ISSN n° 2335-1047 N° 609 - Mardi 4 novembre 2014 - Prix : 10 DA Le gouvernement tient aujourd’hui à Alger sa conférence sur le développement économique et social A la recherche d’un nouveau souffle industriel 24 HEURES AU PAYS Fête de la figue Béni Maouche, capitale de tazarth Omar Bekkouche, organisateur de la 12e édition «La Fête de la figue mérite un statut national» Lire en page 6 INTÉRIEUR/VUE Bouira Le dépeuplement menace de nombreux villages Lire en page 7 Cherchell Rendre à l’hôtel Césarée... son nom Lire en page 8 PLANÉTARIUM Libye Le gouvernement organise aujourd’hui, sous l’égide de son ministère de l’Industrie et des Mines, une rencontre pour faire le point sur les réformes, la diversification de l’économie et la relance de l’outil industriel par l’investissement national et étranger. L’évènement s’annonce aussi comme le point de départ des grands changements et des restructurations attendus dans le tissu entrepreneurial du secteur public. LIRE EN PAGES 2-3 Elhassi appelle à de nouvelles élections législatives dans un contexte chaotique Lire en page 15 SPORTISSIMO CAN 2015 La CAF refuse le report de la Coupe d’Afrique des nations Lire en page 19 ZOULIKHA BEKADDOUR, MOUDJAHIDA «Aucune guerre n’est propre, la nôtre ne fut ni noire ni blanche, mais glorieuse» Lire en pages 12-13 2 mardi 4 novembre 2014 ACTUJOURD'HUI ont été perdus par l’Algérie dans le dernier rapport de la 7 points Banque mondiale sur le climat des affaires, le Doing Business 2015, comparativement à celui de 2014 où le pays se classait à la 147e place. Dans une déclaration publique, le ministre de l’Industrie, M. Bouchouareb, a affirmé que le gouvernement allait analyser ce rapport pour en tirer les conclusions nécessaires. le point Réformes PAR HALIM MIDOUNI Le projet du gouvernement de réformer le système économique jouit du soutien certain de l’ensemble des acteurs qui en connaissent l’enjeu et savent aussi quelle menace pèse sur les équilibres du pays s’il ne parvient pas à remembrer son tissu industriel et relancer l’investissement sur la base de ses atouts propres et des avantages comparatifs qu’il présente par rapport aux autres pays du Maghreb et de l’ensemble méditerranéen. A l’exception de quelques formations de gauche qui rêvent de manière anachronique d’un retour au tout-Etat et au dogmatisme des années soixante-dix, hormis des groupes partisans qui n’ont ni vision ni programme pour la conduite des affaires, il n’y a pas, en effet, aujourd’hui un patron, un syndicaliste ou un expert sérieux pour prétendre qu’on peut se passer de la réformation. Ou qu’il est possible de faire l’impasse sur la nécessité de création d’entreprises en grand nombre, et notamment par le biais des joint-ventures faisant intervenir du capital étranger dans le champ d’investissement national. Le gouvernement Sellal, de ce point de vue, bénéficie d’un contexte unique et peutêtre historique pour affronter les difficiles chantiers des réformes et créer les opportunités dont a besoin l’économie algérienne pour capter l’intérêt des porteurs de capitaux et du savoir qui lui sont nécessaires pour se régénérer hors du circuit limité des hydrocarbures ; et dégager les perspectives dont elle a besoin pour un avenir que les prévisionnistes annoncent complexe, menacé par le tarissement quasi certain de la ressource fossile. Alors où est le problème ? Pourquoi le doute ? La réponse est dans les signaux que nous renvoie autrui de nos performances : Doing business et les autres… Elle est dans le temps qui passe, les discours qui s’accumulent et l’impression lourde que les choses changent lentement. Un peu trop pour la conjoncture et l’urgence dans laquelle nous sommes. La réforme et sa nécessité sont par exemple un sujet qui date de presque une génération déjà, si l’on considère que le compteur a commencé à tourner avec l’arrivée aux affaires de M. Bouteflika. Elle est dans les indicateurs forcément inquiétants que nous donnent à voir certains dossiers comme celui de la mise à niveau des entreprises, l’argent qui lui a été mobilisé et ses résultats pour l’instant décevants. Que faire ? Ne pas avoir peur du bilan et faire de la réalité le cœur battant de l’action publique, s’armer de discernement et de pragmatisme pour balayer les préjugés, les idées courtes, nommer les choses pour les gérer et les améliorer. Ne plus reporter les réformes nécessaires et s’armer d’espérance. diplômés universitaires et détenteurs d’un brevet 700 jeunes de technicien supérieur participeront au lancement d’un nouveau programme national de formation dans l’entrepreneuriat, Ibtikari, actuellement dans une phase pilote, mais appelé à se transformer en feuille de route nationale pour inciter à la création d’entreprises. Conférence nationale sur le « Développement économique et social » Industrie publique, investissement et climat des affaires passés au crible Aujourd’hui débutent les travaux de la conférence sur le « Développement économique et social ». L’évènement sera ouvert cet après-midi par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et se prolongera jusqu’au 6 novembre prochain. PAR FARID MESSAOUD ET KAHINA SIDHOUM Elle est organisée par le ministère de l’Industrie et des Mines, indique le communiqué de ce dernier, « dans le sillage du processus de mise en œuvre du Plan d’action du gouvernement et du pacte national économique et social de croissance ». Le 23 février 2014, en effet, le gouvernement, le patronat et la centrale syndicale UGTA ont signé dans le cadre de leur traditionnelle réunion « tripartite » un document dans lequel ils déclarent être d’accord pour « accélérer les réformes », revigorer le dialogue social, améliorer le climat des affaires, réduire l’informel et faciliter l’acte d’investissement dans notre pays. Il s’agit, donc, aujourd’hui, de faire le point sur les mesures prises en début d’année et de faire de nouvelles annonces concernant les chantiers à ouvrir ou qui sont en voie d’aboutissement. Certaines de ses mesures importantes sont déjà appliquées comme la suppression de l'article 87 bis du Code du travail et le relèvement des plus bas salaires. D’autres devraient dès aujourd’hui connaître des clarifications et peut-être des indications sur leur mise en route, on pense en particulier à la relance effective du crédit à la consommation pour l’encouragement du produit national. rie d’une filière automobile, concerne Renault Algérie Production et la sortie d’usine le 10 novembre prochain de la première Renault Symbol, en présence des Premiers ministres Abdelmalek Sellal et Manuel Valls, qui présideront les travaux de la commission mixte algéro-française chargée du développement des relations économiques et politiques entre Paris et Alger. Cette unité, jointventure réalisée par Renault et SNVI, va produire dans un premier temps 25 000 véhicules par an avant d’arriver à 75 000 unités par année. L’HEURE DES JOINTVENTURES RESTRUCTURER L’OUTIL INDUSTRIEL En termes d’ «épistémologie», huit ans après le premier pacte pour l’économie et la croissance signé en 2006, le rendez-vous d’aujourd’hui devrait servir aussi d’évaluation à l’action du gouvernement en faveur de l’entreprise sur une période quasi décennale. Un exercice qui devrait faire remonter à la surface le débat sur ce qui était déjà appelé à l’époque la «nouvelle stratégie industrielle», sur laquelle d’éminents économistes tels Mohamed Bahloul, Mustapha Mikideche et d’autres ont travaillé avec l’objectif affiché par les différents ministres de l’Industrie qui se sont succédé depuis de « ressourcer l’outil industriel » national et de sortir progressivement l’économie du pays de sa dépendance des recettes pétrolières et gazières. Depuis, où on est-on ? L’option de privilégier les joint-ventures et la création avec des partenaires étrangers des sociétés mixtes pour redynamiser certaines filières comme celles de la mécanique semble donner des résultats. Le plus récent concerne le lancement effectif le 26 octobre dernier dans le domaine militaire et paramilitaire de la société mixte SAFAV-MB (MDN, SNVI, fonds d’investissement émirati Aabar puis Daimler en tant que partenaire technologique). Son usine de véhicules Mercedes se trouve à Bouchekif, près de Tiaret, et devrait produire théoriquement chaque année 6000 véhicules pour les Mercedes Spinter et de 2000 véhicules 4x4 de type G.Class. Le plus emblématique, en raison de sa charge symbolique et des attentes qu’il suscite pour la création en Algé- La mise en activité de cette usine, indiquent des observateurs, aura sans aucun doute un « effet motivant » pour un « champ d’investissement en devenir », ajoute l’expert Djamel Lakehal, un des participants aux travaux, et pour un secteur industriel public qui va bientôt connaître une nouvelle restructuration. Ce changement, qui consiste à regrouper plusieurs grandes entreprises en « blocs » ou en groupes pour en faire des « champions » de leurs filières, le ministre de l’Industrie et des Mines le souhaite consensuel et concerté, différent des schémas et des modes de réorganisation ayant eu cours par le passé. La réorganisation proposée, mais pas encore adoptée va graviter en fait autour de dix groupes industriels que sont : Groupe métallurgie, Groupe mécanique, Groupe chimie, Groupe textile et cuir, Groupe équipements électroniques et électriques, Groupe agro-industrie, Groupe développement industriel local, Groupe minier, Groupe ciment et matériaux de construction, Groupe véhicules industriels et systèmes de transport. Un comité de pilotage interne au ministère de l’Industrie, un organe d’orientation stratégique, chargé de la mise en œuvre de cette restructuration, a déjà été installé. Il s’attèlera à établir une feuille de route identifiant et ordonnançant les différentes phases de la mise en œuvre de la réforme du secteur industriel. Le comité de pilotage travaille, par ailleurs, à la définition de critères de sélection des cabinets d’audit en charge d’auditer les sociétés de gestion des participations et des entreprises publiques économiques non affiliées, ainsi que les critères présidant au recrutement d’un cabinet d’envergure pour l’accompagnement de la création des groupes industriels. Baromètre de confiance des chefs d’entreprise L’indice FCE gagne des points, mais reste négatif SYNTHÈSE DE SELMA ALLANE L’indice de confiance des chefs d’entreprise s’est amélioré de 6 points en septembre dernier par rapport au mois de juillet, mais il reste toujours négatif, selon l’enquête mensuelle du Forum des chefs d’entreprise (FCE). L’indice de confiance de septembre, qui est le mois de la rentrée économique, affiche une valeur négative de -12, mais est en progression de 6 points par rapport aux indices des mois de juin et de juillet qui étaient de -18, souligne le FCE. Le baromètre de confiance, calculé sur la base des perspectives de production, le volume des commandes et le niveau des stocks, résulte d’une comparaison avec ceux des principaux partenaires de l’Algérie. Ainsi, l’amélioration de l’indice de confiance global a été induite par «un regain d’optimisme » des chefs d’entreprise du secteur du bâtiment, des travaux publics et de l’hydraulique (BTPH) et ceux du secteur des services, souligne l’enquête. Dans le secteur du BTPH, l’indice de confiance est passé de -46 points en juillet à -13 points en septembre, soit une progression de 23 points en deux mois, indique le document, précisant que l’enquête ne couvre pas le mois d’août en raison des congés annuels. Pour le secteur des services, l’indice de confiance est sorti de la zone négative, affichant une valeur positive de +10 pour la première fois depuis une année et demie, réalisant un bond de 36 points par rapport à juillet lorsqu’il était à -26. La dernière valeur positive de l’indice de confiance du secteur des services remonte à avril 2013 où il s’était établi à +15. ACTUJOURD'HUI m a r d i 4 n o v e m b r e 2 0 1 4 3 plus des exportations que réaliseront les 95% etentreprises en 2014 dépendront du secteur dernier, le gouvernement, le patronat et la 23 février centrale syndicale UGTA avaient signé, dans le cadre de leur traditionnelle réunion « tripartite », un document dans lequel ils déclaraient être d’accord pour « accélérer les réformes », revigorer le dialogue social et améliorer le climat des affaires. des hydrocarbures dans la mesure où 70% des besoins de nos entreprises resteront tributaires des importations, selon l’économiste Abderrahmane Mebtoul. Lancement du programme national de formation à l’entrepreneuriat Ibtikari, le sursaut post-pétrole PAR SAMIR TAZAÏRT Initialement, au vu de leur caractère purement théorique, les études universitaires ou une formation à un métier ne préparent pas toujours le futur diplômé à la création d’entreprise en Algérie, processus décrit par les experts et spécialistes de l’entrepreneuriat, aussi bien algériens qu’étrangers ou même onusiens, comme un «supplice» que l’hydre bureaucratique ravive. Pour y remédier, le gouvernement, qui a associé à l’Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (UNITAR) différents départements ministériels, à leur tête ceux de la Formation professionnelle, de la Solidarité nationale et du Travail et de la Sécurité sociale, vient de lancer le programme national Ibtikari, destiné à développer et à stimuler chez les jeunes diplômés universitaires et détenteurs d’un brevet de technicien supérieur les compétences requises pour lancer en toute autonomie une entreprise dans l’un des secteurs économiques vus par les pouvoirs publics comme étant stratégiques et à forte valeur ajoutée : transformation agricole, environnement et énergies renouvelables, bâtiment, tourisme, industrie automobile, pêche et agriculture et enfin nouvelles technologies. A l’heure actuelle, Ibtikari, dans sa phase pilote, a dégagé un premier calendrier annuel de formation et d’accompagnement de 700 jeunes diplômés à l'entrepreneuriat avant que les pouvoirs publics en fassent un plan de référence qui servira de modèle national à la formation entrepreneuriale. La première vague d’inscriptions a d’ores et déjà été lancée, avec une deadline arrêtée au 6 novembre, et ceux qui auront manqué de temps pour faire partie de la première promotion participeront à la suivante selon un calendrier établi. Les candidats retenus à l’issue de leur inscription (www.unitar.org/ksi/ ibtikari) prendront connaissance des premiers résultats le 16 novembre. Une présélection sera faite par l’Agence nationale de l’emploi (ANEM) à partir de l'analyse des formulaires de candidature sur la base d'un système de notation associé aux critères de participation, et la sélection finale sera menée conjointement par l’UNITAR et le ministère du Travail. Une fois dans le bain, le candidat n’aura à sortir aucun dinar de sa poche, puisque le programme Ibtikari prend en charge les frais d’inscription, d’hébergement, de transport – si hors wilaya de résidence - et de restauration. Il y a lieu de savoir que les initiateurs d’Ibtikari ont divisé les zones géographiques par «pôles» et chacun de ces derniers comprend un nombre de wilayas périphériques qu’accueillera une wilaya hôte qui abritera la formation. Evidemment, les candidats doivent obligatoirement justifier d’un diplôme universitaire ou d’un brevet de technicien supérieur, s’être inscrits à l’ANEM et bien sûr avoir une idée de projet d’entreprise. Une fois les candidats admis à la formation, ils devront d’abord se soumettre à une sensibilisation sur la création d’entreprise afin qu’ils réalisent dans quoi ils vont s’engager, en prendre véritablement conscience et mesurer leurs aptitudes à le faire. S’ils dépassent ce cap, alors durant une année, ils apprendront les rudiments élémentaires pour créer une entreprise et «révéler» leurs compétences techniques nécessaires à sa gestion et à son développement à long terme. Ce programme national de formation à l’entreprenariat arrive en prélude à une conférence nationale économique et sociale sur la jeunesse, prévue pour les 24 et 25 novembre prochains, lors de laquelle plus de 350 représentants d'associations de jeunes des différentes wilayas parleront de «l'aprèspétrole». De plus, différentes mécanismes d’aide à la création d’entreprises (ANSEJ, ANGEM…) seront évalués. Un événement tourné vers le progrès et… l’Europe La conférence sur le développement économique et social organisé à partir d’aujourd’hui, à Alger et pendant trois jours, par le ministère de l’Industrie et des Mines est sans nul doute un rendez-vous très particulier. PAR AHMED GASMIA Cette rencontre, annoncée comme un prélude à quelque chose de nouveau pour l’investissement industriel en Algérie, ne se distingue pas tant par les sujets devant y être abordés, très variés il faut le dire, que par la qualité des intervenants qui l’animeront. A michemin entre une tripartie et une rencontre internationale, elle réunit des représentants de différents ministères, des membres d’organisations patronales algériennes et de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Elle accueille aussi de nombreux experts algériens, dont certains ne partagent pas la vision des officiels sur les réformes à mener dans certains secteurs. Des experts tels Chems-Eddine Chitour ou Abderrahmane Mebtoul, qui ont critiqué la politique énergétique adoptée par l’Etat algérien ou encore l’abrogation de l’article 87 bis du Code du travail, pour ne citer que ces deux questions. Cependant, une place d’honneur leur a été réservée puisqu’ils auront à intervenir le premier jour aux côtés d’invités internationaux de marque. Des institutions publiques, des banques, mais également des chefs d’entreprises algériens et étrangers auront aussi la possibilité d’intervenir à cette rencontre. La liste des invités ne s’arrête pas là. Des cadres de l’Union européenne (UE), de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) ou encore de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) présenteront des communications lors de cette conférence. UN REPRÉSENTANT DE L’ETAT FRANÇAIS PARMI LES INVITÉS Si différents pays y sont représentés par des chefs d’entreprises ou dans le cadre d’organismes internationaux, la France, elle, sera représentée par ses opérateurs économiques, mais aussi en tant qu’Etat. Au premier jour de la conférence, le Haut responsable de la coopération industrielle et technologique franco-algérienne, Jean Louis Levet, aura une communication à présenter. Nommé, en 2013, à ce poste hautement politique par le gouvernement français, M. Levet ne parlera certaine- ment pas seulement en qualité d’expert connaissant parfaitement le marché algérien. Sa nomination au poste qu’il occupe a été décidée, rappelons-le, cinq mois après la visite officielle du président français en Algérie, en décembre 2012. Visite qui s’est soldée par le « traité d’Amitié et de coopération » et la signature de contrats de partenariat, dont celui de l’usine Renault Algérie. Justement, l’inauguration de cette usine prévue dans moins d’une semaine est certainement pour quelque chose dans la participation de M. Levet à cette conférence. Mme Christel Gulbrun, directrice exécutive du groupe Renault, présentera, d’ailleurs, une communication au deuxième jour de la conférence. Une communication, dont le programme de la conférence ne précise pas le contenu ni celui d’aucune des interventions prévues au cours des deux premiers jours. Les organisateurs de la conférence ont prévu, par ailleurs, trois grands ateliers et plusieurs tables rondes en rapport avec différents sujets qui seront animés par des experts et des chefs d’entreprise venus de différents horizons. « Un climat des investissements mieux adapté, attractif et porteur de croissance », « L’investissement productif et le développement industriel au cœur du nouveau régime de croissance » et « Le partenariat public privé national et national-étranger ; cadre légal d’encadrement, domaines prioritaires et mesures d’encouragement », sont les intitulés de ces ateliers. (Suite en Page 4) entretien Abderrahmane Mebtoul, économiste « Il faut que l’Etat agisse en stratège et non en tacticien » PROPOS RECUEILLIS PAR MOUNIA MESLEM Reporters : Le ministère de l’Industrie et des Mines organise aujourd’hui une conférence sur le développement économique et social où il sera question de relance de l’investissement et du tissu industriel dans notre pays. Qu’en pensez-vous ? Abderrahmane Mebtoul : C’est toujours bon de débattre de l’état de notre industrie et de notre économie et de parvenir à des résultats qui les fassent sortir de l’état où elles se trouvent. En 2014, les exportations dépendront à plus de 95% du secteur des hydrocarbures. 70% des besoins de nos entreprises resteront tributaires des importations. Ces entreprises continueront d’avoir une faible capacité d’intégration et ce n’est pas une bonne chose ni pour elles ni pour l’équilibre économique du pays. Il y a, donc, lieu d’agir en ayant comme priorité centrale l’entreprise, qu’elle soit publique, privée ou étrangère, et de s’inscrire dans une démarche de filières industrielles combinées avec les services. L’important est que le gouvernement, qui a une feuille de route, agisse en stratège et non en tacticien. Les actions à prendre doivent être coordonnées et synchronisées. Elles exigeront le courage de réformer vite et massivement, en passant par une réhabilitation de la planification et du management. Durant la conférence, il sera également question d’investissement et d’investissement direct étranger (IDE). A ce propos, la règle 51/49 continue de faire débat. Etes-vous toujours en faveur de sa modification ? veloppement de l’investissement, ANDI. Récemment, il a créé une commission chargée d’examiner les recours déposés par les opérateurs, dont les projets d’investissement sont en souffrance. Qu’en pensez-vous ? Oui, absolument. Il faut revoir le fonctionnement du dispositif actuel de l’investissement, ainsi que la règle des 51/49 %. Sur ce point précisément, il faut distinguer ce qui est stratégique de ce qui ne l’est pas, et libérer l’initiative dans les secteurs où il y a une offre d’investissement étranger. Pour ce qui est de l’investissement en général, les multinationales recherchent classiquement des avantages pour produire de façon compétitive. Pour un marché local solvable, mais aussi pour un marché régional et mondial. D’où l’importance de l’intégration à terme du Maghreb, pont entre l’Europe et l’Afrique, où l’Algérie pourrait trouver des avantages comparatifs. Le problème essentiel à résoudre est la mise en place de subventions ciblées budgétarisées par le Parlement afin d’éviter des transferts artificiels de bénéfices par les prix de cession via l’optimisation fiscale vers les lieux peu fiables et imposés. La distorsion de la concurrence et le monopole sont sources de surcoûts. Les agences que l’Etat a créées pour donner de nouveaux ressorts à l’industrie nationale se sont malheureusement confinées dans un simple rôle d’enregistrement, pour des intentions d’investir et la tenue de statistiques sur des projets dont beaucoup ne dépassent pas le stade de la déclaration. L’ANDI et le Conseil national de l’investissement (CNI) n’ont pas un bilan enthousiasmant. Pour ce qui concerne le CNI, le montant global des investissements en attente d’autorisation dépasserait les 15 milliards de dollars, selon les estimations du Forum des chefs d’entreprise (FCE). Le même problème se pose pour les investissements que devaient promouvoir des entreprises publiques, soumises au visa préalable du Conseil des participations de l’Etat (CPE). Là aussi, des dizaines de projets que souhaitaient réaliser des entreprises publiques (EPE), seules ou en partenariat avec des opérateurs privés algériens ou étrangers, végètent encore, certains depuis des années. Ce constat nous amène à dire que les changements annoncés dans le fonctionnement de ces agences sont nécessaires. L’urgence est à l’assouplissement des procédures et à s’éloigner de la bureaucratisation qui enfante la sphère informelle et la corruption. Le ministre de l’Industrie et des Mines s’apprête à effectuer des changements dans le fonctionnement de son Agence pour le dé- 4 mardi 4 novembre 2014 (Suite de la page 3) Les tables rondes, dont certaines seront animées par une dizaine d’experts à la fois, toucheront, entre autres questions, celles du financement de l’investissement, de l’économie numérique et de la nécessaire complémentarité entre l’université et l’entreprise. UNE VISION TOURNÉE VERS LE PARTENARIAT Même si le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalemn Bouchouareb, revient fraîchement des Etats-Unis avec trois contrats conclus au profit d’entreprises algériennes, c’est surtout vers l’Europe que l’intérêt semble être porté. C’est du moins ce que l’on peut déduire du programme de la conférence sur le développement économique et social. Massey Fergusson, présente en Algérie à travers son unité de production de tracteurs de Constantine, est la compagnie américaine représentée lors de cette rencontre. Les sociétés françaises Lafarge, Danone et Renault sont invitées à cet événement aux côtés de Libherr (société allemande de droit suisse), Knauf (Allemagne), Novo Nordisk (Danemark), Sampo Rosenlew (Finlande), Tosyali (Turquie) et Airbus Hélicoptères (France-Allemagne). Certaines de ces sociétés sont représentées par de hauts responsables, à l’image de Renault ou encore de la société turque Tosyali au nom de laquelle parlera le P-DG Fuat Tosyali au deuxième jour de la conférence. Concernant ces deux groupes précisément, la présence de cadres dirigeants s’explique par l’importance des investissements consentis en Algérie. Pour Renault, l’usine réalisée à Oran est la première du genre dans le pays. Pour Tosyali, l’aciérie inaugurée en juin 2013, toujours à Oran, n’est autre que le plus gros investissement réalisé en dehors des frontières turques. En plus de ces entreprises, la liste des invités inclut également la Chambre de commerce mixte Algérie-Allemagne (AHK), le Cercle de commerce et de l’industrie algéro-espagnole (CCIAE) et la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française (CCIAF). L’Europe est sans nul doute le continent à l’honneur à la conférence du développement économique et social voulue par le ministère de l’Industrie. 24 HEURES AU PAYS Conférence nationale du consensus Le SNAPAP en faveur de l’initiative du FFS Dans le cadre de la préparation de la conférence nationale du consensus, le Front des forces socialistes (FFS) poursuit ses consultations avec les acteurs sociaux et médiatiques. PAR IMAD BOUBEKRI Cette semaine, il a rencontré le Syndicats na- tional autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP) et les directeurs des quotidiens arabophone et francophone El Khabar et El Watan. Le SNAPAP, un vieux partenaire du FFS, a annoncé sa participation à la conférence du consensus, motivant sa position par le rôle que doivent jouer les syndicats des travailleurs dans la vie politique du pays, a-t-on appris de sources sûres. Rencontré par la délégation du FFS samedi dernier en fin d’aprèsmidi, Rachid Malaoui, président du SNAPAP, accompagné des membres de sa direction nationale, ainsi que des représentants de toutes les fédérations affiliées à son syndicat, a déclaré aux représentants du FFS que «les syndicats autonomes en Algérie n’ont pas uniquement participé au combat pour les intérêts moraux et sociaux des travailleurs. Ils ont toujours été présents dans toutes les initiatives visant un changement pacifique et démocratique dans le pays». Il a également insisté sur l’inclusion des questions sociales et économiques dans toute initiative visant la démocratisation du pays. Les directeurs des journaux ont, quant à eux, été consultés avant-hier. A ce titre, le directeur d’El Watan, Omar Belhouchet, explique notre source, a souligné que la direction de son journal suit avec beaucoup d’intérêt l’initiative du FFS. Pour lui, cette initiative tend à réhabiliter la politique en Algérie, ce qui la rend importante. Même son de cloche du côté de la direction d’El Khabar. Elle a souhaité que cette initiative aboutisse au vu des perspectives qu’elle ouvre pour la mise en branle d’un processus de démocratisation graduel du pays. Les deux directeurs de journaux ont abordé la question de la liberté de la presse et des défis auxquels font face les quotidiens nationaux. Le FFS, selon un membre de sa délégation, a exprimé son attachement à la liberté de la presse, mais «pour nous, elle ne peut être effective qu’après la construction d’un Etat de droit», nous a-t-il déclaré. Par ailleurs, le chargé à la communication du FFS, M. Youcef Aouchiche, nous a informé que son parti rencontrera, dans le même cadre, aujourd’hui, Mohand Saïd, président du Parti pour la liberté et la justice (PLD), tandis que demain une délégation du même parti recevra, dans son siège national, l’exprésident du MSP, Aboudjerra Soltani, alors que jeudi une délégation du FFS se rendra à l’association RAJ et vendredi chez le parti TAJ. Opposition L’appel ambigu de l’ICSO au peuple algérien PAR ADEL BOUCHERGUINE Toute la classe politique s’accorde aujourd’hui à dire que le pays traverse une crise multidimensionnelle. Les initiatives des partis, personnalités et groupes politiques se multiplient. Chacun développe sa propre analyse et propose la solution qui lui semble la plus appropriée. Mais cela semble être loin de constituer un «Smig» politique consensuel entre les différents acteurs. Se sentant pressée par le temps, mais également par la démarche de reconstruction d’un consensus national prôné par le FFS, l’Instance de concertation et de suivi de l’opposition (ICSO) a adressé, à l’occasion du soixantième anniversaire du déclenchement de la Guerre de Libération nationale, une lettre au peuple algérien.Dans son appel, l’ICSO invite le peuple algérien dans toutes ses catégories à «adhérer à un processus salutaire dont l’objectif est l’instauration d’un système démocratique et social», un processus «en mesure d’assurer la justice, la liberté et l’égalité entre tous ses enfants». Elle estime que «la transition démocratique à laquelle nous appelons et à laquelle nous nous mettons à votre service n’a de sens que si le peuple, dans toute sa composante, sa jeunesse et ses élites politiques et socioprofessionnelles, est convaincu de sa justesse et de la sincérité des femmes et des hommes qui l’animent». Pour la commission de rédaction de l’ICSO, cette «crise» date depuis la venue de l’actuel locataire d’El Mouradia, Abdelaziz Bouteflika. «Notre pays a engrangé ces quinze dernières années des recettes colossales jamais égalées Affaire des magistrats faussaires Benyoucef Mellouk : «Je détiens des preuves» Poursuivi et condamné à plusieurs reprises, depuis 1992, par la justice pour diffamation à l’égard de ceux qu’il a qualifiés de «faux moudjahidine», Benyoucef Mellouk continue de se défende et d’accuser «preuves à l’appui», dit-il. Il affirme que «ces faux moudjahidine sont au cœur de l’Etat». En effet, le 6 novembre prochain, M. Benyoucef Mellouk comparaîtra devant la cour d’Alger pour diffamation à l’égard de la famille Mohammedi et Barradja. Les deux familles sont citées par Benyoucef Mellouk comme ayant un membre parmi «les magistrats faussaires» qu’il dénonce depuis des années. Invité, hier à Alger, par le mouvement Barakat pour donner une conférence sur le sujet, M. Mellouk est revenu sur le début de l’affaire qui remonte, selon lui, à l’époque où il était au ministère de la Justice dans les années 1970 sous le règne de Boumediène. A ce titre, il a dévoilé qu’il y avait des notes confidentielles de Boumediène demandant au ministre de la Justice «de nettoyer l’Etat de ces faux moudjahidine» et de «les envoyer à la retraite». Il a par la suite donné des noms de personnes ayant occupé de hauts postes de responsabilité au sein de l’Etat qu’il accuse d’avoir étouffé l’affaire. M. Mellouk a également raconté son histoire avec la justice algérienne sur ce sujet, lui qui a fait de la prison à cause de ce dossier, la désignant comme «complice», puisque, selon lui, «plusieurs magistrats faussaires étaient dans des postes de responsabilité dont un ex-président de la Cour suprême». Il a affirmé détenir «des preuves irréfutables contre ces personnes». Pour lui, ce dossier dérange, c’est la raison pour laquelle, a-t-il ajouté, «les autorités ne veulent pas régler ce dossier». Il a par la suite appelé la jeunesse à le défendre. «Il s’agit de l’histoire de l’Algérie. Moi, j’ai dénoncé, j’ai tout sacrifié pour ce dossier. C’est à vous maintenant de le prendre en charge», a-t-il déclaré. I. B. depuis le recouvrement de l’Indépendance nationale», écrit-on dans la même lettre, avant de préciser que «cette manne financière, qui échappe à toute forme de contrôle populaire ou institutionnel, n’a ni servi au développement du pays ni garanti la paix sociale que le gouvernement veut assurer à coup de promesses irréalisables à court ou à moyen terme, mais destinées surtout à gagner du temps». Plus explicite, l’ICSO considère qu’aujourd’hui, l’Algérie est confrontée à un choix crucial entre la persistance de l’impasse politique actuelle et la mobilisation pour un sursaut national salvateur pour la préservation de la cohésion et de l’unité nationales. Il est vrai que c’est un appel d’une frange de l’opposition, même si la majorité de ses acteurs ont déjà siégé dans les gouvernements successifs de l’actuel chef de l’Etat, en occupant d’importants portefeuilles ministériels. Mais à bien lire cet appel, ne sonne-t-il pas comme un appel au peuple algérien pour recourir à l’action de rue ? Pour le politologue Abderezzak Saghour, «même si ses rédacteurs (la lettre) affirment que c’est un appel à la sensibilisation, le contenu de la lettre est un message explicite d’incitation à sortir dans la rue». Peut-on considérer ce message comme un message dangereux ? Notre interlocuteur estime qu’«on ne peut parler de dangerosité si le peuple n’est pas encore dans la rue. Et dans le cas contraire, l’initiative sera dangereuse et nuisible», a-t-il lancé. Cependant, ajoute-t-il, «plusieurs chaînes de télévision incitent le peuple à sortir dans la rue, mais ce dernier reste méfiant». Selon cet universitaire, beaucoup de questions restent posées, notamment celles relatives à la capacité des acteurs et partis de l’opposition à mobiliser la société civile. A ce propos, il dira : «Je ne pense pas que l’opposition soit aujourd’hui en mesure de faire sortir les masses populaires dans la rue.» Et cette «opposition», reste, à ses yeux, «à définir». Abderrezak Mokri, président du MSP, l’un des acteurs de cette instance, a dans un post publié sur son compte Facebook affirmé que «si dans la forme, la lettre adressée au peuple algérien en ce 1er novembre est symbolique, dans son fond, elle prend le peuple algérien comme témoin de la crise, en l’invitant à assumer ses responsabilités dans l’accompagnement de la démarche de la transition démocratique». La crise refait surface au FLN Le parti risque de faire face à deux commissions de préparation du congrès PAR OUIZA K. La crise qui secoue le parti du Front de libération nationale n’est pas près de connaître son épilogue. Et pour cause, le groupe des contestataires revient à la charge et veut déstabiliser l’actuel secrétaire général, Amar Saâdani, avant même le congrès, et ce, en voulant s’accaparer la commission de préparation du congrès, prévu au premier trimestre 2015. Abderrahmane Belayat, chef de file des contestataires, appuyé par la fronde des députés de la majorité, estime que la commission de préparation et le travail de préparation sont une mission qu’ils vont accomplir eux-mêmes. « Nous allons préparer les textes, les amendements des statuts et le programme politique nous-mêmes », a-t-il souligné, en accusant, une fois de plus, Saâdani «d’être une imposture ». De son côté, Saâd Bouhadja, chargé de communication au sein du FLN, estime que la commission réunira tous les membres du comité central. De ce fait, a-t-il fait savoir, «nous allons travailler ensemble ». Belayat, qui conteste la légitimité de Saâdani qu’il accuse de « rendre service aux ennemis extérieurs du pays » en « s’attaquant au DRS », est convaincu que le congrès saura trancher la question de l’illégitimité de la direction actuelle. « Il a violé les statuts et le règlement intérieur. Il s’est substitué à la commission de discipline, il fait face à une fronde dans toutes les mouhafadhas », a-t-il lancé. Du côté des soutiens de Saâdani, on pense qu’il est légitime et que seuls « un congrès et une commission légitime seront reconnus par l’administration». Les griefs retenus par les contestataires contre Amar Saâdani sont multiples. Il est accusé de vouloir « saborder le fonctionnement du parti », de «déstabiliser le DRS » qu’il soupçonne « réfractaire à la réélection de Bouteflika » et aussi « de faire pression sur le gouvernement pour un nouveau découpage administratif », qui prendra, selon les contestataires, «la nouvelle carte des mouhafadas installées par Saâdani ». Ce retour de fronde, selon des proches de Saâdani, qui n’évoquent pas la source, a pour origine, sans les nommer, « de grosses pointures dans le gouvernement ». Le congrès, qui voit les deux ailes se livrer une nouvelle fois une guerre de tranchées, concentre tous les regards du fait, souligne les protagonistes, que c’est « la seule instance qui décidera de la légitimité de l’un ou de l’autre ». Ce bras de fer relancé risque de perdurer d’ici le début de l’année prochaine. Au rythme actuel des choses, les deux groupes se livrent en sourdine un combat sans merci pour la maîtrise d’un instrument et un appareil, dont les rangs s’enflamment à l’approche du congrès. 24 HEURES AU PAYS m a r d i 4 n o v e m b r e 2 0 1 4 5 Front social Les enseignants du paramédical en grève dès aujourd’hui PAR FATIMA FERHATI Le personnel enseignant du paramédical (PEPM) entame aujourd’hui son mouvement de grève. A partir de ce matin, son collectif devrait observer un arrêt de travail de trois jours, renouvelable chaque semaine si ses revendications ne sont pas satisfaites, ainsi qu’on le lit dans le communiqué qu’il a rendu public hier. Le préavis de grève, rappelle-t-on, a été déposé le 26 octobre dernier. Il était accompagné d’un certain nombre de revendications telles que l’octroi de la «prime de contagion» à l’ensemble des PEPM, les «primes d’encadrement des mémoires», la «titularisation des PEPM stagiaires», «l’ouverture de postes supérieurs», la «reconnaissance pédagogique du diplôme de PEPM», ainsi que la «formation des formateurs et des filières paramédicales». Le même préavis est accompagné d’explications selon lesquelles les réunions qui ont eu lieu avec le ministère de tutelle, celui de la Santé publique et de la Réforme hospitalière, n’ont pas abouti. Leur débrayage va concerner les 38 écoles d’enseignement paramédical que compte le pays. Enseignement Un salon pour des études au Canada PAR MERIEM KACI Les 5 et 6 novembre se tiendra à l’hôtel El Aurassi la deuxième édition du salon de l’éducation. Cet évènement est organisé par l’ambassade du Canada en Algérie. Il est destiné aux jeunes étudiants qui souhaiteraient faire ou poursuivre leurs études supérieures au Canada. Miriam van Nie, chargée d’affaires à l’ambassade, a annoncé lors d’une conférence avant-hier que ce salon sera un « espace d’échange et de découverte des différentes opportunités du système éducatif canadien », réputé pour être l’un des meilleures au monde par la qualité de son système d’éducation et de formation. Lors de cette manifestation, 15 institutions canadiennes, dont 10 universités ainsi que des collèges, seront représentées pour expliquer et promouvoir leurs offres d’études diversifiées, a ajouté la conférencière. Mme Van Nie a précisé que celles-ci concernent des domaines aussi variés que la fiscalité, l’administration, les affaires, l’environnement, l’informatique, le génie, les finances et la fiscalité, les arts et lettres, la médecine, l’hôtellerie, etc. Les nouveaux critères d’admission ainsi que le coût des études seront expliqués, alors que des séances d’information sur les programmes d’études seront dispensées en marge de cet espace, a-t-elle ajouté. Les universités canadiennes sont classées au 8e rang des 42 pays inscrits au palmarès de Shanghai 2014, qui compte 500 établissements classés. Renouvellement partiel du Conseil régional de l’Ordre Les chirurgiens-dentistes dénoncent les «irrégularités» Les élections pour le renouvellement partiel de la Section ordinale régionale (SOR) des chirurgiens-dentistes, regroupant les wilayas de Bouira, Boumerdès, Tizi-Ouzou et Béjaïa, ont été entachées par un scandale, suite aux irrégularités ayant marqué le déroulement de l’opération de vote organisée le 30 octobre denier à Tizi-Ouzou. PAR AÏSSA MOUSSI Conséquences : les chirurgiensdentistes inscrits auprès du même conseil ont demandé, dans un recours adressé à l’Ordre national, l’annulation pure et simple de ces élections, faute de quoi ils passeront à d’autres formes de contestation plus radicales, dont des actions en justice. Les signataires du recours, dont nous détenons une copie, arguent leur requête par «le caractère éminemment douteux du scrutin et pour non-respect de la réglementation en vigueur (...), à savoir la décision n°1 du Conseil national de déontologie médicale (CNDM) datant du 15 juin 2014 portant règlement électoral en conformité avec les dispositions du décret n°92/276 du 6 juillet 1992 portant Code de déontologie médicale». Dans le texte du rapport, dont une copie a été déposée au niveau du CNDM présidé par le Dr Mohamed Bekkat Berkani, signé par les quatre candidats que sont les docteurs Tahar Gazou, Hakim Moali, Leila Makhoukh et Karim Sfihi, il est fait état d’un certain nombre d’irrégularités qui n’honorent en rien le Conseil régional des chirurgiens-dentistes, encore moins la corporation de ces intellectuels qu’un minimum de «civisme» devrait animer. Pourtant, c’est aux candidats parmi les membres du bureau sortant qu’incombe cette responsabilité, estiment les plaignants, car, en violation de la réglementation, ils sont allés jusqu’à figurer dans la commission d’organisation du scrutin «pour manipuler le choix des électeurs et influer le résultat du vote pour garantir une gestion autocratique de la SOR qui préserverait leurs intérêts personnels». Dans le registre des infractions, les signataires du document citent, entre autres, «la tenue au secret de l’appel à candidature», «l’absence de notification d’éligibilité» brouillant ainsi les cartes aux candidats retenus et non retenus, «le retard dans l’affichage des listes des candidatures», «la non-réception par beaucoup de chirurgiens-dentistes de la convocation de vote» ainsi que «l’absence des isoloirs dans les bureaux de vote». Pis encore, les rédacteurs du recours relèvent «l’irrégularité» du travail mené par l’huissier de justice qui, selon eux, «a déserté le bureau de vote durant toute la journée pour revenir dans la soirée, avant même que le temps réglementaire (19h00) soit atteint, signer des PV à blanc et s’en aller». Aussi, contrairement aux recommandations de Mohamed Bekkat Berkani concernant «l’interdiction de présence à toute personne quelle que soit sa qualité, dans les bureaux de vote», les contestataires ont enregistré «la présence douteuse du président sortant de la SOR alors qu’il était candidat». DÉTOURNEMENTS Malgré la fraude massive qui a caractérisé le renouvèlement partiel du Conseil de l’Ordre régional des chirurgiens-dentistes, composé d’une trentaine de membres et auprès duquel sont inscrits plus de 1000 praticiens des deux secteurs public et privé, le nombre de votants n’a atteint que le timide chiffre de 117 voix. Ce qui reflète, regrette l’un des signataires du recours, «le manque de confiance qui règne désormais entre les adhérents et le Conseil de l’Ordre relégué aux sorties de loisirs dans de luxueux hôtels aux frais de nos cotisations annuelles». Selon lui, «aucune revue publiée, encore moins une journée médicale organisée ! La SOR est devenue un moyen de détournement de l’argent des sponsors et des cotisations de ses adhérents», surtout que ces derniers (ceux issus du secteur privé) sont obligés de s’acquitter de 2000 DA par an, pour pouvoir exercer légalement. Exprimant leur indignation pour les violations caractérisées du code électoral lors de ce scrutin, suite aux nombreuses irrégularités commises et «orchestrées délibérément», les signataires de la requête estiment qu’ils sont dans «la légitimité de demander l’annulation des résultats». «Une commission nationale devait être dépêchée pour enquêter sur ces irrégularités, geler l’installation officielle de la SOR avant que d’autres élections soient organisées», indique, confiant, un membre sortant de l’ancien bureau de la SOR. Education nationale Le Cnapest critique la «mauvaise foi» du ministère PAR ABDELLAH BOURIM Dossiers qui traînent depuis plusieurs années, ab- sence d’une volonté politique chez les responsables de la tutelle pour résoudre les problèmes de la corporation et, plus dangereux encore, la directive du ministère de tutelle visant à restreindre les libertés syndicales sont les conclusions tirées par les participants au conseil national du CNAPEST (Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire) tenu le 30 octobre dernier. Dans un communiqué rendu public hier, le syndicat a appelé ses troupes à se mobiliser pour la préservation et la sauvegarde de leurs acquis. «La dernière directive du ministère de l’Education vise à rétrécir le champ des libertés et représente une vraie menace pour l’avenir du mouvement syndical. La situation interpelle tous les acteurs et les adhérents du syndicat pour défendre leur position», indique le CNAPEST. «le syndiquer est le seul moyen pour la concrétisation de notre plateforme de revendications à laquelle le ministère de l’Education tarde à apporter une solution», ajoute-t-il. La majorité des dossiers exposés par le syndicat n’ont pas été bouclés en dépit des assurances de la première responsable du secteur. Cela «confirme une nouvelle fois la mauvaise foi du ministère de tutelle qui vise à étouffer la voix des syndicats», déplore le CNAPEST. Parmi les points abordés par les participants à cette rencontre, la question de la promotion et la décision du ministère de l’Education de mettre sur un pied d’égalité les travailleurs de l’administration et les enseignants. Le syndicat n’a pas manqué l’occasion pour exiger «la promotion automatique et inconditionnelle des professeurs des lycées techniques et l’installation des enseignants dont les postes sont en voie de disparition dans les nouveaux postes créés dans le secteur de l’éducation». Pour le syndicat, la majorité des dossiers présentés traînent encore et le département de l’éducation «se contente seulement de nous faire des promesses». Parmi les dossiers pendants : la médecine du travail, le logement, la retraite et les services sociaux. Le syndicat critique «l’absence d’une volonté politique pour résoudre ces dossiers pendants depuis plusieurs années». Afin de préparer son conseil national ordinaire prévu le 23 novembre, le syndicat a appelé ses adhérents à l’organisation des conseils de wilaya le 22 du mois courant de novembre. Au sujet de la participation au programme du Front des forces socialistes (FFS) sur le projet de «consensus national», le syndicat a affirmé qu’il prendra une décision finale lors de la tenue de son conseil national (le 23 novembre). Sur un autre volet, le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), qui a achevé les travaux de son conseil national ordinaire dimanche dernier, a décidé de laisser son conseil national «ouvert». Contacté hier, le porte-parole du syndicat, M. Meziane Meriane, a affirmé que «le syndicat a laissé son conseil national ouvert en vue de la rencontre avec la ministre de l’Education le 15 novembre». «Pour le moment, aucune décision n’est prise», a-t-il ajouté. Le premier jet de la charte d’éthique connu PAR WARDA SLIMANE Le ministère de l’Education nationale a dévoilé le contenu du projet de la charte d’éthique censée remettre de l’ordre dans nos écoles en proie à de multiples dérapages. Le document, qui précise les tâches de l’enseignant, ses attitudes envers ses élèves, son entourage et ses droits, sera soumis aux discussions avant son adoption par la famille de l’éducation nationale. Les devoirs de l’instituteur sont également clarifiés par cette charte qui oblige ce dernier à respecter : les principes de l’Islam, les lois de la profession et les normes d’éthique. L’enseignant ou l’instituteur s’engage, selon le projet de cette charte, à accomplir avec sérénité son travail, à préserver l’intérêt des élèves et à veiller à leur bien-être à l’école, à accepter les critiques des autres, à supporter la pression. Il doit également avoir la prédisposition à affronter les situations difficiles, à éviter la nervosité et la timidité. Mais aussi à garder le secret professionnel, à préserver les études et les recherches. Sur le plan linguistique, le document en discussion précise que la langue de travail est l’arabe classique. « L’enseignant doit s’adresser aux élèves avec la langue arabe classique ». En ce qui concerne les relations avec les parents d’élèves, la charte rappelle que l’enseignant est appelé à entretenir de bons rapports avec les parents d’élèves, de les écouter et de les tenir informés de l’évolution de leurs enfants. Cela vise à renforcer le rôle de la famille dans le système éducatif algérien. L’enseignant est appelé aussi à jouer un rôle à l’extérieur des établissements scolaires. En effet, il doit être l’exemple à suivre au sein de la société. « L’enseignant doit être compréhensif et veillera à gagner la confiance de la société », note le document qui précise que l’enseignant est protégé par loi à l’intérieur et à l’extérieur des établissements scolaires. Crash du vol AH 5017 Air Algérie à Paris pour s’expliquer devant les familles des victimes PAR MARIAM ALI MARINA A en croire une information parue dans le quotidien français Le Parisien, la compagnie aérienne Air Algérie compte «s’expliquer» devant les familles des 54 victimes françaises du crash du vol AH 5017 qui s’est écrasé dans le Nord du Mali environ 32 minutes après son décollage avec 116 passagers à son bord. La première réunion du genre est prévue dans les prochains jours à Paris, selon Le Parisien. Le journal n’a cependant pas révélé «sa source». Air Algérie aurait fait appel pour la circonstance à une société britannique de gestion des risques pour mettre en place cette réunion. Les avocats des familles des victimes ont exigé, pour leur part, que cette réunion se fasse en présence du P-DG de la compagnie Air Algérie. Lors de cette réunion, selon la même source, il est également exclu que les familles signent des documents et notamment des propositions d’indemnisation. «Cette réunion devrait précéder le voyage des familles sur le site du crash au Mali courant novembre», a-t-on précisé. Un voyage un temps compromis par les événements politiques survenus au Burkina Faso où seront hébergés durant trois jours les proches des victimes avant de se rendre en hélicoptère sur le lieu du drame dans la région de Gossi au Mali. Le vol AH 5017, qui devait relier Ouagadougou à Alger, s’est écrasé le 24 juillet dernier, dans le Nord du Mali environ 32 minutes après son décollage avec 116 passagers et membres d’équipage, qui ont tous péri. Outre 54 ressortissants français, les passagers venaient du Burkina Faso (23 personnes), du Liban, d’Algérie (6), d’Espagne, du Canada, d’Allemagne et du Luxembourg. 6 mardi 4 novembre 2014 24 HEURES AU PAYS 12e édition de la fête de la figue Béni Maouche, capitale de tazarth La commune de Béni Maouche, située au sudest de la wilaya de Béjaïa, a abrité, les 30 et 31 octobre dernier, les festivités de la 12e édition de la fête de la figue ou «Tamaghra n’tazarth» en kabyle. Ce rendez-vous, qui a fait sortir cette région de l’anonymat, constitue une occasion en or pour les agricultures et les opérateurs économiques locaux pour faire connaître aux visiteurs, venus des quatre coins du pays, leur produit qui aura dans peu de temps son propre label. PAR YOUNES SAADI Pour accéder à la région, la distance est courte, mais le temps du voyage, en raison des chemins qui montent, paraît curieusement plus long. Et, prenant la route nationale n°74 qui relie la RN 26 à la wilaya de Sétif en passant par la commune de Seddouk, tout indique que nous allons à la découverte d’une localité particulière. A la sortie de Seddouk, un panneau nous indique la direction et nous annonce aussi la distance qui nous sépare de notre destination finale. 16 km de montagnes couvertes d’olives et de broussailles. Un tronçon pour une belle petite course de vélo de montagne, qui nous fait passer en quelques minutes de 246 à 980 m d’altitude à l’entrée de la commune de Beni Maouche. Gagner plus de 700 m d’altitude en 30 minutes donne l’impression pour celui qui n’a pas Béni Maouche, entre l’héroïque et l’insolite La programmation cette année de la Fête de la figue à la veille du 1er novembre a été bien accueillie par les habitants de la commune de Béni Maouche. Durant la guerre de Libération, plus de 1000 combattants de l’ALN sont tombés ici au champ d’honneur, faisant du lieu le premier en nombre de chouhada. Les anciens se souviennent encore de l’opération Jumelle et des dommages qu’elle a fait subir à la région. Ils en parlent souvent entre eux, car les jeunes sont moins intéressés par le passé. En plus de cette glorieuse réputation, Béni Maouche a d’autres «atouts» de fierté, plutôt insolites, comme d’abriter les meilleurs réparateurs de cardans de voitures. Pour cela, beaucoup de personnes viennent d’ailleurs solliciter le «spécialiste», un mécanicien qui a vécu des dizaines d’années en France avant de rentrer au pays. C’est grâce à lui que des dizaines de jeunes ont appris le métier et sont partis l’exercer aux quatre coins d’Algérie. l’habitude de prendre cette route d’avoir escaladé de hautes montagnes. Une fois au chef-lieu de la commune, nous nous trouvons face à une extension urbaine dans tous les sens, et pas toujours les bons, et ce, compte tenu du relief du lieu et de la foule de visiteurs venus de loin et de très loin pour certains pour déguster et acheter «Tazarth n’Idhurar» (les figues des montagnes). Les plaques d’immatriculation des voitures – on peut voir 16, 35, 10, 15, 19, 18 et autres – témoignent de ce flux de visiteurs. Le stade communal inauguré à la fin des années 1980 où se déroule la partie commerciale de la fête, c’est-à-dire l’essentiel, n’a jamais connu autant d’afflux que cette année, affirment des témoins. D’autres habitants de la localité et des villages limitrophes, rencontrés plus tard, disent qu’ils n’ont jamais vu autant de monde ni subi des embouteillages aussi inextricables. Les raisons, a-t-on ensuite compris, sont que les anciennes éditions ont été tenues dans d’autres espaces (CFPA, siège de l’APC et marché) et même à l’extérieur de la commune dans des espaces libres, notamment pour les petits négociants. Cette fois, les autorités locales ont décidé, pour des besoins d’organisation ont-ils affirmé, de tout concentrer au niveau du stade où il fallait être très patient et rapide à la fois pour trouver où stationner. En ce qui nous concerne, il nous a fallu attendre une dizaine de minutes avant que les agents de l’ordre nous dégagent un espace. UNE FIGUE PEUT EN CACHER D’AUTRES A l’entrée du stade, une banderole souhaitant la bienvenue à tout monde est accrochée au mur. Les chants du célèbre chanteur kabyle Slimane Azem donnent à cet évènement une empreinte culturelle. Il est parmi les rares chanteurs qui ont cité plusieurs fois ce fruit dans ses chansons. Et il avait raison, tant ce produit paraît ici plus beau et si étonnamment varié. A ce propos, on ne peut pas parler des figues de Béni Maouche sans citer Abdelhak Lounès, qui consacre sa vie pour le développement de ce produit. Dans son stand situé juste après le bureau d’accueil, il a exposé plusieurs variétés de figues, toutes issues du chef-lieu de la commune. Interrogé sur les variétés les plus connues dans sa région, il nous dira qu’en tout, la commune de Béni Maouche en compte dix. «Nous avons dix variétés de figues fraîches dont quatre peuvent devenir des figues sèches», nous a-t-il déclaré avec enthousiasme. Il ajoute : «Chaque variété a son propre goût et sa propre forme.» Il s’agit d’abord de tâamriouth, qui oc- cupe près de 75% de la récolte, suivie par azendjar et aberkan qui occupent ensemble une part de 15% ; le reste des variétés, à savoir tahayount, adjidji, taganaouit et autres occupent 10%. Pour lui, Taâmrouith est la reine des figues fraîches et sèches. Elle est très demandée sur le marché. Quant au classement des figues selon la qualité, le fellah affirme que le choix se présente comme suit : thufrint (la supra), puis thaâmriouth (l’extra), ensuite thaouliht (la marchande) enfin Takharboucht (aliment de bétail). «C’est la qualité qui détermine le prix. Le consommateur pourra choisir les variétés et les qualités», a-t-il expliqué. En effet, les prix peuvent varier entre 400 et 700 DA selon les variétés et la qualité. Installé pas loin de Abdelhak Lounès, Mohamed Sahki est perçu à Béni Maouche comme le premier producteur national de la figue. Avec ses 25 ha et quelque 1200 figuiers de toutes variétés, c’est en effet un opérateur de poids. Dans son stand décoré avec des feuilles de figuiers, il présente une multitude de variétés qui attirent les regards des visiteurs qui ne peuvent quitter la foire sans rendre visite à ce géant des figues qui voit déjà loin. La médiatisation et le succès de la figue de Béni Maouche reviennent en grande partie à cet homme. «Nous avons participé, depuis 1986, à plusieurs foires et expositions agricoles en Algérie et en France. Nous avons remarqué un engouement extraordinaire envers notre figue. Une surprise qui nous a fait penser immédiatement à créer un événement spécifique à ce produit», nous fait savoir Mohamed Sahki. Effectivement, après plusieurs années d’effort, il a réussi à convaincre l’Association de l’huile d’olive d’Akbou et l’APC de Béni Maouche de soutenir son idée. (Suite en page 7) l’entretien Omar Bekkouche, organisateur de la 12e édition de la Fête de la figue «La Fête de la figue mérite un statut national» ENTRETIEN RÉALISÉ PAR Y. S. Reporters : Quel bilan tirer de la 12e édition de la Fête de la figue ? Omar Bekouche, organisateur de la 12e édition de la Fête de la figue, estime que la figue de Béni Maouche mérite d’avoir le statut de «fête nationale» comme pour la fête de la fraise à Skikda et de la date à Biskra. Cela lui donnera une audience plus importante et suscitera l’intérêt des investisseurs, ajoute-t-il en jugeant nécessaire «l’implication de l’Etat dans le développement de cette culture». Omar Bekkouche : En ma qualité de chargé de l’organisation de la 12e édition de la Fête de la figue, je peux dire que la réussite et le succès ont été au rendez-vous. Nous avons enregistré plus de 145 exposants venus de quatre wilayas, à savoir Béjaïa, Sétif, Tizi-Ouzou et Skikda. La particularité à signaler cette année est sans doute l’abondance de la production. Les agriculteurs proposent des quantités importantes pour la vente. C’est une réussite qui nous encourage à fournir davantage d’efforts pour moderniser cette activité. Je signale également que notre produit commence à intéresser les investisseurs, ce qui réglera le problème de la commercialisation. D’ailleurs, un investisseur est prêt à signer des conventions avec les agriculteurs pour acheter toute leur production. La production communale cette année dépassera 11 000 quintaux. Justement, certains agriculteurs évoquent le problème de la commercialisation, qu’allez-vous entreprendre pour trouver des marchés pour ce produit ? Comme je vous l’ai déjà signalé, nous sommes en contact avec un investisseur qui propose d’acheter toute la production. Son offre pourra régler une fois pour toutes le problème de la commercialisation qui pose problème à chaque bonne récolte. A cela, on pourra ajouter les unités de transformation que comptent lancer des agriculteurs. Nous allons aussi lancer un appel aux investisseurs pour s’intéresser à ce produit. Avec de simples moyens, des agriculteurs ont réussi à faire de la confiture et du chocolat à base de figue. Selon les premiers échos, ces produits ont recueilli la satisfaction des consommateurs. On a besoin de tracteurs adaptés aux reliefs de la région. L’Etat doit également accorder des subventions pour les fellahs comme cela se fait ailleurs, quitte à subventionner les méthodes traditionnelles. Nous demandons aussi à l’Etat de nous installer en urgence une unité de la Protection civile équipée du matériel anti-incendies de forêt qui cause des dommages importants chaque été. Enfin, j’estime que cette fête doit devenir nationale. Un dernier mot sur l’événement ? Je lance un appel aux agriculteurs pour s’organiser en associations et en coopératives pour faciliter la tâche à l’APC pour les aider. Il faut un interlocuteur qui sera consulté et associé à la prise de décision, notamment du fait que notre produit aura très bientôt son propre label. INTÉRIEUR/VUE m a r d i 4 n o v e m b r e 2 0 1 4 7 (Suite de la page 6) La première édition de la fête a eu lieu en automne de 1995. «1995 est l’année de naissance de cette fête devenue aujourd’hui un rendez-vous économique de taille», a-t-il confié. Se rappelant les préparatifs de la première édition, Da Mohand ne peut qu’être fier de la réalisation. «Nous avons démarré de zéro pour arriver à un succès national puis international. Je suis content et heureux à la fois du chemin parcouru jusque-là», a-t-il affirmé, le sourire en coin. Après ces succès indéniables, l’homme voit encore loin. Associés à cinq producteurs locaux, ils ont créé une coopérative : «Coopérative des figuiculteurs de Béni Maouche» qui se chargera, dans peu de temps, de faire de la figue une activité économique par excellence. En effet, l’unité de fabrication de la confiture à base de figues est déjà en marche. Une autre ligne spécialisée dans la préparation du chocolat à base de figues sera opérationnelle au premier semestre 2015. «Le choix des machines est fait de même pour les commandes. Du coup, la mise en marche de cette ligne de production est une question de temps», a-t-il affirmé. Les projections de la coopérative ne s’arrêtent pas là, puisque des lignes de production de gâteaux et biscuits à base de figues sont inscrites au programme. Neuf employées sont déjà en poste, indique notre interlocuteur. UNE ACTIVITÉ BOUDÉE PAR LES JEUNES, MENACÉE PAR LE BÉTON Mais si en apparence les figues se présentent comme un bon business, elles sont vendues 350 à 400 dinars le kilogramme, c’est loin d’être le cas pour tous les concernés et la réalité n’est pas «si réjouissante», s’accordent à dire les exposants rencontrés lors de cette fête. Ils estiment que l’effort fourni dépasse de loin les résultats obtenus. «Nous rencontrons d’énormes difficultés pour développer notre activité. Personnellement, je continue à travailler mes figuiers par nostalgie seulement. L’argent, je n’en gagne pas assez», nous a confié Lamouchi Abdelhafidh, qui précise que cette activité ne constitue pas sa ressource principale. «On ne peut pas dépendre à 100% des figues, c’est impossible, il faut d’autres activités connexes», a-til noté. Le manque de main-d’œuvre est le principal problème que rencontrent les figuiculteurs. La jeune génération, d’après eux, accorde peu d’intérêt à cette activité. «Nos jeunes préfèrent d’autres activités que de s’occuper des figues», déplore Lamouchi Abdelhafidh. Un constat partagé par Akli Mouhous, propriétaire d’une exploitation sise au village Aït Adjissa, dans la commune de Béni Maouche. En plus du désintérêt des jeunes pour la culture et l’exploitation, la figue souffre aussi de l’avancée du ciment. «Nous assistons au recul des surfaces des figuiers. L’extension que connaît le chef-lieu de la commune et les villages avoisinants se fait au détriment des figuiers», constate Abdelhak Lounès. «Le nouvel habitat rural n’arrange pas les choses. Il avance très vite à cause des aides de l’Etat, mais reste mal adapté et sa multiplication réduit chaque année d’une manière significative les surfaces dédiées aux figues», a-t-il ajouté. Pour lui, il faudra planter de nouvelles surfaces pour garder la même cadence de production. Il recommande dans ce cadre à l’Etat la création d’une pépinière spécialisée dans le figuier qui se chargera du renouvellement des arbres. L’autre obstacle que rencontrent les agriculteurs de Béni Maouche est le manque de pistes agricoles. «Je veux bien travailler la terre de mes ancêtres, mais mon souhait se heurte à l’absence de pistes agricoles», nous confie Makhlouf Ouari, un jeune agriculteur du village Aguemoune. Il nous fait savoir par ailleurs qu’il a entamé des démarches pour désenclaver la région par la construction d’une piste automobile. Par ailleurs, chaque été, la région de Béni Maouche enregistre des incendies ravageurs qui transforment en cendres des centaines, voire des milliers de figuiers et d’oliviers. Pour l’été 2014 seulement, plus de 1000 figuiers ont été ravagés par les flammes. Cette situation décourage les agriculteurs à planter davantage, notamment en l’absence d’assurance. L’élu de l’APC, Omar Bekouche, réclame l’implantation d’une unité de la Protection civile. «Nous ne pouvons plus compter sur la mobilisation populaire pour maîtriser les feux de forêt qui se déclarent chaque été dans notre région. Une unité de la Protection civile devient une nécessité, voire une urgence pour préserver ce qui reste des figuiers et des oliviers», a-t-il clamé. Une revendication soutenue par le P/APC qui nous fait savoir que son équipe fait de son mieux pour ouvrir des pistes agricoles et réunir les conditions idoines pour les agriculteurs de sa commune. «Nous sommes à leur écoute», a-t-il tenu à rassurer. Pour motiver les propriétaires terriens à investir dans la figue, Mohamed Sahki recommande la généralisation de l’électricité et le forage de puits. «Les figuiers ont besoin d’arrosage durant les quatre à cinq premières années de leur plantation. Du coup, le forage des puits devient un élément indispensable. Je demande à l’Etat de généraliser l’électricité et le forage à toutes les exploitations», a-t-il recommandé. L’enjeu vaut la peine, dit-il. Car si à travers les siècles, elle a constitué l’aliment principal pour les populations durant les hivers rudes, la figue sera dans quelque temps une matière première pour plusieurs industries. On peut citer entre autres la fabrication du chocolat à base de figues (une unité de transformation fonctionne déjà et deux autres suivront). A cela s’ajoutent la fabrication de la confiture (une marque sera dans quelques semaines disponibles sur le marché) et enfin la fabrication de gâteaux et biscuits à base de figues. Certains opérateurs y travaillent déjà. Bouira Le dépeuplement menace de nombreux villages En dépit du retour de la sécurité dans plusieurs communes de la wilaya de Bouira, l’exode rural, qui a presque vidé des villages au début des années de terrorisme, se poursuit et des localités entières continuent de se vider de leurs habitants à cause des conditions de vie difficiles. DE BOUIRA, SLIMANE SEDDIKI Les villageois et après le retour à la stabilité et une amélioration des conditions de sécurité, notamment dans les zones rurales que ce soit à l’ouest de la wilaya ou dans le sud de Bouira, les familles veulent y retourner, mais les conditions de vie ne sont pas encore réunies pour assurer la stabilité et fixer les villageois dans leurs communes. L’attrait de la ville pour trouver un emploi, un logement, un abri sûr et toutes les commodités nécessaires était, donc, l’origine de cet exode massif pour ne pas dire forcé. Dans la wilaya de Bouira, particulièrement, les zones touchées par le terrorisme, au début des années de sang, les choses ont été nettement améliorées. Les pouvoirs publics ont, dans l’objectif de fixer les populations et surtout les appeler à regagner leurs terres, inscrit des dizaines de projets : construction d’écoles, ouverture de pistes agricoles et dégager des dizaines de projets. A Bouira, des centaines de familles avaient quitté sous la menace terroriste leurs maisons. Elles ont pris le chemin de l’exode rural pour fuir l’insécurité et l’instabilité. Destination : les grandes villes considérées comme uniques refuges. Ces « réfugiés » de la décennie noire se sont sacrifiés durant des années à vivre dans des conditions lamentables. Des centai- nes d’entre eux avaient érigé de simples baraques. Deux décennies après, de nombreux villageois y sont quand même retournés et d’autres attendent toujours. C’est le cas au niveau de la commune de Malla, dans la région de Lakhdaria, à l’ouest de Bouira. Touchées par le terrorisme, des centaines de familles ont quitté leurs terres. Au début des années 1990, le nombre d’habitants recensés était de 12 000 habitants. Près de la moitié de villageois ont quitté leurs villages. Selon le recensement de l’année 2008, la commune n’en comptait que 5000. « Nous n’avons d’autres choix que de quitter la région, sous la menace des groupes armés. Ceux qui avaient les moyens avaient acheté des maisons dans les grandes villes, comme Alger, et d’autres n’avaient le choix que de s’installer chez des proches. Après des années, nous avons décidé de regagner nos terres, vu que la situation sécuritaire s’est améliorée », nous dira Arezki, la soixantaine passée. Cependant, les conditions de vie et les commodités vitales sont inexistantes. « Les collégiens trouvent d’énormes difficultés pour rejoindre leurs établissements. La commune n’est pas encore dotée de gaz naturel », se désole-t-il. Les villageois continuent de cultiver leurs terres, comme en témoignent d’ailleurs ces dizaines de surfaces de champs d’oliveraies. Les aides de l’Etat ont été renforcées par les aides accordées dans le cadre de l’habitat rural. Plus de 500 dossiers ont été approuvés. Cependant, cela reste insuffisant. Dans les communes rurales, lourdement touchées par le terrorisme, les conditions de vie restent inchangées. Les villageois ne cessent de réclamer un minimum, comme l’ouverture de pistes agricoles, la réhabilitation du réseau routier et le raccordement de leurs foyers au réseau de gaz naturel. A souligner que c’est presque la même situation qui a été vécue dans des communes de l’est de la wilaya de Bouira. Des dizaines de villages ont été dépeuplés à la suite de la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays, au début des années de terrorisme. Le développement et le niveau de vie des citoyens au menu SYNTHÈSE MERIEM HADJ ALI Le premier magistrat de la wilaya de Bouira, Nacer Maaskri, a présenté, jeudi dernier, lors d’une rencontre de travail qui s’est déroulée en présence des cadres centraux du ministère et présidée par le secrétaire général du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, Ahmed Adli, un exposé sur les grands axes du développement de la wilaya de Bouira. En effet, le développement et la prise en charge des préoccupations des citoyens ont été au menu de cette séance. Le wali de Bouira s’est montré satisfait du contact permanent établi entre les administrations locales et centrales. Après avoir souligné que cette séance s’inscrivait dans le cadre d’une série de rencontres décidées par le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales Tayeb Belaïz, M. Maaskri a indiqué, dans une déclaration à la presse, que celle-ci avait permis d’évoquer « plusieurs aspects et dossiers relatifs au développement dans les différents domaines, outre les questions intéressant directement le citoyen ». Lors de cette rencontre, il a été question des secteurs dits « importants », notamment l’habitat, l’approvisionnement en eau potable (AEP), en électricité et en gaz, le réseau routier, la santé et l’éducation, a souligné le wali. Tous les dossiers ont été examinés en profondeur, a-t-il précisé. La rencontre a été « l’occasion de relever les points positifs et négatifs » en vue de prendre en charge les préoccupations des citoyens et remédier aux lacunes, notamment grâce à l’intervention du ministère de l’Intérieur qui « est le meilleur soutien pour l’Administration au niveau de la wilaya ». Après avoir rappelé les instructions du ministère de l’Intérieur concernant l’amélioration du service public tel que décidé dans le programme du gouvernement, le wali de Bouira a dit avoir passé en revue « les résultats obtenus jusqu’à présent, notamment en matière de rapprochement entre l’Administration et le citoyen ». Selon le même responsable, ces séances permettent « d’établir le contact entre les autorités centrales et l’administration locale, de manière à permettre à toutes les parties concernées d’exprimer leurs préoccupations et d’examiner les questions et projets prévus dans chaque wilaya ». « Tous les citoyens et les représentants de la société civile aspirent à une prise en charge de leurs préoccupations qui sont soumises à l’Administration centrale pour d’éventuelles solutions », a-t-il relevé. « Le ministère nous aide à accomplir nos missions, grâce à sa capacité d’intervenir à long terme et de transmettre nos préoccupations au gouvernement, car étant le meilleur médiateur entre la wilaya et l’Exécutif, ce qui permet de prendre en charge les préoccupations des citoyens et d’être à leur écoute », a affirmé M. Maaskri. mardi 4 novembre 2014 INTÉRIEUR/VUE Cherchell Mila Rendre à l’hôtel Césarée... son nom L’adage populaire « rendre à César ce qui appartient à César » est on ne peut plus d’actualité dans la ville de Cherchell où des citoyens défendent bec et ongles leur hôtel, dont « la renommée n’a d’égal que le nom qu’il portait, à savoir Césarée tiré de l’ancienne appellation de la ville du temps de l’Empire romain », qui vient de changer de nom. DE CHERCHELL, DJ. SEDDIKI L’hôtel Césarée, une struc- ture datant de la période coloniale, qui a fait l’objet d’une opération de rénovation, vient d’être attribué à un gestionnaire privé, en l’occurrence M. Necib qui a décidé de lui donner son nom, ce qui a fortement déplu à de nombreux Cherchelois qui préférerait que le nom originel (Césarée) soit maintenu. Regroupés autour de l’office du tourisme de la ville, de nombreux Cher- chelois ne comprennent pas ce changement d’appellation de l’hôtel qu’ils considèrent comme mythique étant donné le nombre de personnalités qui y ont séjourné. Dans une lettre adressée à la ministre du Tourisme, qui connait bien la structure, puisque du temps où elle était à la tête de la wilaya, l’hôtel avait été transformé en siège pour la police locale, les protestataires ne manquent pas de signaler que cet hôtel Césarée est considéré comme un joyau architec- tural édifié avec des pierres trouvées lors des fouilles sur les sites romains au moment de sa réalisation en 1887. L’hôtel, unique dans la ville de Cherchell, est, selon eux, emblématique puisqu’il a été visité par de nombreuses personnalités du monde politique et culturel, à l’image de feu Houari Boumediene, la reine d’Angleterre, de Che Guevara, de la comtesse de Saint Exupéry, de Jean Sénac pour ne citer que ceux-là. L’hôtel, trois étoiles à l’époque, figurait également dans le guide bleu international des hôtels, et malgré l’usure du temps et des aléas naturels, il vient de retrouver une nouvelle jeunesse grâce à une opération de rénovation qui a duré plus de 5 années. Réhabilité à l’identique par l’Agence de gestion et de régulation foncière urbaine (AGERFU) pour un montant de 10 milliards de centimes, cet hôtel, un bien communal, avait subi de gros dégâts lors des séismes de 1980 et 1989, ce qui a obligé les responsables à sa fermeture, ce qui a accentué son délabrement. L’AGRFU, chargée des travaux de rénovation, a, par la suite, procédé à sa location afin de récupérer le montant de l’investissement. Cet établissement comprend 60 chambres et plusieurs suites s’étendant sur une assiette et une emprise au sol de 2000 m2. Il est structuré en trois blocs destinés à la restauration, l’hôtellerie et les salles de banquets. Les responsables de la wilaya, ayant décidé la restauration de ce joyau touristique et architectural en 2007 en espérant que celui-ci reprendra son rang de patrimoine culturel et touristique, ont vite déchanté étant donné la qualité médiocre des travaux réalisés qui avaient nécessité de faire appel à des soi-disant artisans qui ont utilisé des matériaux nobles. Au moment de la réception de l’ouvrage, force a été de constater que les résultats de la rénovation même en maintenant l’aménagement des espaces à l’identique a été de piètre qualité et en deçà des exigences de l’enveloppe allouée. Une fois rénové et mis en adjudication, une autre controverse menée par des islamistes de la ville est née, à savoir l’interdiction de la vente de boissons alcoolisées dans le restaurant de l’hôtel étant donné sa proximité de la mosquée. L’hôtel Césarée, décidément, ne laisse personne indifférent en attendant la réalisation d’autres infrastructures dédiées au tourisme. Tizi-Ouzou Halte à Ighil Imoula, haut lieu de mémoire DE TIZI-OUZOU, S. OULARBI La wilaya de Tizi-Ouzou était au rendez-vous pour la célébration du 60e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale. D’ailleurs, plusieurs projets ont été lancés par le wali, M. Abdelkader Bouazghi, pour marquer cet évènement historique. Dans la matinée de samedi, la délégation officielle composée de plusieurs directeurs de la wilaya et des représentants du mouvement associatif et culturel a procédé au dépôt d’une gerbe de fleurs au carré des Martyrs de M’Douha qui a été suivi par la levée des couleurs au rythme de l’hymne national, de la lecture de la fatiha et d’une minute de silence à la mémoire des chouhada de la région. La délégation s’est dirigée par la suite vers Tizi-Rached où le wali a procédé à l’inauguration du nouveau poste de secours routier de la protection civile. Il a également Procédé au coup d’envoi de la première édition du Festival national d’aviron et de Canoé-kanak au barrage de Takseabt en faveur des jeunes rameurs. Une manifestation qui s’étalera jusqu’à aujourd’hui. « C’est un challenge qui aura pour objectif de mobiliser les jeunes rameurs afin qu’ils défendent les couleurs nationales dans les diffé- PUB rentes compétitions internationales », a souligné le président de la Fédération algérienne des associations d’aviron. Notons que ces festivités ont été marquées par le déplacement du wali de Tizi-Ouzou dans le village d’Ighil Imoula, dans la daïra des Ouadhias, qui constitue un haut lieu d’histoire, de mémoire, mais surtout le théâtre de la proclamation de la révolution du 1er Novembre 1954. En effet, c’est dans ce village que fut saisie et tirée à la ronéo la fameuse proclamation du 1er novembre 1954. Notons que c’est par le biais de cette proclamation que le peuple algérien ainsi que l’opinion internationale furent informés officiellement du déclenchement de la glorieuse guerre de Libération, mais aussi que les objectifs intérieurs et extérieurs de la Révolution ont été fixés. Sur place, le wali a été chaleureusement accueilli par les villageois. « Je remercie tous les habitants de ce village pour cet enthousiasme et votre générosité en cet évènement très cher pour tous les Algériens », a souligné M. Bouazghi devant un nombre impressionnant de villageois qui se sont rassemblés au chef-lieu du village. Notons que le moudjahid et enfant natif du village, Ali Zaamoum, qui fut responsable de l’organisation paramilitaire d’Ighil Imoula, avait reçu le journaliste Mohamed Laichaoui qui avait dactylographié et imprimé le document du texte du 1er Novembre. « Le texte de la proclamation de cet évènement phare de l’histoire de notre pays a été saisi dans la nuit du 25 octobre 1954. Quant à son tirage, il a été effectué dans les nuits du 26 et du 27 octobre de la même année, et ce, à l’aide d’une ronéo. A cette occasion, le wali s’est rendu sur ces hauts lieux de mémoire et qui sont classés patrimoine culturel national. « Gloire à tous les martyrs de l’Algérie, dont les 96 natifs de ce village. On doit un grand hommage à ces héros qui sont tombés sur le champ d’honneur pour se débarrasser du joug colonial », a-t-il précisé sous les applaudissements de l’assistance. DÉPÔT DE LA PREMIÈRE PIERRE DE RÉALISATION DE L’EPH À OUADHIAS Après cette visite typiquement historique, la délégation s’est rendue au chef-lieu de daïra des Ouadhias où le premier responsable de la wilaya a procédé au dépôt de la première pierre pour la réalisation officielle d’un établissement public hospitalier (EPH) de 60 lits dans cette localité. Le wali a eu des explications sur les mesures à entreprendre pour veiller au respect des délais de livraison de ce projet. Rappelons que les travaux de réalisation de cet EPH ont été lancés le 3 juin dernier pour un délai de livraison de 28 mois. M. Bouazghi a instruit les maîtres d’œuvre chargés de cette réalisation de livrer cet hôpital à temps afin de répondre aux attentes des citoyens. « Le montant global du projet est estimé de plus de 100 milliards de DA », a souligné, le directeur de la santé de la wilaya de Tizi-Ouzou, Dr Mostafa Gaceb.A la fin de cette journée, le wali s’est rendu dans la zone industrielle de Tala Athmane où il a procédé à l’inauguration officielle de début d’activité d’un Complexe industriel de production de détergents (Cosmos). Sachant que la mise en exploitation de cette usine a eu lieu en avril dernier, alors que sa réalisation a eu lieu en 2008, a expliqué le P-DG de cette unité. Tout en affirmant que le complexe contribuera à la résorption du chômage, puisque 108 postes d’emploi ont été créés avec comme objectif d’atteindre les 300 d’ici à la fin de l’année en cours. Quant à la capacité de production, elle est estimée de 120 tonnes par an. Le soutien aux exportations hors hydrocarbures fait débat DE MILA, ZAOUI ABDERAOUF Une journée d’études sur les exportations hors hydrocarbures et la réflexion sur une mise sur pied d’une stratégie nationale d’exportation des autres produits s’est tenue à la salle de délibérations de la wilaya, jeudi dernier à Mila. Elle a été organisée par la Chambre de commerce et d’industrie de Mila en collaboration avec celle de Jijel, et de la Société algérienne d’assurances et de garantie des exportations (SAGEX). Des exportateurs de la wilaya de Mila et de Jijel, des représentants de la douane, des impôts et des institutions d’aide et de soutien à l’exportation et des banques ont participé à cette journée. Les modalités d’aide et de soutien à l’exportation hors hydrocarbures auront été le thème le plus évoqué par les participants lors de cette rencontre qui aura permis aux orateurs de décortiquer, sous tous leurs aspects, les problèmes auxquels sont confrontés les exportateurs et les solutions à apporter au plus vite pour donner plus d’atouts et de prérogatives à ces derniers. Permettre aux exportateurs de démarrer sur des bases solides et éviter toutes les contraintes et difficultés, et ce, par et grâce à une connaissance parfaite des lois de l’exportation et des droits et devoirs de chacun est le message adressé aux participants en cette journée. Seules une base solide définissant les modalités d’exportation et des lois non contraignantes permettront la mise sur rails d’une exportation saine à même de rivaliser avec celle du reste du monde. L’Algérie dispose d’énormes moyens de production, malheureusement mal ou pas exploités dans le cadre de l’exportation, c’est là une des conclusions à laquelle ont abouti les intervenants. Combler les lacunes existantes et appliquer un dispositif réglementé et fiable amèneraient les exportateurs à se lancer sans risques dans l’exportation de produits agricoles et autres. Lors de cette journée, la bureaucratie, l’absence de main-d’œuvre qualifiée dans le conditionnement des produits agricoles destinés à l’exportation, l’OMC, l’Union européenne, l’Union arabe et plusieurs autres sujets relatifs au thème précité sont revenus également dans les interventions des uns et des autres. ANEP 154130 / Reporters du 04/11/2014 8 INTÉRIEUR/VUE m a r d i 4 n o v e m b r e 2 0 1 4 9 Mostaganem Batna Le bijou chaoui en quête de renaissance La deuxième édition du salon du bijou traditionnel organisée dans la capitale des Aurès du 28 octobre au 2 novembre avait pour objectifs, entre autres, la confirmation et la concrétisation de certains projets annoncés lors de l’édition précédente, selon les propos des organisateurs, en l’occurrence la Chambre de l’artisanat et des métiers de la wilaya de Batna. Une opportunité pour les artisans d’exposer non seulement leurs bijoux, mais aussi d’attirer l’attention sur l’avenir et le devenir du bijou chaoui authentique qui connait des moments difficiles. Pis, n’ayant pas peur des mots, il est même menacé de disparition. DE BATNA, JUBA RACHID Contrairement au tapis des Nememcha de Babar (Kenchella) ou à la poterie du sud des Aurès aussi bien à El Kantara qu’à Imsounine, qui Blida Le CHU prêt à prendre en charge les maladies vasculaires DE BLIDA, MOHAMED RAFIK Les maladies vasculaires cérébrales sont responsables de plus de 26% des décès en Algérie. Couplées aux accidents cardiovasculaires, elles constituent la première cause de mortalité, loin devant les cancers et même les accidents de la route. C’est dire la gravité de cette pathologie, qui tend à enregistrer une incidence de plus en plus grande dans un pays en pleine transition épidémiologique. Les chiffres sont là pour confirmer une réalité implacable. Selon les données rendues publiques par la Société algérienne de neurologie et de neurophysiologie clinique (SANNC), que préside le professeur Mohamed Arezki, l’Algérie enregistre environ 40 000 nouveaux cas graves annuellement, dont 30% des AVC décèdent dans l’année. Ces nouveaux cas d’AVC induisent quatre à cinq fois plus que le nombre des victimes des accidents de la circulation. Quand ils n’entraînent pas la mort, ils laissent des handicaps irréversibles dans la moitié des cas. La mortalité survient, souvent lorsque le malade arrive aux urgences trop tard, c’est-à-dire après plus de trois heures de l’apparition des premiers symptômes de l’AVC. C’est justement durant ces Golden Hours, comme les appellent les spécialistes de la santé, que l’intervention médicale peut sauver le patient d’une mort certaine. Chaque minute compte, recevoir les patients rapidement au niveau du CHU améliore le pronostic vital et fonctionnel. Le CHU de Blida dispose actuellement de moyens et de structures qui peuvent prendre en charge ces patients 24h/24. En effet, la seule unité Stroke qui existe en Algérie se trouve au CHU de Blida. Il faut savoir que l’accident vasculaire cérébral est une complication très grave qui engage souvent le pronostic vital du patient. Selon le professeur Arezki, la fibrillation atriale est responsable de 25% des AVC que l’on a tendance à oublier. connaissent depuis quelques années une certaine embellie après des années de disette, le bijou chaoui en argent est à la traîne. Les raisons de cette léthargie chronique proche du trépas sont nombreuses, selon les bijoutiers, les artisans, les collectionneurs et les clients rencontrés au salon. En dépit de sa beauté et de son authenticité, le bijou Auressien, à l’image des haklhlalth, mcharaf, kholkhel habzimth et tant d’autres que les femmes chouia portaient jadis, le sont beaucoup moins de nos jours. Pour les connaisseurs, la parure chaouie est victime des ses propres artisans qui lui ont tourné le dos, et ce, à travers tout le pays chaoui, les bijoutiers lui préférant l’or, beaucoup plus rentable en plus d’être un signe de richesse en vogue. S’y ajoutent d’autres facteurs beaucoup plus dramatiques. Selon des témoins, des faussaires et faux collectionneurs ont pu se procurer en arrière pays des bijoux d’une valeur inestimable qu’ils bradent au premier venu, et, pire encore, des moules pour bijoux en argent ont été vendus à l’étranger ou échangés contre des gadgets sans valeur aucune. Certes le bijou chaoui diffère d’une région à une autre, cependant la part de ressemblance et de similitude dépasse de loin quelques particularités. Selon un jeune artisan de la ville d’Arris, le bijou en argent dans les Aurès n’est pas réservé à la fête dans le sens où la femme le porte au quotidien. Que l’on soit de Merouna, Arris ou Baghai, c’est-à-dire le grand Aurès, la femme chouie garde tout le temps ses bracelets en main, car ils sont souvent un legs. Au-delà de la parure en elle-même, il s’agit plus de sauvegarder une mémoire. Selon le professeur Haddad Mostefa, enseignant d’histoire à l’université de Batna, la parure est plus porteuse de messages que d’esthétique. Pour l’enseignant, il n’y a qu’à voir dans le détail le bijou formé uniquement de signes et de symboles, une écriture inventée bien avant l’alphabet. Une lueur d’espoir cependant. Batna, qui n’a toujours pas sa maison d’artisans, devrait en acquérir dans 12 mois, selon les responsables du secteur du tourisme et de l’artisanat, en plus d’un centre d’artisanat pour la formation et l’encadrement des jeunes artisans où la priorité sera donnée à la sauvegarde du bijou chaoui. A ce sujet, un ancien élève de l’école des beaux arts de Batna, Azzedine Mairif, chargé de l’encadrement de la spécialité design matériaux et modélisation, dira : « J’ai déjà encadré un groupe de jeunes pendant 80 heures et je suis satisfait. L’expérience mérite d’être prolongée. La parure chaouie a besoin d’une touche artistique, mais elle doit être mieux travaillée et l’argent s’y prête bien. Je suis d’ailleurs chargé de la conception et de l’amélioration des modèles, d’autant que nous avons une idée sur la demande des clients. » En dépit de la présence, en effet, de plus de 40 participants au salon, la qualité laisse à désirer et contraste avec les bijoux anciens exposés. Cela étant dit, comme la si bien dit l’universitaire Mekideche, les Aurès ne désespèrent pas de voir la renaissance du bijou chaoui, un patrimoine d’une valeur inestimable. Boumerdès Festivités et hommages aux martyrs de la Révolution DE BOUMERDÈS, KACI K. A l’instar de toutes les villes du pays, la wilaya de Boumerdès était, elle aussi, au rendez-vous pour célébrer le 60e anniversaire de l’Indépendance. A cet effet, un riche programme de festivités commémoratives a été confectionné et mis en exécution au niveau du chef-lieu. En plus des festivités habituelles faites de levées de drapeau, de dépôts de gerbes de fleurs à la mémoire des martyrs, des conférences sur les actes historiques dans la région par des historiens et des témoignages de moudjahidine, une marche sur l’artère principale de la ville a été organisée avec la participation des autorités locales, des moudjahidine, des jeunes scouts, des associations de jeunes, ainsi qu’un large public venu participer à cette fête d’indépendance qui symbolise la liberté. Des expositions sur l’histoire de la Révolution et des photos de héros de la Révolution ont été exposées afin de les faire connaitre aux jeunes et au large public au niveau de la Maison de la culture de Rachid-Mimouni. Des danses et des chants folkloriques, ainsi que des chants révolutionnaires pour perpétuer la mémoire de la Révolution nationale ont été entonnés par des jeunes habillés aux couleurs nationales durant cette parade de fête pour perpétuer cette commémoration d’indépen- dance arrachée après de grands sacrifices des moudjahidine. Dans les autres contrées de la wilaya, c’est le même scénario de fête qui s’est reproduit pour marquer ce 60e anniversaire du déclenchement de la lutte armée avec la baptisation d’institutions au nom de martyrs de la Révolution, l’inauguration de projets comme c’est le cas à Bordj-Ménaiel et Boudouaou où il a été procédé à l’alimentation en gaz de ville. Les populations locales ont adhéré et apprécié les différentes activités culturelles, musicales, historiques et sportives. Dans ce cadre, les villes et les villages se sont parés aux couleurs du drapeau national. Cette journée commémorative était une occasion pour rappeler le sacrifice des martyrs pour conquérir l’indépendance. « Notre dur combat contre l’ennemi doit être connu par les jeunes et ils doivent étudier et connaitre l’histoire », a confié Si Slimane, un ancien moudjahid qui lança d’ailleurs un appel à toute la jeunesse pour parachever les idéaux des chouhada tracés le 1er novembre 1954 pour permettre au peuple algérien de vivre dans la dignité, la liberté et la justice sociale. Trois ans de prison ferme pour vandalisme DE MOSTAGANEM, E. OUAIL Une peine de trois ans de prison ferme vient d’être infligée par les membres du tribunal correctionnel de Mostaganem à l’encontre du dénommé H. B., âgé de 25 ans, poursuivi pour acte de vandalisme. Les faits de cette affaire remontent à la journée du mercredi 18 décembre, quand H. B. s’est vu refuser l’accès à un cybercafé. Fou de rage, il a tout saccagé. Le représentant du ministère public avait requis la peine de 5 ans de prison ferme, assortie d’une amende de 20 millions de centimes à l’encontre du mis en cause. Relizane Des travaux routiers pour rien Malgré les efforts fournis par la direction des travaux publics ces dernières années et en dépit de plusieurs enveloppes dégagées, les rues de plusieurs quartiers du cheflieu de wilaya sont toujours dans un état déplorable. Un constat que tout le monde partage, en particulier les automobilistes. Ces derniers, exaspérés par cette situation, interpellent les autorités locales et les élus. Selon un vieux chauffeur de taxi, « l’état lamentable de la chaussée en de nombreux endroits irrite de longue date les résidents de la nouvelle ville Adda Benada, exBermadia ». Au chef-lieu de Relizane, tout le monde s’accorde à dire que des travaux de réfection s’imposent aujourd’hui. La chaussée présente une dénivellation de plusieurs centimètres. Les conducteurs, comme les chauffeurs de taxi, qui font la navette plusieurs fois par jour, ne peuvent emprunter ces axes. Même la nouvelle ruelle appelée « Hai les fruits de bois » à peine réceptionnée est devenue impraticable conduisant les usagers à s’interroger sur la qualité du travail pourtant inspecté par le premier responsable de la wilaya. E. O. CHLEF Activement recherché, un malfaiteur arrêté à Sidi Akkacha DE CHLEF, ZAKARYA MAHFOUD Les éléments de la police judiciaire de la sûreté extérieure de Sidi Akkacha, au nord de Chlef, relevant de la sûreté de daïra de Ténès, ont mis la main, en fin de semaine, sur un dangereux malfaiteur, a-t-on appris auprès de la cellule de communication de la sûreté de willaya. À son actif, 25 affaires entre vols et agressions corporelles avec arme blanche prohibée. En effet, le dernier vol en date commis par ce malfaiteur remonte à la semaine passée où le voleur présumé s’est introduit par effraction dans une maison pour subtiliser divers objets de valeur. Activement recherché par la police depuis plusieurs mois, le malfaiteur a été interpellé en son domicile où les policiers l’ont découvert caché dans une armoire. La cavale de ce dangereux délinquant qui a terrorisé de nombreux citoyens a pris fin grâce à cette intervention énergique des éléments de la police, souligne-t-on. À signaler que le voleur écroué est âgé de 29 ans, marié, père d’un enfant et habitant le bourg de Chatt, dans la commune de Sidi Akkacha. Présenté devant le procureur de la République près le tribunal de Ténès, le malfaiteur a été placé en détention provisoire en attendant son jugement pour des affaires de vol par effraction, agression corporelle… La nouvelle de la neutralisation de ce malfrat a été accueillie avec beaucoup de soulagement par la population locale. ENVIRONNEMENT m a r d i 4 n o v e m b r e 2 0 1 4 11 France Changement climatique L’avertissement du GIEC sera-t-il entendu ? Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié, dimanche, à Copenhague, son rapport de synthèse qui résume, en 40 pages, les résultats des travaux de plus de 800 scientifiques consignés dans trois rapports parus en septembre 2013 sur les preuves du réchauffement, en mars 2014 sur les impacts, et en avril 2014 sur les mesures pour atténuer la hausse des températures. PAR M’HAMED REBAH Selon les agences de presse qui en ont rendu compte, le GIEC fait remarquer que « les gouvernements peuvent encore endiguer le changement climatique à un coût gérable, mais devront réduire à zéro les émissions de gaz à effet de serre d’ici la fin du siècle pour contenir le réchauffement sous le seuil des 2°C». C’est ce rapport qui servira de base à la conférence sur le climat qui se déroulera fin 2015 à Paris. Mais, avant, la Conférence sur les changements climatiques qui se tiendra du 1er au 12 décembre, à Lima, au Pérou, devra clarifier les éléments pour les négociations en vue d’arriver à l’accord prévu en 2015. Pour l’heure, les choses n’ont pas l’air d’avancer. Le paquet-énergie climat 2030 (PEC 2030) de l’Union européenne validé durant la nuit de jeudi 23 octobre à Bruxelles par les chefs d’Etat et de gouvernement des 28 Etats-membres a été critiqué par de nombreux écologistes et ONG. D’après leur point de vue, il «institue un revirement majeur de l’UE en matière de lutte contre les dérèglements climatiques ». En Algérie, le changement climatique n’apparaît pas comme une préoccupation importante, ni dans les médias, ni dans le discours officiel. Son impact sur les ressources en eau ou sur l’agriculture est moins perçu que celui lié au gaspillage de l’eau et aux insuffisances dans sa gestion, et, pour la sécurité alimentaire, le doigt est pointé sur la frénésie de l’urbanisation dévorant les bonnes terres, surtout sur le littoral, qui a provoqué la chute vertigineuse de la superficie agricole utile par habitant. Pourtant, le facteur climatique a été bien ressenti ces derniers mois dans notre pays. L’analyse de l’Office natio- L’Afrique qui avance La transition vers un transport durable a commencé Le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et le président du Kenya, Uhuru Kenyatta, ont salué jeudi l’adoption d’un nouveau cadre pour la transition vers un transport durable en Afrique, qui devrait améliorer la santé, l’environnement et le développement durable dans son ensemble dans tout le continent. Plus de 42 pays africains, représentés par les ministres des Transports, de l’Environnement et d’autres hauts fonctionnaires, ont participé au Forum du transport durable en Afrique (FTDA), organisé par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), la Banque mondiale et l’ONUHabitat, qui a eu lieu à Nairobi au Kenya. L’objectif de la réunion est de préparer la mise en œuvre d’actions concrètes pour intégrer le transport durable dans les processus de développement et de planification de la région. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la pollution de l’air tue 7 millions de personnes par an dans le monde, soit quatre fois plus que les maladies du VIH/Sida et du paludisme combinées. Au Kenya, l’urbanisation rapide a eu pour conséquence que le nombre de voitures dans la capitale Nairobi a doublé en seulement six ans, ce qui affecte la santé et le bien-être des résidents de la ville. Selon les études récentes, les niveaux de pollution de l’air dans la ville sont parfois sept fois plus élevés que le seuil maximal établi par l’OMS. Lors de l’ouverture de la réunion ministérielle, le président Kenyatta a déclaré que la conférence intervient à un moment où l’Afrique est à un stade critique dans la mise en œuvre de l’Agenda 2063 (plan d’action africain commun pour le développement). « Pour assurer le succès de ce plan pour la transformation de l’Afrique, nous devons nous engager à un cadre stratégique commun pour la croissance inclusive et du développement durable. Il nous faut faire les choses différemment pour réaliser notre vision d’une Afrique intégrée, prospère et pacifique », a affirmé M. Kenyatta. La réduction des émissions de CO2 est un défi considérable pour le secteur des transports qui consomme de plus en plus de combustibles fossiles et le secteur est responsable de la plus forte croissance des émissions de CO2. Avec l’urbanisation rapide dans les pays en développement, la consommation d’énergie et les émissions de CO2 par les transports urbains augmentent rapidement partout dans le monde, y compris en Afrique. La feuille de route adoptée par les ministres vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports en Afrique en adoptant une approche globale qui vise à promouvoir l’utilisation de moyens de transport moins polluants, encourager le développement des transports publics de qualité et accroître les investissements dans les technologies propres. (Agences) nal de la météorologie a fait ressortir que le mois d’août a été caractérisé dans les régions agricoles, comme le mois précédent, par des situations caniculaires. Les mois de septembre et d’octobre n’ont pas été très différents. En commentant, en avril dernier, ce qu’il a qualifié de « conclusions d’un énième rapport alarmant du GIEC», un site algérien d’informations générales avait cru bon recourir à la «pédagogie de la trouille» dans le but de sensibiliser ses lecteurs et certainement aussi les pouvoirs publics. Pour faire peur, il a choisi un titre-choc : « L’Algérie risque de devenir un immense désert » ; puis l’avertissement : «L’Algérie connaîtra une baisse des précipitations, entraînant une désertification de la région Nord et une dégradation des systèmes agricoles, selon les données fournies par le Programme des Nations unies pour l’environnement». Plus récemment, en septembre, le directeur du Centre climatologique national, Djamel Boucherf, en spécialiste de la question, renchérissait : «L’Algérie, de par sa situation géographique et ses caractéristiques environnementales, est fortement affectée par les changements et perturbations climatiques, comme la sécheresse, l’augmentation des températures, la désertification et les inondations». Comme preuve, il a cité l’élévation des températures automnales à 33 degrés Celsius, alors que la moyenne est de 26 degrés Celsius en cette saison. Pour le moment, les alertes sont restées sans écho. Ornithologie Les rapaces du Djurdjura menacés de disparition Les modifications « substantielles » subies par la chaîne alimentaire liant les différentes espèces animales, induites notamment par l’usage intensif de pesticides dans l’agriculture, expose les rapaces du parc national du Djurdjura à des risques d’empoisonnement, du fait qu’ils occupent le sommet de cette pyramide de la chaine alimentaire, a expliqué Mohamed Boukhamza, ornithologue de l’université de Tizi-Ouzou dans un entretien jeudi à l’APS. Ces menaces pèsent essentiellement sur le gypaète, l’aigle royal, le percnoptère et le vautour fauve, se comptant parmi les onze espèces de rapaces inventoriées dans cette réserve naturelle d’une superficie de 18 000 ha répartis sur les wilayas de Tizi-Ouzou et de Bouira, a-t-il ajouté. L’autre facteur de menace, relevé par ce spécialiste, a trait au recul de l’élevage, dont notamment l’abandon, par les bergers, de la pratique de la transhumance des troupeaux dans le Djurdjura, ce qui a privé ces rapaces de leur nourriture qui leur était, jusque dans les années 1980, fournie par des bêtes accidentées ou mortes de maladies, ainsi que par la prolifération de déchets d’animaux dans la nature. La consommation de charognes d’animaux s’avère, aussi, souvent fatale à ces rapaces, car les bergers recourent à l’empoisonnement de leurs bêtes mortes qu’ils abandonnent à l’air libre, plutôt que de les enfouir, a-t-il déploré. Ces appâts empoisonnés sont destinés, selon des bergers, à éliminer les chacals et les hyènes, ennemis redoutables d’animaux domestiques. Bien que vivant et nichant dans des crevai- sons de parois rocheuses inaccessibles, la plupart des rapaces « n’échappent pas à l’homme, ce grand prédateur qui leur donne la chasse gratuitement (sachant qu’ils sont incomestibles), ou en saccageant les aires de reproduction, rien que pour se faire plaisir », a déploré le même spécialiste, rappelant que les rapaces « rendent de précieux services à l’environnement qu’ils débarrassent de charognes, rongeurs et reptiles, ce qui leur vant le qualificatif d’éboueurs de la nature ». Parmi les vautours vivant dans cette montagne où on l’aperçoit tournoyant dans le ciel, les ailes toutes déployées, le gypaète est considéré, selon lui, comme « l’espèce la plus mystérieuse » pouvant vivre jusqu’à 40 ans et ne pondant qu’un seul œuf par an. L’unique oisillon doit être constamment protégé par ses parents contre les prédateurs, dont notamment le grand corbeau. Vivant en solitaire, le gypaète ne se joint jamais à la curée des autres rapaces. Il attend toujours que les autres vautours aient terminé leur festin, pour s’emparer des os qu’il casse, en les laissant tomber d’en haut sur un rocher, pour en libérer la moelle et l’avaler. L’aigle royal, autre rapace familier du Djurdjura, est un vaillant chasseur au bec très puissant et aux serres très longues. Autrefois, il nichait à basse altitude, mais l’homme l’a chassé et s’est réfugié en haute montagne pour lui échapper. D’envergure de près de deux mètres, puissant, il vole assez bas et surprend sa proie, en fonçant dessus brusquement, pour la déchiqueter à coups de bec. (APS) Le projet du barrage de Sivens surdimensionné Dans l’affaire du barrage de Sivens, l’État français est mis en accusation. Après le décès d’un opposant et la publication d’un rapport très critique sur le projet tarnais, le gouvernement est dans une situation délicate. La résistance au projet de barrage de Sivens, sur le Tescou (Tarn), a pris une dimension radicalement nouvelle après la mort d’un manifestant. Dans la nuit de samedi 25 à dimanche 26 octobre, Rémi Fraisse est décédé à la suite d’une explosion possiblement provoquée par une grenade. Étudiant toulousain, il ne semblait pas appartenir aux groupes organisés qui ont violemment affronté les forces de l’ordre sur le site du Testet, en marge du rassemblement pacifique de quelque 2 000 personnes, dont José Bové et Jean-Luc Mélenchon. En parallèle à ce tragique événement, le ministère de l’Écologie rendait public, lundi, un rapport du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), commandé le 29 septembre après les sévères échauffourées lors du terrassement par des bulldozers de plusieurs hectares du site, reconnu d’intérêt écologique. Les conclusions sont sévères. La retenue, prévue pour compenser l’impact des pompages d’irrigation, se révèle « très sensiblement » surdimensionnée, avec 726 000 mètres cubes de réserve, alors que les agriculteurs en prélèvent moins des deux tiers. « Le projet est fondé sur des données de 2002 non mises à jour, il ne saurait avoir pour vocation d’accroître les prélèvements », indique Patrice Parisé, vice-président du CGEDD. Conséquence : un plan de financement fort douteux. Le rapport dénonce « un véritable problème de compatibilité » avec les conditions exigées par l’Europe et les règles en matière d’aides publiques. Par ailleurs, le contenu de l’étude d’impact environnemental est jugé « très moyen ». Le régime hydraulique en aval n’a été décrit qu’« assez sommairement » et les mesures de compensation pour la destruction d’une quinzaine d’hectares de zone humide sont insuffisantes. Enfin, « le choix d’un barrage en travers de la vallée a été privilégié sans réelle analyse des solutions alternatives possibles. Ceci est d’autant plus regrettable que le coût d’investissement rapporté au volume stocké est élevé ». Le prix au mètre cube se situe dans la fourchette haute du bassin Adour-Garonne, pour le bénéfice d’un groupe de 30 à 40 agriculteurs seulement, alors que le tarif appliqué ne couvrirait que 70 % de leur quote-part. (Source : site JNE France) 12 m a r d i 4 n o v e m b r e 2 0 1 4 ZOULIKHA BEKADDO «Aucune guer fut ni noire ni Présente au 19e Salon international du livre d’Alger (Sila), au stand des éditions Koukou, pour la sortie et la vente-dédicace de son livre à caractère autobiographique, Ils ont trahi notre combat, la moudjahida Zoulikha Bekaddour, figure de la guerre de Libération nationale, nous a accordé un long entretien dans lequel elle revient, entre autres, sur son parcours, le contexte historique dans lequel la grève du 19 mai 1956 a été décidée, mais aussi sur sa vision critique, et le titre de son ouvrage en fait foi, du lendemain de l’indépendance. Vous êtes, entre autres, connue pour votre engagement au sein du mouvement estudiantin ; pouvezvous revenir sur cet épisode de votre vie, toujours en nous parlant du contexte social de l’époque ? Reporters : Vous êtes connue pour votre rôle dans le déclenchement de la grève du 19 mai 1956. Pouvez-vous, avant de revenir sur cet épisode de la guerre, nous parler de votre parcours, de votre enfance et des conditions qui ont mené à votre engagement ? Zoulikha Bekaddour : Je suis née le 1er mars 1934 à Tiaret, dans les hauts plateaux oranais, mais très vite notre famille a suivi mon père en 1939 à Casablanca, au Maroc, puis en 1940 à Tlemcen, vu qu’il devait vivre en altitude. Et pour cause, mon père, qui a été gazé dans les tranchées du Verdun après avoir été incorporé à l’âge de 16 ans dans l’armée française dans les conditions que l’on connaît, était sorti de la guerre invalide et a dû prendre une retraite anticipée en 1939 alors au rang d’officier, sans jamais monter en grade parce qu’il ne voulait pas renoncer à son statut juridique de musulman. J’ai donc, dès l’âge de 6 ans, vécu et grandi à Tlemcen dans un quartier résidentiel et un environnement très nationaliste, proche de la famille de Messali Hadj. On avait également comme voisin celui que l’on connaîtra plus tard comme le colonel Lotfi, Benali Boudghène, qui avait à deux mois près le même âge que moi, nous avons grandi ensemble. Avant votre arrivée à l’université, votre famille vivait dans un environnement que vous décrivez comme nationaliste, était-ce également le cas du reste de la population algérienne ? L’écho des événements du 8 mai 1945 j’avais à cette date 11 ans - a touché toute l’Algérie. Mais il faut savoir qu’en plus des villes de Sétif, Guelma et Kherrata, Alger a aussi été touchée. J’ai, par exemple, connu plus tard dans le combat une dame qui était sage-femme au quartier Ruisseau, et son frère fut l’un des premiers à mourir dans une des manifestations. Cette période nous a tous marqués, quel que soit le statut social. J’étais jeune, mais tout le monde l’a vécue, étant donné le contexte d’exclusion dans lequel nous faisaient vivre les Européens, bien qu’il faille dire que les relations étaient généralement meilleures avec les juifs algériens, même s’ils avaient bénéficié du décret Crémieux. Toujours en ce qui concerne le contexte historique, constatiezvous des affrontements politiques entre Algériens. Autrement dit, des courants idéologiques clivaient-ils la population, comme c’est le cas aujourd’hui ? Non, ils n’existaient pas, j’ai le souvenir que nous étions tous Algériens, musulmans et ouverts, il y avait un respect pour la religion. Dès notre plus jeune âge, nous fréquentions les écoles coraniques, où nous apprenions pour beaucoup le Coran sans le comprendre. Les fêtes religieuses étaient célébrées. Et petit à petit, avec le PPA et le MTLD, nous étions tous à l’époque acquis au mouvement nationaliste, et au-delà, nous étions aussi très attentifs à ce qui se passait au Maroc et en Tunisie à la veille de leur indépendance. C’était, je dirais, un climat nationaliste nord-africain. Et toujours dans ce sens, il est à rappeler qu’avant même la création de l’Union générale des étudiants musulmans algériens (Ugema), le seul regroupement d’étudiants était l’Association des étudiants musulmans d’Afrique du Nord (AEMAN). En effet, l’Algérie étant à l’époque un département français, l’Université d’Alger accueillait des étudiants tunisiens et marocains qui se sont pour certains intégrés dans la société algérienne en épousant des Algériennes. En 1953, deux ans après la mort de mon père, j’ai passé mon premier bac à Tlemcen. Puis, à partir de cette époque, comme nous n’avions plus aucune raison de rester à Tlemcen, nous avons donc déménagé à Alger. Là, nous avons pu avoir un logement dans un immeuble proche du Jardin d’essai. J’avais repris mes cours au lycée pour filles Delacroix (Baba Aroudj), où nous étions une dizaine de musulmanes, dont Hassiba Ben Bouali. Ce qu’il faut dire ici, c’est qu’on n’avait aucun lien avec les Européennes, elles ne nous adressaient pas la parole, c’était l’apartheid, c’est seulement entre nous qu’on se retrouvait à la sortie des cours. Quant à nos conditions de vie, et là, je parle de moi et de ce que j’ai vu, nous ne vivions pas dans l’opulence, mais je ne me souviens pas avoir eu faim. Déjà à Tlemcen, ma famille était relativement aisée, mais la misère de notre environnement nous touchait. Pouvez-vous revenir sur votre adhésion à l’Union générale des étudiants musulmans algériens (Ugema) ? Une fois arrivée à Alger, j’ai décroché mon baccalauréat, après la classe préparatoire avec une dizaine de jeunes musulmanes, où il faut le dire on a eu un excellent enseignement. J’arrive à l’Université d’Alger en octobre 1955 pour suivre des études de philosophie et de lettres. Là nous étions environ 300 ou 400 étudiants algériens et à peine plus d’une vingtaine de filles. Même si les chiffres que je donne ne sont pas précis, vu qu’on n’en a jamais eu de fiables, notre nombre restait très modeste en comparaison avec les 5000 ou 6000 étudiants de l’université, mais surtout en déséquilibre total avec le nombre d’habitants, 9 millions de musulmans pour un million d’Européens. Pour revenir à mon engagement au sein de l’Ugema, il faut rappeler que le bureau principal avait été créé à Paris en 1955. A partir de là, et avant la dislocation de l’Association des étudiants musulmans d’Afrique du Nord avec l’indépendance de la Tunisie et du Maroc, l’Ugema a créé des sections dans toutes les universi- tés où il y avait des étudiants algériens. Pour celle d’Alger, ce fut au moment même de mon arrivée à l’université. Dans ce contexte, le premier garçon qui m’avait approchée est Amara Rachid, il me demandait de me présenter à l’élection qui allait avoir lieu. C’est à partir de là que mon engagement commence, en faisant partie du bureau de l’Ugema, un bureau officiellement corporatiste, censé s’occuper des problèmes des étudiants, mais qui était en fait une couverture, chacun d’entre nous était un militant. A quel moment avez-vous su et accepté l’engagement politique au sein de l’Ugema, avec tous les risques que cela comportait ? Je l’ai su dès le début quand j’ai accepté de prendre part à l’élection. Mais je n’ai pas immédiatement eu d’instructions à suivre. Au début, il s’agissait de faire partie du bureau, mais Amara Rachid, qui ne suivait pas les cours et qui était le conseiller et l’agent de liaison d’Abane Ramdane, venait tous les jours nous voir au portail de l’université. Là on se retrouvait avec des jeunes filles, dont Izza Bouzekri, qui était secrétaire chez un avocat et qui épousera par la suite Abane Ramdane, Nassima Hablal, qui était elle secrétaire au gouvernement général mardi 4 novembre 2014 13 OUR, MOUDJAHIDA rre n’est propre, la nôtre ne i blanche, mais glorieuse» et qui hébergeait Abane Ramdane. Ce sera d’ailleurs chez elle que le premier numéro du journal El Moudjahid a été fait. Et ensemble nous retrouvions aussi des collégiennes, dont Meriem Ben Mihoub ou encore Safia Bazi, et c’est là avec elles que j’ai commencé mon initiation et mon engagement. Plus généralement, comment a commencé l’engagement politique de l’Ugema ? Avec les premières disparitions d’étudiants musulmans et de militants, nous nous réunissions dans le petit bureau de l’Ugema au dernier étage de l’actuelle maison des étudiants Amirouche. C’est là, alors que les événements ont commencé à se précipiter, quand tout le personnel politique de Paris accourrait, fin 1955, pour rassurer les étudiants français les plus réactionnaires et les pieds-noirs qui commençaient à manifester, que nos premières prises de position ont été décidées. Ce fut un climat de plus en plus détérioré, et nous avons été obligés de prendre des positions quand nous avons entendu les premières disparitions de militants, ce fut d’abord un docteur à Tlemcen, Ahmed Réda Houhou à Constantine, ou encore un lycéen bougiote qui a été brûlé dans une meule de foin. En ce début de guerre d’indépendance, un tel regroupement d’étudiants devait naturellement éveiller les soupçons des autorités coloniales ; était-ce le cas ? Certainement, nous étions surveillés, mais c’était discret, nous étions officiellement considérés comme un bureau corporatiste, sans activités hostiles, avant, bien sûr, que nous prenions des positions et décidions de grèves d’études. Je pense toutefois que nous avons été repérés au moment où nous avions organisé une sortie à la forêt de Sidi Fredj pour rencontrer les étudiants de l’AJAS (Association de la jeunesse de l’action sociale), ce groupe était composé d’Européens et d’étudiants d’origine européenne, mais tous très libéraux, dont le docteur Pierre Chaulet et son épouse Claudine, le docteur Pierre Roche ou encore Pierre Colonna et Eveline Safir Lavalette. Ils étaient, certes, peu nombreux, mais ils se considéraient tous comme algériens autour du professeur André Mandouze, qui avait créé la revue Conscience maghrébine, un titre qui bien sûr avait de nombreux opposants. Et naturellement en se rapprochant de l’AJAS, on a été repérés, mais de toute façon, en tant que musulmans, on était déjà suspects. Pouvez-vous revenir sur les étapes qui mèneront finalement à la grève du 19 mai 1956 ? Déjà, il faut revenir au 20 janvier 1956 quand, à la suite de toutes les disparitions de militants, nous avions décidé d’une grève, qui je dois dire a été pour moi un événement très important. Ce qui fut décidé à l’époque, une grève d’étude de 15 jours qui s’ouvrait par une journée de grève de la faim, m’a permis de voir pour la première fois des Européens venir nous soutenir, mais pour bien comprendre le contexte de cette période, il faut se rappeler qu’en janvier 1956, nous étions à plus d’une année du déclenchement de la guerre, la situation se détériorait tous les jours, le gouvernement français envoyait ses émissaires sans pour autant trouver de solutions. Quant à l’université, les cours ne se tenaient plus, les professeurs, surtout le plus colonialiste, un certain Bousquet, venait faire sortir les étudiants de la salle de lecture de bibliothèque où nous travaillons pour les forcer à manifester avec les réactionnaires. C’est dans ce contexte qu’en mars 1956, un congrès de l’Ugema réunissant toutes les sections s’est tenu à Paris, où nous étions, entre autres, représentés par le président de la section d’Alger, Mohamed Seddik Benyahia. Il restera finalement à l’étranger, où il fut ensuite envoyé à Bandung. C’est à partir de là que les étudiants algériens commencent à jouer un rôle important dans les instances internationales. Quels seront le déclencheur, mais aussi les circonstances dans lesquelles la décision de la grève du 19 mai sera prise ? La situation continuait à se détériorer, nos réunions devenaient rares, car trop dangereuses, et un jour nous apprenons la disparition d’un étudiant du nom de Hadjadj qui était aussi maître d’internat. C’est là que nous avons décidé qu’il fallait une nouvelle fois réagir. Par ailleurs, parallèlement à l’Ugema, se trouvait également depuis février 1955 une organisation de jeunesse qui regroupait les collégiens et lycéens, naturellement plus nombreux que nous, leur rôle va être déterminant. L’Ugema décide donc d’une réunion le 17 mai dans un local près de la mosquée Ketchaoua mis à notre disposition par le Cercle culturel musulman, mais la grève qui aura lieu le 19 mai n’a pourtant pas été décidée ce jour, ce fut seulement une réunion pour prendre le pouls et orienter notre décision ultérieure, d’autant qu’il faut aussi dire que la discussion a été houleuse, beaucoup d’étudiants ne voulaient pas de grève, là je veux rester neutre. Pour les comprendre, il faut se dire qu’on était à la veille des examens, eux travaillaient pour financer leurs études, tout en comptant obtenir un diplôme pour subvenir aux besoins de leurs familles. Les collégiens et lycéens, en revanche, étaient tous pour la grève, ils voulaient en découdre, et cela était visiblement spontané. Et c’est le lendemain, le 18 mai, dans la précipitation, que nous avons eu une seconde réunion à la rue Robertsau (Télemly) où se trouvait la cité universitaire. C’est là, après que des arguments pour et contre ont été avancés, que la grève a été décidée à main levée vers 20h. Quant à moi, en tant que membre du bureau, on m’a demandé de me rendre dès le lendemain dans la Wilaya V, chez le docteur Nekache, pour recevoir une formation de trois semaines dans les premiers soins. Vous venez de publier aux éditions Koukou Ils ont trahi notre combat où vous décrivez longuement votre action, la grève, mais aussi votre entrée dans la clandestinité, avant d’être arrêtée et emprisonnée. Audelà de l’aspect historique, quel est le but de l’ouvrage ? Tout d’abord, parce que je pense qu’on ne raconte pas assez l’histoire de la guerre d’Algérie. Même si personne ne détient la vérité, chaque acteur de cette époque a un vécu à un moment donné et à un endroit donné. J’ai justement voulu à travers cet ouvrage raconter mon vécu tel que je m’en souviens. L’histoire doit être écrite à partir des témoignages. Pendant longtemps, on ne pouvait pas le faire, on ne pouvait pas parler, l’histoire a été occultée, mais aussi nous n’avions pas assez de distanciation. Il est temps maintenant que des historiens réunissent ces témoins. Le livre est également une critique du lendemain de l’indépendance. Pourquoi avoir attendu plus de 50 ans pour parler et qui pointez-vous du doigt avec le titre Ils ont trahi notre combat ? Si j’ai attendu autant pour écrire ce livre, c’est tout simplement parce qu’il y a encore 10 ans je n’aurais pas pu écrire ce que j’écris aujourd’hui. Avoir du recul est important. Et je tiens à préciser que je n’appartiens à aucune partie. Il s’agit d’un texte d’une citoyenne qui a eu la chance de participer à la guerre de Libération et, à ce titre, je dois dire la vérité aux jeunes. En 1962, j’ai définitivement tiré un trait sur la politique, parce que quand j’ai été libérée en 1962, j’ai vécu les affres de la police, j’ai été expulsée d’Algérie, j’ai vécu un épisode de la bleuite. Un sujet que j’ai voulu aborder dès 1963, une terrible et affreuse opération des services de renseignements français et qui a fait de nombreuses victimes innocentes. Quant au titre, il fait, entre autres, référence à tous mes frères de combat qui sont subitement devenus misogynes, à ceux qui attendaient l’indépendance aux frontières pour prendre le pouvoir, je raconte également dans mon livre mon arrivée à Tunis et le climat délétère que j’ai trouvé, des vérités doivent aujourd’hui être dites, aucune guerre n’est propre, et la nôtre, comme je l’ai déjà dit, ne fut ni noire ni blanche, mais elle fut glorieuse. PLANÉTARIUM m a r d i 4 n o v e m b r e 2 0 1 4 15 Libye Elhassi appelle à de nouvelles élections législatives dans un contexte chaotique Le bloque anti-gouvernement composé d’une coalition d’islamistes radicaux et djihadistes, essentiellement les milices de Fajr Libya de Misrata et Ansar Chariaâ de Benghazi, est en train de pousser au pourrissement en Libye. Le chef du gouvernement parallèle, désigné par cette coalition islamiste armée, prône, dans un entretien à l’AFP, la tenue de nouvelles élections législatives. PAR ABDELKRIM GHEZALI Elhassi affirme que l'ordre règne à Tripoli depuis que la capitale est passée fin août sous le contrôle de la coalition de milices Fajr Libya après plusieurs semaines de combats contre des forces pro-gouvernementales. Fajr Libya, qui avait déjà remis en selle le défunt Congrès national général, a désigné Elhassi, un universitaire de 55 ans, se présentant comme un «indépendant», à la tête d'un gouvernement parallèle. Une dualité de pouvoir qui complique la situation et aggrave le chaos libyen. Ni le CNG qui siège à Tripoli, ni le gouvernement fantoche d’Elhassi ne sont reconnus par la communauté internationale qui soutient le gouvernement d'Abdallah Etheni et le Parlement élu en juin dernier, qui siègent à Tobrouk, dans l'est du pays. Pour Elhassi, «ce Parlement n'est plus accepté en Libye. Il a perdu sa légitimité. Il nous faut de nouvelles élections». Selon lui, le conflit actuel oppose les «ennemis de la révolution» aux «révolutionnaires» qui ont fait tomber le régime de Mouammar Kadhafi en 2011. «La révolution a été volée. Nous sommes en train de la récupérer», insiste-t-il. Ses rivaux affirment toutefois que le conflit est purement politique et que l'opération Fajr Libya a été menée par le courant islamiste et des milices de la ville de Misrata (200 km à l'est de Tripoli), déçus par le nouveau Parlement dominé par les anti-islamistes. Fajr Libya accuse par ailleurs le Parlement de ne pas respecter la Constitution provisoire qui stipule qu'il doit siéger à Benghazi, à 1000 km, dans l'extrême est de la Libye, près de l'Egypte. Des combats font en effet rage à Benghazi où des forces loyales au général Khalifa Haftar et au gouvernement d'al-Theni mènent une nouvelle offensive depuis mi-oc- tobre pour reconquérir cette ville tombée en juillet aux mains de milices islamistes. Des combats meurtriers continuent par ailleurs d'opposer les forces de Fajr Libya et leurs rivaux de Zentan sur plusieurs fronts dans l'ouest libyen. Elhassi accuse le Parlement et le cabinet d'Etheni de soutenir «le coup d'Etat» du général Haftar et de porter atteinte à «la souveraineté nationale» en «autorisant des avions d'autres pays à bombarder» les forces de Fajr Libya. Il met particulièrement en cause l'Egypte et les Emirats pour avoir mené des raids contre les forces de Fajr Libya à Tripoli en août et à Gharyan (ouest) en septembre et de fournir des armes à leurs rivaux. «Je ne sais pas si les Emirats et l'Egypte ont convaincu la communauté internationale ou le contraire de combattre les groupes religieux en Libye. Mais ces deux pays mènent une guerre par procuration dans notre pays», dénonce Elhassi. «Haftar est venu en putschiste et tente de convaincre les Libyens et la communauté internationale qu'il est le sauveur de la Libye et qu'il va la débarrasser des groupes islamistes». Le chef du gouvernement parallèle affirme que son gouvernement a la capacité de rétablir l'ordre et la stabilité dans le pays. «Nous avons réussi à Tripoli. Depuis que Fajr Libya en a pris le contrôle, nous avons mis fin aux coupures d'électricité, à la pénurie du carburant et nous avons arrêté des dizaines de criminels», assure-t-il. «Ce que nous avons réussi dans une ville de plus de deux millions d'habitants, nous pouvons le faire dans tout le pays». Mais, pour cela, «nous demandons un appui de la communauté internationale» et «essayons d'établir des contacts avec plusieurs pays», ajoute M. Elhassi. Il appelle, par ailleurs, au retour des entreprises étrangères et des diplomates évacués l'été dernier en raison des violences à Tripoli. Après le discours creux d’un pouvoir imposé par la force des armes, Elhassi revient à la realpolitik pour affirmer que «les Occidentaux attendent pour voir qui est le victorieux sur le terrain, même au mépris des choix démocratiques». Ainsi, Elhassi reconnaît que c’est la force qui tranchera la crise politique libyenne et que les Occidentaux sont plus motivés par leurs intérêts en Libye que par les principes démocratiques qu’Elhassi et la coalition qui le soutient ont bafoués en refusant de reconnaître le Parlement élu et le gouvernement qui en est issu. Pour expliciter son analyse, Elhassi fait le parallèle avec «ce qui s'est passé en Egypte», où le maréchal à la retraite Abdel Fattah Essissi a renversé en juillet 2013 le président islamiste élu Mohamed Morsi. En d’autres termes, le pouvoir parallèle ne tire sa force que des armes et des milices surarmées qui l’ont mis en place. Elhassi suggère à la communauté internationale que leurs intérêts sont avec son gouvernement même s’il n’a pas la légitimité des urnes. Droits humains «Grave déclin» des libertés religieuses dans le monde La liberté religieuse a subi un «grave déclin» depuis deux ans, avec des entraves dans 81 pays et une détérioration dans plus d'un quart des 196 Etats étudiés dans le dernier rapport de l'organisation catholique internationale Aide à l'Eglise en détresse (AED). Ce document bisannuel, qui porte sur toutes les confessions même si l'AED est une oeuvre de soutien aux chrétiens, balaie une période allant d'octobre 2012 à juin 2014. Il a été mis en ligne hier sur le site internet www. liberte-religieuse.org, lancé à cette occasion. Fondation internationale de droit pontifical, l'AED souligne que dans 81 des 196 pays examinés, soit 41% d'entre eux, la liberté religieuse est «entravée» ou «en déclin». «Lorsqu'il y a eu des changements en matière de liberté religieuse» depuis le précédent rapport publié en octobre 2012, «il s'agit dans presque tous les cas de détérioration», note l'organisation, qui classe dans cette catégorie 55 pays, soit 28% du total. «Quelques améliorations ont été constatées» dans six pays seulement, dont quatre (Cuba, Emirats arabes unis, Iran et Qatar) restent au demeurant classés dans les «lieux de haute ou moyenne persécution» religieuse. Dans la catégorie «haute intolérance» figurent vingt pays, dont 14 «vivent des situations de persécution religieuse liées à l'extrémisme musulman», fait valoir l'AED: l'Afghanistan, la Centrafrique, l'Egypte, l'Iran, l'Irak, la Libye, les Maldives, le Nigeria, le Pakistan, l'Arabie saoudite, la Somalie, le Soudan, la Syrie et le Yémen. Dans six autres pays (Birmanie, Chine, Erythrée, Corée du Nord, Azerbaïdjan et Ouzbékistan), les persécutions sont le fait de «régimes autoritaires», relève l'organisation. La fondation vaticane souligne que «les chrétiens restent la minorité religieuse la plus persécutée». Mais elle relève que «les musulmans subissent également un niveau sérieux de persécution et de discrimination, imputable soit à d'autres musulmans, soit à des régimes autoritaires». Elle note aussi que «les violences et autres mauvais traitements, en général de faible niveau» ont augmenté à l'égard des juifs d'Europe occidentale, «provoquant une augmentation de l'émigration vers Israël». Le rapport n'épargne pas l'Europe occidentale, en particulier la France, classée parmi les pays d'« intolérance préoccupante ». L'AED invoque notamment, à l'appui de son jugement, la légalisation l'an dernier par la gauche au pouvoir du mariage et de l'adoption par des couples homosexuels: au regard de l'organisation catholique, «la liberté religieuse est menacée par l'augmentation de nouvelles formes sociétales qui heurtent la sphère religieuse». Nigeria Au moins 15 chiites tués par un attentat-suicide Au moins 15 personnes ont été tuées et 50 blessées par un attentat-suicide pendant une célébration chiite dans le nord-est du Nigeria, une région souvent attaquée par les insurgés islamistes sunnites de Boko Haram, selon un responsable religieux. « Nous avons perdu 15 de nos membres lors d'un attentat-suicide survenu à la fin de notre procession de l'Achoura » commémorant la mort de l'imam Hussein, une figure parmi les plus respectées du chiisme, a déclaré à l'AFP Mustapha Lawan Nasidi, le chef de la communauté chiite de Potiskum, la ville de l'Etat de Yobe où l'attaque a eu lieu. 50 personnes ont été blessées dans cet attentat, selon lui. Plusieurs autres personnes sont mortes quand des soldats ont ouvert le feu, peu après l'explosion, mais il n'a pu donner le bilan de ces victimes. Le porte-parole de l'armée nigériane, le général Chris Olukolade, n'était pas joignable pour réagir sur ces événements. Potiskum est la capitale économique de Yobe, un des trois Etats du nord-est sous le coup d'un état d'urgence depuis mai 2013 pour tenter de mettre fin à l'insurrection islamiste, qui a déjà fait plus de 10 000 morts en cinq ans. La communauté chiite, minoritaire, compte quand même plusieurs millions de fidèles dans le nord du Nigeria, qui sont souvent la cible d'attaques. En juillet, quatre chiites avaient été tués au cours d'une attaque attribuée à Boko Haram dans une mosquée en plein air de Potiskum. 16 m a r d i 4 n o v e m b r e 2 0 1 4 BOUILLON DE CULTURE Béjaïa Kateb Yacine et son œuvre revisitée En marge du Festival international du théâtre professionnel qui se tient présentement dans la capitale des Hammadites, un colloque dédié à l’œuvre et la vie du célèbre écrivain algérien, Kateb Yacine, a été organisé, samedi dernier à la bibliothèque Ibn Khaldoun de la Casbah de Béjaïa. Des auteurs, des artistes, des journalistes, des enseignants universitaires et des étudiants en littérature étaient présents. PAR CHAFIK AÏT M’BAREK Les travaux de cette manifesta- tion scientifique se déclinent sous forme de tables rondes autour du valeureux parcours de l’enfant prodige de Constantine, d’abord en tant que résistant face à la barbarie du colonisateur français, puis en sa qualité d’homme de culture et de lettres. Parmi les animateurs de ce colloque intervenant en cette journée symbolique du 1er Novembre, il y avait Salah Oudahar, poète et directeur artistique du festival Strasbourg-Méditerranée, et Brahim Hadj Slimane, poète, journaliste et metteur en scène. Le premier intervenant à l’ouverture des travaux de ce colloque présentera Kateb Yacine comme «un militant intellectuel qui fait partie de ces écrivains déchirés par la Méditerranée et son histoire. Son combat pour une Algérie libre et indépendante ne se limitait pas à ses œuvres littéraires et artistiques, puisqu’il fut arrêté et emprisonné en 1945. Son engagement, son dévouement et son courage patriotique témoignent de la grandeur de l’auteur de Nedjma. Lui qui a toujours voulu se placer au cœur de l’histoire réelle de son pays». Evoquant le parcours emblématique de cet intellectuel engagé, M. Oudahar fera savoir à l’assistance que «Kateb Yacine se considérait comme un poète solitaire et solidaire», ajoutant qu’il ne cessait d’affirmer qu’il n’aimait pas deux choses, à savoir la sacralisation et la banalisation aussi bien d’une compétence ou d’une action, quelle que soit leur dimension. Selon les animateurs de cette table ronde, Kateb, qui signifie «écrivain» en arabe, avait participé aux soulèvements populaires du Constantinois pour l’indépendance. Cela, avant d’être arrêté à Sétif où il fut incarcéré durant trois mois, lors des douloureux événements du 8 Mai 1945 qui ont fait quarante-cinq mille morts, notamment à Kherrata, Sétif et Guelma. «C’est un romancier et dramaturge visionnaire, considéré, grâce à son roman Nedjma, comme le fondateur de la littérature algérienne moderne, comme il était avant tout un poète rebelle. Aujourd’hui, 25 ans après sa disparition, il demeure un symbole de la révolte contre toutes les formes d’injustice, et l’emblème d’une conscience insoumise, déterminée à rêver, penser et agir debout», a-t-on souligné. Par ailleurs, dans l’aprèsmidi, il a été procédé à la projection d’un film documentaire dédié à la vie du défunt écrivain et dramaturge, in- titulé La troisième vie de Kateb Yacine, au niveau de la grande salle du théâtre régional Malek-Bouguermouh de Béjaïa. C’est dire que cet intellectuel algérien, décédé en 1989 à Grenoble (France), a eu droit à un hommage à la hauteur de son œuvre. Cinéma Des œuvres algériennes au «Film Africa» de Londres PAR MYASSA ILLOUL «Film Africa» est le festival annuel organisé par la Royal African Society pour célébrer le meilleur du cinéma africain. Lancé en 2011, «Film Africa» est de nos jours le plus grand festival britannique du cinéma et de la culture africaine. Ce grand événement apporte chaque année au public londonien un pro- gramme riche en fiction et films documentaires, en plus d’une série de manifestations animées, tables rondes, conférences, ateliers, master classes et des activités familiales, sans oublier les Arts plastiques Le Salon national d’Oran dédié à la Révolution de novembre 1954 La quatrième édition du Salon national d’arts plastiques, dédiée aux héros et hauts faits de la glorieuse Révolution de Novembre 1954, attire, au musée national Ahmed-Zabana d’Oran, de nombreux visiteurs, notamment des amoureux de l’art pictural. Les 70 toiles ont eu droit à la cimaise du musée, à l’occasion de la célébration du 60e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale, pour mettre en valeur des héros de la résistance populaire et de la glorieuse révolution contre l’occupation française, dont un portrait de l’Emir Abdelkader et un autre de chouhada, intitulé Sangs. Organisé sous le slogan « Novembre, la liberté », le sa- lon comporte également des œuvres sur la femme et son combat pour l’indépendance de l’Algérie, dont un tableau sur La femme et l’indépendance. Une autre toile aborde le haïk, un des symboles de l’histoire de l’Algérie et habit porté dans des opérations fidaies durant la guerre de Libération nationale. Des œuvres reproduisant la beauté de la nature, la simplicité du monde rural, la splendeur de sites archéologiques d’Oran et d’Alger sont également exposées au salon, ouvert samedi soir. L’exposition met en exergue aussi l’authenticité de spectacles folkloriques, dont la fantasia à Mascara et la place du marché dans la vie quotidienne du ci- toyen algérien. Tous ces thèmes sont superbement rendus grâce au doigté de peintres algériens maîtrisant les couleurs et les techniques de la peinture. Un espace est réservé à la calligraphie arabe et aux sculptures sur marbre et bois. Une série de communications était également programmée pour ce salon qui a pris fin hier, de même qu’une visite à l’atelier de l’artiste peintre Saad Houari, un des célèbres peintres d’Oran qui contribue à la formation des artistes en herbe à l’école des Beaux Arts, dans le quartier Medina Jdida. Cette manifestation a été initiée par la maison de la culture Zeddour-Brahim Belkacem et la direction de la culture d’Oran. LITTÉRATURE Yanick Lahens et Zeruya Shalev remportent le prix Femina Le jury du prix Femina, l’une des principales récompenses littéraires françaises, a couronné hier l’Haïtienne Yanick Lahens et l’Israélienne Zeruya Shalev. Yanick Lahens a été primée pour Bain de lune, roman d’une violente beauté sur son pays, traversé par la destruction, l’opportunisme politique, et les familles déchirées. « Je suis très contente. La reconnaissance fait du bien et je suis surtout sensible au fait que le jury a compris que cette histoire, si elle se passe en Haïti est universelle », a déclaré à l’AFP la lauréate. Grande figure de la littérature haïtienne et engagée dans le développement social et culturel de son pays, Yanick Lahens est née à Port-au-Prince en 1953. Zeruya Shalev a reçu pour sa part le « Femina étranger », décerné à un roman écrit dans une autre langue que le français, pour Ce qui reste de nos vies, que le jury a préférée au romancier irlandais Sebastian Barry. L’auteure s’est dite « ravie d’être la première Israélienne à recevoir ce prix », ajoutant vouloir « partager ce moment » avec son père, décédé il y a deux semaines. Ce qui reste de nos vies est une envoûtante variation, au soir de la vie d’une mère, sur les mystérieux liens tissés entre parents et enfants. soirées musicales de «Film Africa Live !» Pour marquer le 60e anniversaire de la Révolution de l’Algérie, le quatrième festival de «Film Africa» présentera un programme spécial organisé par Rosa Abidi. En effet, quinze films algériens seront projetés jusqu’au 9 novembre, regroupés selon un ordre chronologique et thématique. Ils mettront en lumière le travail frais, fantasque et perspicace d’une nouvelle vague de cinéastes algériens tels Belkacem Hadjadj, Anis Djaâd ou encore le réalisateur italien de La bataille d’Alger, Gillo Pontecorvo, dans la catégorie longs métrages. Ce quatrième «Film Africa» de Londres a en outre programmé les courts métrages d’Amine Sidi Boumediene, Ka- rim Moussaoui, Sonia Ahnou, Sabrina Draoui et Faouzi Boudjemaï, relève-t-on sur le site Internet des organisateurs. Figure également au programme la projection de Une journée ordinaire de Bahia Allouache ainsi que Tarzan, Don Quichotte et nous de Hassen Farhani. Ces cinéastes au futur prometteur seront en compétition pour le Boabab Awards du meilleur court métrage, dans la section «Algerian Cinema : Towards a New Wave» (Cinéma algérien : vers une nouvelle vague). 85 productions, entre documentaires, longs et courts métrages, représentant 23 pays, apprendon, seront accueillis sous le thème «Célébration du cinéma africain». On y retrouvera notam- ment le film documentaire de William Klein Festival panafricain d’Alger. Cette quatrième édition du festival «Film Africa» commémore également cette année le 20e anniversaire de l’avènement de la démocratie en Afrique du Sud et le génocide perpétré au Rwanda en 1994. De ce fait, la projection de Timbuktu du Mauritanien Abderrahmane Sissako, The Narrow Frame of Midnight de la Marocaine Tala Hadid et The Bloody Miracle des Sud-Africains Meg Rickards et Bert Haïsma est également prévue. Fondé en 2011 par la Fondation Royal African Society, «Film Africa» de Londres programme à chacune de ses éditions une sélection des meilleurs films africains. Avis de décès Les familles Yousfi, parents et alliés, ont la douleur de faire part du décès de Yousfi Loucif, survenu à Béjaïa le dimanche 2 novembre 2014 à l’âge de 91 ans. L’enterrement a eu lieu hier, lundi 3 novembre, au cimetière Sidi Ouali de Béjaïa. Ses enfants demandent à tous ceux qui l’ont connu et aimé d’avoir une pieuse pensée en sa mémoire. Puisse Allah Le Miséricordieux accorder au défunt Sa Sainte Miséricorde et l’accueillir en Son Vaste Paradis. A Allah nous appartenons et à Lui nous retournons. Condoléances C’est avec une immense tristesse que le collectif du quotidien Reporters a appris le décès du père de leur ami Lyèce Yousfi. En cette pénible circonstance, il lui présente ainsi qu’à sa famille ses sincères condoléances. « A Dieu nous appartenons, et à Lui nous retournons » BOUILLON DE CULTURE mardi 4 novembre 2014 17 A C T U W E E K CONCOURS -3e édition du Prix Photo AFD Depuis le 12 juin et jusqu’au 31 octobre prochain, l’appel à candidatures est ouvert pour la 3e édition du Prix Photo AFD. Ce prix a un double objectif : faire connaître au grand public les enjeux du développement des pays du Sud, tout en mettant en valeur le travail de photographes professionnels engagés. Le développement des pays du Sud soulève de nombreuses questions liées au dérèglement climatique, à la sécurité alimentaire et l’accès à l’eau. L’AFD souhaite donner plus de visibilité à ces problématiques, par ses actions mais aussi par l’image. Lancé en 2012, ce prix s’adresse exclusivement aux photojournalistes professionnels : free-lance, employés par des médias français ou internationaux (quotidiens, magazines, chaînes de télévision) ou des agences (agences de presse, agences multimédias, collectifs de photographes). Le règlement complet est disponible sur : http://prix.afd.fr CONCOURS DE LA MEILLEURE NOUVELLE La 11 édition du Concours de la meilleure nouvelle, initié par l’Etablissement Arts et Culture de la wilaya d’Alger, est lancée. L’édition de cette année a pour thème “la Résistance” en solidarité avec le peuple palestinien. Ouvert du 20 août au 20 octobre 2014, ce concours s’adresse à toutes les franges de la population et dans toutes les langues en usage en Algérie. Les nouvelles présentées ne doivent pas dépasser 10 pages. Les œuvres seront soumises à un jury composé d’hommes de lettres et d’écrivains. Trois grands prix seront décernés lors de la cérémonie de remise des prix. Les candidats peuvent envoyer leurs œuvres en trois exemplaires accompagnées d’une fiche de renseignements à l’adresse suivante : Bibliothèque jeunesse DidoucheMourad – 38/40, rue Didouche-Mourad, Alger. Tél : 021 63 20 65. e COMPLEXE CULTUREL DE TIPAZA Programme enfants Hebdomadaire - Vendredi 31 Octobre 2014 à 15H00 : Spectacle éducatif et divertissant riche et varié : Représentation Théâtrale intitulée « El Chahid » Chants Patriotiques interprétés par les Scouts Musulmans / Tipasa. Livres Le Salon international du livre d’Alger (SILA), aura lieu du 30 octobre au 8 novembre 2014 au Palais des Expositions des Pins-Maritimes (SAFEX) 18 m a r d i 4 n o v e m b r e 2 0 1 4 SPORTISSIMO Grand Chelem d’Abu Dhabi de judo Sports aériens Le judoka algérien, Lyes Bouyacoub, a remporté, dimanche, la médaille de bronze de la catégorie des moins de 100 kg lors du Tournoi Grand Chelem d’Abu Dhabi 2014. Cette belle performance est d’autant les importante que les judokas algériens n’ont pas remporté de médailles dans les tournois internationaux depuis longtemps. Un plan visant la généralisation de la pratique du parapente sera lancé prochainement à travers le territoire national, a indiqué dimanche un responsable de la Fédération algérienne des sports aériens (FASA). Le directeur de la formation et de développement à la FASA, Abdelghani Boudour, a précisé au terme d’un stage d’initiation à la pratique du parapente, organisé à Laghouat, que ce plan, établi par la FASA en coordination avec le ministère de tutelle, repose essentiellement sur la formation de l’encadrement local et l’intensification des activités sportives aériennes. Une réflexion est engagée par la FASA pour la formation des encadreurs locaux au niveau des aéroclubs, pour combler le déficit accusé en la matière, sans avoir à recourir à l’encadrement étranger assuré actuellement dans le cadre de stages périodiques, a ajouté le même responsable. Ce plan sera concrétisé au plus tard en 2016 et sera suivi d’une opération de dotation des aéroclubs en équipements nécessaires à la formation de leurs adhérents, en prévision de leur participation à d’éventuelles manifestations, a-til fait savoir. Selon Abdelghani Boudour, la FASA a, pour mettre en œuvre cette stratégie dans les délais fixés, opté pour la création de nouveaux clubs et la sensibilisation des jeunes sur l’importance de la pratique du parapente et des sports aériens. Créée en 2002, la FASA compte actuellement près de 500 adhérents structurés à travers 30 aéroclubs de para-moteurs, aéromodélisme et parapente, répartis à travers différentes wilayas du pays. Ce stage de formation sur le parapente, qu’a abrité durant deux semaines la wilaya de Laghouat au niveau du parc de loisirs M’reigha, a profité à 20 adhérents, dont cinq filles, selon les responsables de l’aéroclub de Laghouat. Lyes Bouyacoub en bronze PAR MOUNIR M. Bouyacoub a battu, lors de son premier combat dans la poule A, le Suisse Flavio Orlik par Ippon, avant de s’incliner face au Français Maret Cyrille, vainqueur de cette poule préliminaire et qui a empoché, lui aussi, le bronze. Qualifié pour le repêchage, l’Algérien a réalisé un sans-faute jusqu’à la fin du parcours en battant d’abord l’Egyptien Ramadan Darwish puis Elmar Gazimov (Azerbaïdjan). « C’est une belle performance, car l’Algérie n’a pas gagné de médaille dans un grand tournoi depuis longtemps. Bouyacoub gagne ainsi 200 points et se hisse à la 18e place du classement mondial », s’est félicité le président de la Fédération algérienne de judo (FAJ), Messaoud Mati. Les 22 premiers du classement mondial sont qualifiés d’office pour les jeux Olympiques (JO-2016) à Rio. Trois autres judokas algériens ont été engagés dans le Grand Chelem d’Abu Dhabi, mais n’ont pas eu autant de réussite que Bouyacoub. Tayeb Mohamed Amine (+100 kg) a pris la 7e place dans ce tournoi bien coté par la Fédération internationale (IJF). Pour son entame de la compétition, il a battu l’Allemand Andre Breitbarth, avant de subir la loi du Roumain Daniel Natea. Qualifié également pour le repêchage, il a trébuché face au Polonais Maciej Sarnacki. En revanche, Houd Zourdani et Fethi Nourine (-66 kg) ont quitté la compétition dès les tours préliminaires. Zourdani a battu le Turc Sinan Sandal avant de s’incliner devant le Be- larus Dzmirty Shershan, alors que Nourine n’a disputé qu’un seul combat perdu face au Serbe Ilija Ciganovic. La sélection algérienne de judo enchaînera avec un autre tournoi, en prenant part à l’African Open prévu du 5 au 11 novembre à Maurice. EQUITATION Dorothée Amar remporte le concours international de saut d’obstacles La cavalière française Dorothée Amar, montant Pacha des forêts, a remporté le Grand Prix du concours international de saut d’obstacles, qui a pris fin samedi soir au centre équestre Hocine-El Mansour de Mostaganem. Dorothée Amar a fait un parcours sans faute en 41 secondes 69/100e. La deuxième place est revenue à Mahi Amine enfourchant Unanime des forêts, auteur d’un chrono de 51’49, suivi en 3e position de Bouabdellah Chlef montant Calypso avec un temps de 1 min 13 sec 61/100e. Dans les prix Hadj Tayeb Metidji et du 1er Novembre, les cavaliers Jean Marc Nicolas de France et Mahi Moundir se sont illustrés de fort belle manière en décrochant la première place. Les prix de la ville de Kheireddine, Haras Hocine El Mansour et celui de la ville de Mostaganem ont été remportés respectivement par les cavaliers Mahi Moundir montant Kazan, Saïd Mahi sur Tortilla des forêts et Bouabdellah Chlef sur Calypso. Organisé par le club équestre Haras Hocine-El Mansour de Mostaganem dans le cadre des festivités du 60e anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération nationale, sous l’égide de la Fédération équestre algérienne (FAE), ce concours international de saut d’obstacles de niveau 1 étoile, ouvert à tous les cavaliers (amateurs comme professionnels), a réuni des cavaliers de clubs équestres nationaux et plusieurs cavaliers étrangers, notamment de France, de Russie, d’Irlande et de Tunisie. Au programme de cette manifestation équestre de trois jours, les concurrents se sont affrontés dans neuf épreuves dotées de plusieurs prix. Le directeur de la compétition, Ferhat Akli, a qualifié la performance des participants algériens de « satisfaisante », compte tenu de l’excellent niveau de cette compétition internationale. « Nous avons actuellement une très belle relève de cavaliers, de chevaux et de propriétaires investis. Nous avons de vrais talents qui ont un grand avenir devant eux. C’est une réalité reconnue par tous », a-t-il affirmé. Tournoi de ParisBercy de Tennis Handisport Lancement de la nouvelle formule du championnat de volley-assis La Fédération algérienne handis- port (FAH) a adopté une nouvelle formule de compétition en championnat national Une (hommes) de volley-assis, saison 2014-2015, dont le démarrage est prévu les 7 et 8 novembre, après l’augmentation du nombre de clubs, a-t-on appris auprès du directeur de l’organisation sportive (DOS), Aït Saïd Mançor. Le nombre de clubs a augmenté pour la nou- velle saison (2014-2015), pour atteindre les dix, répartis en deux groupes (Centre-Est et Centre Ouest). La nouvelle formule prévoit deux phases, une locale dans chaque poule où les équipes se rencontrent en aller et retour. Chaque équipe jouera au moins huit matchs avant la phase finale. Après la fin de la phase locale, un classement sera établi et déterminera les trois premiers de chaque poule qui passeront à la phase de play-off (pour le titre), alors que les autres classés des deux groupes se déplaceront à Alger pour jouer le tournoi de play-down (maintien). Le play-off se jouera en deux tournois, le premier chez le 1er du groupe centre-ouest et le second chez le premier du groupe centre-est. Les équipes engagées sont : Batna, Souk Ahras, Ouargla, El Ménéa, Bou Saâda (centre-est), et Oran, Médéa, Chlef, Aïn Merane, Mascara (centre-ouest). Le démarrage du championnat national Une de volley-assis est fixé pour le week-end du 7 et 8 novembre, alors que le premier tournoi du play-off aura lieu, selon le programme établi par la DOS, le 10 et 11 avril prochain. La finale est prévue le 8 et 9 mai 2015. L’ancienne formule du championnat national avait regroupé huit équipes en une seule poule. « La discipline du volley-assis commence à prendre de l’ampleur chez nous, avec le lancement de nouveaux clubs par Vers la généralisation du parapente en Algérie les associations et ligues spécialisées. En augmentant le nombre de clubs, il a fallu passer à une nouvelle formule de compétition en tenant compte, plus au moins, du découpage géographique », a déclaré le DOS de la FAH, ajoutant que cette formule limitera beaucoup les dépenses des uns et des autres. L’objectif de la fédération est d’arriver à constituer, plus tard, un championnat d’excellence, composé des meilleurs clubs, et des championnats de second palier. « On veut arriver à un nombre entre 18 et 20 clubs, ce qui nous donnera la possibilité de penser à lancer différents championnats et tournois et rehausser le niveau de la discipline du volley-assis. Cette démarche rendra un grand service à notre équipe nationale », a conclu le directeur de l’organisation sportive. Il est à rappeler que la saison sportive du handisport a été lancée le week-end du 24 et 25 octobre avec le déroulement de la 1re journée du championnat handibasket. Novak Djokovic conserve son titre Le N°1 mondial de tennis Novak Djokovic a remporté pour la deuxième fois d’affilée le Masters 1000 de Paris-Bercy en s’imposant dimanche en finale contre le Canadien Milos Raonic, 7e, en deux sets 6-2, 6-3. Le Serbe décroche ainsi le 20e titre de sa carrière dans cette catégorie de tournois et laisse à distance Roger Federer, qui espère encore le détrôner du sommet de l’ATP en fin de saison. Djokovic, qui vise maintenant à garder son bien au Masters (9-16 novembre à Londres), a réalisé une prouesse à Bercy où aucun joueur n’avait précédemment réussi à conserver son titre. Le Djoker a signé à 27 ans sa 600e victoire sur le circuit. Il s’agit de son 47e titre. Ce vingtième succès en Masters 1000, la catégorie de tournois situés juste sous les Grands chelems le rapproche un peu plus de Federer (23) et de Rafael Nadal (27). Le match n’a pas tenu toutes ses promesses tant Djokovic s’est montré supérieur. SPORTISSIMO m a r d i 4 n o v e m b r e 2 0 1 4 19 Mondial des clubs champions L’Entente de Sétif veut remporter son 1er match, selon Madoui L’objectif de l’Entente de Sétif pendant la prochaine Coupe du monde des clubs champions, du 10 au 20 décembre au Maroc, sera de « remporter son premier match, pour entrevoir la suite du parcours sous de meilleurs auspices », a indiqué le coach Kheireddine Madoui, dimanche à Alger. « Au-delà des trois points, notre équipe prendrait suffisamment confiance pour faire face aux échéances suivantes, et à partir de là, tout deviendra possible », a estimé l’entraîneur sétifien dans une déclaration à l’APS, en marge de la cérémonie organisée dimanche par le wali d’Alger en l’honneur de l’ESS, après son sacre en Ligue des Champions face à l’AS Vita Club. L’Aigle noir fera son entrée en lice dans ce mondial des clubs champions le 13 décembre (16h00), à Rabat, face au vainqueur du tour préliminaire, entre Moghreb Tétouan (champion du Maroc) et Auckland City (Nouvelle Zélande). L’optimisme du staff technique sétifien provient essentiellement de la forme éblouissante dans laquelle se trouve son équipe en cette fin d’année 2014, mais aussi des joueurs talentueux qui, bientôt, viendront renforcer son effectif. « Jusque-là, nous avons fait avec les moyens du bord, notamment à cause des blessures et du manque de licences africaines. Mais bientôt, nous disposerons d’un effectif mieux étoffé, qui nous procurera plus de solutions. A partir de là, nous serons mieux parés pour faire face à toutes les situations », a affirmé Madoui. L’ESS avait pris part à la dernière Ligue des Champions avec un effectif réduit, n’excédant pas 15 ou 16 joueurs, en raison des blessures, qui avaient accentué un peu plus le problème de manque de licences africaines. Mais le club dispose déjà de plusieurs joueurs qui, à l’instar de Dagoulou (ex-MC Oran), Ahmed Gasmi (ex-USMA), Lazhar Hadj-Aïssa (ex-MC Alger), pourront disputer la prochaine coupe du monde des clubs. Programme de la coupe du Monde des clubs : Tour préliminaire : Match 1 : Moghreb Tétouan (champion du Maroc) Auckland City (Nouvelle Zélande), le 10 décembre à Rabat -19h30-. Quarts de finale : Match 2 : ES Sétif - Vainqueur match 1 (le 13 décembre à Rabat -16h00-). Match 3 : Cruz Azul (Mexique) Sydney Wanderers (Australie), le 13 décembre à Rabat (19h30). Demi-finales : Vainqueur match 3 - Real Madrid (Espagne), le 16 décembre à Rabat (19h30). Vainqueur match 2 - San Lorenzo (Argentine), le 17 décembre à Marrakech (19h30). Matchs de classement : (5e place) : perdant match 2 perdant match 3 (17 décembre à Marrakech -16h30-). (3e place) : perdant match 5 perdant match 4 (20 décembre à Marrakech -16h30-). Finale : Le 20 décembre à Marrakech (19h30). CAN 2015 La CAF refuse le report de la Coupe d’Afrique des nations La Confédération africaine de football (CAF) a refusé hier la demande du Maroc, pays organisateur, de reporter la CAN-2015, en raison de l'épidémie d'Ebola. Elle laisse cinq jours au royaume pour communiquer sa réponse définitive. PAR MOUNIR M. « La CAF confirme les dates de la compétition. Une nouvelle réunion aura lieu le 11 novembre au Caire (siège de l’instance, ndlr) pour prendre les décisions qui s’imposent », a indiqué hier à Rabat le directeur des médias de la Confédération africaine de football (CAF), Junior Binyam. D’ici là, le Maroc a cinq jours - jusqu’à samedi 8 pour faire connaître sa décision définitive a de son côté, précisé selon l’AFP, le porte-parole de la Fédération marocaine (FRMF). Mohamed Makrouf évoque trois options : la tenue de la CAN dans le royaume en janvier, le déroulement de la compétition dans un autre pays ou son annulation pure et simple. S’exprimant au terme d’entretiens avec les dirigeants marocains, M. Binyam a fait valoir les contraintes de l’instance panafricaine. « Tout changement (de dates) se ferait au détriment du calendrier de la CAF, qui a l’obligation de suivre le calendrier international de la Fifa », a-t-il noté. Il a, par ailleurs, estimé que « le dispositif sanitaire » mis en place par le Maroc pour prévenir la propagation d’Ebola était « largement capable de faire face au flux limité » de supporteurs durant la compétition. La réunion de Rabat était présentée comme décisive, au lendemain du comité exécutif de la CAF tenu à huis clos à Alger. Le tirage au sort de l’épreuve reste, pour l’heure, programmé le 26 novembre à Rabat, là même où s’est tenue la réunion ce lundi. Rappelons que le Comité exécutif de la CAF s’était réuni dimanche à huis clos à Alger et plus précisément aux Palais des nations, au lendemain de la consécration de l’Entente de Sétif en finale de la Ligue des champions d’Afrique jouée à Blida. Sous la présidence d’Issa Hayatou, patron de la CAF, en présence de l’Algérien Mohamed Raouraoua et de l’Egyptien Hani Abourida et d’autres membres du comité exécutif de la Confédération, cette réunion avait pour but de décider du sort de la prochaine CAN qui devrait se dérouler au Maroc au mois de janvier prochain. Selon des indiscrétions, le patron de la Confédération africaine Issa Hayatou avait été catégorique et a refusé de reporter ce rendez-vous à une date ultérieure insistant pour le faire jouer au temps imparti et ne pas le déplacer ailleurs. Rappelons que les Marocains avaient demandé de reporter la CAN au mois de juin prochain, c’est-à-dire pour six mois, et ce, en raison des craintes nourries par la propagation du virus Ebola dans la partie Ouest du continent africain depuis plusieurs mois, notamment en Sierra Léone, Libéria et tout dernièrement au Mali. Hier, les dirigeants de la CAF étaient au Maroc pour discuter avec leurs homologues marocains et aborder la question et en même temps les informer de la décision du Comité exécutif de la CAF, leur indiquant que cette décision est finale et n’accepte aucun marchandage. Le président de la CAF menace de sanctionner lourdement le Maroc si celui-ci campe sur sa position et maintient sa décision de reporter ce tournoi. La CAF avait répondu le lendemain qu’elle maintenait, en l’état, les dates de la compétition, mais sans préciser si la plus importante compétition sportive du continent serait maintenue au Maroc. L’instance afri- caine a, par ailleurs, démenti, vendredi, une information parue dans un quotidien marocain selon laquelle la CAN2015 serait reportée à juin. Les pays qualifiés à la CAN-2015 seront connus à l’issue de la sixième et dernière journée des éliminatoires prévue le 19 novembre prochain. L’Algérie a été le premier pays à valider son billet pour le rendez-vous africain, suivie du CapVert. Seize nations doivent participer à la CAN-2015, dont le pays hôte. Le Malawi ne déclarera pas forfait L’équipe de football du Malawi, confrontée à de sérieux problèmes financiers, s’efforce d’y trouver des solutions pour éviter de se retirer des qualifications de la coupe d’Afrique des nations CAN-2015, au risque de se voir sanctionner par la Confédération africaine, a indiqué un responsable de la Fédération malawite (FAM), dimanche à la Chaîne 2 de la Radio algérienne. « Certes, nous faisons face à des contraintes financières, mais nous n’avons pas tranché sur un forfait de notre sélection en compétition africaine, sachant que, le cas échéant, la CAF nous infligera une sanction de deux ans », a expliqué Suzgo Augustin Nyirenda, secrétaire général de la (FAM), contacté par la radio algérienne. Jeudi dernier, la BBC, citant M. Nyirenda, avait rapporté que le Malawi, en raison de sérieux problèmes financiers, pourrait être contraint de se retirer des qualifications de la CAN-2015, car ne disposant pas d’argent pour permettre à l’équipe nationale de disputer ses deux derniers matchs contre respectivement le Mali et l’Ethiopie. « Nous avons tenu des réunions avec des responsables de notre ministère des Sports en vue de trouver des solutions à ce problème. Le forfait n’est pas à l’ordre du jour, car nous risquons des sanctions », a ajouté M. Nyirenda. Equipe nationale Ligue des champions 2015 L’ESS ouvre la voie à l’engagement d’un 3e club L’Algérie pourrait être représentée par trois clubs lors de la prochaine édition de la Ligue des champions d’Afrique, après la consécration de l’ES Sétif samedi au stade Mustapha-Tchaker à Blida, a-t-on appris auprès de la Fédération algérienne de football (FAF). L’ESS est le premier club algérien à remporter cette épreuve (nouvelle version) après le nul face au Vita Club du RD Congo 1 à 1 (2-2 à l’aller à Kinshasa). Cette distinction permet aux Sétifiens de se qualifier d’office pour l’édition 2015, afin de défendre leur trophée. L’Aigle noir, classé 3e au championnat de Ligue une algérienne la saison dernière, était auparavant désigné par la FAF pour remplacer, dans l’édition-2015, la JS Kabylie, vice-champion d’Algérie, après la suspension de deux ans dont elle a écopée de la Confédération africaine (CAF). Le nouveau trophée permet ainsi à l’ESS de participer à la Ligue des champions-2015 en sa qualité de détenteur du titre en compagnie de l’USMA, championne d’Algérie en titre. La FAF devrait décider prochainement si elle comptait aligner ou non une troisième équipe algérienne dans la prochaine édition de la Ligue des champions, ajoute-t-on de même source. L’USM El Harrach, cinquième au classement de l’exercice écoulé, est pres- senti pour disputer la compétition africaine, sachant que le quatrième, le MC El Eulma, est engagé en Coupe de la CAF en compagnie du MC Alger, détenteur de la Coupe d’Algérie. Vainqueurs de la Ligue des Champions d’Afrique Sellal honore les Sétifiens Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a offert dimanche soir à la résidence El-Mithak (Alger) un dîner en l’honneur des joueurs de l’ES Sétif, vainqueurs de la Ligue des Champions d’Afrique de football face aux Congolais de l’AS Vita Club. Des membres du gouvernement, de hauts responsables de l’Etat, des membres du Conseil de la nation et de l’Assemblée populaire nationale (APN) ainsi que des personnalités sportives et politiques étaient présents à ce dîner. « Je vous félicite pour cette belle et retentissante victoire qui coïncide avec la célébration du 60e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale. Vous avez montré au monde entier que la jeunesse algérienne croit en l’avenir de l’Algérie », a déclaré M. Sel- lal dans une brève allocution lue au nom du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Le Premier ministre a ensuite mis en exergue l’excellent état d’esprit qui a animé le groupe tout au long de cette compétition, soulignant la « tradition des titres au sein des l’ES Sétif » avant d’encourager les joueurs pour de nouvelles consécrations. Les Verts en stage à partir du 10 novembre L’équipe algérienne de football entamera le lundi 10 novembre un stage au Centre technique national de Sidi Moussa (Alger), en vue des deux derniers matchs des qualifications à la Coupe d’Afrique des nations CAN2015, le 15 novembre à Blida face à l’Ethiopie, et le 19 novembre à Bamako devant le Mali, a appris l’APS dimanche auprès de la FAF. Le sélectionneur national, Christian Gourcuff, a présélectionné en vue de ses deux rendez-vous 27 joueurs évoluant à l’étranger, dont les trois nouveaux venus, Mehdi Abeid (Newacstle/Angleterre), Ahmed Kashi (FC Metz/ France) et Baghdad Bounedjah (ES Sahel/ Tunisie). Le coach des Verts publiera cette semaine les noms des joueurs concernés par ces deux rencontres, auxquels s’ajoutent les éléments locaux qui seront probablement au nombre de quatre, dont deux gardiens de but. A l’issue de la 4e journée, l’Algérie est solide leader du groupe B avec 12 points, ce qui lui a valu de composter son billet pour la prochaine CAN-2015 au Maroc. A la Safex aujourd’hui Alger Les artisants font leur salon La 19e édition du Salon international de l’artisanat s’ouvre aujourd’hui à la Safex, inaugurée par la ministre du Tourisme, Nouria Yamina Zerhouni, et la ministre déléguée chargée de l’Artisanat, Aïcha Tagabou. PAR FAYÇAL DJOUDI Une occasion pour relancer les débats sur la problématique de la formation et des matières premières dans l’artisanat, une activité en déperdition, selon les artisans. Le marché aujourd’hui, il est vrai, est inondé de produits artisanaux importés. D’ailleurs, les touristes étrangers ne cessent de le reprocher. Ils constatent qu’il est difficile de trouver des souvenirs made in Algéria à emporter chez eux. Les artisans, de leur côté, estiment que leur activité se meurt à cause de la rareté des touristes étrangers. Mais ils oublient que les touristes internes, ce n’est pas ce qui manque. Les consommateurs sont friands de ce genre de produits. Il n’y a qu’à voir l’affluence dans les boutiques artisanales. Le hic, c’est que les produits artisanaux sont trop chers et donc pas à la portée de tous. Les artisans imputent la cherté de leurs produits aux prix très élevés de la matière première. Des matières qui sont soit importées, soit commercialisées sur le marché parallèle, tel le corail. Lors de la dernière édition de la fête du bijou à Béni Yenni, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, des artisans avaient confié avoir retiré leur registre du commerce pour ne pas payer d’impôts. Car la matière première, le corail notamment, ampute une grande partie de leurs bénéfices. Résultat : le village qui comptait les meilleurs artisans de bijoux en argent sur le territoire national n’abrite aujourd’hui que quelques ateliers. Quant à la relève, c’est la grande question. C’est le souci majeur des artisans aujourd’hui. Comment inciter les jeunes à s’intéresser à cette activité, alors que leurs aînés peinent à l’exercer ? Les opérateurs économiques étran- gers, eux, parlent du manque de publicité du produit artisanal algérien sur le marché international. Nos produits ne sont pas mis en valeur, et donc ne sont pas connus. Aucun effort n’est fourni pour les implanter sur le marché externe pour une probable exportation. Pourtant, cela peut être un gisement important à exploiter en dehors des hydrocarbures. Ce salon, qui se tiendra jusqu’au 12 novembre, sera peut-être une occasion pour débattre de tous ces problèmes, et faire connaître le produit algérien. C’est le but du moins de cet événement. Le but également est d’inciter les artisans à fournir plus d’efforts pour produire plus et faire de leurs œuvres des produits compétitifs sur le plan international. Sa coordination intercommunale maintient la pression Chemini veut du gaz naturel PAR CHAFIK AÏT M’BAREK Après avoir fermé, la semaine écoulée, le siège de leur daïra et observé un rassemblement devant le siège de la wilaya de Béjaïa, les citoyens des quatre communes rattachées à la daïra de Chemini, à savoir Chemini, Souk Oufella, Tibane et Akfadou, ont procédé, dimanche, à la fermeture de la route nationale n°26 reliant Béjaïa à Alger via Bouira. Leur seule et unique revendication, «le raccordement immédiat et inconditionnel de tous les foyers de la daïra de Chemini au réseau du gaz naturel». Les villageois protestataires, qui dénoncent l’exclusion de leur daïra du nouveau programme quinquennal relatif au gaz de ville, ont bloqué, dès la matinée, la route à la circulation au niveau des deux bourgades Maâkal et Boutagout, situées respectivement à l’entrée est et ouest de la localité de Takrietz, relevant de la commune de Souk Oufella. Cette action de protestation, devenue ces derniers temps un moyen de pression très efficace, est intervenue suite à l’appel de la Coordination des associations de la daïra de Chemini, regroupant quelque 59 villages issus des deux tribus des Ath Waghlis et des Ath Mansour, surplombant la vallée de la Soummam, sur les hau- teurs de la ville de Sidi Aïch. «C’est vraiment inadmissible pour nous de constater que le réseau du gazoduc traverse de bout en bout le territoire de notre daïra sans que nous soyons concernés par cette énergie. Et pourtant, nous comptons pas moins de 59 villages situés dans une zone montagneuse connue pour la rudesse de ses hivers», témoigne Madjid Ouddak, élu indépendant à l’APC de Chemini et membre actif de ladite coordination. Rappelons que lors de leur rassemblement devant le siège de la wilaya tenu le 20 octobre dernier, ces citoyens protestataires ont désigné une délégation devant rencontrer le wali de Béjaïa qui, six jours après, convoquera les maires des quatre communes relevant de la daïra de Chemini pour une réunion de travail à propos de cet épineux dossier du gaz naturel. En dépit des promesses du chef de l’exécutif, Hamou Ahmed Touhami, qui s’est engagé à prendre en charge la doléance des habitants de cette région, la coordination des associations de la daïra de Chemini ne semble pas convaincue, puisqu’elle ne tardera pas à rendre publique une déclaration appelant à la fermeture de la RN 26, comme première action de rue. «Au lieu d’accomplir et de mener à terme leur mandat en accompagnant la dynamique de Accidents de la circulation 26 morts et 38 blessés en trois jours Durant la période s’étalant du 30 octobre au 2 novembre courant, à 8 h du matin, la Protection civile a fait état de 22 accidents survenus sur nos routes causant la mort de 26 personnes et blessant 38 autres. Les bilans les plus lourds ont été enregistrés au niveau des wilayas de Laghouat et d’Oran. Pour la première, on dénombre 3 personnes décédées et 2 autres blessées dans deux accidents dont le plus important est survenu sur la route nationale 23, dans la commune d’Aflou. Il s’agissait d’une collision entre un véhicule léger et un autobus de transport de voyageurs. Il y a lieu de rappeler qu’un accident tragique s’est produit sur cette même route (RN23) le mois denier impliquant un minibus assurant la liaison Aflou-Laghouat et un autocar reliant Oran à Adrar. 17 personnes ont été tuées et 45 blessées suite à ce même accident. Concernant la wilaya d’Oran, la Protection civile a enregistré 4 morts et 4 blessés suite à une collision entre deux véhicules légers survenue sur la route reliant Sidi Maârouf à Hassi Amer, commune de Bir El Djir. Comme toujours, les principales causes de ces accidents de la circulation sont liées au défaut de maîtrise des véhicules, inadvertance des piétons et des conducteurs, excès de vitesse, non-respect de la priorité et des feux de signalisation, changement de direction non autorisé, circulation sur la voie de gauche et en sens interdit ou encore dépassement non autorisé. F. D. la population pour le raccordement de la daïra de Chemini en gaz naturel dans l’immédiat, les premiers responsables exécutifs convoqués par le wali, le dimanche 20 octobre, viennent d’afficher leur couleur en placardant un PV de réunion signé par le wali confirmant l’exclusion de la daïra de Chemini de la deuxième tranche du programme quinquennal 2010-2014 », lit-on dans la déclaration de la coordination citoyenne qui renvoie dos à dos le wali de Béjaïa aux maires respectifs. «Ni échéance, ni date, encore moins la référence de la couverture financière du projet de raccordement dont on parle dans leur PV n’ont été avancées», déplore-t-on encore dans le même document. A noter enfin que ce mouvement de protestation est encadré par une coordination intercommunale très dynamique et apparemment décidée à rester unie et déterminée à continuer à se battre jusqu’à satisfaction de sa principale et unique revendication : gaz naturel pour tous ! ILA-DIS Incendie maîtrisé sur un cargo au port Un incendie, qui s’est déclaré hier dans la matinée dans les cales d’un cargo à quai dans le grand môle du port d’Alger, a été vite maîtrisé et une équipe d’experts est actuellement en train de déterminer l’origine du départ du feu, a-t-on appris auprès d’une source proche de la direction de l’entreprise portuaire d’Alger (EPAL). Les équipes de la Protection civile du port d’Alger et les travailleurs de l’EPAL ont rapidement maîtrisé le sinistre, a précise Abderrahmane Timizar, responsable de la communication à l’EPAL. « Des experts sont actuellement en train de déterminer l’origine de l’incendie, qui s’est déclaré dans la cale 3, et les dégâts occasionnés à la marchandise de ce cargo », a-t-il ajouté. Le navire, le Lady-Rasisce, qui transporte une cargaison de bananes, est un pavillon des Iles Marshall. Il est entré au port d’Alger vendredi, le travail de manutention étant réduit au maximum. La cargaison n’a commencé à être déchargée qu’hier, selon la même source. Le Lady-Rasisce, qui a été construit en 2000, est un navire réfrigéré. Il est enregistré IMO160724 et MMSI 538001908. Des fumées ont commencé à se dégager du navire vers 9 heures du matin, avec des flammes. « Le feu aurait probablement touché les cartons contenant la cargaison de bananes », précise la même source selon laquelle une infime quantité de cartons a été la proie des flammes. L’hypothèse avancée pour le moment sur l’origine de cet incendie est que les moteurs du navire ont pris feu, car maintenus en marche durant tout le week-end pour assurer la conservation (jusqu’à-14 degrés) de la cargaison de bananes. Le déchargement du navire, qui a repris, « se fait normalement, après la maîtrise » de l’incendie, indiquet-on de même source. Il a rallié le port d’Alger en provenance du Costa Rica. Le 7 octobre dernier, il avait accosté à Gibraltar, le 4 octobre à Vado Ligur (Italie), et le 1er octobre il était au port de Tarragone (Espagne).
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