les membres de l’Otan se sont engagés à respecter d’ici 2024 l’objectif de dépenses militaires correspondant à 2% du produit intérieur brut. En Asie, la hausse des dépenses de l’Indonésie, des Philippines mais aussi du Japon et du Vietnam reflète les tensions, plus ou moins ouvertes, avec la Chine et avec la Corée du Nord. AFP AU BORD DE LA CESSATION DE PAIEMENT La crise budgétaire dégénère à Atlantic City jusqu’au 2 mai, au moins, espérant qu’une échéance fiscale au 1er mai permet de renflouer la ville. «Si les impôts collectés par la ville ne sont pas reversés immédiatement, les écoles devront fermer», a prévenu le département de l’éducation du New Jersey. L’action s’est faite en concertation avec le gouverneur du New Jersey Chris Christie, ancien candidat à la primaire présidentielle républicaine et désormais soutien de Donald Trump. Chris Christie est engagé dans un bras de fer avec le maire Don Guardian, qu’il veut contraindre à accepter une reprise en main des finances de la ville par l’Etat du New Jersey. Le gouverneur a de nouveau critiqué lundi, lors d’une conférence de presse, la politique du maire, l’accusant de continuer à mener une politique qui consiste «à repousser les problèmes» sans les traiter. Il a également demandé à l’Assemblée du New Jersey de voter lors de sa prochaine séance, jeudi, le texte permettant la prise de contrôle temporaire des finances d’Atlantic City par ses services. Le président de l’Assemblée, Vincent Prieto (démocrate), est opposé au texte et soutient le maire Don Guardian. AFP Photo : DR LA CRISE budgétaire et politique à Atlantic City s’est encore aggravée lundi avec une action en justice des services éducatifs de l’Etat du New Jersey pour s’assurer que la municipalité de la côte est américaine respecterait bien ses engagements financiers envers les écoles. Au bord de la cessation de paiement, la municipalité doit verser 8,49 millions de dollars à l’administration scolaire du district d’Atlantic City le 15 avril pour faire fonctionner le système éducatif de la ville. Mais selon le document du recours, consulté par l’AFP, la ville n’a plus en caisse que huit millions de dollars pour assurer ses dépenses de fonctionnement courant. Inquiète de la capacité d’Atlantic City à honorer ses engagements financiers, les services éducatifs de l’Etat du New Jersey ont donc saisi lundi, de manière préventive, la cour supérieure d’Atlantic City. La municipalité doit encore 33,9 millions de dollars, provenant des impôts locaux, à l’administration scolaire du district d’ici au 15 juillet, répartis en quatre versements égaux de 8,49 millions à un mois d’intervalle chacun. Avant cette action en justice, le maire républicain d’Atlantic City, Don Guardian, avait déjà annoncé que les services municipaux «non essentiels» seraient mis en veille du 8 avril Ford investit 170 millions de dollars en Afrique du Sud Par Agence France Presse LE CONSTRUCTEUR automobile américain Ford a annoncé mardi qu’il allait investir 2,5 milliards de rands (170 millions de dollars) dans une usine en Afrique du Sud pour y accroître sa production. L’entreprise veut «étendre son activité en Afrique du Sud dans l’usine d’assemblage Silverton à Pretoria afin de produire sa nouvelle version (du 4X4 de ville) Ford Everest, ainsi que le nouveau (pick-up) Ford Ranger lancé à la fin de l’an dernier», souligne un communiqué. «Cet investissement va créer environ 1 200 nouveaux emplois dans la filiale de Ford en Afrique du Sud et au sein de son réseau de fournisseurs sudafricains», ajoute le document. «En produisant l’Everest en Afrique du Sud, nous serons capables de le rendre plus facilement disponible et dans une plus grande variété de modèles pour les clients d’Afrique sub-saharienne», a commenté Jim Farley, responsable de la zone Europe, Moyen-Orient, Afrique pour Ford. Cet investissement «réaffirme l’importance de ces marchés dans notre stratégie de croissance au Moyen-Orient et en Afrique», a-t-il ajouté. La production de la Ford Everest à Pretoria débutera au troisième trimestre et l’usine devrait à terme en produire 10 000 par an. Le groupe va aussi augmenter ses capacités de production de la nouvelle Ranger, actuellement à son maximum à l’usine de Silverton. AFP C O N J O N C T U R E VÉRITABLE PAVÉE DANS LA MARRE Les noms et les pratiques fiscales opaques continuent de sortir des «Panama Papers» Par Fabien Zamora de l’AFP olitiques, hommes d’affaires, sportifs... la liste des personnes éclaboussées par les «Panama Papers» s’allongeait mardi au troisième jour des révélations par des médias du monde entier sur ces pratiques fiscales opaques au Panama. Le Premier ministre islandais Sigmundur David Gunnlaugsson est le plus en difficulté, sous la pression de milliers de manifestants qui réclament son départ après les révélations sur ses avoirs dans un paradis fiscal. Le Président Olafur Ragnar Grimsson a écourté son séjour aux Etats-Unis pour rentrer précipitamment dans son pays. C’est pour l’instant l’effet le plus marquant de ces vastes révélations du Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), qui a eu accès à plus de 11 millions de documents du cabinet d’avocat panaméen Mossack Fonseca, mettant en lumière les pratiques financières et fiscales de tout un éventail de clients, du simple entrepreneur au chef d’Etat en passant par des banques ou des sportifs. Le Premier ministre britannique David Cameron était dans une moindre mesure sous pression de la presse, son père Ian ayant dirigé un fonds d’investissement basé aux Bahamas dont les profits ont échappé au fisc britannique grâce à un montage via Mossack Fonseca. Mardi matin, le quotidien français Le Monde, un des participants à l’opération de l’ICIJ, a mis en cause l’entourage de Marine Le Pen, la présidente du Front National, un des principaux partis politiques français. Selon le journal, ces proches de Mme Le Pen ont utilisé des sociétés écrans et des fausses factures pour sortir de l’argent de France. L’un d’entre eux, Frédéric Chatillon, avait pris les devants lundi et affirmait avoir «mis à disposition de ces deux journalistes les documents prouvant la parfaite légalité» des opérations le concernant. Aux Pays-Bas, le quo- P tidien Trouw affirme que des centaines de Néerlandais ont utilisé les services du cabinet panaméen pour créer des sociétés dans des paradis fiscaux, dont l’ancien footballeur international Clarence Seedorf. Le Monde a aussi ciblé la banque française Société Générale, cinquième banque qui a eu le plus recours à Mossack Fonseca pour créer des sociétés offshore, derrière HSBC, UBS, Credit Suisse. Créer une société offshore n’est pas en soi une pratique illicite et le PDG de Credit Suisse, Tidjane Thiam, a déclaré mardi à Hong Kong à l’agence Bloomberg News que la banque n’approuvait que les opérations offshore «légitimes». Certains noms font en revanche planer un nuage plus sulfureux sur les «Panama Papers». Selon Trouw, John Bredenkamp, un négociant d’armes, aurait eu «au moins 13 sociétés» via Mossack Fonseca, dont «au moins cinq se sont retrouvées sur des listes internationales de sanctions pour son implication présumée dans la vente d’armes au président du Zimbabwe» Robert Mugabe. Les médias britanniques BBC et The Guardian font aussi état d’activités allant au delà de la simple évasion fiscale, affirmant qu’une société écran nordcoréenne utilisée pour financer le programme nucléaire de Pyongyang a figuré parmi les clients de Mossack Fonseca. DCB Finance, domiciliée à Pyongyang, a été enregistrée dans les Iles Vierges britanniques en 2006 et fut légalement constituée par Mossack Fonseca, qui a cessé de la représenter en 2010. La DCB a été visée à partir de juin 2013 par des sanctions de Washington qui la soupçonnait d’avoir, à compter de 2006, fourni des services financiers à deux entités nord-coréennes jouant un «rôle central» dans le développement des programmes nucléaire et balistique nord-coréens. Depuis les premières révélations dimanche soir, plusieurs pays ont annoncé l’ouverture d’enquêtes et la plupart des personnes mises en cause ou leur entourage ont affirmé respecter la loi ou ont tout simplement balayé les accusations. L’avocat de Michel Platini, président de l’UEFA mais suspendu dans le cadre du scandale de la Fifa, et qui aurait eu recours aux services de Mossack Fonseca en 2007 pour administrer une société au Panama, a écarté toute idée d’irrégularité. «Cette situation est connue de l’administration fiscale suisse, pays dont Michel Platini est résident depuis 2007», a assuré au journal français Le Figaro, Me Yves Wehrli. Lundi, le président ukrainien Petro Porochenko, l’argentin Mauricio Macri ou la famille du Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif avait tous affirmé respecter la loi. AFP Mercredi 6 avril 2016 9 CITÉ DANS LE LISTING DES «PANAMA PAPERS» Le Crédit Suisse se défend LE Pdg de Credit Suisse a assuré mardi, dans la foulée des révélations des «Panama Papers», que la banque n’approuvait pas les comptes offshores servant parfois à faciliter l’évasion fiscale ou d’autres activités illégales. Une centaine de journaux dans le monde ont enquêté sur quelque 11,5 millions de documents provenant du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca. Ces enquêtes lèvent le voile sur un vaste système d’évasion fiscale impliquant hauts responsables politiques, sportifs ou milliardaires. Selon les Panama Papers, plus de 500 banques ont aidé leurs clients à gérer des sociétés offshore, parmi lesquelles Credit Suisse, UBS et HSBC. Les sociétés offshore ne sont pas illégales mais dans les affaires de corruption, elles ont pu servir à dissimuler à l’étranger des gains mal acquis. Le PDG de Credit Suisse, Tidjane Thiam, a déclaré mardi à Hong Kong, à l’agence Bloomberg News, que la banque n’approuvait que les opérations offshore «légitimes». «Nous n’acceptons les structures offshore que si elles servent des buts légitimes», a-t-il dit. «De toute évidence, l’évasion fiscale n’en fait pas partie. Nous insistons pour connaître le propriétaire bénéficiaire. Si (l’information) n’est pas révélée, nous ne faisons pas affaire avec l’entité» en question. La banque HSBC s’est également démarquée de l’affaire. «Ces allégations sont historiques, datant pour certaines de 20 ans. Elles sont préalables aux importantes réformes, bien connues, que nous avons mises en place ces dernières années», a indiqué Gareth Hewett à l’AFP un porte-parole dans un communiqué. Hong Kong se retrouve sous les feux de la rampe, les enquêtes du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) ayant révélé que la firme panaméenne comptait dans l’ancienne colonie britannique le plus «d’intermédiaires» lui adressant des clients, loin devant le Royaume-Uni et la Suisse. AFP 365 BANQUES DANS LE MONDE ONT FAIT APPEL AUX SERVICES DU CABINET PANAMÉEN HSBC et UBS en tête des banques ayant créé le plus de sociétés offshore LA BANQUE britannique Hsbc et les établissements suisses UBS et Credit Suisse constituent le trio de tête des banques qui ont créé le plus grand nombre de sociétés offshore par l’intermédiaire du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, a détaillé mardi le quotidien Le Monde, après analyse des données «Panama Papers». La banque française Société générale vient ensuite. «Au total, elle compte à son actif 979 sociétés, derrière la britannique HSBC (2 300 sociétés), les suisses UBS (1 100 sociétés) et Credit Suisse (1 105 sociétés)», selon le journal français. Selon l’analyse du Monde des «Panama Papers» - quelque 11,5 millions de documents provenant du cabinet Mossack Fonseca - 365 banques dans le monde ont fait appel aux services du cabinet panaméen. Ainsi, sur les 214 488 sociétés offshores immatriculées par Mossack Fonseca, 15 579 l’ont été par des établissements bancaires pour leurs clients. Outre Société Générale, UBS, Credit Suisse et Hsbc, sont aussi citées l’allemande Deutsche Bank et la scandinave Nordea. Les sociétés offshores ne sont pas illégales mais dans les affaires de corruption, elles ont pu servir à dissimuler à l’étranger des gains mal acquis. Les banques citées par Le Monde se sont toutes défendues d’avoir pu faciliter évasion fiscale ou autres activités illégales. «Nous n’acceptons les structures offshore que si elles servent des buts légitimes», a déclaré hier à Hong Kong Tidjane Thiam, Pdg de Credit Suisse, à l’agence Bloomberg News. «De toute évidence, l’évasion fiscale n’en fait pas partie». Un porte-parole d’UBS a assuré à l’AFP que sa banque «conduit ses affaires en pleine conformité avec les lois et régulations applicables. La banque n’a aucun intérêt pour des fonds qui sont pas fiscalement conformes ou qui proviendraient d’activités illégales». Hsbc s’est également démarquée de l’affaire. «Ces allégations sont historiques, datant pour certaines de 20 ans. Elles sont préalables aux importantes réformes, bien connues, que nous avons mises en place ces dernières années», a indiqué Gareth Hewett à l’AFP un porte-parole dans un communiqué. Quant à la Société Générale, elle a affirmé lundi ne plus détenir depuis 2012, directement ou indirectement, aucune implantation en activité dans les Etats et territoires noncoopératifs. Selon Le Monde, la création de sociétés offshore par la banque française a nettement ralenti depuis 2012 et des structures ont été fermées, mais «une centaine des entités ouvertes par la Société Générale chez Mossack restent actives». «Les structures auxquelles il est fait référence dans les médias ne sont pas détenues par Société Générale mais par des clients», s’est défendu le groupe bancaire. Une centaine de journaux dans le monde ont enquêté sur quelque 11,5 millions de documents provenant du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca. Ces enquêtes lèvent le voile sur un vaste système d’évasion fiscale impliquant hauts responsables politiques, sportifs ou milliardaires. AFP 10 F O C U S Mercredi 6 avril 2016 AVEC L’OBJECTIF D’EN FAIRE UNE MONNAIE DE RÉSERVE VIABLE L’Europe mise sur le renminbi Par Nicola Casarini* et Miguel Otero- Iglesias** es Chinois ont de moins en moins confiance en leur monnaie nationale. Confrontée au ralentissement de la croissance économique du pays, la Banque populaire de Chine redouble actuellement d’efforts pour stabiliser le renminbi, usant de ses importantes réserves de devises étrangères pour appuyer son taux de change et endiguer la fuite des capitaux hors du pays. Bien que le gouverneur de la BPC, Zhou Xiaochuan, ne cesse de répéter que la situation n’est pas celle d’une dépréciation prolongée, peu de Chinois semblent l’entendre. Rien qu’au dernier trimestre 2015, les sorties nettes de capitaux se sont élevées à 367 milliards de dollars. Or, cet effondrement de la confiance au sein même de la Chine n’empêche pas les pays occidentaux -et notamment l’Europe - de miser toujours plus sur la monnaie chinoise. Lorsque le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé au mois de décembre que le renminbi allait rejoindre le dollar américain, la livre sterling, l’euro et le yen japonais au sein du panier de devises fondant son unité de compte, à savoir les Droits de tirage spéciaux (DTS), la décision était clairement de nature politique. Rare sont en effet les observateurs à considérer que le renminbi répond pleinement aux critères imposés par le FMI pour une intégration au panier de devises composant les DTS. La monnaie chinoise n’est pas librement convertible, et n’offre qu’un accès limité, que ce soit depuis l’intérieur ou l’extérieur de la Chine. Les branches étrangères de certaines banques chinoises proposent des comptes de dépôt libellés en renminbi, et les investisseurs Photo : DR L de contrats sont émis en renminbi, le dollar demeurant souverain en matière de facturation, suivi de loin par l’euro. Dans ce domaine, même le yen japonais et la livre sterling, pourtant très peu présents proportionnellement, l’emportent sur le renminbi. La décision du FMI consistant à intégrer la monnaie chinoise au panier des DTS repose en grande partie sur la décision des États-Unis de s’en remettre à l’Europe. Pendant des années, l’Amérique a considéré que le renminbi ne pourrait intégrer les DTS que si la Chine ouvrait son compte de capital, laissait sa monnaie fluctuer librement, et conférait davantage d’indépendance à sa propre banque centrale. Mais rien de tout cela n’a eu lieu. C’est seulement après que la Chine ait créé la Banque asiatique d’investisse- Photo : DR éligibles ont la possibilité d’acheter des instruments de dette arrimés à la monnaie de Chine continentale. Le volume en question est toutefois plafonné. Bien entendu, le renminbi enregistre de bonnes performances dans les statistiques liées aux échanges commerciaux. D’après le réseau d’échange d’informations financières Swift, le renminbi figure en deuxième position des devises les plus utilisées en matière de financements commerciaux, surpassant l’euro, et en cinquième position du côté des paiements internationaux. Ces chiffres se trouvent toutefois gonflés par la quantité de transactions effectuées à Hong Kong, qui représente environ 70% des paiements commerciaux internationaux réglés en renminbi. Une quantité infime ment pour les infrastructures, avec le soutien de l’Europe, que les États-Unis ont accepté de lever leurs objections. Après tout, les Américains ont considéré que le panier des DTS ne jouait qu’un rôle mineur dans la finance planétaire, et que l’acceptation du renminbi représentait finalement un faible prix à payer pour maintenir la Chine intégrée aux institutions de Bretton Woods. Pour autant, les efforts fournis par l’Europe autour du renminbi revêtent une finalité bien au-delà du simple symbole politique. Les dirigeants du continent soutiennent vivement l’internationalisation du renminbi, ainsi que les démarches des responsables chinois favorables aux réformes, tels que Zhou. L’Europe a pour espoir que l’actuelle intégration du renminbi aux DTS encourage la Chine à libéraliser davantage son compte de capital. Les gouvernements et banques centrales d’Europe travaillent également activement pour faire du renminbi une monnaie de réserve viable, afin de développer les échanges commerciaux avec la Chine. Le chancelier de l’Échiquier britannique, George Osborne, a fait clairement savoir qu’il souhaite voir la ville de Londres jouer le rôle de premier marché étranger des transactions et services en renminbi. Ce n’est pas un hasard si lors de la visite d’État du président Xi Jinping au Royaume-Uni, en octobre 2015, la Chine a choisi Londres pour lancer à l’étranger sa toute première émission de dette souveraine chinoise en renminbi. L’enthousiasme est le même partout en Europe. C’est aujourd’hui sur ce continent que s’effectue le plus grand nombre de compensations bancaires en renminbi. Des plateformes étrangères en renminbi ont désormais été créées à Francfort, Paris, Milan, Luxembourg, Prague et Zurich, sachant par ailleurs que la plupart des banques centrales d’Europe ont ajouté la monnaie chinoise à leur portefeuille, ou envisagent de le faire. En octobre 2013, la BPC et la Banque centrale européenne ont conclu un accord bilatéral de swap de devises pour un montant de 45 milliards d’euros, soit le plus important qu’ait conclu la Chine hors du continent asiatique. En appuyant le renminbi pour en faire une monnaie de réserve, l’Europe espère soutenir les partisans du libreéchange à l’intérieur de la Chine, et accueillir le pays au rang des puissances mondiales en charge des affaires monétaires internationales. Seulement voilà, l’Europe se lance dans cette entreprise alors même que le renminbi fait face à une attaque spéculative, et que la confiance des Chinois s’érode. Il est possible que les efforts de l’Europe aboutissent à un succès. Mais si la Chine ne rend pas sa monnaie plus largement accessible, et que le pays n’ouvre pas davantage son marché, les efforts européens seront quasiment voués à l’échec. N. C./M.-O. I. (Traduit de l’anglais par Martin Morel) *Responsable de recherche pour l’Asie à l’Institut International Affari à Rome. **Analyste principal pour l’économie politique internationale à l’Institut Royal Elcano à Madrid. In project-syndicate.org T A E M H SUPPLÉMENT HEBDOMADAIRE DE LA TRIBUNE P13 P12 P15 Constantine Tizi Ouzou La police en quête d'implication citoyenne Université de Béjaïa La peur habite toujours la société La genèse de la violence et ses remèdes, objet d'un colloque ENTRE SÉCURITÉ VIRTUELLE ET INSÉCURITÉ EFFECTIVE L’Algérien s’impose un modus-vivendi ? Par A. Lemili L a sécurité des personnes et des biens est à l’avenant depuis le début des années 1990, le pays s’est retrouvé soudainement plongé dans la violence politique. A L’avenant dans la mesure où les Algériens où qu’ils se situent à travers le territoire national ont vécu brutalement cette rupture et de fait donc n’y étaient nullement préparés. Ce qui explique les raisons pour lesquelles leur mode de vie s’est subitement modifié et perduré pratiquement jusqu’à nos jours même si la sérénité revient estompant graduellement les peurs. Toutefois, la violence politique a installé une autre forme de violence laquelle même si elle existait auparavant relevait, sommes-nous tentés de dire, presque de l’ordre normal des choses d’une société apaisée. La nouvelle forme de violence qui s’installait s’est nourrie des dysfonctionnements sociétaux en plus d’évoluer psychologiquement socialement et psychologiquement avec celle plus générale qui fait le fonctionnement de la planète. Elle est donc devenue d’autant plus présente, plus dure et sans tenir compte, loin s’en faut, des habituels comportements sociaux et autres rapports humains engageant par voie de conséquence une sorte de compétition avec les éléments de contrainte organisée de l’Etat en leur opposant un rapport de forces lequel parfois s’avérait au désavantage de l’action légitime compte tenu de l’évolution en parallèle des notions de libertés individuelles et collectives désormais moins ignorées ou mieux connues et maîtrisées aussi bien par le citoyen que par la cohorte d’acteurs notamment les organisations et associations qui se chargeaient de le défendre avec ou sans son assentiment. En réalité, ce n’était ni plus ni moins que la rançon à payer pour le plein exercice des règles démocratiques. La nouvelle configuration de la société et surtout les règles nouvelles établies parce que bien exploitées par les acteurs de la violence sinon par ceux qui les assistent et a contrario mal maîtrisées par les représentants de l’Etat de droit, faisant en sorte le lit d’une impunité laquelle, si elle ne l’était pas effective, n’en était pas moins exploitée en ce sens pour des raisons qui arrangeaient sans nul doute certaines parties dont des médias peu soucieux d’un professionnalisme obligé sinon du respect de l’éthique et de la déontologie dans ce Photo : DR Il est de notoriété publique que la sécurité en milieu urbain est loin de régner, comme il est également certain qu’il n’y a pas pour autant de loi de la jungle dans la mesure où les gens ont appris à régler leur mode de vie en fonction de la situation, réduisant ainsi des déplacements inappropriés, des veillées tardives nocturnes, des comportements trop ostentatoires et/ou provocateurs, la fréquentation de lieux présumés potentiellement à risques. Si cette attitude réduit l’expression de la violence en milieu directement urbain, elle va toutefois la confiner en grande partie à sa périphérie, autrement dit en la ghettoïsant dans les grands ensembles d’habitations. Ce qui malheureusement ne manque pas eu égard à l’atomisation des villes, la bidonvilisation de leurs abords encouragée par l’exode rural, une «généreuse» démographie, la promiscuité, le décrochage scolaire, le chômage… qui sont loin d’agir en faveur de statistiques d’une diminution de la violence sous toutes ses formes cas de figure. Il est de notoriété publique que la sécurité en milieu urbain est loin de régner, comme il est également certain qu’il n’y a pas pour autant de loi de la jungle dans la mesure où les gens ont appris à régler leur mode de vie en fonction de la situation, réduisant ainsi des déplacements inappropriés, des veillées tardives nocturnes, des comportements trop ostentatoires et/ou provocateurs, la fréquentation de lieux présumés potentiellement à risques. Si cette attitude réduit l’expression de la violence en milieu directement urbain, elle va toutefois la confiner en grande partie à sa périphérie, autrement dit en la ghettoïsant dans les grands ensembles d’habitations. Ce qui malheureusement ne manque pas eu égard à l’atomisation des villes, la bidonvilisation de leurs abords encouragée par l’exode rural, une «généreuse» démographie, la promiscuité, le décrochage scolaire, le chômage… qui sont loin d’agir en faveur de statistiques d’une diminution de la violence sous toutes ses formes. Tout cela malgré les fameuses opérations «coup de poing», élément sémantique si prisé par la corporation, des services de police parfois combinés à ceux de la gendarmerie, et dont les résultats ne sont qu’à la hauteur du sensationnalisme des titres de presse. Suite en page 13 12 T H E M A Mercredi 6 avril 2016 Mercredi 6 avril 2016 13 CONSTANTINE Photo : DR La police en quête d’implication citoyenne interviennent pour dissuader les offenseurs. Et à ses endroits, les agents de l’ordre se font rare», témoigne une femme. Le terrain est miné par les comportements querelleurs. Personne n’est vraiment à l’abri d’un affront. La police nationale aura engagé des séries de mesures pour assainir la situation : des rondes et l’implantation de plusieurs unités de proximité et mobiles. Ajouter à cela, les multiples numéros vert mis à la disposition des citoyens pour alerter sur un quelconque danger. Cela reste insuffisant tant la population se dit «hantée» par des scènes de brutalité au quotidien. Pourtant la couverture sécuritaire a atteint un ratio appréciable à la faveur des unités fixées stratégiquement dans des zones enclavées de la wilaya. La sûreté ne peut accomplir sa Photo : DR TIZI OUZOU La peur habite toujours la société De notre correspondant à Tizi Ouzou D Malik Boumati epuis quelques années, les effectifs des services de sécurité ont connu une hausse qui a permis un redéploiement important de ses forces. Des Sûretés urbaines sont créées régulièrement sur tout le territoire national. Des sièges de Sûreté de daïras également intensifiant ainsi le maillage du territoire national en parallèle avec les éléments de la Gendarmerie nationale. Entre temps, la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a initié de nouvelles actions avec l’objectif principal de sécuriser les villes algériennes, particulièrement grâce à l’installation de caméras de surveillance. Cette action est en cours d’exécution dans de nombreuses wilayas du pays. Il y a même des wilayas où une partie des caméras prévues ont déjà été installées. Dans certaines autres wilayas, l’installation n’a pas encore été entamée mais elle ne saurait tarder. Il en est ainsi de la wilaya de Tizi Ouzou où les éléments de la Sûreté de wilaya en charge de l’installation des caméras de surveillance sont sur le terrain pour la prospection des lieux et dans certains cas l’installation des équipements. Selon la commissaire Djamila Temmar, chargée de la communication à la Sûreté de wilaya, «l’opération d’installation des caméras de surveillance va être concrétisée très bientôt. Elle concerne plusieurs localités, et pas uniquement le chef-lieu de wilaya». Mme Temmar précisera également que l’opération concerne l’installation et l’équipement de plusieurs postes de contrôle dont les lieux n’ont pas encore été déterminés avec exactitude. Probablement au niveau des dix Sûretés urbaines et des dix-neuf Sûretés de daïras existantes dans la wilaya.Toutes ces mesures prises par la Sûreté nationale et la Gendarmerie nationale pour sécuriser les biens et les personnes au niveau national n’ont pas encore réussi à installer la sérénité au sein de la population. L’angoisse est toujours là dans les rues et même dans les foyers. Malgré également les différentes mesures prises par l’Etat et différents démembrements, comme le ministère de l’Education qui a signé récemment une convention avec les ministères de l’Intérieur et de la Défense autour de la sécurisation des établissements scolaires. Comment expliquer la persistance de cette peur au sein de la société ? Les Algériens n’ont pas encore oublié les assassinats, les kidnappings, les attentats et les massacres des années quatre-vingt-dix. Certes, le terrorisme est vaincu militairement et ses dernières poches sont acculées quotidiennement par l’ANP, mais la situation régionale continue à inquiéter les Algériens. Mais en dehors de la question terroriste qui a enregistré un recul certain, la population est toujours inquiétée par la violence «ordinaire» qui prend des proportions alarmantes. Que ce soit les agressions verbales et physiques, les vols ou le phénomène des kidnappings, les Algériens vivent dans la peur parce qu’ils se disent que le déploiement des services de sécurité peut empêcher des délits et des crimes, mais il ne peut pas les éradiquer, certaines mesures allant plus vers l’élucidation de crimes déjà commis. Mais ce qui maintient le plus la peur parmi la population, ce sont paradoxalement les campagnes de sensibilisation contre les violences multiformes qui traversent la société. Les discours développés à cette occasion participent au renforcement de l’inquiétude parmi les citoyens. Exemple : récemment, une association a organisé une conférence à la maison de la culture Mouloud de Tizi Ouzou sur les kidnappings d’enfants. Les gens qui ont assisté à cette rencontre, particulièrement les femmes, ont quitté la salle terrifiées par les interventions des conférenciers, notamment en ce qui concerne le nombre de kidnappings et de tentatives de kidnappings enregistrés dans la capitale et aux alentours. L’assistance avait appris que le nombre d’enlèvements d’enfants est loin de celui rapporté par la presse, certains crimes étant élucidés rapidement et les enfants kidnappés libérés sans que la presse ne rapporte les informations. Pour eux, le phénomène des kidnappings s’avère important à l’issue de cette conférence et cela ne les encourage pas à changer leurs habitudes concernant leurs propres enfants. M. B. L’Algérien s’impose un modus-vivendi ? Car, il y a lieu quand même de s’interroger sur les miracles nés de ces opérations avec les centaines de délinquants arrêtés en l’espace de 24 heures alors que la même masse circulait librement le reste du temps. Faudrait-il attendre à chaque fois une action «coup de poing» pour terroriser et mettre hors d’état de nuire, de manière provisoire faut-il le préciser, des bandes qui écument cités et quartiers et qui vont par ailleurs se régénérer aussi vite que la paramécie de Trembley ? Pour l’anecdote, ce genre d’opération peut tourner parfois au vaudeville. Ainsi, au milieu des années 2000, la cellule de communication de la Sûreté de wilaya de Constantine informait et conviait pour le lendemain les représentants de la presse à accompagner ses patrouilles à travers la ville dans le cadre d’une «opération coup de poing». Pressé de donner l’information, un confrère en faisait ainsi l’annonce le jour «j» et du coup rendait publique une opération qui se voulait inopinée. Au lieu d’être annulée, celle-ci est renvoyée au lendemain, faisant chou blanc question résultats. C’est dire. L’Algérien se sent-il finalement en sécurité ? Peu probable, s’il ne s’en tient pas à des règles notamment celles énumérées précédemment, sachant que mêmes ceux qui sont chargés de le protéger, s’enferment à double tour dans leurs bâtiments notamment les sièges de Sûreté urbaine, une fois la nuit tombée. A. L. Photo : DR Suite de la page 11 Photo : Archives L’ Nasser Hannachi insécurité plane toujours dans les villes et cités malgré les efforts consentis par les pouvoirs publics d’éradiquer cette «tendance» belliqueuse qui s’est ancrée progressivement dans la société algérienne. «C’est un phénomène social nouveau qui s’est emparé de la cellule durant ces dernières années. Le mal de vivre et le chômage sont pour beaucoup dans la prolifération de l’insécurité», soutient un sociologue enseignant à l’université. En plus, ajoutera-t-il, «les multiples opérations de relogements opérés ces dernières années ont donné lieux à des cités hétéroclite, puisque les bénéficiaires du logement social sont introduits dans des cités habitées par ceux issus de l’habitat précaire et bidonville. L’osmose n’a pas eu lieu en raison de l’incapacité d’adaptation des uns et des autres», Constantine vit presque au quotidien de cette configuration en particulier à la nouvelle ville Ali-Mendjeli où chaque groupe veut instaurer son propre règlement dans la cité empoisonnant la vie à son entourage. Ce fragment d’insécurité est répandu au chef-lieu. Parfois au cœur de la ville sous le regard des passants et service de l’ordre. Des tentatives d’agressions ou vol à la sauvette jaillissent en plein jour. «On a toujours peur de sillonner quelques quartiers désertiques ou isolés (raccourcis) au risque de nous faire dépouiller. Peu de personnes Photo : DR De notre correspondant à Constantine mission sans l’implication de la société civile, qui doit dénoncer des actes de violence perpétrés par des groupuscules. C’est ce qui ressort à chaque séminaire consacré à ce fléau. De visu l’insécurité plane toujours et continue de sévir. Aucune logique n’est liée à la résurrection du délit. La thèse de ne pouvoir poster un policier derrière chaque personne demeure de mise tant ce dernier fait fi de son action de sensibilisation à circonscrire le mal. Pas que, certains citoyens pointent du doigt la passivité du service de l’ordre en pensant qu’il fait l’impasse au niveau des espaces névralgiques ou populeux. Les scènes de violences il y a quelques mois à la nouvelle ville Ali-Mendjeli, unités de voisinage (UV) 14, habitées par les relogés de Oued El Had et de Fedj Errih témoignent de la gravité de la situation, pour le moins aplanie depuis que les responsables ont organisé des réunions avec les comités de quartiers. A constater le nombre de commissariats programmés ou déjà réceptionnés dans les zones «à risque», la nouvelle ville par exemple tout augure à une meilleure prise en charge du quotidien paisible des populations. En plus, ce maillage sécuritaire a été conforté par la réalisation des caméras de surveillances au moins 285 caméras de vidéosurveillance ont été installées jusqu’ici à Constantine. Un outil qui, selon la sûreté nationale locale, permet une prévention et une sécurisation des personnes ainsi que leur bien. Plusieurs actes de vols et agressions ont été identifiés grâce à la vidéosurveillance. Quand bien même la technologie viendrait au secours des victimes de la violence, il reste à creuser davantage pour tenter de circonscrire l’origine du mal. L’exclusion scolaire en est une cause, liée à d’autres problèmes sociaux tels que le chômage qui mènent les jeunes vers un sentiment de marginalisation. Cela engendre un «terreau fertile de la violence». D’où, selon des experts, «la nécessité d’apporter une thérapie consciencieuse apte à extraire les germes néfastes à la société». Le mouvement associatif détient son rôle pour conforter les divers plans de lutte contre la violence et l’insécurité dans le milieu. N. H 14 Mercredi 6 avril 2016 T H E M A SÉCURITÉ ANNABA Police : sous-effectif important et des conséquences De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani a sécurité des biens et des personnes est l’affaire de tous, chacun doit y contribuer pour qu’elle soit effective et profitable à tout le monde. On ne peut pas mettre un agent de police derrière chaque citoyen et donc il ne peut y avoir efficacité sans la collaboration des citoyens.» C’est là, la déclaration que nous a faite un commissaire de la Sûreté de wilaya d’Annaba. «L Un inspecteur de police donne son avis «Ce n’est pas comme dans les films, nous dit un inspecteur, la situation est bien plus complexe que cela dans la réalité, car la plupart du temps on est confrontés à des situations où personne n’a rien vu ou le prétend, une loi du silence, une sorte d’omerta locale bien observée, car le milieu se protège et se serre les coudes, on ne se donne pas entre criminels ou délinquants, et donc le travail de la police pour suivre une piste, rassembler des preuves devient encore plus difficile, cela peut prendre beaucoup de temps, mais à la fin on arrive toujours à des résultats. Ce travail, même s’il dure pour aboutir, parfois après des mois, dissuade les bandits de tous bords car ces derniers savent que tôt ou tard, ils tomberont dans nos filets.» hommes de main y ont élu domicile et font leur loi. Certains de ces quartiers sont devenus des zones de non-droit où la police ne pénètre qu’en force pour des rafles ou des opérations coup de poing, ce qui n’est pas facile car tout le monde se soutient. Les effectifs de la police très réduits ne répondent pas aux normes internationales admises pour préserver la paix, réduire la peur, assurer un environnement sécuritaire en protégeant les personnes et les biens et lutter contre le crime (prévention et répression). Quartiers «chauds» et intervention ponctuelle de la police Augmentation du nombre de plaintes Les quartiers chauds à Annaba, il y en a plusieurs, petite délinquance, grand banditisme, deal de toutes sortes de drogues même celles dites dures, chefs de bande avec leurs lieutenants et Ainsi les plaintes des citoyens se multiplient et les commissariats débordés ne peuvent les prendre en charge convenablement, ce qui amène les victimes à ne plus s’adresser à ces services sachant qu’ils se déplaceraient au niveau de ces postes et que la plupart du temps cela se limite à établir des PV qui finissent par être classés sans suite. Quelques policiers pour plus de 10 000 habitants Le 2e arrondissement de police d’Annaba qui en principe couvre la vieille ville fonctionne avec quelques policiers pour une population qui dépasse les 10 000 habitants dans un quartier où la délinquance prend des proportions alarmantes. Des règlements de compte, des batailles rangées entre bandes rivales, des expéditions punitives qui s’étendent la nuit et dans le Cours de la Révolution cœur battant de la ville avec parfois des blessés graves à l’arme blanche. Cités de la peur Photo : DR Dans cette ville de l’est du pays, avec une population qui dépasse les 650 000 habitants dont près de 80% sont concentrés au chef-lieu de wilaya, la situation est difficilement maîtrisable et les services de sécurité, en sous effectif, sont souvent soumis à des pressions du fait du nombre d’affaires qu’ils sont tenues de résoudre. Affaires d’agressions, vols à l’arraché, cambriolages, escroquerie, cybercriminalité, mouvements de foule, manifestations, batailles rangées entre bandes ou quartiers rivaux, dealers de drogue, meurtres et autres chantages et de destruction ou dégradation de biens publics, mobilier urbain, administration, tout cela est du ressort de la police qui doit intervenir pour rétablir l’ordre, pour mener des enquêtes, arrêter les coupables et les présenter à la justice. Photo : DR Sous-effectif et multiplication des délits A la cité Boukhadra, l’un des plus anciens bidonvilles d’Annaba où des constructions illicites ont poussé par centaines, le petit commissariat n’en peut plus, drogue, agressions, vols et autres délits sont légion. El Fakharine, Sidi Harb, Sidi Brahim cité Auzas, La Colonne et même les quartiers huppés sont logés à la même enseigne, les effectifs font cruellement défaut. A Sidi Amar c’est pire, la Sûreté urbaine extra muros gère l’université avec ses 45 000 étudiants, la nouvelle cité de Chaiba où ont poussé des dizaines d’immeubles, El Qaria, le bidonville qui grossit de jour en jour, H’djar Eddis Bargouga et de petites agglomérations. Les citoyens qui se sont plaints de cette situation ont réclamé, il y a quelques mois, l’ouverture de nouveaux services de police dans ces cités. En vain. «Nous vivons chaque jour dans la peur d’être agressés, volés ou cambriolés. A chaque fois, il faut laisser quelqu’un à la maison sinon on est sûr de recevoir la visite de cambrioleurs. Le soir, il n’est pas question de rentrer en retard car on risque d’être agressé et dépouillé de ses biens, c’est déjà arrivé à des voisins et je ne veux pas être la prochaine victime», nous dit une jeune femme habitant à Chaiba. Redresser la situation Redresser la situation, assurer la sécurité des biens et des personnes est subordonné à une augmentation des effectifs de la police tout en la dotant des moyens indispensables pour réussir cette mission difficile dans un environnement qui n’est pas toujours favorable. Cela implique aussi une adhésion et une aide des citoyens aux agents de police pour contribuer à leur propre sécurité ; tout le monde sait que plus un pays est civilisé, moins sa police est nombreuse. Hélas, ce n’est pas encore le cas chez nous. M. R. T H E M A Mercredi 6 avril2016 15 SÉCURITÉ UNIVERSITÉ DE BÉJAÏA La genèse de la violence et ses remèdes, objet d’un colloque De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar a violence se banalise dans toutes les strates de la société algérienne. Les associations, les ligues des droits de l’Homme, l’assistance sociale, le corps médical et les universitaires tirent la sonnette d’alarme et appellent à une prise de conscience des conséquences, fâcheuses et multiples, qui en découlent. Une violence multidimensionnelle qui va de l’abus de pouvoir à l’agression physique caractérisée, en passant par la destruction de biens, le vol, l’harcèlement, l’insulte, l’outrage et la diffamation gratuite et préméditée. Ce fléau ravageur mine en profondeur tous les domaines de la vie quotidienne. Tout le monde est constamment sur ses gardes, suspectant partout la menace et se préparant en conséquence. Pour ainsi dire, chacun se sent intimement visé et se tient prêt à «dégainer» à la moindre anicroche. Ce conditionnement psychologique complique davantage la situation. Malgré tous les efforts déployés sur le plan strictement sécuritaire (caméras de surveillance, mise en service de numéros d’appel aux secours, police de proximité, redéploiement de la gendarmerie, création de sociétés de gardiennage), le problème de la sécurité des biens et des personnes se pose toujours et à tous les niveaux. Afin de préserver l’école de cette brutalité ambiante, le ministère de l’éducation nationale a récemment paraphé une convention avec les services de police et ceux de la gendarmerie pour veiller sur la tranquillité des établissements scolaires. L’espace public, les stades, les milieux professionnels, l’arène politique et même le «cocon» familial sont devenus le théâtre de violences et de luttes spectaculaires et visibles, générant inquiétudes et traumatismes divers. Cette schizophrénie suspicieuse se manifeste également parmi les élites, dans le milieu des affaires et les médias. Certains universitaires qui s’étaient penchés sur la question font régulièrement le lien avec la tragédie des années 1990. D’autres remontent très loin aux épisodes les plus douloureux de l’occupation coloniale pour expliquer la genèse de cette violence multiforme. La petite délinquance et la Photo : DR L brutalité ordinaire - celles qu’on voit à tous les coins de rue - ne peuvent pas dissimuler l’autre violence plus préoccupante, plus profonde et plus dangereuse qui caractérise les échanges et les rapports aux niveaux les plus élevés de la hiérarchie sociale. On l’aurait tous remarqué, le discours politique est truffé de propos violents, de graves dénigrements, d’accusations dangereuses et d’offensives verbales qui n’épargne rien, y compris la vie privée des acteurs concernés. Les opérateurs économiques n’échappent pas, non plus, à cette logique de confrontation et de lutte qui dépassent largement le simple cadre du jeu d’influence. Les milieux culturels se font aussi violence. Les chicanes opposant arabophones et francophones font régulièrement la Une des journaux. L’arabité et l’Islam sont souvent injustement invoqués pour contrarier la diversité culturelle, linguistique et civilisationnelle du peuple algérien. Dans le sport, la rivalité se mue très souvent en bagarres rangées par galeries et médias interposés. Non, pour parler vraiment de violence, on doit remonter très haut pour cerner ses origines, identifier clairement ses acteurs et envisager des solutions multiples et complémentaires. Le volet sécuritaire, à lui seul, ne suffira jamais. Il y a d’abord un grand effort à accomplir en matière de moralisation de la vie publique. Politiques, personnalités, acteurs de la société civile, responsables administratifs, grands artistes et champions sportifs se doivent de donner, en premier, l’exemple à travers une conduite irréprochable, éthique et citoyenne. Les discours haineux doivent être bannis à ce niveau. Il appartiendrait, ensuite, à des institutions comme les écoles, les universités, les mosquées, les médias d’étendre et de promouvoir cette bonne culture citoyenne à l’ensemble de la population. Ce sujet de la violence préoccupe au plus haut point les institutions de l’Etat. Les scientifiques et les académiciens planchent aussi sur ce thème extrêmement sensible. L’université de Béjaïa s’apprête à accueillir, les 10 et 11 mai prochain, un colloque national sur le sujet, placé sous l’intitulé : «Figures de la violence en Algérie. Aspects psychologiques et sociologiques». De nombreuses questions sont soumises au débat. Quels sont les ressorts, l’impact et les objets de la violence ? Quelles sont les expressions psychiques, sociétales et sociales de la violences ? Quel rapport à la perte de repères symboliques (non respect de la loi, effondrement des idéaux et déclin de l’image paternelle) ? Quels moyens pour se prémunir contre la violence ? A l’évidence, la question est très complexe. La solution ne saurait être qu’une démarche globale qui prendrait en charge, de manière complémentaire, plusieurs volets à commencer par les élites, elles-mêmes, et les centres de l’autorité et du pouvoir. K. A. INSÉCURITÉ AU SEIN DE LA SOCIÉTÉ ALGÉRIENNE La sévérité de la justice s’avère nécessaire pour le bien des citoyens Par Chahira Cheref MALGRE tous les efforts consentis par les autorités publiques afin d’assurer une vie parfaite au citoyen, ce dernier se sent toujours en manque de sécurité puisqu’il est exposé quotidiennement à l’agression sous toutes ses formes. Dans certains quartiers, les habitants et les visiteurs sont menacés par des groupes de jeunes qui imposent leur loi forcément sur les gens. «J’habite un quartier populaire à Alger. On insulte quotidiennement les filles, on frappe les enfants et on dérange les habitants mais personne ne peut réclamer sinon il sera dans la cible», nous a confié un quadragénaire tout en ajoutant, «puisque on vit dans l’insécurité, les gens deviennent de plus en plus ignorants, chacun cherche son intérêt et celui de ses proches et il ne s’intéresse pas à ce qui ce passe avec son voisin». Seuls, en famille ou entre amis, les individus subissent chaque jour des harcèlements dans les rues, ce qui mène dans la plupart des cas à des bagarres qui finissent dans la majorité des temps par des crimes. «Je suis un jeune algérien qui n’arrive pas à marcher avec ma famille dans la rue tranquillement. Faute de ceci, j’évite de sortir avec mes sœurs ou ma mère à pied et même en voiture, on n’est pas tranquille», dira un trentenaire. Même dans les milieux éducatifs tels que les universités et les écoles, l’insécurité persiste. Qui n’a pas entendu parler d’un crime au sein d’un établissement scolaire, à l’université ou à la résidence universitaire. «Je suis maman de deux filles, l’aînée est en 3 e année primaire. On doit l’accompagner tous les jours à l’école. Vu que je travaille, je trouve parfois des difficultés mais il est hors question de la laisser rentrer seule. Si on est dans une société là où la sécurité des citoyens est assurée, j’aurai laissé ma fille partir seule à l’école mais avec le phénomène du kidnapping et la situation qui fait de plus en plus peur je n’ai plus le choix», nous a dit une maman. A partir de 20h du soir, la circulation dans les différentes ruelles de la capitale et des autres wilayas devient de plus en plus dangereuse et ce malgré l’installation des caméras, la multiplication de la surveillance et la mise en place des institutions de sécurité. «A Alger-Centre et dans certains quartiers résidentiels, la situation est beaucoup meilleure mais cela ne suffira jamais puisque, la situation doit être similaire dans les différents coins du pays», estimera un citoyen, la cinquantaine. Pour la majorité des citoyens, la raison principale de l’insécurité en Algérie est le manque de sévérité de la justice algérienne. «Si le délinquant paye cher son crime, il ne le refera jamais mais là on parle d’un pays où l’un peut tuer l’autre devant tout le monde et en plein jour pour passer quelques années en prison. Des enfants ont été tués, des femmes lâchement agressées et plusieurs autres crimes mais rien n’a changé. A mon avis, les lois de la justice doivent être vérifiées afin de mettre fin à l’insécurité, aux crimes et aux autres maux de la société. C. C. 16 Mercredi 6 avril 2016 C U L T U R E EN MARGE DES 1ER JOURNÉES NATIONALES DU THÉÂTRE POPULAIRE À BORDJ BOU ARRÉRIDJ Mihoubi souligne la nécessité d’une carte nationale des monuments culturels Le ministre de la Culture dira que son département de la Culture œuvre à mettre à la page les spécificités culturelles et historiques des différentes régions du pays, en vue de la valorisation du patrimoine culturel national Par Sihem Bounabi e coup d’envoi de la première édition des Journées nationales du théâtre populaire à Bordj Bou Arréridj, organisées par la coopérative «Tadj», en collaboration avec la direction de la culture de la wilaya, a été donné, hier, au complexe culturel Aïcha-Haddad, par le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, en présence de nombreuses personnalités de la culture et du 4e art algérien ainsi qu’un nombreux public. Au cours de la cérémonie d’ouverture, le ministre a indiqué que «la stratégie de son département axe sur la relance du théâtre populaire, l’école, d’où les figures emblématiques du 4e art en Algérie ont émergé», rapporte l’APS. Une quinzaine de troupes de théâtre, entre amateurs et professionnels, prendront part à ces 1res Journées nationales du théâtre populaire qui se poursuivront jusqu’au 7 avril prochain. Des troupes en provenance de plusieurs villes du pays, à l’instar de Constantine, Sétif, Mostaganem ou encore Annaba participe à ces journées. Lors de cette manifestation, l’art du théâtre populaire de la Halqa sera à l’honneur avec la troupe Halqa de Sidi Bel-Abbès tout comme le théâtre d’expression amazigh représenté par la coopérative Timizdourar de Béjaïa, ainsi que le conte populaire. Plusieurs metteurs en scène du théâtre popu- Photo : DR L laire dont Rabii Guechi, Mourad Oudjit ou encore Fouzi Ben Brahim présenteront leurs œuvres, à raison de cinq représentations par jour. Les organisateurs prévoient d’organiser pour chaque spectacle des représentations dans les centres culturels, musées et places publiques de la ville afin de toucher un plus large public. Des ateliers de formation sur l’actorat et le métier de comédien de théâtre seront animés par Mbarek Chemali et Djamel Guermi, indiquent les organisateurs de la manifestation qui abritera également un colloque scientifique sur le théâtre populaire. Par ailleurs, le ministre de la Culture, qui effectuait une visite de travail dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, a mis en exergue, la nécessité d’élaborer une carte nationale des monuments culturels en Algérie, en précisant que «toute wilaya se doit de répertorier ses monuments culturels, de retracer son histoire, les étapes historiques de ses monuments sur le plan local avant de rassembler les données sur le plan national en se basant sur les normes d’usages en pareil cas». M. Mihoubi a souligné à ce propos que «cette opération permettra de mettre en valeur la dimension culturelle, historique et touristique des ces monuments». Estimant l’apport indéniable d’une telle démarche dans la valorisation de la mosquée Ouled Sidi Brahem dont l’édification remonte au 6e siècle, le château d’El-Mokrani ou encore la mosquée Al Atik de la ville de Bordj Bou Arréridj notamment. Azzedine Mihoubi a également, précisé que le département de la culture œuvre avec une grande volonté à mettre à la page les spécificités culturelles et historiques des différentes régions du pays, à travers la valorisation du patrimoine culturel national. Au cours de son passage au chantier de la bibliothèque publique urbaine, le ministre a appelé à la relance du rôle des bibliothèques, en garantissant aux scolarisés une carte de bibliothèque gratuite pour inciter les jeunes à la lecture. Il a aussi annoncé la relance prochaine du colloque international du roman dans la wilaya. Le ministre de la Culture a appelé lors de cette visite à «une meilleure optimisation des structures culturelles, expliquant que retenir des espaces tels que la Maison de la culture MohamedBoudiaf pour le théâtre ou le cinéma permettra d’intéresser les jeunes et de les inciter à assister à l’activité culturelle». Ajoutant que «la démarche permet de découvrir des talents dans les différents aspects de l’art». S. B. TASSAFT OUGUEMOUNE PLEURE SON ARTISTE Décès de l’écrivain Chabane Ouahioune L’ÉCRIVAIN et chroniqueur algérien Chabane Ouahioune est décédé, lundi dernier à Tassaft Ouguemoune (Tizi Ouzou), à l’âge de 94 ans, a annoncé la directrice de la wilaya de la culture, Nabila Goumeziane, à l’APS. Tout en présentant ses condoléances à la famille et amis du défunt, elle a déploré cette «grande perte d’un grand homme de lettres humble et modeste, qui a marqué de son emprunte la littérature algérienne». «L’aigle a quitté son rocher et pris son envol vers son créateur», ajoutera-t-elle. La directrice de la culture a également indiqué qu’un hommage appuyé sera rendu à Chabane Ouahioune à travers une exposition de son œuvre et de son parcours, depuis hier, à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri, a indiqué la directrice de la culture. Né le 22 avril 1922 à Tassaft Ouguemoune, Chabane Ouahioune, avocat de formation, est l’auteur de huit romans, sur la Kabylie et le Djurdjura, sa région natale à savoir «La maison au bout des champs», qui raconte son village Tassaft durant la période coloniale, «Tiferzizouith où le parfum de la mélisse», un hymne au Djurdjura, «Parmi les collines invaincues», «Ce mal des siècles», Itinéraires brûlants et L’aigle du rocher, son dernier roman écrit à l’âge de 89 ans, une déclaration de son amour ardente à son village natale . Son premier contact avec l’écriture romanesque remonte à l’année 1946 lorsqu’il rencontra Mouloud Mammeri. Il est souligné dans l’une des biographies qui lui est consacrée qu’«alors étudiant en droit, dans un hôtel d’Alger-Centre où il a loué une chambre avec un de ses amis, il fait la connaissance d’un locataire qui aime cuisiner, préparer du thé à satiété et écrire». Ce locataire n’est autre que Mouloud Mammeri alors enseignant au lycée de Ben Aknoun. Il apprécie les qualités morales et intellectuelles de son hôte Chabane Ouahioune. Mouloud Mammeri lui confie sitôt écrites, des pages de son manuscrit de son premier roman, La colline oubliée. Chabane Ouahioune s’en délecte dans sa chambre d’hôtel où, sur la demande appuyée de Mouloud Mammeri, il se fait lecteur de son manuscrit. Ainsi c’est tout naturellement que Dda Chaavane sera des années plus tard; lecteur correcteur aux éditions de la Société nationale d’édition et de diffusion (Sned). Chabane Ouahioune a également touché, dans ses écrits, les problèmes de l’émigration avec la délicatesse de l’humaniste, dans une série de chroniques, pleines de bon sens et de modération, dans la presse algérienne, au moment de la violence intégriste. Pour rappel, vendredi passé son village natal Tassaft Ouguemoune dans la commune d’Iboudrarene, avait rendu un hommage à celui que les villageois appellent affectueusement et par respect Da Chaavane. Le regretté écrivain, n’avais pas pu assister à cet hommage étant alité. Les organiseurs avaient indiqué que cet hommage se veut «un geste de reconnaissance à cet écrivain romancier, et chroniqueur, pour sa contribution à l’enrichissement de la littérature algérienne, témoignant ainsi de l’amour du village et de la patrie dans ses œuvres. R. C. Photo : DR Par Rédaction culturelle 17 M O N D E Mercredi 6 avril 2016 LA TRÊVE A ÉTÉ ANNONCÉE PAR L’AZERBAÏDJAN ET LES SÉPARATISTES 6 morts dans un attentat-suicide près d’une école à Kaboul Cessez-le-feu au Nagorny-Karabakh Un kamikaze circulant à moto s’est fait exploser hier près d’une école dans un district au nord de Kaboul, la capitale afghane, tuant au moins six personnes, rapportent les autorités. Vingt-six personnes, dont trois enfants, ont été blessées par l’explosion, a précisé Wahid Sediqqi, porte-parole du gouverneur de la province de Parwan. L’attaque n’a pas été revendiquée. Le 22 février dernier, les taliban s’étaient attribué la responsabilité d’un attentat suicide qui a fait 14 morts et 11 blessés dans une clinique du même secteur. Les bombardements se sont arrêtés, hier, après une nuit ponctuée par des tirs d’artillerie sporadiques Par Reda Cadi Azerbaïdjan et les autorités de la région séparatiste du NagornyKarabakh ont annoncé, hier, avoir conclu un cessez-le-feu pour mettre un terme à quatre jours de violents affrontements ayant fait au moins 64 morts dans cette zone stratégique du Caucase. «Les opérations militaires ont été stoppées mardi à 12h (8h GMT)», a indiqué le ministère azerbaïdjanais de la Défense dans un communiqué. «Un accord pour une cessation des hostilités a été conclu. Nous avons donné l’ordre d’arrêter de tirer», avait précédemment annoncé à l’AFP un porte-parole du ministère de la Défense de la région séparatiste. Les bombardements se sont arrêtés, hier, après une nuit ponctuée par des tirs d’artillerie sporadiques, selon un photographe de l’AFP présent dans le village azerbaïdjanais de Terter, situé près de la ligne de front. Jusqu’à hier, les affrontements faisaient encore des victimes. Seize militaires azerbaïdjanais ont été tués au cours des deux derniers jours dans les affrontements avec les séparatistes du Haut-Karabakh, a annoncé, hier, le ministère de la Défense à Bakou. Lundi dernier, les combats dans cette région contestée avaient fait au moins 13 morts. Hier encore, l’Azerbaïdjan et le Haut-Karabakh s’accusaient mutuellement d’être responsables de cette escalade de violence. «Toute la responsabilité est imputable à l’Arménie qui ne se préoccupe pas de résoudre le conflit et viole le droit international», a déclaré le vice-ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Khalaf Khalafov, lors d’une réunion à Bakou. Dans un communiqué, les forces armées du HautKarabakh ont accusé L’ Photo : DR La Corée du Nord menace de bombarder Séoul l’Azerbaïdjan «d’augmenter jour après jour le calibre de ses munitions» et d’avoir utilisé lundi soir des lance-roquettes multiples Smerch contre des positions militaires et des installations civiles. Le président arménien, Serj Sargsyan, a, de son côté, mis en garde, lundi dernier, contre le risque de guerre ouverte avec l’Azerbaïdjan. Les affrontements, qui impliquent des chars, des missiles, de l’artillerie et des hélicoptères, avait lieu autour de la zone de contact, un no man’s land truffé de mines qui sépare les forces séparatistes, positionnées au pied des monts Karabakh, des troupes azerbaïdjanaises retranchées plus bas dans la plaine. Une réunion du groupe de Minsk sur le HautKarabakh au sein de l’Osce, coprésidé par la France, les Etats-Unis et la Russie et chargé de trouver une issue à ce «conflit gelé» depuis plus de 20 ans, doit commencer à Vienne à 13h GMT, tandis que le président turc Erdogan, allié de Bakou, semblait attiser les tensions en assurant que ce territoire «retournera un jour» à l’Azerbaïdjan. Les hostilités - les pires depuis un cessez-le-feu instauré en 1994 - avaient éclaté dans la nuit de vendredi à samedi derniers et ont fait depuis au moins 64 morts, tant parmi les civils et que les militaires, et des centaines de blessés. Les combats, dans cette zone autonome inté- grée à l’Azerbaïdjan à l’époque soviétique, sont les plus violents depuis cette trêve négociée sous l’autorité de la Russie en 1994. Après une guerre ayant fait 30 000 morts et des centaines de milliers de réfugiés, principalement azerbaïdjanais, le NagornyKarabakh est passé sous le contrôle de forces séparatistes proches de l’Arménie. Cette région est désormais majoritairement peuplée d’Arméniens. Aucun traité de paix n’a été signé et après une période de calme relatif, ce territoire a connu ces derniers mois une nette escalade des tensions, Erevan estimant fin décembre qu’on était revenu à la «guerre». R. C./Agences L’ORGANISATION TERRORISTE A DÉJÀ UTILISÉ CETTE ARME BIOLOGIQUE L’armée syrienne attaquée au gaz moutarde par l’EI L’armée syrienne a été attaquée au gaz moutarde par des combattants de l’organisation Etat islamique près de la ville de Deir Ezzor (est), chef-lieu de la province éponyme frontalière de l’Irak, a fait savoir l’agence officielle Sana lundi soir dernier. «Les terroristes de Daesh ont visé l’aéroport militaire de Deir Ezzor avec des obus contenant du gaz moutarde, provoquant des cas de suffocations», a précisé l’agence. Le gaz moutarde, qui provoque des détresses respiratoires, une cécité momentanée et des cloques très douloureuses, a déjà été utilisé par l’EI en Syrie et en Irak, avaient rapporté à plusieurs reprises des responsables américains, des observateurs et des militants syriens. La ville de Deir Ezzor est contrôlée à 60% par les djihadistes de Daesh qui tentent depuis 2014 de capturer l’aéroport militaire, situé au sud-est de la cité. Plus de 200 000 civils sont quasi-encerclés par Daesh et des aides sont régulièrement larguées par les avions russes. Lundi dernier, sept civils dont trois femmes ont été tués dans un bombardement de l’EI sur deux quartiers tenus par le régime, d’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (Osdh). L’Osdh n’était pas en mesure de confirmer l’attaque au gaz moutarde mais a rapporté par ailleurs que l’EI a mené lundi un assaut contre le village de Jafra, près de l’aéroport, au moyen de deux kamikazes qui se sont fait exploser, sans fournir de bilan. La province de Deir Ezzor est cruciale pour l’EI car elle est située entre celle de Raqqa, bastion du groupe et la frontière irakienne, contrôlée en grande majorité par ses djihadistes. Depuis quelques semaines, l’EI est sous pression en Syrie et a notamment été chassé par l’armée syrienne appuyée par l’aviation russe de la ville antique de Palmyre et de la ville d’al-Qaryatayn, qui étaient parmi ses derniers fiefs de la province centrale de Homs. In 20minutes.fr La Corée du Nord a diffusé une nouvelle vidéo de propagande, menaçant la capitale de son voisin sudiste de tirs de roquettes. Une précédente vidéo imaginait une attaque nucléaire contre Washington. Un clip de propagande nord-coréen a été diffusé par le site Dprk Today sur sa chaîne YouTube, dépeignant un bombardement fictif de Séoul. La vidéo, intitulée «En cas d’absence de réponse à l’ultimatum», montre des lance-roquettes BM-21 Grad, de conception soviétique, tirer du côté nord-coréen sur la Maison Bleue, le siège de la présidence sud-coréenne. Elle se conclut par cet avertissement : «Tout sera réduit en cendres». Dix jours auparavant, une autre vidéo montrait une attaque nucléaire nord-coréenne sur Washington. L’ANC s’opposera à la destitution de Jacob Zuma Le Congrès national africain (ANC) a apporté au président sud-africain Jacob Zuma le soutien nécessaire pour faire échec à l’ouverture d’une procédure de destitution à l’encontre du chef de l’Etat, mis en cause pour avoir effectué des travaux avec des fonds publics dans une résidence privée. La Cour constitutionnelle a ordonné jeudi à Jacob Zuma de rembourser une partie de la somme totale (l’équivalent de 14 millions d’euros) dépensée pour sa résidence de Nkandla, au Kwazulu-Natal. La procédure de destitution réclamée par l’opposition doit être débattue dans la journée à l’Assemblée nationale, chambre basse du parlement sud-africain, où l’ANC dispose d’une large majorité (62% des 400 sièges). Jacob Zuma a promis vendredi de rembourser une partie des sommes engagées et a présenté des excuses pour «le malaise et la confusion» suscités par cette affaire. «Le président s’est excusé et a fait preuve de l’humilité nécessaire pour tout dirigeant», s’est félicité Gwede Mantashe, secrétaire général de l’ANC, à l’issue d’une réunion de la direction du parti. Pékin sanctionne Pyongyang LE MINISTÈRE du Commerce chinois a interdit, hier, les importations d’or et de terres rares nord-coréens et les exportations vers la Corée du Nord de kérosène et d’autres produits pétroliers susceptibles d’être utilisés pour des fusées. Le secteur minier est l’un des piliers de l’économie nord-coréenne, qui est en grande partie coupée du monde. Ces sanctions s’inscrivent dans le cadre de la résolution adoptée le 2 mars par le Conseil de sécurité des Nations unies en réponse au quatrième essai nucléaire effectué le 6 janvier par Pyongyang, suivi, le 7 février, par un tir de fusée largement considéré comme un essai de missile balistique déguisé. Des images satellite récentes témoignent d’activités «suspectes» sur le principal complexe nucléaire de Corée du Nord de Yongbyon, qui pourraient être le signe que Pyongyang retraite du plutonium afin de fabriquer de nouvelles bombes nucléaires, ont annoncé, hier, les spécialistes de l’Institut américano-coréen de l’université Johns Hopkins. 18 Mercredi 6 avril 2016 S P O R T S SPORT SCOLAIRE 1/4 DE FINALE ALLER DE LA LIGUE DES CHAMPIONS Abdelhafid Izem : «le sport scolaire en Algérie est en déperdition» Zidane et le Real, une faim de «Loups» à Wolfsburg A Wolfsburg, «ZZ» devrait reconduire la même ossature que lors du clasico, avec peut-être quelques petits changements à la marge : l’intégration du latéral droit Danilo à la place de Dani Carvajal, qui s’est beaucoup dépensé samedi, ou l’éventuel retour au milieu de James Rodriguez si Zidane décide de faire souffler un joueur comme Toni Kroos Par Agence presse service appétit vient en mangeant pour Zinédine Zidane et son Real Madrid, qui ont dévoré le FC Barcelone samedi en Liga (2-1) et ambitionnent mercredi d’aller croquer les «Loups» de Wolfsburg, novices à ce stade des quarts de finale aller de la Ligue des champions (18h45 GMT). Quel gouffre entre l’ogre Real, 10 sacres en C1 et 33 participations aux quarts, et l’inexpérimenté club allemand, dont c’est seulement la deuxième apparition dans l’épreuve-reine européenne après 2009-2010! A Wolfsburg, l’équipe de Zidane rêve d’un nouveau festin: il s’agit de surfer sur la probante victoire obtenue samedi dans le clasico et de montrer que le Real a de nouveau les crocs après une saison en dents de scie. «(Cette victoire) nous place mentalement dans une position très solide, nous pouvons battre n’importe qui quand nous sommes dans un bon jour», a prévenu l’attaquant gallois Gareth Bale. Auteur d’un coup d’éclat mémorable au Camp Nou, Zinédine Zidane en est ressorti conforté. Et il peut sereinement préparer l’objectif N°.1 de la fin de saison merengue: tenter de conquérir la «Undecima», la 11e C1 du club le plus titré de l’histoire de la compétition. La réussite Casemiro «Nous connaissons l’importance de la Ligue des champions et nous savons ce que nous voulons réaliser», a prévenu l’en- Photo : DR L’ traîneur français samedi, l’air déjà concentré sur l’échéance Wolfsburg. L’une des décisions de «Zizou» les plus saluées par la presse madrilène ces dernières heures est l’installation dans le onze titulaire du milieu défensif brésilien Casemiro, auteur d’une prestation de haute volée samedi pour éteindre notamment l’attaquant-vedette barcelonais Lionel Messi. Ce choix a relégué sur le banc des stars comme Isco et James Rodriguez mais avec l’assise offerte par Casemiro, le Real vient d’enchaîner six victoires d’affilée toutes compétitions confondues, donnant raison au technicien français. «(Zidane) en sait énormément parce qu’il a été un joueur d’exception», l’a encensé Casemiro sur le site du Real. «Il est en voie de devenir un grand entraîneur, il fait du bon travail.» A Wolfsburg, «ZZ» devrait reconduire la même ossature que lors du clasico, avec peut-être quelques petits changements à la marge : l’intégration du latéral droit Danilo à la place de Dani Carvajal, qui s’est beaucoup dépensé samedi, ou l’éventuel retour au milieu de James Rodriguez si Zidane décide de faire souffler un joueur comme Toni Kroos. Ronaldo, record en vue Devant, le trio offensif «BBC» (Bale-Benzema-Cristiano Ronaldo) a donné pleine satisfaction contre le Barça. Ronaldo, auteur de 13 buts dans cette édition de la C1, a l’occasion mercredi de se rapprocher de son propre record (17 buts en 2013-2014) et également de la barre mythique des 100 buts dans l’épreuve reine européenne (90 à ce jour). Quant à Karim Benzema, indifférent aux polémiques liées à ses démêlées judiciaires et à son éventuel retour en équipe de France, il continue d’étinceler en pointe et espère briller à nouveau en Allemagne. Gare néanmoins à Wolfsburg! Certes, les «Loups», dauphins du Bayern Munich la saison dernière, ne sont actuellement que 8 e en Bundesliga, et viennent de se faire corriger 3-0 à Leverkusen. Mais ces dernières saisons, les clubs allemands n’ont pas toujours souri au Real, éliminé par le Borussia Dortmund en demi-finales en 2013 (1-4, 2-0), bousculé par cette même équipe en quarts en 2014 (3-0, 0-2) et victime d’une grosse frayeur à domicile contre Schalke 04 en huitièmes en 2015 (2-0, 3-4). Reste que dans leur compétition fétiche, les Madrilènes savent être au rendez-vous quand il le faut : ils peuvent obtenir lors du match retour mardi prochain leur sixième qualification consécutive pour le dernier carré. Et alimenter ainsi leur appétit grandissant. AFP MC ALGER Zekri ne fait pas l’unanimité, Bourayou et Farhi pressentis LA DIRECTION du MC Alger choisira entre Youcef Farhi et Abdellatif Bourayou dans les prochaines heures pour renforcer la barre technique de son équipe première de football au moment où Noureddine Zekri ne fait pas l’unanimité, a appris l’APS hier auprès du club de Ligue 1 algérienne Mobilis. Cette décision a été prise au cours de la réunion du conseil d’administration du club tenue lundi soir, a indiqué un membre de cette instance, précisant au passage que Lotfi Amrouche, l’actuel coach des Vert et Rouge sera maintenu en qualité de co-entraîneur. Le MCA, qui misait sur une place sur le podium, n’est désormais qu’à cinq points de la zone de relégation. Amrouche, l’ex-directeur technique des jeunes catégories du club, avait succédé à Meziane Ighil après la troisième journée de la phase retour, mais il n’a réussi à remporter aucun match en championnat. En revanche, le jeune technicien a conduit son équipe en demi-finales de la Coupe d’Algérie où elle donnera la réplique à l’US Tébessa (Div. amateur) le 16 avril au stade 5-Juillet. Le MCA avait débuté la saison avec le Portugais Artur Jorge comme entraîneur en chef, assisté de l’ancien international brésilien, Valdo. Les deux hommes ont été démis de leurs fonctions au milieu de la phase aller pour «mauvais résultats». APS Coupe arabe 2016 : 32 clubs participants dès l’été prochain LA COUPE arabe des clubs, sous sa nouvelle version, regroupera 32 clubs issus d’Afrique et d’Asie, alors que les primes globales atteindront les 6 millions de dollars, rapporte mardi la presse saoudienne. Réunie lundi à Riyad, l’Union arabe de football (UAFA) a décidé officiellement de relancer la Coupe arabe des clubs, gelée depuis 2013 et dont le dernier détenteur n’est autre que l’USM Alger. Le club algérois devrait représenter l’Algérie dans cette épreuve en sa qualité de tenant du titre. 32 clubs seront sur la ligne de départ à la prochaine édition prévue l’été prochain, dont 16 issus du continent africain, précise la même source. Le tour éliminatoire tiendra compte de la partie géographique des clubs engagés, alors que la phase finale aura lieu en Egypte. Le vainqueur empochera la somme de 3 millions de dollars, ce qui représentera la prime la plus élevée parmi les compétitions africaines et asiatiques. Le président de l’UAFA, le Prince Tourki Ben Khaled Ben Fayçal, a annoncé en mars dernier la relance de la Coupe arabe sous une nouvelle formule. L’annonce a été faite à l’issue de la réunion du comité exécutif de l’UAFA au cours de laquelle un «accord de principe» a été conclu avec un nouveau sponsor devant dorénavant parrainer les compétitions de l’UAFA. APS LE SPORT scolaire est en «constante déperdition, particulièrement chez les filles», a déploré, hier à Alger, le président de la Fédération algérienne du sport scolaire (FASS), Abdelhafid Izem. Suivant les derniers recensements «8 millions d’enfants sont scolarisés en Algérie, dont 4 millions au niveau des écoles primaires, mais seuls 300 000 d’entre eux disposent d’une licence sportive. Ce qui est vraiment trop peu», a regretté Izem au forum du journal El Moudjahid. Le président de la FASS a expliqué cette déperdition par le manque d’infrastructures dans les établissements scolaires, particulièrement au niveau des écoles primaires, dont aucune ne dispose d’un espace spécifique pour la pratique du sport. «Il existe 19 000 écoles primaires à travers le territoire national et aucune d’entre elle ne dispose d’un terrain ou d’une salle pouvant abriter des activités sportives», a détaillé Izem, en révélant qu’il «compte profiter des prochaines assises avec la tutelle et les pouvoirs publics», pour demander à ce que «les nouvelles écoles primaires, en cours de construction, soient dotées d’un espace pour la pratique du sport». Izem a déploré également «un manque d’intérêt» pour le sport scolaire, comme en témoignent «les subventions dérisoires qui lui sont allouées», sans oublier «la place peu reluisante qu’on lui accorde dans l’échelle des valeurs», puisque les problèmes exposés par la FASS semblent toujours de «moindre importance» par rapport à d’autres secteurs d’activité. «Pourtant, le sport scolaire s’intègre dans les travaux d’intérêt général, contribuant de manière étroite à l’essor de la société, notamment, à travers la lutte directe contre la délinquance et les problèmes de santé, comme l’addiction et l’obésité», a encore expliqué Izem. Le président de la FASS a tenu a rappeler au passage que de grands sportifs algériens, comme le champion olympique de 1500 m, Taoufik Makhloufi, l’attaquant de l’USM Alger, Oussama Derfalou, la judoka Salima Souakri et bien d’autres talents encore ont été «découverts grâce au sport scolaire», d’où la nécessité de le relancer. Izem (53 ans), ancien international de volley-ball et président de la FASS depuis 2009, a conclu en affirmant que «l’essor du sport scolaire est tributaire d’une volonté politique», ajoutant que «malgré les efforts des techniciens, tout reste entre les mains des décideurs». 19 S P O R T S Mercredi 6 avril 2016 SUSPENSION DE SIX MOIS DU PRÉSIDENT DE LA JS SAOURA MC Oran : blessé, Zaâbia incertain face au Kawkab Marrakech A quand une charte de bonne conduite ? L’attaquant libyen du MC Oran, Mohamed Zaâbia, est incertain pour la réception du Kawkab Marrakech (Div 1 Maroc), samedi prochain (18h00) au stade AhmedZabana, dans le cadre des huitièmes de finale (aller) de la Coupe de la Confédération de football. Absent lors de la séance de reprise lundi, Zaâbia ne s’est pas entraîné également hier matin car ne s’étant pas encore rétabli de sa blessure, a appris l’APS auprès du club de Ligue 1 algérienne de football. Le meilleur buteur du championnat algérien avait contracté sa blessure lors du précédent match de son équipe sur la pelouse de la JS Saoura (0-0), samedi passé pour le compte de la 24 e journée de la compétition locale. Zaâbia avait déclaré forfait pour le match en déplacement contre les Ivoiriens de Sporting Gagnoa, lors des seizièmes de finale retour de la Coupe de la Confédération, également pour blessure. Malgré la sensible réhabilitation morale de la scène footballistique, des anachronismes persistent et donnent plutôt une mauvaise image au football algérien Par A. Lemili ohamed Zerouati, président de la Jeunesse sportive de Saoura est de nouveau frappé par une sanction de la commission de discipline de la Fédération algérienne de football. La mesure relève presque de la banalité tant les dirigeants du football national semblent être cuirassés contre des sanctions qui n’ont aucune valeur effective en matière d’application. En effet plus d’un président de club interdit de stade tout au long des ces dix dernières années a brillé par sa présence non seulement au sein de l’infrastructure mais, quoiqu’en retrait du banc de touche se trouvait mêlé avec les représentants de la presse, les ramasseurs de balle et stadiers à hauteur de la main courante. Jamais aucun arbitre, commissaire de match et autres responsables de l’organisation et le maintien de l’ordre n’ont bronché. Le président de la JSS a été suspendu parce qu’il aurait proféré des menaces et recouru à des intimidations à l’encontre vraisemblablement d’un officiel (le communiqué officiel ne donnant aucun détail sur les raisons), il n’en serait pas alors à son premier essai puisqu’il y a quelques semaines, il s’est signalé par une déclaration publique dans laquelle il affirmait que le président de la JS Kabylie dont l’équipe devait évoluer à Béchar (la rencontre s’est soldée par la défaite des Canaris par 3-0) y était indésirable. A partir de cette bagarre de chiffonniers, le président de la JSK s’était juré de saisir les instances sportives sur ce qui se M Photo : DR Sporting Lisbonne : Slimani dépasse la barre de 50 buts passait. Cela a-t-il été suivi d’effet ou non ? Quoiqu’il en soit, il appartenait à ces mêmes instances de s’autosaisir de cette affaire d’autant plus que le président de la JSS n’en est pas à son premier «coup d’éclat». En 2013, déjà il était l’objet d’une accusation formulée par le président du CA Batna au motif que Med Zerouati aurait approché des joueurs du club des Aurès dans le but d’arranger le résultat de la rencontre opposant leurs deux équipes respectives. Cette affaire qui avait défrayé la chronique avait eu pour suite la condamnation à 18 mois de prison ferme pour le président de la JSS. Bien entendu, celui- ci avait fait appel de la décision du tribunal de la ville d’AïnM’lila où s’était déroulée la première audience. En ce qui concerne la FAF, elle avait laissé la justice suivre son cours et ne devait se prononcer qu’une fois un jugement définitif pris. Néanmoins, le président du CAB s’arcboutait sur la nécessité de ne tenir compte que de la mesure prononcée par le tribunal d’AïnM’lila et menaçait de boycotter la compétition si les instances sportives ne prenaient pas la décision de rétrograder la JSS conformément à l’article 80 des règlements généraux de la fédération. Nezzar poussera le bouchon encore plus loin en saisissant la Fifa et en fin de compte écopera d’une suspension d’une année prononcée par la LFP, ce qui le contraindra à se délester momentanément de ses obligations vis-à-vis du CAB. Ceci étant, à quelques exceptions près, les directions de clubs semblent être la parfaite émanation de la Cour des miracles et malgré la sensible réhabilitation morale de la scène footballistique, il n’en demeure pas moins que des anachronismes donnent plutôt une mauvaise image au football algérien sans que des mesures sérieuses quant à l’étayage ne soient prises par qui de droit. A. L. SÉLECTION ALGÉRIENNE Christian Gourcuff : «Mon départ peut être contre mes intérêts» LE DÉSORMAIS exentraîneur de la sélection algérienne de football, Christian Gourcuff, a reconnu hier avoir pris un risque en quittant l’Algérie, mais admet qu’il fonctionnait plus à «l’affectif et à la passion qu’à la pression des grands rendez-vous». «J’ai eu la chance dans ma carrière de pouvoir partir quand je n’étais pas bien. Là encore, je le fais. Ca peut-être contre mes intérêts car cette équipe d’Algérie peut faire quelque chose de grand à la Coupe du monde dans deux ans. Mais de toute manière, plus qu’un palmarès, j’ai besoin de me sentir bien au quotidien. Pour moi, c’est ça qui compte», a déclaré Gourcuff au journal L’Equipe. Le contrat de Gourcuff avec la sélection algérienne a été résilié dimanche sur sa demande. Il avait succédé à Vahid Halilhodzic en août 2014. «La sélection a récemment franchi un cap. C’est une équipe qui a du talent et qui est très attachante. Sur le plan relationnel et dans l’application à l’entraînement, c’était un régal», a-t-il ajouté. Revenant sur les raisons de son départ, le technicien français a expliqué qu’il s’était engagé avec la Fédération algérienne de football (FAF) pour «impulser une politique technique globale, pour aider au développement du football algérien», mais son projet est vite «tombé à l’eau». «De manière générale, je ne me retrouvais pas du tout dans ce contexte. Je me sentais en décalage. A l’automne dernier, il y’a eu une forme de rupture. J’en ai tiré les conséquences car je n’allais pas rester à Alger pour ne rien faire. J’ai donc quitté mon domicile et je ne me rendais en Algérie que pour les rassemblements. C’était donc un peu un travail à mi-temps qui ne pouvait pas me satisfaire», a-t-il détaillé. «Je n’avais que trois entraînements lors de chaque rassemblement. Pour moi qui a vécu ce métier au quotidien pendant vingt-cinq ans, c’est peu», a-t-il encore dit. Gourcuff avait été conspué par une partie des supporters algériens lors des deux matchs amicaux face à la Guinée (défaite 1-0) et le Sénégal (victoire 2-1) en octobre dernier au stade 5-Juillet. Un comportement qui avait, selon ses dire, scellé le divorce entre les deux parties. Depuis d’ailleurs, la sélection algérienne est revenue au stade Mustapha-Tchaker de Blida où elle a gagné ses deux derniers matchs à domicile sous l’ère de Gourcuff face à la Tanzanie (7-0) en éliminatoires du Mondial-2018 et l’Ethiopie (71), en qualifications de la CAN-2017. APS L’international algérien, Islam Slimani, a réussi un nouveau doublé, cette fois sur le terrain de Belenenses, lors de la victoire de son équipe Sporting Lisbonne (2-5), lundi soir dans le cadre de la 28e journée du championnat de première division portugaise de football. Le meilleur buteur de la sélection algérienne (23 buts) est à son 51e réalisation en 103 matchs avec le club de la capitale portugaise depuis qu’il l’a rejoint en août 2013. Slimani porte aussi à 22 son capital but en «Liga Nos» cette saison et préserve sa deuxième place au classement des meilleurs buteurs de cette compétition derrière le Brésilien Jonas (Benfica), qui en compte 30. Le Sporting est toujours deuxième au classement du championnat avec 68 points, distancé de deux unités par le leader Benfica. Ligue 2 Mobilis : un match de suspension pour les entraîneurs Bouhellal et Cherif El Ouezzani Les entraîneurs du MC El Eulma et du Paradou AC, Kamel Bouhellal et Si Tahar Cherif El Ouezzani ont été sanctionnés chacun d’un match de suspension à l’issue de la rencontre des deux équipes (1-0), disputé vendredi passé dans le cadre de la 25e journée du championnat de Ligue 2 Mobilis algérienne de football. La commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP), a précisé que Bouhellal et Cherif El Ouezzani ont écopé de leurs sanctions pour «contestation de décision». Pour sa part, l’entraîneur adjoint du MCEE, Saâd Alah Lazhar a été suspendu pour six mois pour «avoir jeté des ballons dans l’air de jeu». Une amende de 100 000 DA a été également prononcée à l’encontre du MCEE pour «mauvais comportement des ramasseurs de balles». M A G A Z I N E Mercredi 6 avril 2016 21 DIGNE D’UN FILM DE SCIENCE-FICTION Technicolor concentre l’âge d’or d’Hollywood dans l’espace d’une petite fiole Par Frankie Taggart echnicolor, la mythique société de post-production hollywoodienne, se trouve aujourd’hui à l’avant-garde d’une révolution technologique digne d’un film de science-fiction : elle parvient à stocker un million de copies d’un vieux titre dans l’espace d’une petite fiole. La société, dont les caméras et traitements de films «trichrome» ont donné ses couleurs aux joyaux du vieil Hollywood comme «Le magicien d’Oz» ou «Autant en emporte le vent», célébrait cette semaine son centenaire. Elle en a profité pour dévoiler à la presse sa dernière technologie de pointe : le codage et stockage de films numérisés sur de l’ADN de synthèse. Dans le site historique sur Sunset boulevard du groupe désormais passé sous pavillon français - il a été racheté par Thomson en 2000 - Jean Bolot, vice-président de la recherche et de l’innovation, a créé l’étonnement en montrant à un parterre de journalistes une fiole grande comme un échantillon de parfum. Elle contenait d’après lui un million de copies du film silencieux de 1902 «Le voyage dans la lune», le premier à avoir utilisé des effets spéciaux. L’ADN (acide désoxyribonucléique) est qualifié de macromolécule, mais malgré tout infiniment petite, et invisible pour l’oeil humain : on peut en loger 90 000 dans l’épaisseur d’un cheveux et stocker ainsi Photo : DR T 1 million de copies de vieux films numérisés et codés en ADN dans l’espace de quelques gouttelettes. «Ceci, croyez-le, est ce à quoi ressemble l’archivage cinématographique du futur», assure M. Bolot en tenant la petite fiole dans sa main, avec au fond un petit peu d’eau. Les scientifiques expérimentent l’ADN comme moyen de stockage depuis des années. Le projet de Technicolor s’appuie notamment sur les travaux de chercheurs de l’université d’Harvard, qui en 2012 ont réussi avec succès à stocker 5,5 pétaoctets de données, soit 5,5 millions de gigaoctets, dans un seul gramme d’ADN. Transférer des films sur de l’ADN de synthèse présente d’énormes avantages, souligne M. Bolot, expliquant que l’archivage de tout le catalogue d’un studio d’Hollywood, qui prend actuellement des kilomètres carrés, pourrait tenir dans le volume de quelques morceaux de Lego. La conversion en ADN du «Voyage dans la Lune» a pris six semaines et des dizaines de milliers de dollars, mais Technicolor tente de peaufiner la technologie pour la rendre commercialement viable. M. Bolot ne sait pas encore s’ils vont y parvenir, mais il pense le savoir «d’ici un an». S’ils y parviennent, ce sera vraiment «le début d’une nouvelle ère de l’archivage». Fondé à Boston en 1915, Technicolor s’est installé à Hollywood au début des années 20 et a fait la post-production de milliers de films depuis. «The Revenant», d’Alejandro Inarritu, était cette année le cinquième film d’affilée récompensé par l’Oscar de la meilleure photographie dont l’image a été retouchée par des ingénieurs de Technicolor. Richard Crudo, directeur de l’American Society of Cinematographers et lui-même directeur de la photographie de nombreux films, travaille avec les équipes de la société depuis 1978 et les qualifie d’«exceptionnelles». «Avec l’adoption de la technologie numérique, il y a eu beaucoup de changements et beaucoup de sociétés s’y sont cassées les dents, mais Technicolor a réussi la transition», a-til expliqué. L’innovation la plus marquante dans l’industrie du film ces dernières années a été l’émergence de la réalité virtuelle, des films souvent interactifs, mêlant images filmées et générées sur ordinateur, aujourd’hui souvent regardés avec des casques offrant une immersion à 360 degrés. Technicolor, qui a rebondi après avoir frôlé la faillite à la fin des années 2000, a été l’un des premiers à adopter l’innovation. L’an dernier, le groupe a annoncé l’acquisition pour 295 millions de dollars de The Mill, le plus gros studio d’effets visuels et de création pour le secteur publicitaire. Le portefeuille d’actifs de Technicolor comprend aussi la société d’effets spéciaux MPC, qui a travaillé avec Ridley Scott pour «Seul sur Mars», et a conçu pour sa sortie un film de réalité virtuelle à 360 degrés qui met le spectateur dans la peau d’un astronaute en plein vol vers Mars. Frédéric Rose, qui dirige le groupe depuis 2008, ne sait ce que le futur réserve à Technicolor mais pour lui une chose est sûre : on voudra toujours se divertir. Quelle forme cela prendra-t-il dans 100 ans ? Il assure, en plaisantant, qu’un bon moyen de trouver l’inspiration est de «toujours se référer à la série d’origine de (Star Trek)». AFP LA TECHNOLOGIE EST DISPONIBLE UNIQUEMENT QUE DANS CINQ PAYS ANGLOPHONES L'intelligence artificielle vient en aide aux malvoyants sur Facebook Agence France Presse FACEBOOK a lancé hier une nouvelle fonctionnalité qui utilise des avancées de l’intelligence artificielle, notamment en termes de reconnaissance d’objets, pour décrire le contenu de photos publiées sur son réseau aux aveugles et aux malvoyants. La technologie est disponible uniquement dans un premier temps sur les appareils mobiles d’Apple (iOS) et pour les utilisateurs anglophones de 5 marchés spécifiques (Etats-Unis, Royaume-Uni, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande). L’objectif est toutefois de l’étendre rapidement à d’autres langues et à d’autres plateformes. La nouvelle fonctionnalité, baptisée «automatic alternative text», fonctionne avec les logiciels utilisés par les aveugles pour obtenir une description audio de ce qui s’affiche sur leur écran. Dans le cas d’une image publiée sur Facebook, ce type de logiciel se contentait tou- tefois généralement jusqu’ici de dire qu’il s’agissait d’une photo avec le nom de son auteur, et de lire le cas échéants les commentaires écrits en dessous, ce qui ne donnait pas forcément d’indication sur son contenu. La nouvelle fonctionnalité ambitionne d’enrichir cette description en fournissant à l’utilisateur quelques mots sur ce qui a pu être automatiquement reconnu dans l’image. Lors d’une démonstration pour des journalistes, le système indiquait par exemple qu’une photo pouvait montrer du ciel et un arbre, une pizza, ou trois personnes qui sourient en extérieur. Cela reste une description partielle du contenu de l’image, avec pour l’instant une centaine d’éléments reconnus automatiquement, qu’il s’agisse de modes de transport (voiture, bateau, avion, vélo...), d’éléments naturels (extérieur, montagne, arbre, océan, soleil...), de types de sports (tennis, natation, golf...) ou de nourriture (pizza, sushi, café, dessert) ou encore de mots aidant à décrire l’apparence d’une personne (bébé, lunettes, barbe, souriant...) Le choix des éléments de cette liste, qui a vocation à s’allonger au fil du temps, repose sur la fréquence d’apparition des choses en question dans les photos publiées sur Facebook, mais aussi sur la capacité du système à les reconnaître de manière fiable, ont expliqué aux journalistes Jeff Wieland, un des membres de l’équipe s’occupant des questions d’accessibilité chez Facebook, et Matt King, un ingénieur du groupe qui a perdu la vue quand il était à l’université. Dans le futur, le système pourrait être développé pour fournir des descriptions plus complètes, par exemple en précisant les activités auxquelles se livrent les personnes sur une photo, ou peut-être leur identité, ont-ils détaillé. Facebook n’est pas le seul groupe technologique à envisager d’utiliser l’intelligence artificielle pour aider les handicapés. Lors d’une conférence pour les développeurs la semaine dernière, Microsoft avait également évoqué l’intégration de fonctions de reconnaissance d’objet ou de texte à des applications mobiles. Il avait notamment montré dans une vidéo comment ce type de fonctionnalité pourrait par exemple s’intégrer à des lunettes ou un smartphone pour «voir» à la place d’un aveugle et lui décrire les gens qui l’entourent et leurs réactions, ou encore lui lire le menu d’un restaurant. AFP Photo : DR Par www.latribunedz.com FAUTE DE PERSPECTIVE D’UN GEL DE L’OFFRE Mercredi 6 avril 2016 MÉTÉO Les cours du pétrole poursuivent leur chute Par Bahia Aliouche es prix du pétrole étaient hier toujours sous pression en cours d’échanges européens, dans un marché où la perspective d’un gel coordonné de la production devient de moins en moins probable. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 37,44 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 25 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mai perdait 20 cents à 35,50 dollars. Les cours du Brent et du WTI, qui ont débuté la semaine dans le rouge au cours d’une séance particulièrement volatile, semblaient de nouveau hésiter hier sur la marche à suivre, les investisseurs digérant les derniers propos de l’Arabie saoudite en amont de la réunion prévue le 17 avril à Doha et attendant en outre d’en savoir plus sur le niveau des stocks américains de brut. Le Brent comme le WTI ont en effet signé hier en début d’échanges européens de nouveaux plus bas en un mois à respectivement 37,27 dollars et 35,24 dollars. Le prince Mohamed Ben Salmane, vice-prince héritier et numéro trois de l’Arabie saoudite, avait prévenu dans un entretien à l’agence Bloomberg que le royaume, membre dominant de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), ne gèlerait sa production que si les grands producteurs faisaient de même. «Les attentes ont changé, L Centre Max. 18° Min 12° Pluie Ouest Max. 16° Min 10° Légère pluie Est Max. 13° Min 09° Pluie Sud Max. 25° Plutôt Min 12° ensoleillé Source http://fr.weather.yahoo.com Horaires des prières Fadjr...........04.58 Echourouk ...06.27 Dohr...........12.50 Assar ..........16.27 Maghreb ....19.17 Icha ............20.38 47 morts sur les routes en une semaine Photo : DR 47 personnes ont trouvé la mort et 1 457 autres ont été blessées dans 1 215 accidents de la circulation, survenus entre le 27 mars et le 2 avril au niveau national, selon un bilan établi, hier, par les services de la Protection civile. Le bilan le plus lourd a été enregistré dans la wilaya de Bechar avec 13 personnes décédées et 18 autres blessées suite à 11 accidents de la circulation. l’optimisme relatif sur les chances d’un accord de gel de production le 17 avril s’évanouit, (car) il est maintenant tout à fait patent que les Saoudiens ne seront pas prêts à s’y conformer seuls, et en tout état de cause sans que l’Iran fasse preuve de bonne volonté», a expliqué Bart Melek, chez TD Securities. Or, le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, a déclaré dimanche que les exportations pétrolières de son pays dépassaient désormais les 2 millions de barils par jour (mb/j) grâce à la levée des sanctions internationales en janvier. La Russie également n’a rien arrangé en annonçant que sa production avait atteint 10,91 millions de barils par jour en mars, un record depuis près de trente ans. Les analystes de Commerzbank précisaient, de leur côté, que «les investisseurs spéculatifs ayant parié sur une hausse des cours dans l’attente d’un accord, qui avaient joué un rôle essentiel pour faire monter les prix entre la mi-février et la mi-mars, vont probablement se retirer vu la situation actuelle». Par ailleurs le recul du dollar semblait enrayé lundi, privant le marché d’un soutien. En effet tout recul du dollar bénéficie aux acheteurs de brut munis d’autres devises, les échanges étant libellés en billets verts. Pour M. Baruch, le dollar a des chances de se renforcer dans les jours qui viennent, notamment après la publication mercredi des minutes de la dernière réunion de la Réserve fédérale, ce qui, combiné à l’annonce probable d’une nouvelle augmentation des stocks américains le même jour, «devrait encore exercer une poussée supplémentaire sur les cours», potentiellement jusqu’à 32,5 dollars le baril. B. A./Agences Baisse de la facture d’importation de lait de 43,3% en janvier-février Suite de la page 1 On y lit en effet que les quantités importées de lait en poudre, crèmes de lait et matières grasses laitières utilisées dans les laiteries du pays ont baissé de 31,41%, passant à 55 473,86 tonnes en janvier-février dernier, contre 80 872,19 t sur les deux premiers mois de l’année 2015. Concernant la facture d’importation relative au deux premiers mois de l’année en cours, le Cnis indique que les prix à l’importation des poudres de lait étaient en recul de 40% en 2015, passant à 2 800 dollars/t contre 4 800 dollars/t une année auparavant. Par ailleurs, il faut souligner que cette baisse des importations est aussi due au fait que le gouvernement accorde des avantages à tous les acteurs de la filière, en amont comme en aval, dans le circuit de la production de lait cru. Rappelant aussi que le gouvernement a décidé, le mois de mars dernier, de fixé le prix de référence du litre de lait cru de vache à 50 DA, à savoir 36 DA le prix de cession du lait cru aux laiteries et 14 DA de subvention de l’Etat, contre respectivement 34 DA et 12 DA auparavant. De plus, et en réponse à la préoccupa- tion des éleveurs relative à l’accès à l’aliment de bétail et à la régulation du marché de ce produit, l’exécutif avait décidé d’approvisionner directement les éleveurs en matière de son (résidu de mouture de blé). Toujours dans cette perspective de booster la filière lait, d’autres mesures de facilitation à moyen terme ont été prises par le gouvernement afin d’asseoir une stratégie de relance de la filière lait. Il s’agit, notamment, de l’accès des professionnels de la filière lait au foncier agricole pour leur permettre d’investir en amont de cette filière et concourir au développement des grandes cultures (céréales et fourrages). Les pouvoirs publics ambitionnent, dans ce cadre, de promouvoir la création de fermes modernes intégrées pour l’élevage bovin laitier et la production de céréales et de fourrages dans le cadre de contrats-programmes. Il s’agit aussi d’encourager l’utilisation du crédit de campagne «R’fig» pour investir dans la production des fourrages, tandis que les coopératives d’éleveurs seront incitées à recourir à l’exploitation des périmètres irrigués, notamment dans les HautsPlateaux et le Sud. Z. A. Pluies assez marquées sur le nord du pays Des pluies assez marquées affecteront les wilayas de Bouira, Médéa, Blida, Alger, Boumerdes, Tizi Ouzou, Tipaza, Ain Defla, Tissemsilt, Chlef, Relizane, Mostaganem, Mascara, Sidi Bel Abbes, Oran, Aïn Témouchent et Tlemcen, avec des cumuls pouvant atteindre ou dépasser les 60 mm durant la validité Bulletin météorologique spécial (BMS) émis, hier, par les services de l’Office national de météorologie du BMS qui court jusqu’à 21h. Selon les mêmes prévisions, les pluies affecteront également les wilayas de Laghouat, Djelfa, Bordj Bou Arreridj, M’sila, Biskra et Batna, où les cumuls estimés pourront atteindre ou dépasser localement 40 mm et ce jusqu’à 12h. Des rafales de vent sous orages sont, également, prévus durant la validité du BMS. Par ailleurs, des vents assez forts accompagnés de fréquents soulèvements de sable souffleront sur les wilayas de Béchar, Adrar, Ghardaïa et Ouargla, avec des vents de nord-ouest à nord de l’ordre de 60 à 70 km/h avec des rafales pouvant atteindre ou dépasser localement 80 km/h. 41 réseaux de criminels démantelés dans l’ouest du pays depuis début 2016 Les services de la Gendarmerie nationale ont démantelé durant le premier trimestre de l’année en cours 41 réseaux de crime organisé dans l’ouest du pays, ont indiqué, hier à Oran, des responsables du 2e Commandement régional de ce corps d’arme. Les réseaux démantelés activaient notamment dans la contrebande, le trafic de drogue, le vol, la falsification de véhicules et de devises. Parmi les réseaux démantelés, 25 sont spécialisés dans la contrebande et le trafic international de drogue (kif traité, cocaïne et psychotropes) à partir du Maroc. La même période a connu une hausse du volume des saisies de kif traité dépassant 17 quintaux, contre 14 qx durant le premier trimestre de 2015, ainsi que celle des psychotropes, surtout de l’ecstasy dont plus de 48 000 comprimés ont été saisis depuis le début de l’année courante, contre 12 000 seulement durant la même période de 2015. Un réseau de drogue démantelé à Biskra 6 membres présumés d’un réseau de trafic de drogues ont été interpelés par les services de la sûreté de la wilaya de Biskra, a indiqué, hier, le chargé de communication de la Sûreté de wilaya. Trois des mis en cause, dont une jeune fille, âgée de 19 ans, ont été appréhendés au niveau d’un barrage de sécurité près de la ville de Biskra. Les investigations ont conduit, par la suite, à l’arrestation des trois autres complices dans la wilaya voisine d’El Oued, en vertu de l’extension des prérogatives territoriales des enquêteurs. 4 kilogrammes de drogues qui se trouvaient entre les mains des membres de ce réseau activant le long de l’axe Biskra-El Oued ont été également saisis. Décès de l’ancien journaliste de l’APS Rachid Stihi L’ancien journaliste de l’agence Algérie presse service (APS) Rachid Stihi est décédé, hier, à l’âge de 60 ans, des suites d’une longue maladie, a-t-on appris auprès de ses proches. Le défunt a intégré l’agence nationale en novembre 1983 au service de traduction avant de rejoindre différents services, dont la rédaction régionale et le secrétariat général de rédaction, avant de faire valoir ses droits à la retraite en 2015. Le personnel de l’APS gardera de Rachid, l’image d’un collègue ayant le sens de la responsabilité, la rigueur professionnelle et une courtoisie exemplaire. En cette douloureuse circonstance, le directeur général et l’ensemble des journalistes et travailleurs de l’agence pour laquelle le regretté a consacré 32 années de vie présentent à sa famille et proches leurs sincères condoléances. Découverte d’une cache contenant une quantité d’armes à El Oued Une cache contenant une quantité d’armes a été découverte, hier dans la région de Bir Dher, à El Oued, durant l’opération de ratissage et de recherche menée par les éléments de l’Armée nationale populaire (ANP) dans cette zone, a indiqué, hier, un communiqué du ministère de la Défense nationale. La cache découverte par un détachement de l’ANP contenait un mortier de calibre 60 millimètres, une mitrailleuse 14,5 millimètres, une autre 12,7 millimètres, 44 obus de mortier ainsi que 2 560 balles de différents calibres, a précisé le communiqué. Décès du militant de la cause nationale et ancien ministre du Travail, Mohamed Saïd Mazouzi Le militant de la cause nationale et ancien ministre du Travail, Mohamed Saïd Mazouzi, est décédé, hier à Alger, à l’âge de 92 ans. Militant du Parti du peuple algérien (PPA), dès son jeune âge dans la région de la Kabylie maritime (Tigzirt), aux côtés de Omar et Mansour Boudaoud, Ahmed Zerouali et de Amar Haddad, le défunt avait fait partie du noyau ayant préparé l’insurrection du 8 mai 1945.
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